NOUS NE POUVONS PERMETTRE AUX FORCES DU MAL DE DETENIR DES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE, DECLARE ISRAEL DEVANT L’ASSEMBLEE GENERALE
Communiqué de presse AG/1321 |
Assemblée générale
14ème séance - matin
NOUS NE POUVONS PERMETTRE AUX FORCES DU MAL DE DETENIR DES ARMES DE DESTRUCTION MASSIVE, DECLARE ISRAEL DEVANT L’ASSEMBLEE GENERALE
On ne saurait tolérer plus longtemps une mise en œuvre sélective des résolutions
du Conseil de sécurité, estime le Liban en accusant Israël de détenir ces mêmes armes
L’Assemblée générale a poursuivi ce matin son débat général au cours duquel les déclarations des Etats Membres se sont de nouveau orientées vers les problèmes touchant à la sécurité internationale et au terrorisme ainsi qu’au rôle central que doivent jouer les Nations Unies pour créer un monde plus stable.
Le Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Israël, M. Shimon Pérès, a déclaré que les attaques du 11 septembre 2001 avaient provoqué une scission au sein du monde actuel. D’un côté, a estimé M. Pérès, on trouve «ceux qui essaient de détruire le monde libre», un monde divers et hétérogène, qui respecte les droits à l’existence et à la différence de toutes les pensées, religions, et différences, tout en permettant à chaque être humain de prospérer et de vivre dans la sécurité. De l’autre, se trouve le «front de Ben Laden à Saddam Hussein» qui est une menace à toute l’humanité, a dit M. Pérès en estimant que ce «front» ne veut permettre ni paix, ni liberté, à son propre peuple ou aux autres peuples. «La menace qu’il pose nous oblige de ce fait à défendre notre droit naturel à vivre dans l’espoir, et à exercer notre droit à la légitime défense. Obligés de gagner des batailles que nous n’avons pas initiées, nous ne pouvons pas permettre aux forces du mal de posséder des armes de destruction massive quand nous savons que leur souhait est de détruire des vies innocentes», a déclaré le Ministre des affaires étrangères d’Israël en précisant qu’il ne faut pas ignorer le danger qui existe. «Nous devons gagner, le plus vite possible», a-t-il dit.
Pour le Ministre des affaires étrangères du Soudan, M. Mustafa Osman Ismaïl, les actions lancées contre le terrorisme doivent être sur la base d’une étroite coopération régionale et internationale respectueuse du droit international, seul garant de la légitimité indispensable. Il existe une profonde angoisse dans de nombreuses régions du monde face à la manière dont la question de la lutte contre le terrorisme est détournée de ses véritables raisons et objectifs, a-t-il dit, en notant que la communauté internationale ne peut connaître de succès en dehors de l’ONU, et qu’elle ne peut continuer à vouloir mettre au second plan l’occupation et la violence que subit le peuple palestinien. Dans son intervention sur cette question, M. Shimon Pérès à de son coté estimé que «le terrorisme n’avait résolu aucun des problèmes auxquels font face les Palestiniens, mais en avait plutôt créé d’autres», dont l’insécurité et la paupérisation, tout en bouchant l’horizon des aspirations à la souveraineté du peuple palestinien. Israël, a-t-il dit, partage la vision de deux Etats avancée par le Président Bush et soutenue et endossée par les pays arabes, le Quartet et l’Union européenne.
Pour M. Hassan Wirajuda, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, la question du Moyen-Orient doit se régler dans le strict respect des résolutions des
Nations Unies. Aucun Etat, a-t-il estimé, ne devrait se prévaloir de sa puissance et de sa suprématie militaire pour imposer sa vision aux autres. Quant à la lutte antiterroriste, l’Indonésie rejette toute insinuation de mollesse envers les groupuscules radicaux islamistes, a dit le Ministre en soulignant que son pays était profondément engagé dans un processus de démocratisation de sa vie politique et sociale et entendait régler, sans faiblesse, mais sur la base du droit, les questions posées par les mouvements radicaux ou indépendantistes. Le combat contre la terreur aura cependant peu de chances de succès total si les causes premières du désespoir, et notamment l’extrême pauvreté, qui a été parfois provoquée par une mondialisation inéquitable, ne sont pas traitées, a estimé M. Wirajuda. Sur la question de l’Iraq, les délégations du Soudan, de l’Indonésie et du Liban, ont, tout en appelant le Gouvernement de Bagdad à se conformer aux résolutions de la communauté internationale représentée par l’ONU, rejeté toute idée d’action militaire unilatérale contre ce pays qui pourrait, selon eux, déstabiliser pendant longtemps toute la région du Moyen-Orient et avoir des impacts négatifs au niveau global. Le monde ne peut continuer à accepter de voir les résolutions du Conseil de sécurité être appliquées de manière sélective, a dit le Ministre des affaires étrangères et des immigrants du Liban, M. Mahmoud Hammoud, en accusant Israël, «qui est détenteur d’armes de destruction massive, dont des armes nucléaires», de «pratiquer les pires formes de terrorisme d’Etat» contre la population palestinienne et les pays voisins. Le Hezbollah, qui est un parti politique légitime au Liban, mène un combat juste contre Israël, a estimé le Ministre en accusant le gouvernement israélien de vouloir s’assurer, par la menace et la force, le contrôle des ressources en eau du Liban.
Outre les intervenants ci-dessus cités, l’Assemblée générale a entendu les déclarations des Ministres des affaires étrangères de Vanuatu, du Cambodge, de Saint-Marin, de la Guinée, du Viet Nam, du Mozambique, et du Bénin, et celle du Chef de la délégation de la Jamaïque. L’Assemblée générale poursuivra son débat de haut niveau cet après-midi à 15 heures.
Débat général
M. SERGE VOHOR RIALUTH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères, du commerce extérieur, de la coopération économique et des télécommunications de Vanuatu, a déclaré que le terrorisme est devenu le fléau du monde contemporain, comme l’ont démontré les évènements du 11 septembre dernier. Cependant, toute action de représailles et autres mesures punitives doivent recevoir un soutien universel à travers les structures multilatérales existantes, dont en premier les Nations Unies. Toute action de représailles menée en dehors de cette enceinte légitime serait périlleuse. Tout acte lancé dans la lutte antiterroriste doit servir la justice internationale, la paix et la sécurité. Nous lançons à cet égard un appel aux planificateurs militaires, les invitant à la prudence et à s’assurer qu’aucune décision ne risque de créer un nouvel environnement d’insécurité et de haine et est conforme aux principes de la Charte. La lutte contre le terrorisme ne doit pas occulter les autres questions importantes auxquelles doit faire face la communauté internationale, et qui affectent surtout les pays en développement, dont les petits Etats insulaires en développement. Notre délégation s’associe aux déclarations faites par les représentants des pays du Forum du Pacifique qui sont contenues dans un document de travail de l’ONU. L’environnement et les effets négatifs qu’a sur nos pays les changements climatiques sont notre premier souci. Nous exhortons les Etats qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Protocole de Kyoto.
Alors que des petits pays comme le nôtre sont forcés de respecter sans condition les objectifs définis par les pays développés, il est curieux qu’au même moment ces mêmes pays exercent des pressions et ne respectent pas les décisions prises aux niveaux national et régional. Notre pays est opposé à la prolifération nucléaire et nous continuons de condamner sans réserve le transport de matières nucléaires fissiles à travers les eaux du Pacifique. Le refus des pays riches de respecter cette volonté témoigne de leur attitude, basée sur une politique de force. Certains de nos efforts en vue de stimuler la croissance sont d’autre part remis en cause par les pressions énormes que les pays riches exercent sur nous. Il en est ainsi des initiatives lancées par l’OCDE sur la question du blanchiment de l’argent. Nous nous sommes efforcés de répondre aux demandes, en vue d’assurer le contrôle et la transparence des transferts financiers. Mais les pays de l’OCDE, qui ont pourtant créé le concept de «paradis fiscal» pendant la période coloniale, ne sont toujours pas satisfaits. Nous sommes disposés à travailler avec eux à un calendrier qui respecterait nos besoins et les particularités de nos économies, à condition que les pays riches compensent ce que nous perdrons. A ce jour, nous tenons à dire que toute initiative des pays de l’OCDE tendant à mettre des pays comme le Vanuatu sur une liste noire du blanchiment de l’argent serait prématurée et ne servirait que les intérêts du club des riches.
M. MUSTAFA OSMAN ISMAIL, Ministre des affaires étrangères du Soudan, a estimé que la guerre contre le terrorisme doit être menée par le biais d’une étroite coopération nationale, régionale et internationale et coordonnée en conformité avec les principes du droit international. Le Soudan, tout en réitérant son engagement dans la lutte contre le terrorisme, souhaite attirer l’attention de la communauté internationale sur le sentiment d’angoisse qui existe dans différents endroits en ce qui concerne le détournement de la campagne contre le terrorisme de sa voie et de ses objectifs. Les Nations Unies demeurent l’enceinte privilégiée pour accomplir les objectifs de la coopération internationale. Le Soudan lance un appel pour une revitalisation des organes des Nations Unies, en premier lieu du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale.
Il n’y aura en outre pas de règlement du conflit israélo-palestinien s’il n’est pas mis un terme à l’occupation israélienne, si les résolutions du Conseil de
sécurité ne sont pas mises en œuvre et si les Palestiniens ne peuvent pas jouir de leurs droits fondamentaux. Nous voulons également réitérer l’importance d’un règlement politique entre l’Iraq et les Nations Unies. A cet égard, nous nous félicitons de la décision iraquienne d’autoriser un retour des inspecteurs de l’ONU et nous formulons l’espoir que cela mènera à une levée des sanctions et à la consolidation de la souveraineté, de la sécurité et de l’intégrité du territoire. Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) témoigne de la capacité du continent africain d’initier une coopération entre tous les pays qui le compose selon les priorités socioéconomiques qui ont été définies par les Africains eux-mêmes.
Le Gouvernement du Soudan a toujours souhaité un règlement du conflit dans la partie australe du pays. A cette fin, nous avons organisé des conférences et des réunions nationales de dialogue et nous avons répondu positivement aux efforts régionaux et internationaux visant à mettre un terme à ce conflit. L’accord de Mashakos qui a été signé le 20 juillet dernier a malheureusement été gâté par l’escalade militaire du mouvement rebelle et son insistance à revenir sur l’accord conclu lors des premiers pourparlers. Ces événements regrettables ont contraint le gouvernement à suspendre les négociations afin d’être en mesure de mettre un terme aux activités des rebelles. Le Soudan s’est engagé à promouvoir les droits de l’homme mais demande à la communauté internationale qu’elle comprenne l’impact du conflit dans le sud du pays sur les droits de l’homme dans cette région. La politique positive que nous menons au niveau international depuis quelques années a permis d’améliorer le dialogue avec l’Union européenne mais également, depuis trois ans, avec les Etats-Unis. Ce dialogue a permis de transformer une relation tendue en une relation fondée sur la volonté commune de trouver une issue au conflit. Nous sommes persuadés que ce dialogue profond permettra aux deux pays d’oublier l’amertume du passé.
M. HASSAN WIRAJUDA, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a estimé que pour lutter contre les menaces telles que le terrorisme, la communauté internationale devrait s’imprégner des principes de démocratie et de multilatéralisme. Le multilatéralisme, suppose le respect de l’égalité de chaque État et le renforcement du rôle des Nations Unies qui doit être renforcé grâce notamment à des institutions réformées. Les Nations Unies doivent jouer un rôle central dans la lutte contre le terrorisme et inciter les États Membres à poursuivre leurs efforts en matière de désarmement. Les pays doivent se débarrasser de leurs arsenaux nucléaires et les États ne peuvent s’arroger des privilèges du fait de leur suprématie militaire, a-t-il dit, plaidant notamment pour une approche juste et équilibrée au Moyen-Orient. La communauté internationale doit contraindre Israël a renoncer à l’occupation et à reprendre les négociations afin de parvenir à terme à la coexistence de deux États, Israël et la Palestine, vivant en paix et côte à côte. S’agissant de l’Iraq, M. Wirajuda a souhaité que toutes les voies pacifiques soient épuisées avant le recours à la force, mettant en garde contre toute action militaire unilatérale qui pourrait déstabiliser la région tout entière. L’Iraq doit se conformer pour sa part aux résolutions des Nations Unies et à ce titre, le Ministre a salué la décision récente des autorités iraquiennes d’accepter le retour des inspecteurs en désarmement. En Afghanistan, la communauté internationale doit poursuivre ses efforts de reconstruction et de pacification, a jugé le Ministre afin de conforter le processus lancé il y a un an.
La lutte contre le terrorisme est étroitement liée à l’éradication de la pauvreté et la communauté internationale doit prendre des mesures pour réduire de moitié d’ici 2015 le nombre de personnes vivant avec moins de 1 dollar par jour. Le Ministre, rappelant les conclusions de la Conférence ministérielle de l’OMC de Doha, en novembre 2001, a souhaité que les négociations qui s’engageront bientôt permettent d’intégrer les pays en développement au système commercial multilatéral. Les pays développés doivent renoncer au protectionnisme et augmenter leur aide au développement. Le Ministre a ensuite appelé la communauté internationale au respect des engagements pris à Monterrey et à Johannesburg. Le Plan d’action pour le développement durable doit être exécuté sur la base de partenariats entre gouvernements, monde des affaires et société civile afin d’intégrer les aspects humains et environnementaux dans le développement économique. Il a recommandé le renforcement du rôle des organisations régionales dans la mise en œuvre des recommandations des grandes conférences sur le développement. Il nous faut promouvoir des synergies naturelles entre les Nations Unies et les organisations régionales, tel que c’est le cas entre les Nations Unies et l’Association des Nations du Sud-Est asiatique (ANASE), a-t-il dit, expliquant que l’ANASE avait connu trois décennies de paix et de croissance économique interrompue une fois seulement. Le Ministre a défendu ensuite son pays face aux accusations d’indulgence à l’égard de groupes musulmans radicaux et de soutien au terrorisme, expliquant que le Gouvernement indonésien a tout mis en œuvre pour se conformer aux objectifs définis à l’échelle internationale pour lutter contre le terrorisme. Il a annoncé que le Gouvernement est disposé à reprendre les négociations avec le Mouvement de libération Aceh à la condition qu’il renonce, entre autres, au séparatisme. Le Ministre a également annoncé qu’un régime d’autonomie a été accordé à la province de Papua afin de répondre aux aspirations de ce peuple. Il a réaffirmé l’engagement de l’Indonésie au respect et à la promotion de la démocratie.
M. SHIMON PERES, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères d’Israël, a déclaré que les attaques du 11 septembre 2001 ont créé une nouvelle division au sein du monde actuel. Du mauvais côté, il y a ceux qui essaient de détruire le «monde libre», qui est un monde divers et hétérogène respectant les droits à l’existence de toutes les pensées et de toutes les religions. Ce monde libre soutient le droit de chaque être humain à être différent, tout en ayant la possibilité de prospérer et de vivre dans la sécurité. Mais le front qui va de Ben Laden à Saddam Hussein est une menace à toute l’humanité. Ce front ne veut permettre ni la paix ni la liberté, que ce soit à leur propre peuple ou aux autres peuples. Ils nous obligent de ce fait à défendre notre droit naturel à vivre dans l’espoir, et de ce fait toujours à exercer notre droit à la légitime défense. La culture de la mort nous oblige à défendre celle de la vie et à gagner des batailles que nous n’avons pas initiées. Nous ne pouvons pas permettre aux forces du mal de posséder des armes de destruction massive quand nous savons que leur souhait est de détruire des vies innocentes. Nous ne pouvons ignorer le danger existant et ne pouvons nous permettre le luxe d’attendre. Nous devons gagner, et aussitôt que possible.
La terreur crée la pauvreté beaucoup plus que la pauvreté ne crée la terreur. La terreur provoque l’arriération. Notre pays a fait l’expérience du terrorisme le plus extrême. Nous avons vécu dans le deuil, mais nous n’avons pas enterré la paix. Le terrorisme a causé du tort aux Palestiniens, aux Etats-Unis et dans d’autres pays. Il a empêché la fin de l’occupation et a créé de nombreux problèmes sans en résoudre un seul. L’Afrique du Sud, la Yougoslavie et le Congo, ont fait des progrès à travers le dialogue et non par la violence. Nous avions offert aux Palestiniens une solution en dehors de la terreur. Nous avions accepté de leur rendre leur terre en accord avec les résolutions des Nations Unies. Mais la terreur a repoussé la réalisation de leur destin. Nous suivons en ce moment le dialogue qui semble s’être engagé entre Palestiniens et que nous respectons. Le FATAH a, paraît-il, signé une déclaration qui dit: «Nous construirons un Etat palestinien indépendant et un système politique respectueux des principes de la démocratie et de l’état de droit, basé sur une justice indépendante, la séparation des pouvoirs, le respect des droits de l’homme, des libertés civiques et une économie de marché». Nous espérons que ces paroles sont l’aube d’un nouveau printemps. Israël accepte la vision du Président Bush, qui est soutenue par le Quartet et endossée par les pays arabes. Cette vision définit un objectif politique et comprend un calendrier et elle peut être considérée comme une feuille de route. Ce qu’il faut maintenant, c’est trouver des roues pour faire avancer ce véhicule de la paix. Il faut une roue économique, une roue écologique et une roue culturelle. Trois civilisations sont nées au Moyen-Orient. On les retrouve dans la Bible, dans le Nouveau testament et dans le Coran. Les descendants d’Abraham devraient se conduire comme des membres d’une famille, avec solidarité. Sans guerre, notre région pourrait s’épanouir. Nous pouvons politiquement nous séparer en deux Etats et coordonner notre développement économique. Israël pense que concernant la Syrie, les bases qui leur avaient permis de participer, ensemble, à la Conférence de Madrid existent toujours. Quant au Liban, Israël estime qu’il devrait assumer sa souveraineté et son intégrité territoriale et ne pas y laisser agir le Hezbollah.
M. HOR NAMHONG, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Cambodge, a estimé que le défi commun que la communauté internationale doit relever aujourd’hui est celui du manque de sagesse et de volonté politique à faire de la planète un monde meilleur pour les générations futures. Nous nous félicitons des conclusions du récent Sommet pour le développement durable qui s’est tenu à Johannesburg et nous estimons que nous devons tous apporter notre soutien au message qui en est sorti. De même, nous souhaitons rappeler que les objectifs de la Déclaration du Millénaire que sont la lutte contre la pauvreté, le développement durable et la constitution de partenariats pour le développement doivent être suivis. Cependant, sans la mobilisation de ressources adéquates, il sera impossible aux pays les moins avancés de rompre le cercle vicieux de la pauvreté et de s’intégrer au processus actuel de la mondialisation. Cette dernière peut en effet soit donner accès à la prospérité à l’humanité entière soit marginaliser plus avant les pauvres. Nous estimons que la lutte contre la pauvreté peut dans une certaine mesure contribuer à la lutte contre le terrorisme et à la gestion de questions transnationales telles que le trafic des personnes ou la propagation du VIH/sida. Dans ce contexte, le gouvernement cambodgien a fait de la lutte contre la pauvreté sa priorité première de même que le renforcement des droits de l’homme et de la démocratie.
En ce qui concerne le conflit au Moyen-Orient, le Cambodge estime que la violence n’est pas une solution. Les deux parties doivent avoir la sagesse de comprendre qu’ils sont condamnés à vivre côte à côte pour toujours. Le Cambodge voit dans l’acceptation de l’Iraq du retour des inspecteurs des Nations Unies un pas encourageant qui contribuera sans doute à la stabilité dans la région. S’il n’est pas géré correctement, le conflit au Cachemire peut menacer la sécurité et la paix non seulement en Asie du Sud mais également en Asie du Sud-est. Sur une note plus positive nous estimons que la reprise du dialogue inter-coréen et que la visite du Premier ministre japonais à Pyongyang sont des événements positifs. Nous lançons enfin un appel pour une réforme du Conseil de sécurité afin d’améliorer le fonctionnement global des Nations Unies. Le Cambodge est en faveur de l’attribution de nouveaux sièges permanents au Japon, à l’Inde et à l’Allemagne.
M. AUGUSTO CASALI, Ministre des affaires politiques et étrangères de Saint-Marin, a déclaré que la planète souffre encore des séquelles de la profonde blessure infligée il y a un peu plus d’un an à l’humanité tout entière. Ces actes de terrorisme ont bouleversé l’équilibre international en septembre 2001. Le Ministre a salué les efforts déployés pour vaincre cette menace, ajoutant que les moyens militaires et les sanctions économiques ne suffisent pas. Pourquoi le terrorisme existe et se développe, pourquoi le fanatisme se développe, pourquoi ceux qui prétendent lutter pour la libération des opprimés massacrent à leur tour des innocents, a demandé le Ministre. Essentiellement parce que le monde en développement est frappé par la famine, par l’extrême pauvreté et par les violations des droits de l’homme, et ces éléments expliquent le désespoir et l’instabilité qui risque de caractériser toute une génération de l’humanité. La République de Saint-Marin s’est conformée, dans le courant de la dernière année, à la résolution 1373 (2001) et a pris des mesures dans les domaines institutionnels et législatifs pour lutter contre le terrorisme. Le Ministre a prôné un dialogue et une tolérance entre les peuples qui supposent le développement d’une culture qui reconnaisse la diversité culturelle comme un patrimoine de l’humanité et non comme un facteur de divisions et de tensions. La haine et la violence, l’esprit de vengeance qui prévalent au Moyen-Orient inquiètent mon pays et retardent les perspectives de paix, a dit le Ministre, avant de condamner la spirale de violence qui fait quotidiennement des victimes parmi les civils. Israël a le droit de se défendre et de protéger son peuple, mais dans le même temps, les Palestiniens ont droit à un État et à leur terre, d’où la nécessité pour les deux parties de se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité, a observé le Ministre.
Abordant la question de l’Iraq, M. Casali a estimé que toute action internationale, y compris une action militaire, nécessite le consensus au sein des Nations Unies, avant de condamner le régime iraquien et en dénonçant les dictateurs qui prennent en otage leur peuple.
Le Ministre a souhaité ensuite que les recommandations et dispositions arrêtées dans le cadre des grandes conférences des Nations Unies soient mises en œuvre, en particulier celles qui ont émané de la session extraordinaire consacrée aux enfants en mai 2002. Il faut investir dans l’avenir des enfants, pour leur assurer un droit à la santé, à l’éducation et à la participation, a-t-il ajouté. De même, dans le prolongement de l’Assemblée mondiale sur le vieillissement tenue en avril dernier à Madrid, le Ministre a insisté sur l’importance des mesures à prendre pour éliminer et combattre les préjugés qui empêchent de protéger les droits des personnes âgées. Abordant les résultats du Sommet de Johannesburg, M. Casali a estimé que la croissance économique des pays développés doit s’accompagner d’une redistribution équitable à l’échelle mondiale. Ces efforts passent par une promotion des investissements ciblés, par l’instauration de la confiance, par la promotion de l’intégration économique, par la protection de l’environnement. Évoquant la création récente de la Cour pénale internationale, le Ministre l’a qualifiée de grand pas en avant pour lutter contre l’impunité des crimes de génocide et des crimes contre l’humanité. La Cour ne compromet en aucune manière les forces de maintien de la paix mais au contraire, elle contribue à protéger davantage les contingents, a dit le Ministre en lançant un appel pour que l’intégrité du Statut de Rome soit protégée.
M. FRANÇOIS L. FALL, Ministre à la Présidence chargé des affaires étrangères et de la coopération de la Guinée, a déclaré que la situation de l’Afrique de l’Ouest, zone longtemps secouée par les crises internes et des conflits s’améliore. La Sierra Leone s’est engagée sur la voie de la paix et de la médiation grâce à la médiation de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), et à l’appui des Nations Unies et du Royaume-Uni. Au Libéria, la situation demeure cependant précaire, et la Guinée reste convaincue que l’adoption et la mise en œuvre effective d’un programme de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des groupes armés, sur la base de la conclusion positive du dialogue inter-libérien amorcé à Abuja au Nigéria, contribueront à la restauration de la paix et de la stabilité de la sous-région. Membre de l’Union du fleuve Mano, notre pays renouvelle son engagement à œuvrer pour la paix. Nous avons pris part, le 27 février 2002, au Sommet de Rabat et au processus de mise en application de ses recommandations. Nous soutenons les termes de la résolution 1343 du Conseil de sécurité et demandons à la communauté internationale et à l’ONU d’en assumer le suivi. La Guinée espère que le démarrage du Bureau des Nations Unies en Afrique de l’Ouest contribuera à relever les défis auxquels sont confrontés les Etats de sa sous-région et se réjouit de la création du Groupe de travail du Conseil de sécurité sur la prévention et la résolution des conflits en Afrique. Faisant partie d’une région où les armes légères ont causé d’énormes méfaits, la Guinée se félicite de la reconduction du Moratoire de la CEDEAO, visant à éradiquer le phénomène de la circulation illicite de ces armes. Nous saluons aussi la création du Bureau régional des affaires humanitaires en Afrique de l’Ouest, l’extension du système d’alerte rapide sur les catastrophes naturelles et la mise en place du réseau régional intégré de l’information.
M. NGUYEN DY NIEN, Ministre des affaires étrangères du Viet Nam, a estimé que la lutte contre le terrorisme ne signifie pas seulement traduire en justice ses responsables et conspirateurs mais également lutter contre la pauvreté, l’injustice et l’occupation illégale qui sous-tendent ce fléau. Nous nous félicitons de ce que les Nations Unies aient mené un travail important dans le domaine de la prévention et du règlement des conflits mais nous souhaitons qu’elles fassent davantage pour mettre un terme, notamment au conflit du Moyen-Orient par des moyens pacifiques. A cet égard, nous réitérons notre appui à la lutte légitime du peuple palestinien pour exercer son droit inaliénable à l’autodétermination et à vivre en paix au sein d’un Etat indépendant et souverain. Nous nous félicitons en outre du dialogue entre la République populaire démocratique de Corée et la République de Corée et accueillons favorablement l’acceptation du retour des inspecteurs de l’ONU sans condition par l’Iraq. Dans un monde interdépendant, il est important de respecter le principe de la souveraineté et de l’intégrité territoriales et de l’indépendance politique des Etats. C’est pourquoi il faut mettre un terme rapide aux blocus et embargos qui ont causé d’incommensurables souffrances aux peuples cubain, iraquien, libyen et d’ailleurs.
Des mesures efficaces doivent être prises pour limiter et atténuer les effets négatifs de la mondialisation et assurer des opportunités de développement égales pour tous les pays. L’engagement international pour augmenter, entre autres, le niveau de l’aide publique au développement, construire un système commercial ouvert, équitable et multilatéral, lever les mesures protectionnistes doit être renforcé. Il faut également renforcer et rendre le Conseil de sécurité plus démocratique, représentatif, responsable et transparent par une augmentation du nombre de ses membres permanents et non permanents. Le Viet Nam appuie les candidatures du Japon, de l’Allemagne et de l’Inde aux sièges de membres permanents du Conseil de sécurité. En Asie du Sud-Est, l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) est déterminée à renforcer son unité et sa coopération afin de répondre aux défis en dehors et au sein de la région. L’ANASE travaille notamment étroitement avec la Chine afin qu’une Déclaration sur la conduite des parties dans le sud de la mer de Chine soit adoptée prochainement.
M. LEONARDO SANTOS SIMAO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, a rappelé que son pays et la région d’Afrique australe ont souffert ces dernières années des inondations, de la sécheresse et de leurs conséquences économiques et sociales. Il a lancé un appel à la communauté internationale pour que des mécanismes d’alerte soient mis en œuvre pour mieux faire face à ces catastrophes naturelles. Abordant la question du terrorisme, le Ministre a jugé que cette menace pèse sur tous les pays, les riches comme les pauvres, et qu’il incombe à tous les gouvernements de lutter efficacement contre ce fléau dans le cadre des Nations Unies. Mais nous devons aussi nous attaquer aux racines du terrorisme, a poursuivi le Ministre, exhortant les États Membres à prendre des mesures pour éradiquer la pauvreté et inverser les tendances actuelles injustes. Le Ministre a souligné les mesures prises en Afrique en application de la résolution 1373 et précisé que son pays, qui a d’ores et déjà transmis son rapport, est sur le point de ratifier les 12 conventions relatives au terrorisme. Ceci dit, le Mozambique a besoin d’une aide institutionnelle pour lutter contre le terrorisme, afin de renforcer ses capacités dans les domaines de la police, des institutions judiciaires, et des finances.
Abordant les grandes réunions des Nations Unies organisées cette année sur le financement du développement, le développement durable, le VIH/sida, ou la Session extraordinaire consacrée aux enfants, le Ministre a souligné qu’elles ont toutes reconnu le besoin de mettre en œuvre les objectifs de développement du Millénaire. Le Ministre a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle réponde aux besoins humanitaires et de reconstruction de l’Angola. Il a également formé le vœu que le processus de paix en République démocratique du Congo soit désormais irréversible suite à la signature d’accords de paix entre le Rwanda et la République démocratique du Congo, d’une part, et entre l’Ouganda et la République démocratique du Congo de l’autre. Évoquant le lancement du NEPAD, il l’a qualifié d’instrument de nature à faire face aux problèmes de l’Afrique et à assurer une appropriation de son propre développement par le continent. Il a salué le Plan d’action pour l’Afrique adopté à Kananaskis lors du dernier Sommet du G8 et souhaité que les efforts s’intensifient pour soutenir le NEPAD. Au Mozambique, le plan d’action pour la réduction substantielle de la pauvreté basé sur l’agriculture, la santé, l’éducation, la bonne gouvernance, la démocratie est un programme financé presque exclusivement grâce à des rééchelonnements de la dette dans le cadre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) renforcée, a-t-il dit. Il a annoncé que le 4 octobre 2002, le Mozambique commémorera les dix ans de la signature de l’accord de paix qui a mis fin à deux décennies de conflit.
Pour M. IDJI KOLAWOLE, Ministre des affaires étrangères et de l’intégration africaine du Bénin, le souvenir des actes de barbarie perpétrés le 11 septembre 2001 à New York rend plus pressante encore l’exigence d’une avancée plus significative dans notre œuvre commune de civilisation et il est par conséquent important et nécessaire de donner un contenu concret à cette solidarité et à cette responsabilité partagées. L’Organisation des Nations Unies devra continuer à jouer un rôle dynamique dans la promotion de la coopération internationale pour la prévention et la répression des actes de terrorisme, a poursuivi le Ministre. Pour donner suite à la résolution 1373 (2001), le Bénin a soumis un rapport sur les mesures qu’il a prises pour prévenir et réprimer les actes de terrorisme et un dialogue constructif est en cours avec le Comité du Conseil de sécurité sur les mesures envisagées pour prévenir et réprimer le financement de tels actes. Mais la lutte contre le terrorisme sera d’autant plus efficace et globale qu’elle sera organisée dans le strict respect des buts et principes des Nations Unies, a jugé le Ministre, ajoutant que l’urgence d’une définition juridique claire et précise du terrorisme international apparaît très clairement de manière à éviter que le jeu désordonné des initiatives individuelles ou solitaires ne vienne compromettre l’efficacité de la coalition mondiale.
Conscients du fait que notre continent se trouve à une étape critique de son évolution, a poursuivi le Ministre, les dirigeants africains ont pris un certain nombre d’initiatives politiques dans le sens du règlement des conflits et ont fait l’important pari de doter l’Afrique de cadres de concertation et d’action nouveaux, tels que l’Union africaine et le NEPAD. L’Union africaine se distingue par l’accent qu’elle met sur la nécessité d’intégration économique du continent et par l’affirmation que la paix est une condition incontournable, que la sécurité et la stabilité sont indispensables pour créer un environnement propice au développement, et que la bonne gouvernance doit être le mode de gestion ordinaire de nos États. Abordant le soutien au NEPAD, le Ministre a déclaré que la mondialisation devait devenir synonyme de mieux-être pour chaque peuple du monde et que ce monde ne peut plus s’offrir le spectacle d’une Afrique marginalisée, ravagée par les guerres et les maladies, et que l’on observe avec condescendance comme si les ressources disponibles aujourd’hui sur la planète ne permettaient pas d’enrayer la catastrophe.
Évoquant ensuite la création par le Conseil de sécurité d’un Groupe de travail spécial sur la prévention et le règlement des conflits en Afrique, M. Kolawole a souhaité que cette initiative soit le signe d’un engagement réel et permanent du Conseil à agir pour mettre un terme au cycle de violence sur le continent. Rappelant ensuite que le Bénin a été porté en janvier dernier à la tête du Bureau de coordination des Pays les moins avancés (PMA), le Ministre a souligné les efforts déployés au sein des PMA pour mettre en œuvre le Programme d’action et la Déclaration politique adoptés en mai 2001 à Bruxelles lors de la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA. Les PMA se sont réunis à Cotonou, au Bénin, du 5 au 7 août 2002 en vue d’examiner les voies et moyens d’assurer cette mise en œuvre et ils ont recommandé aux pays de mettre en place au niveau national un dispositif d’exécution et de suivi du Programme d’action dans les politiques nationales. La Déclaration de Cotonou recommande aussi aux PMA d’élaborer leurs priorités stratégiques de développement en adéquation avec le contexte local pour garantir la rationalité et l’appropriation nationales des politiques à mettre en œuvre. Elle invite également les organisations du système des Nations Unies et les autres organisations internationales à incorporer le Programme d’action dans leurs programmes, a précisé le Ministre, avant de souligner le danger que représente l’amenuisement des ressources à la disposition d’institutions opérationnelles telles que le PNUD, le FNUAP, l’UNICEF ou l’OMS. La réunion de Cotonou a par ailleurs recommandé l’établissement d’un tableau synoptique à l’usage de l’ECOSOC pour la revue et le suivi du Programme d’action par les PMA et leurs partenaires au développement, a précisé M. Kolawole.
M. MAHMOUD HAMMOUD, Ministre des affaires étrangères et des émigrants du Liban, a affirmé que le Liban et ses frères arabes souffrent du terrorisme d’Etat incessant pratiqué par Israël depuis les massacres de Deir Yassin et ceux de Qana et Jenine. Dernièrement, Israël a commencé à manipuler la campagne internationale de lutte contre le terrorisme en l’utilisant comme un prétexte pour persécuter le peuple palestinien et le priver de son droit à l’autodétermination. Israël a lancé une campagne de menace contre le Liban et la Syrie, alors que c’est l’occupation israélienne qui est à l’origine du conflit dans la région. Israël a continuellement défié les résolutions de la légalité internationale, a accumulé des armes de destruction massive et s’oppose à toute tentative de paix globale dans la région dans la plus grande impunité. Cette situation ne peut que consolider l’impression au sein des gouvernements et des populations arabes qu’une politique de deux poids deux mesures prévaut dans les affaires internationales. M. Shimon Peres a ce matin accusé le Hezbollah de terrorisme alors qu’il s’agit d’un parti représenté au parlement libanais qui participe à la vie économique et sociale du pays et qui a contribué à la libération du territoire libanais de l’occupation israélienne. M. Peres est en outre le dernier à pouvoir parler de terrorisme, lui-même étant responsable de massacres. La menace continue d’agression contre le Liban, la destruction d’infrastructures représente une épée au-dessus de nos têtes. Israël usurpe également nos biens naturels et nos ressources en eau au défi des instruments du droit international. Le Premier ministre israélien a directement menacé d’attaquer le Liban sous le prétexte que ce dernier détournerait de faibles quantités d’eau vers quelques villages du sud qui ont souffert de l’occupation israélienne pendant de nombreuses années alors que ces quantités d’eau ne représentent que le dixième de ce à quoi nous avons légitimement droit.
Les dirigeants arabes se sont réunis à Beyrouth les 28 et 29 mars derniers. Ce Sommet arabe a réaffirmé la nécessité pour Israël de se retirer complètement des territoires occupés, de trouver une solution juste au problème des réfugiés palestiniens ainsi qu’un accord sur l’établissement d’un Etat palestinien indépendant et souverain. En outre, une solution au problème iraquien ne réside que dans le dialogue. Le Liban formule l’espoir que l’Iraq respectera la volonté de la communauté internationale, autorisera le retour des inspecteurs des Nations Unies afin de mettre un terme à la souffrance de son peuple et de parvenir à une solution globale qui aboutira à la levée des sanctions. Nous regrettons également qu’Israël empêche la FINUL d’accomplir sa tâche de restauration de la paix et de la sécurité internationales en continuant de menacer le Liban et en violant sa souveraineté. Pour ce qui est du déminage, le Liban accroît sa coopération avec les Nations Unies en dépit du fait qu’Israël n’ait pas fourni des cartes complètes sur l’emplacement des mines. Enfin, le Liban estime être en droit de demander des dédommagements pour les tortscausés par l’occupation israélienne.
M. STAFFORD NEIL (Jamaïque) a rappelé que son pays commémore aujourd’hui le quarantième anniversaire de son entrée aux Nations Unies avant de réaffirmer la détermination de la Jamaïque à promouvoir le multilatéralisme. Dans un monde marqué par les déséquilibres dans le domaine du développement, des technologies, de la connaissance et de la puissance militaire, les Nations Unies jouent un rôle régulateur irremplaçable. Ce rôle s’est accentué récemment dans le contexte de la mondialisation et des nouveaux défis posés à la communauté internationale, au premier rang desquels le terrorisme. Le représentant a souligné l’urgence d’une solution négociée au conflit du Moyen-Orient qui a déjà provoqué des pertes considérables en vies civiles innocentes et a rappelé que les contours d’une solution durable ont déjà été définis, à savoir un retrait des forces israéliennes des Territoires palestiniens occupés et la reconnaissance du droit des Palestiniens à disposer d’un État souverain, vivant côte à côte et en paix avec Israël. S’agissant de l’Iraq, le représentant a souhaité qu’une solution acceptable par tous puisse être trouvée par la voie diplomatique et il a mis en garde contre tout usage unilatéral de la force qui pourrait avoir des conséquences sans précédent dans la région. S’agissant du terrorisme, M. Neil a recommandé une approche intégrée et élargie de la lutte contre le terrorisme qui associe tous les États Membres, et il a par ailleurs insisté sur la nécessité de s’attaquer aux racines profondes du terrorisme et à ses dimensions économiques, sociales et psychologiques. La campagne contre le terrorisme ne saurait en outre stigmatiser tel ou tel groupe ethnique ou religieux et ne saurait encourager la recrudescence de violences et de discrimination à l’encontre de minorités.
Le représentant a abordé la question du trafic illicite des drogues et des armes, étroitement lié au terrorisme et au crime transnational, et a mis en garde contre l’ampleur de ces phénomènes dans la région des Caraïbes à la faveur de la mondialisation. Il a souligné les efforts déployés au niveau national et régional pour lutter contre ces phénomènes et a insisté sur l’importance du traçage et de la transmission des registres de production aux juridictions dans les pays exportateurs d’armes. Les attentes suscitées par la mondialisation ne se sont pas traduites en croissance économique pour nos pays, bien au contraire elle a conduit à leur marginalisation, a observé M. Neil. Il a lancé un appel en faveur de mesures différenciées pour les pays en développement dans le cadre des négociations de Doha afin de permettre aux pays en développement de pouvoir exporter vers les pays riches sans barrières tarifaires et douanières. Il a souhaité que les transferts de capitaux et d’IED vers les pays en développement soient conformes à ce qui a été convenu à Monterrey et a insisté sur l’importance pour les pays riches d’augmenter leur niveau d’APD qui demeurent une source critique de financement du développement. Il plaidé en faveur de progrès en matière de démocratisation dans le système international financier et commercial pour assurer plus d’équité dans le partage des bénéfices de la mondialisation. Pour ce qui est du suivi du Sommet de Johannesburg, le représentant a souhaité que les engagements soient traduits en actes et que soient mobilisées les ressources financières nécessaires au développement durable. Il a souhaité qu’une attention particulière soit accordée à la vulnérabilité des petits États insulaires en développement confrontés aux dangers posés par le réchauffement de la planète, l’élévation du niveau des mers et la détérioration des écosystèmes marins.
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