L’ASSEMBLEE GENERALE ENGAGE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A REPONDRE AVEC GENEROSITE AUX BESOINS CREES PAR LA SECHERESSE QUI SEVIT EN AFRIQUE AUSTRALE
Communiqué de presse AG/1364 |
Assemblée générale
55ème et 56ème séances - matin et après midi
L’ASSEMBLEE GENERALE ENGAGE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A REPONDRE AVEC
GENEROSITE AUX BESOINS CREES PAR LA SECHERESSE QUI SEVIT EN AFRIQUE AUSTRALE
L’Assemblée adopte 16 résolutions sur la coopération entre
les Nations Unies et les organisations régionales et d’autres institutions
Préoccupée par la situation extrêmement difficile à laquelle les pays d’Afrique australe se heurtent sur le plan humanitaire, l’Assemblée générale a salué aujourd’hui les contributions financières et autres que la communauté internationale a fournies en réponse à l’appel conjoint que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et l’Organisation des Nations Unies ont lancé le 18 juillet 2002, à New York, pour solliciter une assistance en vue d’écarter la menace d’une crise humanitaire dans la région. En effet, par une résolution adoptée sans vote, concernant le renforcement de la coopération entre les Nations Unies et la SADC, les États membres ont engagé les Nations Unies et la communauté internationale à répondre avec générosité aux besoins créés par la sécheresse qui sévit en Afrique australe en apportant, entre autres, leur soutien aux stratégies de prévention et de gestion de la sécheresse.
Dans le domaine du maintien de la paix et de la sécurité, thème très largement évoqué au cours des deux jours de débat, entamé le mercredi 20 novembre, sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales ou autres, les efforts déployés par la SADC dans le règlement du conflit en République démocratique du Congo (RDC) sont également soulignés dans ce texte. En outre, la résolution demande à la communauté internationale et aux Nations Unies de continuer à contribuer à la promotion de la paix et de la stabilité de la RDC et à aider au relèvement et à la reconstruction économique du pays. La résolution prie instamment toutes les parties à l’Accord de Lusaka ainsi qu’aux Accords de Pretoria et de Luanda d’œuvrer à leur application rapide et intégrale en coopération avec les Nations Unies et l’Union africaine, et souligne par ailleurs la nécessité de renforcer le rôle de l’Organisation des Nations Unies dans les domaines du désarmement, de la démobilisation et de la réintégration volontaires pour contribuer à une paix durable en RDC.
Les efforts déployés sur tous les fronts par le Conseil de l’Europe et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, conjointement avec les Nations Unies, pour favoriser la paix et la stabilité dans l’Europe du Sud-Est ont par ailleurs été soulignés au cours du débat, principalement en ce qui concerne l’assistance dans la préparation des élections municipales du 26 octobre 2002 au Kosovo. Le représentant du Liechtenstein a encouragé ensuite l’ONU, l’OSCE et le Conseil de l’Europe à poursuivre leur coordination dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, en tirant parti d’approches complémentaires. C’est ainsi que les «principes directeurs sur la lutte contre le terrorisme et la protection des droits de l’homme», adoptés en juillet 2002 par le Comité des
ministres du Conseil de l’Europe, ont été présentés par le Directeur aux relations extérieures du Conseil de l’Europe comme un mécanisme visant à aider les États membres à trouver un juste équilibre entre la nécessité de préserver la sécurité et la stabilité sur leurs territoires, et la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
En fin de séance, et au titre de la coopération entre les Nations Unies et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires, l’Assemblée générale a adopté, par 128 voix pour, une contre (États-Unis) et trois abstentions (Cambodge, Ghana et Pakistan), la résolution par laquelle elle décide d’inscrire à l’ordre du jour de sa cinquante-neuvième session la subdivision du point de l’ordre du jour intitulée “Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires”.
L’Assemblée générale a ensuite adopté sans vote, et telles qu’amendées oralement, une série de résolutions relatives à la coopération entre les Nations Unies et les organisations suivantes: Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique; Organisation de coopération économique de la mer Noire; Communauté des Caraïbes; Communauté économique des Etats d'Afrique centrale; Organisation de coopération économique; Organisation internationale de la francophonie; Union interparlementaire; Système économique latino-américain; Ligue des Etats arabes; Organisation de la Conférence islamique; Forum des îles du Pacifique; Organisation pour l’interdiction des armes chimiques; Association des nations de l'Asie du Sud-Est; et Union africaine. L’examen du projet de résolution sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le Conseil de l’Europe a été renvoyé à une date ultérieure*.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours du débat: Argentine, République de Corée, Pologne, Bélarus, Suède, Zambie, Azerbaïdjan, Iraq, Royaume-Uni, Équateur, Kenya, Andorre, Lituanie, Japon, Burkina-Faso, Australie, Liechtenstein, République fédérale de Yougoslavie, Pakistan, Ukraine, Autriche et Cameroun. En outre, les observateurs et représentants des organisations suivantes se sont également exprimés: Union interparlementaire, Organisation internationale de la francophonie, Organisation consultative juridique afro-asiatique, Communauté des Caraïbes, Ligue des États arabes, Organisation de coopération économique de la mer Noire, Conseil de l’Europe, Communauté économique des États d’Afrique centrale, Organisation de la Conférence islamique et Union africaine. Les représentants du Danemark (au nom de l’Union européenne), d’Israël, de l’Inde, de la Nouvelle-Zélande et de l’Australie ont expliqué leur vote et les délégations suivantes ont exercé leurs droits de réponse: Arménie, Israël, Azerbaïdjan, ainsi que l’observateur de la Ligue des Etats arabes.
L’Assemblée générale se réunira de nouveau demain, vendredi 22 novembre 2002, à 10 heures, pour l’examen du rapport de la Première Commission.
* Les résolutions et projets de résolution sont présentés dans le communiqué du 20 novembre 2002 publié sous la cote AG/1363.
COOPERATION ENTRE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES ET LES ORGANISATIONS REGIONALES OU AUTRES: DEBAT COMMUN
Déclarations
M. LUIS E. CAPPAGLI (Argentine) a salué les progrès enregistrés au cours de l’année écoulée dans la coopération entre les Nations Unies et l’Organisation des États américains (OEA) d’une part, et le Système économique latino-américain (SELA) de l’autre. Il a donné en exemple le soutien apporté par les Nations Unies à la Mission spéciale de l’OEA chargée de la consolidation de la démocratie en Haïti ou encore la coopération entre l’ONU et l’OEA dans le cadre de la Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala (MINUGUA). Le représentant a plaidé pour un renforcement des échanges entre l’ONU et l’OEA dans les domaines de la consolidation de la démocratie et de la protection des droits de l’homme en Amérique latine, mais aussi dans les domaines économique et social et dans la mise en œuvre de politique de lutte contre la pauvreté et pour le développement grâce à la contribution de la CNUCED et de la Commission économique pour l’Amérique latine (CEPAL). En outre, les échanges fructueux entre les Nations Unies et le SELA doivent être intensifiés et diversifiés en renforçant les relations avec des institutions telles que le PNUD, l’UNICEF, la CNUCED, l’UNESCO et l’OMS.
M. Cappagli a ensuite prôné un renforcement des relations entre les Nations Unies et l’Union interparlementaire pour que les parlementaires puissent participer aux délibérations de l’Assemblée générale et de la Commission des droits de l’homme. Il faut relancer la coopération entre les deux institutions pour impliquer davantage les élus dans le suivi des grandes questions à l’ordre du jour des Nations Unies, y compris les questions de paix et de sécurité. Dans le même domaine, M. Cappagli a estimé que la volonté politique de la communauté internationale devait être totale pour parvenir à l’universalité de la Convention pour l’interdiction des armes chimiques et pour la destruction des arsenaux. A cet égard, il a recommandé l’adaptation des lois internes aux dispositions de la Convention afin de pénaliser les violations de cet instrument et a ensuite lancé un appel aux États-parties pour qu’ils soutiennent davantage le Secrétariat technique de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques dont les relations avec l’ONU doivent être renforcées.
M. SUN JOUN-YUNG (République de Corée) a appelé à améliorer la coopération entre les Nations Unies et les organisations régionales, notamment l'Union interparlementaire (UIP), estimant que cette coopération aurait une incidence salutaire sur l'avenir de la démocratisation. L'UIP, a-t-il poursuivi, est un outil pour favoriser les droits de l'homme et la démocratie sociale. Saluant la collaboration déjà existante entre les deux organisations, le représentant a cependant estimé qu'il existait encore de nombreuses possibilités d’aller encore plus loin, en allant au-delà des simples déclarations.
En outre, le représentant a salué la coopération entre les Nations Unies et l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) qui permet de favoriser la paix et le développement de la région. Il s'est également félicité de la coopération entre l'ONU et l'Organisation juridique consultative pour les pays d'Asie et d'Afrique (OJCAA) dont son pays fait partie. En outre, il a noté que des progrès avaient été réalisés en ce qui concerne la coopération entre les Nations Unies et l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC),
progrès profitant aux deux organisations. Il s'est félicité du fait que l'OIAC se soit dite prête à coopérer avec le Secrétaire générale en matière de lutte contre le terrorisme, appelant en outre la communauté internationale à soutenir sans réserve l'OIAC pour qu'elle renforce son système de vérification. Enfin, le représentant s'est félicité des efforts spécifiques effectués en vue d'améliorer les échanges entre les Sièges respectifs des Nations Unies et de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
M. TADEUSZ IWINSKI (Pologne) a indiqué que le Conseil de l'Europe partage avec les Nations Unies une longue expérience dans la promotion de la paix, de la démocratie, de l'état de droit et des droits de l'homme. Les deux organisations se sont particulièrement investies dans les Balkans, comme au Kosovo et en Bosnie-Herzégovine et leur engagement a déjà contribué à l'établissement d'institutions locales stables, d'une législation démocratique, et au renforcement du secteur privé. Le large spectre d'activités du Conseil de l'Europe lui donne l'occasion de travailler avec les Nations Unies, leurs programmes et leurs agences spécialisées dans différents domaines. En travaillant ensemble, les deux organisations peuvent apprendre l'une de l'autre et relever de nouveaux défis concernant tous les aspects de la vie sociale et politique, y compris de graves questions comme la prévention des actes de terrorisme, la lutte contre le crime transnational organisé, le blanchiment d'argent ou le trafic de personnes.
Les événements du 11 septembre nous ont enseignés, a poursuivi le représentant, que les problèmes mondiaux devaient être résolus d'une manière durable par des actions conjointes. L'un d'eux, croissant à l'échelle mondiale, est le problème des réfugiés et des migrants illégaux.
M. Iwinski a estimé que le Conseil de l'Europe devrait se consacrer aux nouveaux défis du 21è siècle en définissant de nouveaux programmes et activités et aussi de nouveaux mécanismes de coopération. Enfin, il a réaffirmé la volonté de son pays d'accueillir le troisième Sommet du Conseil de l'Europe.
M. ANATOLY MALOFEEV (Bélarus) a rappelé que les défis auxquels étaient confrontés les Nations Unies en ce début de Millénaire nécessitaient une réforme qui intègre les petites nations à l’ordre du jour de ses travaux, mais permette aussi une amélioration de la représentation des parlementaires. Quant au désir de l’Union parlementaire de renforcer sa coopération avec l’Organisation des Nations Unies, le représentant a salué les efforts du Secrétaire général pour la mettre en œuvre. Une participation active de l’UIP aux travaux de l’Assemblée générale pourrait notamment contribuer à mieux combattre le terrorisme qui, des attentats du 11 septembre 2001 à la prise d’otages par des rebelles tchétchènes en octobre dernier, a dévoilé l’étendue de ses menaces. L’UIP doit assumer la fonction de coordinateur sur ce problème, a suggéré le représentant, rappelant que le terreau du terrorisme était le sous-développement des Etats, à l’origine d’une instabilité politique dans plusieurs régions du monde. Par ailleurs, soulignant les conséquences tragiques de l’accident de Tchernobyl pour son pays, le représentant a déploré que l’aide internationale n’ait pas été à la hauteur de l’ampleur des dégâts.
M. JAN BERGQVIST (Suède), en sa qualité de membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe, a insisté sur les relations entre cette institution et les Nations Unies. Le point commun entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe est le rôle central accordé à la protection des droits de l’homme, a-t-il poursuivi, soulignant que la Convention européenne des droits de l’homme et la Déclaration universelle des droits de l’homme sont deux éléments clefs pour la promotion de l’humanisme au plan international. Ces deux institutions ont toujours été complémentaires, s’est-il félicité, en particulier depuis la fin de la guerre froide où elles joignent leurs efforts pour consolider les démocraties émergentes. En outre, le Conseil de l’Europe dispose d’une expertise dans le domaine de l’appropriation du processus de prise de décisions par les populations, expertise qui peut être utilisée par les Nations Unies dans le reste du monde. L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe est composée d’élus de chaque pays membre qui doivent rendre compte régulièrement de leurs politiques à leurs électeurs, a-t-il expliqué, reconnaissant que l’Union interparlementaire a des objectifs similaires à la différence près que le Conseil de l’Europe est également composé d’un Comité des ministres qui ne représente pas uniquement les Gouvernements mais aussi les parlementaires.
Aussi, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe est-elle régulièrement saisie de questions relatives au développement économique et traite de ces questions en association avec l’OCDE et, une fois par an, des parlementaires de la République de Corée, du Japon, du Canada et du Mexique. L’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) s’est à son tour dotée dans les années 90 d’une Assemblée parlementaire qui joue un rôle complémentaire avec le Conseil de l’Europe dans les domaines des droits de l’homme, du développement économique et social, ou encore des questions culturelles, la seule différence étant que le Conseil aborde ces questions, en accordant la priorité aux «droits individuels». Le parlementaire a ensuite indiqué que le Conseil de l’Europe avait créé en son sein un Congrès des autorités locales et régionales pour renforcer le dialogue entre les peuples dans les domaines de la prévention des conflits, de la diversité religieuse et culturelle afin de lutter contre la xénophobie. En outre, les Nations Unies et le Conseil de l’Europe peuvent contribuer conjointement à la mise en œuvre du Plan d’action de Johannesburg et de programmes d’éducation pour le développement durable. M. Bergqvist a ensuite plaidé pour le respect des droits de l’homme dans le contexte de la lutte contre le terrorisme et insisté pour que la Cour pénale internationale soit reconnue universellement et que son Statut ne soit pas révisé ou contourné par des arrangements bilatéraux.
M. MWELWA MUSAMBACHIME (Zambie) a observé qu'étant donné la taille réduite des économies de la région d’Afrique australe, elles sont incapables d'atteindre individuellement leurs objectifs de production et d'écoulement de leurs produits; elles ont donc besoin d'œuvrer ensemble, au sein d’une région, pour parvenir à des niveaux significatifs de croissance économique. La libéralisation des échanges et l'intégration régionale leur offriront une meilleure croissance grâce à l'augmentation des ressources, une plus grande concurrence, les transferts de technologie et l'accès aux capitaux étrangers. Soutenant fermement le nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), le représentant a appelé la communauté internationale à apporter son appui aux dirigeants africains dans cette entreprise qui ne peut aboutir qu'à la condition d'une intégration accélérée du continent à l'économie mondiale.
Le représentant s'est par ailleurs félicité du renforcement de la coopération entre les Nations Unies et la SADC dans les domaines de la prévention et de la résolution des conflits, le maintien et la consolidation de la paix. Mais il a également rappelé que l'Afrique australe faisait face à une grave crise humanitaire exacerbée par la forte prévalence du taux de HIV/sida et, pour la troisième année consécutive des catastrophes naturelles comme la sécheresse qui provoque des pénuries alimentaires importantes. Selon les estimations, a-t-il rappelé, 14,5 millions de personnes sont concernées et il manquera pour l'année à venir 4 millions de tonnes de nourriture. Le représentant a donc lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle envoie une aide alimentaire immédiate et perçoit la question d'une manière globale: pas seulement comme une famine, mais comme un problème plus large de santé publique.
M. YASHAR ALIYEV (Azerbaïdjan) a fait valoir l'importance de la coopération entre les Nations Unies et le Conseil de l'Europe, estimant que cette organisation jouait un rôle essentiel en ce qui concerne l'intégration européenne, le renforcement des institutions démocratiques et le développement d'une identité culturelle européenne. L'élargissement du Conseil de l'Europe permet aux nouvelles démocraties de l'Est de développer les conditions sociales et politiques de leur intégration à l'Union européenne, a noté le représentant. Soulignant sa contribution à la stabilité démocratique de l'Europe, il a estimé que le Conseil de l'Europe méritait à cet égard toute l'attention des Nations Unies. Par ailleurs, il a souligné l'importance de la collaboration entre les Nations Unies et l'Organisation de la Conférence islamique (OCA), laquelle se montre particulièrement concernée par le maintien de la paix et de la sécurité internationale et par le soutien aux Etats musulmans dans leur combat face aux menaces actuelles. L'OCA, qui comprend les problèmes de l'Orient et leur complexité "de l'intérieur", attend de la communauté internationale qu'elle soit plus attentive à son opinion sur les questions de stabilité et d'accords dans les régions dont la population est à majorité musulmane, a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le représentant s'est félicité de la collaboration existante entre les Nations Unies et l'Organisation de coopération économique de la mer Noire, ainsi qu'entre les Nations Unies et l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Rappelant que l'OSCE était la seule structure européenne qui réunissait tous les pays de la région, le représentant a souligné le rôle important qu'avait joué cette organisation concernant la transformation démocratique des pays d'Europe de l'Est. S'agissant du conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, le représentant a estimé que la médiation du Groupe de Minsk se devait d'être impartiale et avoir pour objectif le respect sans condition des décisions de l'OSCE et du Conseil de sécurité relatives au retrait des forces arméniennes des territoires occupés d'Azerbaïdjan, à l'élimination complète des conséquences du conflit armé et à l'accord basé sur le respect des principes de l'Acte final d'Helsinki de 1975. A cet égard, il a appelé le Conseil de sécurité à intervenir pour parvenir à une percée dans les négociations.
M. MOHAMMED SALMAN (Iraq) s’est félicité de la coopération entre l’Union interparlementaire (UIP) et les Nations Unies dans le domaine des droits de l’homme, de la paix et de la sécurité internationales, rappelant que l’UIP doit jouer son rôle dans la mise en œuvre du multilatéralisme et garantir la tenue de processus démocratiques. Il a invoqué sur ce point la nécessité de revoir la composition du Conseil de sécurité afin de le rendre plus juste, démocratique et conforme aux principes de la Charte des Nations Unies. Il a également appelé au renforcement du partenariat entre l’UIP et l’ONU, pour éviter à l’avenir que le Conseil de sécurité ne prenne des décisions strictement politiques selon les intérêts hégémoniques d’un groupe égoïste. Le représentant a qualifié à ce propos l’embargo qui frappe le peuple iraquien de génocide.
M. TERRY DAVIS (Royaume-Uni) a salué le fait que le statut d’observateur ait été accordé à l’Union interparlementaire (UIP) auprès des Nations Unies. L’UIP joue un rôle clef dans la consolidation de la paix et de la sécurité, dans la promotion des droits de l’homme et de la démocratie, et dans le domaine du développement, a souligné M. Davis, rappelant que ces dernières années, l’UIP a organisé des forums parlementaires en marge de la cinquante-huitième session de la Commission des droits de l’homme, de la Session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants, ou encore lors du Sommet mondial pour le développement durable dont l’UIP suivra la mise en œuvre. M. Davis a ensuite estimé que la coopération entre les Nations Unies et le Conseil de l’Europe, qui ont été créés au même moment pour mettre un terme aux ravages de la guerre, doit s’intensifier encore davantage pour mettre à profit leurs expertises respectives dans les domaines de la prévention des conflits et de la promotion des droits de l’homme. Malheureusement, a-t-il poursuivi, l’Europe n’a pas été épargnée par les conflits comme le montre l’instabilité dans le Sud-Caucase et l’Europe du Sud-Est après la fin de la guerre froide. Les Nations Unies, l’OSCE et le Conseil de l’Europe ont joué un rôle clef dans la stabilisation de l’Europe du Sud-Est, a-t-il indiqué, en consolidant la paix par la traduction en justice des responsables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, en organisant et observant le processus électoral au Kosovo, ou en mettant en œuvre des programmes de promotion des droits de l’homme en Bosnie-Herzégovine. En outre, le Conseil de l’Europe joue un rôle de stabilisation clef par le biais du Pacte de stabilité de l’Europe du Sud-Est, a-t-il dit, faisant part ensuite des initiatives menées par le Conseil de l’Europe dans les domaines du respect des droits de l’homme, de la prévention de la torture, de la lutte contre la xénophobie, le racisme et la discrimination, et pour le respect de la parité et de l’égalité entre les sexes. Estimant que dans ces domaines, l’expertise du Conseil de l’Europe pouvait être mise à profit par les Nations Unies, M. Davis a rappelé l’engagement du Conseil en faveur de la création de la Cour pénale internationale et a plaidé pour l’adoption du Protocole optionnel à la Convention contre la torture.
M. DENYS TOSCANO-AMORES (Equateur) a rappelé que la création en 1975 du Système économique latino-américain (SELA) correspondait au besoin qu'avaient à l'époque les pays d'Amérique latine et des Caraïbes d'un mécanisme de coopération internationale leur permettant une participation et une présence internationale. Les inégalités héritées des suites de la Deuxième Guerre mondiale se sont renforcées dans les années 80 et 90, les politiques de stabilisation et les programmes d'ajustement structurels tendant à affaiblir les structures des Etats tandis que l'ouverture des marchés internationaux était entravée par les barrière douanières établies par les pays développés. Ces politiques ont eu une influence
négative sur nos structures socioéconomiques, a-t-il insisté: les économies de la région ont affronté et affrontent toujours de profondes crises économiques qui ont elles-mêmes provoqué un désenchantement social, mettant en péril les gouvernements démocratiques de la région. Dans ce contexte, le SELA est d'autant plus nécessaire comme le sont ses relations avec les autres organismes multilatéraux et en particulier les Nations Unies.
Avec le système des Nations Unies, a poursuivi le représentant, la coopération est indispensable puisqu'il s'agit d'organismes aux objectifs complémentaires. L'un des symptômes de l'ordre mondial qui prévaut actuellement est l'absence de débat intellectuel ou politique alternatif, a-t-il estimé. Aussi l'Equateur attend-il du SELA, mais aussi de la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPAL), qu'ils ravivent le débat sur la nécessité impérative d'un nouvel ordre mondial plus juste et plus équitable. Les convulsions de notre continent, a-t-il expliqué, reflètent le désenchantement et le refus de la situation mondiale actuelle et exigent la promotion urgente de valeurs alternatives pour surmonter les crises structurelles des années 80. De même, la complémentarité entre le SELA et le système des Nations Unies devra permettre d'appuyer la coopération technique et économique entre pays en développement, qui est complémentaire de la coopération nord-sud. Il est indispensable que l'ONU et ses institutions collaborent plus étroitement avec les organismes régionaux dont le SELA, pour mettre en œuvre les engagements de Monterrey et de Johannesburg.
M. DAVID K. A. KIKAYA (Kenya) a affirmé que l'adoption de la résolution concernant la coopération entre les Nations Unies et l'Organisation de l'Unité africaine (OUA) permettrait de renforcer le rôle de l'OUA au sein de l'ONU sur les question relatives à l'Afrique. Estimant que le développement du continent africain dépendait de l'appropriation des politiques de développement et de l'engagement des dirigeants et des peuples africains, le représentant a également appelé la coopération entre les Nations Unies et l'OUA à prendre un nouvel élan à la suite du lancement de l'Union africaine et du NEPAD.
Par ailleurs, le représentant a estimé que l'escalade des conflits en Afrique avait érodé les gains réalisés en matière de développement ces dernières années et a insisté sur l'importance de toute forme de coopération entre les Nations Unies et l'Union africaine en ce qui concerne la diplomatie préventive et en faveur de toute action de maintien de la paix. S'agissant de la République démocratique du Congo (RDC), le représentant s'est dit persuadé que la MONUA travaillerait de concert avec l'Union africaine afin de parvenir à une paix tangible. Par ailleurs, il s'est dit convaincu que le développement durable ne pourrait être effectif tant qu'une atmosphère de guerre et de conflit règnerait en Somalie et au Soudan, appelant à cet égard les Nations Unies à soutenir les mécanismes régionaux de prévention et de gestion des conflits, de manière à renforcer les capacités des pays africains dans ce domaine. En outre, le représentant a déploré la lenteur des réponses de la communauté internationale face aux dramatiques situations humanitaires auxquelles font face les pays d'Afrique, rappelant que le Kenya continuait de supporter l'énorme charge de réfugiés qui affluent des pays voisins. A cet égard, il a appelé les Nations Unies et l'Union africaine à collaborer afin de renforcer les capacités du continent africain face aux désastres humanitaires ainsi qu'aux catastrophes naturelles, notamment en créant un mécanisme de réaction rapide.
Mme JELENA PIÀ COMELLA (Andorre) s’est réjouie du rôle primordial joué par l’Union interparlementaire dans les principales Conférences internationales des Nations Unies. En effet, les parlements nationaux soit par l’intermédiaire de l’Union soit parce qu’ils ont été inclus dans les délégations nationales ont pu participer à la prise de décisions des textes des Conférences concernant le développement durable et la sécurité. Mme Pia Comella a rappelé à cet égard que, dans le domaine du développement social, économique et durable, l’Union interparlementaire avait enrichi les déclarations adoptées lors de la Session spéciale sur l’enfance et le Sommet mondial de Johannesburg; dans celui de la paix et de la sécurité, elle avait joué un rôle pionnier dans la lutte contre le terrorisme. La principauté d’Andorre, avec une tradition parlementaire depuis 1419, ne peut que se réjouir de voir l’Assemblée générale par sa résolution A/57/32 inviter l’Union interparlementaire à participer à ses travaux comme observateur.
M. GEDIMINAS SERKSNYS (Lituanie) a rappelé que, depuis 1989, l’élargissement du Conseil de l’Europe avait été remarquable et avait permis d’intégrer la plupart des États d’Europe centrale et orientale en son sein et de renforcer ainsi son rôle dans la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales en Europe. Il a exhorté les États à encourager l’intensification des échanges entre les organisations régionales européennes et les institutions des Nations Unies telles que le Haut Commissariat aux droits de l’homme, le Haut Commissariat pour les réfugiés, l’UNICEF ou la Commission économique pour l’Europe. Il a mis en avant l’expertise du Conseil de l’Europe en matière de formation et d’éducation aux droits de l’homme, d’élaboration de textes juridiques pour la protection des droits de l’homme, ainsi que dans les domaines de la justice criminelle et de l’environnement. La Lituanie se félicite par ailleurs de la contribution du Conseil de l’Europe dans la lutte contre le terrorisme, a poursuivi M. Serksnys, avant de saluer sa contribution à la préparation du projet de protocole amendant la Convention européenne sur la suppression du terrorisme. De même le représentant a-t-il mentionné le soutien apporté par le Conseil de l’Europe au Statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale.
M. KOJI HANEDA (Japon) a souligné l'importance de la coopération entre les Nations Unies et l'Union africaine. Le développement de l'Afrique doit être lancé par les Africains eux-mêmes, mais en même temps, la communauté internationale ne doit pas faillir à ses engagement, a-t-il estimé, soulignant la nécessité d'encourager et de renforcer la prise en charge africaine en matière de développement. En outre, il a affirmé que la prévention et le règlement des conflits en Afrique devait également trouver une gestion autonome, soutenant à ce titre les initiatives de l'Union africaine et appelant la communauté internationale à apporter un soutien accru à ces initiatives. Par ailleurs, le représentant a salué la coopération entre les Nations Unies et l'Organisation juridique consultative pour les Etats d'Afrique et d'Asie (OJCAA) qui est une organisation unique en matière de coopération juridique internationale, d'expertise en ce qui concerne le droit international, et contribue au développement et à la codification du droit international. Enfin, le représentant a insisté sur l'importance de la coopération entre les Nations Unies et l'Union interparlementaire (UIP).
M. MICHEL KAFANDO (Burkina Faso) s'est arrêté sur trois organisations en particulier. A propos de l'Union africaine (UA), il a estimé que la résolution des nombreux conflits et crises internes qui secouent le continent requiert nécessairement l'assistance des Nations Unies, soit par des moyens préventifs, soit à travers des opérations de maintien de la paix. Mais l'UA attend aussi beaucoup de l'ONU pour l'aider à lutter contre la pauvreté, conformément aux engagements exprimés dans la Déclaration du Millénaire. L'Union africaine est par ailleurs consciente que la solution aux méfaits des grandes endémies qui ravagent l'Afrique (comme le VIH/sida) de même que la résolution de bon nombre d'astreintes sociales (réfugiés, droits de l'homme, condition de la femme et de l'enfant) passent obligatoirement par un partenariat avec l'ONU.
Poursuivant, le représentant a estimé également que l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) avait fait la preuve de sa crédibilité en tant qu'instrument culturel et linguistique au service de la coopération internationale. Mais par-dessus tout, l'OIF apparaît désormais comme un acteur incontournable dans la recherche de la paix, dans le règlement des crises ainsi que dans la consolidation des institutions démocratiques. La consolidation de ses relations avec l'ONU, avec laquelle l'OIF poursuit les mêmes buts et objectifs, n'est donc qu'une exigence découlant de cette logique, a remarqué le représentant.
Enfin, M. Kafando a rappelé que son pays militait depuis deux ans pour que soit octroyé à l'Union interparlementaire (UIP) le statut d'observateur auprès des Nations Unies. Ce pas que nous venons de franchir renforcera encore davantage la coopération entre les deux entités qui partagent des objectifs communs, a-t-il estimé en assurant que l'ONU était consciente du rôle supplétif que joue l'UIP dans la recherche de la sécurité internationale.
Le représentant a, pour chacune de ces organisations, indiqué qu'il soutenait les projets de résolutions les concernant.
M. BRUCE SCOTT (Australie) a salué l’étendue du réseau de coopération entre l’Organisation des Nations Unies et les organisations régionales ou autres et a rappelé que son pays s’était porté coauteur d’un certain nombre de projets de résolution, au nombre desquels celui sur la coopération avec le Forum des îles du Pacifique. A ce titre, il a fait part de quelques remarques sur un autre projet de résolution, qui porte sur la coopération de l’Organisation des Nations Unies et de l’Union interparlementaire (UIP). En dépit de sa tradition parlementaire, l’Australie a exprimé ses réserves sur la nécessité de l’Union interparlementaire d’être représentée en tant que telle aux Nations Unies, convaincue que les parlements des Etats membres de l’UIP peuvent s’exprimer à travers la voix de leurs gouvernements et de leurs représentants ici à New York. Par ailleurs, même si elle a soutenu ce projet de résolution, l’Australie estime que le droit accordé à l’Union interparlementaire de faire circuler gratuitement ses documents officiels auprès des Nations Unies ne crée pas un précédent. M. Scott a fait en outre remarqué que cette décision semble aller à l’encontre de la volonté du Secrétariat général de rationaliser l’ordre du jour de l’Organisation et de son fonctionnement.
M. JONATHAN HUSTON (Liechtenstein), a invité les Nations Unies, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et le Conseil de l’Europe à poursuivre leurs efforts de coordination dans la lutte contre la menace terroriste, notamment sur la base d’approches complémentaires qui pourraient tirer parti de l’expertise du Conseil de l’Europe qui a mis en place des «principes directeurs dans les domaines de la lutte contre le terrorisme et de la protection des droits de l’homme». L’objectif de ces «principes directeurs» consiste à aider les États dans la mise en œuvre de leur politique sécuritaire tout en tenant compte des impératifs de protection des libertés individuelles et des droits de l’homme, a-t-il expliqué, insistant sur le fait que cet aspect rejoint les préoccupations des Nations Unies. Le Conseil de l’Europe joue également un rôle clé dans la lutte contre le financement des activités terroristes, a-t-il expliqué, prenant l’exemple du Comité des experts mis en place sur la question du blanchiment d’argent et chargé d’élaborer des mesures visant à contrer les réseaux de financement occulte du terrorisme et d’autres activités criminelles.
Pour sa part, l’OSCE a également pris des mesures concrètes dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, a poursuivi M. Huston, et le prochain Conseil des ministres de l’Organisation qui se tiendra à Porto adoptera une Charte sur la prévention et la lutte contre le terrorisme qui indique la nécessité de collaborer avec le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1373 concernant le contre-terrorisme. Par ailleurs, dans le domaine de la lutte contre le crime transnational organisé, le trafic, la corruption et le terrorisme en Europe, la coopération entre le Conseil de l’Europe et le Centre international pour la prévention du crime mérite d’être renforcée, grâce notamment à l’échange d’informations et à une meilleure coordination, a-t-il indiqué, soulignant en outre la coopération étroite entre le Centre international pour la prévention du crime et l’OSCE. Enfin, M. Huston a mis en avant la nécessité d’approfondir les échanges entre l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et les Nations Unies pour permettre à l’Assemblée d’intervenir dans la protection des droits de l’homme, des libertés fondamentales, et des droits des minorités en Europe, soulignant le rôle central joué par l’Assemblée parlementaire dans la mise en place d’un cadre juridique répressif pour les actes de xénophobie, de racisme et de discrimination véhiculés grâce à l’informatique et à l’Internet.
Mme ROKSANDA NINCIC (République fédérale de Yougoslavie) a souligné que les trois organisations multilatérales que sont l'ONU, l'OSCE et le Conseil de l'Europe partageaient les valeurs de base que sont la stabilité, la démocratie, l'Etat de droit et le promotion des droits de l'homme; toutes trois, a-t-elle rappelé; sont depuis des années engagées dans le sud-est de l'Europe pour y mettre en œuvre ces valeurs. Ainsi, la Mission de l'OSCE en Yougoslavie a été décidée voici deux ans, à l'invitation du pays hôte, pour y apporter son aide et son expertise aux autorités et aux individus dans les domaines de la démocratisation, la protection des droits de l'homme dont celui des minorités; cette mission, a-t-elle estimé, représente un nouveau modèle pour le 21è siècle. La représentante a notamment évoqué les mesures de rétablissement de la confiance entreprises dans le Sud de la Serbie, jugeant exemplaire la coopération entre l'ONU et l'OSCE dans cette partie du pays: les deux organisations, a-t-elle dit, ont accompli ensemble un travail admirable au Kosovo et dans la Metohija où l'OSCE prend une part importante à la MONUK.
Cependant, elle a souhaité que les deux missions de l'OSCE à l'œuvre dans son pays, celle en Yougoslavie et celle au Kosovo et dans la Metohija, collaborent plus étroitement ce qui permettrait sans doute, selon elle, de meilleurs résultats dans les domaines de la protection des minorités, le retour des réfugiés et déplacés, des personnes disparues ainsi que dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé. Une étroite coopération est également nécessaire entre toutes les missions de l'OSCE déployées dans le Sud-Est de l'Europe.
M. MASOOD KHALID (Pakistan) a salué la coopération constructive entre les Nations Unies et l'Organisation de la Conférence islamique (OCI) en matière de lutte contre le terrorisme notamment. A cet égard, il a rappelé que l'OCI avait adopté une convention de lutte contre le terrorisme, qui distingue le terrorisme des luttes légitimes contre l'occupation étrangère. Le représentant s'est en outre félicité des actions régulière communes des Nations Unies et de l'OCI en matière de règlement des conflits, notamment au Cachemire et au Kosovo, appelant les deux parties à continuer à accroître et diversifier leur coopération, notamment dans de nouveaux domaines comme ceux des sciences et des techniques. Par ailleurs, il souligné l'importance de la coopération entre les Nations Unies et l'Organisation pour la coopération économique (OCE), estimant que l'OCE avait favorisé et encouragé les échanges régionaux notamment en ce qui concerne le commerce, le transport et l'énergie. Rappelant que l'OCE couvrait une région de 7 millions de m2 et de 350 millions de personnes, le représentant a estimé que cette organisation pouvait être le véhicule de la reconstruction de l'Afghanistan d'après guerre en ce qui concerne les infrastructures notamment. A cet égard, il a appelé les Nations Unies et la communauté internationale à soutenir les projets de l'OCE en Afghanistan.
M. MARKIYAN KULYK (Ukraine) a été heureux d’appuyer la coopération entre les Nations Unies et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, notamment dans le domaine de la lutte contre le terrorisme international et a souligné la coordination de leurs actions pour une stratégie globale dans la prévention des conflits. L’Ukraine félicite par ailleurs le Conseil de l’Europe pour son engagement en faveur de la réhabilitation au lendemain des conflits et du renforcement de l’état de droit dans la région de l’Europe du Sud. Elle accorde également une attention particulière à la coopération entre les Nations Unies et l’Union interparlementaire, ainsi que l’Union africaine. Le représentant a en particulier salué l’action de l’UA en faveur de la paix, de la sécurité et du développement social, économique et politique à l’heure de la mise en œuvre du NEPAD. Enfin, l’Ukraine salue aussi l’Organisation internationale de la francophonie pour sa coopération multilatérale dans les domaines de la paix, de la démocratie et des droits de l’homme, aussi bien qu’économiques et sociaux et réitère son désir de devenir observateur à l’OIF.
M. GERHARD PFANZELTER (Autriche), intervenant sur la question de la coopération entre les Nations Unies et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), a salué la contribution de l’OSCE dans la consolidation de la paix et de la démocratie en Europe du Sud-Est. Il a ensuite mentionné la coopération conjointe entre l’OSCE et les Nations Unies dans la lutte contre le terrorisme, notamment la Déclaration de Bucarest et le Programme conjoint de Bichkek, deux documents qui reconnaissent le rôle central du Bureau des Nations Unies contre le crime organisé et le trafic des drogues de Vienne. Il a souligné ensuite l’importance de l’entrée en vigueur du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) et a engagé les États Membres à ratifier ce Traité pour entraîner son universalisation, demandant en outre un soutien accru aux travaux de l’OTICE. Par ailleurs, il a souligné l’importante coopération entre le Conseil de l’Europe et les Nations Unies, notamment au Kosovo pour l’organisation et le suivi des élections, ainsi qu’avec le Haut Commissariat aux droits de l’homme et avec le Haut Commissariat aux réfugiés dans le suivi de certaines questions telles que le retour des personnes déplacées et des réfugiés. Le représentant a recommandé le renforcement des liens entre l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe et les Nations Unies dans le suivi des objectifs définis dans le domaine du développement durable à Johannesburg, avant de se féliciter de l’octroi du statut d’observateur auprès des Nations Unies à l’Union interparlementaire.
Mme JOSEPHINE FOTSO (Cameroun) a jugé que l'ONU était le cadre privilégié pour le développement d'une coopération internationale fructueuse. Son rôle est unique et irremplaçable et le bien-être de l'humanité est au centre de sa coopération avec les organisations internationales. Elle devrait permettre de renforcer les capacités régionales et nationales. Des organisations régionales performantes devraient servir de relais à l'ONU pour lui permettre d'économiser ses moyens. Mais toutes ne nécessitent pas le même niveau d'attention de la part de l'ONU et certaines, comme l'Union africaine, la mobilise davantage car elle a la charge de gérer les problèmes de sécurité, de paix et de développement de l'Afrique. L'Afrique, a poursuivi la représentante, a pris conscience de sa situation et la création de l'UA en juillet 2002 à Durban ainsi que la mise sur pied du NEPAD sont le résultat de cette prise de conscience. La coopération des Nations Unies avec l'UA doit donc se focaliser sur ce point.
L'ONU, a reconnu Mme FOTSO, entretient un programme ambitieux avec l'Afrique mais les problèmes du continent doivent être traités de manière particulière et intégrée. Il y a donc urgence de créer une structure spéciale chargée des problèmes africains. De niveau élevé, cette structure aurait pour mission de concevoir et de gérer toute la coopération entre l'ONU et l'UA; il conviendrait aussi que la Mission d'observation de l'UA auprès de l'ONU soit associée plus étroitement aux décisions de l'ONU concernant l'Afrique. La représentante a encore estimé que l'ONU devait revoir son programme de coopération avec l'Afrique pour l'adapter aux nouvelles ambitions de l'UA.
Le concours de l'ONU pour amener les donateurs à contribuer au fonds de paix de l'UA permettrait en outre de contribuer au financement des activités de démobilisation et de réintégration (DDRRR). Le NEPAD, a ajouté la représentante, a été favorablement accueilli par la communauté internationale et mérite désormais un appui marqué des institutions spécialisées de l'ONU. Elle a enfin plaidé pour un renforcement de la coopération entre les Nations Unies et la Communauté des Etats d'Afrique centrale, estimant que cette région était à elle seule le résumé des maux qui minent l'Afrique.
M. SERGIO PAEZ, Président du Conseil de l’Union interparlementaire (UIP), a exprimé la reconnaissance de l’UIP envers l’Organisation des Nations Unies et ses États Membres pour lui avoir accordé le statut d’observateur, jugeant que cette décision marque une étape majeure dans l’évolution des relations entre l’Organisation mondiale des parlements nationaux et l’ONU. L’UIP plonge ses racines dans le mouvement pour la paix de la fin du XIXème siècle, a-t-il poursuivi, et repose sur le principe selon lequel les problèmes que rencontrent les États doivent être réglés par le dialogue et la communication, et non par les armes ou la menace de la guerre. Il a déclaré ensuite qu’en tant qu’élus, les parlementaires réussissent souvent à ouvrir des voies de communication et des perspectives d’entente internationale là où la diplomatie ne peut ou ne souhaite s’impliquer. La vie démocratique exige à la fois le droit d’être différent et l’acceptation de cette différence par tous, a expliqué M. Paez, ajoutant que la pratique parlementaire se nourrit de ces différences et en use pour édifier des majorités et forger des accords. Aussi, a-t-il poursuivi, nombreux sont les domaines où l’action de l’UIP peut être utile à l’Organisation des Nations Unies, et de souligner que l’évolution des relations internationales impose de rapprocher les gens ordinaires des instruments de la coopération multilatérale et des forums de négociations internationaux. C’est la raison pour laquelle l’UIP a réuni, il y a deux ans, lors d’un Sommet sans précédent organisé aux Nations Unies, la communauté parlementaire qui s’est engagée, au plus haut niveau, à apporter une dimension parlementaire à la coopération internationale.
Les parlements incarnent la souveraineté populaire et peuvent, en toute légitimité, contribuer à l’expression de la volonté des peuples dans l’arène internationale, a jugé M. Paez, estimant que dans ce cadre, l’UIP a un rôle moteur à jouer pour rendre la coopération internationale plus démocratique. Rappelant que la Déclaration du Millénaire souligne la nécessité pour les Nations Unies de renforcer sa coopération avec les parlements nationaux dans divers domaines, notamment la paix et la sécurité, le développement économique et social, les droits de l’homme ou encore la démocratie et la parité entre les sexes, M. PAEZ a estimé que ce mandat élargi offre de multiples opportunités de coopération aux deux organisations. Il a insisté en particulier sur la contribution que l’UIP est en mesure d’apporter dans le domaine de la promotion de la démocratie, ainsi que dans le suivi du processus lancé par les Nations Unies à Monterrey et à Johannesburg, et a proposé l’établissement d’un dialogue sur la coopération entre l’ONU et l’UIP sur les partenariats à mettre en oeuvre dans divers domaines.
Saluant la coopération existante entre l’Organisation internationale de la francophonie et les Nations Unies, M. RIDHA BOUABID, l’observateur de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), a cependant déclaré que cette dynamique devait se poursuivre, en particulier dans deux champs prioritaires: le développement durable et l’appui à la démocratie, aux droits de l’homme et à l’état de droit.
Dans le domaine du développement durable, il y a de vastes chantiers de coopération à explorer, a rappelé l’observateur, notamment en appui au nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, le NEPAD, et aussi dans la perspective du Xème Sommet de la francophonie, prévu au Burkina Faso en 2004, et qui aura pour thème central “le développement durable”. M. Bouabib a notamment fait part de deux initiatives dans lesquelles l’OIF souhaiterait voir les Nations Unies impliquées de façon significative. D’abord, un projet de rencontre internationale de haut niveau que la francophonie envisage d’organiser, rencontre destinée à mettre en place des synergies et des mécanismes d’appui aux partenariats bilatéraux et multilatéraux Nord-Sud et Sud-Sud, tant que privés que publics, et à améliorer l’accès des pays francophones du Sud aux sources de financement multilatéral. Ensuite, la Francophonie souhaite lancer l’année prochaine un partenariat avec les bilatéraux et multilatéraux intéressés, visant la mise en œuvre et la consolidation d’un système d’information mondial francophone sur le développement durable, le renforcement des capacités dans le domaine de l’énergie pour le développement durable, et enfin la maîtrise de la gestion de l’environnement et du développement durable.
Le deuxième champ prioritaire à explorer davantage c’est celui de l’appui à la démocratie, aux droits de l’homme et à l’état de droit. Depuis la Déclaration de Bamako de novembre 2000, des procédures ont été définies, pour le suivi des pratiques de la démocratie, des droits et des libertés dans l’espace francophone, à des fins de prévention, ainsi que pour l’adoption de mesures et d’actions spécifiques dans les cas de crise de la démocratie ou de violations graves des droits de l’homme, ainsi que dans les cas de rupture de la démocratie ou de violations massives des droits de l’homme. Ce sont des mesures destinées à faciliter la recherche de solutions consensuelles ou à favoriser le rétablissement de l’ordre constitutionnel, en aidant ou en accompagnant les Etats à travers des modes de consultation qui permettront de conjuguer solidarité, célérité, et flexibilité. C’est là un deuxième chantier dans lequel une coopération encore plus soutenue avec les nations serait à encourager, a préconisé l’observateur.
M. WAFIK Z. KAMIL, Secrétaire général de l’Organisation juridique consultative pour les pays d’Asie et d’Afrique (OCJAA) a rappelé que l’OCJAA était une organisation intergouvernementale chargée de fournir l’assistance nécessaire à ses Etats membres pour la préparation de projets de Loi type, de renforcer sa coopération avec l’ONU et ses agences, de mettre en place des formations et la diffusion d’informations sur diverses questions de droit international. Il a affirmé que l’OCJAA travaillait actuellement sur les questions relatives au terrorisme international notamment. A ce titre, il a déploré que les négociations relatives à l’établissement d’une convention internationale globale sur la lutte contre le terrorisme aient marqué le pas en raison de questions restées en suspens et à appelé la communauté internationale à résoudre ces questions au plus vite afin que cette convention voit le jour le plus rapidement possible. Par ailleurs, M. Kamil a déploré que, parfois, la politisation des questions relatives aux droits de l’homme affecte l’application des instruments internationaux découlant de la Déclaration universelle des droits de l’homme. A cet égard, il a affirmé que l’OCJAA, en coopération avec le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, avait entamé un programme global sur ce sujet et a rappelé qu’une réunion spéciale sur «les droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme» avait eu lieu à la quarante et unième session de l’OCJAA cette année, traitant notamment de questions relatives à l’application des normes des droits de l’homme aux situations de terrorismes et aux lacunes qui existent dans les normes internationales actuelles.
Par ailleurs, le Secrétaire général a affirmé que l’OCJAA s’intéressait aux questions relatives au statut et au traitement des réfugiés depuis 35 ans, estimant à cet égard que l’adoption des textes révisés des Principes de Bangkok sur le statut et le traitement des réfugiés avait été l’une des décisions marquantes de la session de cette année. En outre, M. Kamil a affirmé qu’un projet de convention sur la lutte contre la corruption avait été finalisé cette année par l’OCJAA. Il a par ailleurs affirmé que l’OCJAA attachait une grande importante à la constitution de la Cour pénale internationale (CPI) et s’est félicité à cet égard de la ratification du statut de Rome, estimant néanmoins que, pour pouvoir exercer son pouvoir, gagner la confiance de ses Etats membres et atteindre l’universalité, il faudra que la juridiction de la CPI soit limitée à l’étude des crimes internationaux les plus graves, que ses fonctions n’aillent pas
à l’encontre des principes de la Charte des Nations Unies et qu’elle s’acquitte de ses fonctions de façon impartiale, indépendante et juste. S’agissant des questions humanitaires, M. Kamil s’est inquiété du fait que le nombre de personnes déplacées dans les pays avait dépassé le nombre de réfugiés dans le monde et a affirmé que dans ce contexte, l’OCJAA suivait les efforts des Nations Unies dans la coordination de la protection et de l’assistance humanitaire des personnes déplacées. Enfin, il a jugé impératif que le monde dont nous avons hérité ne soit pas transmis dans l’état dans lequel il est à nos enfants.
M. COLIN GRANDERSON, Secrétaire général adjoint de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a estimé que la mission de cette organisation était d'améliorer le bien-être de ses citoyens et de jeter les bases d'un développement durable. Pour ce faire, les Etats membres ont consacré beaucoup d'énergie et de moyens à lancer un marché unique, appelé CARICOM Single Market et Economy (CSME). L'ONU, a-t-il poursuivi, à travers ses institutions spécialisées, a apporté un énorme soutien à cette initiative, notamment le PNUD qui a fourni une assistance technique à la mise en place du deuxième Cadre régional de coopération qui vise à promouvoir pour la période 2001-2005 le développement durable et la réduction de la pauvreté, conformément aux objectifs de la Déclaration du Millénaire. La CARICOM a par ailleurs identifié plusieurs domaines d'action pour ce cadre de coopération, telle la création de la Cour de justice des Caraïbes dont les statuts sont entrés en vigueur en juillet dernier et qui sera inaugurée à la mi-2003; le partenariat pan-caribéen pour la lutte contre le sida; la réforme constitutionnelle; la réduction de la pauvreté; le développement des technologies ou la gestion des catastrophes naturelles.
Mais la lutte contre la pauvreté et le sous-développement a également été un axe majeur pour la CARICOM, en ce qu'ils constituent une forme de menace à la paix et à la sécurité. A cet égard, il a jugé vital que le processus de suivi de la Conférence de Monterrey s'accompagne d'un mécanisme permettant de mesurer la mise en œuvre des décisions et d'identifier les obstacles. De leur côté, les Etats membres de la CARICOM ont lancé quelque 300 partenariats volontaires pour soutenir les initiatives en faveur du développement durable, a-t-il indiqué.
M. YAHYA A. MAHMASSANI, Observateur permanent pour la Ligue des Etats arabes, a rappelé que la coopération fructueuse entre les Nations Unies et la Ligue des Etats arabes depuis vingt ans, s’est encore tout récemment vérifiée par le fait que l’Iraq ait accepté, à l’issue de négociations menées conjointement par les deux Organisations, la visite des inspecteurs de l’ONU. La Ligue s’est plus largement distinguée par ses efforts en vue de faire des pays arabes une zone libre d’armes de destruction de masse. Nous espérons que ces réunions conjointes permettront de mener un examen complet de la situation sur la nature de cette coopération, notamment dans le domaine de la prévention des conflits, a ajouté l’observateur, la participation des Etats de la Ligue aux réunions qui se sont tenues au Siège des Nations Unies ayant eu un rôle positif puisque la coopération en est ressortie améliorée. L’adoption de la résolution sur la coopération entre l’ONU et la Ligue des Etats arabes constitue la preuve de la volonté commune de trouver une solution au conflit du Moyen-Orient, avec notamment la proposition terre contre paix et le projet de création d’un Etat palestinien qui aurait Jérusalem comme capitale, aux côtés d’un Etat israélien légitime. L’Observateur a déploré en revanche la politique de guerre pratiquée par Israël, en violation des diverses résolutions prises par le Conseil de sécurité.
M. VALERY CHECHELASHVILI, Secrétaire général de l'Organisation de coopération économique de la mer Noire (BSEC) a estimé que les changements les plus marquants de ces dix dernières années étaient intervenus dans le sud-est de l'Europe et dans la région de la mer Noire en particulier où de nouveaux acteurs, étatiques et non-étatiques ont fait leur apparition: tout en ouvrant de nouvelles perspectives, ils ont aussi suscité de nouveaux défis. Aussi, les consultations et les échanges de vue ne sont plus suffisants et il convient de mettre en place un véritable partenariat plutôt qu'une simple coopération entre les onze Etats Membres de l'Organisation. Le Sommet d'Istanbul célébrant les dix ans de la BSEC a marqué une étape importante dans l’histoire et a ouvert la voie à une coopération renforcée entre ses membres. Les chefs de délégation y ont adopté un programme impressionnant pour l'avenir, l'objectif premier de l'Organisation étant de promouvoir des marchés ouverts et compétitifs, le dialogue et la stabilité, et d'améliorer le contexte économique de la région en assurant la primauté de l'état de droit.
Au cours de la décennie écoulée, a poursuivi M. Chechelashvili, l'Organisation a contribué et a enregistré des progrès significatifs dans les domaines de la coopération bancaire, financière et commerciale, dans les transports, l'énergie, la lutte contre le crime organisé et les procédures douanières. La philosophie de l'Organisation, a-t-il expliqué, est de profiter de toutes les occasions où un consensus se dégage. Nous pensons que le concept pragmatique de la coopération économique permet d'assurer la confiance entre les pays et d'ouvrir la voie à un nouveau système de stabilité et de sécurité dans la région, a-t-il indiqué.
M. MOKHTAR LAMANI, Observateur permanent pour l’Organisation de la Conférence islamique (OCA) a affirmé que l’OCA souhaitait poursuivre la coopération entamée avec les Nations Unies. Détaillant le projet de résolution A/57/L.28 sur la coopération entre les Nations Unies et l’OCA, l’observateur a souligné l’importance du paragraphe 3 qui invite les deux organisations à coopérer afin de trouver des solutions en matière de paix et de sécurité internationales, de désarmement, d’autodétermination, de décolonisation, de droits de l’homme fondamentaux, de développement économique et social et de coopération technique. En outre, il a fait valoir que le paragraphe 5 du projet de résolution prenait note de la coopération des deux organisations en ce qui concerne la consolidation de la paix, la reconstruction et le développement de l’Afghanistan. Enfin, il a émis l’espoir que les Nations Unies fassent preuve de la même détermination au Proche-Orient que celle qu’elles manifestent en Afghanistan, de manière à mettre fin à l’occupation israélienne des terres arabes des territoires palestiniens, et à permettre au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et d’établir son propre Etat souverain et indépendant ayant Jérusalem pour capitale. A ce titre, il a appelé les Nations Unies à faire respecter les nombreuses résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité.
M. NELSON COSME, Secrétaire général de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC) s’est félicité de l’acceptation par l’Irak de la résolution 1441 du Conseil de sécurité qui devrait faciliter les investigations des inspecteurs en désarmement des Nations Unies. Par ailleurs, il a affirmé que le terrorisme nécessitait une réponse solidaire et déterminée, estimant à cet égard que la lutte antiterroriste devait dépasser le cadre policier et militaire, au profit d’une approche holistique incluant la prise en compte de tous les facteurs qui l’alimentent. En outre, il a rappelé que les échanges entre la CEEAC et la FAO avaient permis l’établissement d’un programme régional de sécurité alimentaire qui couvre l’ensemble des pays de la sous-région, et que la CEEAC avait également établi un accord de coopération avec l’OMS, en particulier dans le cadre de la lutte contre le VIH/sida, la malaria et la tuberculose.
M. Cosme a également souligné que la Banque mondiale et l’Union européenne soutenaient les initiatives de la CEEAC en faveur de la consolidation de la paix et de la stabilité dans les pays en situation postconflit, notamment par la mise en place du Programme international de démobilisation et de réinsertion (PIDR) d’environs 500 millions de dollars. A cet égard, il a sollicité un soutien constant et ferme de la communauté internationale afin de permettre une reprise rapide des activités de développement durable, impliquant la participation des femmes et de la jeunesse, principales victimes des affres de la guerre et a souligné la nécessité de renforcer davantage les liens entre la CEEAC et l’ONU dans le domaine de la prévention des conflits. Par ailleurs, il a estimé que l’appui de la communauté internationale pourrait en outre se faire dans le cadre des communautés économiques régionales, piliers du NEPAD, pour la promotion de la coopération et du développement des pays d’Afrique centrale, et pour faire de la CEEAC la pierre angulaire de la Communauté économique africaine de l’Union africaine.
M. JOHANNES DE JONGE, Directeur des relations extérieures au Conseil de l’Europe, soulignant l’évolution de la coopération entre le Conseil de l’Europe et les Nations Unies depuis 1949, a rappelé que le premier acte de cette coopération fructueuse a consisté dans l’adoption en 1950 de la Convention européenne des droits de l’homme. La protection des droits humains est au cœur des préoccupations du Conseil de l’Europe, a-t-il poursuivi, précisant que la Cour européenne des droits de l’homme est une juridiction compétente pour 44 États et près de 800 millions d’individus. La promotion et la protection des droits de l’homme exigent une coordination des efforts aux échelons régional et international, a dit M. de Jonge, soulignant en particulier la coopération entre le Conseil de l’Europe et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, d’une part, et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme, d’autre part, dans le domaine de la protection des droits des réfugiés, des personnes déplacées, et des minorités en Europe. En outre, M. de Jonge a mentionné les mesures prises par le Conseil de l’Europe au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001 pour lutter contre ce fléau tout en s’assurant que les mesures prises ne portent pas atteinte aux droits de l’homme.
Le Groupe multidisciplinaire sur la lutte contre le terrorisme (GMT), créé il y a deux ans, vient d’achever la rédaction du projet de Protocole additionnel à la Convention européenne sur la suppression du terrorisme de 1977, a-t-il annoncé, projet qui a été soumis au Comité des ministres le 7 novembre. Par ailleurs, les “principes directeurs sur les droits de l’homme et la lutte contre le terrorisme”, adoptés le 11 juillet dernier par le Comité des ministres, visent à aider les États à trouver un équilibre entre la nécessité de préserver la sécurité de leurs sociétés et la protection des libertés et droits fondamentaux. M. de Jonge a mentionné ensuite la promotion du dialogue entre les cultures et les religions engagé par le Conseil de l’Europe dans le cadre du Plan d’action 2002-2004 pour la Prévention des conflits et le Dialogue interculturel.
Il a également rappelé le rôle actif du Conseil de l’Europe dans la campagne pour la ratification du Statut de Rome portant création de la Cour pénale internationale qui a conduit 32 États Membres à ratifier le statut. Enfin, M. de Jonge a fait état des divers domaines dans lesquels les Nations Unies et le Conseil de l’Europe sont en mesure de poursuivre ou d’intensifier leur coopération, notamment dans l’assistance électorale comme au Kosovo, dans le cadre du Pacte de stabilité pour l’Europe du Sud-Est, dans la lutte contre la cybercriminalité, dans la traite des êtres humains, dans la consolidation de la démocratie, ou encore dans la mise en œuvre des stratégies de développement durable définies à Johannesburg. L’orientation politique de la coopération entre les Nations Unies, le Conseil de l’Europe et l’OSCE est définie dans le cadre tripartite des réunions annuelles entre les trois organisations qui ont pour objectif de renforcer la coordination dans les domaines de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix en Europe, a-t-il expliqué.
M. SYLVAIN ETUL MPWOTSH NGUNG, Observateur permanent adjoint de l’Union africaine auprès des Nations Unies, a souligné l’excellence des relations qui ont caractérisé la coopération entre les Nations Unies et l’Union africaine dans les domaines politique, économique, du maintien de la paix, des affaires humanitaires, des droits de l’homme, de la santé et de l’environnement. Rappelant ensuite que l’Union africaine avait pris la relève de l’OUA, le 9 juillet 2002 à Durban, il a jugé que la mission était désormais plus lourde et les défis à relever encore plus nombreux, que ce soit pour la création du Conseil de paix et de sécurité ou pour la mise en œuvre du nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD). La prévention, la gestion et le règlement des conflits demeurent des priorités pour notre organisation, a poursuivi l’observateur, déplorant le fait que la persistance des foyers de tension et la recrudescence des conflits en Afrique constituent un handicap sérieux au développement du continent. La mise en place de la structure de la Commission de l’Union africaine, tout comme celle du Conseil de paix et de sécurité et des autres organes est une tâche lourde et délicate dont dépendront l’avenir et le bon fonctionnement de l’Union, a-t-il dit.
Pour réussir sa mission, l’Union africaine a besoin de l’assistance de ses partenaires, et en particulier de celle des Nations Unies, a-t-il indiqué, saluant le fait que le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques se trouve en ce moment à Addis-Abeba pour évaluer avec la Commission de l’Union africaine la nature de l’assistance qu’il convient de lui apporter dans le cadre de la coopération entre les deux institutions. Rappelant que l’initiative du nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), a reçu un soutien international, notamment dans le cadre des grandes Conférences internationales de Monterrey, de Doha et de Johannesburg, M. Mpwotsh Ngung a souhaité que les décisions et recommandations de ces grandes Conférences soient effectivement mises en œuvre par le système des Nations Unies et la communauté internationale. Pour sa part, a-t-il assuré, l’Union africaine entend honorer ses obligations et poursuivre sa coopération avec les organisations sous-régionales africaines pour hâter l’intégration économique et trouver des solutions aux problèmes posés par le VIH/sida et les autres maladies infectieuses, par la question de la dette extérieure, par la question des réfugiés et des personnes déplacées, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme.
Explications de vote
S’exprimant au nom de l’Union européenne, le représentant du Danemark a regretté que la résolution sur la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires n’ait pas été adoptée par consensus, rappelant l’attachement de l’Union européenne à l’entrée en vigueur le plus rapidement possible de ce Traité.
Le représentant d’Israël a annoncé que sa délégation se joindra au consensus à propos de la résolution sur la Coopération de l'ONU avec la Ligue des Etats arabes, guidée par le désir d'établir la paix avec ses voisins qui sont tous membres de la Ligue des Etats arabes; une telle coopération est fondée sur les dispositions de la Charte et il s'agit de la première résolution sur le Moyen-Orient adoptée par la cinquante septième session de l'Assemblée générale. Nous ne pouvons rétablir la confiance au Moyen-Orient si nous nous engageons dans des débats ici à New York, a expliqué le délégué. Les dialogues dans l'affrontement vont à l'encontre des objectifs recherchés.
Toutefois, a-t-il poursuivi, la délégation d'Israël rejette le langage injurieux du représentant de la Ligue des Etats arabes qui a accusé Israël de poursuivre une politique visant à assassiner, éliminer et détruire le peuple palestinien, le jour même où un attentat-suicide dans un bus a fait onze morts civils israéliens et blessé grièvement des dizaines d'autres. C'est traiter avec mépris l'ouverture d'Israël disposé à avancer sur la voie de la paix. A Camp David, il avait fait des propositions généreuses, malheureusement, les Palestiniens n'ont pas répondu à ces propositions et ont plongé la région dans la violence. Nous continuons de lutter pour la paix et d'agir pour la réconciliation avec les Arabes, a indiqué le représentant. Malheureusement, la Ligue suit des politiques qui vont à l'encontre des objectifs de la Charte des Nations Unies et nous pensons que les Nations Unies devraient s'opposer à ces politiques, a-t-il conclu.
Le représentant de l’Inde s'est félicité de la résolution renforçant la coopération entre les Nations Unies et l'Union interparlementaire. Il a considéré que certaines de ses interrogations étaient partagées par d'autres démocraties parlementaires. Il a rappelé que les démocraties séparent les pouvoirs judiciaire et exécutif et qu'il était important que tous les Etats en tiennent compte, tout en acceptant qu'il puisse exister des divergences. Cependant grâce aux relations étroites entre les coauteurs et notamment le Chili, la délégation indienne a décidé de se rallier au consensus.
Le représentant de la Nouvelle-Zélande s'est félicité de l'adoption de la résolution portant sur la coopération entre l'ONU et la Commission préparatoire du Traité pour l'interdiction complète des essais nucléaires, rappelant que sa délégation avait souligné pendant de nombreuses années combien ce traité était important. Cette résolution marque une étape importante vers la paix et la sécurité internationales et appelle à la coopération internationale avec l'ONU. C'est la raison pour laquelle sa délégation regrette que cette résolution ait dû, pour être adoptée, être mise aux voix.
Le représentant de l’Australie a regretté que le projet de résolution portant sur la coopération entre les Nations Unies et la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires n’ait pas été adopté par consensus, et qu’il le soit par mise aux voix.
Droits de réponse
Le représentant de la Ligue des Etats arabes a affirmé que le représentant d’Israël n’avait trompé personne aujourd’hui. Son pays mène une politique horrible visant à éradiquer le peuple palestinien, a-t-il déclaré, estimant que les assassinats, les châtiments collectifs et le meurtre de jeunes enfants s’ajoutaient à la politique qu’Israël poursuivait dans les territoires palestiniens. Il a en outre affirmé qu’Israël affamait le peuple palestinien, se conduisait comme Puissance occupante et agresseur et parlait de paix en agissant en guerrier. Israël doit revenir dès demain aux tables des négociations et se retirer sans plus attendre des territoires palestiniens, s’il veut avoir la paix.
Le représentant de l’Arménie a rappelé que le peuple du Nagorny-Karabakh avait demandé à faire valoir son droit à l'autodétermination et que le règlement du conflit devait se fonder sur l'Acte d'Helsinki de 1975. Le peuple du Nagorny-Karabakh doit exercer son droit à l'autodétermination, a-t-il insisté. La référence à une agression arménienne est trompeuse; l'agression oppose le Gouvernement d'Azerbaïdjan au peuple du Nagorny-Karabakh. Le Gouvernement arménien refuse l'autodétermination de ce peuple, a insisté le délégué qui a ajouté que la riposte militaire de l'Azerbaïdjan avait entraîné la fuite des peuples de cette région. L'Arménie, a-t-il assuré, souhaite parvenir à un règlement pacifique de la question mais nous devons nous assurer d'abord du respect du droit à la sécurité du peuple du Nagorny-Karabakh.
Le représentant d’Israël a répondu à l'Observateur de la Ligue des Etats arabes se demandant pourquoi il ne s'est pas saisi de l'occasion qui lui était donnée aujourd'hui pour dénoncer les attentats-suicide qui sont un véritable fléau? Ceci témoigne des politiques poursuivies par les Etats arabes pour toutes les questions relatives au conflit au Moyen Orient. Le représentant a défié l'Observateur de la Ligue des Etats arabes de condamner clairement et tout de suite l'attentat qui a tué de jeunes écoliers et d'autres civils ce matin à Jérusalem. Il l'a mis au défi de condamner cette attaque sans témoigner la moindre empathie pour son auteur.
Le représentant de l’Azerbaïdjan a souhaité à son tour répondre au représentant de l'Arménie en indiquant que le règlement du conflit au Nagorny-Karabakh avait confirmé l'intégrité territoriale de son pays et que cette région faisait partie de l'Azerbaïdjan en vertu de la résolution pertinente du Conseil de sécurité. Il s'agit bien, a-t-il insisté, d'un conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
Le représentant de la Ligue des Etats arabes a affirmé que le représentant d’Israël faisait erreur et qu’il a toujours condamné les attentats-terroristes. Il a demandé si, à son tour, le représentant israélien est capable de condamner les auteurs d’assassinats d’enfants palestiniens qui se produisent de façon quotidienne dans les territoires occupés.
Le représentant de l’Arménie a affirmé que, dans le conflit qui se déroule dans le Nagorny-Karabakh, la population locale refuse l’autorité de l’Azerbaïdjan, et il a appelé ce pays à un règlement pacifique du conflit.
Le représentant d’Israël a condamné les auteurs d’attentats terroristes qui font des victimes parmi les populations civiles. Il soutient en revanche les opérations militaires de Tsahal qui relèvent du droit de défense légitime d’un pays et a déploré les victimes qui découlent de la mise en place de certaines opérations, soulignant que plusieurs d’entre elles avaient annulées ou modifiées parce qu’elles présentaient des dangers pour des éléments de la population civile. Les auteurs d’attentats suicides commettent en revanche des crimes, a-t-il réaffirmé.
Le représentant de l’Azerbaïdjan a rappelé au représentant de l'Arménie la décision ministérielle prise par l'OSCE sur le conflit au Nagorny-Karabakh.
* *** *