NOUVEAU MOT D’ORDRE DU NEPAD: EVITER A TOUT PRIX LES ERREURS ET INSUFFISANCES DU NOUVEL ORDRE DU JOUR POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
Communiqué de presse AG/1328 |
Comité ad hoc plénier de l’Assemblée
générale chargé d’effectuer l’examen et
l’évaluation finals de l’application
du nouvel Ordre du jour des
Nations Unies pour le développement
de l’Afrique dans les années 90
2e séance – après-midi
NOUVEAU MOT D’ORDRE DU NEPAD: EVITER A TOUT PRIX LES ERREURS ET INSUFFISANCES DU NOUVEL ORDRE DU JOUR POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE
Les problèmes sans précédent en matière
d’une expansion urbaine suscitent l’inquiétude des experts
Le Comité ad hoc plénier chargé de l’examen et de l’évaluation finals du Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 90 (UN-NADAF) a poursuivi cet après-midi, les débats de sa session de fonds 2002 entamée ce matin. Les débats interactifs se sont poursuivis autour des thèmes de la fuite des capitaux, des incidences des conflits sur le développement, de l’accès à la propriété, des programmes d’ajustements structurels, de la coopération Sud-Sud, mais aussi des conséquences sous-estimées d’une urbanisation sans précédent du continent africain.
Le représentant de l’Union africaine a évoqué les conséquences des conflits sur le développement, le problème de la gouvernance et le manque de transparence des affaires publiques et l’exclusion de la majeure partie de la population de leur gestion. Ce sentiment d’exclusion a créé des tensions et a été la source de nombreux conflits internes. Il y a une prise de conscience au sein de l’Union africaine sur l’incompatibilité entre conflits internes et développement, comme en témoigne l’Acte constitutif de l’Union africaine qui met l’accent sur la bonne gouvernance et demande la mise en place d’un mécanisme de revue des chefs d’État africains par leurs pairs. Les gouvernements n’ont jamais réussi à introduire dans leurs politiques nationales les priorités de l’UN-NADAF. C’est une des faiblesses de cette institution, a-t-il déclaré, avant de former le vœu que le NEPAD ne souffrira pas des mêmes insuffisances.
Répondant aux questions des intervenants, M. Kwesi Bothwey, Président du Groupe de personnalités éminentes, a évoqué la nécessité de corriger les conditions macroéconomiques négatives pour inverser la fuite des capitaux et favoriser l’investissement local. Illustrant les conséquences néfastes des conflits, il a fait observer que les pays en conflits ne reçoivent en moyenne que 7 dollars d’aide par habitants, contre 37 dollars pour les autres pays. Il a également souligné l’importance d’épuiser toutes les possibilités en matière d’accès à la propriété et de permettre à l’Organisation des Nations Unies de jouer un rôle important en ce domaine. Par ailleurs, il a déclaré que le mécanisme de contrôle par les acteurs du NEPAD ne doit pas être influencé par les donateurs, mais une occasion offerte aux Africains de prouver à leurs peuples et à eux-mêmes qu’ils tiennent les engagements pris. En outre, il a évoqué la prise en compte insuffisante des problèmes liés à l’urbanisation et ses aspects physiques et environnementaux. Dans ce domaine, nous allons vers des problèmes sans précédent, car nous avons plus ou moins ignoré la croissante démographique urbaine sur le continent africain. Les personnalités éminentes ont évoqué le coût incommensurable et non chiffrable des conflits, compte tenu des conséquences catastrophiques et inestimables des pertes de vies humaines sur le développement économique et social d’un pays. S’agissant de la corruption, il fait état des démarches en cours avec le Gouvernement suisse pour récupérer des sommes détournées par des dirigeants africains
De son côté Yves Berthelot, Chef de file de l’Équipe d’experts indépendants, a évoqué le poids des procédures pour la diffusion de l’aide. Il a observé que l’accélération de l’urbanisation trouve sa cause principale dans la pauvreté rurale, et que les pays qui ont réussi dans les années 60-70 sont ceux qui ont compris que ces zones rurales étaient un marché potentiel pour les activités industrielles naissantes. La libéralisation et la privatisation d’une société n’entraînent pas obligatoirement le développement. Les gouvernements ont un rôle de premier plan à jouer dans l’orientation économique et dans les choix stratégiques afin de promouvoir un dialogue entre le secteur privé et le secteur public. Faire preuve d’imagination en matière de développement est une des clefs du succès et l’intervention de l’État constitue souvent un avantage pour l’économie et rassure l’investissement étranger.
Rappel
Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) a été lancé lors du Sommet de l’OUA qui s’est tenu à Lusaka le 11 juillet 2001. Le NEPAD a pour objectif principal d’éliminer la pauvreté, de placer les pays africains sur la voie d’une croissance et d’un développement durables et d’assurer la participation du continent à «l’économie et à la vie politique mondiale». Le NEPAD comporte un volet économique et un volet politique. Pour atteindre les objectifs fixés en matière de développement, il prévoit un taux de croissance d’au moins 7% par an au cours des 15 prochaines années. Pour obtenir cette croissance annuelle, l’Afrique a besoin de combler un déficit annuel de 12% de son PIB, soit 64 milliards de dollars, dont environ 12 milliards au titre de l’aide publique au développement.
Le Comité ad hoc plénier chargé de l’examen et de l’évaluation finals du Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 90 poursuivra ses débats demain matin à 10 heures.
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