En cours au Siège de l'ONU

AG/1366

LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LES MODES DE PRODUCTION SONT A L’ORIGINE DE NOMBREUSES CATASTROPHES NATURELLES, SELON CERTAINES DELEGATIONS

25/11/2002
Communiqué de presse
AG/1366


Assemblée générale

58ème et 59ème séances - matin et après midi


LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ET LES MODES DE PRODUCTION SONT A L’ORIGINE DE NOMBREUSES CATASTROPHES NATURELLES, SELON CERTAINES DELEGATIONS


L’Assemblée générale adopte cinq résolutions sur le renforcement

de la coordination de l’aide humanitaire et des secours d’urgence de l’ONU


En 2001, 170 millions de personnes ont été affectées par les catastrophes naturelles qui ont touché toutes les régions du monde, de la République islamique d’Iran au Mozambique, et entraîné des pertes de l’ordre de 36 milliards de dollars.  C’est sur ce constat alarmant que l’Assemblée générale se réunissait aujourd’hui dans le cadre de son débat sur le renforcement de la coordination de l’aide humanitaire et des secours en cas de catastrophe fournis par l’Organisation des Nations Unies, y compris l’assistance économique spéciale.  Mettant en garde contre le nombre de plus en plus élevé de catastrophes naturelles qui résultent le plus souvent des changements climatiques et de comportements humains, le représentant du Pérou a précisé que sur l’ensemble des catastrophes recensées l’année dernière, 55% avait des origines hydrométéorologiques, tandis que seulement 15% résultait d’éruptions volcaniques ou de tremblements de terre et entrait véritablement dans la catégorie des catastrophes naturelles.  A l’instar du Pérou, nombre de délégations ont jugé urgent de s’attaquer aux causes profondes des catastrophes naturelles en les abordant sous l’angle des incidences néfastes de la mondialisation et de la pression démographique urbaine et ont plaidé pour l’adoption de modes de consommation et de production plus durables. 


Dans cet esprit, l’Assemblée générale a adopté sans vote une résolution concernant la coopération et à la coordination internationales pour le rétablissement de la santé de la population, la régénération de l’environnement et le développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan.  Jusqu’en 1991, cette région abritait un polygone d’essais nucléaires hérité de l’ex-Union soviétique dont les conséquences humaines, écologiques et socioéconomiques demeurent préoccupantes plus de dix ans après sa fermeture, a déploré la représentante du Kazakhstan.  Aussi, face à cette situation, la résolution de l’Assemblée demande instamment à la communauté internationale d’apporter son concours à la formulation et à l’exécution des programmes et projets spéciaux visant à soigner la population touchée de la région de Semipalatinsk.  Elle invite également la communauté internationale, y compris les organisations non gouvernementales, à offrir les compétences et connaissances nécessaires pour contribuer au rétablissement de la santé de la population, à la régénération de l’environnement et au développement économique de la région de Semipalatinsk.


Également dans le domaine du relèvement économique, l’Assemblée a par la suite adopté sans vote une résolution relative aux secours humanitaires et à l’aide au développement à apporter au Timor-Leste suite à son accession à l'indépendance, le 20 mai 2002.  Aux termes de cette résolution, les États Membres engagent les Nations Unies, les autres organisations intergouvernementales et non gouvernementales, ainsi que les institutions financières internationales, à continuer d’aider le Gouvernement et la population de Timor-Leste à faire face aux problèmes et défis qui subsistent dans l’édification de cette nouvelle nation.  La résolution mentionne à cet égard le développement des capacités dans tous les secteurs et dans l’ensemble du pays, la réconciliation nationale, le retour des réfugiés ou encore le développement durable.  Elle salue l’adoption, le 6 mai 2002, par le Gouvernement de Timor-Leste, du premier plan de développement national. 


Au cours de ce débat, qui portait également sur l’assistance économique spéciale à certains pays ou régions et sur l’assistance au peuple palestinien, trois autres résolutions ont par ailleurs été adoptées sans vote, concernant l’assistance internationale pour le redressement économique de l’Angola; l’assistance internationale d’urgence en faveur de la paix, du retour à la normale et des activités de redressement au Tadjikistan; et l’assistance au Mozambique.  L’Assemblée a renvoyé l’examen du projet de résolution relatif à l’Assistance spéciale pour le relèvement et la reconstruction de la République démocratique du Congo à une date ultérieure. 


Les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours du débat: Kazakhstan, Éthiopie, Brésil, Danemark (au nom de l’Union européenne et des pays associés), République islamique d’Iran, Pérou, Égypte, Mexique, Suisse, Émirats arabes unis, Inde, Fédération de Russie, Colombie, Norvège, Australie, Chine, Zambie, Tadjikistan, Canada, Argentine, République de Corée, Malawi, États-Unis, Libéria et Angola.  L’Observateur de la Palestine s’est également exprimé, de même que ceux du Comité international de la Croix-Rouge, de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et de l’Organisation internationale des migrations.  Le représentant d’Israël et l’Observateur de la Palestine ont exercé leur droit de réponse. 


L’Assemblée générale reprendra ses travaux demain, mardi 26 novembre 2002, à 10 heures, pour examiner la question du développement social.


RENFORCEMENT DE LA COORDINATION DE L’AIDE HUMANITAIRE ET DES SECOURS EN CAS DE CATASTROPHE FOURNIS PAR L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES, Y COMPRIS L’ASSISTANCE ECONOMIQUE SPECIALE


Sécurité du personnel humanitaire et protection du personnel des Nations Unies (A/57/300)


Le Rapport du Secrétaire général contient des informations détaillées et actualisées sur la sécurité du personnel humanitaire et la protection du personnel des Nations Unies.  Le rapport décrit les menaces dirigées contre la sécurité du personnel des Nations Unies au cours de la période allant du 1er juillet 2001 au 30 juin 2002 et contient une mise à jour concernant les mesures prises en application des initiatives approuvées par l’Assemblée générale lors de sa cinquante-sixième session, et devant être mises en œuvre au cours de l’exercice 2002-2003.  Outre les menaces dirigées contre le personnel des Nations Unies, le rapport fait également état d’arrestations, de détention et de restrictions diverses imposées au personnel, la liste des fonctionnaires arrêtés, détenus ou portés disparus depuis 20 ans étant jointe en annexe.  Le Secrétaire général souligne, s’agissant du système de gestion de la sécurité, que des mesures ont été prises au Siège et sur le terrain au cours de l’année écoulée, tandis qu’un groupe de travail interinstitutions a été créé en février 2002 pour élaborer un mécanisme de responsabilité en matière de gestion de la sécurité.  Le rapport comporte également des éléments relatifs aux normes minimales de sécurité opérationnelle, aux normes de sécurité aérienne, à la formation à la sécurité et à la gestion du stress et à la collaboration entre les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales en matière de sécurité. 


Dans ses observations et recommandations, le Secrétaire général souligne que les mesures prises au cours de l’année écoulée, comme l’amélioration de la formation et de la gestion de la sécurité ou les normes minimales de sécurité opérationnelle, ont eu un impact sur la diminution du nombre de victimes parmi le personnel des Nations Unies.  Toutefois, le rapport déplore que les auteurs d’actes de violence opèrent le plus souvent en toute impunité, rappelant que sur les 214 décès de fonctionnaires des Nations Unies, 22 coupables seulement ont été appréhendés dont neuf seulement ont été condamnés.  Les États Membres doivent prendre des mesures énergiques afin de faire en sorte que les auteurs d’attaques contre des membres du personnel des Nations Unies soient traduits en justice, indique le Secrétaire général.  Il fait également part de sa vive préoccupation face aux restrictions posées dans certains cas par des États membres aux organisations internationales qui ne sont pas autorisées à se doter de matériel de transmissions malgré la mauvaise qualité des communications locales et le mauvais état des routes, posant ainsi des risques à la santé et à la sécurité des membres du personnel.  Recommandant une gestion préventive des risques, le Secrétaire général lance un appel aux États Membres afin qu’ils versent des contributions généreuses au Fonds d’affectation spéciale pour la sécurité des fonctionnaires des Nations Unies en vue d’assurer la poursuite des formations en matière de sécurité et de gestion du stress. 


Renforcement de la coordination de l’aide humanitaire d’urgence fournie par l’Organisation des Nations Unies


Assistance humanitaire aux victimes de catastrophes naturelles et situations humanitaires d’urgence complexes (A/57/77-E/2002/63)


Le rapport du Secrétaire général couvre les faits et thèmes nouveaux intervenus dans les opérations d’aide humanitaire.  Il souligne que les attentats terroristes du 11 septembre 2001 ont fait prendre conscience du fait que le monde vit une époque placée sous le signe d’une solidarité de plus en plus étroite et ont mis en évidence la nécessité d’apporter une solution plus concertée et plus efficace aux crises humanitaires, ainsi que de repenser radicalement les modalités permettant d’éviter ou de surmonter de telles crises. 


Le rapport analyse les causes et les effets des situations d’urgence humanitaires en mettant l’accent sur les répercussions des crises humanitaires à l’échelon régional ainsi que sur les mécanismes et instruments de coordination mis en œuvre par les Nations Unies et par ses partenaires humanitaires pour y remédier.  Il aborde par ailleurs la question de la prise en compte des populations vulnérables dans le cadre, plus élargi, de la protection des civils en situation de conflit armé et décrit certaines des difficultés qui se posent en matière d’assistance aux personnes se trouvant dans des situations d’urgence, notamment lorsqu’il s’agit de leur assurer un espace sûr et fiable.  Le rapport indique également les efforts spécifiques à déployer pour renforcer l’assistance aux groupes particulièrement touchés tels que les personnes déplacées dans leur propre pays, les enfants, les femmes et les personnes âgées. 


S’agissant de la transition des opérations de secours à l’action de développement, le rapport souligne l’importance d’une planification intégrée effectuée à un stade précoce et la nécessité de faire en sorte que les programmes de transition contribuent à réduire les risques et les conséquences des futures catastrophes naturelles.  Le rapport reproduit également, à la demande des États Membres, les constatations résultant d’un examen indépendant du processus d’appel global.  Les recommandations formulées dans le rapport ont trait à la nécessité de renforcer les capacités régionales nécessaires pour faire face aux situations d’urgence, de promouvoir une “culture de la protection” et de planifier soigneusement la phase de transition des opérations de secours à l’action de développement.  Pour ce qui est des recommandations relatives au processus d’appel global, elles soulignent la nécessité de renforcer la stratégie humanitaire et de mobiliser davantage de ressources en recherchant un soutien accru auprès des donateurs et des ONG.


Secours d’urgence en cas de catastrophe (A/57/320)


Dans son rapport, le Secrétaire général rappelle qu’à la suite des séismes dévastateurs qui ont frappé la Grèce et la Turquie en 1999, les Gouvernements de ces deux pays ont décidé d’instituer une coopération pour les secours en cas de catastrophe.  En novembre 2001, les deux pays ont signé un protocole bilatéral en vue de créer une “unité conjointe helléno-turque prête à intervenir en cas de catastrophe”, qui sera composée de représentants des services intergouvernementaux et d’organisations non gouvernementales des deux pays, précise le rapport, qui souligne que l’ONU, par l’intermédiaire du Bureau de la coordination de l’aide humanitaire, a participé à l’élaboration des dispositions régissant le fonctionnement de cette unité. 


Le Secrétaire général affirme en outre que dès que le mérorandum d’accord entre l’ONU et les gouvernements grec et turc sera mis au point, toutes les parties organiseront la séance de signature officielle et il sera soumis aux Parlements grec et turc pour approbation.  Ce mémorandum doit définir les mécanismes et les modalités voulues pour la mobilisation et le déploiement efficace du groupe commun, afin de permettre la fourniture rapide d’une aide humanitaire aux populations touchées par des catastrophes naturelles soudaines.


Coopération internationale en matière d'aide humanitaire à la suite de catastrophes naturelles: de la phase des secours à celle de l'aide au développement (A/57/578)


Dans ce rapport, le Secrétaire général relate les efforts entrepris par les organismes des Nations Unies pour mieux gérer les effets des catastrophes naturelles et présente des exemples de coopération avec des partenaires nationaux et régionaux pour promouvoir des stratégies viables propres à renforcer les capacités de répondre et de remédier aux effets des catastrophes naturelles.


Rappelant que les statistiques prouvent une augmentation constante et alarmante du nombre de catastrophes naturelles au cours de la décennie écoulée, le Secrétaire général montre combien il importe d'éliminer les risques futurs de catastrophes naturelles en assurant l'intégration des aspects relatifs à la réduction des effets des catastrophes dans la planification et la mise en œuvre des activités de relèvement au lendemain des catastrophes.  Il souligne également que, durant la phase de relèvement après une catastrophe, il importe de prévoir des mesures de réduction de la vulnérabilité et de les intégrer dans la planification du développement.


Selon ce rapport, le système des Nations Unies a notablement progressé dans l'organisation et le renforcement des capacités de prévention des catastrophes naturelles.  Cependant, la phase des secours doit être immédiatement suivie par une phase de relèvement qui comprendra notamment des mesures législatives et autres mesures appropriées pour atténuer les effets de futures catastrophes.  Si l'on parvient à saisir l'occasion, le relèvement après une catastrophe peut rompre le cercle vicieux d'un développement non viable à terme et de l'augmentation du risque de catastrophes.  Mais, met en garde le rapport, il faut veiller à ce que les pratiques suivies en matière de développement n'aggravent pas les inégalités au sein d'une société et ne perpétuent pas le piège de la pauvreté, en laissant par exemple les pauvres habiter sur des terrains où les risques de catastrophes naturelles sont plus grands.


En conclusion, le Secrétaire général estime que l'Assemblée générale souhaitera peut-être encourager les Etats Membres et les organismes des Nations Unies à renforcer les efforts qu'ils font pour tirer au mieux parti des situations qui suivent les catastrophes; renforcer la coopération entre les Etats Membres et les organismes des Nations Unies et soutenir les efforts faits pour inclure les analyses du risque et les mesures de réduction du risque dans la planification du développement.


Amélioration du fonctionnement et des utilisations du Fonds central autorenouvelable d'urgence (A/57/613)


Le Fonds autorenouvelable d'urgence est une facilité de trésorerie dont l'objet est de permettre aux organismes des Nations Unies de fournir rapidement et de façon coordonnée une aide humanitaire dans les situations d'urgence.  Dans sa note, le Secrétaire général souligne que les avances consenties à des organismes de l'ONU pour financer des secours d'urgence ont beaucoup augmenté récemment: près de 42 millions de dollars ont été avancés entre janvier et septembre 2002, ce qui en fait la deuxième année record après 1993.  Pour le Secrétaire général, ceci est dû sans doute à l'élargissement des possibilités d'utilisation du Fonds, notamment aux catastrophes naturelles, approuvée par l'Assemblée générale dans sa résolution 56/107.  Ainsi, en 2002, plus de 26 millions de dollars ont été tirés pour faire face aux conséquences de la sécheresse en Afrique australe.


Mais l'insuffisance des contributions annoncées en réponse à des appels globaux fait qu'il reste difficile aux organismes humanitaires de faire face aux situations d'urgence peu médiatisées ou situations d'urgence dites silencieuses.  Les organismes s'abstiennent alors de demander des avances de crainte de ne pouvoir les rembourser faute d'avoir reçu des dons.  Le Secrétaire général recommande donc une analyse approfondie de ces données avant de faire des propositions sur un nouvel élargissement du mandat et des domaines d'intervention du Fonds.


Assistance économique spéciale à certains pays ou régions


Assistance au Mozambique (A/57/97)


Le rapport du Secrétaire général présente une description des dispositions prises à la suite des inondations de 2000, des préparatifs et des mesures prises pour faire face aux inondations de 2001 et de l’assistance proposée par d’autres organismes des Nations Unies au Gouvernement mozambicain, qu’il s’agisse de réduire la pauvreté extrême; d’enrayer la propagation du VIH/sida d’ici à 2015; d’accroître la sécurité alimentaire; de garantir un accès universel à l’enseignement primaire avant 2015; d’assurer l’égalité entre les sexes; de réduire de deux tiers la mortalité infantile avant 2015 et de trois quarts la mortalité maternelle au cours de la même période; de faire reculer le paludisme; de lutter contre la disparition des ressources de l’environnement.  En vue de faire atteindre au Mozambique les objectifs de la Déclaration du Millénaire pour le développement, l’ONU a également entrepris une action qui répond à des besoins identifiés.  Le rapport signale enfin que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) aide le Gouvernement mozambicain à s’acquitter de ses obligations internationales envers les réfugiés issus de la région des Grands Lacs. 


Certes, des améliorations sont encore nécessaires, mais les enseignements que l’ONU, le Gouvernement et les partenaires ont tiré de l’expérience leur ont permis d’améliorer leur coordination et d’inscrire systématiquement la préparation et les interventions à mettre en place dans les activités de planification.  Le programme de reconstruction géré par les pouvoirs publics a déjà débouché sur des résultats positifs incontestables et, tandis que le travail de remise en état et de réinstallation se poursuit, les évaluations et contrôles continuent aux niveaux national et régional.


L’assistance de l’ONU au Mozambique a bénéficié des conclusions du bilan commun de pays de 2000 qui analysait les causes profondes de la pauvreté au Mozambique et a débouché sur le Plan-cadre pour l’aide au développement de l’ONU pour 2002-2006 faisant suite au PARPA, dans le contexte de la Déclaration du Millénaire.  L’assistance apportée par l’ONU et par ses partenaires a pour but de contribuer à la réalisation des objectifs de développement énoncés dans la Déclaration du Millénaire, de lutter contre la pauvreté et de réduire la vulnérabilité des citoyens mozambicains.


Assistance internationale d’urgence pour un rétablissement de la paix et de la normalité au Tadjikistan et le relèvement de ce pays (A/57/136)


Dans son rapport le Secrétaire général note que le Tadjikistan, demeure le pays le plus pauvre parmi les anciennes républiques soviétiques, qu'il reste vulnérable et continuera à nécessiter l’appui de la communauté internationale sur le court terme.  Si sur le plan de la politique et de la sécurité il a enregistré des progrès lents mais continus, son incapacité de faire face à des faiblesses structurelles et de parvenir à réaliser des progrès économiques substantiels continue de créer des problèmes humanitaires critiques et de ralentir le processus de stabilisation du pays, affirme le Secrétaire général.  En outre, la persistance de la sécheresse en 2001 a exercé des pressions supplémentaires sur les mécanismes de survie des ménages, entraînant une insécurité alimentaire généralisée.  La pauvreté amplifie les effets des catastrophes naturelles et de vastes segments de la société, en zone urbaine et en zone rurale, continuent de dépendre de façon critique de l’assistance humanitaire internationale.


Par ailleurs, le rapport présente les opérations humanitaires en cours dans le pays. Quelque 25 organisations internationales et 100 organisations nationales, auxquelles s’ajoutent le Comité international de la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge, fournissent une aide humanitaire.  En ce qui concerne l’aide alimentaire d’urgence, le Secrétaire général rappelle qu’en juin/juillet 2001, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) avaient estimé que la production céréalière nationale avait diminué de 15% au cours de l’année écoulée et recommandait de prévoir une aide alimentaire pour 1 million de personnes vulnérables.  Entre juillet 2001 et mai 2002, le PAM a distribué plus de 63 800 tonnes de denrées alimentaires diverses, en collaboration avec ses partenaires.  En ce qui concerne l’appui à l’agriculture, le rapport affirme que les organisations humanitaires ont, entre autres, continué de venir en aide aux fermiers sinistrés en leur distribuant des semences et des outils.  Le rapport, qui évoque par ailleurs la question du rapatriement et de la protection des réfugiés, affirme qu’au cours de la période examinée, 1 776 Tadjiks sont retournés chez eux volontairement avec l’aide du HCR qui a assuré leur transport, leur a fourni de l’argent liquide et les a aidés à se réinsérer.


Le Secrétaire général examine ensuite les questions de santé et de nutrition.  Il souligne que les dépenses de l’Etat dans ce domaine sont extrêmement faibles (1,50 dollar par habitant et par an) de même que les salaires du personnel médical (4,50 dollars par mois).  La médiocrité des services de santé et l’impossibilité d’y avoir accès constituent une menace mortelle pour les enfants et pour les femmes, poursuit le rapport, qui détaille les aides humanitaires et techniques fournies par la communauté internationale depuis quelques années et ayant permis d’éviter une désintégration totale du système de santé.


Par ailleurs, le Secrétaire général présente les activités humanitaires effectuées en matière d’appui aux initiatives des femmes pour consolider la paix, d’approvisionnement en eau et en assainissement, d’éducation, de protection de l’enfance, de redressement et de développement et de lutte contre la drogue.  Le Secrétaire général détaille également l'aide apportée par les Etats Membres, en réponse à l'appel global interinstitutions des Nations Unies pour 2001. Elle s'élève à 58,5 millions de dollars, soit 75% des prévisions révisées.  L'appel pour 2002 vise à réunir un montant total de 76 millions de dollars.


En conclusion, le rapport affirme que les principaux objectifs des organismes des Nations Unies pour 2002 consistent à faire en sorte que la sécurité alimentaire s'améliore durablement, à rendre les soins de santé primaire et les autres services sociaux de base plus accessibles et à contribuer au relèvement de la société notamment grâce au renforcement des capacités au sein des collectivités et à la création d'emplois.  A ce titre, le Secrétaire général encourage tous les donateurs à continuer à financer généreusement les activités menées dans le domaine humanitaire et dans ceux du développement et de la consolidation de la paix par les organismes des Nations Unies et leurs partenaires, en particulier les programmes prévus dans le cadre de l'appel consolidé de 2001.


Assistance humanitaire à la République fédérale de Yougoslavie (A/57/174)


Le rapport décrit l’évolution de la situation en République fédérale de Yougoslavie depuis juillet 2001 du point de vue humanitaire, sur le plan socio-économique et en ce qui concerne les droits de l’homme.  L’effort humanitaire en RFY, qui concerne l’une des populations de personnes déplacées les plus importantes en Europe (338 000 réfugiés venus de l’ex-Yougoslavie et 231 000 personnes déplacées du Kosovo), vise à lutter contre la pauvreté endémique et à renforcer les services de base fragiles.  La réforme et le programme de relèvement lancés par le Gouvernement ont eu un certain nombre d’effets négatifs à court terme (par exemple hausse du chômage et des coût des services de base), cependant, le nombre de personnes tributaires de l’aide humanitaire ne cesse de diminuer.  Le rapport, qui met l’accent sur la situation des réfugiés et des personnes déplacées souligne, entre autres, que l’Accord-cadre conclu entre les Albanais de souche et le Gouvernement de l’ex-République yougoslave de Macédoine en août 2001 a permis le retour de la plupart des 81 000 réfugiés qui, poussés par le conflit en ex-République yougoslave de Macédoine, avaient fui au Kosovo.  Le Secrétaire général souligne que Michael Steiner, son représentant pour le Kosovo, considère le retour des minorités comme un objectif prioritaire pour 2002.


La situation socioéconomique apparaît quant à elle marquée par les réformes et leurs conséquences sur les plus vulnérables, notamment la hausse du chômage.  Selon les estimations, en Serbie, 50 000 à 60 000 travailleurs perdront leur emploi en 2002 et viendront s’ajouter aux 800 000 chômeurs actuels (soit un taux de 30%).  Selon le rapport, plus d’un tiers des citoyens de la RFY vit en dessous du seuil de pauvreté.


Le rapport note par ailleurs que de nouveaux progrès ont été accomplis dans le domaine des droits de l’homme, mais que le processus de réforme des principales institutions entrepris par le Gouvernement se heurte à une pénurie chronique de ressources.  En outre, le Secrétaire général souligne que la question non résolue des personnes disparues demeure un obstacle à l’instauration de meilleures relations entre la RFY et le Kosovo.


Le rapport comporte une analyse sectorielle de l’aide humanitaire fournie par l’ONU et ses partenaires ainsi que par les Etats Membres.  La nomination d’un coordonnateur résident pour la RFY (à l’exclusion du Kosovo), et d’un coordonnateur pour le développement au Kosovo, est le signe d’une transition de la phase de secours au développement.  Enfin, il s’achève sur la constatation que la situation en RFY s’est stabilisée et que les besoins humanitaires sont donc moins importants.  Il est cependant demandé aux donateurs de continuer d’aider les populations les plus vulnérables, en particulier les minorités ethniques du Kosovo.


Assistance humanitaire à la Somalie et soutien au relèvement économique et social du pays (A/57/180)


Dans ce rapport, le Secrétaire général présente une vue d’ensemble de la situation en Somalie en tenant compte de l’assistance fournie par les Nations Unies et leurs partenaires.  Il note que la pauvreté est toujours endémique et que la Somalie demeure l’un des pays les plus pauvres du monde, environ 700 000 personnes vulnérables vivant près ou au-dessous du minimum vital.  Par ailleurs, souligne-t-il, l’insécurité compromet trop souvent les progrès réalisés et entrave la mise en œuvre de nombreux programmes d’assistance.  La situation sécuritaire dans plusieurs régions du pays demeure instable et affecte, négativement les activités du système des Nations Unies; ainsi l’accès au nord-est, au centre et au sud demeure limité et les activités des organismes de l’ONU à Mogadiscio ont été suspendues en mai 2002, en raison de la poursuite des combats, ce qui prive un million de personnes d’une assistance essentielle. 


Le Secrétaire général demande donc aux dirigeants dans toutes les régions de la Somalie d’assurer la sécurité du personnel des Nations Unies et des ONG travaillant dans les secteurs sous leur contrôle.  Avec plus de 900 projets, insiste-t-il, le système de l’ONU demeure déterminé à aider la Somalie.  Mais il déplore la faible réponse des donateurs aux appels globaux de 2001 et 2002 qui empêche les organismes des Nations Unies de répondre pleinement aux besoins les plus urgents.  L’un des principaux objectifs des programmes des Nations Unies en Somalie, explique le Secrétaire général, consiste à encourager l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et à assurer leur participation active au développement.  Il souligne également que le système des Nations Unies continuera d’encourager la réconciliation nationale et de promouvoir le développement social et économique en Somalie.  Il prie donc instamment les Etats Membres de contribuer au Fonds d’affectation spéciale pour la consolidation de la paix en Somalie à l’appui de ces efforts.


Coopération et coordination internationales pour le rétablissement de la santé de la population, la régénération de l'environnement et le développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan (A/57/256)


Dans ce rapport, le Secrétaire général expose ce que les organismes des Nations Unies, le Gouvernement kazakh et la communauté internationale ont réalisé depuis deux ans pour la région et la population de l'ancien polygone d'essais nucléaires de Semipalatinsk, hérité de l'ex-Union soviétique et fermé en 1991.  Pour faire face aux problèmes et aux besoins humanitaires, écologiques et économiques de la région, une mission conjointe d'évaluation des besoins, composée de dix-huit experts nationaux et internationaux, a établi un cadre de programmation intégré comprenant 38 propositions de projets prioritaires.


Le Secrétaire général conclut que la communauté internationale des donateurs a accordé une grande attention aux problèmes de la région et apporté une assistance humanitaire en matière de développement aux populations touchées.  Toutefois, ajoute-t-il, l'ampleur des conséquences des essais nucléaires dans la région est énorme, la population demeure vulnérable et n'a pas les moyens de faire face au processus de transition en cours.  Pour lui, seules les initiatives du Gouvernement kazakh dûment complétées par l'appui concret de la communauté des donateurs pourront aider la population qui demeurera exposée au cours des années à venir.


Assistance pour le redressement et la construction du Libéria (A/57/301)


Dans ce rapport, le Secrétaire général décrit l’évolution de la situation actuelle en ce qui concerne les faits nouveaux survenus dans le pays en matière politique, économique, humanitaire et de sécurité, conformément à la résolution 55/176 en date du 19 décembre 2000.  Il donne également un aperçu des activités de coopération des Nations Unies visant au relèvement et à la reconstruction du Libéria en 2001.  Après sept années de guerre civile dévastatrice, note le Secrétaire général, le Libéria est toujours confronté aux défis que posent la réconciliation, la consolidation de la paix, la reconstruction et le redressement du pays.  Le Gouvernement élu installé en 1997, confronté à une dette nationale de 2,8 milliards de dollars, n’a pas été en mesure de mobiliser les ressources requises, tant sur le plan interne qu’au niveau international. 


Outre une baisse très sensible de l’aide internationale depuis mai 2001, des combats sporadiques entre les forces gouvernementales et les dissidents ont entraîné des mouvements importants de populations.  Les organismes des Nations Unies et le Bureau d’appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix au Libéria ont continué de fournir une assistance humanitaire et d’apporter leur appui à la consolidation du processus de paix ainsi qu’à la transition entre les opérations de secours et le redressement durable.  Mais les causes premières du conflit que sont la gestion économique déficiente, les inégalités sociales et la polarisation ethnique demeurent dans une large mesure non résolues, prévient-il.


Secours humanitaires et aide au relèvement et au développement au Timor oriental (A/57/353)


Le rapport du Secrétaire général porte sur l'évolution de la situation entre juillet 2001 et mai 2002, suite à l'adoption par le Conseil de sécurité de sa résolution 1272 (1999), par laquelle le Conseil a créé l'Administration transitoire des Nations Unies au Timor oriental (ATNUTO) dotée de trois composantes: gouvernance et administration publique, aide humanitaire et relèvement d'urgence, et composante militaire.  Le 20 mai 2002, la Mission d'appui des Nations Unies au Timor oriental (MANUTO) a succédé à l'ATNUTO.  Son mandat consiste à:


- apporter une assistance aux structures administratives qui sont vitales pour assurer la stabilité politique et la viabilité du Timor oriental;

- assurer provisoirement le maintien de l'ordre et la sécurité publique et aider à la mise en place d'un nouvel organisme chargé de l'ordre public et du service de police;

- contribuer au maintien de la sécurité extérieure et intérieure.


Le rapport insiste, dans un premier temps, sur la nécessité de faire du rapatriement des réfugiés de la partie occidentale une priorité pour que la sécurité des deux côtés de la frontière soit réellement assurée.  Au 6 août 2002, 218 628 réfugiés étaient rentrés au Timor oriental, dont 77% avait bénéficié d'une assistance dans le cadre de mouvements organisés de rapatriement volontaire.  On estime qu'il y a encore environ 43 000 réfugiés en Indonésie.  Depuis le début de 2002, 25 934 réfugiés au total sont de retour au Timor oriental.


La deuxième section se penche sur les activités de réconciliation entreprises par le HCR.  Pendant les premiers temps de l'indépendance, les activités de réconciliation et de maintien de la paix continueront à jouer un rôle important pour renforcer l'action officielle des services de maintien de l'ordre et la sécurité publique, assurés provisoirement par la MANUTO ces deux prochaines années.


Dans la troisième section, le rapport examine l'application de la résolution 1319 (2000) du Conseil de sécurité.  En ce qui concerne le désarmement et la dissolution des milices, l'armée indonésienne a continué d'adopter une position beaucoup plus dure, encore qu'il soit difficile de donner une mesure exacte de l'ampleur du désarmement des milices, précise le rapport.  Le nombre d'actes d'intimidation à l'encontre des réfugiés a considérablement diminué, même si des signes de tension persistent à Betun notamment.


La quatrième section évoque l'état de la préparation aux situations d'urgence. Le rapport précise qu'aucune opération de secours de grande ampleur n'a été nécessaire depuis la présentation du précédent rapport. Il y a eu des situations d'urgence localisées, notamment par suite d'inondations, dans lesquelles le Bureau national de gestion des opérations en cas de catastrophe (créé en janvier 2001), les organismes des Nations Unies et les ONG sont intervenus pour évaluer les conséquences, et des secours ont été fournis par la communauté internationale.  D'après les prévisions, El Niño risque de déclencher une vague de sécheresse en 2002-2003.  Le Secrétaire général estime qu'à plus longue échéance, il est indispensable de renforcer et activer le réseau multisectoriel de gestion des catastrophes aux niveaux national, régional et local.


Par ailleurs, le Secrétaire général met l'accent sur les progrès réalisés dans le pays en ce qui concerne le renforcement des capacités, notamment le rétablissement des services essentiels (énergie, eau, réseau routier, logement, transports, ports et aviation civile).  En outre, de nombreux organismes, programmes de l'ONU, institutions financières internationales fournissent une aide au gouvernement en matière de développement, en soutenant toute une gamme de projets dans le domaine de la santé, de l'éducation, de la lutte contre la pauvreté, du développement communautaire, de l'infrastructure et de la gouvernance.  Rappelant que l'économie du Timor oriental est essentiellement agricole (75% de la main-d’œuvre travaille dans l'agriculture), le rapport précise que la majorité des pauvres -plus de 40% de la population vit au-dessous du seuil national de la pauvreté qui est de 0,55 dollar par personne et par jour- se livre,


directement ou indirectement à des activités agricoles.  Il est donc crucial, poursuit le Secrétaire général, que le programme d'appui international coordonné, qui a contribué aux succès réalisés jusqu'à présent, soit poursuivi à moyen et à long terme afin de promouvoir la sécurité alimentaire et d'éradiquer la pauvreté.  Il existe en outre une grave pénurie de personnel qualifié et expérimenté dans tous les domaines, et presque les deux tiers des adultes sont analphabètes.  La constitution de capacités humaines et institutionnelles sera donc une entreprise difficile, affirme le Secrétaire général, précisant qu'à ce titre le secteur de la justice demeurait hautement prioritaire.


Enfin, le rapport examine l'assistance des donateurs, insistant sur la nécessité de bien coordonner leurs initiatives avec celles des pouvoirs publics, afin que les contributions reçues aient le maximum d'impact et de valeur.  Le maintien de l'appui que la MANUTO apporte grâce à sa composante civile est essentiel au développement et au renforcement de l'administration publique, affirme le Secrétaire général, qui engage les Etats Membres à poursuivre leur soutien aux diverses activités de développement du pays pendant les premières années de son indépendance.


Assistance spéciale pour le redressement économique et la reconstruction de la République démocratique du Congo (A/57/377)


Le rapport du Secrétaire général décrit l’assistance financière et matérielle fournie par le système des Nations Unies à la République démocratique du Congo (RDC) dans un contexte où la situation politique et économique de la RDC offrait une certaine marge de manœuvre aux activités du système des Nations Unies grâce au respect du cessez-le-feu et à l’application par le Gouvernement d’un programme économique de stabilisation et de réformes économiques. 


Sur le plan de la gouvernance et du développement humain, la situation est demeurée préoccupante, note le rapport, et beaucoup reste à faire pour mettre en œuvre le nouvel ordre institutionnel préconisé dans l’Accord de Lusaka et garantir ainsi l’avènement d’une paix durable ainsi que la réunification du pays.  Conjuguées aux déséquilibres économiques structurels, les séquelles des deux guerres ont continué de maintenir la majorité des Congolais dans des conditions précaires et difficiles caractérisées par une malnutrition, un pouvoir d’achat faible, une morbidité élevée et une déscolarisation.  Face à ces défis, les organismes des Nations Unies ont apporté une assistance technique, financière et matérielle à la RDC dans les trois grands domaines suivants: rétablissement de la sécurité et d’une paix durable; secours d’urgence aux populations en détresse; et relance de l’économie et reconstruction. 


Pour mieux accompagner les efforts fournis par le Gouvernement et les autres partenaires au développement de la RDC, poursuit le rapport, les organismes des Nations Unies ont opté pour une stratégie délibérément volontariste reposant sur les piliers suivants : capacité de réponse immédiate aux formes les plus aiguës de vulnérabilité grâce à une stratégie de présence et de mobilité; plaidoyer en faveur d’initiatives d’intérêt général «imposées» à chacun des belligérants comme étant des causes d’intérêt national; et appui aux démarches durables et structurelles, tant sur le plan macroéconomique qu’en direction des communautés et des groupes en mesure de formuler une stratégie de sortie de crise à leur échelle.


Le rapport souligne ensuite que l’appui au rétablissement de la paix et de la sécurité a consisté en la promotion des droits humains et de la culture de la paix par des activités de formation ou d’appui institutionnel aux structures publiques et privées.  Le système des Nations Unies, en collaboration avec d’autres partenaires du développement (organisations non gouvernementales bilatérales, coopérations bilatérales), a par ailleurs développé un plaidoyer en faveur des réponses congolaises à la crise dans une logique d’unité nationale et humanitaire.  Ainsi, les différents protagonistes ont été ainsi sensibilisés sur la nécessité de faire front commun à l’échelle de la nation afin de lutter contre les épidémies et les maladies (journées nationales ou régionales de vaccination, reconstruction des centres de santé), contre l’ignorance (couverture nationale des épreuves de fin d’études secondaires, réhabilitation des écoles) et contre l’isolement des populations (ouverture du trafic fluvial, réhabilitation des voies de communication).


Face aux situations de conflits localisés et aux effets des affrontements antérieurs, le système des Nations Unies a en 2001 poursuivi ses interventions humanitaires en réaffirmant son engagement auprès des victimes civiles, précise le Secrétaire général.  Le gigantisme du pays, la dispersion des personnes et la relative absence de données statistiques ont quelque peu affecté cette assistance.  En développant une capacité de réponse immédiate basée sur des stratégies de présence et de mobilité, les organismes des Nations Unies dans leurs mandats respectifs ont pu rapprocher les acteurs humanitaires des populations-cibles (expédition de convois humanitaires et de bateaux de la paix) et appuyer les microstratégies de sortie de crise.  Ces actions ont été menées concomitamment aux réponses structurelles visant la relance de l’économie et la reconstruction, précise le rapport.


Dans la perspective de la reconstruction du pays, le système des Nations Unies en République démocratique du Congo entend saisir les signes encourageants apparus en 2001 pour consolider les acquis de ses interventions passées et présentes et prendre en compte le nouveau contexte qui prévaut en RDC.  L’orientation prioritaire des actions futures du système sera d’accompagner le processus de transition vers la normalisation politique et la reconstruction économique autour des trois axes prioritaires suivants:


- promotion de la gouvernance démocratique consistant en l’appui au processus électoral, au renforcement des capacités de gestion du développement et à la réunification de l’administration;

- lutte contre la pauvreté en appuyant les stratégies aussi bien nationales que communautaires de sortie de crise;

- appui à la mobilisation des ressources sur la base des cadres de stratégies et de politiques élaborés par le Gouvernement et à travers des mécanismes tels que les groupes consultatifs, les réunions thématiques et/ou sectorielles.


Coopération et coordination internationales pour le rétablissement de la santé de la population, la régénération de l’environnement et le développement économique de la région de Semipalatinsk au Kazakhstan (A/57/L.33)


Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale, considérant que la communauté internationale se doit d’accorder l’attention voulue aux dimensions humaine, écologique et socioéconomique de la situation dans la région de Semipalatinsk, souligne que la communauté internationale doit continuer d’accorder son attention à la région de Semipalatinsk et à sa population et consacrer des efforts accrus au règlement de leurs problèmes.  Elle demande instamment à la communauté internationale d’apporter son concours à la formulation et à l’exécution des programmes et des projets spéciaux visant à soigner la population touchée dans la région de Semipalatinsk et invite tous les États, les organisations financières multilatérales compétentes et les autres entités de la communauté internationale, y compris les organisations non gouvernementales, à offrir leurs connaissances et leur expérience pour contribuer au rétablissement de la santé de la population, à la régénération de l’environnement et au développement économique de la région de Semipalatinsk. 


L’Assemblée générale invite tous les États Membres, en particulier les pays donateurs, et les organes et organismes compétents des Nations Unies, y compris les fonds et programmes, à contribuer au relèvement de la région de Semipalatinsk, et demande au Secrétaire général de continuer à s’efforcer de sensibiliser l’opinion publique mondiale aux problèmes et aux besoins de la région de Semipalatinsk.  En outre, elle prie le Secrétaire général de lui présenter à sa soixantième session, au titre d’une question subsidiaire distincte de l’ordre du jour, un rapport sur les progrès réalisés dans l’application de la présente résolution.


Assistance internationale pour le redressement économique de l’Angola (A/57/L.41)


Aux termes de ce projet de résolution, notant la nécessité urgente d’appuyer et de renforcer les initiatives nationales et internationales en faveur de la lutte antimines humanitaire, de la réinstallation des personnes déplacées, du retour des réfugiés, du désarmement, de la démobilisation, de la rééducation et de la réinsertion des anciens combattants, ainsi que de la réinsertion sociale d’autres groupes vulnérables pour permettre à l’Angola de surmonter la crise sociale, économique et humanitaire, l’Assemblée générale se félicite de l’action menée par les donateurs ainsi que par les organismes, fonds et programmes des Nations Unies pour apporter une assistance humanitaire, économique et financière à l’Angola, ainsi que de la création de la Mission des Nations Unies en Angola par le Conseil de sécurité, en date du 15 août 2002. 


L’Assemblée demande au Gouvernement angolais de continuer à appuyer et à faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire et à œuvrer au maintien de la paix et de la sécurité nationale et l’encourage à continuer d’allouer les ressources financières nécessaires à la réalisation de ces objectifs.  Elle appelle les États Membres et, en particulier, la communauté des donateurs à apporter leur soutien aux projets prévus dans l’examen à moyen terme de l’Appel global interinstitutions pour 2002, dont le montant est estimé à 171 057 107 dollars et qui doivent être achevés entre septembre et décembre 2002, en vue de venir en aide, notamment, aux quatre millions de personnes déplacées, dont 1 540 000 ont cruellement besoin de secours alimentaire, et de se montrer particulièrement généreux dans leur contribution à l’Appel global interinstitutions pour 2003. 


L’Assemblée exhorte le Gouvernement angolais à renforcer l’administration publique, notamment la Commission nationale pour la réintégration sociale et productive des populations déplacées et démobilisées, à élaborer plus avant une stratégie globale pour la réinstallation et la réinsertion, en coopération avec la communauté internationale, et à continuer de mettre en œuvre ses plans d’atténuation de la pauvreté urbaine et rurale, en vue d’éliminer la pauvreté et de réaliser le développement durable.  Elle lui demande en outre, ainsi qu’à l’Organisation des Nations Unies et aux institutions financières internationales, de prendre toutes les mesures nécessaires pour la préparation et l’organisation d’une conférence internationale de donateurs, en vue d’accroître l’assistance humanitaire et les secours en cas de catastrophe, y compris l’assistance économique spéciale.


Assistance internationale d’urgence en faveur de la paix, du retour à la normale et des activités de redressement au Tadjikistan (A/57/L.42)


Aux termes de ce projet de résolution, se félicitant des progrès accomplis par le Tadjikistan au cours de l’année écoulée concernant la consolidation de la paix et de la stabilité et l’instauration d’un climat de sécurité, mais regrettant de constater que, du fait de la gravité de la situation économique et de la sécheresse qui sévit, la situation humanitaire ne s’est pas améliorée et les besoins humanitaires demeurent importants dans tout le pays, l’Assemblée générale souligne que la phase actuelle de consolidation de la paix après le conflit rend le maintien de l’assistance économique internationale nécessaire.  L’Assemblée constate qu’une aide humanitaire et une aide au relèvement demeurent indispensables non seulement pour maintenir la population en vie mais aussi pour promouvoir le développement et prévenir de nouvelles hostilités.  Elle accueille avec satisfaction les efforts déployés par le Secrétaire général pour attirer l’attention de la communauté internationale sur les graves problèmes humanitaires que connaît le Tadjikistan et mobiliser une aide en vue d’assurer le redressement, le relèvement et la reconstruction du pays après le conflit. 


L’Assemblée générale engage les États Membres et les autres parties concernées à continuer d’aider à faire face aux besoins humanitaires pressants du Tadjikistan dans le cadre des appels globaux interinstitutions et à offrir leur appui au pays en vue du relèvement après le conflit et de la relance de son économie.  Elle souligne qu’il importe que les autorités continuent d’apporter leur coopération et leur assistance pour faciliter les travaux des organisations humanitaires, y compris les organisations non gouvernementales, se félicite à cet égard de la création, à la présidence du Tadjikistan, d’un service chargé de la coordination de l’aide humanitaire internationale et demande instamment aux autorités de simplifier et rationaliser sans retard les procédures et formalités administratives internes s’appliquant à l’acheminement de l’aide humanitaire.


Assistance spéciale pour le relèvement économique et la reconstruction de la République démocratique du Congo (A/57/L.43)


Aux termes de ce projet de résolution, gravement préoccupée par la dégradation de la situation économique et sociale en République démocratique du Congo, en particulier dans l’est du pays, et par les effets de la poursuite des combats sur les habitants, en particulier les femmes et les enfants, et par les répercussions néfastes de la guerre sur la promotion du développement durable et global du pays, l’Assemblée générale accueille avec satisfaction la signature par la République démocratique du Congo des Accords de paix de Pretoria, conclu avec le Rwanda le 30 juillet 2002, et de Luanda, conclu avec l’Ouganda le 6 septembre 2002.  Elle accueille avec satisfaction la décision prise par toutes les parties étrangères au conflit de retirer complètement leurs troupes du territoire de la République démocratique du Congo, et les progrès accomplis dans le déroulement de ce processus, et souligne qu’il importe que les retraits se déroulent de manière transparente et ordonnée, et soient vérifiés. 


Soulignant ensuite l’importance que revêt un accord complet sur la transition politique en RDC pour le processus de paix de façon générale, l’Assemblée générale engage toutes les parties congolaises à coopérer activement en vue de conclure rapidement cet accord et souligne que le processus de paix en RDC ne peut être dissocié de la reprise de l’activité économique dans le pays.  Elle souligne également l’importance que revêt le rétablissement de la navigation fluviale, se félicite de la réouverture du Congo et de l’Oubangui, et exprime son soutien à la création de la Commission du bassin du Congo, et souligne le besoin pressant d’une aide économique internationale.  A cet égard, elle renouvelle l’appel pressant qu’elle a lancé aux conseils d’administration des fonds et programmes des Nations Unies pour qu’ils continuent de prendre en considération les besoins particuliers de la RDC et engage le Gouvernement de la RDC à appliquer de saines politiques macroéconomiques, à promouvoir une bonne gouvernance et à rétablir la primauté du droit, et lui demande instamment de tout mettre en oeuvre pour assurer le relèvement économique et la reconstruction du pays malgré la poursuite du conflit armé. 


L’Assemblée générale se déclare profondément préoccupée devant la détérioration de la situation humanitaire dans tout le pays, et en particulier dans la région de l’Ituri, et demande instamment à toutes les parties de prendre des mesures pour limiter les déplacements de population et mettre fin aux violations des droits de l’homme et du droit humanitaire international.  Elle demande instamment à toutes les parties de respecter scrupuleusement les dispositions du droit humanitaire international et, à cet égard, de veiller à ce que le personnel humanitaire ait librement accès, en toute sécurité, à toutes les populations touchées dans l’ensemble du territoire de la RDC et d’assurer la sécurité du personnel des Nations Unies et des organismes à vocation humanitaire.  Elle souligne une fois encore à ce propos que le rétablissement de la liaison fluvio-ferroviaire Kisangani-Kindu est primordial car il faciliterait l’acheminement de l’aide humanitaire ainsi que de nouveaux envois de personnel humanitaire.


Assistance au Mozambique (A/57/L.46)


Aux termes de ce projet de résolution, l’Assemblée générale, profondément préoccupée par les inondations sans précédent survenues au Mozambique en 2000 et 2001 et par la grave sécheresse qui affecte le Mozambique et d’autres pays de l’Afrique australe, avec pour conséquence la famine et la pauvreté, se félicite du rôle positif joué par le Gouvernement mozambicain dans les opérations de secours, et en particulier de la coordination étroite avec l’Organisation des Nations Unies.  Elle se félicite en outre des dix années de paix, de stabilité, de croissance économique et de développement qu’a connues le Mozambique, ainsi que des progrès accomplis en matière de consolidation de la paix et de la stabilité, de démocratisation et de promotion de la réconciliation nationale dans le pays.


L’Assemblée se félicite des contributions aux programmes de reconstruction et de développement au Mozambique annoncées par les partenaires de développement, exprime sa gratitude aux partenaires de développement qui ont déjà versé les contributions annoncées et prie instamment les autres d’agir avec plus de célérité.  Elle engage la communauté internationale à fournir une assistance pour les victimes des inondations et pour la mise en place de mécanismes nationaux, sous-régionaux, régionaux et internationaux de prévention, de préparation préalable et de gestion des catastrophes, y compris des systèmes d’alerte rapide, et l’engage également à continuer d’appuyer le Gouvernement dans ses efforts de lutte contre la pandémie du VIH/sida. 


L’Assemblée générale prie le Secrétaire général de prendre toutes les mesures voulues pour continuer à mobiliser et coordonner l’assistance humanitaire apportée au Mozambique par les institutions spécialisées, les organes et les organismes des Nations Unies, ainsi que l’assistance internationale à la reconstruction nationale et au développement du pays.  Elle prie également le Secrétaire général de lui faire rapport, pour examen, à sa cinquante-neuvième session, au titre de ce point, par l’intermédiaire du Conseil économique et social, lors du débat que celui-ci consacrera aux affaires humanitaires à sa session de fond de 2004. 


Secours humanitaires et aide au relèvement et au développement pour le Timor-Leste (A/57/L.47)


Aux termes de la présente résolution, saluant l’accession à l’indépendance du Timor-Leste le 20 mai 2002, constatant les progrès accomplis au Timor-Leste pour passer de la phase de secours à la phase de relèvement et de développement, mais notant que des problèmes persistent et qu’il est notamment nécessaire de renforcer les capacités de préparation et d’intervention du Gouvernement du Timor-Leste pour qu’il puisse faire face aux situations d’urgence humanitaire et aux importants défis que constituent le relèvement, la reconstruction et le développement, en particulier pendant les premières années de l’indépendance, l’Assemblée générale, se félicite de l’engagement pris par la communauté internationale de satisfaire les besoins externes liés aux activités de relèvement, de reconstruction et de développement du Timor-Leste. 


Elle engage l’Organisation des Nations Unies, les autres organisations intergouvernementales, les États Membres et les organisations non gouvernementales à continuer d’aider le Gouvernement et la population du Timor-Leste, à faire œuvre durable dans l’édification de la nation et à faire face aux problèmes et défis qui subsistent, notamment en ce qui concerne le développement de capacités dans tous les secteurs et dans l’ensemble du pays, la réconciliation nationale et le retour des réfugiés au Timor-Leste, ainsi que le développement durable.  Elle se félicite à cet égard de l’adoption par le Timor-Leste, le 6 mai 2002, du premier plan de développement national, qui a été le résultat d’un processus participatif et reflète l’engagement du Gouvernement du Timor-Leste de mettre en place des services essentiels durables.


L’Assemblée reconnaît qu’une administration publique démocratique transparente, efficace et opérationnelle est cruciale pour l’instauration d’un climat social, économique et politique stable et sûr au Timor-Leste et, à cet égard, prie instamment la communauté internationale de continuer à épauler les efforts menés aux fins de la création d’institutions et de la formation de fonctionnaires, en particulier dans les domaines des finances publiques et de la haute administration, ainsi que de la mise en place et du fonctionnement d’une administration centrale et locale.  Elle reconnaît également la nécessité de développer sans tarder le secteur de la justice au Timor-Leste et, à cet égard, recommande que l’appui international se poursuivre dans les domaines du maintien de l’ordre, du système judiciaire et du système carcéral.


Assistance au peuple palestinien (A/57/130)


Le rapport décrit les mesures prises par les organismes des Nations Unies et l'ensemble de la communauté des donateurs pour aider le peuple palestinien à appliquer la résolution 56/111 de l'Assemblée générale.  Au cours de la période à l'examen, le territoire palestinien occupé a vu ses réalités bouleversées par l'escalade rapide de la violence.  Au lendemain d'un attentat particulièrement meurtrier commis à Netanya le 27 mars, le conflit a pris une nouvelle dimension lorsque les Forces de défense israéliennes ont lancé des représailles de grande envergure en Cisjordanie.  Les infrastructures civiles palestiniennes ont été gravement endommagées, note le rapport, notamment les routes, les réseaux d'alimentation en eau et en électricité, de télécommunication et d'assainissement.  La capacité de l'Autorité palestinienne de fournir des services à la population a été gravement endommagée, ainsi que les institutions et les biens privés.  En outre, le rapport indique que l'intensification des affrontements, la multiplication des incursions israéliennes et une politique de bouclage plus ferme que jamais ont provoqué une nouvelle détérioration de la situation économique, tant en Cisjordanie et dans la bande de Gaza qu'en Israël.


Cette nouvelle situation a nécessité des ajustements rapides de l'assistance internationale fournie au peuple palestinien.  Le rapport tient compte de ce changement de priorité et présente deux études distinctes de l'assistance fournie pendant les périodes allant de juin 2001 à mars 2002 et de mars 2002 à mai 2002.  Au cours de cette dernière période, les donateurs et les organismes des Nations Unies ont mis l'accent sur l'aide d'urgence, selon une approche à deux volets.  Dans un premier temps, ils ont fourni une assistance immédiate afin de satisfaire les premiers besoins sur le plan humanitaire, notamment les fournitures médicales, les soins de santé, la prise en charge psychologique, l'alimentation, le logement, l'eau et l'assainissement.  La deuxième priorité consistait à établir une évaluation des dégâts et la réhabilitation de l'infrastructure et des institutions.  Les dégâts provoqués par les incursions militaires israéliennes de mars à avril en Cisjordanie ont été estimés à 342 millions de dollars au total, Naplouse ayant été la ville la plus durement frappée.  A ce titre, les contributions annoncées au cours de la réunion informelle du Comité spécial de liaison pour l'aide internationale au peuple palestinien qui s'est tenue le 25 avril 2002, se sont élevées à 1,2 milliard de dollars (sur un montant total de 2 milliards demandés pour pouvoir faire face aux besoins).


Le rapport présente également les difficultés que rencontrent le système des Nations Unies et la communauté internationale pour fournir une assistance au peuple palestinien, décrivant à ce titre les problèmes de restriction de la liberté de mouvement et de l'accès humanitaire et insistant sur la nécessité de renforcer la coordination entre les divers donateurs ainsi qu'avec l'Autorité palestinienne.


En conclusion, le Secrétaire général affirme que le peuple palestinien est confronté à une menace d'effondrement de l'économie et à la misère sociale.  C'est pourquoi il doit bénéficier d'urgence d'une aide économique et sociale continue, qui, au demeurant, ne peut pas se substituer à la reprise d'un dialogue politique.  Le Secrétaire général souligne en outre que le renforcement du régime de bouclage en Cisjordanie est la cause immédiate et principale de la crise qui se profile à l'horizon.  Déplorant que la communauté des donateurs se soit heurtée à des obstacles lorsqu'elle a voulu accéder aux victimes civiles du conflit, le Secrétaire général appelle par ailleurs la communauté internationale à fournir les ressources nécessaires aux programmes qui viennent en aide au peuple palestinien, attirant l'attention sur le dernier appel d'urgence lancé par l'UNRWA, qui fournit des services de base à plusieurs centaines de milliers de Palestiniens.


Déclarations


Mme MADINA B. JARBUSSYNOVA (Kazakhstan), présentant le projet de résolution A/57/L.33 sur la coopération et la coordination internationales pour le rétablissement de la santé de la population, la régénération de l’environnement et le développement économique de la région de Semipalatinsk, au Kazakhstan, au nom de ses coauteurs, a rappelé que le polygone de Semipalatinsk utilisé pour les essais nucléaires est fermé depuis 1991.  Depuis cette date, le Gouvernement tente de stabiliser la situation sociale, sanitaire et environnementale dans la région et renforce son appui aux hôpitaux, aux écoles, aux orphelinats, et, dans ce but, il ne cesse d’accroître les moyens financiers.  La Conférence internationale de Tokyo sur la situation dans la région de Semipalatinsk a permis d’attirer l’attention des donateurs sur les problèmes économiques, sociaux et écologiques, a-t-elle dit, louant le Japon, la Suisse et le Royaume-Uni pour l’appui fourni dans le suivi de la réunion de Tokyo.  Rappelant que depuis 1997, chaque année, cette résolution est adoptée sans vote, elle a invité l’Assemblée à se prononcer sans vote cette année encore sur ce projet de résolution. 

M. ABDULMEJID HUSSEIN (Éthiopie), présentant les projets de résolution A/57/L.41 sur l’assistance internationale pour le redressement économique de l’Angola, et A/57/L.46 sur l’assistance au Mozambique au nom du Groupe africain et des coauteurs, a indiqué qu’après une longue guerre, l’Angola est engagée sur la voie de la paix et du redressement économique, depuis la signature des Accords de paix d’avril 2002, et que les Nations Unies devraient, par l’adoption de la résolution L.41, renouveler leur soutien à l’Angola.  De même, dix ans après la signature de l’Accord de paix au Mozambique, l’adoption du projet de résolution L.46 permettra de renforcer les mesures déjà mises en œuvre par le Gouvernement pour le redressement économique, mais aussi pour faire face aux catastrophes naturelles qui ont frappé ce pays ces dernières années.


Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a présenté le projet de résolution intitulé Secours humanitaires et aide au relèvement et au développement pour le Timor-Leste (A/57/L.47) en rappelant l'accession à l'indépendance de ce pays le 20 mai dernier.  Le texte souligne le rôle joué par les Nations Unies et se félicite des efforts entrepris pour fournir une aide au retour aux réfugiés.  Il engage les Etats Membres, le système des Nations Unies et l'ensemble de la communauté internationale à continuer d'aider la population à relever les défis qui subsistent.  La représentante a souhaité que le projet de résolution soit adopté par consensus.


Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark), s’exprimant au nom de l’Union européenne, a appelé la communauté internationale à renforcer la coordination en matière humanitaire au sein du système des Nations Unies, à accroitre la collaboration entre les Nations Unies et les organisations non gouvernementales et à établir des stratégies cohérentes avec les gouvernements dans ce domaine.  Elle a également rappelé l’importance de coordonner l’assistance humanitaire d’urgence avec l’assistance au développement à long terme afin de permettre une transition douce pour les pays touchés.  En outre, la représentante a rappelé qu’il était important d’une approche intégrée dans la gestion des situations d’urgence, afin de permettre une coordination efficace de l’assistance humanitaire avec les mesures politiques, économiques, les questions relatives aux droits de l’homme et le maintien de la paix.  Par ailleurs, elle a souligné la nécessité d’assurer la sécurité et la protection du personnel humanitaire des Nations Unies dans le monde, saluant à cet égard son travail difficile et courageux.


Reconnaissant le meilleur fonctionnement du processus d’appels consolidés, la représentante a cependant déploré que ces PAC ne fonctionnent pas au maximum de leurs capacités et a souligné les disparités au sein des ressources allouées aux actions humanitaires, s’inquiétant notamment des crises “oubliées” ou même “ignorées”.  A ce titre, elle a affirmé que l’assistance humanitaire fournie par l’Union europénne était basée sur l’évaluation des besoins, et couvrait également les besoins liés aux crises humanitaires durables.  En outre, la représentante a fait valoir l’importance des approches intégrées pour répondre aux besoins humanitaires pendant la période transitoire, après les situations d’urgence.  A cet égard, elle s’est félicitée de l’initiative du Haut Commissariat aux réfugiés relative à l’aide et la réintégration des réfugiés en situation de postconflit, avec des objectifs de développement à long terme.  La représentante a en outre appelé le Bureau de la coordination de l’aide humanitaire à apporter toute l’attention nécessaire aux situations particulièrement difficiles des personnes déplacées, soulignant le rôle que devait jouer à ce titre l’unité spéciale pour les personnes déplacées, récemment mise en place par le Bureau. 


Rappelant les situations d’abus sexuels de réfugiés qui avaient eu lieu en Afrique de l’Ouest, la représentante a jugé impératif de suivre les recommandations du rapport du Bureau des services de contrôle interne à ce sujet et a salué la mise en place d’un code de conduite spécifique par le Haut Commissariat aux réfugiés.  Enfin, la représentante a rappelé que l’Union européenne fournissait plus de 50% de l’aide humanitaire mondiale, les pays membres ayant fourni en 2001 plus d’un milliard d’euros à cet effet.


M. JAVAD ZARIF (Iran), rappelant que 90% des victimes de catastrophes vit dans le Sud, a souligné à quel point mettre en œuvre, et renforcer, les institutions socioéconomiques adéquates au niveau national était crucial pour la prévention et la réduction de l’impact de tels événements ainsi que de participer à une stratégie globale.  Toutefois, le représentant a affirmé que, dans le cas où un gouvernement n’aurait pas les institutions et les structures adéquates pour assumer sa responsabilité, la communauté internationale se devait d’intervenir, de fournir l’aide humanitaire et de protéger les populations civiles, en priorité les groupes vulnérables.  A cet égard, les Nations Unies constituent le seul corps légitime qui puisse coordonner les affaires humanitaires, a rappelé le représentant, qui a par ailleurs fait état des allégations selon lesquelles des abus auraient été commis par des personnels humanitaires et demandé à ce que des activités de surveillance soient mises en place pour les prévenir.  Il a, par ailleurs, pris note des progrès constatés concernant les personnes déplacées et de l’amélioration du Plan d’appel consolidé au cours de la décennie écoulée, en dépit de ses problèmes de financement.  Enfin, M. Javad Zarif a salué la création d’un Groupe international de recherche et de secours pour la coordination et la mobilisation d’équipes spécialisées dans le domaine des catastrophes humanitaires. 


M. OSWALDO DE RIVERO (Pérou) a rappelé que, depuis la fin de la guerre froide, plus de 30 conflits civils ont été déclenchés dans le monde et que plus de 12 millions de réfugiés et 25 millions de personnes déplacées ont été recensés.  Soulignant l’ampleur des crises humanitaires causées par ces conflits, il a recommandé que les Nations Unies interviennent pour promouvoir une culture de prévention des conflits.  Il a déploré l’incapacité des Nations Unies et de la communauté internationale à prévenir et régler les conflits armés, ce qui selon lui, a entraîné le renforcement du rôle des organisations humanitaires.  A cet égard, il a recommandé le renforcement du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) pour lui permettre d’intervenir dans les situations de crise humanitaire.  M. de Rivero a jugé inacceptables l’inaction et la lassitude des donateurs dans le domaine de l’aide humanitaire et exprimé ensuite sa préoccupation face à l’augmentation des catastrophes naturelles, s’inquiétant en particulier des changements climatiques.  36 milliards de dollars ont été perdus en 2001 en raison de catastrophes naturelles qui ont affecté plus 100 millions de personnes et traduisent une réaction de la nature face à 200 ans de révolution industrielle sauvage. 


M. de Rivero a prôné une action novatrice de la part des Nations Unies qui doivent créer des partenariats avec les entreprises transnationales afin qu’elles fournissent du matériel lors des crises humanitaires et pour faire face aux catastrophes naturelles.  Cependant, le Pérou attache surtout une importance à la nécessité de voir les causes des catastrophes naturelles traitées, le représentant mentionnant notamment la mondialisation, la pression démographique urbaine, et les modes de production et de consommation non durables.  55% des catastrophes naturelles a des origines hydrométéorologiques, c’est-à-dire résultant des changements climatiques, tandis que 15% seulement est causé par des éruptions volcaniques et des tremblements de terre, soit de véritables catastrophes naturelles, a-t-il précisé.  Il a insisté sur la ratification et l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto et a annoncé que son pays proposerait devant la deuxième Commission un projet de résolution sur les incidences des changements climatiques sur les pays en développement.


M. AHMED ABOUL GHEIT (Egypte) a déploré la mort d'un employé britannique de l'UNRWA vendredi à Djenine et demandé à toutes les parties au conflit israélo-palestinien d'assurer la sécurité des personnels humanitaires.  Il a considéré que la fourniture d'aide humanitaire aux populations était importante et a rendu hommage aux organisations de l'ONU qui oeuvrent dans les situations de conflits armés.  Il a souligné l'importance de l'appel lancé par le Secrétaire général sur la culture de protection et l’a appuyé en demandant qu’on définisse mieux ce concept pour permettre de le mettre en œuvre sur le terrain.  Le représentant s'est félicité des efforts entrepris par la communauté internationale pour fournir une assistance aux populations palestiniennes non armées et aider au sauvetage du processus de paix au Moyen-Orient.  Les pratiques israéliennes ont entraîné la destruction totale des infrastructures économiques et politiques et la perte de nombreuses vies humaines, a rappelé le représentant. 


Le peuple palestinien n'a pu jusqu'à présent jouir de son droit à la liberté.  Pour l'Egypte, la paix globale au Moyen-Orient constitue la seule garantie d'un avenir pacifique pour les deux populations.  Le représentant a rendu hommage à l'UNRWA qui aide environ 4 millions de réfugiés palestiniens et à toutes les autres organisations qui leur viennent en aide.  Il a appelé les bailleurs de fonds à accroître leurs efforts pour rendre disponibles les moyens financiers et l'aide nécessaire pour satisfaire les besoins humanitaires du peuple palestinien, et à adopter une position très ferme contre toute pratique visant à bloquer cette aide.  Il a demandé au Secrétariat une analyse approfondie des efforts déployés par les Nations Unies s'agissant de la situation humanitaire dans les territoires occupés et des difficultés rencontrées sur place.  Ceci permettrait à l'Assemblée générale et à l'ECOSOC d'adopter les mesures nécessaires.


M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) a souligné que le développement durable était le moyen le plus dissuasif pour combattre les conflits et affronter les catastrophes naturelles, et qu'il offrait aux Etats le meilleur cadre possible pour une capacité de réaction, de coordination et de déploiement efficace des secours.  Convaincu que l’aide humanitaire d’urgence doit être pensée à travers une stratégie globale, le Mexique réaffirme le rôle fondamental que les Nations Unies doivent jouer en coordonnant les efforts de la communauté internationale en appui aux pays touchés par les catastrophes naturelles.  A cet égard, le représentant a insisté sur l’importance de renforcer la coordination entre le Bureau des affaires humanitaires et les Etats Membres de l’Organisation, ainsi qu’avec les autres organismes du système des Nations Unies et les organisations non gouvernementales.


M. JENÖ STAEHELIN (Suisse) a souligné le besoin constant d’affirmer les principes fondamentaux de l’action humanitaire, notamment son caractère neutre et impartial, estimant que l’action humanitaire devait procéder d’une dynamique distincte de la politique afin de préserver sa crédibilité et son impartialité.  Se réjouissant de l’utilisation du “mécanisme de préfinancement des opérations d’urgence” (CERF) en cas de catastrophes naturelles, le représentant a cependant estimé que la priorité en matière de risques naturels et technologiques, devait être portée sur les programmes de prévention visant à améliorer durablement l’état de préparation des individus et des populations vulnérables, aux niveaux national, régional et international.  En outre, le représentant a appelé les donateurs à accorder plus d’attention aux “conflits oubliés” et a invité le coordinateur des secours d’urgence à faire usage, dans les situations à venir, du Comité permanent interorganisations (IASC) qui constitue une plate-forme unique de concertation et de décision et devrait à ce titre remplir une fonction plus stratégique à l’avenir.


S’agissant des groupes vulnérables, le représentant a réitéré l’importance cardinale de l’impartialité humanitaire et a en outre estimé que les “Principes directeurs relatifs au déplacement des personnes à l’intérieur de leur propre pays” apportaient des solutions adéquates pour répondre au besoin des personnes touchées, encourageant la mise en œuvre de ces principes par les gouvernements concernés.  Par ailleurs, il a souligné l’influence des enjeux économiques dans de nombreux conflits ou situations de crise et a estimé que la criminalisation de l’économie par l’exploitation des ressources naturelles, le trafic de drogues, d’armes ou -pire encore- d’êtres humains, continuait d’alimenter nombre de conflits de par le monde.


M. ABDULAZIZ BIN NASSER AL-SHAMSI (Emirats arabes unis) a rappelé que plus de 240 millions de personnes nécessitaient une aide humanitaire et des secours en raison de catastrophes naturelles, de conflits armés ou d'occupation étrangère, dont la majorité se trouve dans des pays en développement.  Le représentant a indiqué que son pays avait continué d'apporter son aide et son soutien à long terme aux pays pauvres et en développement, à travers des partenariats régionaux et ses propres organismes de secours.  Ainsi, la société du Croissant-Rouge des EUA a dépensé environ 35 millions de dollars au profit de pays frappés par des catastrophes naturelles, ce qui a fait d'elle l'une des premières organisations caritatives arabes.  Le Gouvernement a également consenti des prêts, à travers le Fonds de développement d'Abu Dhabi, à 55 pays pauvres et en développement. 


Le représentant a ensuite expliqué que son pays était très préoccupé par les souffrances du peuple palestinien, estimant que l'agression d'Israël avait un effet dévastateur sur l'économie palestinienne.  Les EUA ont donc apporté, et continueront de le faire, une aide humanitaire d'urgence ainsi qu'une aide au développement à long terme.  La société nationale du Croissant-Rouge a dépensé 52 millions de dollars à cette fin au cours de l'année passée et le Gouvernement a apporté une contribution de 50 millions de dollars, outre les 500 000 dollars versés à l'UNRWA.  Les EUA condamnent donc les pratiques israéliennes dans les territoires palestiniens occupés, qui empêchent souvent le personnel des agences humanitaires des Nations Unies d'apporter les secours et l'aide nécessaires.  Le représentant a appelé Israël à cesser immédiatement ses attaques contre les civils et le blocus des villes palestiniennes et à permettre aux organisations de l'ONU d'apporter l'aide requise, conformément à la quatrième Convention de Genève.


M. A. GOPINATHAN (Inde) a déploré le déclin des ressources disponibles pour combattre l’impact des catastrophes naturelles, notamment en ce qui concerne l’assistance humanitaire financée à travers le processus d’appels consolidés.  Invoquant le rapport du Secrétaire général, le représentant a expliqué que la vulnérabilité des sociétés aux catastrophes naturelles était une menace majeure au développement durable.  Par ailleurs, il a préconisé de réfléchir au “droit à la sécurité” que le rapport reconnaît à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge face à ce type de situation, affirmant que le point de vue intergouvernemental serait le bienvenu.  Soulignant également que le rapport fait également mention d’une “culture de protection”, le représentant a déclaré que, selon lui, ce concept n’avait pas rencontré l’approbation des Etats Membres des Nations Unies et qu’il convenait d’y réfléchir plus avant. 


Pareillement, le représentant a insisté sur la nécessité d’engager une réflexion sur les principes directeurs du déplacement intérieur, définis comme juridiques par le rapport, et qui n’ont pas été négociés à travers un processus intergouvernemental mais élaboré par une équipe d’experts techniques et d’ONG qui n’ont pas autorité pour déterminer leur caractère “juridique”.  Enfin, le représentant a insisté sur la nécessité de limiter l’assistance humanitaire aux principes humanitaires, de neutralité et d’impartialité tels que contenus dans la résolution 46/182, en respect de la souveraineté, de l’intégrité territoriale et de l’unité nationale des Etats.  Il a ajouté que l’assistance humanitaire devait être fournie avec le consentement du pays concerné et sur la base d’un appel lancé par celui-ci.


M. M. E. NIKOLAEV (Fédération de Russie) a salué les efforts déployés par les Nations Unies dans le renforcement de la coordination de l’assistance humanitaire et des secours d’urgence en cas de catastrophe naturelle.  Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) contribue largement aux progrès réalisés dans la rationalisation de l’aide humanitaire d’urgence, notamment grâce aux orientations définies pour la mise en œuvre des programmes humanitaires et pour la mise en place de mécanismes d’alerte rapide.  Il a salué le respect par OCHA des principes de souveraineté et d’intégrité des États ainsi que son impartialité, rappelant que la Fédération de Russie est étroitement attachée à ces principes fondamentaux.  Il a plaidé en faveur de la création d’un réseau mondial d’alerte rapide pour, entre autres, identifier les meilleurs acteurs de secours d’urgence et encourager les échanges entre eux.  M. Nikolaev a ensuite prôné le renforcement des capacités locales et régionales pour réagir aux situations de crises humanitaires, mentionnant notamment les activités de secours et de recherche en milieu urbain, et a appelé ensuite les États Membres à continuer de répondre généreusement à l’Appel interinstitutions consolidé, qui demeure un système de coordination et de planification stratégique des opérations très utile.  Il a ensuite salué le rôle clef du Comité permanent interinstitutions dans le domaine de l’assistance humanitaire et des secours d’urgence.  Le représentant a considéré par ailleurs que la fourniture d’aide humanitaire à des personnes déplacées devait au préalable faire l’objet d’un accord de la part des Gouvernements nationaux, seuls à même de garantir la citoyenneté des personnes déplacées, et ce dans le respect du principe de souveraineté.  Il a ensuite recommandé le renforcement du rôle de coordination des Nations Unies dans le redressement économique et l’assistance humanitaire à l’Afghanistan.


M. ALFONSO VALDIVIESO (Colombie) a rappelé que les 170 millions de personnes affectées par les catastrophes naturelles en 2001, les 25 millions de personnes déplacées internes et les 12 millions de réfugiés qui nécessitent aide et attention, estimant qu'ils constituaient une réalité à laquelle il fallait répondre avec solidarité et altruisme.  La réponse à ces fléaux incombe aux pays touchés, en fonction de leur législation interne et des engagements internationaux auxquels ils ont souscrit.  Aussi, une meilleure réponse humanitaire à l'avenir dépendra en grande mesure de la capacité de réponse locale et nationale.  Le rôle de la communauté internationale est, lui, complémentaire et doit s'orienter vers un appui aux autorités nationales.  Saluant le rôle joué par OCHA (Bureau de coordination des affaires humanitaires), le représentant a particulièrement souligné son rôle en tant qu'instance de dialogue avec les gouvernements.  Il a souhaité que les Etats Membres soient tenus au courant des réunions d'information des organismes humanitaires.


Le représentant a ensuite mis en avant l'élargissement de l'espace humanitaire des Nations Unies et constaté deux orientations manifestes: la tendance à une aide fondée sur les besoins des personnes et le respect des droits humains fondamentaux.  A cet égard, il s'est inquiété d'une possible politisation de l'aide humanitaire et jugé important de respecter les compétences des organismes chargés de l'humanitaire d'une part, des droits de l'homme de l'autre.  L'autre tendance est le dialogue avec les groupes armés pour faciliter l'accès aux personnes dans le besoin.  Il s'est dit intéressé sur ce point par le dialogue entre le Comité permanent de coordination entre les organismes d'aide humanitaire et les groupes armés afin de faciliter cet accès.  La situation des personnes déplacées est également un important domaine d'intervention et le représentant a estimé que les principes directeurs sur l'aide aux personnes déplacées pouvaient servir de cadre au dialogue avec les pays affectés, dont la Colombie.  Il a enfin plaidé pour un appui efficace des Etats Membres aux organisations humanitaires et une bonne coordination de l'aide.


M. OLE PETER KOLBY (Norvège) a déploré l’apparent manque d’intérêt porté aux appels consolidés pour 2003 lancés la semaine dernière dans le monde et a jugé regrettable que le niveau total des ressources destinées à l’aide humanitaire décroisse autant que les besoins augmentent.  Alors que la qualité des appels consolidés ne cesse de progresser, ils attirent de moins en moins les donateurs, s’est inquiété le représentant, qui a estimé que si les processus d’appels consolidés perdait leur “part de marché”, il perdrait alors de leur efficacité en terme de planification stratégique et de coordination, ce qui constituerait un sérieux revers pour les efforts de coopération internationale entrepris et soutenus par de nombreux pays tels que la Norvège.  En outre, le représentant a estimé que c’était la médiatisation d’une situation d’urgence plutôt que la qualité de l’appel consolidé relatif à cette situation qui influençait le choix des donateurs.  Reconnaissant les effets bénéfiques de cette médiatisation, le représentant a cependant mis en garde les donateurs contre le risque d’être uniquement guidé par les choix des médias ou même, par des raisons politiques, estimant que ces choix se feraient non seulement au détriment des crises oubliées, mais aussi au détriment d’un système multilatéral d’approche des situations humanitaires d’urgence.


En outre, le représentant a insisté sur la nécessité de renforcer le système de suivi des besoins humanitaires afin d’établir une cartographie globale de ces besoins, notamment pour les organisations non gouvernementales (ONG).  A ce titre, il a jugé important que les ONG participent activement aux processus d’appel consolidés.  Par ailleurs, il a souligné la nécessité de renforcer la prévention des crises et des désastres, naturels ou non, estimant que les actions de prévention nécessitaient toujours moins de ressources que les interventions d’urgence.


M. PETER TESCH (Australie), a indiqué que l'Australie appuie pleinement les efforts du Comité permanent interorganisations et du Bureau du Coordinateur des affaires humanitaires visant à renforcer les mécanismes de coordination de l'aide humanitaire, y compris le processus d'appels consolidés (CAP).  Elle soutient l'approche préconisée dans le rapport du Secrétaire général pour ce qui est de la transition d'une situation d'urgence vers le développement à long terme.  A ce propos, M. Tesch a expliqué que la stratégie du programme humanitaire de l'Australie consiste à sensiblement réduire la distinction traditionnellement faite entre l'aide au développement et l'aide humanitaire.  L'Australie encourage le PNUD et d'autres organismes de développement à s'engager au plus tôt dans le processus de réponse aux situations d'urgence, y compris par la mise en place d'un processus d'appels consolidés, ce qui permettrait d'intégrer les programmes de relèvement et la perspective de consolidation de la paix dans les réponses aux situations d'urgence.  M. Tesch se félicite également de l'importance accordée dans le rapport aux capacités des femmes en tant qu'agents du changement au lieu d'être considérées comme un groupe vulnérable ou simplement comme bénéficaires de l'aide humanitaire. 


En ce qui concerne le Timor-Leste, l'Australie s'engage à continuer de participer aux efforts de la communauté internationale pour soutenir la reconstruction et le développement de ce pays.  Rappelant que l'Australie a contribué à hauteur de 17,44 millions de dollars australien au Fonds consolidé pour le Timor-Leste, ce qui en fait le second contributeur le plus important, et que dans le cadre de son programme d'aide bilatérale au Timor-Leste, elle lui a fourni une aide de 24 millions de dollars australiens pour l'année financière en cours au Timor-Leste, M. Tesch a indiqué qu’elle poursuivra cet engagement en contribuant à hauteur de 24 millions de dollars, au cours de trois prochaines années, aux programmes d'assistance à la transition.  Il a rendu hommage aux résultats concrets obtenus par les Nations Unies au Timor-Leste, mais a néanmoins insisté sur l'importance des défis qui restent à relever par la Mission d'appui des Nations Unies au Timor-Leste (MANUTO) et les donateurs.  A travers la MANUTO, les Nations Unies continueront à jouer un rôle important dans le maintien de la stabilité sociale, en particulier par la promotion de la primauté du droit, d'un système judiciaire transparent et d'une force de police efficace.  L'Australie encourage également les Nations Unies à fournir une assistance technique au Timor-Leste et la Banque mondiale et le FMI, en collaboration avec les autres donateurs, à promouvoir la mise en place d'un système fiscal viable dans ce pays. 


Par ailleurs, M. Tesch a fait part de ses préoccupations relatives à la sécurité du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies.  Il a déploré que les personnes ayant perpétré des actes de violence à l'encontre de ce personnel soient souvent connues par les Etats Membres concernés qui ne les traduisent pourtant pas en justice.  Il a appelé les gouvernements à respecter l'indépendance et l'impartialité du personnel humanitaire et du personnel des Nations Unies, de leur permettre de travailler sans obstacle et sans menace, de dénoncer les attaques menées contre eux et de traduire les responsables de ces attaques en justice.  Il a appelé également les pays à prendre des mesures pratiques pour garantir le respect du droit humanitaire international à l'intérieur de leurs frontières, en particulier par leurs forces militaires et de police.


Mme SOMAIA S. BARGHOUTI, Observateur de Palestine, a salué le travail accompli par le Coordinateur spécial du Secrétaire général pour le Moyen-Orient pour répondre à la crise humanitaire consécutive à la détérioration de la situation politique et militaire dans les territoires palestiniens occupés en raison de la campagne d’agression sanglante d’Israël qui est graduelle depuis septembre 2000.  Il y a plus de 2 000 victimes et 30 000 blessés, sans compter les maisons détruites par milliers, les infrastructures scolaires et sanitaires anéanties et les ravages causés à l’environnement, a-t-elle déploré, évaluant à plus de 350 millions de dollars les pertes occasionnées.  Tous les secteurs productifs de l’économie palestinienne sont largement affectés, et le bouclage renforcé des villes et villages palestiniens a entraîné une baisse considérable du PIB, une augmentation du taux de chômage à 60% pour Gaza et 70% pour la Cisjordanie.  Deux millions de Palestiniens vivent en dessous du seuil de pauvreté, a-t-elle dénoncé ensuite, jugeant que les pratiques israéliennes constituent une violation flagrante de la quatrième Convention de Genève.  Aussi, la communauté internationale doit-elle exercer les pressions nécessaires pour contraindre Israël à cesser son agression raciste, a-t-elle ajouté, avant de saluer la solidarité de la communauté internationale, celle des pays arabes qui ont accueilli des blessés à la suite de la reprise de l’Intifada, et celle des principaux donateurs, entre autres le Japon et l’Union européenne, pour l’assistance humanitaire apportée sur le terrain.  La situation humanitaire catastrophique trouve ses racines dans la poursuite de l’occupation israélienne et dans la poursuite des colonies de peuplement, a-t-elle observé, demandant le retrait israélien de tous les territoires arabes occupés depuis 1967.  Elle a ensuite salué la contribution des Nations Unies à l’assistance humanitaire au peuple palestinien, notamment par le biais de l’UNRWA, et a souhaité le renforcement de ses actions dans les territoires occupés. 


M. HUANG XUEQI (Chine) a demandé à la communauté internationale de s’engager davantage en faveur de l’assistance humanitaire.  L’expérience passée a montré que les crises humanitaires, comme les catastrophes naturelles, s’étendent largement au-delà de l’échelle nationale, rendant indispensable de mettre en place des mécanismes régionaux.  Le représentant a toutefois demandé à ce que soient respectés dans ces situations, les critères de neutralité et d’intégrité territoriale des Etats concernés.  Il a également mis l’accent sur les groupes vulnérables qui nécessitent une aide adaptée et déploré par ailleurs que les fonds disponibles ne soient pas suffisants.  En effet, le processus d’appels globaux constitue un outil appréciable, mais dont le volume des ressources a malheureusement diminué, s’est inquiété le représentant.  Enfin, si la Chine a remercié le Bureau des affaires humanitaires pour l’aide apportée dans le contexte des inondations de l’an dernier, elle a rappelé qu’elle a, elle-même, fourni une assistance humanitaire régulière dans le cadre d’accords bilatéraux, et s’est engagée à renouveler ses efforts en ce domaine, à l’avenir.


M. MWELWA C. MUSAMBACHIME (Zambie) a salué l’adoption par les Nations Unies et ses partenaires de mécanismes conjoints et d’outils pour répondre aux situations de crise humanitaire, rappelant l’enjeu que constituait pour la communauté internationale l’accès aux groupes vulnérables, pour leur fournir l’assistance nécessaire.  Il s’est également félicité que le rapport du Secrétaire général mette l’accent sur la nécessité de déployer une assistance humanitaire qui couvre le processus complet de transition, de la situation de crise vers le développement.  Considérant la crise humanitaire qui frappe son pays et, plus largement, l’Afrique australe, notamment la crise alimentaire qui a fragilisé les sociétés et les économies de la région, le représentant a estimé à 2,3 millions le nombre de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire d’urgence dans son pays.  Il a rappelé les nouvelles mesures et stratégies adoptées à cet égard par son pays, notamment dans le domaine de l’irrigation et des méthodes d’agriculture. Sur la question de l’accès aux personnes vulnérables en situation de conflit, il a déploré les difficultés particulières des pays dépourvus de littoral dont les populations vulnérables vivent principalement en zone rurale. 


Par ailleurs, M. Musambachime a rappelé le problème majeur que pose, à certains pays de la région, le nombre de réfugiés en provenance des Etats voisins, 270 000 en Zambie, qui pèsent d’un poids considérable sur les infrastructures et les économies fragiles locales.  La situation des réfugiés qui se sont établis parmi la population locale, dans les aires urbaines et limitrophes, est aggravée par le fait que, privé d’assistance de la part de la communauté internationale, ce groupe vulnérable se retrouve en rivalité avec les communautés d’accueil pour bénéficier des services sociaux, a souligné enfin le représentant, qui a appelé à ce que l’on leur vienne en aide. 

M. RASHID ALIMOV (Tadjikistan), présentant au nom de ses coauteurs le projet de résolution relatif à l’assistance internationale d’urgence en faveur de la paix, du retour à la normale et des activités de redressement au Tadjikistan (A/57/L.42), a salué l’intérêt profond de la communauté internationale et du système des Nations Unies pour la consolidation de la paix et l’aide d’urgence à son pays.  Le représentant a souligné les programmes mis en œuvre par les Nations Unies pour répondre aux besoins humanitaires du Tadjikistan et l’aider à redresser son économie.  Il a mentionné notamment les domaines de la santé et de la médecine de base, la poursuite de l’aide économique et le financement international de l’activité humanitaire, invitant les États Membres à se prononcer sans vote sur ce texte. 


M. GILBERT LAURIN (Canada) a rappelé les difficultés auxquelles le système humanitaire international est confronté, en raison du problème de l’environnement compliqué et plein d’insécurité dans lequel les personnels compétents conduisent leur action.  Il a affirmé qu’il était nécessaire d’axer la stratégie dans le domaine de la coordination.  Le représentant a salué l’action du Comité permanent interorganisations prise en réponse aux allégations de violence et d’exploitation sexuelle dans le contexte des crises humanitaires, mais aussi dans le cadre de la coordination civilo-militaire et de sa participation à la formation et au développement de la nouvelle Unité sur les déplacements internes du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA). 


Le Canada a fait par ailleurs état des progrès constatés sur le terrain.  A ce titre, la réaction interinstitutions en Afghanistan a fait la preuve de la puissance du système des Nations Unies quand il déploie un effort concerté axé sur un objectif commun.  En Angola, l’évaluation rapide des besoins critiques réalisés par les organismes des Nations Unies et les ONG sous la direction de l’OCHA a été particulièrement remarquable et a permis de cerner les besoins essentiels immédiatement après le cessez-le-feu.  Enfin, en Colombie, nous avons vu un effort concerté de la part de l’équipe de pays des Nations Unies, des ONG et du gouvernement pour élaborer une approche des questions de protection des populations déplacées, a rappelé le représentant.  En conclusion, le Canada a exhorté l’OCHA à poursuivre son œuvre de renforcement de la coordination dans la communauté humanitaire et à viser une plus grande cohérence parmi les intervenants politiques, les défenseurs des droits de la personne et les acteurs du développement.


M. LUIS E. CAPPAGLI (Argentine) a exprimé sa préoccupation pour les conditions dangereuses dans lesquelles opèrent le personnel humanitaire, condamnant les attaques dont il fait l'objet, en particulier celle qui, vendredi dernier, a coûté la vie à un représentant de l'UNRWA à Djénine.  Le représentant a rappelé que l'ambulance qui avait été appelée s’était, dans un premier temps, vue refuser le droit de passage.  Néanmoins, se félicitant des initiatives prises sur le terrain pour améliorer la sécurité du personnel des Nations Unies pour les années 2002-2003, il a noté qu'elles avaient déjà permis, apparemment, de réduire le nombre de victimes.  On ne peut ignorer cependant, a-t-il poursuivi, que beaucoup reste à faire pour réduire et prévenir les risques et menaces à leur encontre.  A cet égard, le représentant a appelé les Etats Membres à prendre des mesures plus décisives pour s'assurer que les auteurs d'attaques contre les personnels de l'ONU seront poursuivis en justice et que tous les actes de violence commis à leur encontre feront l'objet d'une enquête de la part des autorités locales. 


Dans le même esprit, le représentant argentin a demandé aux Etats Membres qui ont édicté des restrictions à l'usage de certains équipements de communication, par le personnel humanitaire, à les lever immédiatement.  Nous pensons fermement, a-t-il déclaré, que la sécurité et la sûreté du personnel engagé dans des opérations de maintien de la paix et de consolidation de la paix doivent être des éléments importants de ces opérations.  Sur ce point, il a souhaité une coopération renforcée entre le Conseil de sécurité et l'ECOSOC dans la définition des mandats.  Le représentant a également lancé un appel aux Etats Membres et à toutes les parties impliquées dans un conflit, conformément aux règles du droit international humanitaire, à assurer la protection et la sécurité du personnel humanitaire des Nations Unies et des personnels associés.  Enfin, s'il est entendu que la responsabilité première de protection et d'assistance aux populations incombe aux gouvernements, les Etats se doivent aussi de faciliter le travail des organisations humanitaires en leur garantissant l'accès sûr et entier aux populations.


M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a estimé qu’une partie importante de l’humanité a besoin de l’aide humanitaire des Nations Unies pour faire face aux catastrophes naturelles et aux crises humanitaires.  A ce titre, il a salué les progrès réalisés cette année par le Bureau de la coordination de l’assistance humanitaire (OCHA) en matière de coordination et de planification des opérations.  La nature est moins responsable des catastrophes naturelles que les effets cumulés des activités humaines sur l’environnement, a-t-il dit, jugeant qu’il devrait être établi clairement un lien entre le développement durable et la prévention des catastrophes naturelles.  Il a recommandé une participation des communautés locales à tous les échelons pour prendre en charge les secours et l’assistance au redressement.  L’assistance des Nations Unies a été essentielle pour assurer la transition vers l’indépendance de Timor-Leste, a poursuivi M. Joun-Yung, invitant la communauté internationale à poursuivre son appui au développement économique de ce nouvel État.  De même, l’engagement des Nations Unies pour relever les défis du redressement en Afghanistan doit s’intensifier, a-t-il dit, afin que l’aide humanitaire atteigne les personnes qui en ont le plus besoin.  Il a souligné que la sécurité opérationnelle des interventions humanitaires est un élément clé et a demandé que soient élaborées et appliquées des normes de sécurité minimales.  Il a aussi souhaité qu’il soit mis fin à l’impunité des crimes commis contre le personnel humanitaire et des Nations Unies sur le terrain.


M. ISAAC C. LAMBA (Malawi), évoquant l’ampleur de la crise humanitaire qui frappe son pays, a rappelé la nécessité d’une stratégie axée sur la coordination des actions, telle que présentée par le Secrétaire général dans son rapport.  Le représentant a salué notamment l’action du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et plus largement des Nations Unies, dans la mise en œuvre de l’assistance humanitaire.  Il a notamment fait état de la création d’organes opérationnels à plusieurs niveaux et des réseaux de coordination visible sur le terrain sous l’égide du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui a eu un effet positif sur l’amélioration de la collaboration et des consultations entre le système des Nations Unies et les gouvernements des pays victimes de catastrophe et confrontés à des crises humanitaires d’urgence. M. Isaac C. Lamba s’est également félicité de la création du Processus d’appels consolidés, qui ne sera toutefois efficace que si une capacité technique est mise à disposition des Etats Membres touchés par des catastrophes naturelles, afin d’en anticiper la venue.  Pour un succès continu des mécanismes d’appels consolidés inter-agences, il serait également utile, a préconisé le représentant, que la communauté internationale canalise l’assistance humanitaire à travers des cadres multilatéraux.


M. SICHAN SIV (Etats-Unis) a rappelé que plus de 3 millions de personnes avaient perdu la vie en raison de catastrophe naturelle au cours des dix dernières années; que la fin 2000, on comptait environ 14,5 millions de réfugiés dans le monde et plus de 20 millions de personnes déplacées; que le Soudan et l'Angola avaient le plus grand nombre de personnes déplacées, suivis de la Colombie et de la République démocratique du Congo.  Il a dénoncé la conjugaison des conflits, catastrophe naturelle et mauvaise gestion, citant par exemple le Zimbabwe.  Ces gouvernements et les acteurs non-étatiques causent beaucoup de mal à leur population et entravent l'accès à l'assistance humanitaire, a-t-il déclaré. 


Le représentant a rappelé à cet égard l'appel du Secrétaire général demandant que les obstacles à l'assistance humanitaire soient levés.  Il a appuyé le processus d'appels globaux et les tentatives de rationaliser l'action des divers organismes humanitaires des Nations Unies.  Leurs efforts pour réduire les souffrances ne seront jamais, seuls, suffisants, a-t-il néanmoins fait valoir.  Pour le représentant, c'est la responsabilité première de chaque gouvernement de veiller à la sécurité et au bien-être de sa population, c'est-à-dire veiller aux infrastructures de base comme l'eau, la santé et aussi l'éducation.  Les Etats-Unis appuient également l'appel du Secrétaire général à développer des relations plus étroites avec les entités non-onusiennes travaillant aux secours en cas de catastrophe, et souscrivent à l’idée qu’il faille faire suivre les secours d'urgence d'une stratégie de développement.


M. EDWIN F. SELE (Libéria) a estimé que la situation tragique de son pays avait été largement exposée, aux Nations Unies, avec le rapport du Secrétaire général, et en dehors et il a reconnu que le Libéria continuait de se débattre dans de difficiles problèmes liés à la réconciliation, la consolidation de la paix, la reconstruction et le redressement.  Le Gouvernement, a-t-il admis, n'a pas réussi à générer les ressources financières domestiques et internationales nécessaires pour retrouver une économie à son niveau d'avant-guerre.  Autre motif de préoccupation, a-t-il poursuivi, le maintien de la paix et de la sécurité au plan intérieur: depuis 1999, le Gouvernement est confronté aux combats de groupes non-étatiques bénéficiant de soutiens extérieurs qui sont déterminés à renverser le gouvernement démocratiquement élu du Libéria.  Ce conflit continue de provoquer une grave crise humanitaire, avec des personnes déplacées et de nouveaux réfugiés dans les pays voisins. 


L'expérience nous a montrés, a poursuivi le représentant, que dans les périodes de post-conflit, les retards pris à l'intégration et à la reconstruction ainsi qu'un soutien extérieur inapproprié sapent généralement les efforts en faveur de la paix et de la stabilité.  De son côté, le Gouvernement continue de prendre des mesures concrètes pour stimuler l'économie, notamment en matière fiscale, et d’assurer la responsabilité et la transparence.  Un plan de cinq ans a été ainsi préparé avec l'aide du PNUD, a-t-il fait valoir, destiné à consolider la paix, promouvoir la démocratie et restaurer la confiance ainsi qu'à prévenir les conflits au Libéria et dans la sous-région.  Enfin le représentant a rappelé qu'un projet de résolution sur la réhabilitation et la reconstruction du Libéria était actuellement à l'étude entre les délégations intéressées, qui appellent la communauté internationale à répondre aux besoins humanitaires et de développement du pays.


M. KOICHI HARAGUCHI (Japon), rappelant que le Japon était régulièrement frappé par des catastrophes naturelles telles que des tremblements de terre, des typhons et des éruptions volcaniques, a souligné l’action de son pays en matière d’assistance humanitaire.  Le représentant, rappelant par ailleurs que la plupart des victimes dans les conflits armés étaient des civils, a salué l’initiative du Bureau de la coordination des affaires humanitaires et sociales dans le domaine de la protection des civils en temps de guerre.  Il a également fait part de sa conviction que le Conseil de sécurité devrait élaborer une approche globale en ce qui concerne les problèmes relatifs aux questions “femmes, paix et sécurité” aussi bien que “enfants et conflits armés”. Enfin, si le Gouvernement japonais salue le processus d’appels consolidés, qui définit la stratégie que la communauté internationale devrait suivre en matière de crise humanitaire, il a appelé en revanche à une réflexion sur une meilleure utilisation des ressources limitées à disposition de l’action humanitaire. 


Mme MARGARIDA ROSA DA SILVA IZATA (Angola) a remercié les États Membres qui ont appuyé le projet de résolution sur la situation économique et humanitaire de son pays.  Toutefois, la situation humanitaire en Angola demeure très précaire, a-t-elle déploré, et la crise humanitaire a des proportions immenses.  Elle a ensuite demandé aux Nations Unies de continuer à apporter un soutien aux projets à moyen terme de l’Angola et aux donateurs de continuer à contribuer à l’Appel consolidé interinstitutions. 


M. VILLETTAZ, Observateur du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a fait valoir que les efforts humanitaires en général pouvaient être rendus plus efficaces au travers de la coordination appropriée.  Celle-ci est inévitable compte tenu de la complexité des besoins humanitaires dans la plupart des situations de conflits, qui ne peuvent être traités par une seule organisation.  Pour le CICR, la coordination signifie rechercher la plus grande complémentarité possible entre les Nations Unies et les autres acteurs humanitaires, dans le cadre de leurs mandats et de leurs principes respectifs; il s'agit d'harmoniser les efforts et d'éviter les doublons, a-t-il fait valoir.  Il a indiqué qu'en tant qu'invité du Comité spécial interinstitutions, le CICR participe aux réunions de ce forum et de ses organismes subsidiaires, partageant les informations et les points de vue sur des sujets thématiques.  En parallèle, le CIRC maintient le dialogue bilatéral avec les agences de l'ONU et les ONG; ainsi, a expliqué M. Villettaz, sa réunion annuelle avec le HCR a permis de traiter de la question des personnes déplacées, principalement en Afghanistan. 


L’observateur du CICR a par ailleurs réitéré la ferme position de son organisation sur le fait que l'action humanitaire devait se garder de toute action politique ou militaire.  Les acteurs humanitaires doivent agir indépendamment absolument et protéger les victimes.  Sur ce point, le CICR s'inquiète, a-t-il dit, de la tendance qui se développe et qui mêle le militaire à l'humanitaire.  Il faut absolument éviter de mélanger les rôles, a-t-il insisté.


Mme ZOYS KATEVAS DE SCLABOS (Observateur pour la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge) a affirmé qu’il était indispensable de reconnaître le droit à la dignité des personnes vulnérables dans les situations de catastrophe naturelle ou autres crises d’urgence, comme s’y emploie la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.  La Fédération a mis en œuvre des initiatives internationales qui répondent à cette nécessité: le Code de conduite pour le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et des ONG dans les situations de crise humanitaire; la Charte humanitaire et les Critères élémentaires à mettre en œuvre pour y répondre; ”l’Initiative pour une meilleure planification”, née de la conviction que les communautés frappées par la violence peuvent elles-mêmes disposer des capacités locales afin d’initier la reconstruction et la réconciliation.  A la suite de ces initiatives, le “Projet de responsabilité humanitaire” réfléchit au besoin d’un mécanisme auto-régulateur pour toutes les opérations humanitaires, et ce, afin de responsabiliser les communautés et les individus victimes de guerre et de catastrophe.  C’est à partir de ce contexte que la Fédération internationale a commencé à examiner le cadre d’une loi internationale dans le domaine des réponses à apporter aux catastrophes.  En conclusion, Mme Katevas de Sclabos a insisté sur les nécessaires partenariats à nouer à tous les niveaux dans le cadre d’une action multilatérale efficace.


M. PAIVA, Observateur de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a rappelé que depuis trois ans, l'OIM était invitée à prendre part au Comité spécial interinstitutions des Nations Unies et que, depuis cette date, la communauté humanitaire était confrontée à des questions effroyablement complexes liées à l'ampleur des déplacements et des souffrances des populations jamais imaginées auparavant, notamment dans la région des Grands Lacs, dans les Balkans, en Afghanistan, au Timor-Leste et en Afrique de l'Ouest.  Dans le même temps les menaces au personnel humanitaire ont également augmenté et l'OIM s'inquiète de cette tendance, tout en prenant les mesures nécessaires pour renforcer la sécurité de son personnel et en cherchant de nouvelles ressources à cet effet.  Il a estimé qu'OCHA avait joué un rôle décisif pour renforcer le sens d'appartenance à une communauté, instillant une collaboration plus étroite et tirant les leçons du passé. 


Les mécanismes établis par le Comité spécial interinstitutions ont permis d'améliorer le partage des informations et la coordination entre acteurs humanitaires à tous les stades des crises humanitaires.  En arriver là où nous en sommes aujourd'hui, a estimé l'observateur, a nécessité beaucoup d'efforts de la part de tous et en particulier de la part de relativement petites organisations comme l'OIM.  Mais nous avons reconnu les avantages de cette démarche car elle nous a permis de mieux comprendre notre rôle et les priorités.  Il s'agit d'un processus de planification stratégique et pas seulement d’un outil de mobilisation des ressources.  Aussi s'est-il dit étonné de voir que la réponse donnée ne reflète pas toujours les améliorations du processus.


Droits de réponse


Le représentant d’Israël a présenté les condoléances de son pays à l’occasion de la mort, vendredi dernier, d'un employé de l'UNRWA et assuré qu'une enquête était en cours sur les circonstances ayant conduit à ce décès.  Israël, a-t-il poursuivi, est sensible aux besoins économiques et sociaux de la population palestinienne.  Les difficultés accrues des Palestiniens sont une triste vérité, mais présenter Israël comme la cause de ces difficultés est faux.  Israël a fait des efforts substantiels pour faciliter la coopération entre les deux parties dans le cadre des accords de paix, avec des échanges accrus depuis 1994 jusqu'au début de la violence actuelle.  Israël a pris une série de mesures en faveur du libre-échange des biens et du travail avec et vers Israël; des mesures d'incitation économiques ont eu un impact important sur l'économie palestinienne. 


Mais la décision de la direction palestinienne de recourir à la violence après l'échec des négociations a été un choix et la menace grave à la sécurité posée par le terrorisme palestinien a entraîné des mesures de la part d'Israël pour se défendre.  L'objectif des mesures de protection n'est pas d'imposer un fardeau aux Palestiniens mais de protéger les citoyens israéliens.  Les défis que connaît Israël aujourd'hui est de faire de son mieux pour protéger ses citoyens, tout en limitant l'impact de ses mesures de sécurité sur les Palestiniens.  Si le calme prévaut dans certaines zones, des améliorations peuvent y être apportées.  Mais les terroristes ont tiré parti de tous ces allègements pour effectuer des attaques et attentats, utilisant les ambulances pour faire passer des kamikazes.  Les populations palestiniennes sont les victimes des terroristes, aussi dire aujourd'hui que les fléaux économiques de la population palestinienne sont la conséquence de la politique d'Israël revient à mélanger les causes et les conséquences. 


Exerçant son droit de réponse, l’observateur de la Palestine a qualifié de mensongère la déclaration du représentant israélien, affirmant que les tentatives d’Israël d’accuser l’Autorité palestinienne de faire exercer la violence sur les territoires occupés étaient destinées à occulter le fait que l’aggravation de la situation est due en réalité au renforcement de l’occupation et de la campagne militaire conduite par Israël.  Que le représentant israélien relise les documents officiels de son gouvernement, qui indiquent nettement ses responsabilités, a-t-il ajouté.  Les forces israéliennes ont commis les crimes de guerre les plus odieux sous la bannière de la sécurité, a déclaré le représentant, crimes qui ont eu un effet dévastateur sur l’économie palestinienne.  Il est odieux de parler de terrorisme dans ce contexte, alors que l’Autorité palestinienne a toujours condamné le terrorisme.  Mais il ne faut pas confondre le terrorisme avec le droit à l’autodétermination du peuple palestinien.


Le représentant d’Israël a repris la parole pour dénoncer l'exploitation épouvantable des enfants dans les conflits armés.  La direction palestinienne a prôné la participation des enfants dans le conflit contre Israël, le formant et créant une atmosphère qui les encourage à devenir des kamikazes.  L'utilisation cynique des enfants commence dès l'école, a-t-il indiqué, où l'on incite les enfants à haïr les Israéliens et à prendre les armes.  Les camps officiels de jeunes Palestiniens leur apprennent à être des combattants du Jihad et font des kamikazes des héros.  L'Autorité palestinienne exploite de plus en plus les enfants, de plus en jeunes, comme kamikazes ou comme couverture pour les


transferts d'armes.  La manipulation des enfants constitue une violation flagrante des traités et conventions internationaux visant à protéger les droits des enfants dans les conflits armés.  Le représentant a par ailleurs rappelé que des centaines de jeunes et d'enfants israéliens ont été tués et blessés dans les attaques terroristes.  Ils ont été visés, ciblés délibérément par les kamikazes palestiniens.


L’observateur de la Palestine a qualifié la remarque du représentant israélien de raciste et mensongère.  Notre délégation regrette la mort de tout enfant, quelle que soit son origine.  Mais, sur les 2 000 Palestiniens tués depuis septembre 2000, un tiers sont des enfants et la plupart d’entre eux sont morts à la maison, à l’école ou dans la rue, sans compter le nombre de blessés.  L’Autorité palestinienne a démenti les allégations selon lesquelles elle inciterait les enfants à combattre l’occupation israélienne; ils la constatent d’eux-mêmes, tout simplement, ces enfants n’ayant jamais connu de vie normale, et n’ayant jamais eu les mêmes droits que les enfants israéliens.  Seule la fin de l’occupation permettra de les réconcilier.


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