LE COMITE EST SAISI DU RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L’EXAMEN ET L’EVALUATION FINALS DE l’UN-NADAF
Communiqué de presse AG/1329 |
Comité ad hoc plénier de l’Assemblée
générale chargé d’effectuer l’examen
et l’évaluation finals de l’application
du nouvel Ordre du jour des Nations Unies
pour le développement de l’Afrique
dans les années 90
1ère et 2eme séances – matin et après-midi
LE COMITE EST SAISI DU RAPPORT DU SECRETAIRE GENERAL SUR L’EXAMEN ET L’EVALUATION FINALS DE l’UN-NADAF
Le NEPAD s’impose désormais comme
nouveau cadre politique de référence du développement de l’Afrique
Le Comité a entendu ce matin la présentation du rapport du Secrétaire général sur l’examen et l’évaluation finals de l’application du Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 90 (UN-NADAF), qui a précédé les débats généraux de ce matin et cet après-midi, au cours desquels sont intervenus une trentaine de représentants de pays, d’organismes des Nations Unies, d’institutions internationales et d’ONG.
Présentant le rapport du Secrétaire général, Mme Yvette Stevens, Coordonnatrice spéciale pour l’Afrique et les Pays les moins avancés (PMA) a souligné le caractère fondamental des questions de paix et de sécurité pour le développement. La première leçon à retenir, a-t-elle déclaré, est qu’il n’y a pas de développement sans paix, ni paix sans développement. La seconde, c’est le caractère indispensable de la coopération. Les pays africains doivent, en coopération avec la société civile, mettre au point leurs propres programmes. La troisième est la nécessité de respecter les engagements tenus notamment en matière de bonne gouvernance, ce qui passe par la mise en place de mécanismes de surveillance aux niveaux national, sous-régional et régional. Le rapport reconnaît en outre que la responsabilité essentielle du développement repose sur les pays africains eux-mêmes dans la mesure où l’UN-NADAF n’est qu’un cadre intégré établissant un lien entre les pays africains et les Nations Unies, qui dans ce contexte jouent un rôle en matière de mobilisation des ressources et des capacités. Mme Stevens a également souligné le rôle de chef de file de la Commission économique pour l’Afrique dans le domaine de la coordination.
Le rapport du Secrétaire général présente, d’autre part, un certain nombre de recommandations à destination des pays africains et de la communauté internationale. En direction des pays africains, il insiste sur la nécessité d’intégrer les priorités de l’UN-NADAF dans les plans de développement nationaux. Il recommande l’établissement de points focaux pour susciter une prise de conscience sur la nécessité d’agir aux niveaux national et régional et de diversifier les économies en créant un environnement propice à un développement industriel. Il appelle les pays développés à supprimer les contraintes et barrières douanières pour que les pays africains aient accès aux marchés occidentaux. Enfin, il les exhorte à doubler l’aide, à réexaminer la question de la dette, et à accentuer les efforts en matière d’assistance technique en vue de la gestion des capacités. Le moment, conclut le rapport, est propice pour accorder une aide au développement africain, dans un contexte marqué par la naissance de l’Union africaine et le lancement du NEPAD, qui renforce la détermination de l’Afrique à diriger elle-même le cours de son développement.
Introduisant le débat général, M. Jean de Ruyt, Vice-Président du Comité, a évoqué la nécessité pour les pays africains et la communauté internationale de respecter leurs engagements et de s’assurer que les différentes mesures prises soient poursuivies aux niveaux international et national. Il a présenté l’UN-NADAF, comme une contribution importante qui ne pourra que servir le NEPAD.
Au cours de ces débats généraux, les conflits, la guerre et la pandémie du VIH/sida ont été présentés comme des ennemis fatals du développement. Les intervenants ont mis l’accent sur l’insuffisance de l’APD et de l’investissement étranger direct, l’injustice du protectionnisme international et du poids de la dette et la nécessité de promouvoir la bonne gouvernance, les technologies de l’information et de la communication et l’égalité entre les sexes. En outre, ils ont présenté le respect des engagements pris comme un préalable incontournable à toute réussite des programmes de développement. Dans le même ordre d’idées un relief particulier a été donné à la nécessité de promouvoir la coopération entre les différents partenaires, de mettre en place des politiques nationales de mise en œuvre des objectifs du NEPAD et de s’abstenir d’imposer aux pays africains des politiques conçues depuis l’étranger. Les intervenants ont regretté que le projet de fonds de diversification africain n’ait jamais vu le jour, alors qu’il reste nécessaire pour mobiliser l’assistance technique. Les défis de la mondialisation, le commerce, la dette posent des problèmes qui impliquent la mise au point de nouvelles approches de développement sur le continent africain. Dans ce contexte, il est impératif de mettre en place un cadre d’action pour la rationalisation et la concordance des initiatives prises sur le terrain et que le NEPAD s’adapte à une telle nécessité.
Le bilan mitigé, voire négatif de l’UN-NADAF a été présenté comme une conséquence de l’incapacité de la communauté internationale de tirer les leçons des échecs précédents. La question du manque de ressources financières s’est révélée au cœur des carences recensées. Les pays en développement ont formé le vœu qu’elles soient doublées pour permettre des investissements conséquents dans les domaines de l’éducation, de la santé et des infrastructures de façon à stimuler la productivité et la croissance économique. L’observation a été faite pour le regretter que l’APD à destination de l’Afrique soit passée de 28,62 milliards de dollars en 1990 à 16,38 milliards en 2000, équivalant à une réduction de 43% au lieu de l’augmentation annuelle de 4% escomptée. Un rapport cité par la CNUCED fait état d’une étude portant sur 37 pays de l’Afrique subsaharienne qui met en évidence que l’ouverture des marchés aux produits de ces pays augmenterait de 13,9% leur revenu à l’exportation (hors pétrole) et génèrerait 2,5 milliards de dollars de ressources annuelles, chiffre non négligeable lorsque l’on considère que l’Afrique ne représente que 2% du commerce mondial.
Il incombe donc aujourd’hui, à la communauté internationale, a-t-il été souligné, d’examiner la situation dans son ensemble et de manière responsable, de tirer les leçons de cette expérience décennale et de réfléchir à des modalités appropriées concernant l’appui et le soutien à apporter à l’Afrique pour lui permettre de s’extraire de son marasme économique et de s’engager sur la voie du développement durable et du progrès social. Néanmoins, il a été souligné qu’un des points positifs de l’UN-NADAF aura sans doute été celui de la sensibilisation de la communauté internationale aux besoins urgents du continent africain et une source d’inspiration dans laquelle les États Membres doivent puiser toutes les leçons susceptibles d’assurer au NEPAD une mise en œuvre efficace.
Il a été évoqué la Déclaration de l'Assemblée générale du 16 septembre 2002 relative au NEPAD, comme une reconnaissance unanime de l’engagement collectif de la communauté internationale et du système des Nations Unies, à recentrer leurs initiatives et leurs interventions en direction de l’Afrique. A cet égard, le NEPAD a été présenté comme une occasion précieuse et une opportunité historique de mieux répondre aux besoins de développement du continent africain frappé par la pauvreté et les maladies. Les initiatives existantes doivent converger et s’insérer dans le cadre du NEPAD qui devrait en constituer le pivot central. Plutôt que d’élaborer de nouveaux programmes ou de nouvelles structures, ont déclaré les intervenants, il faut que les structures, mécanismes, et instruments actuels de l’ONU soient mieux utilisés pour appuyer le NEPAD, invité à devenir le nouveau cadre politique du développement de l’Afrique.
Sont intervenus au cours du débat général de la séance du matin les représentants de la Chine, de la Namibie, de l’Ethiopie, de l’Inde, du Nigéria, du Danemark, de la Fédération de Russie, de l’Algérie, du Brésil, de l’Egypte, de la Norvège, de l’Organisation internationale du travail (OIT), du Bureau du Haut Commissaire aux Droits de l’Homme, de la Banque mondiale et de Network Movement for Justice and Development in Sierra Leone. Le débat général de l’après midi a, quant à lui, vu la participation des représentants de la Gambie, du Pakistan, de la CNUCED, de l’Angola, du Burkina Faso, de l’Afrique du Sud, du Japon, de la Zambie, du Cameroun, du Maroc, de la Suisse, des États-Unis, de l’UNICEF, de l’Union africaine et du Programme alimentaire mondial (PAM).
Le Comité poursuivra ses débats demain matin, jeudi 26 septembre, à 10 heures.
* *** *