L’ASSEMBLEE GENERALE MET UN TERME AUX ACTIVITES DU COMITE AD HOC CHARGE DE L’EXAMEN ET DE L’EVALUATION FINALS DE L’APPLICATION DU NADAF
Communiqué de presse AG/1354 |
Assemblée générale
43e séance plénière – matin
L’ASSEMBLEE GENERALE MET UN TERME AUX ACTIVITES DU COMITE AD HOC CHARGE DE L’EXAMEN ET DE L’EVALUATION FINALS DE L’APPLICATION DU NADAF
L’Assemblée prie le Secrétaire général de formuler des propositions pour
mettre en place une structure de suivi du NEPAD dans le budget-programme 2004-2005
Sur proposition du Comité ad hoc plénier chargé de l’examen et de l’évaluation finals de l’application du Nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 90 (NADAF), l’Assemblée générale a décidé ce matin de mettre un terme aux activités du Comité ad hoc, se déclarant par ailleurs déçue des progrès limités obtenus dans la réalisation des objectifs du NADAF. Aux termes de la résolution présentée par l’Afrique du Sud et adoptée sans vote*, l’Assemblée générale demande instamment à la communauté internationale et au système des Nations Unies d’organiser leur appui aux pays africains conformément aux principes, objectifs et priorités du nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et encourage vivement le secteur privé et la société civile à s’engager dans sa mise en œuvre. Soulignant en outre la nécessité de doter le Secrétariat de l’ONU, à New York, d’une structure de niveau approprié pour examiner et rendre compte de l’appui du système des Nations Unies et de la communauté internationale au NEPAD, l’Assemblée prie le Secrétaire général de formuler des propositions pour l’organisation d’une telle structure dans son projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2004-2005.
Se félicitant également de la volonté des pays africains d’intégrer les priorités du NEPAD dans leurs cadres de planification et de développement national, l’Assemblée générale demande instamment aux pays développés de prendre des mesures concrètes pour se rapprocher de l’objectif de 0,7% de leur PNB consacré à l’aide publique au développement (APD). Elle souligne par ailleurs que le problème de l’endettement extérieur des pays pauvres africains doit faire l’objet d’une solution durable et, compte tenu du rôle moteur du commerce international dans le développement économique de l’Afrique, demande un meilleur accès des exportations africaines aux marchés développés. L’Assemblée plaide également pour des mesures d’encouragement et de soutien à l’investissement privé en Afrique et souligne que les pays africains doivent être soutenus dans leurs efforts visant à se doter des capacités humaines et institutionnelles indispensables à la mise en œuvre du NEPAD. A ce titre, souligne la résolution, les pays développés doivent affecter des ressources financières, techniques aux priorités définies dans le nouveau Partenariat.
L’Assemblée générale a ensuite adopté sans vote une résolution relative à la culture de paix, intitulée « Décennie internationale de la promotion d'une culture de la non-violence et de la paix au profit des enfants du monde, 2001-2010 »**, présentée au nom de ses coauteurs par le représentant du Bangladesh. Cette résolution invite les Etats Membres à continuer de mettre davantage l'accent sur les activités visant à promouvoir une culture de paix et de non-violence et à en élargir la portée aux échelons national, régional et international. L’Assemblée engage par ailleurs la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, à poursuivre et intensifier les efforts qu'elle déploie pour servir les objectifs de la Décennie, et les médias à participer à l’éducation en faveur d’une culture de non-violence et de paix. A cette fin, elle encourage les médias à se concentrer en particulier sur les enfants et les jeunes, notamment au moyen de l’élargissement prévu du réseau d’information relatif à la culture de paix qui deviendrait un réseau mondial de sites Internet multilingues. Sur le même sujet, l’Assemblée générale a reporté à une date ultérieure l’examen du projet de résolution intitulé « Compréhension, harmonie et coopération religieuses et culturelles »***.
En début de séance, l'Assemblée générale a élu par acclamation dix-neuf membres du Comité du programme et de la coordination, dont les candidatures**** lui ont été soumises par le Conseil économique et social, et dont le mandat de trois ans prend effet à compter du 1er janvier 2003. Les Etats suivants siègeront à compter de cette date au Comité: Afrique du Sud, Bénin, Gabon et République centrafricaine pour les Etats d'Afrique; Inde, Indonésie, République islamique d'Iran et Pakistan pour les Etats d'Asie; Arménie, République de Moldova et Ukraine pour les Etats d'Europe centrale et orientale; Argentine, Brésil, Cuba et Nicaragua pour les Etats d'Amérique latine et des Caraïbes; Allemagne, Monaco, Royaume-Uni et Suisse pour les Etats d'Europe occidentale et autres États. Un cinquième siège reste à pourvoir au titre du Groupe des États d’Europe occidentale et autres États et le Conseil économique et social devra à ce titre soumettre une candidature supplémentaire à l'Assemblée générale.
Au cours de cette séance, le représentant du Guyana a présenté le projet de résolution relatif au rôle des Nations Unies dans la promotion d’un Nouvel Ordre humain international***** dont l’adoption a été renvoyée à une date ultérieure. L’Assemblée a par ailleurs pris note du rapport du Secrétaire général intitulé Décennie 2001-2010: Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique******, et entamé son débat relatif aux technologies de l’information et des communications au service du développement*******.
Les représentants des pays suivants se sont exprimés aujourd’hui: El Salvador, Fédération de Russie, Bangladesh, Chypre, Egypte, Pakistan, Sénégal, Afrique du Sud, Togo, Guyana, Cuba, Malaisie, Mexique et Brésil. L’Observateur de l’Ordre souverain de Malte a également pris la parole et les représentants d’Israël et de l’Egypte ont exercé leur droit de réponse.
L’Assemblée générale poursuivra l’examen du point relatif aux technologies de l’information et des communications au service du développement vendredi 7 novembre, à 10 heures.
* Le projet de résolution est contenu dans la Note du Secrétaire général publiée sous la cote A/57/468/Add.1.
** Le projet de résolution est publié sous la cote A/57/L/9/Rev.1.
*** Le projet de résolution est publié sous la cote A/57/L.12.
**** Les candidatures sont publiées dans la Note du Secrétaire général parue sous la cote A/57/428 et Additif 1.
***** Le projet de résolution a été publié sous la cote A/57/L.10.
****** Le rapport du Secrétaire général a été publié sous la cote A/57/123.
******* Au titre de ce point, l’Assemblée est saisie d’un résumé établi par le Président de la 56ème session publié sous la cote A/57/280.
CULTURE DE PAIX
Décennie internationale de la promotion d’une culture de la non-violence et de paix au profit des enfants du monde (A/57/186 et Add.1)
Le rapport du Secrétaire général se compose de trois grandes parties, portant respectivement sur l’application du Programme d’action en faveur d’une culture de paix au profit des enfants du monde, le rôle de la société civile et le dispositif d’information et de mise en réseau. La section consacrée à l’application du Programme d’action détaille quelques exemples d’activités menées essentiellement par l’UNESCO, avec la participation d’autres organismes de l’ONU, de gouvernements et de représentants de la société civile. Ces activités sont regroupées en huit sections correspondant aux huit domaines d’activités du Programme d’action, qui sont: favoriser une culture de paix au moyen de l’éducation; promouvoir un développement économique et social durable; promouvoir le respect de tous les droits fondamentaux; assurer l’égalité entre hommes et femmes, encourager la participation à la démocratie; faire progresser la compréhension, la tolérance et la solidarité; encourager la communication participative et la libre circulation de l’information et des connaissances; promouvoir la paix et la sécurité internationales.
A propos du rôle de la société civile, le rapport précise que, invitée à poursuivre et intensifier ses efforts pour réaliser les objectifs de la Décennie internationale de la promotion d’une culture de non-violence et de paix au profit des enfants du monde, la conférence internationale des ONG a adopté une résolution qui comprend des propositions d’action à l’intention de ses participants. Pour l’appliquer, le comité de liaison de l’UNESCO avec les ONG a créé un groupe spécial et élaboré un projet conjoint intitulé “Patrimoine culturel pour une culture de paix”.
Le rapport souligne enfin que le dispositif de communication et de mise en réseau créé par l’UNESCO pendant l’Année internationale de la culture de paix a été maintenu et sera mis à disposition des militants concernés tout au long de la Décennie.
Les Etats Membres sont invités par le rapport à élargir encore les activités qu’ils mènent aux niveaux national, régional et international en vue de promouvoir une culture de paix et de non-violence et à fournir des informations sur ces activités à l’UNESCO par l’intermédiaire de leurs coordonateurs pour la Décennie. En ce qui concerne l’enseignement scolaire et non scolaire d’une culture de paix, notamment par le canal des médias, les institutions spécialisées, fonds et programmes des Nations Unies, en particulier l’UNESCO et l’UNICEF, devraient élaborer ensemble une stratégie commune.
Le rapport invite également la société civile et, en particulier les organisations non gouvernementales dotées du statut consultatif auprès du Conseil économique et social, à adopter un programme d’activité distinct analogue à celui des ONG dotées du statut consultatif auprès de l’UNESCO qui ont adopté un plan d’action pour la Décennie, et invité leurs membres à lui donner suite par le truchement de leurs antennes nationales et locales.
Le rapport enjoint l’UNESCO non seulement à maintenir en place mais aussi à développer son dispositif d’information et de mise en réseau en fournissant des informations mises à jour sur les moyens de promouvoir le mouvement mondial en faveur d’une culture de paix. De même le rapport invite les militants locaux, nationaux et internationaux à fournir des informations sur leurs activités et à les mettre à jour aux fins de l’établissement du rapport que le Secrétaire général présentera en 2005.
Projet de résolution(A/57/L/9/Rev.1)
Aux termes de cette résolution, l'Assemblée générale invite les Etats Membres à continuer de mettre davantage l'accent sur les activités visant à promouvoir une culture de paix et de non-violence et à en élargir la portée aux échelons national, régional et international. Elle engage par ailleurs la société civile, y compris les organisations non gouvernementales, à poursuivre et intensifier les efforts qu'elle déploie pour servir les objectifs de la Décennie. L’Assemblée engage également les médias à participer à l’éducation en faveur d’une culture de non-violence et de paix, en particulier en ce qui concerne les enfants et les jeunes, notamment au moyen de l’élargissement prévu du réseau d’information relatif à la culture de paix qui deviendrait un réseau mondial de sites Internet multilingues.
L'Assemblée générale invite également les États Membres à célébrer chaque année, le 21 septembre, la Journée internationale de la paix comme une Journée mondiale de cessez-le-feu et de non-violence. Elle souligne l’importance des séances plénières sur la question qui sont prévues à sa soixantième-session et auxquelles elle encourage la participation à un niveau élevé.
Déclarations
S’exprimant au nom des pays d’Amérique centrale et de la République dominicaine, M. VICTOR MANUEL LAGOS PIZZATI (El Salvador), a mis en garde contre l’impact du terrorisme international sur les mécanismes multilatéraux de protection et de promotion d’une culture de paix. Il faut résoudre et prévenir les conflits, a dit le représentant, souhaitant que la volonté de dialogue, de compréhension et de tolérance se manifeste à tous les échelons, individuel et collectif. Il est important de noter que le désir de paix est une aspiration universelle, a–t-il poursuivi, et est de nature multidimensionnelle.
Mme IRINA KHAKAMADA (Fédération de Russie) a prévenu que son intervention serait sans doute brutale, car, ayant participé aux négociations avec les preneurs d’otages tchétchènes, elle dit avoir directement affronté la question du terrorisme. A l’issue des événements du 11 septembre, il est apparu évident que les politiques de lutte contre le terrorisme sont devenues elles-mêmes une menace pour le monde dans lequel nous vivons. Dès lors, la question se pose de savoir si la guerre contre le terrorisme est compatible avec la culture de paix. Personne ne dira qu’il ne faut pas prendre de mesures coercitives à l’encontre des terroristes et des structures qui les financent. Mais il faut établir une
distinction radicale entre les Etats et les terroristes, afin de bloquer un appui idéologique. Le terrorisme ne saurait être associé à aucun Etat, nationalité ou religion, et les terroristes eux-mêmes doivent êtres considérés comme des parias. Une réforme immédiate et radicale des Nations Unies est nécessaire plutôt que de discourir sur le conflit des civilisations. Ce qu’il faut, c’est un élargissement du Conseil de sécurité, auquel il faudrait conférer des pouvoirs extraordinaires pour contrer l’extrémisme international. En outre, dès aujourd’hui, la communauté internationale doit familiariser la nouvelle génération à une autre façon de penser la politique.
M. IFTEKHAR AHMED CHOWDHURY (Bangladesh) a présenté le projet de résolution révisé sur la Décennie internationale de promotion d'une culture de la non-violence et de paix au profit des enfants du monde (A/57/L.9.Rév.1), en appelant l'Assemblée générale à adopter le texte par consensus, de façon à refléter la volonté du monde.
M. CONSTANTINE MOUSHOUTAS (Chypre) a rappelé que le dialogue entre les civilisations vise à promouvoir la tolérance et à contribuer à la diversité. De façon paradoxale, nous assistons à des divisions, à des mouvements séparatistes violents et les réalisations de la science n'ont pas apporté la paix: le savoir n'a pas apporté les résultats escomptés, a-t-il constaté. Nous avons essayé d'inverser le recours à la force et de choisir le dialogue, mais nous n'avons rencontré qu'un succès limité, a-t-il poursuivi. C'est qu'il n'y a pas de paix sans justice, a estimé le représentant: la paix ne peut prospérer dans un Etat s'il n'y existe pas la justice économique, politique et sociale. Nous devons à nos enfants d'aspirer à un monde juste et tolérant, a-t-il conclu.
M. AMR ABOUL ATTA (Egypte) a souligné que la société civile devait participer activement à l’établissement d’une culture de paix. Nous devons établir une définition de la paix, afin qu’elle soit juste et ininterrompue, a-t-il affirmé, soulignant que le Moyen-Orient avait besoin de la propagation d’une culture de paix pour mettre un terme au cycle de la violence. Il a appelé les Etats Membres à ne pas oublier que le peuple palestinien était un peuple occupé, qui souffre chaque jour de la violence israélienne, et s’est dit particulièrement préoccupé par le fait que cette violence empêchait les enfants palestiniens d’accéder à l’éducation. En outre, il s’est dit préoccupé par la discrimination dans la définition juridique des enfants palestiniens, considérés comme adultes dès 16 ans, par rapport aux enfants israéliens, considérés comme adultes à 18 ans. Soulignant les violences subies par les enfants palestiniens, il a appelé la communauté internationale à promouvoir une culture de paix pour mettre un terme à la culture de violence et a rappelé que le respect de la diversité des cultures était une façon d’amener la paix et la sécurité dans un pays. En outre, il s’est inquiété du fait que l’on utilise la religion comme moyen de discrimination, empêchant ainsi la propagation de la culture de paix.
Le représentant, M. ISHTIAQ HUSSAIN ANDRABI (Pakistan) a affirmé qu’à la suite des évènements du 11 septembre, l’union de la communauté internationale dans son combat contre le terrorisme n’avait pas empêché de dresser les religions contre les religions, les cultures contres les cultures, les civilisations contre les civilisations, certains pays ayant eu selon lui intérêt à appliquer les théories de Samuel Huntington sur le choc des civilisations. Affirmant que de telles vues étaient contraires à la mise en œuvre d’une culture de paix, le représentant s’est dit convaincu que la religion pouvait jouer un rôle dans la réconciliation des différences, malgré le fait que beaucoup d’actes de violence étaient commis en son nom. Citant le Coran à l’appui de sa déclaration, il a affirmé que la compréhension mutuelle entre les peuples était le liminaire fondamental à une culture de paix. Rappelant que le programme des Nations Unies en ce domaine avait défini une stratégie tant aux niveaux national qu’international, le représentant a annoncé qu’il comptait proposer dans les prochains jours un projet de résolution contenant une déclaration sur le dialogue des cultures, l’harmonie et la compréhension.
M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a estimé que l’action de la promotion de la paix ne devait pas se cantonner aux pays en conflit, mais qu’il fallait partout fertiliser la paix entre les individus et entre les groupes de nations. Il a insisté sur l’importance du respect du plein exercice du droit des peuples à l’autodétermination, notamment ceux sous domination étrangère. Il a soutenu la proposition du Secrétaire général visant à proclamer le 21 septembre Journée mondiale du cessez-le-feu et de la non-violence et a encouragé l’UNICEF et l’UNESCO à poursuivre leur coopération dans la poursuite des objectifs de la Décennie. Mondialisation ne doit pas rimer avec uniformisation, a-t-il souligné, appelant la communauté internationale à favoriser l’éclosion et la complémentarité des cultures et les échanges entre les peuples. En outre, il a encouragé le système des Nations Unies à développer son système d’information pour diffuser le message sur les moyens de mise en œuvre d’une culture de paix et a jugé essentiel d’associer les médias et les ONG à la diffusion de cette Déclaration, auprès des enfants notamment. Enfin, il a mis en garde contre le risque de voir la culture se transformer en simple produit de marché.
M. JOSE ANTONIO LINATI-BOSCH, Observateur permanent de l'Ordre militaire souverain de Malte, a estimé qu'une culture internationale de paix doit axer ses efforts sur la tolérance et le respect des droits de l'homme, le respect de la vie et la cessation de toute violence. Il faut apporter une attention spéciale à tous ces points dans l'éducation, a-t-il poursuivi. Une culture de paix fait également partie d'un cadre global qui associe le développement humain au développement économique et social. Tolérance, justice et solidarité sont des valeurs qui impliquent le rejet de toute violence. Il a souligné la nécessité de respecter couloirs de paix, journées de cessez-le-feu qui permettent d'apporter soins et vaccinations. Sans de tels efforts, la paix risque d'être un objectif difficile à atteindre. Guerre, maladie, faim et mort restent les quatre cavaliers de l'Apocalypse qui continuent de menacer l'humanité, aussi faut-il passer de la parole aux actes, a plaidé l'Observateur.
Droits de réponse
Le représentant d’Israël a estimé que l'Egypte restait un pionnier en matière de paix: depuis la signature du traité de paix entre les deux pays, ils ont tout deux essayé d'aller plus loin et font sans cesse des efforts pour améliorer la situation. Aussi a-t-il déploré que le représentant égyptien ait lancé une attaque contre Israël à l'occasion de la discussion. Elle va à l'encontre du projet de résolution dont l'Assemblée est saisie ce jour, a-t-il estimé. Il a regretté que le représentant égyptien n'ait pas mentionné la façon dont les enfants sont exploités par les Palestiniens, la violence dispensée par l'éducation en Palestine, ni les effets destructeurs du terrorisme palestinien: environ 900 enfants israéliens ont été blessés dans les attaques, sans parler du nombre des tués. Cette déclaration ne dit pas que la plus grande menace pesant contre les enfants palestiniens est le terrorisme lui-même.
Le représentant de l’Egypte, répondant à son tour au représentant israélien, a rappelé que son pays avait été en effet le premier à tendre la main à Israël mais que la violence entraînant la violence, Israël doit se retirer des territoires palestiniens. L'Egypte condamne toutes les formes de violences, a-t-il par ailleurs assuré, qu'elles visent les Israéliens ou les Palestiniens.
EXAMEN ET EVALUATION FINALS DE L’APPLICATION DU NOUVEL ORDRE DU JOUR DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE DANS LES ANNEES 90
Note du Secrétaire général transmettant le rapport du Comité ad hoc plénier (A/57/468/ADD.1)
Notant avec satisfaction la contribution apportée par plusieurs gouvernements et organisations intergouvernementales et non gouvernementales aux travaux du Comité ad hoc plénier chargé de l’examen et de l’évaluation finals de l’application du Nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 90, et notant avec satisfaction que le Sommet du G-8 tenu en juin 2002 à Kananaskis (Canada) a consacré une partie de ses délibérations au nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et a adopté le Plan d’action du Groupe des Huit pour l’Afrique, l’Assemblée générale se déclare déçue des progrès limités obtenus dans la réalisation des objectifs du Nouvel Ordre du jour et décide d’y mettre un terme. L’Assemblée générale fait sienne la recommandation du Secrétaire général tendant à ce que le NEPAD soit le cadre de référence dans lequel la communauté internationale, et notamment le système des Nations Unies, devrait concentrer ses efforts pour le développement de l’Afrique.
L’Assemblée générale réaffirme son adhésion à la Déclaration des Nations Unies sur le nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, adoptée le 16 septembre 2002, et demande instamment à la communauté internationale et au système des Nations Unies d’organiser leur appui aux pays africains conformément aux principes, objectifs et priorités du nouveau Partenariat, et encourage vivement l’engagement du secteur privé et de la société civile dans sa mise en œuvre. Elle se félicite en outre de la volonté des pays africains d’intégrer les priorités du NEPAD dans leurs cadres de planification et de développement national, d’en maîtriser et diriger pleinement l’application, et de mobiliser des ressources intérieures à l’appui du nouveau Partenariat.
L’Assemblée générale constate qu’il importe de désigner des organes de coordination nationaux du nouveau Partenariat au sein des structures gouvernementales des pays africains et engage à poursuivre l’intégration des priorités et objectifs du NEPAD dans les programmes des communautés économiques régionales africaines et des autres structures et organisations sous-régionales et régionales ainsi que dans les programmes menés en faveur des pays les moins avancés africains. Elle encourage les efforts qui sont faits pour faire connaître le NEPAD et pour amener tous les protagonistes africains, notamment les gouvernements, le secteur privé, la société civile, les organisations féminines ainsi que les organisations communautaires à mettre en œuvre le NEPAD.
S’agissant de l’action de la communauté internationale, l’Assemblée générale demande instamment aux pays développés qui ne l’ont pas encore fait de prendre des mesures concrètes pour se rapprocher de l’objectif consistant à consacrer 0,7% de leur PNB à l’aide publique au développement (APD) et à consacrer une part importante de cette aide aux pays africains. Elle souligne qu’il faut trouver une solution durable au problème de l’endettement extérieur des pays pauvres africains très endettés, notamment par la radiation de la dette et d’autres mesures, telles que des mécanismes novateurs permettant d’aborder de façon systématique le problème de la dette des pays africains à faible revenu et à revenu intermédiaire, en gardant à l’esprit que l’allègement de la dette extérieure permet de dégager des ressources qui pourraient être utilisées pour mieux mettre en œuvre le nouveau Partenariat. Elle constate le rôle essentiel du commerce international comme moteur du développement économique de l’Afrique, demande un meilleur accès des exportations africaines aux marchés dans l’esprit de la Déclaration ministérielle de Doha et dans le cadre des accords préférentiels, et demande aux pays développés qui ne l’ont pas encore fait de se rapprocher de l’objectif consistant à accorder aux exportations des pays les moins avancés un accès en franchise et hors quota comme l’envisage le Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA pour la Décennie 2001-2010.
L’Assemblée générale demande également aux pays développés d’encourager et de faciliter l’investissement privé en Afrique et d’aider les pays africains à attirer les investissements et à promouvoir des politiques favorables à l’investissement, de faciliter et encourager les transferts de technologies dont ont besoin les pays africains, à des conditions concessionnelles et préférentielles favorables, et d’aider ces pays à se doter des capacités humaines et institutionnelles indispensables à la mise en œuvre du NEPAD. Elle demande en outre aux pays développés d’affecter des ressources financières, techniques et autres aux priorités du nouveau Partenariat, d’étudier les moyens de créer des sources novatrices de financement public et privé pour le développement, et prend note de la proposition d’utiliser l’affectation de droits de tirages spéciaux pour le développement.
L’Assemblée engage le secteur privé et la société civile, en dehors de l’Afrique, à participer et contribuer à la mise en œuvre du NEPAD, notamment par un partenariat efficace entre secteurs public et privé, et engage en outre les organismes des Nations Unies à accroître leur action de plaidoyer et leurs activités d’information à l’appui du développement en Afrique. Elle demande instamment aux organismes des Nations Unies, qui coordonneront leurs activités aux niveaux national, régional et mondial, d’agir de façon cohérente et en collaboration étroite avec les donateurs bilatéraux pour mettre en œuvre le NEPAD et pour répondre aux besoins de chaque pays dans le cadre le plus large possible. Elle les engage instamment à travailler avec l’Union africaine et avec d’autres organisations intergouvernementales, régionales et sous-régionales pour assurer la bonne réalisation des programmes et priorités du nouveau Partenariat, et prie les institutions financières multilatérales de faire en sorte que leur appui à l’Afrique soit compatible avec le NEPAD.
Prenant note de la décision du Secrétaire général de donner à son conseiller chargé de fonctions spéciales en Afrique la responsabilité de coordonner et de guider la rédaction des rapports du Secrétariat relatifs à l’Afrique et de lui transférer les ressources du Bureau du Coordonnateur spécial pour l’Afrique et les PMA, l’Assemblée souligne également la nécessité de doter le Secrétariat des Nations Unies, à New York, d’une structure de niveau approprié qui examine et rende compte de l’appui du système des Nations Unies et de la communauté internationale au NEPAD, et mette en œuvre de façon coordonnée les résultats des conférences ayant trait à l’Afrique. L’Assemblée générale prie le Secrétaire général de formuler des propositions pour l’organisation d’une telle structure dans son projet de budget-programme pour l’exercice biennal 2004-2005, invite le Conseil économique et social à étudier les moyens de contribuer aux objectifs de la présente résolution, et décide, à compter de sa cinquante-huitième session, de regrouper sous une question unique intitulée “nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique: progrès de la mise en œuvre et de l’appui international”, tout ce qui a trait au développement de l’Afrique.
Présentation du projet de résolution (A/57/468/Add.1,par.3)
M. DUMUSANI SHADRACK KUMALO (Afrique du Sud), présentant la résolution, s’est félicité du fait que le nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique constituait une initiative purement africaine. Cette résolution représente un nouveau départ pour la communauté internationale dans son interaction avec l’Afrique, a-t-il estimé. En outre, il a lancé un appel à tous les protagonistes du nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique afin qu’ils continuent à élargir les contributions pour aider à améliorer la vie des plus pauvres. Par ailleurs, le représentant a rappelé les nombreuses initiatives de l’Afrique pour faciliter et accroître la participation du secteur privé au développement de l’Afrique.
DECENNIE 2001-2010: DECENNIE POUR FAIRE RECULER LE PALUDISME DANS LES PAYS EN DEVELOPPEMENT, PARTICULIEREMENT EN AFRIQUE (A/57/123)
Le rapport du Secrétaire général revient sur les actions entreprises au cours de la Décennie 2001-2010 pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique subsaharienne, et sur les progrès accomplis au cours de cette période. Il fait également le point des problèmes que pose le paludisme et des difficultés que les pays où le paludisme est à l’état endémique doivent surmonter dans la lutte contre la maladie. Il décrit les origines de l’initiative “Faire reculer le paludisme” et les quatre principales stratégies formulées pour atteindre l’objectif qui consiste à réduire de moitié le nombre de cas de paludisme dans le monde d’ici à 2010: accès rapide à un traitement efficace, d’autant plus urgent que la résistance aux antipaludiques traditionnels augmente et qu’aucun vaccin n’est à prévoir avant plusieurs années au moins; prévention du paludisme moyennant une lutte contre le vecteur, particulièrement grâce à l’utilisation de moustiquaires traitées à l’insecticide; prévention et gestion du paludisme pendant la grossesse; prévention du paludisme dans les épidémies ou dans les situations d’urgence complexes et réponse efficace en pareil cas.
Le rapport fait le bilan de l’Initiative en axant son analyse sur deux stratégies capitales: l’accès rapide à un traitement efficace et les recours à des moustiquaires traitées à l’insecticide. Il montre également combien le Partenariat pour faire reculer le paludisme a très vite réussi à créer un environnement favorable et à alimenter un mouvement social visant à faire reculer le paludisme, grâce à des activités de sensibilisation, comme la Journée africaine de lutte contre le paludisme, et à des mesures de portées plus générales, telles que des réformes commerciales (limitation et suppression des taxes et droits de
douane sur les moustiquaires traitées à l’insecticide) et une politique de l’environnement (garantie du droit des pays d’utiliser le dichloro-diphényl-tricholoroétane, DDT). Il conclut en présentant les derniers instruments prometteurs en matière de lutte contre le paludisme, à savoir, essentiellement, un traitement préventif intermittent pour les jeunes enfants et des moustiquaires traitées avec des insecticides d’action durable, précise le rapport.
Les progrès mentionnés dans le rapport du Secrétaire général illustrent à la fois la complexité de la lutte contre le paludisme et l’ingéniosité dont peuvent faire preuve les partenaires pour régler le problème. Les données issues des premières enquêtes montrent que les objectifs fixés dans la Déclaration d’Abuja visant à étendre à 60% de la population l’offre de moustiquaires traitées à l’insecticide et les traitements antipaludiques sont loin d’être atteints. Le Partenariat pour faire reculer le paludisme a évalué la tâche qui l’attend et s’organise actuellement afin de mieux aider les pays impaludés à intervenir davantage et efficacement. Le manque de ressources – humaines et financières – demeure le principal obstacle, mais la situation évolue. Il ne faut pas laisser retomber la dynamique qui s’est créée autour de l’Initiative “Faire reculer le paludisme” et il importe de saluer, d’appuyer et de reproduire tous les succès, aussi modestes soient-ils, que chaque pays impaludé remporte.
Dans ses conclusions, le rapport recommande que l’Assemblée générale:
a)invite les Etats Membres à se montre solidaires des pays où le paludisme règne à l’état endémique, en Afrique et ailleurs, dans la lutte qu’ils mènent pour le faire reculer;
b)consolide le but poursuivi par la Déclaration d’Abuja (26 et 27 avril 2001) et encourage les pays où le paludisme règne à l’état endémique à éliminer ou réduire sensiblement les taxes et les droits sur les moustiquaires traitées à l’insecticide, les produits servant à la fabrication des moustiquaires et les insecticides utilisés pour la prévention;
c)fasse campagne en faveur d’un appui durable et renforcé au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, et d’un appui bilatéral renforcé pour lutter contre le paludisme;
d)invite les pays où le paludisme règne à l’état endémique à lutter contre la maladie par tous les moyens à leur disposition, notamment des démarches sectorielles, des subventions, des remises de dette et des stratégies pour la réduction de la pauvreté;
e)invite les organismes des Nations Unies à s’engager de nouveau à faire reculer le paludisme et à réaffirmer l’objectif consistant à réduire de moitié le fardeau du paludisme d’ici à 2010.
Déclarations
M. AMR ABOUL ATTA (Egypte) a déclaré que la lutte contre le paludisme était devenue un enjeu important, en raison des problèmes médicaux autant que socioéconomiques, qui viennent s’ajouter à ceux que pose le VIH/sida le plus souvent dans les mêmes régions. Il a rappelé que 500 millions de cas étaient recensés à travers le monde et que les enfants étaient les premiers touchés. Or, la recherche a établi que le paludisme pouvait être soigné si le diagnostic était posé à temps et l’accès aux médicaments était plus facile. Ceci met en évidence le fait que la lutte contre cette maladie est d’abord un enjeu économique, dont dépend l’avenir d’une génération. L’objectif d’éradication pourra être atteint grâce à une plus grande solidarité envers les pays frappés par l’épidémie, un allègement de la dette, et un accroissement des aides faites par les pays donateurs et les organismes internationaux. Il a encouragé les Etats Membres à s’y employer, tout en demandant à l’Assemblée générale «Combien d’enfants sont morts pendant que nous parlions?» «Tout ce dont nous avons besoin, c’est d’une toute petite partie des dépenses en armement».
M. KODJO MENAN (Togo) a rappelé la vulnérabilité des populations à la maladie et a insisté sur les domaines suivants: la sensibilisation et l'information des populations concernées; la promotion des partenariats entre Nord et Sud; l'amélioration des moyens de lutte et le renforcement des moyens financiers pour mener à bien la lutte contre la maladie. Il a estimé que la journée du 25 avril, consacrée à la lutte contre le paludisme et intitulée "Faire reculer le paludisme" avait permis la réalisation d'un certain nombre d'objectifs mais que, si de telles manifestations ponctuelles sont utiles, la mobilisation et la sensibilisation devraient s'instaurer de façon permanente. La coopération Nord-Sud, notamment, devrait être renforcée et les pays du Sud qui ont réussi à lutter efficacement contre le paludisme devrait faire preuve d'une plus grande solidarité avec ceux où la maladie continue de sévir à l'état endémique.
S'agissant des moyens de lutte, l'un des problèmes est la résistance aux médicaments, a-t-il rappelé: des produits comme la chloroquine ne sont plus efficaces de nos jours, mais il a espéré que le coartem, récemment homologué par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et qui est un dérivé de plantes chinoises, deviendra l'une des solutions de rechange pour l'avenir. Le représentant a cependant craint que peu de ressources financières soient allouées à la lutte contre le paludisme: ainsi, selon les prévisions du Fonds mondial pour la lutte contre le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, seules 17 % des contributions couvriront la lutte contre le paludisme, alors que 61 % des ressources financières vont à la lutte contre le sida et 22 % à la tuberculose. Enfin, en conclusion, M. MENAN a appelé la communauté internationale à faire preuve de davantage de solidarité accrue envers les pays d'Afrique en vue de la réalisation harmonieuse des objectifs de la Décennie pour faire reculer le paludisme.
M. PAPA LOUIS FALL (Sénégal) a rappelé que la Décennie 2001-2010 pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement a permis de mettre à jour les conséquences tragiques de cette maladie, particulièrement en Afrique subsaharienne, où il est devenu souvent la première cause de mortalité, avec la tuberculose et le VIH/sida. Le représentant a rappelé à l’Assemblée générale qu’en Afrique, 300 millions de personnes étaient atteintes par le paludisme et qu’un enfant en mourrait toutes les trente secondes, et que dans son propre pays, cette maladie représente aujourd’hui 30% des raisons de consultations médicales et constitue un manque à gagner de 1,3% du PIB du Sénégal. La nécessité d’une lutte s’impose donc de façon urgente. Il y a plus de deux semaines, des chercheurs africains se sont réunis à Dakar pour faire le point sur les stratégies à adopter, notamment sur la question des antipaludiques disponibles. C’est dire l’importance que le Sénégal accorde à la lutte contre cette maladie. De notre point de vue, la lutte contre le paludisme ne doit pas être reléguée au second plan, derrière le VIH/sida, ces deux épidémies devant être au contraire combattues conjointement. Or, l’absence d’infrastructures, le coût des médicaments, l’inefficacité des stratégies de prévention, les faibles progrès faits en matière de vaccination, enfin la pauvreté, sont les défis à relever pour faire reculer le paludisme.
La conférence d’Abuja avait permis de lancer nombre d’initiatives qui méritent davantage d’appui de la part de la communauté internationale. En décidant de consacrer 15% de leur budget à la lutte contre le paludisme, les pays africains ont démontré leur volonté de vaincre l’épidémie. Rappelant qu’il faudra notamment alléger les droits de douane et les taxes sur les moustiquaires traitées à l’insecticide, le représentant a déclaré que le Sénégal s’honore de figurer parmi ceux qui ont pris des mesures sur la base des recommandations de la Déclaration d’Abuja et encourage les autres pays à faire de même. Les partenariats ont permis de faire des progrès, qu’il faut consolider en faisant participer davantage le secteur privé. Je voudrais encore une fois demander que l’on renforce les moyens alloués par le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a-dit le représentant. En rappelant qu’au moins dix enfants étaient morts du paludisme au cours de son intervention.
LE ROLE DES NATIONS UNIES DANS LA PROMOTION D’UN NOUVEL ORDRE HUMAIN INTERNATIONAL (A/57/215)
Le rapport du Secrétaire général a été établi en application de la résolution 55/48 par laquelle l’Assemblée générale priait le Secrétaire général de demander aux États Membres ainsi qu’aux organes et organismes des Nations Unies de lui communiquer leurs vues sur la promotion d’un nouvel Ordre humain international et sur ce que cette notion recouvre à leurs yeux. Au 16 juillet 2002, date de publication du rapport, seuls deux États, le Guyana et les Philippines, et dix organes et organismes du système des Nations avaient transmis leurs réponses au Secrétaire général. Ces entités onusiennes sont les suivantes: Fonds international de développement agricole (FIDA), Bureau international du Travail (BIT), Bureau du Groupe des Nations Unies pour le développement, Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), Centre des Nations Unies pour les établissements humains (Habitat), Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), Bureau pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, Fonds des Nations Unies pour les partenariats internationaux/Organisation mondiale de la santé, et Département des affaires économiques et sociales (DESA). A cet égard, DESA a fait valoir que le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg avait introduit dans le discours politique international le concept d’intégration sociale qui entend faire jouer à chaque individu un rôle actif dans la “société pour tous” que sous-tend la notion de nouvel Ordre humain international.
Face aux bouleversements qui interviendront au cours des cinquante prochaines années, au cours desquelles la population mondiale devrait augmenter de 3 milliards d’individus essentiellement dans le monde en développement et où la population urbaine constituera plus de 60% de la population mondiale (estimation pour 2030), le Secrétaire général fait part de quelques observations dans les conclusions de son rapport. Ainsi, souligne-t-il qu’un nouvel Ordre humain international exige une approche intégrée englobant la lutte contre la pauvreté et la promotion de la paix, de la sécurité et de la prospérité économique. Pour éliminer les disparités croissantes entre pays riches et pays pauvres, le Secrétaire général propose de mettre l’accent sur le développement humain et de promouvoir une croissance équitable, l’élimination de la pauvreté, l’augmentation des emplois rémunérateurs, la promotion de l’égalité entre les sexes et l’intégration sociale. Le concept de nouvel Ordre humain international fait écho à la Déclaration du Millénaire, souligne le rapport, qui propose que des mesures soient prises dans les domaines suivants: élimination des inégalités fondées sur le sexe; accès à des ressources et à des technologies utiles; importance des technologies novatrices telles que les technologies de l’information; accent mis sur les populations autochtones; création d’emplois et nécessité de créer des conditions de travail satisfaisantes; intervention face aux conflits, aux situations d’urgence complexes et aux catastrophes naturelles qui englobent les questions concernant les réfugiés victimes de la guerre, la réinsertion des anciens combattants, les sécheresses et les tremblements de terre; un système commercial multilatéral efficace; développement industriel et politiques en la matière; un régime de droit solide; lutte contre le VIH/sida; intégration des politiques économiques et sociales: ressources financières supplémentaires; politiques fiscales et coopération en la matière; amélioration de la productivité agricole; programmes de lutte contre la faim; attrait de l’investissement étranger direct; efforts de développement dans les pays africains; et mesures prises à l’échelle des villes et des villages et développement au niveau local. Soulignant la variété des domaines couverts par la notion de nouvel Ordre humain international, le Secrétaire général recommande, pour que ce concept ne se limite pas à un simple slogan, d’en préciser les limites et le contenu.
Projet de résolution (A/57/L.10)
Par ce texte, l'Assemblée générale, résolue à concrétiser les objectifs de développement convenus sur le plan international, notamment ceux énoncés dans la Déclaration du Millénaire, dans les textes finals des grandes conférences des Nations Unies et dans les accords internationaux conclus depuis 1992, souligne la nécessité de dégager un large consensus concernant les mesures à prendre dans une perspective globale et intégrée en vue d'atteindre les objectifs du développement et de l'élimination de la pauvreté, avec la participation de toutes les parties activement concernée, à savoir les gouvernements, les organismes des Nations Unies et les autres organisations internationales, ainsi que les éléments actifs de la société civile, y compris le secteur privé et les organisations non gouvernementales.
L'Assemblée générale décide en outre d'inscrire à l'ordre du jour de sa cinquante-neuvième session la question intitulée "Le rôle des Nations Unies dans la promotion d'un nouvel Ordre humain international".
Déclaration
M. OBDEEN ISHMAEL (Guyana), présentant la résolution A/57/L.10, a estimé que le moment était venu de créer un nouveau partenariat basé sur le respect mutuel, la démocratie et la participation, ainsi qu’une nouvelle façon d’envisager le développement basé sur un rapport plus équilibré entre les marchés et l’Etat. Rappelant les liens indissociables entre la paix et le développement, le représentant a souligné la menace que représentait pour la démocratie le manque d’intérêt accordé au développement, qui se traduit par une absence de volonté politique et un manque de ressources financières. En outre, le représentant a tenu a rappeler que les principes du nouvel Ordre humain international étaient déjà contenus dans la Charte des Nations Unies et liés au objectifs de développement du Millénaire.
REUNION DE L'ASSEMBLEE GENERALE CONSACREE AUX TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DEVELOPPEMENT (A/57/280)
Ce document contient le résumé, établi par le président de la cinquante-sixième session de l'Assemblée générale, de la réunion tenue au Siège les 17 et 18 juin 2002, consacrée à la question de la fracture numérique dans le contexte de la mondialisation et du processus de développement. La tenue de cette réunion est venue confirmer que les Nations Unies étaient considérées comme un catalyseur pour améliorer l'accès au numérique et mettre les technologies de l'information et des communications au service du développement, contribuant ainsi à la réalisation des objectifs de la Déclaration du Millénaire. La réunion, qui s'est distinguée par le nombre de ses participants -ministres, hauts fonctionnaires, représentants de la société civile et du secteur privé (plus de 200 grandes entreprises, un record absolu)- a fait ressortir la nécessité urgente de définir des stratégies pour réduire la fracture numérique.
Les participants aux deux journées de discussion -séances plénières, tables rondes informelles et rencontres- ont convenu que le système des Nations Unies était dans une position idéale pour galvaniser la volonté politique des Etats Membres, créer des synergies et favoriser la coopération au service des objectifs de développement des pays en développement et des pays en transition économique. Un autre thème récurrent a été celui des capacités d'intégration dans l'économie mondiale. Les participants ont constaté qu'il existait dans ce domaine des disparités au sein de certains groupes de pays en développement, d'où la nécessité d'une approche différenciée. Il a été reconnu que si les données d'expérience étaient certes différentes d'un pays à l'autre, on pouvait néanmoins en tirer des enseignements afin de définir des stratégies de développement mieux adaptées aux nouveaux défis, élaborées et pilotées par les pays eux-mêmes. Par ailleurs, il a été souligné que de nombreux pays en développement avaient besoin de la communauté internationale pour exploiter pleinement le parti qu'ils pouvaient tirer des TIC et qu'à ce titre la coopération entre pays développés et pays en développement était cruciale pour réduire la fracture numérique, la coopération Sud-Sud et la coopération régionale devant également être encouragées. En outre, l'importance de la participation active des acteurs privés et de la société civile a été mise en avant, pour aider les gouvernements à obtenir des résultats tangibles dans ce domaine.
Déclarations
M. ORLANDO ROQUEIJO GUAL (Cuba) a fait remarquer que 84% des abonnés à un service de téléphone cellulaire; 91% à un service de fax et 97% à des serveurs Internet sont situés dans les pays développés, jugeant ces chiffres inquiétants. En Afrique, on compte dix-huit lignes de téléphone pour 1 000 habitants, a-t-il poursuivi, alors que dans les pays développés, qui abritent 15% de la population mondiale, on compte 567 lignes pour 1 000 habitants. Les pays en développement manquent des ressources humaines et techniques nécessaire pour profiter des bénéfices du développement technologique, a-t-il constaté, mentionnant en outre les fossés existants entre riches et pauvres, mais aussi entre développement urbain et développement rural. Pour résoudre le problème du fossé technologique, il faudra d'abord résoudre des problèmes simples comme l'accès à l'électricité, a-t-il également fait valoir.
L'aide publique au développement ne peut rester en marge du processus du développement informatique, a-t-il poursuivi: on ne pourra pas non plus parler d'aide au développement tant que l'on applique des sanctions qui limitent notamment l'accès aux technologies de pointe. Il faut donc procéder à un changement en profondeur pour que les pays en développement puissent profiter des avancées technologiques. Le représentant a plaidé pour une collaboration efficace entre tous les acteurs internationaux afin d'assurer un transfert de technologies dans certains secteurs préférentiels et sur tout ce qui touche au savoir.
Il a enfin rappelé que Cuba était toujours victime d'un blocus organisé par les Etats-Unis et souffrait donc d'un déficit d'accès aux techniques d'information et d'informatique dans tous les secteurs de la société. Néanmoins, en 2002, a-t-il expliqué, Cuba a formé plus de 12 000 enseignants en informatique, qui à leur tour permettent aux enfants les plus jeunes de se familiariser avec l'informatique et les techniques qui en dépendent.
M. CHEAH SAM KIP (Malaisie) a souligné que les techniques de l’information et des communications pouvaient constituer un énorme potentiel pour les pays en développement s’ils y avaient accès mais que pour l’instant la fracture numérique ne faisait qu’accroître le décalage entre les pays développés et les pays en développement. A ce titre, le représentant a rappelé que, si, en Corée, 60% des foyers étaient connectés à Internet, dans 61 autre pays, il n’y avait qu’un seul utilisateur pour 100 personnes. Par ailleurs, il a estimé que les TIC, avec leur rapidité, changent la communauté internationale sans que nous nous en apercevions et qu’il fallait comprendre cette révolution pour exploiter les chances qui s’offrent et donner accès à ce potentiel au plus grand nombre. En ce sens, il a appelé les pays développés à aider les pays en développement à la mise en place des nouvelles technologies, comme il est affirmé dans la Déclaration du Millénaire. Le savoir est un facteur de changement, a-t-il poursuivi, rappelant qu’à ce titre la Malaisie avait entrepris d’adapter la société malaise à l’ère de l’information.
M. MAURICIO ESCANERO (Mexique) s’est dit convaincu que les techniques de l’information et des communications sont un facteur pour la création d’une nouvelle économie mondiale fondée sur le savoir. La délégation mexicaine a manifesté son intérêt pour la tenue d’un Sommet mondial sur les sociétés de l’information et s’est dit par ailleurs satisfait de la résolution présentée par les délégations de Tunisie et de Suisse dans le cadre de la Seconde Commission, qui détaille les activités des Nations Unies destinées à appuyer le processus préparatoire à ce Sommet, auquel le Mexique s’engage résolument à participer. Il lui est apparu important de travailler en fonction d’une société de l’information qui constituera le lien efficace pour le transfert des connaissances et pour réduire le fossé du développement entre les pays. Le représentant a invité en conclusion les autres Etats Membres, les organes intergouvernementaux et les institutions internationales à s’impliquer pleinement dans les travaux du Comité préparatoire au Sommet mondial sur la société de l’information.
Mme MARIA LUIZA RIBEIRO VIOTTI (Brésil) a expliqué que son pays avait mis en place une approche multisectorielle depuis trois ans et, attachant une grande priorité à ce domaine, préparait activement les Sommets de Genève et de Tunis qui doivent respectivement se tenir en 2003 et 2005. Les techniques de l'information et de la communication (TIC) ont donné une nouvelle forme à la façon dont sont produits les biens et les services, a-t-elle fait valoir et aucune entreprise ne saurait être concurrentielle si elle n'intègre pas les TIC dans ses activités. Il en va de même pour les gouvernements, a-t-elle expliqué, en citant le cas du Brésil où, selon elle, les techniques nouvelles ont permis de renforcer l'état de droit et la démocratie: les processus électoraux récents se sont déroulés entièrement par processus électronique, y compris dans les régions les plus éloignées ce qui a permis d'éviter les fraudes et de compter rapidement les votes de façon fiable. Ainsi, bien que le pays compte 115 millions d'électeurs, les résultats ont pu être annoncés dès la fin du scrutin et le nombre de bulletins nuls ou invalides a été réduit de 50%.
Pour la représentante, il convient donc de mettre les TIC à la disposition de toutes les couches de la population, notamment grâce aux bibliothèques et à l'enseignement à distance. Les TIC sont devenues un outil tellement puissant qu'elles peuvent aider à réduire le fossé entre pays en développement et pays développés, ou bien au contraire l'accroître, a-t-elle estimé. Il faut donc, au niveau national, que les gouvernements mettent en place des politiques publiques. Mme Viotti aégalement souligné l'importance des partenariats avec le secteur privé. Quant au niveau international, elle a jugé que la coopération restait fondamentale: le Brésil, a-t-elle fait valoir, a activement pris part à des réunions multitalérales sur ce point et est membre du Groupe d'études des Nations Unies, depuis sa création. Mais tous les acteurs pertinents doivent joindre leurs efforts pour promouvoir les transferts de technologies et de structures et le renforcement des partenariats. Le Sommet mondial sur la société de l'information sera l'occasion de renforcer cette coopération, a-t-elle estimé, suggérant que le développement en soit la priorité.
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