En cours au Siège de l'ONU

AG/1360

OUTRE L’ASPECT HUMANITAIRE, LA LUTTE ANTIMINES DOIT INTEGRER LES PERSPECTIVES DE DEVELOPPEMENT, SELON DE NOMBREUX REPRESENTANTS

15/11/2002
Communiqué de presse
AG/1360


Assemblée générale

51ème séance plénière – matin


OUTRE L’ASPECT HUMANITAIRE, LA LUTTE ANTIMINES DOIT INTEGRER LES PERSPECTIVES

DE DEVELOPPEMENT, SELON DE NOMBREUX REPRESENTANTS


Au cours du débat portant ce matin sur l’examen par l’Assemblée générale du rapport du Secrétaire général* sur l’assistance à l’action antimines, le Sénégal a rappelé qu’il existerait entre 60 et 70 millions de mines terrestres enfouies dans quelque 90 pays sur la planète, provoquant un handicapé toutes les 22 minutes, soit un total annuel de 26 000 personnes estropiées.  Si les délégations se sont montrées unanimes à condamner ce fléau qui prolonge des conflits terminés de plusieurs dizaines d’années parfois, la plupart des pays ont reconnu que la lutte antimines n’avait pas seulement pour objectif l’éradication des mines en elles-mêmes, mais aussi plus largement la réhabilitation des territoires rendus stériles par leur présence et la promotion du développement dans les régions sinistrées.  C’est le cas en Amérique du Sud où plusieurs gouvernements coopèrent en vue d’en faire la première zone exempte de mines antipersonnel.


Si la Convention d’Ottawa de 1997 sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines terrestres antipersonnel et sur leur destruction est reconnue par ses Etats parties, comme l’instrument privilégié de la lutte antimines, les représentants de l’Egypte et de la Jamahiriya arabe libyenne ont fait remarquer que cette Convention omettait la responsabilité des pays anciennement colonisateurs ou belligérants.  Ils ont souhaité que ces pays financent l’éradication des mines et l’indemnisation des victimes et fournissent une assistance technique aux pays concernés.  Le représentant de la Libye a ajouté qu’il serait peut-être judicieux de songer à inclure un protocole additionnel tenant compte de ces réserves.  Pour leur part, les Etats-Unis, qui ne sont pas parties au Traité, ont expliqué qu’ils préfèrent offrir une assistance bilatérale ou agir dans le cadre de la Convention sur certaines armes classiques, ayant procédé à ce titre à la destruction de 3,3 millions de ses propres mines terrestres et introduit une disposition interdisant leur transfert depuis 1993.


Certaines propositions ont été faites au cours du débat pour améliorer la lutte antimines: le Canada a considéré qu’il faudrait accroître la part du budget ordinaire des Nations Unies qui lui est consacrée, afin de moins dépendre des contributions volontaires;  le Japon a suggéré pour sa part que les institutions compétentes des Nations Unies développent un mécanisme permettant de mesurer les progrès effectués dans les programmes antimines et un autre visant à réunir et à diffuser les informations nécessaires;  la Thaïlande, enfin, a rappelé qu’elle accueillerait du 15 au 19 septembre 2003 la Cinquième conférence des Etats parties à la Convention d’Ottawa.


Outre ceux déjà cités, les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours du débat: Soudan, Pérou, Pakistan, République populaire démocratique lao, Australie, Fédération de Russie, Ukraine, Danemark (au nom de l'Union européenne), Colombie, République de Corée et Slovénie.


A l’issue du débat, les représentants d’Israël et du Liban ont exercé leur droit de réponse.


L’Assemblée générale poursuivra son débat sur cette question mardi 18 novembre après-midi.


*Ce rapport a été publié sous la cote A/57/430.


ASSISTANCE A L’ACTION ANTIMINES


Rapport du Secrétaire général (A/57/430)


Le rapport du Secrétaire général présente les progrès réalisés au cours de l’année écoulée en ce qui concerne les six buts et objectifs stratégiques énoncés dans la Stratégie des Nations Unies pour la lutte contre les mines.  Ces progrès concernent les domaines suivants:


a) Production d’information sur les problèmes de la lutte antimines; missions d’évaluation interorganisations dans les pays infestés de mines; élaboration de grilles pour la présentation des rapports concernant les programmes et amélioration du réseau “E-Mine” d’information sur le Web;


b) Mise au point d’un plan d’intervention d’urgence pour répondre aux besoins de la lutte antimines dans les situations d’urgence et mener à bien des programmes de la lutte antimines dans le cadre des opérations prescrites par les organes délibérants de l’Organisation des Nations Unies;


c) Satisfaction des demandes des gouvernements nationaux et efforts en vue de renforcer les capacités locales en matière de la lutte antimines;


d) Poursuite de l’amélioration et de l’application des normes internationales de la lutte antimines pour garantir la sûreté et réduire le coût des opérations de la lutte antimines; exécution de trois évaluations indépendantes de programmes de lutte antimines;


e) Intégration des préoccupations en matière de la lutte antimines dans les activités plus larges touchant au domaine humanitaire et au développement;


f) Poursuite des activités de sensibilisation visant à conférer un caractère universel à deux conventions internationales et à en assurer la mise en œuvre, à savoir la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel et sur leur destruction (Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel) et la Convention sur l’interdiction ou la limitation de l’emploi de certaines armes classiques qui peuvent être considérées comme produisant des effets traumatiques excessifs ou comme frappant sans discrimination (Convention sur certaines armes classiques).  Six nouveaux Etats Membres ont ratifié la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel ou y ont adhéré et le soutien aux activités concernant les débris de guerre explosifs et les mines antivéhicules dans le cadre de la Convention sur certaines armes classiques se poursuit.


Le rapport recommande en conclusion de donner priorité à l’avenir au développement des activités de sensibilisation et à réexaminer certaines normes dont l’application est jugée trop onéreuse, soulignant à ce propos l’urgence de fournir des traductions des normes pertinentes.  Il est évident que la lutte antimines ne peut être un exercice isolé.  Les organisations de lutte antimines doivent s’efforcer de faire connaître leurs activités et de les intégrer aux programmes humanitaires et de développement.  Au cours de l’année écoulée, plusieurs mesures ont été prises en ce sens; davantage d’efforts sont nécessaires pour établir des partenariats avec les organisations concernées, notamment la


Banque mondiale et d’autres institutions fournissant des prêts pour le développement.  Le rapport rappelle enfin que, dans un certain nombre de pays, le transfert prévu des activités de la lutte antimines sous responsabilité nationale a été entravé par le fait que certains donateurs ne sont pas en mesure de continuer à financer ces programmes après un tel transfert, alors que souvent les gouvernements ne peuvent pas en absorber le coût.  Il convient par conséquent de se pencher davantage sur la question des stratégies de transition.


Déclarations


M. ANAS ELTAYEB ELGAILANI MUSTAFA (Soudan) a déclaré que l’action antimines mérite d'être intensifiée dans le cadre de la stratégie 2001/2005 des Nations Unies, rappelant en outre que le Soudan est l'un des premiers signataires de la Convention d'Ottawa sur les mines antipersonnel.  Il a encouragé la poursuite des efforts déployés par les États et les organisations régionales et multilatérales pour mettre en œuvre les dispositions de la Convention d'Ottawa.  Le représentant a annoncé la création, en application des dispositions de cette Convention, d'un centre antimines au Soudan, projet financé par l'Union européenne et d'autres organisations internationales, et qui a pour mission de recenser sur des cartes les zones minées et de former les personnels locaux à la sensibilisation sur les risques posés par les mines terrestres.  Le Soudan a mis en œuvre une campagne menée sur trois volets, sensibilisation, aide aux victimes et déminage, dans la mesure où ce pays est largement affecté par les mines terrestres, a-t-il expliqué.  Une région montagneuse du Soudan a ainsi été totalement déminée grâce au concours de la communauté internationale et les éleveurs et agriculteurs ont pu être réinstallés sur les terres déminées.  M. MUSTAFA a lancé un appel à la Banque mondiale pour qu'elle finance le programme d'assistance antimines des Nations Unies, afin que les pays qui mettent en œuvre des stratégies nationales puissent être soutenus financièrement.


M. HUGO FLORES (Pérou) a dénoncé les tentatives de justifier par des raisons politiques l’utilisation des mines antipersonnel, comme cela est arrivé au cours des débats de la Première Commission sur la résolution “Mise en œuvre de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, le stockage, la production et le transfert des mines antipersonnel et leur destruction”, rappelant qu’aucune circonstance ne saurait en légitimer l’usage.  Saluant le rapport du Secrétaire général, il a souligné les progrès concernant la préparation d’un plan d’action rapide pour le déminage en situation d’urgence et l’inclusion de programmes de déminage aux opérations menées sous le mandat des Nations Unies.  Pour sa part, le Pérou est engagé aux côtés des deux groupes d’activités complémentaires relatifs aux mines antipersonnel et a procédé à la destruction, pour l’année 2002, de 321 368 d’entre elles.  Par ailleurs, le Pérou a coordonné le déminage de 1 400 poteaux à haute tension piégés au cours de la sombre période du terrorisme.  Dans cette perspective, le Pérou et l’Organisation des Nations Unies ont élargi les termes des accords relatifs au programme d’action intégral contre les mines antipersonnel, signé en mai 2001.  Le représentant a également mentionné le fait qu’un projet de loi avait été élaboré en vue de créer un centre péruvien d’action contre les mines antipersonnel, l’éradication des mines faisant partie d’un objectif plus large de la politique extérieure du Pérou, orienté vers la limitation des dépenses en armement en Amérique du Sud afin de réaffecter celles-ci vers les besoins sociaux.  C’est pourquoi le Pérou s’est impliqué dans des opérations de coopération avec les autres pays de la région, en vue de faire de celle-ci, déjà la première région du monde exempte d’armes nucléaires, la première sans mines antipersonnel.


M. MASOUD KHALID (Pakistan) a rappelé que l’utilisation des mines terrestres avait, dans de nombreuses parties du monde, essentiellement blessé la population civile.  Plus de 70 pays en développement, parmi lesquels l’Afghanistan, l’Angola, l’Azerbaïdjan, l’Ethiopie, le Burundi, la Somalie et la Bosnie-Herzégovine, sont les victimes de l’utilisation irresponsable des mines terrestres, à la suite d’occupations étrangères ou de conflits intérieurs, a-t-il poursuivi.  Il est alarmant de constater que quelques 110 millions de mines antipersonnel sont déployées dans plus de 70 pays, a–t-il affirmé.  En outre, le représentant a rappelé que plus de 10 millions de mines étaient répandues en Afghanistan, qui constituait à ce titre le plus grand champ de mines au monde et que les malheurs du peuple d’Afghanistan s’étaient accentués avec les nouvelles mines laissées à la suite de la guerre contre Al Qaida et qui n’ont pas encore explosées.  En outre, il a rappelé que, selon les estimations du Service de l’action antimines des Nations Unies, 300 Afghans sont tués chaque mois par les mines répandues dans le pays, et bien plus encore sont blessés.  Le représentant a fait valoir que la moitié de ces blessés avaient été traités dans des hôpitaux pakistanais.  Par ailleurs, il a déploré que le service antimines d’Afghanistan soit doté de si maigres ressources –28 millions de dollars- face à l’ampleur de la tâche de déminage dans le pays et a exhorté les pays donateurs à fournir les ressources nécessaires pour la réalisation du déminage.  En outre, il s’est dit préoccupé par le fait que des Afghans qui avaient trouvé refuge au Pakistan n’aient pas pu retourner chez eux à cause de la lenteur des opérations de déminage en Afghanistan.


M. AHMED ABOULGHEIT (Égypte) a déploré le fait que les mines terrestres aient déjà causé la mort de plus de 8 000 personnes en Égypte.  Par ailleurs, a-t-il indiqué, 280 000 hectares de territoire égyptien doivent être déminés, en particulier sur la côte nord où les terres fertiles pourraient être utilisées pour l'agriculture et l'élevage.  Depuis 2000, un plan de déminage a été mis en œuvre par l'Égypte mais il entraîne un lourd fardeau financier, a-t-il souligné, ajoutant que les pays qui ont miné ces territoires devraient contribuer au financement des actions de déminage.  M. Aboulgheit a précisé que l'Égypte coopère étroitement avec le Service antimines des Nations Unies qui a dépêché une équipe sur le terrain afin d'évaluer l'ampleur du problème des mines terrestres et a présenté des solutions dans un rapport publié en février 2002.  Cependant, la mise en œuvre des propositions faites est coûteuse, a-t-il dit, soulignant toutefois la mise en place, en 2000, d'un dispositif de haut niveau, un Comité technique national, chargé de régler le problème des mines terrestres et des engins non explosés.  S'agissant du rapport du Secrétaire général, le représentant a regretté que les vues des États n'aient pas été intégrées à ce document afin de pouvoir alimenter la discussion, et a jugé que la stratégie pour 2001/2005 est en deçà des attentes des États Membres et moins ambitieuse que la précédente pour 1997/1999.  Reconnaissant que l'objectif humanitaire de la Convention d'Ottawa est satisfaisant, il a rappelé toutefois les réserves émises par certains pays sur le fait que la responsabilité des pays qui ont disposé des mines sur le territoire d'autres États ne soit pas prise en compte dans les actions de déminage, aux termes de la Convention.  Certains États signataires de la Convention d'Ottawa ont ensuite eu recours aux mines antipersonnel, a-t-il regretté, ce qui oblitère totalement sa portée: il faut donc prendre des mesures pour prévenir ce genre de pratiques. 


M. ALOUNKEO KITTIKHOUN (République démocratique lao) a rappelé qu’en dépit des progrès accomplis, des millions de mines antipersonnel infestaient le sol de plus de 60 pays à travers le monde.  Citant, parmi tant d’autres, la tragédie qui a l’un des habitants du Laos, mutilé alors qu’il était en train de couper de l’herbe, le représentant a rappelé que le Laos avait essuyé des bombardements aériens très violents durant la guerre d’Indochine, particulièrement entre 1964 et 1973, qui ont conduit, plus de 25 ans après la fin du conflit, à une contamination qui touche jusqu’à 50% du territoire.  Pour y faire face, le Gouvernement du Laos a mis en place un programme global qui envisage le problème sous ses aspects à la fois humanitaire, social et environnemental.  Dans un cadre visant à intégrer nos efforts, le Programme dit UXO Lao, lancé en 1996 avec pour objectifs de réduire le nombre de pertes civiles causées par les engins non explosés, et augmenter la superficie des terres fertiles ou pouvant servir à des activités liées au développement, a été appuyé par le Programme des Nations Unies pour le développement et l’UNICEF, ainsi que par de nombreux autres partenaires.


M. BRUCE SCOTT (Australie) a rappelé que selon les estimations, les mines terrestres ont encore causé 15 000 à 20 000 victimes en 2001, autant que l'année précédente.  La seule façon de mettre un terme à cette tragédie est de cesser d'utiliser toutes sortes de mines antipersonnel par l'adhésion à et le respect de la Convention d'Ottawa et de financer adéquatement les programmes de déminage, a insisté le représentant.  Il a expliqué que son pays avait contribué à la mise en œuvre de la Stratégie des Nations Unies pour la lutte contre les mines en finançant notamment le Service de l’action antimines des Nations Unies et les interventions visant à renforcer les capacités locales et à faciliter la mise en œuvre de programmes d'action.  Nos efforts, a indiqué le représentant, continuent de se concentrer sur la région Asie-Pacifique, particulièrement l'Asie du Sud-Est et le Pacifique Sud. 


L'Australie a parrainé la Conférence sur les mines de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (ANASE) organisée en mai dernier par la Thaïlande et se réjouit de l'offre de ce pays d'accueillir la cinquième Réunion des Etats parties à la Convention d'Ottawa.  L'Australie a par ailleurs contribué au cours des derniers mois à l'action antimines en versant 12 millions de dollars australiens à différents programmes humanitaires.  Avec 73 millions de dollars australiens déjà versés depuis janvier 1996, elle se rapproche de son engagement d'en apporter 100 millions au total d'ici à décembre 2005.  Les principaux bénéficiaires ont été le Sri Lanka, le Cambodge et la République démocratique populaire lao.  Enfin, l'Australie a contribué au déminage de l'Afghanistan en versant 3 millions de dollars australiens.


M. ALEXANDER V. KONUZIN (Fédération de Russie) a affirmé que chaque année, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, les Ministères de la défense et des situations d’urgence de son pays neutralisaient des dizaines de milliers de munitions.  En outre, il a déclaré que la Russie devait également faire face à la menace de nouvelles mines antipersonnel répandues contre les soldats russes par les terroristes en République tchétchène.  Un certain nombre de personnes en charge du maintien de la paix dans la région de Géorgie-Abbkhazie ont également été tuées ou blessées à cause de l’explosion de mines.  Rappelant par ailleurs que son pays avait participé à la mise en œuvre de plusieurs opérations humanitaires de déminage au cours de l’année 2001/2002, notamment au Kosovo, où le Service antimine de l’ONU a permis de nettoyer un territoire de 240 m2 et en Afghanistan où plus de 4 000 mines et explosifs ont été neutralisés au cours de la reconstruction


du tunnel de Salang.  Par ailleurs, le représentant a insisté sur la nécessité de mettre au point des stratégies nationales d’action antimines, jugeant également que l’interdiction de la production, de l’emploi et du stockage des mines antipersonnel devait être l’objectif de la communauté internationale.  A cet égard, il a estimé que cet objectif devait être atteint par étapes, en assurant la plus large participation des pays au deuxième Protocole sur les mines de la Convention sur les armes classiques de 1980.


M. MARKIYAN KULYK (Ukraine) a réaffirmé l'attachement de sa délégation à la mise en œuvre des dispositions de la Convention d'Ottawa et a exhorté les États Membres à cesser de déployer les mines antipersonnel qui constituent une menace pour les populations civiles.  Il a plaidé pour l'intensification des efforts de la communauté internationale pour assurer l'efficacité du processus de déminage qui a certes connu des progrès depuis 1999, mais des progrès insuffisants.  Un plus grand appui aux États pour la mise en œuvre de la Convention d'Ottawa, est indispensable, a-t-il dit, invitant les États à adhérer universellement à cette Convention.  Il a souligné le rôle clef du Service antimines dans la coordination des actions de déminage des pays les plus affectés et a s’est réjouit de la contribution du PNUD et de certaines organisations non gouvernementales dans les actions antimines.  Il est nécessaire de maintenir au premier rang des priorités la sensibilisation sur les mines et, à cet égard, la campagne sur l'interdiction des mines terrestres doit être renforcée, a-t-il dit.  S'agissant de la stratégie 2001/2005, M. Kulyk a recommandé une évaluation interagences, une évaluation des missions envoyées dans les pays affectés, la mise au point de stratégies d'urgence dans certains pays et le renforcement des capacités locales.  La stratégie antimines doit tenir compte de l'impact des mines terrestres sur le développement, a ajouté M. Kulyk, recommandant la mise au point de normes en matière de la lutte antimines, normes qui devront être traduites dans le plus de langues possible.  Il a recommandé ensuite de mobiliser les donateurs pour disposer des ressources techniques, matérielles et financières afin de mettre en œuvre les actions de déminage dans le cadre de la Convention d'Ottawa.


M. OLE MOESBY (Danemark), s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a souligné qu'avant tout, l’assistance à la lutte antimines consistait à sauver des vies et à réduire la souffrance humaine.  La responsabilité première du problème des mines terrestres et autres objets non explosés incombe aux autorités des pays concernés, mais quand les ressources nationales manquent, il faut répondre au problème à travers un cadre humanitaire et de développement et, à cet égard, les Nations Unies ont un rôle important à jouer, a estimé le délégué.  S'agissant des progrès enregistrés dans la mise en œuvre des six objectifs stratégiques de l'action antimines, il les a jugés encourageants, notamment les progrès vers une action plus durable et intégrée aux efforts d'aide, de réhabilitation, de reconstruction et de développement.  Il est important, a souligné M. Moesby, que les plans nationaux d'action antimines soient définis avec des priorités à court, moyen et long terme.  Et le soutien international doit s'inscrire dans une perspective durable et encourager les initiatives et les institutions nationales. 


L'Union européenne, a-t-il indiqué, poursuivra sa collaboration aux efforts internationaux et avec une promesse totale de 240 millions d'Euros pour la période 2002-2009, elle est déjà le principal donateur dans ce secteur.  Cet engagement s'est d'ailleurs traduit par l'adoption, en juillet 2001, des deux régulations européennes en matière d'action contre les mines antipersonnel, qui définissent une stratégie intégrée de l'UE dans ce domaine.


M. NICOLÁS RIVAS (Colombie), soulignant que le sol de son pays était infesté par la présence d’environ 100 000 mines antipersonnel, a réaffirmé le ferme engagement de son Gouvernement pour l’éradication de ces mines en déposant son instrument de ratification de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines terrestres antipersonnel et sur leur destruction, même si l’industrie militaire colombienne avait cessé dès 1996 la production de ces armes, a précisé le représentant.  La Colombie a également pris part aux quatre Conférences des Etats parties au Traité qui se sont tenues depuis 1999.  Toutefois, aucune des avancées mentionnées n’aurait pu être possible sans le soutien de la communauté internationale, a reconnu le représentant, notamment la Suisse et le Canada, qui ont généreusement soutenu la Colombie au cours de la mise en œuvre du Traité d’Ottawa.  M. Rivas s’est par ailleurs inquiété du recours aux mines antipersonnel par des groupes paramilitaires en Colombie, leur présence faisant peser une sérieuse menace parmi la population, non seulement sur leur intégrité physique et psychologique, mais aussi sur des terres fertiles rendues inutilisables par la présence de ces mines. 


M. IBRAHIM ASSAF (Liban) a affirmé que les mines terrestres représentaient un problème humanitaire mondial.  Les mines, ces assassins tapis qui peuvent attendre leurs victimes pendant des décennies, font chaque année 15 000 victimes, a-t-il déclaré, se réjouissant cependant du fait que le compte à rebours de l’élimination des mines a commencé.  En outre, il a rappelé que le Liban faisait partie des 90 pays touchés par les mines.  Près de 450 000 mines sont éparpillées sur 5% de la superficie totale du Liban, au Sud-Liban notamment.  Ceci empêche toute une partie de la population locale de revenir sur leurs terres, qui pourraient être exploitées à des fins industrielles et agricoles, a-t-il souligné.  Face à cette réalité, le Gouvernement a adopté un certain nombre de mesures et a mis en place un Bureau national de la lutte antimines, qui coordonne toutes les activités relatives à la lutte antimines du Gouvernement, des Nations Unies et des ONG notamment.  En outre, le représentant a salué l’aide internationale fournie à son pays pour mener des actions de déminage, rappelant à cet égard le don de 50 millions de dollars fournis par les Emirats arabes unis.  Enfin, le représentant a exhorté Israël à fournir rapidement toutes les cartes des champs de mines au Sud-Liban, conformément à la résolution des Nations Unies, afin que le Liban puisse réaliser efficacement le déminage.


M. CHUCHAI KASEMSARN (Thaïlande) a condamné l'impact des mines terrestres et antipersonnel sur les populations civiles et sur l'environnement et déploré le fait que ces engins de guerre compromettent les efforts de développement, la mise en place d'infrastructures et le développement du tourisme dans certains pays en développement.  En outre, M. Kasemsarn a souligné que les fonds engagés dans l'action antimines sont autant de ressources en moins pour le développement économique et il a jugé ensuite important que la communauté internationale universalise le processus d'Ottawa.  Il a salué les objectifs de la stratégie antimines des Nations Unies pour 2001/2005 et a estimé que les Nations Unies devaient assumer le rôle de coordination et de mobilisation des partenariats dans la lutte antimines.  Il s'est inquiété de la faiblesse des financements par les donateurs pour les stratégies nationales antimines une fois que les partenaires internationaux se retirent.  A cet égard, il a annoncé que la Thaïlande a détruit 120 000 mines dans ses stocks et poursuivi le déminage des champs de mines, grâce au concours des Etats-Unis et d'autres partenaires internationaux.  Un Comité


national pour la lutte antimines a été mis en place et a notamment contribué à définir des normes, a expliqué M. Kasemsarn, ajoutant que le Canada avait fourni des détecteurs de mines à la Thaïlande et que le Japon avait financé des séminaires de sensibilisation sur la lutte antimines.  Du 15 au 19 septembre 2003, Bangkok accueillera la cinquième Conférence des États parties à la Convention d'Ottawa qui sera l'occasion de faire le point sur les progrès réalisés dans la lutte antimines et d'explorer les nouveaux mécanismes de coopération et la mise en œuvre de partenariats pour la lutte antimines, a-t-il souhaité.  Il a recommandé la mobilisation de financements conséquents pour les pays en développement et a recommandé d'intégrer l'armée dans les partenariats pour débarrasser les pays les plus affectés par les mines.


M. SON SE-JOO (République de Corée) a estimé que depuis que l'Assemblée générale avait inscrit la lutte antimines à son ordre du jour en 1993, la question avait acquis une plus grande importance publique et politique.  Le résultat est, pour lui, une baisse de la production et de l'emploi de ces engins, des régions entières déminées et la destruction de stocks importants.  Néanmoins beaucoup reste à faire.  A cet égard, le représentant s'est félicité des nouvelles initiatives prises par le Service de l’action antimines des Nations Unies en conjonction avec le PNUD et l'UNICEF, ainsi que du développement du plan d'intervention rapide en matière de la lutte antimines.  Il a également noté que l'élaboration de partenariats avec des organisations internationales, afin d'harmoniser les activités antimines et les efforts humanitaires et de développement, étaient cruciaux dans la lutte contre les mines terrestres. 


Depuis 1997, a-t-il rappelé, le Gouvernement coréen a renforcé et étendu sine die son moratoire sur l'exportation de mines antipersonnel.  Il a également, l'an dernier, ratifié la Convention sur certaines armes classiques et son deuxième Protocole amendé.  Et en septembre dernier, la République de Corée a entrepris, en coopération avec la République populaire démocratique de Corée, des opérations de déminage de la zone démilitarisée entre les deux pays dans la péninsule de Corée.  Enfin, le délégué a rappelé que son pays apportait son soutien aux différents programmes de la lutte antimines menés par les Nations Unies.


M. JUMA AMER (Libye) a dit son appréciation de l’aide apportée à son pays par les agences spécialisées des Nations Unies grâce à l’envoi d’experts sur place, qui ont largement contribué au déminage.  Si l’un des objectifs du Secrétaire général reste l’universalisation de la Convention sur l’interdiction de l’emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines terrestres antipersonnel et sur leur destruction, il sera difficile à atteindre à moins de prendre en compte les préoccupations particulières des Etats.  La Convention néglige en effet, a souligné le représentant, la responsabilité de plusieurs pays coloniaux qui ont infesté de mines le sol des territoires colonisés.  Les pays qui ont implanté ces mines au cours de la seconde guerre mondiale ou des guerres coloniales doivent aujourd’hui assumer leurs responsabilités en finançant l’éradication des mines et l’indemnisation des personnes mutilées, comme en fournissant une assistance technique.  Le représentant a félicité sur ce point la bonne volonté de l’Italie, et espère que d’autres pays colonisateurs de la région suivront son exemple.  Par ailleurs, il a fait remarquer que les champs de mines n’ont pas été marqués, ce qui complique leur recherche.  Enfin, le représentant a déclaré qu’il faudra respecter à l’avenir les réserves de certains Etats et songer à l’inclusion d’un protocole additionnel qui aborderait les questions de sécurité et des pays responsables de la dissémination des mines antipersonnel.


M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a rappelé qu’il existerait entre 60 et 70 millions de mines terrestres, enfouies dans quelque 90 pays sur la planète, provoquant un handicapé toutes les 22 minutes, soit un total annuel de 26 000 personnes estropiées.  Outre les graves traumatismes corporels et psychologiques qu’ils occasionnent, ces engins entraînent la mort de civils innocents, déstructurent l’économie et sapent durablement la sécurité des pays où ils prolifèrent, a-t-il ajouté, rappelant qu’une fois de plus, l’Afrique était le continent le plus affecté.  A cet égard, il a rappelé que toute action antimine devait s’inscrire dans le cadre d’une quintuple démarche: tout d’abord, l’une des tâches primordiales consiste à prodiguer une assistance de qualité aux handicapés du fait des mines, par le biais d’une prise en charge médicale et orthopédique conséquente.  En second lieu, il a insisté sur la nécessité de promouvoir la sensibilisation aux mines et l’éducation sur la réduction des risques, par le lancement de campagnes vigoureuses contre l’utilisation des mines pour les Etats, et par la mise en œuvre de programmes d’éducation à la prévention des accidents par mines (PEPAM) pour les individus vivant dans les milieux infestés.  En outre, il a jugé impératif d’accorder la priorité au déminage et à la sécurisation de l’environnement miné dans les pays sortant d’une période de conflit.  Enfin, le représentant a insisté sur l’importance de la destruction systématique des stocks, du repérage des champs de mines et de l’établissement des cartes de marquage, conformément aux nouvelles règles du droit international et a rappelé la nécessité d’établir, conformément au processus d’Ottawa, une nouvelle norme internationale contre l’utilisation des mines à laquelle doivent se déterminer et se positionner tous les Etats.


Mme CINDY COSTA (États-Unis) a précisé que depuis 1993, les Etats-Unis avaient alloué près de 600 millions de dollars à l'action antimines et allouerait 100 millions de dollars supplémentaires en 2003 à près de 43 pays.  Elle a salué les progrès obtenus grâce à une étroite collaboration entre les pays les plus touchés par les mines, les organisations internationales, les organisations non gouvernementales et la société civile.  Depuis 1988, où les Etats-Unis ont contribué pour la première fois aux actions de déminage en Afghanistan, notre assistance au déminage s'est étendue à plus de 40 pays dans le monde, assistance qui a consisté à déminer les champs de mines les plus dangereux, à former les équipes de démineurs, à apporter une assistance médicale aux victimes des mines et une assistance psychologique aux rescapés, à former les enfants et les familles à l'identification des mines pour éviter la menace, et à identifier de nouvelles technologies de déminage.  Mme Costa a recommandé l’établissement des programmes de lutte antimines ciblés sur les communautés locales et la mise en place de centres nationaux d'action antimines.  Par ailleurs, tout en saluant l'action menée par le Service antimines des Nations Unies et les autres agences du système, Mme Costa a précisé que les Etats-Unis sont davantage impliqués dans une assistance bilatérale concernant l'action antimines.  En outre, les Etats-Unis sont à l'origine d'une trentaine de partenariats entre secteurs publique et privé pour augmenter les sources de financement dans l'action antimines, a-t-elle dit, prenant l'exemple du programme Adopt-A-Minefield qui a mobilisé 5 millions de dollars et déminé une centaine de champs de mines en Afghanistan, en Bosnie-Herzégovine, au Cambodge, en Croatie, au Mozambique et au Viet Nam.  Par ailleurs, dans le cadre de la Convention sur certaines armes classiques, les Etats-Unis ont procédé à la destruction de 3,3 millions de mines terrestres et mis en place depuis 1993 une interdiction du transfert de ces engins.


Mme FUMIKO SAIGA (Japon) a considéré qu'il était important d'œuvrer ensemble pour un monde débarrassé des mines terrestres, aussi le Japon défend-il l'Initiative Zéro Victimes et, à cette fin, plaide pour une approche globale de la question fondée d'une part sur une interdiction universelle et effective des mines terrestres et d'une autre sur le renforcement de l'assistance à l'action de la lutte contre les mines, dont le déminage, l'information et l'assistance aux victimes.  Dans ce cadre, le Japon avait promis de verser 90 millions de dollars sur cinq ans, entre 1998 et 2002.  A deux mois de la fin de cette échéance, il a déjà dépassé cet objectif, a souligné la déléguée.  Il a déjà apporté son aide à 25 pays parmi lesquels le Cambodge, la Bosnie-Herzégovine, l'Angola, le Mozambique et le Nicaragua pour soutenir leur action antimines.  L'aide du Japon se traduit, outre les dons financiers, par des équipements, l'envoi d'experts dans les pays affectés et le soutien aux ONG concernées.


En ce qui concerne l'Afghanistan, a poursuivi la déléguée, le Japon a offert en janvier dernier 19,2 millions de dollars aux organisations des Nations Unies et aux autres organes impliqués dans la lutte antimines.  En octobre de cette année, il a en outre décidé d'adjoindre 4,8 millions de dollars à cette somme.  Pour le Gouvernement du Japon, a expliqué la représentante, il faut que les activités antimines soient menées avec le plus d'efficacité possible.  Plaidant pour une approche systématisée, elle a suggéré que les agences de l'ONU développent un système standardisé permettant de mesurer les progrès des programmes antimines et un mécanisme pour rassembler et diffuser l'information et les enseignements tirés par les pays affectés.


M. HYNES (Canada) a rappelé que le 3 décembre, cela fera cinq ans que la Convention d'Ottawa a été ouverte à la signature.  Aujourd'hui, des efforts de déminage sont en cours dans plus de 70 pays, mais beaucoup d'autres auraient également besoin d'aide sur ce plan; plus de 200 millions de mines antipersonnel gisent toujours dans les stocks de plus de 90 pays.  Cette année, a-t-il souligné, deux Etats Membres des Nations Unies ont continué de disséminer des mines antipersonnel à grande échelle, d'autres à plus petite échelle et 14 Etats continuent de produire ce type d'engins.  Il est donc impératif de poursuivre les efforts et sur ce point, les Nations Unies  ont un rôle crucial et central à jouer.  Le délégué s'est dit particulièrement impressionné par les efforts entrepris par le Service de l’action antimines des Nations Unies et par toutes les institutions concernées de l'ONU pour améliorer notamment leur coordination entre elles et avec les gouvernements et les ONG.  Avec des demandes opérationnelles croissantes de pays comme l'Afghanistan ou l'Angola, seule une action commune de la communauté internationale peut apporter une réponse efficace.


Le représentant a évoqué ensuite la situation particulière de l'Afrique en la matière, le plus affecté de tous les continents, en rappelant que le Sommet du G8 cette année au Canada avait permis aux dirigeants des 8 pays les plus industrialisés et aux dirigeants africains d'adopter un Plan global d'action pour renforcer les partenariats et promouvoir la stabilité et le développement durable du continent.  Ce Plan comprend un volet spécifique pour aider le continent à le débarrasser des mines.  Un processus de consultation est en cours sur ce point.  L'une des clefs sera pour les pays africains eux-mêmes de reconnaître le rôle prioritaire de la lutte antimines dans leurs plans de développement.  Le Canada considère qu'il est essentiel que les Nations Unies reconnaissent le rôle central de la lutte antimines pour parvenir à ces objectifs de paix et de sécurité et un moyen de le faire serait d'accroître la part du budget ordinaire qui lui est consacrée, afin de moins dépendre des contributions volontaires.


M. ROMAN KIRN (Slovénie) a rappelé que, le mois prochain, cela fera 5 ans que la Convention d’interdiction totale des mines antipersonnel aura été ouverte à la signature.  A cet égard, il a appelé les pays signataires à respecter les engagements pris et a insisté sur la nécessité d’universaliser cette Convention.  Le représentant a également exhorté la communauté internationale à renouveler son engagement politique en faveur d’une action mondiale et durable de déminage, conformément au message lancé par la Stratégie de la lutte antimines des Nations Unies.  Un engagement politique renouvelé et sans équivoque est indispensable pour contrer la lassitude des donateurs, a-t-il insisté.  Par ailleurs, le représentant a rappelé que son pays avait participé à la création du Fonds international pour le déminage et l’assistance aux victimes des mines (ITF), il y a quatre ans, et s’était engagé dans des actions de déminage en Europe du Sud-Est.  31,4 millions de m2 ont ainsi été déminés dans cette région, et près de 700 victimes réinsérées, a-t-il fait valoir.  Le coût très bas du déminage est l’une des réussites du Fonds ITF, basé en Slovénie, qui est devenu le point central de la coopération antimines des pays de la région, a enfin souligné le représentant.


Droits de réponse


Le représentant d’Israël exerçant son droit de réponse après la déclaration du Liban a précisé que le 24 mai 2000 les forces israéliennes s'étaient totalement retirées du Sud-Liban, conformément à la résolution 425 du Conseil de sécurité.  Cinq jours plus tard, un officier de liaison a donné au commandant en chef de la FINUL les cartes concernant l'implantation de mines dans Sud-Liban notamment celles implantées par d'autres éléments opérant dans la région, a-t-il assuré.  Le commandant de la FINUL a signé la réception de ces informations.  Pendant toute cette période, où des groupes de terroristes ont opéré dans la région, de grandes quantités de pièges, mines et autres ont été implantés par des groupes terroristes, qui n'ont jamais été marquées ni relevées pour éviter des victimes parmi la population.  Aujourd'hui encore, elles continuent de constituer une menace pour les civils de la région.  Pour le représentant israélien, il est de la responsabilité du Gouvernement libanais de mettre en place son contrôle sur la région et de ramener la paix dans le Sud-Liban.  Le fait qu'il ne soit pas à la hauteur de cette tâche constitue un danger pour les civils de la région.  Israël est prêt à coopérer au déminage comme il l'a fait ailleurs, a insisté son représentant, notamment avec l'UNICEF en Angola et en Jordanie, pour permettre la reprise de l'agriculture dans ces régions.  Faute de bonne volonté dans la lutte antimines, se perpétue la menace contre des civils innocents, a-t-il conclu.


Le représentant du Liban a estimé à son tour que le délégué israélien avait soulevé une série de questions que lui-même n'avait pas abordées dans sa déclaration, afin de détourner l'attention de la question principale.  Pour ce qui est de la résolution 425, nous avons décrit Israël comme un étudiant paresseux dont le bulletin affiche de mauvaises notes, zéro sur 20: peut-être pourra-t-il atteindre 3 sur 20 et il nous dira qu'il a de bonnes notes, mais ça ne suffit pas, a poursuivi le représentant.  Le retrait du Sud-Liban exige d'Israël de nombreuses autres obligations et devoirs.  A propos des mines, le représentant libanais a rappelé que le représentant israélien avait affirmé que son pays avait remis le 29 mai 2000 toutes les informations pertinentes au commandant de la FINUL.  Le représentant libanais a alors cité le rapport du Secrétaire général en date 12 juillet 2002 disant que les Israéliens lui avaient remis le 30 avril 2002 les informations pertinentes sur les mines. 


Le représentant d’Israël a répondu en se déclarant "médusé": il y a deux ans et demie un changement radical s'est produit à la frontière israélo-libanaise, le Secrétaire général ayant lui-même confirmé le retrait israélien au Conseil de sécurité.  Evoquant la colère et la frustration du représentant libanais, il a estimé que ses sentiments peuvent s'expliquer par le fait qu'un autre Etat limitrophe occupe son territoire et viole sa souveraineté. 


Le représentant du Liban a accusé le délégué israélien d'avoir tenu des propos fallacieux, puisqu'il dit que toutes les cartes ont été remises et que le Secrétaire général dit le contraire.  Il a fait remarquer que le représentant israélien évoquait des questions qui n'ont rien à voir avec le débat du jour.  Ses arguments n'ont aucun poids, a-t-il conclu.


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