En cours au Siège de l'ONU

AG/1317

L’ASSEMBLEE GENERALE ACCUEILLE FAVORABLEMENT L’INITIATIVE DU NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE

16/09/2002
Communiqué de presse
AG/1317


Assemblée générale

11e séance – après-midi


L’ASSEMBLEE GENERALE ACCUEILLE FAVORABLEMENT L’INITIATIVE DU NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DEVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE


Elle demande instamment au système des Nations Unies

et à la communauté internationale d’aider à sa mise en œuvre


Réunie depuis ce matin pour examiner l’appui qu’il convient d’apporter au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), l’Assemblée générale a adopté par acclamation une déclaration* coparrainée par 145 États membres et présentée par le Président de l’Afrique du Sud, M. Thabo Mbeki, aux termes de laquelle, les chefs d’État et de gouvernement et les chefs de délégation s’engagent de nouveau à satisfaire les besoins spéciaux de l’Afrique tels que reconnus dans la Déclaration du Millénaire des Nations Unies, adoptée le 8 septembre 2000.  Ils accueillent favorablement le NEPAD, initiative conduite, maîtrisée et gérée par l’Union africaine, et reconnaissent qu’il s’agit là d’un engagement sérieux à faire face aux aspirations du continent africain. 


Accueillant avec satisfaction l’engagement des pays africains à prendre des mesures efficaces et concrètes, notamment en établissant différents mécanismes institutionnels et en élaborant des stratégies pour appliquer le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), les chefs d’État et de gouvernement et les chefs de délégation soulignent que cet engagement reflète la reconnaissance que la responsabilité première de l’application du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique incombe aux gouvernements et aux peuples africains.  Les chefs d’État et de gouvernement et chefs de délégation affirment que le soutien international à l’application du NEPAD est essentiel et demande instamment au système des Nations Unies et à la communauté internationale, et en particulier aux pays donateurs, d’aider à la mise en oeuvre du NEPAD.


Présentant les conclusions de la table ronde informelle organisée cet après-midi sur le partenariat entre la communauté internationale et le NEPAD**, le Président sud-africain, M. Thabo Mbeki, a rappelé que les partenariats sont essentiels pour assurer le succès du NEPAD.  Il a lié le succès de cette initiative à des efforts dans les domaines de la réduction de la dette, de l’accroissement de l’aide publique au développement, de l’ouverture des marchés et de la promotion de la bonne gouvernance pour attirer les investissements. M. Mbeki a précisé que les panélistes avaient souligné l’importance du Plan d’action du G8 pour l’Afrique, exemple de partenariat pour le développement durable et pour la mise en œuvre du NEPAD.  Abordant la question de l’appropriation par les Africains de l’initiative du NEPAD, le Président sud-africain a suggéré aux gouvernements africains d’associer la société civile, le monde des affaires et les chercheurs à la mise en œuvre des objectifs du Nouveau partenariat.  M. Mbeki a également fait part de la détermination affichée par les agences et institutions spécialisées des Nations Unies d’assurer une meilleure coordination dans la mise en œuvre des projets conçus dans le cadre du NEPAD.


Les délégations qui ont pris la parole cet après-midi ont appuyé les priorités définies par le NEPAD notamment la lutte contre la pauvreté.  Afin de diminuer de moitié, d’ici à 2015, le nombre des Africains qui vivent aujourd’hui dans des conditions d’extrême pauvreté, il faudrait consentir d’ici là près de 200 milliards de dollars de ressources additionnelles, ont souligné plusieurs d’entre elles.  D’autres mesures devront être prises telles que l’ouverture des marchés des pays développés, conformément aux engagements pris à Doha en novembre 2001, ou encore la mobilisation d’investissements étrangers directs et l’augmentation des flux d’aide publique au développement, qui devra être portée à 0,7% du PNB des pays riches, comme convenu lors de la Conférence de Monterrey de mars 2002.  Le représentant du Japon, soulignant que son pays a d’ores et déjà institué un dialogue entre la Conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) et le NEPAD pour renforcer la synergie entre les deux entités, a annoncé que 2 milliards de dollars supplémentaires seraient débloqués par son gouvernement au cours des cinq prochaines années pour lutter contre la pauvreté dans les pays les plus vulnérables du continent africain. 


Les Ministres et hauts responsables et représentants des pays suivants ont pris la parole au cours du débat cet après-midi : Argentine, Jamahiriya arabe libyenne, Pakistan, Suisse, Togo, Malawi, Brésil, Azerbaïdjan, Ouganda, Fidji, Indonésie, Fédération de Russie, Madagascar, Mozambique, République islamique d’Iran, Comores, Haïti, Allemagne, Suède, Kenya, Tunisie, Royaume-Uni, Grèce, Japon, Australie, Qatar, Népal, République de Corée, Chili, Cambodge, Thaïlande, Uruguay, Côte d’Ivoire, Suriname, Venezuela, Mali, Malaisie et Mexique.  Le Président du Conseil économique et social, le Président intérimaire de la Commission de l’Union africaine, et les représentants de la Communauté européenne et de l’Organisation internationale de la Francophonie se sont également exprimés. 


L’Assemblée générale reprendra son débat général demain, mardi 17 septembre 2002, à 10 heures.


*  La Déclaration est parue sous la cote A/57/L.2/Rev.1.

**Voir communiqué de presse AG/1318



Examen et évaluation finals de l’application du Nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 90 : Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale pour examiner quel appui apporter au nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.


Déclarations


Dr CARLOS RUCKAUF, Ministre des affaires étrangères, du commerce international et du culte de l’Argentine, a indiqué que depuis des siècles, le continent africain est intégré dans l’économie mondiale comme fournisseur de matières premières et de main-d’œuvre non qualifiée.  Le colonialisme, la confrontation bipolaire de l’après-guerre, le processus de décolonisation, la fin de la guerre froide et la mondialisation ont imprimé des dynamiques spécifiques auxquelles l’Afrique a tenté de s’adapter, sans malheureusement obtenir les résultats escomptés en termes de développement.  Aujourd’hui, pour surmonter les problèmes structurels qui ont empêché le développement en Afrique, nous avons le NEPAD, porteur d’une nouvelle vision des dirigeants africains sur la politique et l’économie régionale et internationale.  L’Argentine accorde une grande importance aux objectifs économiques et sociaux que les dirigeants africains se sont promis d’atteindre avec le NEPAD, et notamment à la prévention des conflits, la protection de la démocratie et des droits de l’homme et la stabilité économique.  Nous vivons dans un monde de contradictions: l’intégration et la mondialisation coexistent avec la fragmentation et la marginalisation.  L’Argentine est d’avis que l’aide au développement devrait être augmentée, le commerce libéralisé et les nouvelles mesures protectionnistes comme le dumping, éliminées.  Au cours des dernières années, l’Argentine a renforcé ses liens politiques, culturels et commerciaux avec l’Afrique; elle souhaite que ce dialogue et cette coopération qui sont mutuellement bénéfiques soient encore renforcés dans le futur.


M. ABDURRAHAM MOHAMED SHALGHEM, Secrétaire du Comité général pour la liaison étrangère et la coopération internationale de la Jamahiriya arabe libyenne, a déclaré que si l’Afrique se rend compte de la responsabilité première qui lui incombe, elle est également consciente qu’elle ne peut lutter seule contre la marginalisation et la pauvreté qui l’afflige.  L’Afrique a besoin de l’aide de la communauté internationale qui doit se traduire par des mesures d’allègement de la dette, l’amélioration de l’aide publique au développement, l’ouverture des marchés et le renforcement des secteurs de la santé et de l’éducation.  Pour que ce partenariat soit véritable, la volonté et la culture du continent africain doivent être respectés.  Les donateurs doivent comprendre que l’aide qu’ils fourniront permettra également à sa population d’en tirer des bénéfices.  La priorité doit être accordée au développement des infrastructures, aux projets liés à l’eau et à l’élimination des restrictions sur les transferts de technologies.  Il est également essentiel de faire face à la fuite des cerveaux dans les pays en développement. 


M. INAM UL HAQUE, Ministre d’État aux affaires étrangères du Pakistan, a salué le nouveau leadership africain qui est illustré par le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) et par la création de l’Union africaine.  Soulignant qu’au cours des deux dernières décennies, la situation socioéconomique du continent africain n’avait pas progressé, le Ministre a rappelé que ces dernières années, de nombreux gouvernements ont engagé des réformes macroéconomiques et libéralisé leurs échanges commerciaux.  Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) offre une vision élargie de l’avenir de l’Afrique et identifie des domaines prioritaires clés tels que la bonne gouvernance, la démocratisation, le renforcement des capacités, la lutte contre la pauvreté et la résolution des conflits.  Les Nations Unies doivent jouer un rôle central pour aider le NEPAD à inverser la tendance actuelle à la marginalisation de l’Afrique.  La communauté internationale doit accroître ses efforts pour mettre à disposition des ressources suffisantes pour lutter contre la pauvreté et résoudre les conflits, elle doit prendre des mesures pour ouvrir les marchés des pays développés aux produits africains, accroître les flux d’investissements, développer les ressources humaines et assurer des transferts de technologies.  Le Ministre a rappelé que le Pakistan avait apporté son soutien à la paix en Afrique par une participation aux opérations des Nations Unies en Namibie, en Angola et en Sierra Leone.  Il a appelé à une prise de conscience commune de la communauté internationale pour le développement de l’Afrique.


M. JOSEPH DEISS, Conseiller fédéral et Ministre des affaires étrangères de la Suisse, s’est félicité qu’avec le NEPAD les Africains prennent en main leur destinée et aient élaboré une stratégie ambitieuse pour le continent.  Le soutien massif que reçoit cette initiative constitue la plus grande force du NEPAD et illustre son potentiel.  Les priorités et les approches choisies permettront d’agir sur les facteurs clefs pour le développement économique et social du continent.  A ce titre, le renforcement des partenariats est l’un des piliers et l’un des points forts du NEPAD et est indispensable à sa réussite.  M. Deiss a aussi estimé que l’amélioration des conditions-cadres jouera un rôle critique pour donner leur part à tous les acteurs, en particulier le secteur privé.  Il faut que des pas concrets soient rapidement faits dans la bonne gestion des affaires publiques et privées, de la paix et de la démocratie.  A cet égard, l’application rapide et complète de la déclaration sur la démocratie et la bonne gouvernance est indispensable pour attirer les investisseurs étrangers.  Le mécanisme de l’évaluation par les pairs est aussi essentiel.  La Suisse appuie aussi fermement la volonté du NEPAD de renforcer la participation de la population.  Elle est déterminée à soutenir le NEPAD dans toute la mesure de ses moyens, afin notamment d’éviter que le NEPAD ne se transforme en une simple structure de mise en œuvre et qu’il puisse se concentrer sur son rôle de défenseur et d’avocat.  La Suisse continuera aussi d’œuvrer en faveur d’un traitement équitable pour les pays les plus pauvres dans les négociations internationales.


M. KOFFI PANOU, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Togo, a déclaré que la situation économique de l’Afrique reste précaire et préoccupante et exige des actions énergiques de la part de la communauté internationale.  Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique est certainement une des réponses aux défis de l’Afrique qui a décidé de se prendre en charge avec conviction.  L’Afrique a accueilli favorablement les grands engagements pris, notamment lors de Johannesburg.  Nous souhaitons vivement que les promesses prises soient transcrites dans les faits dans les délais voulus.  Il est plus que temps de passer des mots aux actes.


Mme LILIAN PATEL, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Malawi, a estimé que le NEPAD constitue la figure de proue de l’Union africaine pour réaliser les objectifs de développement du Millénaire sur le continent africain.  Insistant sur la nécessité d’inverser les tendances du passé caractérisées par des erreurs stratégiques qui ont conduit à d’immenses gaspillages et à manquer maintes occasions, la Ministre a jugé que, face à l’ampleur de la pauvreté, au poids de la dette, et aux ravages de la pandémie du VIH/sida, le continent ne peut assumer seul ses obligations.  Elle a  plaidé pour des investissements tenant compte des potentialités du continent et à ce titre, elle a salué la mise en place du Plan d’action pour l’Afrique par le G8 lors du Sommet de Kananaskis.  Elle a estimé que la communauté internationale devait assumer ses engagements en matière d’annulation de la dette, d’ouverture des marchés et de renforcement des flux d’investissements étrangers directs (IED).  Les pays africains devront pour leur part renforcer la démocratie, la bonne gouvernance et encourager la mise en œuvre de politiques transparentes.   Elle a lancé un appel aux pays donateurs afin qu’ils oeuvrent de concert avec l’Afrique pour assurer le succès du NEPAD.


M. CELSO LAFER, Ministre des relations extérieures du Brésil, a souligné les liens historiques entre son pays et l’Afrique et salué l’ère nouvelle ouverte par la création de l’Union africaine et le lancement du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).  Cette initiative repose sur une connaissance profonde de la situation du continent africain et des attentes de ses peuples.  Il a prôné une approche de partenariats triangulaires, entre pays africains, pays du Nord et du Sud, et enfin une approche Sud-Sud.  A ce titre, M. Lafer a rappelé que le Brésil a annulé une part importante de la dette de certains pays africains ces dernières années.  Appelant les pays donateurs à appuyer la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, le Ministre a souligné les efforts déployés au sein de la communauté des États lusophone.  Cette coopération entre les deux rives de l’océan Atlantique a permis de développer des projets dans l’agriculture, les infrastructures, le renforcement des capacités, l’éducation et la santé.  En matière de lutte contre le VIH/sida, le Ministre a prôné une approche intégrée de prévention et de traitement dans le respect des droits de l’homme. 


M. VILAYAT GULIYEV, Ministre des affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, s’est dit certain que l’Union africaine et le NEPAD constitueront des bases solides pour l’intégration du continent à l’économie mondiale.  Le NEPAD devrait particulièrement amener développement, croissance et prospérité au continent africain et promouvoir son autorité au niveau international.  Le fait qu’un tiers de toutes les personnes réfugiées ou déplacées dans le monde se trouve en Afrique, montre combien il faut renforcer les fonctions pertinentes du NEPAD, a estimé M. Guliyev.  Les conflits en cours sur ce continent continuent de faire obstacle à l’établissement d’une paix et stabilité durables, qui sont pourtant les pré-conditions au développement.  Le Ministre a en conclusion rappelé que dans le cadre de programmes d’aide mis en place par son pays dès les années 60 de nombreux jeunes africains ont pu venir faire leurs études en Azerbaïdjan dont certains sont aujourd’hui des chefs d’État appréciés.


M. TOM BUTIME, Ministre des affaires étrangères de l’Ouganda, a rappelé que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est construit sur trois piliers, à savoir la bonne gouvernance et le développement durable, l’identification des secteurs prioritaires nécessaires au développement économique et la mobilisation des ressources au sein et en dehors de l’Afrique.  L’Ouganda est particulièrement impliqué dans la réussite du NEPAD.  Le Gouvernement a notamment déployé des efforts considérables pour renforcer la démocratie et mener à bien des réformes institutionnelles.  Un des aspects les plus importants du NEPAD est celui relatif à la prévention, à la gestion et au règlement des conflits.  L’Ouganda se félicite en outre des efforts déployés par le G8 pour soutenir le NEPAD, de même que de ceux de l’Union européenne et des propositions formulées par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan.  Cependant, afin d’appuyer efficacement les objectifs définis dans le NEPAD, l’Ouganda lance un appel à la communauté internationale pour qu’elle prenne des mesures délibérées afin d’obtenir une augmentation des investissements étrangers directs, de favoriser une allocation de ressources supplémentaires et l’accès aux marchés internationaux pour les produits africains. 

M. KALIOPATE TAVOLA, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur de Fidji, s’est félicité de ce que le NEPAD ait vu le jour en Afrique, marquant ainsi une nouvelle étape dans la pensée idéologique et stratégique sur le développement.  Pour les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique), un accès privilégié aux marchés de l’Union européenne a été négocié, le dernier accord en date étant celui de Cotonou, signé en 2000 et s’étendant jusqu’en 2007.  Mais l’évolution de l’économie mondiale constitue un défi pour les pays ACP, et dans cette optique le NEPAD offre de nouvelles opportunités.  Sa réussite suppose que l’investissement et l’épargne soutiennent les programmes de développement nationaux, afin de répondre aux besoins en infrastructures: barrages, ponts, routes, écoles, hôpitaux et communications.  Car l’aide a créé des mentalités de dépendance et a réduit la croissance.  Aucun pays ne peut se développer grâce à l’aide, au crédit ou à la dette; c’est pourquoi il revient aujourd’hui à l’ONU de s’engager fermement en faveur de partenariats en Afrique.


M. HASSAN WIRAYUDA, Ministre des affaires étrangères de l’Indonésie, a estimé qu’ensemble le NEPAD et l’Union africaine devraient permettre de faire progresser la coopération régionale en Afrique.  Ces deux initiatives devraient aussi permettre au continent africain de parler pour lui-même, d’une seule voix, forte et cohérente.  Enfin, elles favoriseront la promotion de la paix et de la sécurité régionales condition sine qua non du développement.  Le Ministre s’est réjoui ensuite de l’engagement pris par les dirigeants africains en faveur de la bonne gouvernance, de la démocratie et des droits de l’homme, qui sont eux aussi des facteurs essentiels vers le développement.  Un certain nombre d’aspects, notamment le financement et l’accès aux marchés, exige quant à lui la coopération de la communauté internationale et des organisations multilatérales.  Une coopération, qui malgré plusieurs tentatives, n’a fait que s’éroder ces dernières années.  Les termes des échanges internationaux s’étant révélés peu favorables aux pays africains, il est aussi indispensable, dans le cadre du NEPAD, d’œuvrer en faveur de la diversification des exportations.  Mais diversifier ne suffira pas, il faut aussi créer un environnement externe propice à l’accès aux marchés, ce qui demeurera compromis tant que les pays développés continueront leurs pratiques de subventions à leurs agriculteurs, notamment.  Le Ministre s’est ensuite réjoui des propositions du Secrétaire général quant aux relations futures entre les Nations Unies et le NEPAD, mais il a souligné que ce qu’il fallait avant tout, c’est que les promesses du passé, surtout celles en matière d’APD, soient enfin concrétisées.


M. IGOR IVANOV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a déclaré que la Fédération de Russie a activement participé à l'élaboration du Plan d'action pour l'Afrique adopté par le Sommet du G-8 à Kananaskis, un document qui est destiné à faciliter la mise en oeuvre du NEPAD dans les domaines de coopération où le G8 peut apporter une réelle assistance aux problèmes multidimensionnels que rencontre l'Afrique.  Nous soutenons les efforts de l'ONU dans la résolution des conflits armés en Afrique et dans le domaine de l'amélioration des interactions entre les Nations Unies et les organisations internationales, régionales et sous-régionales qui sont compétentes dans ce domaine.  Dans le même temps, nous pensons que les pays africains devraient améliorer l'efficacité de leurs actions de prévention des conflits et de maintien de la paix.  Nous espérons que le Conseil de paix et de sécurité qui a été créé dans le cadre de l'Union africaine contribuera à atteindre les objectifs de paix et de reconstruction post-conflits.  La Russie connaît les problèmes africains et les comprend bien.  Nous contribuons de manière pratique à une solution à la dette du continent.  Nous avons ainsi effacé 572 millions de dollars de la dette que nous devaient les pays africains les plus pauvres en l'an 2000, et 904 millions de dollars en l'an 2001, et nous continuerons à travailler sur cette question.  Nous poursuivrons aussi notre participation aux programmes humanitaires et à la lutte contre le VIH/sida et les autres maladies dangereuses, ainsi que sur la gestion des catastrophes naturelles, et nous continuerons à pourvoir une assistance au développement des ressources humaines de l'Afrique.  Notre coopération vise des objectifs à long terme, et nous sommes déterminés à mettre en oeuvre les décisions prises au Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg. 


M. MARCEL RANJEVA, Ministre des affaires étrangères de Madagascar, a estimé qu’avec le NEPAD le continent africain prend en main sa destinée.  Une appropriation de son avenir qui met l’accent sur la démocratie, la transparence, la bonne gestion des affaires publiques, l’état de droit et les droits de l’homme.  Ce qu’il faut désormais c’est que le financement de ce programme ne reste pas au stade des bonnes intentions.  Dans les pays pauvres comme le nôtre, ce ne sont pas les investissements étrangers qui créent la croissance, mais plutôt la croissance qui attire les investisseurs privés étrangers.  Dans le processus de libéralisation actuel, il faut tenir compte des infrastructures des pays et permettre à l’État d’intervenir, notamment en aidant par des subventions ou d’autres moyens les agriculteurs.  Il faut certes favoriser la concurrence mais entre protagonistes de même force.  Et il ne faut pas imposer aux pays pauvres des conditions draconiennes que les grandes puissances ne suivent pas elles-mêmes.  Pour les investissements publics incontournables, il faut trouver d’autres voies de financement, comme par exemple l’annulation ou tout au moins une forte réduction de la dette ou une taxation sur les transactions financières ou sur les richesses engendrées par la mondialisation.  Enfin, il faut que la demande, les besoins partent des populations africaines.  Le mécanisme d’évaluation par les pairs, idée révolutionnaire à ce niveau, doit en effet avant tout servir l’intérêt général des peuples.


M. LEONARDO SANTOS SIMAO, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Mozambique, a déclaré qu’avec le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique, le continent a créé ses propres solutions à ses problèmes de développement.   Afin d’éviter la marginalisation de l’Afrique et pour l’aider à améliorer son image et sa crédibilité, le continent doit accroître sa capacité à mettre en oeuvre des programmes de développement à travers des mécanismes d’auto-financement, le recours à l’expertise africaine tandis que la communauté internationale doit intervenir en complémentarité.  Le moment est venu de passer à la phase de mise en oeuvre.  Mais nous avons la sensation que les partenaires du monde développé sont davantage intéressés par le Mécanisme d’examen alors que l’intérêt des Africains porte sur les questions économiques et sociales. 


Il est important de rappeler que les objectifs tant politique qu’économique du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique ont été définis par les Africains eux-mêmes.  L’Afrique est également consciente que les pays passent par divers degrés de difficulté pour atteindre ces objectifs ce qui demande qu’on les encourage plutôt qu’on ne les critique.  Nous devons également éviter la perception selon laquelle nous sommes les éternelles victimes des pays du nord.  Le partenariat prévu dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique exigera une amélioration du système des Nations Unies en matière de programmes de développement en faveur de l’Afrique.  Les programmes des  institutions des Nations Unies doivent être synchronisés et harmonisés avec les objectifs du NEPAD.  Les Nations Unies ont un rôle supplémentaire à jouer dans la recherche de solutions au problème de la dette, de l’accès aux marchés, et dans le renforcement du secteur privé africain.

M. KAMAL KHARRAZI, Ministre des affaires étrangères de la République islamique d’Iran, a encouragé le Secrétaire général à prendre toutes les mesures nécessaires pour que le système des Nations Unies apporte une réponse efficace et coordonnée au NEPAD.  Il a rappelé la solidarité de son pays avec les pays africains qui font partie de la famille des pays en voie de développement.  L’Afrique a entendu trop de phrases depuis trop longtemps et la situation actuelle nécessite une approche globale.  La renaissance de l’Afrique ne peut être initiée que par les Africains, par les pays africains, avec des actions individuelles et collectives.  Le NEPAD apporte la preuve qu’ils sont conscients de leur responsabilité première dans le développement de leur propre continent. Il y a bien sûr un rôle pour le reste de la communauté internationale, y compris les Nations Unies.  


M. SOUEF MOHAMED EL-AMINE, Ministre des affaires étrangères, de la coopération, de la francophonie, des Comoriens de l’étranger et de l’environnement des Comores, a déclaré que le NEPAD cristallise la prise de conscience des dirigeants africains de la nécessité d’une réaction rapide face à tous les fléaux qui frappent le continent.  L’initiative n’a toutefois de garantie de viabilité que dans la mesure où elle sera dûment soutenue par les partenaires, a-t-il prévenu.  A cet égard, il a émis le souhait de voir la communauté internationale s’impliquer effectivement dans ce processus, par un soutien consistant.  Il a aussi appelé en faveur d’un partenariat ne soufrant aucune exclusion.  De son côté, l’ONU devrait envisager le NEPAD comme le prolongement direct de l’UN-NADAF.  M. El-Amine a aussi estimé que le NEPAD devra prendre en ligne de compte les cas spécifiques des petits États insulaires en développement, solidaires de l’Afrique mais coupés géographiquement de celle-ci.  Ces États sont en effet frappés régulièrement par des catastrophes naturelles et voient leurs ressources et richesses naturelles, leurs seules sources de revenus, exploitées et pillées par des entités extérieures.  Ces aspects devraient attirer l’attention de tous pour aider les petits États insulaires à mettre en place un mécanisme de surveillance de leurs ressources et ainsi permettre leur développement, à eux aussi.


M. JOSEPH PHILIPPE ANTONIO, Ministre des affaires étrangères d’Haïti, s’exprimant au nom de la CARICOM, a rappelé que 350 millions d’Africains vivent avec moins de un dollar par jour et que la situation s’aggrave puisque entre 1999 et 2002, la part de l’Afrique dans les statistiques sur la pauvreté est passée de 25% à 30%.  Ce constat est dressé alors même que la majorité des pays africains ont pris des mesures de libéralisation de leurs économies ces dernières années, mesures qui sont restées vaines en raison notamment du poids de la dette, estimée à 300 milliards de dollars, de la dégradation des termes de l’échange et du protectionnisme.  Cette situation affecte le développement du commerce, les investissements directs et partant la croissance économique.  Abordant la question du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), le Ministre a estimé que la communauté internationale devait maintenir le cap en mettant en œuvre les objectifs définis à Doha, à Monterrey et Johannesburg pour s’assurer que la mondialisation bénéficie équitablement à l’Afrique.  Il a salué le leadership des dirigeants africains qui, par le biais du NEPAD, se sont engagés à prendre en main leur propre destin mais a souligné qu’il fallait mobiliser 200 milliards de dollars de ressources additionnelles pour atténuer les effets de la pauvreté au cours des quinze prochaines années.  Il importe pour les donateurs de tenir compte des spécificités du continent et de renoncer à des conditionnalités, a-t-il dit, lançant un appel à un partenariat fructueux orienté vers le développement durable qui repose sur une gestion saine des ressources.


Mme USCHI EID, Secrétaire d’État parlementaire à la coopération économique et au développement de l’Allemagne, a rappelé qu’à Durban, lors de son sommet fondateur, l’Union africaine a établi, dans le cadre du NEPAD, un mécanisme d’examen par les pairs.  Il est remarquable que la bonne gouvernance, la démocratie, les droits de l’homme et la gestion des entreprises fassent désormais partie du dialogue formel entre les États africains.  L’examen par les pairs offre de grandes possibilités: exécuté honnêtement, complètement et de façon transparente, il va renforcer la crédibilité de l’Afrique à mener ses réformes à bien.  Il va donc contribuer à améliorer l’environnement politique et économique et rendre le continent plus attirant pour les investissements étrangers.  Il est pour cette raison important que le plus grand nombre États possible participe à l’examen par les pairs et mette le mécanisme en marche aussi rapidement que possible.  Concernant le Zimbabwe, la Secrétaire d’État a estimé que la situation représente une menace pour la crédibilité et la durabilité du NEPAD.  En effet, les politiques irresponsables menées par le gouvernement d’Harare mettent en danger les perspectives de développement et la stabilité de toute la région de l’Afrique australe.  Il est donc vraiment souhaitable que les voisins du Zimbabwe réagissent plus clairement à cette situation. 


M. HANS DAHLGREM, Secrétaire d’Etat aux affaires étrangères de la Suède, a déclaré que le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique a été salué comme reflétant la détermination des dirigeants de l’Afrique à favoriser la renaissance du continent.  Il met l’accent sur la paix, les droits de l’homme, le principe de la bonne gouvernance et la mise en place de conditions préalables au développement socioéconomique du continent.  Préoccupations qu’avaient reprises les grandes conférences que les Nations Unies ont consacrées au développement.  Les nombreux engagements pris pour renforcer les capacités nationales, favoriser la participation de la société civile et instituer des partenariats extérieurs doivent être mis en oeuvre sur le terrain.  Sans paix et sans sécurité, le développement à long terme et l’élimination de la pauvreté restent utopiques.  Nous nous félicitons de la décision de l’Union africaine de créer un Conseil de la paix et de la sécurité.  Il est important que l’énorme investissement que nous avons consenti et que les leçons que nous avons apprises en Sierra Leone par exemple ne soient pas perdues en raison des conflits qui persistent, notamment dans les pays de l’Union du fleuve Mano. 


M. MOHAMED AFFEY, Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Kenya, a expliqué que des mesures concrètes, notamment en matière d’élimination de la dette, de l’accès aux marchés des produits africains, des services de santé, du développement des infrastructures, de la protection de l’environnement et surtout du développement du capital humain, sont nécessaires pour que l’Afrique surmonte les problèmes auxquels elle est confrontée.  A la vérité, la santé, l’éducation et le bien-être des enfants constituent la clef du développement de l’Afrique, a insisté le Ministre.  Après plusieurs tentatives demeurées sans succès, le NEPAD, initiative africaine, place désormais l’accent sur le principe double d’appropriation et de partenariat.  Cette initiative reprend les Objectifs de Développement du Millénaire et marque l’engagement des dirigeants du continent.  Afin de garantir l’intégration du NEPAD aux politiques nationales et la participation de tous les acteurs, un groupe de travail spécial sur le secteur privé a été mis en place au Kenya.  L’accueil reçu par cette initiative est encourageant, d’autant que l’appui des Nations Unies et de la communauté internationale est indispensable à sa réussite.  En conclusion, le Ministre a espéré que la présente réunion ouvrira la voie de la coopération future entre le NEPAD et l’ONU.


M. HABIB BEN YAHIA, Ministre des affaires étrangères de la Tunisie, a souligné que l’Afrique, avec le NEPAD, est désormais déterminée à mettre en œuvre une stratégie globale de développement reposant sur ses capacités propres.  Il n’en reste pas moins que la réussite de ce programme ambitieux repose sur le soutien des pays donateurs et de la communauté internationale.  Il a souhaité que dans les domaines de la promotion des investissements étrangers directs, des transferts de technologies, de l’augmentation des flux d’aide publique au développement et de l’ouverture des marchés, les promesses faites à Monterrey et Doha se concrétisent.  Il a salué les dispositions favorables prises dans le cadre du G8, notamment avec le Plan d’Action pour l’Afrique, et dans le cadre du dialogue Europe/Afrique, ainsi que les efforts déployés aux plans bilatéraux par des pays comme la Chine, la France et le Japon.  Le déséquilibre entre riches et pauvre est une menace à la sécurité internationale, a mis en garde le Ministre avant d’insister sur la nécessité d’une solidarité agissante.  Il a mentionné ensuite la proposition faite par le Président tunisien de créer un Fonds mondial de solidarité pour lutter contre la pauvreté et l’exclusion et a lancé un appel aux bailleurs de fonds pour qu’ils soutiennent cette initiative. 


Mme VALERIE AMOS, Sous-Secrétaire d’État parlementaire pour les affaires étrangères et le Commonwealth du Royaume-Uni, a jugé que le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) offre une occasion unique de répondre aux défis qui se posent à l’Afrique dans son développement.  Le NEPAD envisage ainsi de résoudre les conflits, de promouvoir des politiques macroéconomiques cohérentes qui garantissent la lutte contre la corruption et l’impunité, et de libérer les potentialités de ce continent en encourageant l’accès aux marchés et les investissements étrangers directs (IED).  Le Plan d’action pour l’Afrique adopté par le G8 engage les nations industrialisées à soutenir les efforts de l’Afrique pour résoudre les conflits et s’attaquer aux racines des conflits tels que les trafics d’armes, l’exploitation illégale des ressources naturelles et la faiblesse des mécanismes de résolution des conflits existants.  Le Royaume-Uni s’engage à consolider la paix sur le continent africain car nous sommes convaincus qu’elle constitue la base de tout développement durable. 


M. ANASTASSIOS YANNITSIS, Ministre adjoint des affaires étrangères de la Grèce, a déclaré qu’une nouvelle ère pour l’Afrique devrait naître avec le NEPAD  La réduction de moitié des personnes vivant dans l’extrême pauvreté d’ici 2015 est notre objectif principal.  Le problème de la pandémie du VIH/sida et des autres maladies transmissibles, la dette extérieure, l’éducation des fillettes, les violations des droits de l’homme, les ressources limitées, l’édification des institutions et la création de marchés plus vastes en Afrique constituent également nos objectifs prioritaires.  Nos moyens dépendent de notre volonté politique, de l’expérience des institutions des Nations Unies et de l’effort coordonné des partenaires du développement. 


Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique nous donne l’occasion de redéfinir notre approche des problèmes qui affectent le continent depuis des siècles.  En identifiant les domaines prioritaires et les actions spécifiques, l’Afrique pourra assumer un rôle plus important sur la scène internationale.  Le développement de l’Afrique fait partie des priorités de la Présidence grecque de l’Union européenne.  Nous ferons ce qui est en notre pouvoir pour que le sommet entre l’Union Européenne et l’Afrique qui aura lieu en avril 2003 engendre la coopération entre les deux partenaires et produise des résultats concrets.


M. NOBUTAKE ODANO, Directeur général des affaires africaines aux Ministère des affaires étrangères du Japon, a estimé que la communauté internationale commence à reconnaître que les problèmes auxquels est confrontée l’Afrique ne constitue pas seulement un défi pour ce continent, mais pour le monde entier.  Il a rappelé que dès 1993, en pleine « fatigue des donateurs », son pays à organisé la première Conférence de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), ajoutant que la troisième édition de cet événement aura lieu en octobre de l’année prochaine.  Tout au long de cette période, le Japon a plaidé en faveur de l’appropriation de son développement par l’Afrique.  La communauté internationale devrait avoir confiance et respect pour ces initiatives africaines.  Pour sa part, le Japon a, en juin dernier, déjà organisé un dialogue TICAD-NEPAD et commencé à renforcer la synergie entre les deux entités.  Les domaines de coopération privilégiés par la TICAD sont la bonne gouvernance, le renforcement des capacités, le développement agricole, la coopération et l’intégration régionales, la prévention des conflits et le développement après les conflits, autant de domaines identifiés comme prioritaires par le NEPAD.  L’aide apportée par le Japon s’articule autour de la notion du développement centré sur l’être humain, ce qui a permis d’accorder déjà plus de 750 millions de dollars en faveur de l’éducation, de la santé et de l’eau potable en Afrique.  Mais au cours des cinq prochaines années, mon pays fera passer son aide financière à 2 milliards de dollars, a précisé M. Odano.  Parallèlement, le Japon promeut la coopération Asie/Afrique favorisant les initiatives africaines.  Sa position en faveur de l’Afrique part du constat qu’il n’y aura pas de stabilité et de prospérité dans le monde au XXIè siècle tant que les problèmes de l’Afrique ne sont pas résolus.


M. PETER TESCH (Australie) a accueilli chaleureusement le NEPAD qui présente une nouvelle vision pour l’Afrique et qui, en s’appuyant sur les principes de bonne gouvernance politique et économique, mérite le plus fort soutien.  En reconnaissant que la responsabilité de sortir l’Afrique de la pauvreté incombait aux Africains eux-mêmes, le NEPAD se distingue des initiatives du passé.  La communauté internationale doit soutenir cette évolution.  Le NEPAD met l’accent sur une plus grande libéralisation des échanges et l’Australie s’en félicite.  Mon pays est l’un des plus grands avocats de la libéralisation des échanges, particulièrement dans le secteur de l’agriculture.  Les subventions à l’agriculture sont extrêmement onéreuses et minent le développement futur de l’Afrique.  Tout en reconnaissant que la libéralisation des échanges et le développement du secteur privé sont cruciaux pour l’avenir du continent, nous ne négligerons pas les programmes d’assistance, comme ceux sur le VIH/SIDA et l’éducation.    


En ce qui concerne l’engagement nécessaire de la communauté internationale, une chose est claire: ce n’est qu’en renforçant les solidarités Nord-Sud que les redoutables défis auxquels fait face l’Afrique pourront être relevés.  C’est pourquoi les chefs d’État et de gouvernement du G8 ont fait part de leur intention de mettre en oeuvre un Plan d’action.  Cependant, l’intensité et la qualité de la coopération dépendront de façon décisive de la résolution et de la crédibilité dont feront preuve les dirigeants africains dans la mise en oeuvre des objectifs du NEPAD.  Du côté des pays riches, il sera important d’ouvrir les marchés aux produits africains et d’éliminer les subventions qui faussent les règles du marché.  Il faudra également que les contributions effectuées au nom de l’aide au développement soient rendues plus transparentes, plus facilement quantifiables et moins bureaucratiques.


M. NASSIR BIN ABDULAZIZ AL-NASSER (Qatar) a souhaité que l’accord de Doha soit mis en œuvre au plus vite pour assurer un accès élargi aux marchés développés des produits des pays en développement.  Il a rappelé que les participants à la réunion ministérielle de Doha se sont engagés à lever les mesures protectionnistes et à lutter contre la pauvreté par le biais du développement du commerce.  Aux côtés de la consolidation de la paix, de la bonne gouvernance et de la démocratie, l’ouverture des marchés est une des étapes décisives pour contribuer au développement durable du continent africain, tout comme le sont les programmes de lutte contre l’extrême pauvreté et contre la pandémie du VIH/sida et autres maladies comme la tuberculose et le paludisme.  Il faut que les institutions de Bretton Woods et les institutions de développement des Nations Unies investissent dans les domaines du développement humain, de la santé, de l’éducation, de la promotion de la bonne gouvernance et dans le renforcement des capacités.  M. Al-Nasser a souhaité une augmentation de l’aide publique au développement qui doit atteindre au plus vite les 0,7% du PNB des pays développés, comme convenu à Monterrey.  Pour leur part, a-t-il poursuivi, les pays africains devront relever les défis immédiats auxquels ils sont confrontés et le NEPAD constitue une étape décisive dans l’appropriation de leur processus de développement par les Africains. 


M. ARJUN J. B. SINGH, Ministre d’État des affaires étrangères du Népal, a indiqué que bien que la nature ait été généreuse avec l’Afrique, la pauvreté y a décimé les peuples; la faim, le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose ont infligé de grandes souffrances aux populations.  Aujourd’hui, le NEPAD est la réponse la plus ambitieuse et la plus puissante qui ait été apportée à ces défis.  Proposé et géré par les Africains, la mise en oeuvre du NEPAD sera un test pour la ténacité et la résolution des dirigeants et de la gestion africaine.  L’examen par les pairs est un instrument efficace pour faire respecter des règles collectives de discipline.  Des arrangements institutionnels larges seront nécessaires à l’exécution du NEAD et l’Union africaine jouera ce rôle.  Cependant, l’Afrique aura besoin d’un renforcement de l’aide extérieure et la réalisation des engagements pris à Doha, Monterrey et Johannesburg sont maintenant d’urgents impératifs.


M. LEE HO JIN (République de Corée) a déclaré que les conflits armés et les guerres civiles sont le premier des défis à relever.  Nous souscrivons à l’analyse du Secrétaire général selon laquelle les initiatives économiques prises dans le cadre du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique doivent être soutenues par des institutions efficaces de prévention et de gestion des conflits.  La bonne gouvernance est également une pré-condition et le Mécanisme d’examen du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique mettra les dirigeants africains face à leurs responsabilités.  Le cadre politique du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique souligne en effet clairement la responsabilité qui incombe aux pays africains.  Pour que les objectifs soient traduits dans les faits, il faut que les gouvernements africains fassent preuve de leur engagement en faveur de cette initiative en lui allouant des ressources financières suffisantes.  Les Nations Unies devront soutenir le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique tandis que les institutions pertinentes du système devront partager leurs connaissances et leur expérience en la matière.  La communauté internationale devra tenir ses engagements à travers une aide financière. La communauté internationale doit  ouvrir ses marchés aux biens et aux produits africains.  Cette coopération est également indispensable dans le domaine de l’accès aux technologies de l’information et des communications.


M. CHRISTIAN MAQUIEIRA (Chili), a estimé que le NEPAD, initiative prise par et pour l’Afrique, place le continent dans une nouvelle dimension en ce début de XXIè siècle.  Son aspect fondamental a trait à l’engagement pris par les gouvernements africains de favoriser l’apparition de conditions propices au bien-être de leurs populations.  Le Chili est convaincu que grâce au NEPAD, l’Afrique pourra compter sur le plein appui de la communauté internationale et ainsi recevoir sa juste part des fruits de la mondialisation.  Pour cela, il faut toutefois impérativement que les marchés s’ouvrent aux produits africains et que les exportations africaines soient encouragées, particulièrement dans les domaines de l’agriculture et du textile.  C’est ainsi que naîtra la croissance indispensable pour attirer les investissements étrangers, alimentant à leur tour la croissance nationale.  M. Valdes s’est aussi félicité que le NEPAD incorpore des initiatives régionales sur des questions qui touchent l’ensemble du continent, comme par exemple l’égalité entre les sexes, la lutte contre le sida et les maladies infectieuses.  Il s’est dit convaincu qu’au sein du NEPAD, il y avait place pour une plus grande coopération entre l’Afrique et l’Amérique latine, une tâche dont pourraient se charger la Commission économique pour l’Afrique et la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes. 


M. OUCH BORITH(Cambodge) a déclaré que la naissance de l’Union africaine et l’adoption du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique donneront certainement un nouvel élan aux efforts pour favoriser la croissance économique du continent et l’intégration de ce dernier dans l’économie mondiale.  Dans une certaine mesure, l’on peut dire que le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique est le successeur de l’agenda pour le développement de l’Afrique.  Le Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique est toutefois unique dans la mesure où il a été conçu par les Africains pour les Africains.  Les engagements qui ont été pris doivent maintenant être suivis de mesures concrètes et entrer dans le contexte des buts fixés lors du Sommet du Millénaire, des conférences de Doha et de Monterrey.  Ayant émergé d’une période de conflit, le Cambodge reconnaît le lien entre prévention des conflits et la promotion du développement durable.  Nous appelons la communauté internationale, en particulier la communauté des donateurs, à continuer à aider l’Afrique, en particulier à travers le NEPAP.  Par ailleurs, l’Initiative pour les pays pauvres fortement endettés doit être complétée par d’autres initiatives pour que la dette africaine puisse être définitivement annulée. 


M. SORAJAK KASEMSUVAN (Thaïlande) a salué la détermination de la communauté internationale à coopérer avec l’Afrique pour surmonter les défis du développement et de la lutte contre la pauvreté.  Il a notamment souligné le Plan d’action pour l’Afrique adopté récemment par le G8 en appui au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) et souhaité que ce partenariat inspiré par le leadership africain parvienne à des résultats concrets en matière de bonne gouvernance, de démocratie, de réformes économiques.  La Thaïlande s’engage à coopérer étroitement avec les gouvernements africains pour assurer le succès du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, a dit le représentant, prenant l’exemple des programmes d’assistance technique déjà déployés dans des domaines tels que l’agriculture, la santé, l’éducation et le développement des ressources humaines.  Le NEPAD contribuera à renforcer le dynamisme de l’Afrique et à intensifier notre coopération avec les pays africains, tant dans le domaine bilatéral, que dans le cadre multilatéral, a-t-il ajouté.  Les pays développés devront également s’investir pour assurer le succès du NEPAD et faire preuve de volonté politique pour valoriser les énormes potentialités et les ressources du continent africain.


M. FELIPE PAOLILLO (Uruguay)a souhaité de tout cœur que la nouvelle alliance forgée par le NEPAD marque une nouvelle étape durant laquelle la communauté internationale mènera plus efficacement son combat contre la pauvreté en Afrique et obtiendra de meilleurs résultats en matière de paix, de stabilité et de développement durables.  Jusqu'à présent, la coopération n’a guère donné de résultats et le NEPAD offre l’occasion de mettre un terme à la marginalisation des pays africains, car il s’agit d’une initiative africaine, large, couvrant tant les secteurs économique que politique.  Un cadre qui pourra orienter l’action des Nations Unies et de la communauté internationale davantage vers les priorités de la région, a estimé M. Paolillo.  Les leaders africains ont avec le NEPAD pris l’engagement ferme d’entreprendre des changements positifs dans leur pays respectif, il faut maintenant espérer que cet effet commun se traduise par un afflux constant et régulier de ressources en garantissant le succès, ainsi que s’y sont engagés les dirigeants du monde lors du Sommet du Millénaire. 


M. DJESSAN PHILIPPE DJANGONE-BI (Côte d’Ivoire) a déclaré que le continent africain fonde un réel espoir sur l’ensemble des activités et des mesures prises par la communauté internationale, susceptibles d’assurer le développement durable dont il a besoin pour sortir du cercle vicieux de la pauvreté.  Le fait marquant de ce processus de lutte contre la pauvreté demeure incontestablement aujourd’hui la prise en compte des dispositions du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Le NEPAD tient compte des réalités africaines et contient une série de mesures tendant à lutter plus efficacement contre la pauvreté, afin de promouvoir le développement économique, social et humain des populations de l’Afrique.  Conçu, entre autres, pour favoriser le partenariat Nord-Sud, le NEPAD entend également promouvoir de nouveaux investissements internationaux tout en encourageant le respect des droits de l’homme, la bonne gouvernance et la démocratie.  La Côte d’Ivoire est convaincue qu’une mise en oeuvre efficace et soutenue des conclusions et recommandations de la quatrième conférence ministérielle de l’OMC sur le commerce de Doha, de la Conférence internationale sur le financement du développement de Monterrey et du Sommet mondial pour le développement durable contribuera à la réalisation des objectifs de croissance, de progrès et de développement ainsi que de stabilité et de paix en Afrique. 


Mme IRMA LOEMBAN TOBING (Suriname) s’est félicitée du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui montre la détermination du peuple africain à devenir un exemple de transformation économique, politique et sociale sur la base de sa propre culture et de ses propres ressources naturelles et humaines.  Le Suriname exprime sa solidarité avec le peuple africain car il doit lutter contre les mêmes fléaux, au premier rang desquels figure la lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la tuberculose.  Le soutien de la communauté internationale, des institutions de Bretton Woods et de la communauté des donateurs est essentiel pour que l’Afrique parvienne aux objectifs de la Déclaration du Millénaire.  Les pays en développement ne peuvent en effet pas répondre aux besoins de leurs populations sur la base de leurs seules ressources financières. 


Pour M. MILOS ALCALAY (Venezuela), le NEPAD constitue un forum novateur en vue d’atteindre les objectifs transcendants que sont la paix et la sécurité pour les peuples africains.  Ce partenariat repose sur une vision commune définie par les dirigeants africains; la vision d’une Afrique unie et forte qui reconnaît la nécessité de construire une coopération entre les gouvernements et tous les secteurs de la société civile, y compris les femmes, les jeunes et le secteur privé, acteurs fondamentaux du développement.  La détermination dont font preuve les dirigeants africains est enthousiaste et c’est pourquoi le Groupe des 77 et la Chine lui apporte son entier soutien.  Le NEPAD doit s’insérer de manière appropriée aux efforts des Nations Unies, qui ont multiplié les initiatives de renforcement de la coordination et de la cohérence des programmes mis en œuvre pour l’Afrique.  En outre, le NEPAD ouvre un certain nombre d’opportunités de renforcer et de développer la coopération sud/sud et le Venezuela continuera donc à en suivre l’évolution avec intérêt.


M. MAHAMANE MAIGA,  Ministère des affaires étrangères et des Maliens de l’extérieur du Mali, a déclaré que le NEPAD représente une vision nouvelle pour une Afrique nouvelle qui est soutenue par un engagement politique clairement exprimé et qui repose sur un partenariat entre l’Afrique et la communauté internationale.  Entièrement conçu par les Africains afin de contribuer à l’amélioration des conditions des Africains, le NEPAD est en réalité un plan de développement global et intégré qui traite des priorités sociales, économiques et politiques de l’Afrique.  Le continent se veut désormais un partenaire à part entière de la communauté internationale et entend pleinement jour le rôle qui est le sien dans un contexte international de mondialisation.  Les efforts africains doivent cependant bénéficier d’un environnement économique international propice et d’un appui important de la communauté internationale pour réussir.  A cet égard, il importe en particulier de traduire en actes concrets les engagements des dernières grandes conférences internationales sur le développement.  Les autres parties prenantes et partenaires de l’Afrique se doivent aussi d’adhérer et d’apporter leur plein appui à l’initiative, a ajouté M. Maiga.  L’Afrique doit pouvoir bénéficier de flux suffisants et mieux répartis d’investissements étrangers directs, d’une meilleure prise en compte des impératifs de développement dans le programme de travail de l’OMC, d’une augmentation substantielle du volume de l’APD, de mesures concrètes d’allègement de la dette et d’une cohérence des systèmes monétaire, financier et commercial internationaux. 


M. HASMY AGAM (Malaisie) a estimé que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est le moyen de mettre un terme à la marginalisation de l’Afrique par son intégration dans l’économie mondiale.  Nous lançons un appel à la communauté internationale pour qu’elle appuie le NEPAD dans sa tentative d’éradiquer la pauvreté  et de réaliser les objectifs du développement durable.  Pour sa part, la Malaisie continuera de renforcer sa coopération avec ses partenaires africains, notamment en encourageant son secteur privé à prendre un rôle actif dans la promotion de liens étroits avec les pays africains pour un profit mutuel.  Il est également urgent que la désertification actuelle cesse de même que la dégradation de l’environnement.  Le continent africain doit aussi pouvoir bénéficier du transfert des technologies et nous exhortons la communauté internationale à accroître son aide financière, en particulier en direction du secteur agricole.  Nous lançons en outre un appel pour la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies sur la désertification et des autres conventions relatives à l’environnement.  De même, il est indispensable de déployer des efforts collectifs pour encourager la formation des ressources humaines, la diversification de la production et des exportations africaines ainsi que les investissements étrangers directs. 


M. ADOLFO AGUILAR ZINSER du Mexique a estimé que la présente réunion marque la reconnaissance que le développement de l’Afrique est la responsabilité conjointe de toutes les nations.  Elle souligne aussi que les efforts communs, y compris ceux des organisations internationales et des organismes financiers et économiques doivent être conformés aux priorités, objectifs et programmes définis par l’Afrique elle-même.  En tant que propriétaires de leur destinée, ce sont en effet les Africains qui doivent montrer la voie à suivre.  Le Mexique considère donc le NEPAD comme l’expression d’un nouveau leadership africain, le fruit d’une volonté nouvelle de parvenir à la démocratie et à la transparence.  Le NEPAD est le signal attendu pour la mobilisation de la communauté internationale, qui n’a désormais plus d’excuse pour ne pas honorer ses nombreux engagements passés.  Car aucun des efforts déployés jusqu’à présent n’a donné les résultats attendus.  Il revient désormais aux pays africains de réellement travailler ensemble et aux membres de cette Organisation de leur fournir les moyens financiers nécessaires, de leur donner accès aux marchés, à la technologie et au savoir.  Le succès du NEPAD dépend du degré de coopération à laquelle l’Afrique et le reste du monde parviendront.  Une coopération qui doit valoir pour tout le système des Nations Unies, les institutions du système de Bretton Woods, mais aussi pour les gouvernements, les entreprises, les universités, la société civile et les médias.  M. Zinser a aussi estimé que le succès du NEPAD sera essentiel à la construction d’une nouvelle architecture internationale, car nulle part mieux qu’en Afrique l’on pourra faire la preuve de notre volonté de régler les grands problèmes de notre temps.


M. IVAN SIMONOVIC, Président du Conseil économique et social, a fait observer que l’ECOSOC avait été parmi les tout premiers à se réjouir à la fois de la création de l’Union africaine et du lancement du NEPAD.  Le Conseil a d’ailleurs consacré sa session de fond, l’an passé, au rôle des Nations Unies dans les efforts de l’Afrique pour parvenir au développement durable, a-t-il rappelé.  Des travaux qui ont permis de réaffirmer la nécessité pour l’ONU de répondre efficacement et de manière coordonnée à l’initiative du NEPAD, ainsi que de mettre l’accent sur l’importance fondamentale de la paix, de la démocratie et de la bonne gestion des affaires publiques dans le développement durable.  L’Afrique a besoin en effet en priorité de l’aide de la communauté internationale dans les domaines de la prévention des conflits et de la consolidation de la paix.  Et c’est à cet effet que l’ECOSOC a établi un groupe consultatif spécial sur les pays africains sortant d’un conflit.  De petite taille, ce groupe conseillera l’ECOSOC sur la manière de garantir que l’aide internationale est fournie de manière appropriée et cohérente.  Ce groupe nous donne l’occasion à tous de promouvoir des politiques cohérentes entre tout le système des Nations Unies, y compris avec le Conseil de sécurité, et de faire pression sur la communauté des donateurs pour leur rappeler la nécessité de prendre des mesures volontaristes pour éviter la résurgence des conflits, a souligné M. Simonovic, avant d’ajouter que sur ce point l’ECOSOC travaillera en coopération étroite avec l’Union africaine. 


Le Conseil accordera également une attention particulière aux 34 pays les moins avancés, puisqu’il est en charge de l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action de Bruxelles en faveur des PMA, a-t-il poursuivi.  Le Conseil est aussi en charge de suivre auprès des institutions de Bretton Woods la manière dont les engagements pris à Monterrey sont mis en œuvre.  Et dans ce cadre, il fera en sorte que l’Afrique ne soit pas ignorée de l’élan né de Monterrey.  En conclusion, M. Simonovic a assuré les pays d’Afrique de l’entier appui de l’ECOSOC à l’égard du NEPAD, et notamment de ses objectifs en matière de développement des ressources humaines.


M. AMARA ESSY, Président intérimaire de la Commission de l’Union africaine, a salué l’intérêt que porte la communauté internationale au NEPAD.  Il a rappelé les efforts déployés dans le passé par la communauté internationale en appui à des initiatives telles que le Programme prioritaire pour le redressement économique de l’Afrique (APPER) ou le Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 1990, et dont les résultats sont restés en deçà des attentes des pays africains, en raison notamment du manque d’engagement de la part des principaux acteurs de développement.  Le NEPAD tranche nettement avec les initiatives internationales précédentes, notamment par la volonté politique des dirigeants africains qui ont décidé de concevoir, par eux-mêmes et pour l’Afrique, un Programme capable de répondre aux défis de la pauvreté, de la paix et de la sécurité, de la bonne gouvernance, de la santé, de l’agriculture, de l’éducation, des infrastructures, du commerce international, de la communication et des nouvelles technologies de l’information.  Le NEPAD est une innovation majeure en matière d’initiatives en faveur du développement de l’Afrique parce qu’il constitue un refus des dirigeants africains de continuer d’accepter qu’on leur impose, à partir de l’extérieur, des programmes de développement conçus en dehors d’eux et qui ne tiennent pas compte des réalités et des intérêts de l’Afrique. 


M. JOHN B, ROCHARDSON, Commission européenne, a déclaré que la Commission européenne perçoit le NEPAD comme une véritable plate-forme africaine de développement économique et social et d'autonomisation politique.  La Commission endosse et soutient les valeurs politiques qui sont au coeur du NEPAD, en l'occurrence la bonne gouvernance, la démocratie, le respect des droits de l'homme et le respect de l'état de droit.  Nous pensons que la création de l'Union africaine et la mise en oeuvre du NEPAD peuvent mutuellement se renforcer en propulsant le continent en avant.  La décision prise à Durban de créer un Conseil de paix et de sécurité et une force africaine en attente montre le niveau des ambitions de l'Afrique à cet égard.  Le NEPAD et l'Union africaine ont une caractéristique commune: ils visent à créer un niveau de gouvernance panafricaine que la Commission européenne comprend parfaitement et dont elle endosse la vision commune et les valeurs de direction.  La Commission européenne est prête à soutenir le NEPAD en tant que processus, et nous sommes prêts à évaluer les programmes que nous menons en Afrique à la lumière du NEPAD, et à renforcer notre soutien à l'intégration régionale et continentale.  Le NEPAD et l'Union africaine sont susceptibles d'occuper une part importante de la prochaine étape du dialogue entre l'Union européenne et l'Afrique.  La deuxième Conférence ministérielle Europe-Afrique qui doit se tenir à Ouagadougou, au Burkina Faso, en novembre 2002, et le prochain Sommet Afrique-Union européenne prévu à Lisbonne, au Portugal, en avril 2003, seront l'occasion de donner un nouvel élan au dialogue Europe-Afrique lancé au Caire il y a deux ans.


M. RIDHA BOUABID, Observateur de l’Organisation internationale de la Francophonie, a déclaré que l’Oganisation internationale de la Francophonie, qui compte 29 Etats membres africains, a dès le départ salué le NEPAD et décidé de lui apporter son plein appui.  Des propositions de soutien avaient été formulées à l’occasion du Sommet des chefs d’Etat africains consacré au financement du NEPAD, en avril dernier à Dakar.  Ces propositions visent entre autres les domaines prioritaires: la paix, la sécurité et la bonne gouvernance; l’appropriation des nouvelles technologies de l’information et de la communication; l’énergie et l’environnement.  En ce qui concerne la paix, la sécurité et la bonne gouvernance, l’Organisation de la Francophonie mettra à la disposition du NEPAD des programmes accentués sur le renforcement des capacités institutionnelles.


M. Bouabid a ajouté que la solidarité des pays francophones avec l’Afrique figurera en bonne place à l’ordre du jour du Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage, qui se tiendra à Beyrouth au Liban, dans quelques semaines.  Le NEPAD sera au centre des discussions du Sommet pour ce qui est du volet économique.


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