En cours au Siège de l'ONU

AG/1323

LE MINISTRE IRAQUIEN DES AFFAIRES ETRANGERES REAFFIRME QUE SON PAYS NE POSSEDE PAS D'ARMES NUCLEAIRES, CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES

19/09/2002
Communiqué de presse
AG/1323


Assemblée générale

16ème séance plénière – matin


LE MINISTRE IRAQUIEN DES AFFAIRES ETRANGERES REAFFIRME QUE SON PAYS NE POSSEDE PAS D'ARMES NUCLEAIRES, CHIMIQUES ET BIOLOGIQUES


Des petits Etats insulaires soulignent la nécessité

de renforcer la coopération régionale en vue de protéger les océans


L'Assemblée générale des Nations Unies a poursuivi ce matin son débat général au cours duquel le Ministre des affaires étrangères de l'Iraq a répondu aux accusations de violation des résolutions du Conseil de sécurité et a commenté la décision de son Gouvernement de rendre possible le retour sans conditions des inspecteurs des Nations Unies.  Il a lu les extraits d'une lettre que le Président de l'Iraq, M. Saddam Hussein, a adressé à l'Assemblée générale.  Dans cette lettre, M. Saddam Hussein reproche au Président des Etats-Unis de présenter des distorsions sur les menaces nucléaires, biologiques et chimiques pour faire croire aux citoyens américains que l'Iraq a un lien direct avec la tragédie du 11 septembre et de prétendre se soucier du peuple iraquien alors que, l’actuel Président des Etats-Unis et d'autres présidents avant lui ont tué par les armes et par un embargo vieux de plus de 12 ans plus de 1,7 million d'innocents Iraquiens.  Quand les Etats-Unis ont réalisé qu'ils avaient besoin d'un soutien international, a lu le Ministre iraquien, M. Naji Sabri, ils ont changé leur version et ont demandé le respect des résolutions du Conseil de sécurité.  Maintenant que l'Iraq a accepté le retour des inspecteurs, ce pays attend de voir comment ces derniers s’acquitteront de leur travail.  Entre 1991 et 1998, l'Iraq a demandé aux inspecteurs de respecter les résolutions du Conseil de sécurité, mais certains se sont lancés dans une mission d'espionnage qui n'avait rien à voir avec leur mandat officiel.  La lettre accuse l'Administration américaine de vouloir détruire l'Iraq pour contrôler le pétrole du Moyen-Orient, et avoir le contrôle sur la politique et l'économie mondiales.


L'Iraq a toujours été et est prêt à collaborer avec le Conseil de sécurité et les organisations internationales, a souligné le représentant de l'Iraq à la tribune, mais rejette toute tentative de transgresser ses droits et sa souveraineté.  L'Iraq demande la levée des sanctions.  Il a déclaré solennellement que l'Iraq ne possédait pas d'armes nucléaires, chimiques et biologiques.  Nous sommes prêts à accueillir les scientifiques de tous les pays qui en doutent encore, accompagnés de représentants politiques, et de les conduire sur les sites scientifiques et industriels qu'ils souhaitent voir.  L'Iraq demande que soient discutées les missions d'inspection, en établissant un équilibre entre les obligations de l'Iraq et les obligations du Conseil de sécurité, notamment en ce qui concerne la résolution 687 (1991).  Les Etats-Unis créent des problèmes avec l'Iraq dans le but de faire oublier l'application du paragraphe 14 de cette résolution.  Ce paragraphe, a rappelé M. Sabri, stipule que le Moyen-Orient doit être une zone exempte d'armes de destruction massive.


Faisant référence à la question de l'Iraq, la Ministre des affaires étrangères de la Suède, a déclaré que si ce pays continuait à défier la communauté internationale, le Conseil de sécurité devrait prendre ses responsabilités.  Des preuves que l’Iraq a cessé tout programme de production d’armes de destruction massive et que celles qui ont été construites soient détruites sont attendues.  De son côté, le Ministre des affaires étrangères du Brunéi Darussalam a souhaité que l'Organisation des Nations Unies, tout en axant ses efforts sur la lutte contre le terrorisme, n'oublie pas ses autres missions, à savoir la construction d'un canevas solide pour la coopération internationale.  D'autres représentants de petits Etats insulaires en développement, comme Fidji, la République dominicaine et la Barbade ont aussi insisté sur l'importance de la coopération régionale.  Le Premier Ministre de Fidji a demandé que les petits Etats insulaires en développement bénéficient d'un statut spécial.  Il a indiqué que les membres du Forum des îles du Pacifique se réjouissent de la prise de conscience par la communauté internationale du rôle des océans dans l'écosystème de la planète.  Les Etats insulaires ont quelque chose d'unique car ils disposent de zones inexplorées dans le Pacifique qui recèlent sans doute d’importantes ressources.  Il faut donc protéger ce patrimoine.  Notre objectif est d'améliorer la connaissance de l'Océan Pacifique et de le protéger. Ce n’est que par le biais de partenariats que nous serons en mesure de réaliser cet objectif.


Outre les intervenants déjà cités, l'Assemblée générale a entendu les Ministres des affaires étrangères de l’Ouganda, de la Slovaquie, du Myanmar, de la Namibie, de la Tunisie et du Liechtenstein.


L’Assemblée générale reprendra ses travaux cet après-midi à 15 heures.


Débat général


M. LAISENIA QARASE, Premier Ministre de Fidji, a rappelé que l'an dernier, alors qu'il s'exprimait devant cette Assemblée, son pays traversait une crise dangereuse qui a conduit à une attaque armée contre son Gouvernement.  Mais le pire de la crise est maintenant passé.  Des élections générales se sont tenues en août 2001, et nous sommes revenus à la démocratie parlementaire.  Je remercie les Etats Membres des Nations Unies et le système des Nations Unies pour leur compréhension durant cette crise.  Les pays ont le droit de chercher et d’appliquer leurs propres solutions à leurs propres problèmes.  Dans la région du Pacifique, nous sommes loin des centres de pouvoir du monde et des zones de conflit, mais nous sommes conscients qu'aucun pays n'est à l'abri du fanatisme et du terrorisme.  Les membres du Forum des îles du Pacifique se sont engagés à prendre des mesures contre le terrorisme et contre le trafic de drogues.  Le sommet des pays ACP – Afrique, Caraïbes et Pacifique - à Fidji en juillet a confirmé notre détermination.


Les membres du Forum des îles du Pacifique se réjouissent de la prise de conscience de la communauté internationale du rôle des océans dans l'écosystème de la planète.  Les Etats insulaires ont quelque chose d'unique, des zones inexplorées dans le Pacifique qui recèlent sans doute des ressources.  Il faut donc protéger ce patrimoine.  Notre objectif est d'améliorer la connaissance de l'Océan Pacifique et de le protéger.  Nous ne pourrons faire cela seuls et nous devons conclure des partenariats.  Des matières radioactives ont été expédiées récemment dans le Pacifique.  On nous affirme que cela est sans danger mais quand nous demandons une indemnisation en cas d'accident, on nous la refuse.  Le relèvement du niveau de la mer risque de faire disparaître des îles, et nous risquons à terme d'avoir des réfugiés environnementaux.  Nous demandons à tous les Etats qui ne l'ont pas encore fait de ratifier le Traité de Kyoto.  La pêche est toujours une question délicate, mon pays ne perçoit que 3% des ressources issues de la pêche.  Nous souhaitons que les Etats insulaires aient accès au libre marché, et demandons la levée des mesures protectionnistes qui nous handicapent.  Les petits Etats insulaires en développement devraient bénéficier d'un statut particulier.  Les Nations Unies ont de nombreuses réussites à leur actif, nous pensons qu'elles continueront à jouer un rôle important et nous soutenons les efforts du Secrétaire général pour une diplomatie préventive.  Nous espérons que les efforts du Japon pour régler le différend dans la péninsule coréenne seront couronnés de succès et nous appuyons le Japon pour qu'il devienne un membre permanent du Conseil de sécurité, aux côtés de la Chine. 


M. JAMES FRANCIS WAPAKHABULO, Ministre des affaires étrangères de l’Ouganda, a estimé qu’un an après les tragiques événements du 11 septembre 2001, le rôle premier des Nations Unies de maintien de la paix et de la sécurité à l’échelle internationale doit être plus que jamais renforcé.  Les Nations Unies et les Etats Membres doivent tout mettre en œuvre pour mettre fin à la menace terroriste; pour sa part, l’Ouganda est déterminé à participer aux efforts internationaux de lutte contre le terrorisme.  Le peuple ougandais a été victime pendant des années d’actes terroristes perpétrés par l’Armée de résistance du seigneur (LRA) et les Forces de défense alliées (ADF) et notre Gouvernement s’engage fermement à

traduire en justice les responsables de ces massacres.  Pour cela, nous avons

adopté récemment une loi antiterroriste qui prévoit des mesures pour lutter contre

les réseaux terroristes en Ouganda mais aussi à l’extérieur du territoire.  Le Ministre a ensuite regretté que les conflits aient été pendant des décennies responsables du déclin socioéconomique du continent africain et a salué à cet égard la création de l’Union africaine et, en particulier, la mise en place du Conseil de paix et de sécurité dont l’Ouganda a d’ores et déjà signé le Protocole. 


Soucieux de contribuer au retour de la paix en Afrique, l’Ouganda vient de signer un accord de paix avec le Gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) le 6 septembre 2002 à Luanda, en Angola.  Aux termes de cet accord, l’Ouganda s’est engagé à retirer ses troupes des régions de Beni, de Gbadolite et de Bunia dans un délai de cent jours, a précisé le Ministre, ajoutant que les deux gouvernements ont mis en place un mécanisme de sécurité conjoint chargé de tenir compte des problèmes de sécurité de l’Ouganda résultant de l’instabilité dans la région occidentale de la vallée du Ruwenzori.  Un autre élément important, a-t-il poursuivi, est la décision prise par les deux parties de cesser tout soutien militaire et logistique à des groupes armés et rebelles qui déstabiliseraient l’un et l’autre pays.  En tant que pays assurant la présidence de l’initiative régionale pour la paix au Burundi, l’Ouganda a lancé un appel à toutes les parties pour qu’elles respectent le cessez-le-feu et mettent en œuvre l’Accord de paix d’Arusha et a souhaité que les Nations Unies et la communauté internationale épaulent le processus de paix.  Depuis la signature de l’Accord de Nairobi en décembre 1999 entre le Gouvernement de l’Ouganda et du Soudan, les rapports entre les deux pays ont continué de s’améliorer et les deux gouvernements se sont entendus sur une coopération dans les domaines politique et de sécurité.  L’Ouganda a également contribué aux négociations qui ont conduit à la signature de l’Accord de Machakos du 20 juillet 2002 entre le Gouvernement soudanais et le Soudan People’s Liberation Army (SPLA) et le Président Museveni a organisé à Kampala la rencontre historique du 27 juillet 2002 entre le Président Bashir et le Président du SPLA, M. John Garang.


Abordant la question du développement, M. Wapakabulo a considéré que le Sommet de Johannesburg a été une étape essentielle en matière de développement durable et d’élimination de la pauvreté.  Il a insisté sur le triptyque population, planète et prospérité, avant de souligner que tous les pays ont l’obligation de mettre en œuvre le Plan d’action de Johannesburg et de contribuer à atteindre les objectifs de développement du Millénaire.  Les partenaires au développement et aux institutions financières internationales sont tenus, pour leur part, de mettre en œuvre le Consensus de Monterrey; les pays développés doivent respecter leurs engagements en matière d’aide publique au développement et d’ouverture des marchés, deux éléments essentiels pour la croissance et le développement.  Faisant référence au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), le Ministre a salué l’engagement pris par les dirigeants du G-8 à travers le Plan d’action pour l’Afrique et a invité les pays développés à contribuer à l’amélioration de la situation financière et commerciale des pays les moins avancés et au renforcement des capacités des pays africains conformément aux engagements pris à Doha.  Des conditions d’accès facilitées aux marchés de l’Europe, du Canada et des Etats-Unis sont essentielles pour des produits tels que le café ou le thé, a-t-il dit, avant de saluer la suppression par le Canada de ses subventions aux produits agricoles et des barrières tarifaires et douanières imposées aux produits des pays en développement. 


Mme ANNA LINDH, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a dit que la lutte engagée par la communauté internationale contre le terrorisme a démontré que seule le multilatéralisme offre des solutions à caractère durable face à nos défis communs.  S’agissant de l’Iraq, elle a déclaré que si ce pays continuait à défier la communauté internationale, le Conseil de sécurité devait prendre ses responsabilités.  Nous voulons avoir des assurances que l’Iraq a cessé tout programme de production d’armes de destruction massive et que celles qui ont été construites soient détruites.  La sécurité internationale et la stabilité régionale nécessitent la mise en place de la démocratie, le respect des droits de l’homme, l’élimination de la pauvreté et la promotion d’un développement durable.  Elle s’est félicitée des consensus obtenus à Johannesburg en matière de développement durable, à Doha en faveur d’un système commercial mondial plus équitable et à Monterrey en matière de financement du développement pour réaliser tous nos objectifs.  La Déclaration du Millénaire doit être notre guide car nos efforts en matière de développement seront vains si nous ne sommes pas capables d’apporter une réponse au problème de la pandémie du VIH/sida.  En ce qui concerne la prévention des conflits armés, elle a souligné le caractère indispensable des organisations régionales.


Evoquant la question du Moyen-Orient, la Ministre suédoise des affaires étrangères a appelé les deux parties à éviter que le processus de paix ne soit pris en otage par des extrémistes.  Elle a salué le plan de campagne adopté récemment par l’Union européenne - incluant la tenue d’élections dans les territoires palestiniens en janvier 2003 et la création d’un Etat palestinien pacifique et démocratique en 2005 - sur la base de la proposition du Sommet de Beyrouth de la Ligue des Etats arabes.  Elle a souligné la nécessité d’une coopération mondiale pour sauvegarder les droits de l’homme.  A cet égard, elle s’est notamment félicitée du rapport du Secrétaire général sur les moyens de lutter contre la violence dont sont victimes les femmes et les filles.  Concernant le désarmement, la Ministre a appelé à la destruction des armes de destruction massive chimiques et biologiques, y compris les armes nucléaires non stratégiques.  Elle a exhorté les pays qui ne l’ont pas encore fait d’adhérer au Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICEN) car il est inacceptable que quelques pays continuent de bloquer ce processus.


      M. MOHAMED BOLKIAH, Ministre des affaires étrangères du Brunéi Darussalam, a déclaré que, tout comme les autres membres de l'Assemblée générale, nous devons désormais accepter une dure réalité.  La vie internationale, c'est-à-dire la globalisation, le développement, le progrès et la connaissance, a désormais un aspect sombre.  En Asie du Sud-Est, nous avons pleuré les victimes innocentes du terrorisme.  Nous devons aujourd'hui aller plus loin que la simple condamnation des actes terroristes.  Nous sommes déterminés à agir sur le long terme, pour combattre le terrorisme, mais aussi la corruption internationale dans le monde des affaires, la destruction de l'environnement et l'exploitation de la misère humaine.  Les Nations Unies offrent une vision d'espoir dans ce combat et particulièrement par la Déclaration du Millénaire.  Elle donne l'espoir de mettre un terme aux injustices historiques, particulièrement celles que subissent nos frères de Palestine, et de permettre à chaque communauté à vivre décemment de manière responsable.

Voilà les espoirs que nous avions à la fin du siècle dernier.  Nous ne voulons pas les voir oubliés et nous appelons tous les Etats Membres à s'engager dans ce sens.  Nous demandons à tous d'utiliser tous les mécanismes de coopération que nous avons à notre disposition.  Lorsqu'une grave menace à la paix internationale apparaît, nous faisons confiance aux membres du Conseil de sécurité pour nous guider sur le droit chemin.  Nous reconnaissons le rôle vital que joue le Conseil pour s'assurer que les principes internationaux sont respectés par chaque Etat.  Mais le Conseil de sécurité n'est qu'un maillon de la chaîne du travail des Nations Unies.  Et mon pays ne souhaite pas voir l'Organisation se concentrer uniquement sur le mauvais aspect de la vie internationale.  Construire un canevas solide pour la coopération internationale est un long processus qui demande à être redéfini jour après jour.  Et cet objectif ne doit pas être abandonné, malgré les évènements de l'an dernier.


M. EDUARD KUKAN, Ministre des affaires étrangères de la Slovaquie, a salué la solidarité internationale qui a émergé au lendemain des attaques terroristes du 11 septembre 2001 et qui a permis de déjouer les attentes de leurs auteurs, à savoir provoquer le chaos et la destruction de la communauté internationale.  Ces attaques ont renforcé l’esprit de corps de la communauté internationale qui s’est réunie au sein d’une coalition en faveur de la paix, de la stabilité, et de l’éradication du fléau du terrorisme.  En application de la résolution 1373 (2001), les autorités slovaques ont renforcé le cadre juridique et réglementaire pour intégrer les aspects de la lutte contre le terrorisme et nous avons également déposé nos instruments de ratification des 12 conventions internationales et protocoles relatifs au terrorisme.  Faisant référence aux efforts de reconstruction de l’Afghanistan engagés par les Nations Unies au lendemain de la déroute d’Al-Qaïda et des Taliban, le Ministre a assuré que son pays reste disposé à collaborer étroitement avec la communauté internationale, notamment par le biais d’une équipe d’ingénieurs qui a été déployée en Afghanistan.


Le Ministre a réaffirmé la détermination de la Slovaquie à poursuivre ses efforts nationaux, régionaux et mondiaux dans les domaines du contrôle des armements, de la non-prolifération des armes de destruction massive et du désarmement.  Il a encouragé la communauté internationale à intensifier le processus de désarmement et à renforcer les mécanismes de vérification.  Soulignant la complexité et le nombre élevé des missions de maintien de la paix, le Ministre a estimé que leur nature multidimensionnelle exigeait une nouvelle approche, en particulier en ce qui concerne leur financement.  La Slovaquie reste engagée aux côtés des Nations Unies pour assurer le succès des opérations de maintien de la paix, a dit M. Kukan, rappelant que 600 Slovaques sont engagés dans les missions en Ethiopie et en Erythrée, à Chypre, en Iraq, sur le Plateau du Golan, en Sierra Leone et au Timor oriental.  Estimant que tout Etat Membre doit se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité, le Ministre slovaque a estimé que la décision prise récemment par les autorités iraquiennes d’autoriser le retour des inspecteurs en désarmement doit être suivie de près afin de s’assurer que des mesures concrètes sont prises.  Il a également appelé à une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens afin de parvenir à une solution juste et durable qui garantisse la coexistence de deux Etats, encourageant à cet égard le Quartet à poursuivre ses efforts. 


Le Ministre a réaffirmé par ailleurs l’attachement de son pays à la justice internationale et aux travaux de la Cour internationale de Justice qui a contribué à régler de nombreux différends entre Etats Membres liés à la délimitation territoriale.  Il a demandé aux Etats Membres de redoubler d’efforts en vue d’assurer un meilleur fonctionnement de cette juridiction, notamment en versant des ressources financières supplémentaires.  Il a aussi salué la création par les Nations Unies des tribunaux pénaux internationaux, estimant que l’entrée en fonction récente de la Cour pénale internationale pourra promouvoir le respect de l’état de droit et lutter contre l’impunité et, ce, nonobstant les critiques formulées par certains Etats.  M. Kukan a exhorté les Nations Unies à accorder une attention particulière aux préoccupations de tous les pays, et surtout les plus pauvres, et redoubler d’efforts pour réaliser les objectifs de développement du Millénaire, sur la base des consensus de Monterrey et de Johannesburg. 


M. HUGO TOLENTINO DIPP, Ministre des affaires étrangères de la République dominicaine, a précisé que son pays est partie à tous les instruments internationaux contre le terrorisme.  Le Gouvernement dominicain a appuyé la résolution 1373 du Conseil de sécurité qui a établi le Comité chargé de la lutte contre le terrorisme et encourage les travaux sur le projet de convention générale contre le terrorisme internationale.  La lutte contre ce fléau doit toutefois viser à éradiquer les causes qui stimulent le terrorisme et nous devons être conscients que les initiatives unilatérales signifient un échec de notre capacité à nous entendre.  Le recours à la force ne peut se justifier que lorsque tous les autres moyens offerts par l'Assemblée générale et le Conseil de sécurité dans l’esprit de la Charte des Nations Unies ont été épuisés.  En ce qui concerne tout particulièrement l’Iraq, le Ministre a rappelé que le rôle premier des Nations Unies est d’éviter tout conflit armé.  A l’heure de la mondialisation des marchés, des échanges culturels, des communications et des technologies, il devient impératif de suivre la voie de la Déclaration du Millénaire dans l’objectif de corriger les inégalités et de mettre fin à une situation qui a abouti à la marginalisation d’une grande partie de la population humaine.  Cela passe par des mesures et dispositions mondiales qui puissent répondre aux besoins spécifiques des pays en développement et des pays à économie en transition.  Son pays a procédé à des transformations institutionnelles indispensables pour favoriser le développement et a lancé une campagne d’alphabétisation. 


Par ailleurs, le Ministre a dénoncé les barrières commerciales qui sont source d’inégalités entre les pays développés et ceux en développement.  Il a formé le vœu qu’une réelle réforme de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité puisse voir le jour pour que la conscience universelle soit réellement représentée à l’ONU.  Evoquant la situation d’Haïti, il a salué la décision exprimée par l’Organisation des Etats américains (OEA) par le biais de sa résolution 822 du 4 septembre 2002 intitulée «appui au renforcement de la démocratie en Haïti».  Cela passe aussi par le renforcement des liens entre les institutions haïtiennes et les organisations internationales, a-t-il ajouté.  Il s’est également félicité du rôle de l’Institut international de recherche pour la promotion de la femme (INSTRAW), dont le siège se trouve en République dominicaine.  En conclusion, il a rappelé le rôle indispensable des Nations Unies pour promouvoir une authentique sécurité et des relations équilibrées entre tous les pays. 


M. WIN AUNG, Ministre des affaires étrangères du Myanmar, a rappelé que le monde vit encore sous la menace de conflits multiples et du fléau du terrorisme qui compromettent la stabilité mondiale et a salué le rôle pivot des Nations Unies pour faire face à ces défis.  Cependant, le Ministre a rappelé que la Charte des Nations Unies dispose que les principes de souveraineté et d’intégrité territoriale sont au cœur du multilatéralisme et, aux yeux du Gouvernement du Myanmar, ils doivent être respectés aujourd’hui autant qu’hier.  Ce n’est que par une réponse collective et concertée que nous parviendrons à éradiquer le terrorisme, a observé le Ministre, rappelant que, conformément à la résolution 1373, son Gouvernement a été l’un des premiers à présenter son rapport au Comité du Conseil de sécurité chargé de la lutte contre le terrorisme.  Nous avons également promulgué une loi contre le blanchiment d’argent en juin dernier et nous avons adapté notre cadre juridique et législatif aux orientations internationales de lutte contre la menace terroriste, a expliqué M. Win Aung.  Le Ministre a plaidé pour une culture de la tolérance et du respect mutuel s’inspirant des valeurs religieuses afin de remédier aux conflits qui ensanglantent la planète.  En effet, les nombreuses tragédies que connaît aujourd’hui le monde, y compris les attaques terroristes du 11 septembre 2001, résultent de la haine et de la violence; c’est pourquoi, les Nations Unies doivent promouvoir la paix et la tolérance par tous les moyens.  Cela contribue à garantir une meilleure répartition des richesses planétaires car, alors que certains pays regorgent de richesses, d’autres sont empêtrés dans la pauvreté extrême.  Le Ministre a dénoncé les ressources financières dont sont privés ces pays, les faibles transferts de capitaux et de technologies par les pays développés, et les conflits qui subsistent et entravent le développement. 


Le Myanmar, qui a subi pendant quatre décennies des souffrances indescriptibles, est engagé aujourd’hui dans un processus de paix et de développement pour lutter contre la pauvreté.  Nous sommes engagés dans un processus de développement d’une nation moderne et unifiée, a expliqué M. Win Aung, rappelant que l’édification d’un système démocratique dans un pays qui compte 135 communautés différentes requiert le soutien de la communauté internationale.  L’éradication de la pauvreté est un aspect prioritaire de notre programme de développement, a poursuivi le Ministre, et 24 zones ont été identifiées près des frontières pour venir en aide aux communautés nationales les plus vulnérables.  La coopération avec les Nations Unies et la communauté internationale est essentielle à la réalisation de nos objectifs de développement et à la consolidation de notre transition démocratique, mais les pressions politiques et l’ostracisme ne nous aideront pas sur la voie de la démocratie, a dit le Ministre.  Abordant la question des stupéfiants, il a expliqué qu’un plan d’élimination d’une durée de 15 ans a été mis en place en 1998 et a permis de réduire l’exploitation du pavot.  Ce plan, qui a pour objectif d’éduquer les planteurs, de leur fournir une assistance financière et des cultures de substitution, a permis en quatre ans d’éviter la commercialisation de 55 tonnes d’héroïne pour un montant de 2,2 milliards de dollars.


M. HIDIPO HAMUTENYA, Ministre des affaires étrangères de la Namibie, a souligné, au sujet de la situation iraquienne, le caractère vital du multilatéralisme pour le maintien de la paix et de la sécurité mondiales et s’est félicité de la volonté de l’Iraq de collaborer avec la communauté internationale.  Il s’est dit très inquiet face à l’escalade de la violence dans le conflit israélo-palestinien en soulignant la situation tragique des civils palestiniens comme en témoignent la destruction des institutions et maisons palestiniennes et la perte de milliers de vies humaines.  Il a exhorté la communauté internationale à faire face aux causes mêmes de cette violence, notamment l’occupation continue du Territoire palestinien par les forces israéliennes.  Nous sommes pour la création immédiate d’un Etat palestinien, qui existerait côte à côte avec Israël, dans la paix et la sécurité mutuelles. 


Le Ministre a également rappelé la persistance de nombreux conflits qui freinent le développement de l’Afrique.  Néanmoins, il s’est félicité des progrès réalisés depuis l’année dernière en matière de sécurité, comme en témoignent les évolutions en Angola, en République démocratique du Congo (RDC) et en Sierra Léone.  En ce qui concerne l’Angola, il a demandé une aide humanitaire internationale, afin de permettre à ce pays de consolider et préserver la paix.  S’agissant de la RDC, il a regretté que les troupes étrangères ne se soient toujours pas retirées conformément aux Accords de Pretoria, de Lusaka et des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Le pillage des ressources naturelles et les exactions ne doivent plus être tolérés en RDC.  En outre, il a souligné la souffrance du peuple du Sahara occidental qui attend depuis dix ans la tenue d’un référendum promis par les Nations Unies.  Nous avons, en vertu de la Charte des Nations Unies, une obligation à l’égard du Sahara occidental pour permettre à son peuple d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance par le biais d’un référendum juste et libre. 


S’agissant du fléau du VIH/sida, M. Hamutenya a précisé que cette maladie n’est plus seulement une question de santé, puisque sa réalité mine les opportunités de développement économique.  Nous sommes face à une crise humanitaire de proportion monumentale dans l’Afrique sub-saharienne.  Les millions d’orphelins du VIH/sida ont besoin d’une aide considérable.  Le Ministre a appelé en faveur de contributions généreuses au Fonds mondial pour la santé afin de lutter de manière efficace contre cette pandémie et les autres maladies contagieuses.  La Namibie sera l’hôte de la deuxième Conférence régionale sur les orphelins et les enfants vulnérables du 25 au 29 novembre 2002.  Par ailleurs, M. Hamutenya a évoqué l’initiative du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique alors que ce continent reste marginalisé dans l’économie mondiale.  Il a précisé que les pays africains sont venus à cette 57ème session de l'Assemblée générale plus déterminés que jamais à se lancer dans une nouvelle voie de croissance économique et de développement.  Notre objectif est d’atteindre une croissance économique de 7% d’ici à 2015, pour être en mesure de réduire la pauvreté du continent de moitié conformément aux objectifs de la Déclaration du Millénaire.  Pour ce faire, nous avons besoin de la coopération de la communauté internationale afin d’éliminer les barrières commerciales, ainsi que d’une augmentation conséquente de l’Aide publique au développement (APD) et d’investissements directs étrangers. 


M. HABIB BEN YAHIA, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, notant que les répercussions diverses des événements du 11 septembre 2001 continuent de se faire ressentir, a plaidé pour établir un lien entre la sécurité et le développement afin de trouver une solution adéquate à certains problèmes et de prévenir leur apparition.  La vision globale que nous prônons en tant que méthode de travail au niveau international se fonde essentiellement sur la consolidation des valeurs d’entente et d’interaction entre les religions, les civilisations et les cultures, sur la consécration des principes de solidarité, de modération et de tolérance, sur la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la marginalisation ainsi que sur notre combat collectif contre le fanatisme et le terrorisme.  Les acquis et les succès atteints en Tunisie grâce à cette démarche globale et intégrée que nous avons adoptée pour redresser la situation économique, sociale, politique et culturelle de notre peuple ont renforcé notre conviction de la nécessité de fonder les relations internationales sur la base de la même démarche pour le bien-être de l’humanité tout entière et relever les défis auxquels elle fait face, a déclaré le Ministre.  Aussi, la Tunisie estime-t-elle que le moment est venu de tenir une conférence internationale pour déterminer les dénominateurs communs qui seraient la base d’un code de conduite qu’observerait la communauté internationale. 


Un an après les événements douloureux du 11 septembre 2001, le danger du terrorisme se fait toujours ressentir et continue de menacer la paix et la sécurité internationales, a observé le Ministre, appelant la communauté internationale à traiter les causes du terrorisme qui sont liées à la sécurité, au développement et à la culture.  La Tunisie avait déjà été parmi les premiers pays à mettre en garde contre les dangers du terrorisme, a rappelé M. Ben Yahia, et elle avait plaidé bien avant les événements du 11 septembre 2001 pour une coordination des efforts internationaux visant à contrecarrer, contenir et éliminer ce fléau.  Il est toutefois inquiétant de voir que certains terroristes se trouvent encore dans de nombreux pays et y jouissent de la protection sous prétexte du droit d’asile politique.


Abordant la question de la pauvreté dans le monde, le Ministre a estimé que seule une démarche réfléchie et minutieuse conduisant à la réalisation des objectifs de développement du Millénaire permettra aux régions les plus pauvres de la planète de sortir de cette situation.  Il a réitéré la proposition tunisienne de créer un fonds mondial de solidarité destiné à lutter contre la pauvreté dans le monde et a espéré que ce fonds verra le jour dans le courant de l’année.  Le continent africain, qui continue de souffrir de conflits et de problèmes économiques et de développement appelle une attention soutenue de la part de la communauté internationale, a poursuivi le Ministre, invitant les Etats donateurs et les institutions financières internationales à accorder une attention particulière au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  La communauté internationale ne peut continuer d’ignorer les besoins fondamentaux de l’Afrique et l’assujettir à de pures considérations géostratégiques, ou encore lier l’aide internationale qui lui est accordée à des conditions draconiennes que de nombreux Etats africains ne seraient pas en mesure de remplir.  Il est par ailleurs primordial que les orientations discutées à Johannesburg et dégagées lors des Conférences de Monterrey et de Doha, se complètent pour que la mondialisation devienne facteur de progrès pour tous et un élément de consolidation de la paix et de la sécurité.

La communauté internationale est appelée aujourd’hui à jouer un rôle primordial pour amener Israël à cesser son agression contre le peuple palestinien et à se retirer des territoires occupés en se conformant aux résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité.  La communauté internationale est aussi appelée à redoubler d’efforts pour faciliter le retour à la table des négociations des deux parties en vue de donner corps à la vision de deux Etats, palestinien et israélien, vivant côte à côte, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues.  Une paix et une stabilité durables pour les peuples du Moyen-Orient nécessitent la poursuite des efforts internationaux en vue de faire progresser le dossier iraquien par les moyens pacifiques sur la base des résolutions du Conseil de sécurité.  Le dialogue entre les Nations Unies et l’Iraq demeure la voie idéale pour régler tous les problèmes en suspens et à cet égard, nous accueillons avec satisfaction la décision de l’Iraq d’accepter le retour sans conditions des inspecteurs des Nations Unies.  La Tunisie s’attache dans ce cadre à la position arabe s’opposant à toute frappe contre un Etat arabe, a rappelé le Ministre, appelant à épargner de nouvelles souffrances au peuple iraquien.  Il a ensuite souligné les efforts de la Tunisie pour approfondir ses relations de coopération et de partenariat dans la région euro-méditerranéenne et s’est félicité de la réactivation de l’Espace «5 plus 5» dont elle accueillera le Sommet en 2003.


M. NAJI SABRI, Ministre des affaires étrangères de l'Iraq, a rappelé que cette session a lieu un an après les tragiques évènements du 11 septembre et que son pays renouvelle ses vives condoléances au peuple américain et aux familles des victimes.  Il a rappelé qu'en réponse aux différents appels du Secrétaire général et des organisations régionales, son Gouvernement avait décidé d'autoriser le retour sans conditions des inspecteurs des Nations Unies.  Cela est une première étape vers la levée des sanctions et un règlement global, a-t-il indiqué avant de faire lecture d’extraits d'une lettre adressée par le Président de l'Iraq, M. Saddam Hussein, à l'Assemblée générale.


Dans cette lettre, le Président iraquien indique que, dans son discours devant l'Assemblée, le Président des Etats-Unis avait exposé les problèmes de sécurité de son propre pays.  Mais le Président des Etats-Unis en est rapidement venu au vif de son sujet, à savoir l'Iraq, une question qu'il a décrite comme un très grand danger non seulement pour la vie, la sécurité et le futur des Etats Unis, mais aussi pour la vie, le futur et la sécurité du monde entier.  Parmi ses généralisations, il a présenté des distorsions sur les menaces nucléaires, biologiques et chimiques comme pour faire croire aux citoyens américains que l'Iraq avait un lien avec la tragédie du 11 septembre.  Or, l'Iraq a un fort sens des responsabilités, un désir de paix et de stabilité.  Le Président des Etats-Unis a parlé de l'importance de ramener la démocratie au sein du Gouvernement iraquien.  Il a prétendu se soucier du peuple iraquien alors que, lui et d'autres présidents avant lui, ont tué, par les armes et par un blocus vieux de plus de 12 ans, plus de 1,7 million d'innocents Iraquiens.  Son objectif est de faire croire aux citoyens américains qu'ils vivront en paix une fois qu'ils auront accepté et laissé faire la vision d'agression de l'Administration américaine.  Quand les

Etats-Unis ont réalisé qu'ils avaient besoin d'un soutien international, ils ont changé leur version. Ils ont versé des larmes de crocodile sur le droit international et ont demandé le respect des résolutions du Conseil de sécurité. 

Maintenant que l'Iraq a accepté le retour des inspecteurs, nous attendons de voir comment ces derniers feront leur travail.  Entre 1991 et 1998, l'Iraq a demandé aux inspecteurs de faire leur travail en accord avec les résolutions du Conseil de sécurité, mais certains inspecteurs se sont lancés dans une mission d'espionnage qui n'avait rien à voir avec leur mandat officiel.  Certains inspecteurs ont reconnu ces faits publiquement.  Même M. Rolf Ekeus, ancien chef de l'UNSCOM, a reconnu que les inspecteurs avaient dépassé les limites de leur mandat et qu'ils avaient créé des problèmes pour préparer le terrain à une éventuelle attaque militaire.


L'Iraq a toujours défendu les buts et principes de la Charte des Nations Unies et les raisons pour lesquelles le Conseil de sécurité a été créé.  En visant l'Iraq, l'Administration américaine agit selon les principes du sionisme qui tue le peuple héroïque de Palestine.  L'Administration américaine veut détruire l'Iraq pour contrôler le pétrole du Moyen-Orient, et avoir le contrôle sur la politique et l'économie mondiales.  Si les Etats-Unis réussissaient, ils nous dicteraient ce que chaque pays a besoin pour son développement économique, quelles quantités de pétrole nous sont nécessaires et à quel prix.  L'Iraq a toujours été et est prêt à collaborer avec le Conseil de sécurité et les organisations internationales, mais rejette toute tentative de transgresser ses droits et sa souveraineté.  L'Iraq n'a pas rejeté les résolutions du Conseil de sécurité et demande donc la levée de l’embargo.  Je déclare solennellement que l'Iraq ne possède pas d'armes nucléaires, chimiques et biologiques.  Nous sommes prêts à accueillir les scientifiques de tous les pays qui en doutent encore, accompagnés de représentants politiques, et de les emmener sur les sites scientifiques et industriels qu'ils souhaitent voir.  Les précédentes équipes d'inspecteurs ont cherché à fournir des prétextes au Gouvernement américain.  Nous attendons maintenant de voir ce qui va se passer.  Les sanctions imposées depuis plus de 12 ans ont gelé nos revenus du pétrole et nous ne pouvons les utiliser qu'à travers le système géré inefficacement par les Nations Unies.  Par conséquent, nous demandons que soient discutées les missions d'inspection, en mettant en balance les obligations de l'Iraq et les obligations du Conseil de sécurité, notamment en ce qui concerne la résolution 687.  Le territoire iraquien est sans cesse violé par les Etats-Unis et le Royaume-Uni.


Vous avez peut-être noté comment la politique de "l'Entité sioniste" ne fait plus qu'une avec la politique américaine.  Les Etats-Unis fabriquent des problèmes avec l'Iraq dans le but de faire oublier l'application du paragraphe 14 de la résolution 687 (1991) et d'empêcher le Conseil de sécurité de lever les sanctions imposées à l'Iraq.  Car cette résolution contient un paragraphe qui stipule que le Moyen-Orient doit être une zone exempte d'armes de destruction massive.  L'Iraq demande que ce paragraphe soit appliqué à "l'Entité sioniste".  L'Iraq souhaite que cela soit discuté dans le cadre des Nations Unies.  Le Président américain a dit que l'Iraq soutenait financièrement le peuple palestinien.  C'est exact.  Et notre appui n'est pas aussi fort que nous le souhaiterions du fait des circonstances.


M.ERNST WALCH, Ministre des affaires étrangères du Liechtenstein, s’est félicité du consensus obtenu lors des derniers sommets des Nations Unies tout en regrettant que, parfois, les résultats de ces conférences ont été loin de répondre aux attentes des ceux qui sont dans le besoin.  Nous avons établi de bonnes normes, il s’agit maintenant de s’efforcer de les mettre en œuvre et pour ce faire, les objectifs de développement du Millénaire doivent être notre première référence.  Il a précisé que les petits Etats comptent sur la primauté du droit aux niveaux national et international et a appelé les Nations Unies à être un garant de ces valeurs.


Par ailleurs, le Ministre s’est félicité de la réponse donnée par la communauté internationale au terrorisme.  Il a regretté que cet esprit de coopération n’ait pas duré et ne s’est pas étendu à tous les domaines.  A titre d’illustration, il a cité l’unilatéralisme qui s’est imposé à l’occasion des débats sur la Cour pénale internationale ainsi que les manœuvres ironiques qui ont tenté de présenter la Cour pénale internationale comme une menace aux missions de maintien de la paix des Nations Unies.  Nous restons pleinement engagés à préserver l’intégrité de son Statut tel qu’il a été adopté par la Conférence diplomatique de Rome et ratifié par 79 pays.


Le Ministre a également ajouté que son pays attache une grande importance au Comité du Conseil de sécurité chargé de la lutte contre le terrorisme, établi conformément à la résolution 1373 du Conseil.  Il a précisé que l’on ne peut lutter contre l’injustice par l’injustice et la lutte contre le terrorisme doit aller de pair avec la promotion et le respect du droit international.  Lorsque les Nations Unies sont appelées à défendre la primauté du droit, il faut s’assurer de la légalité de des mesures prises, surtout dans le cas d’une intervention armée.  Les débats de ces dernières semaines ont montré que rien ne peut remplacer une décision légitime prise par le Conseil de sécurité.


Mme BILLIE MILLER, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de la Barbade, a rappelé que l’année 2001 avait débuté sous le signe de la réalisation des objectifs de développement du Millénaire, à savoir lutte contre la pauvreté et la faim, lutte contre la pandémie du VIH/sida et accès à l’éducation pour tous.  Le 11 septembre 2001 a tragiquement bouleversé l’agenda de la communauté internationale et éclipsé la vision de développement du Millénaire.  Cependant, le 11 septembre a contribué au renforcement du multilatéralisme dans la gestion de tous les défis posés notamment par la pauvreté, le sous-développement et les conflits.  La Barbade a depuis de nombreuses années recommandé une redéfinition du concept de sécurité collective afin d’y intégrer les nouvelles menaces et, au sein de l’Organisation des Etats américains (OEA), nous avons adopté une approche de la sécurité et de la stabilité pour la région qui couvre certaines menaces à la paix qui émanent d’acteurs non étatiques.  Elle a mis en garde contre les phénomènes qui sous-tendent le terrorisme, tels que la pauvreté, la pandémie du VIH/sida, le trafic de stupéfiants, la criminalité transnationale organisée, le blanchiment d’argent, la dégradation de l’environnement, la répartition inégale des bénéfices de la mondialisation et du commerce mondial.


Nous devons dès lors relever les défis de la mondialisation et pour cela, défendre les intérêts de nos économies pauvres sur la scène internationale en recommandant l’adoption de stratégies collectives sur tous les aspects des problèmes liés au développement.  Elle a estimé que le détournement de ressources allouées au développement vers des actions de lutte contre le terrorisme n’est pas viable et durable pour les pays en développement sans soutien international.  En outre, malgré les efforts de bonne gouvernance et de démocratisation, nos économies restent fragiles et il ne nous semble pas acceptable d’investir dans des efforts militaires.  La Ministre a encouragé les Nations Unies à dissuader les Etats Membres d’entreprendre des mesures unilatérales et a prôné une conduite responsable.  Pour notre part, a-t-elle poursuivi, nous avons procédé à un amendement constitutionnel pour criminaliser les actes terroristes et nous avons déposé auprès du Secrétaire général des Nations Unies nos instruments de ratification des conventions internationales de lutte contre le terrorisme.  Elle a regretté l’impact de l’instabilité qui a résulté des événements du 11 septembre sur le secteur du tourisme, secteur crucial pour la Barbade.  La Ministre a ensuite contesté les accusations de certains pays concernant l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent terroriste dont serait responsable son pays, et elle a expliqué que le système financier de son pays n’est pas moins développé et réglementé que dans le Vermont ou le Delaware.  Elle a souhaité que les grandes conférences et sommets des Nations Unies organisés cette dernière décennie soient enfin traduits en actions concrètes, car ils sont coûteux et n’ont pas réellement contribué à faire progresser le processus de développement.  Des changements fondamentaux sont nécessaires dans la manière dont on finance le développement et dans l’architecture financière internationale, a ajouté Mme Miller qui a salué la prise en compte par le Sommet de Johannesburg des attentes des petits Etats insulaires en développement et a souhaité un examen complet de la mise en œuvre du Programme d’action de la Barbade en 2004 à Maurice.


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