En cours au Siège de l'ONU

AG/1355

LE FARDEAU DE LA DETTE IDENTIFIE PAR CERTAINS PAYS EN DEVELOPPEMENT COMME OBSTACLE A LA MISE EN ŒUVRE DE LA DECLARATION D'ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA

8/11/2002
Communiqué de presse
AG/1355


Assemblée générale

44e et 45e séances plénières – matin et après midi


LE FARDEAU DE LA DETTE IDENTIFIE PAR CERTAINS PAYS EN DEVELOPPEMENT COMME OBSTACLE

A LA MISE EN ŒUVRE DE LA DECLARATION D'ENGAGEMENT SUR LE VIH/SIDA


Plusieurs délégations s'inquiètent de la progression de la pandémie

en Asie où le taux d'infection pourrait dépasser celui de l'Afrique d'ici à 2010


La communauté des donateurs a été maintes fois encouragée à augmenter ses contributions pour lutter contre le VIH/sida au cours du débat qui s'est tenu aujourd'hui à l'Assemblée générale sur la mise en œuvre de la Déclaration d'engagement adoptée en juin 2001 à l'occasion de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au VIH/sida*.  Plusieurs délégations ont fait valoir que le fardeau de la dette limitait le montant des ressources que les pays en développement sont en mesure de consacrer à la lutte contre la pandémie, et se sont dit préoccupés, à l'instar du représentant du Brésil, par la faiblesse des contributions faites au Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui s'élèvent actuellement à 2 milliards de dollars tandis que les ressources nécessaires avaient été évaluées à 10 milliards de dollars par an. 


Plusieurs délégations, dont celles de l'Australie, du Japon et de l'Indonésie se sont alarmées de la progression de la pandémie dans la zone Asie-Pacifique, l'Asie menaçant de devenir la région la plus touchée au monde.  En 2010, la Chine comptera 10 à 15 millions de cas de sida et l'Inde de 20 à 25 millions, et le représentant de l'Australie a affirmé qu'à la fin de la décennie l'Asie aurait éclipsé les 30 à 35 millions de cas prévus en Afrique centrale et australe.  A ce titre, plusieurs représentants ont jugé regrettable que seulement 60 000 personnes bénéficient des traitements antirétroviraux en Afrique et en Asie, le représentant de Madagascar appelant dès lors à intensifier les négociations avec les compagnies pharmaceutiques privées pour rendre les traitements plus accessibles.  Pour sa part, le représentant du Brésil a fait valoir que la politique d'accès gratuit et universel aux soins, et notamment aux antirétroviraux, appliqué par son pays avait permis de faire baisser le taux de mortalité de 50%.  


L'accent a également été mis sur l'importance des campagnes de prévention et de sensibilisation pour lutter contre la progression du virus mais aussi contre la réprobation et la discrimination à l'égard des personnes infectées.  Le représentant de l'Ouganda, qui a rappelé que son gouvernement avait obtenu des succès importants dans la lutte contre le VIH/sida, a affirmé que l'acceptation et la connaissance de la maladie avaient pris le pas sur la peur, les tabous, le déni et la méconnaissance, grâce notamment aux campagnes de prévention menées dans les écoles.  Le niveau de sensibilisation dans le pays est désormais de 99,7% et le niveau de connaissance de 78%, s'est-il félicité.  Plusieurs délégations ont aussi insisté sur la coopération avec le secteur privé et la société civile pour intensifier la riposte contre l'épidémie.  A ce titre, le Danemark, reflétant ainsi la position de nombreux représentants, a estimé que ce combat, plus complexe que pour les autres maladies, nécessitait l'action de tous les secteurs de la société, et qu'il s'agissait d'une question intersectorielle qui devait être traitée comme telle, déplorant à ce titre que les plans de lutte contre le virus restent encore trop souvent confinés aux ministères de la santé.


L'Assemblée générale a également poursuivi le débat entamé lundi 4 novembre sur les Techniques de l'information et de la communication au service du développement**.  Au cours de ce débat, de nombreuses délégations ont fait valoir l'importance d'intégrer les TIC au développement afin de réduire la fracture numérique, qui ne cesse de s'élargir.  Le représentant du Sénégal a rappelé que 61 des Etats Membres comptaient moins d'un internaute pour 100 personnes et que la connexion était vingt fois plus chère en Afrique qu'en Europe (un dollar la minute contre 5 cents en Suisse).  Il a ensuite lancé un appel pour la création d'un Fonds mondial des TIC pour aider l'Afrique à résorber son déficit numérique.  En écho, plusieurs représentants ont insisté sur la nécessité d'accroître la coopération entre les pays développés et les pays en développement en ce qui concerne les techniques et le savoir relatifs aux TIC, le représentant de la République de Corée mentionnant la coopération de son pays dans le domaine de la création de réseaux de formation virtuelle en Afrique.  Citant en exemple l'expérience de son pays, la représentante de l'Inde a indiqué que l'objectif au cours des cinq prochaines années est d'atteindre 200 à 300 millions d'utilisateurs de téléphones et 300 à 400 millions d'internautes.  Par ailleurs, le Gouvernement a mis en place des bibliothèques numériques et des systèmes de "cybergouvernance" par lesquels il sollicite l'avis des populations sur les programmes gouvernementaux.


En ouverture de séance, le représentant du Pakistan avait présenté le projet de résolution intitulé “Compréhension, harmonie et coopération religieuses et culturelles”*** qui sera examiné ultérieurement.  Le projet de résolution relatif au “Groupe de travail à composition non limitée de l’Assemblée générale chargé d’examiner la situation en Afghanistan un an après”**** a également été présenté par le Président de l’Assemblée qui a annoncé qu’il serait porté aux voix lundi 11 novembre, dans l’après-midi. 


Les représentants des pays suivants ont pris la parole au cours du débat sur les techniques de l’information et de la communication au service du développement: Suisse, République de Corée, Japon, Venezuela (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Sénégal, Arménie et Inde.  Le débat sur la mise en oeuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida a permis aux délégations suivantes de s’exprimer: Norvège, Pologne, Cuba, Egypte, Chine, Brunéi-Darussalam, Mexique, Inde, Bélarus, Damenark (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Fédération de Russie, Philippines, Guatemala, Sénégal, Fidji (au nom du Forum des îles du Pacifique), Guyana, Ouganda, Myanmar, États-Unis, Japon, Thaïlande, Madagascar, Indonésie, République-Unie de Tanzanie, Australie, Jamaïque et Afrique du Sud.


L’Assemblée générale se réunira de nouveau lundi 11 novembre, à 10 heures pour l’examen du rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique. 


* L’Assemblée générale est saisie sur ce point du rapport du Secrétaire général publié sous la cote A/57/227, et A/57/227/Corr.1.

** L’Assemblée générale était saisie sur ce point du rapport du Secrétaire général publié sous la cote A/57/280.

*** Le projet de résolution est publié sous la cote A/57/L.12.

**** Le projet de résolution est publié sous la cote A/57/L.13/Rev.1.


CULTURE DE PAIX


Compréhension, harmonie et coopération religieuses et culturelles (A/57/L.12)


Par ce texte, l'Assemblée générale craignant que la résurgence des préjugés religieux et culturels dans diverses régions du monde et la montée de l'incompréhension et de l'intolérance ne compromettent la jouissance des droits de l'homme et des libertés fondamentales et n'empêchent de faire prévaloir une culture de paix, approuverait et adopterait la Déclaration sur la compréhension, l'harmonie et la coopération religieuses et culturelles.


Dans cette Déclaration, l'Assemblée réaffirme que les Etats sont tenus de veiller à ce que toutes les personnes puissent exercer pleinement et effectivement tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales sans discrimination d’aucune sorte et en toute égalité devant la loi.  Elle prie instamment les Etats Membres et la communauté internationale de protéger les droits des personnes appartenant à des minorités nationales ou ethniques, religieuses et linguistiques, en assurant à ces personnes une éducation adéquate et en facilitant leur participation à tous les aspects de la vie politique, économique, sociale, religieuse et culturelle de la société dans laquelle elles vivent, ainsi qu’au progrès économique et au développement de leur pays.  L’Assemblée générale demande également aux Etats de tout faire dans le cadre de leur législation nationale et conformément aux normes internationales relatives aux droits de l’homme, pour que les édifices religieux, lieux de culte ou lieux saints soient pleinement respectés et protégés, et de prendre les mesures supplémentaires lorsqu’ils sont exposés à la profanation ou à la destruction.  En outre, elle demande au Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme de contribuer, dans le cadre de son mandat, à la mise en pratique de cette Déclaration et le prie de continuer à chercher à améliorer la coordination et la coopération entre les programmes et les institutions des Nations Unies en ce qui concerne les activités liées à la promotion de la compréhension, de l’harmonie et de la coopération religieuses et culturelles en tenant dûment compte des travaux des organisations régionales qui s’occupent des droits de l’homme.


Déclaration


M. MUNIR AKRAM (Pakistan), présentant le projet de résolution intitulé "Compréhension, harmonie et coopération religieuses et culturelles" au nom de ses coauteurs, s'est inquiété de la montée de l'intolérance et de l'incompréhension mutuelle entre les communautés religieuses et ethniques, et entre les civilisations et les peuples du monde.  Il a regretté que, à la suite des événements du 11 septembre 2001, l'islam ait fait l'objet de stigmatisation et que les musulmans aient pu faire l'objet, ici et là, de l'intolérance religieuse et de la discrimination.  Prônant la diversité culturelle et religieuse comme vecteur de tolérance et de dynamisme dans le contexte actuel de la mondialisation, le représentant a estimé que la communauté internationale devait s'attacher à lever le voile de l'incompréhension entre les peuples et promouvoir un dialogue entre les civilisations et les religions.  Il a expliqué que le projet de résolution, soutenu par l'Organisation de la conférence islamique, entend promouvoir la solidarité et la coopération entre les différentes religions pour mettre un terme aux manifestations d'intolérance et à promouvoir une utilisation pacifique des religions.


LES TECHNIQUES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT


Le document (A/57/280) contient le résumé, établi par le président de la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale, de la réunion tenue au Siège les 17 et 18 juin 2002, consacrée à la question de la fracture numérique dans le contexte de la mondialisation et du processus de développement.  La tenue de cette réunion est venue confirmer que les Nations Unies étaient considérées comme un catalyseur pour améliorer l'accès au numérique et mettre les technologies de l'information et des communications au service du développement, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire.  La réunion, qui s'est distinguée par le nombre de ses participants -ministres, hauts fonctionnaires, représentants de la société civile et du secteur privé (plus de 200 grandes entreprises, un record absolu)- a fait ressortir la nécessité urgente de définir des stratégies pour réduire la fracture numérique.


Les participants aux deux journées de discussion -séances plénières, tables rondes informelles et rencontres- ont convenu que le système des Nations Unies était dans une position idéale pour galvaniser la volonté politique des Etats Membres, créer des synergies et favoriser la coopération au service des objectifs de développement des pays en développement et des pays en transition économique.  Un autre thème récurrent a été celui des capacités d'intégration dans l'économie mondiale.  Les participants ont constaté qu'il existait dans ce domaine des disparités au sein de certains groupes de pays en développement, d'oú la nécessité d'une approche différenciée.  Il a été reconnu que si les données d'expérience étaient certes différentes d'un pays à l'autre, on pouvait néanmoins en tirer des enseignements afin de définir des stratégies de développement mieux adaptées aux nouveaux défis, élaborées et pilotées par les pays eux-mêmes.  Par ailleurs, il a été souligné que de nombreux pays en développement avaient besoin de la communauté internationale pour exploiter pleinement le parti qu'ils pouvaient tirer des TIC et qu'à ce titre la coopération entre pays développés et pays en développement était cruciale pour réduire la fracture numérique, la coopération Sud-Sud et la coopération régionale devant également être encouragées.  En outre, l'importance de la participation active des acteurs privés et de la société civile a été mise en avant, pour aider les gouvernements à obtenir des résultats tangibles dans ce domaine.


Déclarations


M. PIERRE HELG (Suisse) a remarqué que les techniques de l'information et de la communication (TIC) avaient un bien plus large impact que la seule accélération des échanges d'informations.  Ainsi, elles influencent les interactions entre Etats et autres acteurs sur les questions de gouvernance, de démocratie, de droits de l'homme et de service publique.  Un fossé profond existe entre le Nord et le Sud, a-t-il reconnu, mais il ne faut pas pour autant oublier les nombreux autres fossés qui existent dans la plupart des sociétés entre les sexes, les jeunes et les vieux, les cultures, le secteur privé et les gouvernements.  Pour le délégué, les TIC sont justement de puissants outils au service du développement durable, de l'allégement de la pauvreté et peuvent contribuer à la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire.


La question pratique, a-t-il estimé, est la suivante: que faut-il faire et dans quel cadre? Outre la nécessité évidente de développer l'infrastructure et la technologie appropriées, il a également souligné qu'il fallait accompagner ce mouvement d'un renforcement des capacités et des institutions.  Néanmoins aucun progrès ne sera fait sans le financement adéquat, qui devra trouver l'équilibre entre la libéralisation et les obligations du secteur public.  Et la tâche ne doit pas être laissée aux seuls gouvernements mais doit impliquer la société civile, le secteur privé, les universités et les professionnels du secteur, a insisté le représentant.  Il a rappelé que le Gouvernement suisse prenait une part active à la préparation des Sommets mondiaux sur la société de l'information, prévus à Genève en 2003 et à Tunis en 2005: ces rendez-vous devront dépasser les aspects purement techniques pour prendre en compte les questions d'équité et de diversité culturelle, explorer et recommander des mesures pratiques pour encourager un usage des TIC dédié à la lutte contre la pauvreté.


M. LEE HO JIN (République de Corée) a rappelé les commentaires du Président de la cinquante-sixième Assemblée générale et il a souligné l’importance d’intégrer les technologies de l’information et de la communication au développement afin de combler le fossé numérique.  Tout en saluant le groupe de travail sur les technologies de la communication et de l'information (TIC) et celui sur les opportunités digitales pour leurs efforts à encourager les organisations internationales et intergouvernementales, aussi bien que le secteur privé et la société civile, à promouvoir ces mêmes technologies, le représentant a souligné la nécessité d’établir un partenariat entre les pays qui en disposent et ceux qui n’y ont pas accès.  La République de Corée ayant utilisé ces technologies pour les besoins de son propre développement, elle se propose aujourd’hui de faire profiter les pays en développement de son expérience en ce domaine.  La Corée a tout particulièrement axé sa stratégie sur la formation professionnelle, et la stimulation de la créativité et de la croissance en mettant l’accent sur des valeurs telles que la compétition, la libéralisation, la déréglementation et la privatisation.  De même, elle a favorisé l’investissement étranger direct et la coopération internationale.  Ces options se sont traduites par l’accroissement du capital, de la technologie de pointe, des stratégies améliorées d’organisation et de meilleurs emplois.


Le Gouvernement coréen a toujours soutenu les efforts de la communauté internationale pour réduire la fracture numérique à travers une coopération bilatérale et multilatérale, a déclaré le représentant, notamment avec les commissions régionales des Nations Unies.  Par l’intermédiaire du Fonds coréen pour la Commission économique pour l’Afrique et sur la Commission économique et sociale pour l’Asie et le Pacifique, la République de Corée a mis en chantier des activités qui vont de la création d’un centre de télécommunications et d’information régionale et d’un projet de formation des ressources humaines, à la création de réseaux de formation virtuelle en Afrique et dans d’autres pays en développement.  Rappelant que la Corée avait accueilli 1 200 candidats étrangers et déployé 600 experts et volontaires pour le développement de ces programmes dans le monde, M. Lee Ho Jin a souligné l’intérêt de sa délégation pour la voie de la coordination régionale et de la coopération Sud-Sud à travers laquelle les pays en développement seraient en mesure de mettre en commun leur expérience et leurs connaissances.  En conclusion, il a ajouté qu’il était important de ne pas négliger la prévention et la surveillance de la nouvelle criminalité informatique.


M. MASASHI MIZUKAMI (Japon) a noté que les transformations structurelles engagées dans le domaine de l'information et de la communication étaient les plus importantes du genre depuis la révolution industrielle et que, si les conditions économiques pouvaient actuellement affecter l'industrie des TIC, le phénomène resterait irréversible.  Aussi a-t-il appelé l'Assemblée générale à se pencher sur les questions de cyber sécurité, soulignant qu'aucun pays n'était à l'abri des menaces du cyber terrorisme; au fur et à mesure que l'importance de l'information et des réseaux croît, a-t-il fait valoir, les dommages potentiels causées par le cyber terrorisme font de même.  Le coût pour la société peut être suffisamment élevé pour renverser les efforts en faveur du développement. 


Pour cette raison, a poursuivi le délégué, le Gouvernement japonais prend une part active dans la rédaction des "Recommandations pour la sécurité des systèmes et réseaux d'information, vers une culture sécuritaire" sur l'OCDE et se joint aux Etats-Unis pour parrainer une résolution, intitulée «Création d'une culture mondiale de la cyber sécurité», fondée sur les recommandations de l'OCDE.  Il a appelé les Etats Membres à apporter leur soutien à ce texte important.


M. MILOS ALCALAY (Venezuela), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que le Groupe avait tenu une Conférence de haut niveau sur les sciences et les technologies à Dubaï en octobre dernier, au cours de laquelle une Déclaration pour la promotion des sciences et des technologies dans le Sud avait été adoptée.  La Déclaration, qui met l’accent sur la coopération Sud-Sud, reconnaît cependant que la coopération Nord-Sud est essentielle pour aider les pays en développement à assumer les dépenses nécessaires pour atteindre le niveau des pays développés dans le domaine des technologies.


Par ailleurs, le représentant a estimé que les TIC pouvaient aider à améliorer la vie de centaines de millions de personnes dans le monde, si elles étaient utilisées afin d’atteindre les objectifs de développement du Millénaire, c’est à dire, entre autres, de favoriser l’égalité, de réduire le décalage entre les pays développés et les pays en développement, de faciliter l’accès à la connaissance et à l’éducation et de permettre aux individus et aux communautés locales de réaliser leurs aspirations.  Le représentant s’est également inquiété de la disparité entre pays développés et pays en développement en ce qui concerne le savoir scientifique et technique et l’utilisation de ce savoir pour soutenir le développement.  Il a en outre mis en garde contre le risque de marginaliser les pays en développement dans ce domaine et a appelé à agir concrètement pour utiliser les TIC à servir le développement et à réduire ainsi la fracture numérique.  Par ailleurs, il a estimé que le Comité de l’information devait aider à définir la nouvelle stratégie de l’information des Nations Unies, afin que la révolution des TIC soit placée au cœur des débats des Nations Unies et que les TIC soient mises au service des plus pauvres du monde.  A ce titre, il a salué la tenue des Sommets mondiaux sur le sujet à Genève en décembre 2003 et en Tunisie en 2005.


M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a jugé que les fortes disparités socioéconomiques qui "régulent" l'accès à l'information sont particulièrement inquiétantes, faisant craindre que le fossé numérique ne s'élargisse encore davantage entre l'élite des usagers privilégiés des autoroutes de l'information et la piétaille des analphabètes du numérique.  Rappelant que 61 États Membres des Nations Unies comptent moins d'un internaute pour 100 personnes et que la connexion est vingt fois plus chère en Afrique qu'en Europe (1 dollar la minute contre 5 cents en Suisse), M. Fall a mis en avant la priorité accordée aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) par les dirigeants africains dans le cadre du nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).  La voie royale pour faciliter l'intégration du continent africain dans la société de l'information est l'éducation, a poursuivi le représentant, invitant les Nations Unies à contribuer aux efforts de l'Afrique et rappelant à cet égard les décisions et recommandations du Plan d'action de l'éducation de la Conférence de Dakar qui suggéraient une action globale pour briser le cercle vicieux des conflits et de la pauvreté endémique, appuyer la promotion des opportunités digitales en Afrique et dans les pays les moins avancés, aider l'Afrique à évaluer ses besoins prioritaires et mettre en œuvre des stratégies efficaces pour mieux rentabiliser l'introduction des NTIC dans les objectifs de développement. 


Le représentant du Sénégal a ensuite fait part des initiatives prises par son Gouvernement pour favoriser la dissémination de cybercafés dans de nombreuses villes et le foisonnement de télécentres dans les localités les plus reculées du territoire, et pour réaliser des liaisons sous-marines à fibre optique et à grande capacité qui relient le Sénégal à de nombreux pays d'Afrique, d'Europe et d'Asie.  Dans le même souci de désenclavement numérique, le Sénégal a lancé un projet ambitieux de parc technologique à l'entrée de Dakar doté d'infrastructures de télécommunications hautement compétitives à l'intention des entreprises et en faveur des jeunes du continent souhaitant participer à la nouvelle économie.  Il a également mentionné le projet mis en œuvre par son Gouvernement, en collaboration avec Microsoft, de formation en informatique destiné aux enfants de deux à six ans et dénommé la "Case des tout petits", ainsi que «l'Université du futur africain» qui sera prochainement implantée au Sénégal et dispensera un enseignement pointu à un nombre considérable d'étudiants africains.  M. Fall a ensuite lancé un appel au soutien des Nations Unies et de la communauté internationale pour aider l'Afrique à réaliser un certain nombre de projets tels que la mise en place de réseaux intranet sous-régionaux et panafricains pour la circulation de l'information audiovisuelle, l'éducation à distance et la mise en valeur des ressources humaines, l'harmonisation du cadre réglementaire des télécommunications africaines pour faciliter l'investissement étranger, le développement des infrastructures et l'amélioration de la connectivité, la promotion d'industries produisant des équipements informatiques et de télécommunications, et l'institution d'un fonds mondial des TIC pour aider l'Afrique à résorber son déficit numérique. 


M. MHER MARGARYAN (Arménie) a prôné de nouvelles approches du développement des techniques des communications et de l'information dans le contexte actuel de mondialisation qui a transformé le monde en un "village planétaire".  Ces nouvelles techniques offrent des opportunités de développement sans précédent pour les économies en développement ou en transition, a-t-il dit, insistant tout particulièrement sur la contribution des TIC au désenclavement des pays sans littoral.  Soulignant la nécessité de combler le fossé numérique et d'accorder une priorité au développement des TIC, M. Margaryan a salué la création de la "Task force" des Nations Unies sur les TIC et a souhaité que les Sommets mondiaux sur la société de l'information, prévu en 2003 à Genève, et en 2005 à Tunis, permettent de parvenir à la définition d'un plan d'action pour le développement des TIC.  A cet égard, il a lancé un appel aux pays développés pour qu'ils procurent l'assistance technique et le savoir relatif au développement des TIC.  Il a également mis en avant l'expérience de l'Arménie dans le développement du commerce électronique qui constitue un facteur de développement commercial aux plans national et international.  Par ailleurs, M. Margaryan a indiqué quele Gouvernement de l'Arménie a mis en place des programmes de formation et de développement d'infrastructures dans le domaine des TIC, financés par la Banque mondiale, les communautés arméniennes de l’étranger et l'Union européenne qui a financé notamment l'Institut de formation technologique qui forme des ingénieurs locaux et des ressortissants de pays voisins. 


Mme KRICHNA BOSE (Inde) a souligné que les TIC –nouvelle donne du XXème siècle- représentaient une immense opportunité pour le monde si l’on surmonte la fracture numérique qui s’accroît chaque jour, et a invité les Sommets mondiaux sur la société de l’information qui se tiendront en 2003 et 2005 à se concentrer sur la façon d’améliorer l’accès aux TIC et sur leur utilisation pour aider le développement.  Par ailleurs, la représentante a rappelé que l’Inde s’était fixée l’objectif des “technologies accessibles à tous” d’ici à 2008 et avait à ce titre développé les infrastructures et les capacités humaines dans ce domaine, espérant atteindre l’objectif de 200 à 300 millions d’utilisateurs de téléphones et 300 à 400 millions d’internautes dans les cinq années à venir.  Pour atteindre cet objectif qui exige des investissements considérables, nous travaillons avec toutes les parties et notamment le secteur privé, a fait valoir la représentante.


En outre, la représentante a évoqué toute une série de mesures mises en place en Inde, destinées à promouvoir les TIC, parmi lesquelles une campagne nationale d’information, la mise en place de bibliothèques numériques au niveau national et au niveau de chaque Etat ainsi que des systèmes de “cybergouvernance” qui permettent à la population d’échanger des informations avec les élus et de donner leur avis sur les programmes gouvernementaux afin de les améliorer.  Par ailleurs, la représentante a rappelé que le secteur des logiciels informatiques en Inde représentait un revenu annuel de 8,2 milliards de dollars, dont 6,2 milliards de dollars d’exportations soit 55% de plus que l’année dernière, et qu’une enquête notait qu’un quart des logiciels dans le monde contient des composants fabriqués en Inde.  L’accroissement du secteur des TIC en Inde est dû à la très large compétence de la main-d’œuvre dans ce domaine, a-t-elle également souligné.



SUITE A DONNER AUX RESULTATS DE LA VINGT-SIXIEME SESSION EXTRAORDINAIRE: MISE EN ŒUVRE DE LA DECLARATION D’ENGAGEMENT SUR LE VIRUS DE L’IMMUNODEFICIENCE HUMAINE ET LE SYNDROME D’IMMUNODEFICIENCE ACQUISE


Rapport du Secrétaire général sur les progrès fait dans l'application de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida (A/57/227)


Le rapport du Secrétaire général repose principalement sur les réponses au questionnaire envoyé aux Etats Membres et cherche à établir une base par rapport à laquelle les progrès ultérieurs seront mesurés et à situer les progrès faits depuis l'adoption de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida.


Parmi les principales constatations, le rapport note que pour les pays qui ont répondu au questionnaire, la Déclaration d'engagement est un cadre important et un outil de plaidoyer crucial.  S'agissant de la mobilisation des ressources, la plupart des pays signalent une hausse du budget national consacré aux programmes de lutte contre le VIH/sida.  D'après le secrétariat d'ONUSIDA, les dépenses de toutes sources consacrées dans les pays à faible revenu ou à revenu moyen au VIH/sida ont en 2002 augmenté de plus de 50% pour atteindre une valeur projetée de 2,8 milliards de dollars.  Le Secrétaire général souligne que la plupart des pays ont élaboré des stratégies nationales de lutte contre la pandémie, mais que leur mise en œuvre est lente, en grande partie par manque de ressources et de moyens techniques.  En outre, les pays font sans cesse état d'une pénurie des moyens humains et financiers nécessaires pour transformer les succès des petits projets pilotes de prévention et de prestation de soins en programmes de grande envergure.  En ce qui concerne le traitement des personnes infectées par le virus, de nombreux pays soulignent le fait que le coût élevé des médicaments antirétrovirus est un obstacle aux soins.  Dans les deux continents les plus touchés, l'Afrique subsaharienne et l'Asie, seulement 60 000 personnes obtiennent actuellement ces médicaments.  Par ailleurs, les personnes vivant avec le VIH/sida sont aussi privées d'un accès suffisant à une large gamme de services médicaux, notamment les soins palliatifs, la prévention et le traitement des infections opportunistes liées au VIH.  S'agissant des épidémies naissantes, le rapport indique qu'une conjoncture favorable de courte durée permettant de contenir les nouvelles percées catastrophiques du VIH/sida risque bientôt de disparaître en Asie et en Europe de l'Est, où la ferme détermination politique à agir de façon énergique est souvent absente.  C'est dans ces régions notamment que le taux d'infection des jeunes continue d'augmenter.  Par ailleurs, de nombreux pays signalent que la réprobation relative au VIH et l'exclusion des personnes vulnérables entravent les efforts de lutte contre l'épidémie.  Malgré la hausse dramatique du nombre des enfants rendus orphelins par le VIH/sida (que l'on s'attend à voir augmenter de façon spectaculaire), près de la moitié des pays n'ont pas de stratégie visant à soigner et à soutenir les enfants touchés par l'épidémie.


A la suite de ces constatations, le rapport souligne que si la riposte mondiale au VIH/sida n'est pas substantiellement renforcée, il faut d'après les projections s'attendre à 45 millions de nouveaux cas d'infection entre 2002 et 2010.  Si les efforts de prévention possibles étaient augmentés proportionnellement pour relever le défi mondial du VIH/sida, 28 millions (ou 63%) des nouveaux cas prévus en question pourraient être évités.


A ce titre, le Secrétaire général appelle la communauté internationale à se mobiliser de façon soutenue et soumet à l'attention de l'Assemblée générale une série de mesures à prendre en priorité.  Selon lui, le financement, toutes sources confondues, des programmes de lutte contre le VIH/sida devrait croître d'au moins 50% par année afin d'élargir les programmes dans une mesure suffisante pour atteindre d'ici à 2005 le niveau de dépenses fixé d'environ 10 milliards de dollars.  Entre autres propositions, le rapport recommande également que les priorités mondiales en matière de recherche sur le VIH/sida traduisent l'effet disproportionné de l'épidémie sur les pays à faible revenu ou à revenu moyen et que l'ampleur des budgets de recherche consacrés aux questions liées au VIH/sida auxquelles les pays en développement font face soit substantiellement accrue.


Déclarations


Si MmeREDSMOEN (Norvège) s’est félicité des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, notamment dans les domaines de la direction, du partenariat et de la mobilisation financière, elle a déploré en revanche que l’adoption de stratégies et de programmes nationaux n’aboutissent pas à des résultats satisfaisants au niveau national.  C’est pourquoi la Norvège encourage le Secrétariat d’ONUSIDA et ses coparrains à aider les pays dans l’intégration des programmes contre le VIH/sida dans leurs stratégies de réduction de la pauvreté et leurs approches multisectorielles.  Elle a souligné aussi que toutes les parties prenantes devaient coordonner leurs efforts pour combattre le VIH/sida au niveau national pour mieux les intégrer aux stratégies et programmes nationaux.  Le manque de moyens est à l’origine d’une telle situation, et pour bien des pays le poids de la dette limitent le montant des fonds alloués au combat contre le VIH/sida.  La Norvège encourage donc la communauté des donateurs à augmenter ses contributions contre la pandémie.  Si celles-ci ont augmenté de 50% depuis 2001, elles correspondent à moins d’un tiers des besoins actuels, le Secrétariat d’ONUSIDA ayant mis en évidence que 10,5 milliards de dollars seront nécessaires chaque année, et 15 milliards à partir de 2007.  La représentante a rappelé que le Fonds mondial pour combattre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme était un instrument de travail privilégié.  Elle a mis également l’accent sur l’importance de poursuivre la prévention, de soutenir la recherche et le développement, de mettre en place des stratégies pour créer des lieux d’accueil pour les orphelins et les autres enfants atteints par le VIH/sida, de faciliter l’accès aux traitements et aux thérapies rétroactives, encore trop coûteux pour les populations des pays en développement.  Sur ce point, Mme Redsmoen a réaffirmé les efforts de la Norvège pour faire en sorte que ces pays bénéficient de médicaments moins onéreux fabriqués sous licence et que l’industrie pharmaceutique assume ses responsabilités.


Mme ANNA MARZEC-BOGUSLAWSKA (Pologne) a expliqué que dans son pays, la lutte contre le VIH/sida passait par un programme national mis en œuvre par le Ministère de la santé et le Centre national contre le sida.  Ce programme comprend tous les instruments les plus importants pour la prévention et les soins.  A propos de la prévention, l'une des priorités du programme, la représentante a insisté sur la nécessité d'éduquer les jeunes gens et sur le développement des tests anonymes et confidentiels.  Reconnaissant que l'usage des drogues par injection devenait un problème sérieux dans le contexte de la lutte contre le VIH/sida, elle a expliqué que son pays avait introduit et largement développé les échanges de seringues et entamé des programmes de substitution à base de méthadone dont 800 personnes bénéficiaient environ.  Quant à la transmission mère/enfant, elle a fait valoir que le développement des tests, sur une base volontaire, et de la prophylaxie avaient permis de réduire le taux d'infection de 23 à 0,3 %.


Le programme national, a-t-elle poursuivi, tient compte par ailleurs de la protection et de la promotion des droits de l'homme fondés sur la dignité inaliénable des individus.  A cet égard, Mme Marzec-Boguslawska a rappelé que la Pologne avait présenté tous les deux ans depuis le début des années 90 une résolution sur la protection des droits humains dans le contexte du VIH/sida devant la Commission des droits de l'homme.  En conclusion, elle a expliqué qu'en raison des mesures prises, l'épidémie s'était relativement stabilisée en Pologne mais que son pays reconnaissait à quel point le taux d'infection galopant enregistré actuellement en Europe centrale et orientale risquait de faire rapidement flamber l'épidémie dans l'ensemble de l'Europe.


M. BRUNO RODRIGUEZ PARILLA (Cuba) a souligné que si les pays d’Afrique ont mis en place des efforts pour combattre la maladie, ils ne peuvent faire face seuls à la pandémie du VIH/sida, à cause du poids écrasant de la dette.  Des moyens supplémentaires sont nécessaires, et le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme représente un instrument de financement appréciable, dont les contributions et les promesses de dons sont toutefois largement inférieures aux besoins requis.  Appuyant la coopération internationale afin d’aider les pays en développement à accéder aux moyens de vaincre le VIH/sida, Cuba a décrit son programme de lutte contre cette maladie, qui comprend une prise en charge complète des malades, l’administration d’un traitement gratuit à base d’antirétroviraux à tous les malades, et une réintégration sociale avec tous les droits et sans discrimination.  Le Gouvernement cubain garantit aussi des transfusions sûres à 100%, et a mis en place une stratégie de prévention et d’éducation en direction des groupes vulnérables, des jeunes et de toute la population, le représentant se félicitant au passage du taux de prévalence de son pays, le plus bas des Amériques et l’un des plus bas du monde (0,03% des 15-49 ans).  Il a également mis en évidence le fait que l’accès limité aux médicaments et aux produits fabriqués par les Etats-Unis n’avait pas empêché Cuba de contenir l’épidémie, et d’atteindre une durée de vie moyenne de 76 ans et un taux de mortalité infantile de 6,2%.


Souhaitant partager son expérience, Cuba se dit prêt à envoyer en Afrique 4 000 médecins et personnels de santé en vue de créer les infrastructures nécessaires à administrer les soins et de promouvoir la formation sur place, ainsi que les professeurs qui permettraient de créer 20 facultés de médecine, les équipements et les spécialistes de divers domaines qui pourront concourir aux campagnes de prévention contre le VIH/sida et d’autres affections; enfin, les traitements antirétroviraux pour 30 000 patients.


M. AMR ABOUL ATTA (Egypte) s'est interrogé sur le rôle que les Nations Unies peuvent jouer dans la lutte contre le VIH/sida, recommandant que les agences et programmes de l'Organisation impliqués dans cette lutte jouent un rôle proéminent et intègrent le lien entre la lutte contre cette pandémie et la lutte contre la pauvreté.  Par ailleurs, toutes les stratégies mises en œuvre dans le domaine du développement durable devraient comprendre un volet "lutte contre le VIH/sida" a dit le représentant, qui a déploré que les pays les plus pauvres ne puissent se procurer les traitements les plus précis et les plus modernes en raison de leurs coûts exorbitants.  A cet égard, il a invité la communauté internationale à accroître les contributions au Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme pour atteindre au plus vite les 10 milliards de dollars annuels et permettre aux pays en développement de mettre au point des programme de prévention et de soins contre le VIH/sida.


M. ZHANG YISHAN (Chine) a exhorté les États Membres à privilégier une réponse collective à la menace dévastatrice du VIH/sida qui, en vingt ans, a déjà affecté 40 millions de personnes tandis que d'ici à 2010, 45 millions de personnes supplémentaires devraient être infectées.  Le VIH/sida a été intégré aux plans d'action adoptés dans la plupart des grandes conférences des Nations Unies ces dix dernières années, que ce soit Habitat, la Conférence de Monterrey ou le Sommet mondial de Johannesburg, a rappelé M. Yishan, saluant par ailleurs les stratégies nationales de prévention mises en œuvre par les différents gouvernements.  Il a toutefois invité les différentes parties prenantes, à savoir les organisations internationales, les agences gouvernementales, les organisations non gouvernementales et la société civile à continuer de mobiliser des ressources financières et à mettre à disposition des traitements adéquats, conformément aux engagements pris dans la Déclaration adoptée lors de la Session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au VIH/sida.  Il a notamment mentionné l'importance du Fonds mondial pour la lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme qui, loin des 10 milliards de dollars prévus annuellement, n'a obtenu à ce jour des contributions que pour un montant de 2 milliards de dollars.  Aussi, M. Yishan a insisté sur l'urgence de la lutte contre le VIH/sida qui, aux yeux de la Chine, passe par la mise à disposition des traitements modernes aux malades dans tous les pays, y compris les pays en développement, ainsi que par des programmes de prévention et d'éducation.  Il a également invité la communauté internationale à déployer tous les efforts pour que, d'ici à 2005, l'objectif des 10 milliards de dollars alloués au Fonds mondial soit atteint, et pour que la coopération entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile soit intensifiée, par le biais des agences spécialisées des Nations Unies, notamment ONUSIDA, dans la recherche de sources de financement additionnelles.  Il a également prôné un soutien à la recherche dans le domaine de la lutte contre le VIH/sida et a souhaité que la stratégie globale de lutte contre la pandémie intègre la recherche d'un vaccin contre le sida et les transferts de technologies vers les pays en développement qui ont des taux d'infection très élevés. 


M. SHOFRY ABDUL GHAFOR (Bruneï Darussalam), s’exprimant au nom des pays de l’ANASE, a rappelé qu’un groupe de travail sur le VIH/sida avait été créé par l’ANASE en 1993 afin de renforcer la coopération régionale, les capacités régionales et de s’occuper des questions transfrontières.  En outre, l’ANASE a lancé un programme de prévention régional avec l’aide de l’Organisation mondiale de la santé pour les années 1995-2000, et a depuis poursuivi ses efforts dans ce domaine, adoptant notamment un nouveau plan de travail sur le VIH/sida pour la période 2002-2005.  Le représentant a fait valoir que l’ANASE, qui a fait du VIH/sida une priorité régionale, poursuivait ses efforts en ce qui concerne la mise en réseau régional, l’accès aux soins, les communautés mobiles, la collaboration intersectorielle, la recherche, les programmes d’éducation et de sensibilisation pour les jeunes et les utilisateurs de drogues et la réduction de la transmission du virus notamment.  En outre, il a déclaré que les objectifs du second programme de travail de l’ANASE sur le VIH/sida concernaient notamment la mise en place d’actions communes pour augmenter le nombre de médicaments peu onéreux et de test de dépistage, des activités sur les populations mobiles impliquant plusieurs pays et le réseau de recherche et d’information de l’ASEAN sur le VIH/sida.


M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) a estimé que le virus du VIH/sida constituait une menace pour la sécurité et le développement de tous les pays et pas seulement ceux qui se trouvent dans les zones les plus affectées.  Les conséquences sociales et économiques de l'épidémie se font durement sentir dix ans environ après l'irruption de l'épidémie dans un pays donné, a-t-il noté.  Aussi, au rythme de 5 millions de nouvelles infections chaque année, le coût pour le monde sera énorme, a-t-il indiqué, en rappelant que si les efforts de lutte contre le virus ne sont pas renforcés au niveau mondial, il est prévu qu'entre 2002 et 2010 on enregistrera 45 millions de nouvelles infections. 


Réaffirmant le soutien du Gouvernement mexicain à tous les fonds, programmes et dispositifs internationaux de lutte contre le sida, il a assuré que ce dernier traitait le problème comme un grave problème de santé publique: la lutte contre l'épidémie est pour nous une priorité à laquelle il s'agit d'associer secteurs publique et privé, experts, organismes éducatifs, société civile, individus et communautés, a-t-il expliqué.  Le délégué a également indiqué que son pays avait, conformément aux recommandations de la session extraordinaire de l'Assemblée générale sur la question adopté un Programme d'action pour la prévention et le contrôle du VIH/sida entre 2001 et 2006.


M. DIGVIJAY SINGH, Ministre d’Etat des affaires étrangères de l’Inde, a rappelé que l’accès limité des pays en développement aux traitements antirétroviraux, en raison de leurs coûts, était le principal obstacle au recul de l’épidémie.  S’appuyant sur la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida, le représentant a rappelé l’importance d’augmenter les ressources allouées à la lutte contre cette maladie, et de surveiller, à travers les indicateurs mis en place par l’ONUSIDA, la situation au niveau national dans les pays touchés.  L’Inde, en dépit de ses ressources limitées, a assumé ses responsabilités de membre de la communauté internationale, a rappelé son représentant, son industrie pharmaceutique ayant réduit le prix des antirétroviraux de 85 à 90% dans la plupart des pays en développement.  Elle axe également sa stratégie sur la prévention, sur la recherche et le développement d’un vaccin, salué par de notables avancées.  Concernant son programme national, l’Inde a rappelé qu’elle a mis en œuvre depuis 1992 un Plan stratégique national sur le VIH/sida. La seconde phase du Programme de contrôle national sur le VIH/sida, initiée en 1994, est un programme multisectoriel visant à réduire l’expansion de la pandémie en Inde.  Plus de 700 organisations non-gouvernementales sont également associées à des projets d’interventions ciblées sur les groupes à haut risque.  L’Inde a aussi un programme de prévention très diversifié, qui repose sur une communication massive et ciblée.


M. ALEG IVANOV (Bélarus) a jugé que la mise en œuvre des objectifs contenus dans la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida adoptée en juin 2001 suppose une action concertée de tous les acteurs gouvernementaux, non gouvernementaux et internationaux, pour prévenir la propagation de la pandémie et assurer des soins aux plus de 40 millions de personnes vivant avec le sida.  Au Bélarus, a-t-il dit, le Gouvernement a mis en place un programme national pour la période 2001-2005 pour la prévention du VIH/sida dans les milieux scolaire et carcéral notamment, mais aussi en faveur des personnes à risque, drogués et prostituées, et des mères enceintes.  Il a toutefois souligné la difficulté à mettre en place des thérapies combinées en raison du manque de traitements produits sur place et du coût élevé des traitements procurés par les multinationales.  Aussi a-t-il annoncé la mise en place progressive d'une production nationale de traitements génériques sous licence et la simplification en cours des conditions d'importation de traitements antirétroviraux. 


Le représentant a également souligné le lien entre protection des droits de l'homme et VIH/sida, insistant sur les mesures qui doivent être prises pour prévenir toute forme de discrimination, assurer le respect du principe de confidentialité, protéger les familles et les proches des malades, et garantir le droit au travail des malades.  Le Bélarus procède à des études sur la prévalence des groupes à risque et à des études de comportement comme stratégies de prévention à court et moyen terme, a-t-il dit, précisant que le Gouvernement a mis en œuvre des programmes de formation pour les médecins, les spécialistes de la lutte contre le VIH/sida mais aussi les sociologues avec le concours de consultants internationaux.  Il a déploré toutefois le manque de ressources et le faible volume de financement national pour les pays en développement ou en transition, ainsi que l'insuffisance des transferts de technologies.  Il a également souligné la préoccupation des pays de l'ex-Union soviétique face au lien étroit entre la propagation du VIH/sida et les migrations, invitant la communauté internationale à prendre davantage en compte ces questions. 


Mme ELLEN MARGRETHE LOJ (Danemark), s'exprimant au nom de l'Union européenne et des pays associés, a jugé qu'il était urgent de renforcer la lutte contre le VIH/sida.  La réponse requise est plus complexe que pour les autres maladies et suppose l'action de tous les secteurs de la société et pas seulement ceux de la santé mais aussi de l'éducation, de l’agriculture, du développement industriel, du commerce, des droits de l'homme et du développement social: il s'agit d'une question intersectorielle qui doit être traitée comme telle, a-t-elle estimé, en déplorant que les plans de lutte contre le virus restent encore trop souvent confinés aux ministères de la santé.  Ceci doit changer, l'épidémie doit être contrée par un large éventail d'interventions et la capacité à les coordonner doit être renforcée, a ajouté la représentante, pour qui les activités de lutte contre le sida devraient être intégrées aux programmes nationaux de lutte contre la pauvreté.


Par ailleurs, Mme Loj a appelé à parler ouvertement du sida et à se battre contre la stigmatisation et la discrimination.  A cet égard, la société civile fait partie intégrante de la réponse nationale à apporter, a-t-elle estimé.  Rappelant que les Etats Membres s'étaient engagés lors de la session extraordinaire de l'Assemblée générale à mobiliser entre 7 et 10 milliards de dollars par an d'ici à 2005 pour lutter contre l'épidémie, elle a jugé qu'il fallait accroître les dépenses de santé et d'éducation pour atteindre l'objectif fixé de renverser la tendance exponentielle de l'épidémie en 2015.  Le manque de fonds n'est pas le seul obstacle, a-t-elle observé: nous en sommes au point où il faut reconnaître l'érosion de la capacité humaine à faire face à l'épidémie; le système des Nations Unies doit relever ce défi en renforçant la collaboration entre ses agences, spécialement au plan national et dans le but d'assurer une utilisation la plus efficace possible des ressources.


M. ANDREY KONDAKOV (Fédération de Russie) a estimé que la pandémie du VIH/sida, si elle ne fait pas l'objet d'une lutte collective et concertée dans les années à venir, compromettra les efforts de développement et de réformes des pays les moins avancés et des économies en transition.  Rappelant que la Russie compte actuellement plus de 200 000 personnes atteintes par le VIH/sida, pandémie qui affecte en priorité les femmes en âge de procréer, il a exhorté les États Membres à adopter des mesures de prévention et de soins efficaces.  Le Gouvernement de la Fédération de Russie a mis en place un plan d'action pour la prévention et les soins contre le VIH/sida pour la période 2002-2006 qui met l'accent sur la prévention de la transmission de la mère à l'enfant.  M. Kondakov a salué ensuite la contribution des fonds et agences des Nations Unies dans la lutte et la prévention du sida, notamment l'OMS et l'ONUSIDA, et a rappelé que la Fédération de Russie a contribué en 2002 à hauteur de 1 million de dollars au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, invitant les États Membres à faire de même.  Il a prôné le soutien financier international à la mise en place de programmes de prévention spécifiques pour les toxicomanes, les populations migrantes et les jeunes, et demandé à l'OMS de contribuer à la formation des responsables de programmes de sensibilisation et de prévention.  Il s'est dit en faveur de garanties juridiques pour les personnes atteintes par le virus du sida et pour le respect des règles de confidentialité dans le système médical.  Il est important de privilégier une approche intersectorielle dans la mise en œuvre de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida adoptée en juin 2001 à New York, a-t-il dit, souhaitant une mobilisation énergique de la communauté internationale pour aider le monde en développement à venir à bout de cette pandémie.  


M. ENRIQUE A. MANALO (Philippines) a fait valoir les prévisions selon lesquelles dans les 45 pays les plus touchés par le VIH/sida, 68 millions de personnes mourront de ce fléau entre 2000 et 2020, et rappelé qu'il fallait environ 10 milliards de dollars chaque année pour le combattre.  Il s'agit d'une catastrophe mondiale qui décime les populations, retarde la croissance économique et le développement en réduisant la force de travail au sein de la population et laisse des millions d'enfants privés de soins, d'encadrement et de garanties sur l'avenir.  Les Philippines, a assuré son représentant, appuient les efforts du système des Nations Unies pour son action dans la défense et la promotion de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida, les recommandations qu'il fournit, l'information du public et son soutien à la société civile.  Elles soutiennent aussi la Déclaration et ont offert en septembre dernier 35 millions de dollars pour le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et la malaria, dont 13 seront alloués à la lutte contre le sida.  Au plan régional, a poursuivi le représentant, un groupe de travail sur le sida a été mis en place par l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est (ANASE) qui s'est notamment réuni en juin en Indonésie pour échanger des informations et des expériences.


M. JOSE ALBERTO BRIZ (Guatemala), s'exprimant au nom du Groupe des États d'Amérique centrale et de la République dominicaine, a salué les exemples de l'Ouganda, de la Zambie et du Cambodge qui démontrent clairement que par des programmes de prévention à grande échelle et grâce à une volonté politique claire, on peut parvenir à inverser la courbe frénétique de progression du VIH/sida.  Rappelant que la région des Caraïbes est la deuxième région la plus affectée au monde par le VIH/sida, il s'est également inquiété du fait que, dans certains pays d'Amérique centrale, la prévalence chez les femmes enceintes est supérieure ou égale à 1%.  Il a identifié ensuite certains des facteurs de progression du VIH/sida dans la région d'Amérique centrale et en République dominicaine, notamment la forte mobilité au sein des groupes sociaux les plus vulnérables.  Aussi nos Gouvernements ont-ils pris conscience de la nécessité d'intervenir aux postes frontières et dans les points de transit, a-t-il poursuivi, afin de protéger les travailleurs migrants et les travailleurs du sexe, au premier rang desquels les jeunes filles.  A cet égard, les Gouvernements d'Amérique centrale, du Mexique et des Etats-Unis ont lancé une initiative régionale appelée "migration et sida" pour prévenir et protéger la propagation du sida auprès des populations migrantes et frontalières.  M. Briz a ensuite a mis en avant la nécessité d'associer les ministères, les organisations non gouvernementales, les forces armées, les organisations des droits de l'homme, le secteur privé et les agences de protection sociale dans la mise en œuvre de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida adoptée par les Nations Unies en juin 2001.  Il a ensuite illustré certaines initiatives de coopération régionale dans la mise à disposition de soins, tels que l'AZT, pour les femmes enceintes, dans la mise à disposition de traitements de prévention de la mère à l'enfant ou de traitements antirétroviraux.  Par ailleurs, au-delà des campagnes de sensibilisation des jeunes face aux dangers du sida, les efforts doivent s'intensifier au niveau régional pour développer des traitements génériques, a-t-il dit, insistant aussi sur les aspects sociaux et juridique de la maladie et plaidant pour des mesures de protection accrues des malades.


S’exprimant au nom du Groupe africain, M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a rappelé que la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida de juin 2001 avait mis en lumière les priorités suivantes: prévention, soins, appui et traitement, VIH/sida et droits de l’homme, protection des personnes les plus vulnérables et des enfants orphelins du sida, réduction de l’impact social et économique de la maladie, recherche et développement, VIH/sida dans les régions en conflit, question des ressources et, “last but not least”, le suivi de la mise en œuvre des Engagements, dont le représentant a posé la question de savoir comment contribuer à leur mise en œuvre accélérée.  Avançant quelques pistes de réflexion, le Sénégal a rappelé qu’au plan national, il est essentiel de maintenir, voire renforcer, la dynamique créée depuis l’adoption de la Déclaration en procédant à des évaluations nationales, en mettant en place des mécanismes de suivi et en protégeant les droits des personnes atteintes.  Au plan régional, les organismes compétents sont appelés à faire figurer cette priorité à l’ordre du jour des réunions.  Au plan global enfin, le Groupe africain rappelle que trois recommandations fondamentales ont été formulées lors de la session extraordinaire à l’issue de laquelle avait été adoptée la Déclaration: consacrer une journée entière pendant la session ordinaire de l’Assemblée générale à l’examen du rapport du Secrétaire général sur les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement et un débat sur ce rapport; veiller à ce que les questions liées au VIH/sida soient inscrites à l’ordre du jour de toutes les conférences et réunions pertinentes des Nations Unies; soutenir les initiatives visant à organiser des conférences, séminaires, journées d’études, stages de formation, etc., pour assurer le suivi des questions soulevées dans la Déclaration d’engagement et faire partager l’expérience et l’expertise des chercheurs et personnes désireuses de contribuer à la synergie des actions et efforts communs contre le péril du VIH/sida.  M. Papa Louis Fall a par ailleurs appelé à accroître le montant des fonds consacrés à la lutte contre le VIH/sida, notamment de la part du Fonds mondial créé en 2002.


M. AMRAIYA NAIDU (Fidji), s’exprimant au nom du Forum des îles du Pacifique, s’est félicité du fait que le Cambodge, la Thaïlande, l’Ouganda et la Zambie avaient remporté un certain succès dans leur lutte contre le VIH/sida.  Cependant, le VIH/sida reste “la pire épidémie” et la plus menaçante de l’histoire de l’humanité, a estimé le représentant, rappelant que, dans certaines régions les plus affectées du monde, un quart de la population totale est infecté par le virus.  A ce titre, il a jugé impératif de ralentir le rythme de propagation de la pandémie.


En outre, le représentant a déclaré que le taux d’infection du VIH dans la région du Pacifique, certes très faible, augmentait et que la région restait une zone à risque.  Soulignant le rôle important de la sensibilisation et de l’éducation en matière de prévention, il a évoqué les efforts menés au niveau régional sur la mobilisation de ressources et la prise d’initiatives en ce qui concerne la lutte contre la pandémie.  Les petits Etats insulaires, beaucoup plus vulnérables, ont bénéficié d’une approche spécifiquement régionale a-t-il affirmé, mais tous ces efforts régionaux sont entravés par un déficit en matière de ressources financières et de compétences techniques.  En outre, il a jugé que le Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida pouvait aider à mobiliser les ressources venues du secteur privé notamment.  Ce fonds doit absolument bénéficier de ce montant d’aide de 3 milliards de dollars, si l’on veut pouvoir plus stopper le taux d’infection dans nos petites populations  Rappelant l’objectif de réduire la prévalence du VIH/sida parmi les jeunes gens âgés de 15 à 24 ans de 25% d’ici à 2010, le représentant a appelé tous les acteurs –système des Nations Unies, ONG, société civile et secteur privé- à se mobiliser pour lutter contre la pandémie.


M. GEORGE TALBOT (Guyana) a rappelé que les Caraïbes sont la deuxième région la plus touchée par le VIH/sida, qui affecte aussi le Guyana, regrettant par ailleurs les résultats mitigés des efforts déployés depuis la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au VIH/sida en juin 2001.  Il a exhorté les États Membres à accroître leurs efforts pour faire en sorte que la pandémie du VIH/sida, qui touche principalement la génération de 15 à 49 ans, ne continue pas de menacer les capacités productives des pays en développement.  Au Guyana, la lutte contre le VIH/sida est intégrée dans les stratégies d'éradication de la pauvreté et, en 2002, les ressources allouées à ce domaine ont été augmentées de 100% dans notre budget national comparé à 2001.  Notre gouvernement a mis en place un programme d'éducation destiné à la jeunesse, conjointement avec les agences spécialisées des Nations Unies, et la stratégie de prévention intègre également des mesures de lutte contre la transmission mère-enfant grâce à des tests gratuits ou à la mise à disposition de substituts lactés.  Des traitements antirétroviraux sont mis à la disposition de tous les agents de services médicaux, a-t-il dit, et nous avons commencé à produire des traitements antirétroviraux génériques dans le pays.  Par ailleurs, nous avons pris des mesures pour venir en aide aux orphelins du sida et les prendre en charge ainsi que pour assurer une protection sociale des malades, a-t-il expliqué.  Le représentant a ensuite mis en avant les initiatives menées au sein du CARICOM pour prendre en charge à moindre coût les traitements de tri-thérapie qui sont toutefois encore très coûteux, a-t-il dit, dans la mesure ou leur coût mensuel est de 1 200 dollars.  Il a mis en garde contre la menace que pose le VIH/sida pour les pays en développement dans le cas où les contributions au Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme ne permettraient pas de couvrir les efforts des gouvernements et de la société civile pour assurer la prévention et la protection contre le virus, mais aussi le traitement antirétroviral. 


M. HAROLD ACEMAH (Ouganda) a rappelé que son gouvernement avait obtenu des succès importants dans la lutte contre le VIH/sida, mais que plus d’un million d’Ougandais étaient infectés par le virus, qu’un autre million en était mort, et que la plupart de la population en âge de procréer avait été infectée.  Le représentant a par ailleurs souligné que des Ougandais vivant avec la pandémie menaient de nombreuses campagnes de sensibilisation et coopéraient avec d’autres régions du monde pour échanger leurs expériences, espérant que cela aboutirait à une campagne mondiale de sensibilisation.  Soulignant que le VIH/sida était un problème multidimensionnel qui nécessitait des démarches multisectorielles, il a rappelé qu’autrefois, face au virus, la peur, la panique et le déni prévalaient en Ouganda.  Désormais, l’acceptation de la maladie devient plus générale grâce aux campagnes de sensibilisation et d’éducation menées par le Gouvernement, notamment dans les écoles: le niveau de sensibilisation dans le pays était désormais de 99,7% et le niveau de connaissance de 78%.  Le représentant a également souligné que son Gouvernement avait mis l’accent sur la coopération avec le secteur privé et la société civile, mais avait besoin de davantage de crédits pour intensifier la riposte.  Le Ministère de la santé ougandais s’occupe de la mise à disposition d’antirétroviraux pour éviter la transmission mère-enfant, mais nous avons encore besoin des efforts des entreprises pharmaceutiques ainsi que de l’assistance d’organismes comme l’ONUSIDA, l’UNICEF, la FAO et l’UNHCR, a-t-il déclaré, jugeant qu’il fallait œuvrer collectivement pour la création d’un vaccin et pour atteindre le niveau zéro de prévalence.


M. U KYAW TINT SWE (Myanmar) a énoncé les priorités à mettre en œuvre pour lutter efficacement contre le VIH/sida, qui sont pour son gouvernement les suivantes: une direction nationale et une collaboration au niveau régional; une prévention par la création d’une prise de conscience, notamment grâce à des programmes d’information et de sensibilisation en direction des enfants et des adolescents; un rôle actif des organisations non gouvernementales; une prévention spécifique sur la transmission du VIH/sida de la mère à l’enfant; enfin une estimation précise du nombre de personnes infectées, qui, au Myanmar, a permis de mettre en évidence le fait que l’épidémie se concentrait surtout dans les groupes à haut risque.


M. JOHN DAVISON (Etats-Unis) a estimé que le Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, auquel les Etats-Unis sont les principaux contributeurs, représentait une nouvelle manière de gérer la situation, ajoutant qu’il fournirait bientôt des ressources à plusieurs pays qui font face à ces grandes maladies.  Le représentant a par ailleurs rappelé que les Etats-Unis étaient le bailleur de fonds le plus important au monde pour la lutte contre le VIH/sida, avec 44% de l’assistance bilatérale selon les estimations d’ONUSIDA, et le leader dans la recherche sur le développement d’un vaccin.  En outre, il a rappelé que le Président Bush avait annoncé une nouvelle Initiative de 500 millions de dollars pour la prévention de la transmission mère-enfant dans 14 pays d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes, l’objectif étant de soigner un million de femmes et de réduire la PTME de 40% en cinq ans.  En outre, il a fait remarquer que l’administration Bush était la première à avoir nommé un représentant spécial sur la question du sida.


Par ailleurs, le représentant a exhorté les Etats qui ne l’ont pas encore fait à s’efforcer de parvenir aux objectifs définis à la vingt-sixième session extraordinaire sur le VIH/sida.  Estimant que les tabous et la réprobation restaient des obstacles important à l’éradication de l’épidémie, il a jugé que le rôle des familles et des leaders religieux ou communautaires était important pour combattre la discrimination et la marginalisation.  Enfin, le représentant a jugé impératif de promouvoir les partenariats publique-privé pour combattre efficacement la pandémie.


M. KAZUYA SHIMMURA (Japon) a noté les signes inquiétants montrant que l'épidémie continuait à se propager, notamment dans la région Asie qui est confrontée à une expansion rapide du taux de séro-prévalence.  Compte tenu de l'immensité de sa population, même une faible prévalence en Asie signifie un nombre élevé de personnes infectées et affectées par le sida.  Par conséquent, il faut renforcer nos efforts pour arrêter et renverser l'extension de l'épidémie dans la région au plus vite.  Un certain nombre de pratiques se sont avérées efficaces, a-t-il remarqué, comme celles utilisée en Thaïlande: mesures de prévention ciblant les populations les plus vulnérables, programmes éducatifs pour les jeunes et soutien aux activités des ONG. 


Dans ce contexte, a expliqué le représentant, le Japon a annoncé l'an passé la création d'un réseau d'information Japon-ANASE pour le contrôle des maladies infectieuses afin de soutenir le développement des ressources humaines dans le domaine de la lutte contre le sida.  En outre, le Japon avait lancé, lors du sommet du G8 à Kyushu-Okinawa en 2000, "l'Initiative d'Okinawa sur les maladies infectieuses", soit un programme de 3 milliards de dollars pour soutenir la lutte contre le sida et autres maladies infectieuses dans les pays en développement.  Enfin, a-t-il rappelé, le Japon a offert 200 millions de dollars de contributions au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.


M. CHUCHAI KASEMSARN (Thaïlande) a rappelé que seule une approche globale et concertée prenant en compte les divers aspects de l’épidémie pouvait la faire reculer, ce à quoi s’est employé son gouvernement en lançant des plans nationaux pour la prévention et l’éradication du VIH/sida.  Il a souligné les efforts faits en direction d’une coordination aux niveaux national, régional, départemental et communautaire, par les agences du gouvernement, les organisations non gouvernementales, au nombre desquelles celles des personnes vivant avec le VIH/sida, et le secteur privé, sous les auspices du Comité national pour la prévention et l’éradication du VIH/sida.  Son gouvernement a mis l’accent sur la prévention comme principale réponse à l’épidémie, aussi bien vers les personnes en âge d’avoir des relations sexuelles, que vers les populations à risque et les femmes enceintes. 


Concernant les soins et traitements, la Thaïlande continue de promouvoir un meilleur accès aux traitements.  Il est question d’intégrer en 2004 le traitement antirétroviral à la couverture de santé universelle, qui couvre déjà le traitement de maladies opportunes telles que la tuberculose et la pneumonie.  Par ailleurs, la Thaïlande continue de promouvoir la formation des professionnels de santé et le respect des droits des personnes atteintes par le VIH/sida.  M. Kasemsarn a souligné enfin le lien qui existe entre la pandémie et le développement économique et social, affirmant que seule une coopération à tous les niveaux pourrait la faire reculer.


M. ZINA ANDRIANARIVELO-RAZAFY (Madagascar) a rappelé que, chaque jour, près de 14 000 enfants sont infectés par le sida tandis que 1,2% des personnes âgées de 15 à 49 ans vivant avec le sida.  Face à l'ampleur de la pandémie du VIH/sida, à laquelle l'Afrique et le monde ont déjà payé un lourd tribut, les efforts déployés jusqu'à présent s'avèrent insuffisants, a-t-il jugé, car malgré les stratégies nationales élaborées dans les différents pays, le manque de ressources et de moyens techniques compromet l'application des mesures préconisées, notamment dans la Déclaration d'engagement adoptée en juin 2001.  De nombreux facteurs doivent être pris en considération pour que la lutte contre le sida soit rendue efficace, a-t-il souligné, mettant en avant notamment la nécessité de disposer d'un système de collecte de données plus organisé permettant de classifier les données par catégorie de causes de contamination et identifier ainsi les moyens de prévention à déployer.  Le représentant a ensuite proposé de développer de nouvelles approches visant à combattre la réprobation, la discrimination et l'exclusion des personnes vivant avec le sida afin de réduire leur vulnérabilité.  Ces personnes peuvent jouer un rôle essentiel dans la lutte contre le sida en matière d'information et de sensibilisation, a-t-il ajouté, jugeant par ailleurs urgentes certaines mesures dans le domaine de la lutte contre l'abus des drogues par les jeunes et pour l'application effective des instruments internationaux relatifs aux droits de l'enfant, en vue de les protéger contre l'exploitation sexuelle, la pédophilie ou les viols. 


Assurant que Madagascar ne ménagerait aucun effort pour honorer, dans la mesure de ses moyens, sa part de contribution au titre du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, le représentant a invité les donateurs et les bailleurs de fonds à augmenter leurs contributions pour atteindre les 10 milliards de dollars.  Il a également plaidé pour une annulation de la dette des pays pauvres les plus endettés afin qu'ils puissent consacrer leurs ressources à la lutte contre le VIH/sida, jugeant regrettable que seulement 60 000 personnes bénéficient des traitements antirétroviraux en Afrique et en Asie.  Il a recommandé l'intensification des négociations avec les compagnies pharmaceutiques privées pour que les traitements soient plus accessibles aux malades se trouvant dans les pays à faible revenu.  S'agissant de Madagascar, il a précisé que le Gouvernement est disposé à mettre en place un système d'information plus fiable, à déterminer des mécanismes de financement de la lutte contre le sida au niveau local en associant les bénéficiaires dans la gestion des fonds, notamment grâce à la décentralisation des programmes de lutte contre la pandémie.


M. DJAUHARI ORATMANGUN (Indonésie) a rappelé que selon le rapport publié par l’ONUSIDA en juillet 2002, 40 millions de personnes sont infectées dans le monde et 25 millions sont déjà mortes.  L'une des régions qui expérimentent la plus forte croissance du taux d'infection est l'Asie, a-t-il également noté: or, si l'on permet que les taux d'infection de l'Asie atteignent ceux de l'Afrique subsaharienne, le nombre d'individus affectés se comptera alors en centaines de millions.  D'autant qu'il est à craindre, si rien n'est fait au niveau mondial pour endiguer la croissance du fléau, que ces statistiques soient en fait optimistes et que le VIH/sida ne pose une réelle menace à l'économie mondiale, à la paix et à la sécurité. 


Sur un plan positif, le représentant a salué l'adoption de la Déclaration d'engagement qui marque, selon lui, un tournant dans la lutte contre la pandémie.  On estime qu'ainsi 63 % des nouvelles infections attendues pourront être évitées.  Se félicitant de l'adoption par la plupart des pays de stratégies nationales de lutte contre le sida, le délégué s'est préoccupé de leur mise en œuvre dans les pays à faible ou bas revenu, estimant qu'elles pâtissaient du manque de ressources et de moyens.  Une réponse efficace mondiale à l'épidémie passe par un engagement politique concret, une coopération sincère et une action concertée entre tous, à tous les niveaux et, intersectorielle, a-t-il insisté.  M. Oratmangun a également souligné que pour lutter efficacement contre le VIH/sida dans les pays en développement, il conviendrait de doubler à six milliards de dollars les dépenses l'an prochain puis à dix milliards en 2005.  Et ceci ne concernerait pas les dépenses nécessaires à engager par ailleurs pour améliorer les structures de santé de base, ce qui suppose une coopération internationale accrue.


Mme CHRISTINE KAPALATA (Tanzanie) a rappelé que les obstacles à la guerre contre la pandémie du VIH/sida étaient l’ignorance, la peur de la stigmatisation et par dessus tout la prévalence de la pauvreté.  Sur ce point, elle a cité le rapport du Secrétaire général qui affirme que le montant des fonds alloués à la lutte contre le VIH/sida ne représente qu’un tiers des moyens requis, et a demandé à la communauté internationale d’augmenter son assistance aux pays aux faibles ressources.  Soulignant à quel point le partenariat était crucial, Mme Kapalata a appuyé l’appel du Secrétaire général à tous les programmes, fonds et agences de l’Organisation, spécialement l’ONUSIDA et ses coparrains, pour accentuer leurs efforts de lutte contre la maladie et transformer les interventions concrètes en projets de large envergure.  La représentante a salué enfin l’existence des organisations non gouvernementales, et affirmé que le partenariat avec la société civile était une priorité de son gouvernement, particulièrement afin de repousser la barrière du silence et du rejet. 


M. THE HON LAURIE BRERETON (Australie) a surtout exprimé son inquiétude face à l'extension de l'épidémie dans la zone Asie-Pacifique, l'Asie menaçant de devenir la région la plus touchée au monde: en 2010, la Chine comptera 10 à 15 millions de cas de sida et l'Inde de 20 à 25 millions, estimation la plus forte parmi tous les pays.  A la fin de la décennie en cours, l'Asie aura éclipsé les 30 à 35 millions de cas prévus en Afrique centrale et australe.  Dans certains pays d'Asie, certaines catégories de populations constituent des poches localisées de sida comme les usagers de drogues par intraveineuses ou les travailleurs du sexe.  Dans le Pacifique, la Papouasie-Nouvelle-Guinée est confrontée à une épidémie comparable à celle que connaissent certains pays d'Afrique.  Et même certaines petites îles éloignées du Pacifique connaissent des cas de sida. 


L'an dernier, a poursuivi le représentant, la session extraordinaire de l'Assemblée générale a constitué une étape décisive et depuis, des nombreux efforts ont été entrepris dont la création du Fonds mondial ou le développement à prix réduits de certains traitements.  Néanmoins, beaucoup reste à faire : le coût des antirétroviraux reste prohibitif pour la plupart des pays très peuplés et à faibles revenus; en outre, des formes résistantes du virus se développent en raison de l'usage aléatoire des thérapies.  Mais le coût des médicaments n'est qu'une partie du coût total des traitements et d'autres entraves significatives sont les installations médicales appropriées, la logistique et les ressources.  Il faut que la lutte contre le sida trouve des leaders, a-t-il poursuivi, en appelant au rôle de leadership des gouvernements, des organisations internationales, du secteur privé et de la société civile. 


Enfin le délégué a rappelé que l'Australie avait accueilli la réunion ministérielle Asie-Pacifique consacrée au VIH/sida en octobre 2001 et qu'elle allait s’assurer que cette réunion soit suivie d'une deuxième, en 2003.


Mme NORMA TAYLOR ROBERTS (Jamaïque) a qualifié la lutte contre le VIH/sida d'urgence mondiale face à une pandémie qui affecte le tissu économique et social et compromet les efforts de développement des pays les plus affectés.  L'impact du VIH/sida sur les couches productives de la population des pays en développement est dévastateur, a-t-elle déploré, indiquant que le renversement de la courbe de progression de la pandémie doit être l’une des priorités dans les objectifs de développement du Millénaire.  Depuis l'adoption, en juin 2001, de la Déclaration d'engagement sur le VIH/sida, a-t-elle poursuivi, la volonté politique de mettre en œuvre ses principales dispositions s'est manifestée dans la plupart des États Membres, s'est félicitée Mme Taylor Roberts, notant que les pays à faible et moyen revenu ont augmenté de 50% les ressources consacrées à la lutte contre le virus du sida en 2002.  Elle s'est inquiétée du manque de financement du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et a souhaité que d'ici à 2005, l'objectif des 10 milliards de dollars annuels soit atteint par les donateurs et les États Membres.  Les progrès continueront d'être lents s'ils continuent d'être compromis par le fardeau de la dette et de la pauvreté qui entrave les efforts déployés pour enrayer la maladie dans les pays en développement, a-t-elle dit, regrettant que seuls 10 à 20% des personnes vulnérables aient accès à l'information dans ces pays, tandis qu'un nombre infiniment faible de mères ont accès aux traitements de prévention de la transmission mère-enfant.  En Amérique latine et dans les Caraïbes, les chiffres concernant l'accès aux traitements antirétroviraux sont encore trop faibles malgré les progrès réalisés ces derniers temps, a-t-elle constaté, insistant sur la nécessité d'assurer un traitement universel grâce à la production de génériques, et soulignant l'urgence à intensifier la recherche pour un vaccin contre le sida.  Elle a souligné que dans la plupart des pays qui ont obtenu des résultats concrets dans la lutte contre le VIH/sida, une volonté politique ferme a été à l'origine des progrès et que ce constat est encourageant pour la Jamaïque.  Ainsi, a-t-elle mis en avant, le programme de lutte contre le VIH/sida 2001-2006 qui entend promouvoir les droits humains de ceux qui vivent avec le sida, assurer le plaidoyer, la prévention, le traitement et le soutien des malades.  Un groupe de travail interministériel a été mis en place pour assurer un effort intégré entre ministères dans la prise en charge de cette priorité.  Il faut par ailleurs accélérer et renforcer l'accès aux médicaments antirétroviraux et aux traitements de prévention de la transmission mère-enfant, a-t-elle dit, prônant également le renforcement du cadre juridique pour mieux lutter contre la discrimination dont font l'objet les malades du sida, à l'instar de ce que fait la Jamaïque. 


M. LUIZ TUPY CALDAS DE MOURA (Brésil) a déploré que le Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose n’ait été doté que de 2 milliards de dollars alors que les ressources nécessaires pour qu’il puisse jouer pleinement son rôle avaient été estimées à 10 milliards de dollars annuels.  S'agissant de l'accès aux médicaments, le représentant, qui a salué les initiatives de certaines entreprises privées de baisser leur coût ainsi que le développement des médicaments génériques, s'est cependant inquiété du manque d'accès aux soins continuel dans les pays en développement.  Seules 250 000 personnes sur six millions sont sous traitements antirétroviraux dans les pays en développement, s'est-il alarmé.


Par ailleurs, le représentant a mis l'accent sur les politiques de prévention mises en place au Brésil, parmi lesquelles l'accès aux préservatifs, des cours sur le virus dans les écoles, des programmes destinés à réduire la transmission mère-enfant et le développement de stratégies concernant les groupes les plus vulnérables et les groupes à très haut risque.  Il a également souligné que le Brésil permettait un accès gratuit et universel aux soins, notamment aux antirétroviraux et que près de 120 000 personnes étaient à ce jour sous traitement antirétroviral dans le pays.  Le taux de mortalité a baissé de 50% et les hospitalisations ont augmenté de 75%, les maladies opportunistes ont été considérablement réduites, évitant près de 360 000 hospitalisations ces cinq dernières années soit 1,1 milliard de dollars d'économie.  En outre, cette politique de traitement a eu des effets sur la prévention, a souligné le représentant.  Le Brésil produit plus de 8 versions génériques de médicaments antirétroviraux à des prix plus bas et la compétition entre les différentes entreprises a permis de faire baisser leur prix de plus de 70%, s'est également félicité le représentant.  Enfin, il a fait valoir l'importance de la coopération régionale ainsi qu'avec les pays en développement pour mener à bien ce combat contre le virus.


Mme JEANETTE NDHLOVU (Afrique du Sud) a d’abord évoqué les progrès réalisés dans son pays dans la lutte contre la pandémie en expliquant que le Plan national comprenait quatre volets pour lesquels le Gouvernement avait consacré 1 milliard de rands pour la période 2001-2005: prévention, traitements et soins, recherche et droits de l’homme, surveillance.  Les industries sud-africaines ont également mis en place des programmes de création d’emploi et des stratégies de prévention, ainsi qu’un programme qui permet un transfert de risques de l’employeur vers l’assureur.  La représentante a ensuite pris note du rapport du Secrétaire général et apporté son soutien à ses recommandations appelant la communauté internationale à accroître son assistance aux pays manquant de ressources suffisantes pour faire face à la pandémie.  Partageant le point de vue selon lequel le vaccin contre le sida doit demeurer la priorité absolue des programmes de recherche, la déléguée a indiqué que le premier protocole de ce type débuterait l’an prochain en Afrique du Sud, dès février, si se présentait un nombre suffisant de volontaires prêts à le tester.  Ce protocole est organisé par le Conseil de la recherche médicale d’Afrique du Sud avec le soutien de l’Université américaine John Hopkins et d’autres, a-t-elle souligné. 


Mme Ndhlovu a également partagé la remarque du Secrétaire général sur la nécessité de renforcer les capacités de nombreux pays à faire face à la pandémie: l’Afrique du Sud est confrontée à un nombre élevé de personnes séropositives et affectées par le sida et nécessite de vastes ressources, particulièrement humaines et financières, a-t-elle souligné. 


Comme de nombreux pays d’Afrique, nous luttons avec des moyens insuffisants, en particulier dans notre secteur de santé et dans nos communautés, a-t-elle expliqué, en faisant valoir l’intérêt de former des agents de santé capables de promouvoir la prévention et des soins à domicile pour les patients, malades du sida. Enfin, la représentante sud-africaine s’est inquiétée de ce que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, qui devait être doté de plus de dix milliards de dollars annuellement, n’en ait recueilli à ce jour que deux.


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