En cours au Siège de l'ONU

AG/1316

CONÇU PAR LES AFRICAINS EUX-MEMES, LE NEPAD DOIT DEVENIR LA BASE DU NOUVEAU PARTENARIAT ENTRE l’AFRIQUE ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE

16/09/2002
Communiqué de presse
AG/1316


Assemblée générale

10ème séance – matin


CONÇU PAR LES AFRICAINS EUX-MEMES, LE NEPAD DOIT DEVENIR LA BASE DU NOUVEAU PARTENARIAT ENTRE l’AFRIQUE ET LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE


L’Assemblée générale ouvre son débat de haut niveau sur l’appui

à apporter au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique


Réunie ce matin en séance plénière sous la présidence de M. Jan Kavan (République tchèque), l’Assemblée générale a tenu un débat de haut niveau sur l’examen et l’évaluation finaux de l’application du Nouvel Ordre du jour des Nations Unies  pour le développement de l’Afrique dans les années 90*, en vue d’examiner l'appui à apporter au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).


Après une allocution de son Président, l’Assemblée a entendu une déclaration du Secrétaire général, M. Kofi Annan, qui a fait remarquer que les buts du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) et ceux définis dans les Objectifs de développement du Millénaire sont compatibles, et que leur mise en œuvre devrait de ce fait être facilitée par une étroite collaboration entre l’Afrique et les Nations Unies**.  L’éducation, et notamment celle des filles, a estimé M. Kofi Annan, est une des clefs essentielles qui permettront de parvenir à la réalisation de ces objectifs.


Partageant le point de vue du Secrétaire général sur l’identité de substance et la complémentarité du NEPAD et des Objectifs de développement de la Déclaration du Millénaire, M. Thabo Mbeki, Président de la République d’Afrique du Sud et Président de l’Union africaine, a demandé un soutien sans faille des Nations Unies dans la lutte que mènent les peuples d’Afrique contre la pauvreté et le sous-développement de leur continent.  A cet égard, il a demandé que le processus d’évaluation de la mise en œuvre et de la redéfinition des priorités du Nouvel Ordre du jour pour le développement de l’Afrique, prenne en compte les programmes contenus dans le NEPAD.  Il a souligné que le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique a été conçu de façon à radicalement changer le paradigme qui a, jusqu’à ce jour, présidé aux programmes de développement destinés à l’Afrique.  Pour la première fois, les Africains sont eux-mêmes les auteurs et les architectes de leur développement dont ils veulent s’approprier l’agenda, en vue de promouvoir la Renaissance africaine.  A travers le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, a dit M. Thabo Mbeki, l’Afrique doit sortir de la relation donateurs-récipiendaires, dans laquelle elle est trop longtemps restée enfermée vis-à-vis des pays industrialisés, pour aller vers un nouveau type de partenariat basé sur le respect mutuel et la responsabilité partagée.


Dans sa déclaration, M. Jean Chrétien, Premier Ministre du Canada, dont le pays assume la présidence des pays du G8, a rappelé que le Sommet du G8, qui s’est tenu au mois de juin dernier à Kananaskis, avait endossé le NEPAD et décidé de le soutenir à travers un plan d’action.  En ce qui le concerne, a dit M. Chrétien, le Canada a annoncé un engagement de 6 milliards de dollars sur 5 ans en faveur du développement de l'Afrique, et il doublera, d’ici à 2010, le niveau de son aide publique au développement (APD), dont la moitié sera réservée au continent africain.  Mais, pour que les objectifs de développement du continent africain soient atteints, il faut que les pays industrialisés mettent fin au versement de subventions exorbitantes à leurs producteurs agricoles, qu’ils ouvrent leurs marchés aux produits africains, et qu’ils augmentent leur niveau d’APD tout en la rendant plus efficace, a fait remarquer le Premier Ministre canadien en précisant que l’APD mondiale se chiffrait actuellement à 50 milliards de dollars par an, alors que les subventions agricoles versées par les pays riches à leurs agriculteurs sont de l’ordre de 350 milliards de dollars cette année.  Tout en exprimant le soutien des Etats-Unis à l’initiative du NEPAD, le Secrétaire d’Etat des Etats-Unis, M. Colin Powell, a pour sa part réitéré l’option de libéralisation des échanges économiques et commerciaux qui régit les mécanismes de la mondialisation et qui, selon lui, ne peut se réaliser que par la création de cadres juridiques favorables aux initiatives privées et aux investissements nationaux et étrangers dans tous les pays.  A cet égard, la bonne gouvernance, la démocratie et le respect des droits de l’homme et de la propriété privée sont indispensables, a-t-il souligné en indiquant que le Gouvernement américain allait relancer les pourparlers commerciaux mondiaux, sur la base des accords signés lors de la réunion de l’Organisation mondiale du commerce à Doha, ceci grâce aux pouvoirs que le Président Bush a obtenus du Congrès américain.


S’exprimant au nom de l’Union européenne et des pays associés, le Ministre des affaires étrangères du Danemark, M. Per Stig Moeller, a déclaré que le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique est à la base du partenariat renouvelé qui doit s’instaurer entre l’Afrique et la communauté internationale sur les questions de développement.  Le mécanisme africain d’examen mutuel par les pairs sera au centre des efforts qui seront déployés pour mettre en œuvre la nouvelle initiative, a-t-il dit, rappelant que des engagements en faveur du financement du développement avaient été pris lors de la Conférence de Monterrey, dont notamment une augmentation de 12 milliards de dollars du volume global de l’aide publique au développement.  Tout en estimant que le NEPAD doit devenir le cadre de référence des relations de l’Afrique avec l’ONU et la communauté internationale,  l’Union européenne soutiendra cependant ce programme à travers des mécanismes déjà établis entre ses pays et les Etats africains, a précisé M. Moeller. 


Outre les personnalités déjà mentionnées, l’Assemblée a entendu des déclarations des Chefs d’Etat du Nigéria, de l’Algérie, du Sénégal, du Ghana, du Gabon, de la Zambie, et du Botswana.  Les Premiers Ministres du Lesotho et du Cap-Vert, et les Vice-Premiers Ministres et Ministres des affaires étrangères de la Norvège, de la Belgique et du Luxembourg se sont aussi exprimés, de même que les Ministres des affaires étrangères ou de la coopération de l’Egypte, de la Chine, des Pays-Bas, de l’Espagne, de l’Irlande, du Portugal, de Singapour, de la France, de Cuba, de l’Ukraine, des Philippines, du Maroc, du Bangladesh, du Pérou, de l’Inde, de la Mongolie, de Maurice, de la Colombie, du Bélarus et du Burkina Faso. 


L’Assemblée poursuivra sa réunion plénière de haut niveau pour examiner la forme d’appui qui sera apportée au Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique, cet après-midi à 15 heures


*Document publié sous la  cote A/57/156

** Document paru sous la cote A/57/175
Examen et évaluation finals de l’application du Nouvel Ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l’Afrique dans les années 90 : Réunion plénière de haut niveau de l’Assemblée générale pour examiner quel appui apporter au nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique.


Déclarations


Le Président de la 57ème session de l’Assemblée générale, M. JAN KAVAN, a déclaré que les Nations Unies procéderont cette année à l’évaluation des dix ans de mise en œuvre du Nouvel agenda pour le développement de l’Afrique (UN-NADAF).  Au cours de ces dix années, on a constaté que les guerres et les conflits sont les pires ennemis du développement.  Ensuite, on s’est rendu compte que les programmes de coopération accélérée au bénéfice de l’Afrique avaient besoin d’une nouvelle orientation, notamment en ce qui concerne les programmes bilatéraux et multilatéraux.  Un autre impératif de la réalisation du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) nécessite que les promesses et engagements faits en sa faveur soient tenus.  Enfin, la communauté internationale ne doit pas se lasser de mener un plaidoyer en faveur du développement africain.  Bien que plusieurs mesures correctives aient été prises au cours de la mise en œuvre du Nouvel agenda pour le développement de l’Afrique, les problèmes à résoudre restent nombreux.  Le NEPAD est pour sa part une initiative purement africaine et une démarche collective de ses dirigeants qui ont le devoir de s’attaquer aux problèmes communs de développement que rencontrent leurs pays.  La réunion spéciale de l’Assemblée aujourd’hui va nous permettre d’entendre des orateurs autorisés qui pourront nous dire comment la communauté internationale, y compris les Nations Unies, pourra participer à la mise en œuvre du NEPAD.  Au cours des discussions qui se poursuivront dans l’après-midi, des représentants et experts des pays qui ont initié ce programme nous parleront de leurs expériences au niveau national et de la manière dont l’ONU pourrait aider l’Afrique.


Le Secrétaire général des Nations Unies, M. KOFI ANNAN, a indiqué que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est un partenariat entre les dirigeants africains et leurs peuples, et entre les pays africains eux-mêmes, avant d'être un partenariat entre l'Afrique et la communauté internationale.  Il existe une relation symbiotique entre le NEPAD et les objectifs de développement du Sommet du Millénaire, et deux de ces objectifs, le combat contre le VIH/sida et l'éducation des fillettes, doivent figurer au centre des priorités.  En effet, le VIH/sida a annulé les progrès effectués en matière de mortalité infantile et de développement socioéconomique au cours des deux dernières décennies et il a un effet dévastateur sur les systèmes éducatifs, puisque les enseignants meurent ou tombent malades plus vite qu'ils ne peuvent être remplacés.  La promotion de l'éducation des filles a pour conséquence d'augmenter les revenus des foyers, de retarder l'âge du mariage, de réduire la fertilité ainsi que les taux de mortalité infantile et maternelle, et de faire participer les femmes aux processus de prise de décisions économiques, sociales et politiques.  Le NEPAD a pour objectif d'atteindre une croissance économique de 7% par an afin de réduire de moitié la pauvreté d'ici à 2015.  Cela signifie que les taux de croissance doivent plus que doubler.


La mise en œuvre du NEPAD peut profiter de quelques leçons que l'on peut tirer de l'expérience des Nations Unies en Afrique dans la dernière décennie : d'abord, la paix et la sécurité sont essentielles au développement, et les programmes économiques du NEPAD doivent être combinés avec de réels progrès vers la fin des conflits et l'approfondissement des racines de la paix.  Ensuite, les dirigeants africains eux-mêmes mettent en avant les réformes économiques et politiques, ainsi que les droits de l'homme, les libertés fondamentales et la démocratie.  De plus en plus, la responsabilité et la transparence occupent le devant de la scène.  La communauté internationale doit renforcer son soutien, c'est là tout le sens des partenariats.  Le futur de l'Afrique sera déterminé par les Africains, et pour construire ce futur, l'Afrique aura besoin de toute la sagesse, la volonté politique et la créativité dont elle est capable.


M. OLUSEGUN OBASANJO, Président et Commandant en chef des forces armées de la République du Nigéria, a indiqué que cette session de l’Assemblée générale a lieu à un moment où les dirigeants africains s’attellent à la question de la pauvreté et du sous-développement par le biais de la Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  Il s’agit d’une initiative de développement intégré et holistique qui a été lancée par l’Afrique dans le cadre de l’Organisation de l’unité africaine (OUA).  Le NEPAD a été largement soutenu au niveau international.  Ses objectifs sont de rétablir la paix et la sécurité en Afrique, de renforcer la gestion et la prévention des conflits, de promouvoir une croissance accélérée et le développement durable et de mettre fin à la marginalisation de l’Afrique.  Il faut en effet que nous prenions notre destinée entre nos mains en tirant les enseignements du passé.  Il est à cet égard indispensable d’établir des partenariats avec les institutions internationales et les bailleurs de fonds.  Nous nous félicitons d’ailleurs du soutien exprimé par les membres du G8 au cours de son dernier Sommet, à Kananaskis (Canada).  Il faut également mettre en œuvre une coopération-cadre avec les institutions régionales et sous-régionales et les communautés économiques qui sont un élément de base de la croissance. 


Au niveau national, les partenariats entre le secteur public et le secteur privé doivent être encouragés.  La société civile africaine doit mettre en place des structures visant à promouvoir les objectifs viables du NEPAD.  Les dirigeants africains se sont engagés à créer un système d’évaluation qui se fonde sur des codes et les meilleures pratiques selon des critères définis au niveau international car ils ont la responsabilité de rendre des comptes à leurs populations.  La réduction de moitié de la pauvreté d’ici à 2015 requiert 64 milliards de dollars par an.  Or, l’Afrique ne peut combler seule ce fossé en matière de ressources.  C’est pourquoi, nous devons tous mener des actions concertées en abordant le problème de la dette extérieure de façon ouverte.


M. THABO MBEKI, Président de la République d’Afrique du Sud et Président de l’Union africaine, a déclaré que l’Union africaine espère que les Nations Unies soutiendront les peuples d’Afrique dans leur lutte contre la pauvreté et le sous-développement de leur continent.  Au nom de l’Afrique, nous remercions les Nations Unies d’avoir adopté, il y a une décennie, le Nouvel agenda pour le développement de l’Afrique(UN-NADAF).  Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD) a été conçu de façon à radicalement changer le paradigme qui a, jusqu’à ce jour, présidé aux programmes de développement en faveur de l’Afrique.  Pour bien faire comprendre ce changement radical, nous affirmons que nous, Africains, sommes les auteurs et les architectes du Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD).  En tant qu’Africains, nous sommes possesseurs de l’agenda de développement de notre continent.  Nous sommes déterminés à aller de l’avant sur la base de partenariats entre les peuples d’Afrique, pour la victoire d’une Renaissance africaine.  Nous sommes déterminés à agir ensemble, en tant que Gouvernements, au nom des masses populaires que nous représentons, et en tant que société civile.  Nous devons être sûrs de sortir de la relation donateur-récipiendaire vis-à-vis du monde développé, pour aller vers un nouveau partenariat basé sur le respect mutuel et la responsabilité partagée.  Nous sommes déterminés à traduire nos paroles en programmes concrets qui changent la vie des Africains et mettent fin au désespoir, en vue d’aller vers un avenir commun d’espoir et de dignité humaine.  Les objectifs et le plan d’action du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) sont conformes aux objectifs de développement du Sommet du Millénaire et à ceux de la Déclaration de Johannesburg sur le développement durable, adoptée récemment.  Il est donc nécessaire que le processus d’évaluation, de réalignement et de redéfinition des priorités de l’UN-NADAF prenne en compte les grandes lignes du NEPAD.


M. ABDELAZIZ BOUTEFLIKA, Président de l'Algérie, rappelant que l'Afrique est de plus en plus marginalisée dans l'économie mondiale, a indiqué qu'il devenait nécessaire de sortir des sentiers battus et de définir une approche nouvelle tant dans ses prémices, ses fondements et ses objectifs que dans les étapes de sa mise en application.  L'Afrique a opté pour la refonte de ses systèmes socio-politiques, par la mutation qualitative de l'Etat, la redistribution des responsabilités, l'affirmation du pluralisme politique et de la société civile, ainsi que la promotion du partenariat entre les pouvoirs publics et l'ensemble des composantes de la société.  Le concept de développement économique a lui aussi été repensé et le secteur privé est placé au centre de l'activité économique en tant que vecteur essentiel de la croissance.  L'enjeu des partenariats internationaux est d'établir une communauté d'intérêt mutuellement bénéfique et de construire de nouvelles complémentarités à travers l'élargissement et la diversification des relations économiques et de coopération entre l'Afrique et ses partenaires.


La bonne gouvernance politique et économique est également au centre du programme.  L'Afrique a réalisé ces dernières années des progrès indéniables dans cette direction et un mécanisme africain d'examen par les pairs va être mis en place.  Afin de mobiliser des ressources financières, il sera nécessaire de parachever le processus de restructuration bancaire, douanière et fiscale, et de création et de développement des marchés financiers.  Une amélioration de l'aide publique au développement et de ses modalités est nécessaire pour en faire un levier pour l'accroissement de l'investissement.  En coopération avec la communauté internationale, l'Afrique est en mesure de modifier le cours de son évolution.  D'autres régions du monde, naguère confrontées à des problèmes de mêmes nature, ont pu opérer leur ajustement à un monde d'économie de marché et de progrès de la science et de la technologie.  Il n'y a pas de raison pour que l'Afrique ne sorte pas de son isolement et de son sous-développement.


M. ABOULAYE WADE, Président de la République du Sénégal, a indiqué qu’en ce qui concerne l’Iraq, il soutient tous les efforts visant à passer par les Nations Unies, ainsi que la position de la France consistant à donner au Président Saddam Hussein un délai pour accepter de recevoir et de collaborer sincèrement avec les inspecteurs de l’ONU.  Tout le monde a bien compris que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) était non pas un plan de plus, mais une nouvelle vision africaine du devenir de notre continent.  Sa base est constituée de trois options fondamentales qui en constituent les paramètres de structuration à long terme, à savoir : la bonne gouvernance, le recours massif au secteur privé et à la Région comme espace opératoire.  Le nouveau plan est articulé autour de huit secteurs dont l’interaction doit générer le développement : infrastructures, éducation, santé, agriculture, énergie, nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC), environnement et accès aux marchés développés couplé avec la diversification. 


Le NEPAD n’est pas une somme de demandes d’aide mais un partenariat de long terme, dans lequel le véritable gagnant sera l’économie mondiale qui grossira d’un partenaire en mesure de participer pleinement tant au dynamisme du commerce international qu’à la croissance de l’économie mondiale.  Les dirigeants du G8 et le secteur privé se sont fortement engagés aux côtés de l’Afrique pour l’assister à s’engager dans le développement durable, avant tout par la bonne gouvernance, et ensuite par les investissements lourds structurants, les investissements de production de biens et services dans tous les autres secteurs pour la consommation intérieure et le commerce international.  Devant autant de bonnes dispositions de nos partenaires au développement, il faut espérer que le rythme de consommation des crédits sera accéléré.


M. JOHN AGYEKUM KUFUOR, Président de la République du Ghana, a déclaré que nos politiques ne doivent plus se contenter d’être de simples réponses à des conditions imposées de l’extérieur ni par des pressions intérieures.  Nous devons nous engager à promouvoir la bonne gouvernance, la tolérance zéro à l’égard de la corruption, les libertés démocratiques et politiques, et la prévention des conflits.  Nous avons l’ambition de développer notre continent en partenariat avec le reste du monde et dans l’esprit du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  A cet égard, nous saluons la convergence de vues et le soutien exprimés par les huit pays industrialisés du G8 à l’égard de l’initiative du NEPAD.  Nos entrepreneurs ont besoin de soutien en matière de crédit à long terme.  Enfin, il y a l’urgence de répondre au problème du fardeau de la dette, de l’insuffisance de l’Aide publique au développement (APD), de l’accès insuffisant aux marchés mondiaux et le manque d’assurance en termes de commerce et d’investissements.


M. OMAR BONGO, Président de la République gabonaise, a souligné qu’à l’heure de la globalisation, partage, partenariat et solidarité doivent devenir les maîtres mots de la relation entre les peuples du monde et des échanges au sein de la communauté internationale dans tous les domaines.  Initiative nouvelle et fruit d’une prise de conscience, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) engage la pleine responsabilité des dirigeants et des peuples africains.  Et c’est pour mieux le prouver que le NEPAD transcende le concept classique de l’aide pour celui d’un partenariat actif et dynamique.  Le Président s’est félicité de l’accueil réservé par la communauté internationale et par le G8 à l’initiative africaine du NEPAD qui engage la pleine responsabilité des dirigeants et des peuples d’Afrique.  Avec le NEPAD, a-t-il poursuivi, l’Afrique donne à la communauté internationale désireuse de réellement participer à son développement les moyens de le faire dans un partenariat mutuellement bénéfique.


M. JEAN CHRETIEN, Premier Ministre du Canada, a déclaré que le Canada considère ce débat comme un moyen d’inscrire le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) au cœur de l’action des Nations Unies.  Le Canada est déterminé à y apporter sa contribution.  En juin dernier, nous avons accueilli le Sommet du G8.  L’Afrique et sa nouvelle initiative de développement étaient à son ordre du jour.  Nous avons affecté des ressources à la mise en œuvre du Plan d’action du NEPAD et avons mis en place un processus de suivi pour en assurer l’efficacité des mesures.  Nous savons que notre successeur à la tête du G8, le Président français Jacques Chirac, partage notre souci vis-à-vis du développement de l’Afrique.  Les partenaires du G8 doivent donner suite aux engagements concrets du Plan d’action pour le développement de l’Afrique.  Ceci veut dire que les pays développés doivent rendre l’aide publique au développement (APD) plus efficace et ouvrir leurs marchés aux produits africains.  Le Canada a annoncé un engagement de 6 milliards de dollars sur 5 ans en faveur du développement de l’Afrique.  Nous comptons doubler notre niveau actuel d’aide au développement d’ici à 2010.  Tout en décidant de débloquer l’aide canadienne, nous pouvons aussi annoncer que la moitié de cette APD ira à l’Afrique.  D’ici au 1er janvier 2003, le Canada supprimera les droits de douane et les contingentements sur la plupart des produits en provenance des pays les moins avancés.  Le Canada appelle d’autre part les pays industrialisés à mettre fin aux subventions versées au secteur agricole, et qui sont un obstacle majeur au développement des pays africains.  Alors que l’APD mondiale s’élève à 50 milliards de dollars, ces subventions atteignent 350 milliards de dollars par an.  Le redressement de l’Afrique est dans notre propre intérêt.  Il va dans le sens de la création de nouveaux marchés et dans la préservation de la stabilité.


M. PAKALITHA B. MOSISILI, Premier Ministre du Lesotho, a indiqué que le NEPAD reconnaît le rôle crucial du secteur privé dans le développement de l'Afrique.  La mobilisation de ressources nationales suffisantes pour l'investissement dans les secteurs clé que sont l'infrastructure, Les technologies de l'information et de la communication, le développement des ressources humaines, dépendent du bon fonctionnement du secteur privé.  Le NEPAD est un programme de l'Union africaine, mais c'est aux Nations Unies que revient le rôle de coordonner et de synchroniser les activités relatives au Plan d'action du NEPAD et à la communauté internationale d'assurer le succès de cette initiative.  Rappelant que le Nouvel agenda pour le développement de l'Afrique s'est soldé par un déclin de l'aide publique au développement (APD) de 33% et que l'objectif de croissance de 6% n'a jamais été atteint, le Premier Ministre a demandé que l'on tire les leçons de cet échec afin de ne pas le renouveler.  Il a en conclusion demandé que les Etats soient plus explicites et exposent dans des termes concrets les détails de leur engagement en faveur du NEPAD.


M. LEVY P. MWANAWASA, Président de la République de Zambie, a indiqué que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est un plan social et économique pour le développement du continent africain.  Il s’agit d’un plan différent de ceux mis en œuvre précédemment car il est holistique, global et intégré.  Il permet d’identifier les problèmes auxquels doit faire face le continent et de définir un programme d’action visant à régler les problèmes existants.  Il se distingue également des plans précédents en ce qu’il a été conçu et développé par les dirigeants africains eux-mêmes.  Le premier objectif du NEPAD est d’éradiquer la pauvreté en favorisant le développement durable et la croissance soutenue.  La Zambie estime que la volonté politique des dirigeants africains permettra au continent de sortir de la pauvreté par le biais de l’application du programme d’action du NEPAD.  Cependant, nous ne pouvons pas ignorer l’importance de l’aide de la communauté internationale et de l’augmentation de l’aide publique au développement (APD).  L’Afrique a aussi besoin d’un allègement de la dette et d’investissements directs venant s’ajouter au ressources nationales mobilisées par les Africains eux-mêmes.  La coopération Sud-Sud est également importante et doit s’étendre à d’autres pays en dehors de l’Afrique.  Nous lançons donc un appel aux autres pays en développement pour qu’ils appuient le NEPAD.


M. FESTUS G. MOGAE, Président de la République du Botswana, a déclaré que le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) est l’objet de critiques à l’intérieur même de l’Afrique, ce qui est une manifestation de la démocratisation qui s’étend sur le continent.  Certaines des critiques qui s’élèvent contribueront à améliorer les propositions contenues dans cette initiative, mais aux opposants qui manifestent leurs opinions, et qui estiment que les maux du continent viennent d’actes de la communauté internationale, nous demandons de faire des propositions qui puissent représenter une alternative.  Le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) ne devrait pas être jugé de manière intermittente ou sur des faits isolés, mais par les progrès qu’il peut promouvoir en faveur de la majorité des habitants du continent africain. Il serait irréaliste de croire que tous les pays africains progresseront à la même allure, et il serait tout aussi injuste de prendre en otage les programmes du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) pour le bénéfice de quelques pays seulement.  Nous rendons hommage aux dirigeants du G8 pour leur plan d’action en faveur du Programme du NEPAD, et demandons au reste de la communauté internationale de suivre leur exemple et de prendre des engagements concrets en faveur d’un soutien à la relance du continent africain.


M. JOSE MARIA PEREIRA NEVES, Premier Ministre de la République du Cap-Vert, s’est félicité du soutien exprimé par l’Union européenne, le G8 et de nombreuses autres institutions internationales qui ont contribué à renforcer nos attentes en matière de partenariat entre les pays développés et l’Afrique.  Il a également souligné la nécessité d’associer la société civile à un dialogue permanent dans le but d’affiner les propositions et principes du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), mais aussi les acteurs principaux du Sud, ceux qui disposent d’énormes ressources, afin de favoriser la coopération Sud-Sud.  En conclusion, il a salué l’attention particulière accordée à la situation difficile des petits Etats insulaires en développement lors du Sommet de Johannesburg et a formé le vœu que le NEPAD puisse faire face aux attentes particulières de ces pays.


M. JAN PETERSEN, Ministre des affaires étrangères de la Norvège, a estimé que le lancement de l’Union africaine et du NEPAD offre au continent africain une occasion historique de prendre en main son propre destin.  Les dirigeants africains ont été au cœur de la définition du NEPAD et se sont engagés à le mettre en œuvre, a souligné M. Petersen, ajoutant que l’enjeu est de taille dans la mesure où l’Afrique regroupe des cultures diverses dont il faut tenir compte dans la mise en œuvre de programmes de développement économique et social, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation.  Avec le NEPAD, les dirigeants africains se sont engagés à consolider la démocratie et la bonne gouvernance, et à promouvoir la paix, la sécurité et les droits de l’homme.  La Norvège salue la mise en place du mécanisme de suivi et d’évaluation qui permettra d’assurer un suivi des objectifs de développement, ainsi que la création par l’Union africaine du Conseil pour la sécurité et pour la paix, soulignant l’impact négatif des conflits sur le développement.  La Norvège s’est engagée à soutenir les efforts de création de ce Conseil ainsi que de celui du mécanisme de suivi du NEPAD, a assuré le Ministre, appelant la communauté internationale à mettre en œuvre les engagements pris à Monterrey, au premier rang desquels l’augmentation de l’aide publique au développement (APD), qui est passée depuis 1990 de 35 dollars par personne à 19 dollars, ainsi que la levée des subventions à l’agriculture.


M. AHMED MAHER EL SAYED, Ministre des affaires étrangères de l’Egypte, s’est félicité du travail des Nations Unies et de ses différents programmes qui ont toujours été à la recherche des solutions appropriées aux problèmes de l’Afrique.  Il a rappelé que le NEPAD était une approche et une vision africaines des questions et des problèmes africains, approche qui n’ignore pas la nécessité de développer des partenariats équitables et sains entre pays africains et ceux qui sont capables de nous assister.  Il a réaffirmé que le NEPAD n’était pas une liste de requêtes financières, ni une déclaration de demande d’assistance, mais que son


objectif est de développer un partenariat basé sur les concepts de justice, de responsabilités communes et la nécessité pour chacun de répondre à ses engagements et obligations.  Enfin, cela passe par la nécessité pour les Nations Unies d’harmoniser ses programmes avec le NEPAD et d’adopter des mesures adéquates pour répondre aux problèmes du fardeau de la dette, de l’insuffisance de l’aide publique au développement, et des politiques protectionnistes des pays développés.


M. PER STIG MOELLER, Ministre des affaires étrangères du Danemark, au nom de l’Union européenne et des pays associés, a estimé que l’Afrique ne peut pas relever seule les défis auxquels elle doit faire face.  C’est pourquoi, il faut renouveler les partenariats de développement entre l’Afrique et la communauté internationale.  A cet égard, l’Union européenne se félicite du soutien apporté au Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) lors du Sommet pour le développement durable qui s’est tenu à Johannesburg.  Le NEPAD est la meilleure base pour permettre le renouvellement des partenariats.  Il peut en outre permettre de renforcer le développement du continent et doit, par conséquent, devenir le nouveau cadre d’action des relations de la communauté internationale avec le reste de l’Afrique.  Un élément central du NEPAD est qu’il reconnaît le lien opérationnel entre la croissance économique, le développement économique, la bonne gouvernance, la primauté du droit, la démocratisation et le respect des droits de l’homme.  Nous nous félicitons également de ce que le NEPAD soit une initiative prise par les Africains eux-mêmes pour les Africains.  Ce sont eux qui doivent donner un contenu réel au NEPAD.  Ce dernier doit servir de catalyseur à la mobilisation des ressources.  L’Union européenne se félicite que, lors de leur dernier Sommet à Kananaskis (Canada), les membres du G8 se soient engagés à fournir les ressources nécessaires à l’éradication de la poliomyélite d’ici à 2015 - en plus de leur engagement à combattre le paludisme, la tuberculose et le VIH/sida - et à travailler avec les partenaires africains en vue de définir un plan pour développer la capacité de l’Afrique à mettre en œuvre des opérations de promotion de la paix.  L’Union européenne s’engage aussi à assurer à l’Afrique de meilleures conditions en matière de commerce international.


M. LOUIS MICHEL, Vice-premier Ministre et Ministre des affaires étrangères de la Belgique, a déclaré que le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) mettait fin aux tentations du repli sur soi.  Cette initiative met aussi fin à un vieux type de relation basée sur des comportements paternalistes sur la scène internationale.  Le NEPAD met l’accent sur la bonne gouvernance et le respect des droits de l’homme au moment même où naît l’Union africaine et où aussi la misère, la violence, le VIH/sida et les conflits affectent l’Afrique.  Nous devons tous soutenir la réalisation du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).  L’Afrique doit recevoir plus d’aide publique au développement (APD) et plus d’investissements étrangers qu’elle n’en reçoit aujourd’hui.  A ce jour, seule la volonté politique a fait défaut à cet impératif pourtant évident.  La Belgique considère que les questions de la dette, de l’accès aux marchés et de l’investissement étranger direct  (IED) doivent être au plus vite réglées en faveur du continent africain.  La Belgique estime aussi qu’il est temps de passer aux actes, et que le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) doit devenir le cadre de référence des relations de l’ONU avec l’Afrique.  Lors de la Conférence de Durban, la communauté internationale avait pris l’engagement de fermer la page d’un passé douloureux.  Le Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) doit devenir un acte libérateur qui mettra fin aux injustices de l’histoire envers le continent africain.


Mme LYDIE POLFER, Ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur du Luxembourg, a fait observer que peu d’initiatives du type du NEPAD ont à ce jour connu un tel écho à travers le monde et suscitent tant d’espoirs.  Le NEPAD est en fait une invitation : celle à une nouvelle relation constructive de partenariat entre l’Afrique et la communauté internationale pour réduire l’écart de développement.  Une invitation que le Luxembourg accepte et en vue de laquelle il a d’ailleurs pour objectif d’augmenter son aide publique au développement (APD) à 1% de son PIB, déjà située à 0,7% du PIB depuis 2000.  Le pays a aussi opté pour une approche multisectorielle et pluriannuelle en matière de coopération, donnant une place primordiale au respect des principes démocratiques, des droits de l’homme, de l’état de droit et de la bonne gouvernance.  Un accent particulier est aussi mis sur le transfert de savoir et de savoir-faire, ainsi que sur la formation et le développement des capacités professionnelles et de gestion dans les pays partenaires.  Les secteurs prioritaires du NEPAD figurent en outre parmi les principaux secteurs d’activité de la coopération luxembourgeoise.  Ainsi, plus de 80% de la coopération bilatérale est consacrée aux infrastructures et services sociaux, en particulier l’éducation et la santé.  Mme Polfer a ajouté que son pays attache aussi une très grande importance à ce que les pays partenaires assument la part de responsabilité qui leur incombe dans la mise en œuvre des projets.


Pour M. TANG JIAXUAN, Ministre des affaires étrangères de la Chine, le lancement de l'Union africaine en juillet dernier a marqué une nouvelle étape historique dans la marche de l'Afrique vers le développement et la renaissance.  Cependant, la situation économique et sociale de l'Afrique demeure médiocre.  Les pays africains n'ont pas pu jouir pleinement de tous les bénéfices de la mondialisation et le fossé entre l'Afrique et le reste du monde ne cesse de s'élargir.  L'état de la paix et du développement en Afrique résulte d'un processus historique complexe et sont en grande partie dues à l'injustice de l'ordre politique et économique international.  La communauté internationale, et plus particulièrement les pays développés, porte une responsabilité et a l'obligation d'adopter des mesures plus actives et efficaces en faveur de la réforme des systèmes économiques, commerciaux et financiers internationaux.  Tous les pays du monde ont l'obligation de traduire en actions concrètes les engagements pris à Monterrey et à Johannesburg afin de s'assurer que l'aide au développement atteint l’objectif de 0,7% du PIB au titre de l’aide publique au développement (APD), réduire ou annuler la dette des pays africains, faciliter l'accès à leurs marchés et le transfert de technologies.  La Chine a pris un ensemble de mesures visant à renforcer sa coopération avec l'Afrique, notamment par l'organisation d'un Forum Chine-Afrique qui a le même objectif que le NEPAD, à savoir le développement.


Pour Mme AGNES VAN ARDENNE-VAN DER HOEVEN, Ministre de la coopération et du développement des Pays-Bas, le NEPAD est une initiative louable, qui reflète la détermination des dirigeants africains de prendre en main les problèmes de l'Afrique au XXIème siècle.  Le NEPAD est le signe que les Africains partagent la conviction qu'il est nécessaire de prévenir les conflits et d'améliorer les politiques et la gouvernance.  Et ce n'est effectivement qu'en s'appropriant réellement de telles politiques que l'Afrique pourra se développer.  Cependant, elle ne pourra faire ce chemin seule.  Les pays riches doivent y contribuer et des partenariats doivent être établis, entre les organisations multilatérales, les gouvernements, le secteur privé et la société civile.  Les Pays-Bas souhaitent atteindre l'objectif de 0,8% de leur PIB pour l’aide publique au développement (APD) et consacrent la moitié de cette aide à l'Afrique.  Mais les pays riches doivent également ouvrir leurs marchés, abolir les subventions qui faussent le commerce et polluent l'environnement.  La cohérence de nos politiques dans les domaines du commerce et du développement doit constituer une absolue priorité.  Car si les pays riches ne réduisent pas de manière drastique les subventions sur des produits comme le sucre, le coton, la viande et le lait, alors ils ne peuvent pas, en toute bonne foi, se déclarer des partenaires du NEPAD et proclamer leur engagement en faveur des objectifs du Sommet du Millénaire.  En 1990, 2% de tous les investissements se dirigeaient vers l'Afrique; 10 ans plus tard, ce chiffre est tombé à 0,35%.  Dans ce contexte, nous avons à Johannesburg formé des partenariats pour, par exemple, assurer la sécurité alimentaire de l'Ethiopie et de l'Erythrée.  Il ne s'agit pas de la prise en otage du développement durable par le secteur privé, mais bien d'efforts concrets en faveur du développement qu'il convient d'encourager.


Mme ANA PALACIO, Ministre des relations étrangères de l’Espagne, a rappelé les statistiques préoccupantes du continent africain : six millions de réfugiés, vingt millions de déplacés internes, environ 120 millions d’analphabètes, sans compter la mortalité infantile élevée et la pandémie du VIH/sida.  Nous partageons cette responsabilité visant à transformer cette situation et il importe de souligner, à cet égard, les progrès accomplis récemment sur le continent africain, notamment la création de l’Union africaine et la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD).  L’Espagne est parvenue, au cours de sa présidence de l’Union européenne, à un accord entre Etats membres pour mobiliser 20 milliards de dollars supplémentaires d’ici à 2006, conformément aux dispositions du Consensus de Monterrey.  La Ministre a souligné l’importance des mesures adoptées dans les domaines de la paix et de la sécurité, de la bonne gouvernance politique et économique, du développement des ressources humaines, de l’accès aux marchés et de la protection de l’environnement.  Le NEPAD doit parvenir à régler les conflits et à éradiquer la pauvreté, a-t-elle dit, avant de saluer le leadership dont ont fait preuve les dirigeants africains et de demander la création de mécanismes conjoints de suivi et d’examen de la mise en œuvre du NEPAD.  Elle a par ailleurs insisté sur le rôle moteur joué par les femmes dans le développement et sur la nécessité de déployer des efforts supplémentaires pour assurer l’accès à l’éducation, aux soins de santé et à l’eau potable pour les fillettes et les femmes.


M. BRIAN COWEN, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, s’est félicité du fait que le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) représente une initiative lancée par les Africains pour les Africains.  Il s’agit d’un plan d’action courageux et honnête pour l’Afrique mais aussi pour nous tous.  Il offre des perspectives et des espoirs nouveaux pour les Africains.  Il définit des objectifs soutenus par les cadres d’action appropriés et indique à la communauté internationale qu’il faut développer deux types de partenariats : un partenariat prenant place au sein de l’Afrique et un autre impliquant les pays développés.  En effet, encourager les objectifs de croissance économique et de développement durable suppose un engagement fort de la communauté internationale.  Cependant, le NEPAD ne pourra être couronné de succès que s’il reconnaît les liens très forts existants entre le développement durable et la bonne gouvernance économique et politique.  Il doit également permettre une interaction créative au niveau structurel afin que les politiques en matière de développement durables avancent de façon harmonieuse.  La communauté internationale doit appuyer fortement les propositions du NEPAD en matière de mobilisation des ressources et d’accès aux marchés.  De même, il faut trouver une solution au problème de la dette et lutter plus efficacement contre la propagation du VIH/sida.  Si les pays développés doivent respecter leurs engagements, les Nations Unies, et le Conseil de sécurité en particulier, doivent jouer un rôle actif et appuyer fermement le NEPAD.

M. ANTONIO MARTINS DA CRUZ, Ministre des affaires étrangères du Portugal, a souligné que la pauvreté, la faim, les maladies, la guerre, la dette et la corruption ont relégué pendant des décennies l’Afrique au rang de continent oublié.  Aussi, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) constitue-t-il une étape décisive pour le développement du continent dans la mesure où, pour la première fois, une véritable politique a été définie et devra être mise en œuvre par le biais d’un partenariat basé sur les critères de responsabilité et d’intérêt mutuel.  Le NEPAD suppose des obligations réciproques et, pour notre part, nous devons faire des efforts en matière d’aide au développement, d’ouverture des marchés et de flux d’investissements.  Pour leur part, a poursuivi le Ministre, les pays africains ont la responsabilité de mettre en place des programmes de bonne gouvernance, de renforcer leurs cadres démocratiques, de définir des politiques économiques cohérentes, et de mettre en œuvre des politiques dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’agriculture et de la gestion des ressources en eau.  Le Portugal s’engage à soutenir la mise en œuvre du NEPAD dans le cadre de sa coopération multilatérale, au sein de l’Union européenne, et par le biais de programmes bilatéraux dans les domaines de la réduction de la pauvreté, de la prévention des conflits, et de la promotion du rôle des femmes dans la société.


M. S. JAYAKUMAR, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a déclaré que la réunion de ce jour était la preuve que le NEPAD avait déjà commencé à insuffler un esprit de renouveau et de partenariat dans les relations des pays d’Afrique entre eux mais aussi avec le reste du monde.  Le NEPAD ouvre la voie à un important flux de ressources vers l’Afrique, en termes d’aide et de commerce.  Il met l’accent sur le principe de bonne gouvernance et reconnaît que le développement n’est pas seulement une question économique, mais repose aussi sur une stabilité politique et une solide politique macroéconomique.  Le succès du NEPAD dépendra de l’action des pays d’Afrique, individuellement et collectivement.  Mais il sera aussi un test de l’engagement de la communauté internationale.  En 1992, Singapour a lancé un programme de coopération dans le domaine de la formation et 2 000 personnes venant de 45 pays d’Afrique ont déjà bénéficié de ce programme de formation.  Cela montre qu’en tant que “petit pays”, nous nous donnons les moyens d’agir concrètement.  Les Nations Unies et la communauté internationale doivent saisir l’opportunité du NEPAD pour aider l’Afrique à atteindre ses objectifs.


M. COLIN POWELL, Secrétaire d’Etat des Etats-Unis d’Amérique, a déclaré que son Gouvernement soutenait pleinement les objectifs du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD).  Le Président Bush et le peuple américain sont des amis de l’Afrique, dont ils partagent les espoirs et les rêves.  La principale menace qui se pose actuellement au développement de l’Afrique est celle du VIH/sida et les Etats-Unis seront là pour soutenir l’Afrique dans la lutte contre ce fléau.  Ils ont pris des engagements à la Conférence de Monterrey et au Sommet de Johannesburg, où les dirigeants du monde ont aussi unanimement reconnu que le développement devait d’abord être stimulé au niveau national par la création d’un cadre favorable à l’investissement et respectueux d’une bonne gouvernance.  Nous sommes fiers de nous être joints au consensus obtenu pour l’adoption de la Déclaration de Johannesburg pour un développement durable.  Mais nous devons aller au-delà des déclarations et des plans d’action, et traduire tous les engagements en actes.  Maintenant que le Président Bush a reçu des pouvoirs de la part du Congrès pour aller de l’avant dans les négociations commerciales multilatérales, nous allons favoriser une mise en œuvre rapide de l’accord sur les pourparlers commerciaux agréé lors de la réunion de l’OMC qui s’est tenue à Doha.  Les Etats-Unis sont en faveur de la réduction de la pollution et de la protection de l’environnement, et en faveur de la promotion de l’accès à l’eau potable et d’un développement profitable à tous.  Nous sommes heureux que les dirigeants africains aient pris leurs responsabilités à travers les termes du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), dont nous nous félicitons des grandes lignes.  Les pays devront promouvoir la bonne gouvernance, et respecter les droits de l’homme et la démocratie tout en créant un cadre favorable à l’investissement et à l’initiative privée.  Les développements qui viendront nous montreront si les dirigeants africains respectent leurs engagements.  Nous sommes déçus de ce qui se passe au Zimbabwe, ce que nous estimons contraire aux évolutions actuelles.  Mais nous sommes heureux de voir des pays comme l’Afrique du Sud ou Madagascar se lancer résolument dans des échanges commerciaux ouverts et la promotion d’un cadre économique transparent.


M. DOMINIQUE DE VILLEPIN, Ministre des affaires étrangères de la France, s'est réjouit de ce que les principales crises en Afrique tendent à se stabiliser, en Angola, en Ethiopie, au Soudan.  Mais à l'heure ou nous progressons ainsi en matière de règlement des conflits, il faut aussi tout mettre en œuvre pour favoriser le développement économique du continent africain.  A ce titre, le NEPAD constitue une initiative extrêmement prometteuse.  Nous avons aujourd'hui toutes les raisons d'être optimistes, optimistes quant à la qualité des efforts africains, en raison notamment des mécanismes d'évaluation par les pairs qui a été institué, optimistes aussi en raison de la prise de conscience des pays développés, disposés à mettre en place des relations nouvelles avec l'Afrique.  Aujourd'hui, nous attendons de nos amis africains qu'ils ciblent précisément les objectifs prioritaires, qu'ils expliquent les mécanismes concrets qu'ils veulent mettre en place et qu'ils exposent le rôle exact de l'Union africaine. 


Le Sommet de Kananaskis (Canada) a lancé un processus et le plan pour l'Afrique du G8 amorce une réponse au NEPAD.  L'urgence consiste à concrétiser les engagements et à mettre en forme un partenariat structuré entre le Nord et le Sud.  La France, qui présidera la G8 à partir de 2003, entend faire de l'Afrique une priorité en agissant selon deux axes prioritaires : augmenter l'aide publique au développement (APD) de 50% sur 5 ans et mobiliser le secteur privé et encourager les investissements en Afrique.  Il faut parvenir à une lecture commune du partenariat et de son articulation avec le G8.  La notion de "responsabilité mutuelle" doit pouvoir répondre, en contrepoint, au mécanisme d'évaluation par les pairs que met en place l'Afrique.


M. FELIPE PEREZ ROQUE, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a indiqué que son pays appuie le NEPAD et se réjouit de cette initiative prise par des pays frères dont les terres ont été spoliées et colonisées.  Cependant, pour que le NEPAD ait un avenir, il faut oublier la dette de l’Afrique, donner un traitement spécial et différencié à ses produits et favoriser son accès aux marchés.  L’Afrique doit également pouvoir bénéficier d’un accès aux nouvelles technologies de l’information et de la communication ainsi que de ressources financières supplémentaires sans ingérence et sans condition.  C’est pourquoi, les pays développés qui ont volé l’Afrique doivent respecter leur engagement de consacrer 0,7% du PIB à l’aide au développement.  L’Afrique a également besoin qu’on l’aide à lutter contre le sida.  A cet égard, Cuba s’est engagé à envoyer en Afrique 4 000 médecins et personnel médical pour développer des infrastructures et fournir les médicaments nécessaires.  Les pays développés doivent accepter la dette qu’ils ont à l’égard de l’Afrique et fournir les ressources financières dont elle a besoin.


M. ANATOLIY ZLENKO, Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, a salué la création de l’Union africaine et du NEPAD, deux étapes décisives dans le renforcement de l’unité du continent africain et dans la prise en main de sa destinée par ses dirigeants et ses peuples.  Il a souhaité que le NEPAD continue de promouvoir la bonne gouvernance, la démocratie et le développement durable sur le continent.  L’appropriation, le partenariat et la responsabilité, qui sont trois éléments cruciaux du NEPAD, sont des garanties de succès dans sa mise en œuvre.  Le Ministre a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle apporte un soutien décisif au NEPAD, comme convenu à Monterrey et à Johannesburg, pour éradiquer la pauvreté, lutter contre le VIH/sida et permettre au continent africain de surmonter les défis de la mondialisation.


M. BLAS F. OPLE, Secrétaire aux affaires étrangères des Philippines, a estimé que les événements auxquels le monde doit faire face aujourd’hui placent les pays en développement au centre de l’ordre du jour de la communauté internationale.  Le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) revêt à cet égard une importance fondamentale, de même que la coopération internationale.  Les succès modestes de l’Association des nations d’Asie Sud-Est (ANASE) pourraient servir de modèle à l’Afrique et l’aider à relever les énormes défis auxquels elle est confrontée, en particulier ceux liés aux facteurs qui empêchent la coopération et l’intégration régionale d’être véritablement effectives.  Les dirigeants africains ont reconnu que l’Afrique et l’ANASE doivent forger des liens plus étroits afin de pouvoir échanger leurs connaissances et expériences.  Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour renforcer le partenariat mais les pays développés doivent aussi élargir leur aide aux pays africains afin que ces derniers puissent notamment renforcer la fonction publique, le secteur judiciaire, le secteur privé et la société civile.  La coopération Sud-Sud peut également jouer un rôle pivot et doit par conséquent être développée.  A cet égard, les Philippines sont prêtes à partager leur expérience, y compris les succès qu’elles ont enregistrés en matière de partenariats gouvernementaux avec le secteur privé et la société civile.  La mondialisation ne doit pas marginaliser des millions d’Africains.  Il est donc impératif que les flux d’aide au continent demeurent stables et plus visibles.  C’est pourquoi, nous lançons un appel aux pays développés pour qu’ils consacrent effectivement 0,7% de leur PIB à l’aide au développement (APD).


M. MOHAMED BENAISSA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a indiqué que si les outils de coordination et de programmation des Nations Unies doivent être mis au service du dialogue et de la coopération avec les pays africains, le défi majeur consiste à adapter ces outils et mécanismes au NEPAD et aux priorités nationales des pays concernés.  Bien entendu, les institutions financières internationales et régionales qui disposent, pour leur part, d'instruments de coopération et d'assistance en Afrique devront coordonner leurs efforts avec les Nations Unies en faveur de l'Afrique.  Le financement du NEPAD restant le plus grand défi à relever, la principale tâche des Nations Unies consiste à plaider la cause de l'Afrique auprès des bailleurs de fonds, des donateurs et des entreprises.  Le Maroc souhaite que la réussite du NEPAD passe par l'amélioration de l'accès des exportations des pays d'Afrique aux marchés des pays riches, permettant ainsi de dégager des ressources suffisantes pour financer les activités de développement économique et social.  Une attention particulière devrait également être accordée aux problèmes des pays lourdement endettés pour repenser la dette en termes d'annulation ou de reconversion, car le service de la dette continue d'absorber une part énorme des ressources financières des pays africains.


M. MORSHED KHAN, Ministre des affaires étrangères du Bangladesh, a déclaré que la leçon centrale que l’on peut tirer de la conception du Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD) est la volonté par les Africains de s’approprier le développement de leur continent.  Le Bangladesh a toujours été aux côtés de l’Afrique.  Dans le domaine du maintien de la paix, des contingents du Bangladesh sont allés en Sierra Leone quand la Mission des Nations Unies dans ce pays connaissait les plus grandes difficultés.  Au cours des deux dernières décennies, notre pays a pris part, par solidarité avec nos frères africains, à pratiquement toutes les missions de paix lancées en Afrique, en Namibie, au Mozambique, en Somalie ou encore au Rwanda.  Aussi bien sur les questions de paix et de sécurité que sur celles relatives au développement, le Bangladesh a toujours été aux côtés du continent africain à travers les travaux du Groupe des 77 et de la Chine, du Mouvement des non-alignés, ou du Groupe des pays les moins avancés.  Concernant ce dernier, la Troisième Conférence des Nations Unies sur les PMA, tenue à Bruxelles l’an dernier, a défini les actions que la communauté internationale devait prendre en faveur de ces 49 pays dont 34 sont en Afrique.  Nous pensons que le respect des engagements contenus dans la Déclaration de Bruxelles aiderait énormément la résolution des problèmes que rencontre l’Afrique.


M. ALLAN WAGNER, Ministre des affaires étrangère du Pérou, a salué la création de l’Union africaine ainsi que le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui permettront de régler, de façon collective et à partir d’une réflexion propre et d’un engagement commun, une série de problèmes qui affligent les pays africains.  Le Pérou se félicite d’avoir collaboré aux efforts des Nations Unies tendant à contribuer à la promotion de la paix sur ce continent.  Les résultats positifs acquis dans différents pays africains montrent qu’il est possible de créer un avenir fondé sur le dialogue et la concertation.  Nous avons participé directement au succès de différents processus de paix en Afrique par le biais des opérations de maintien de la paix.  Le Pérou souhaite encourager les efforts de transparence dans la gestion des affaires publiques et estime que la responsabilisation des gouvernements revêt, à ce titre, une importance fondamentale.  L’Afrique, de même que tous les pays en développement, doivent privilégier le renforcement des secteurs sociaux, au premier rang desquels figurent l’éducation et la lutte contre le VIH/sida.  Le Pérou appuie, à cet égard, la proposition qui vise à limiter effectivement les dépenses militaires pour financer les services sociaux.  Cependant, les pays en développement ont besoin de l’aide internationale car les objectifs de développement ne sont pas réalisables sans, notamment, un meilleur accès aux marchés des pays développés.


M. YASHWANT SINHA,Ministre des affaires extérieures de l’Inde, a souligné que, par l’abondance de ses ressources naturelles et grâce à la capacité de ses peuples d’être des acteurs du changement, l’Afrique tient les clefs de son propre développement.  Dans le cadre du NEPAD, l’Afrique a accordé la première des priorités à la démocratie, mais la démocratie ne fournit pas une recette instantanée en matière de développement économique.  L’évaluation indépendante du Nouvel agenda des Nations Unies pour le développement a montré que la libéralisation, la privatisation et la réforme des marchés poursuivis par de nombreux pays africains dans les années 1990 a permis d’améliorer leur situation macroéconomique.  Au cours des dernières décennies, a-t-il ajouté, nous avons fourni 2 milliards de dollars dans le cadre de l’assistance technique au pays du Sud et chaque année, plus de 1 400 personnes originaires de ces pays, en majorité de l’Afrique subsaharienne, sont formés chez nous grâce au Programme indien de coopération technique et économique.  Au cours des 9 dernières années, le commerce entre l’Inde et l’Afrique sub-saharienne a augmenté de près de 300%.

M. LUVSAN ERENECHULUUN, Ministre des affaires étrangères de la Mongolie, a indiqué qu’un des enseignements les plus importants que l’on a tirés ces dernières années est celui concernant le lien étroit entre la paix et la sécurité, de même que le lien entre le développement et le progrès social.  Nous nous réjouissons de ce que l’Afrique, qui a souffert pendant trop longtemps des conflits armés, se trouve à présent sur la voie du règlement de certains d’entre eux avec l’aide de la communauté internationale.  La Mongolie appuie fermement le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) qui représente une vision large du développement économique et social du continent.  Le NEPAD contient non seulement les principes servant de lignes directrices aux politiques économiques de développement fondées sur la transparence et la bonne gouvernance mais il crée également une instance de dialogue entre les dirigeants africains et le G8 sur des questions liées à l’accès aux marchés et à l’allègement de la dette.  La Mongolie lance un appel pour un appui inconditionnel de la communauté internationale au NEPAD.

M. ANIL KUMARSINGH GAYAN, Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale de Maurice, a estimé que le NEPAD n'incarne pas seulement les espoirs et les idéaux des Africains mais aussi la détermination de leurs dirigeants à insuffler un nouvel élan pour le continent.  Le mécanisme d'évaluation par les pairs montre aussi qu'ils sont décidés à ce que les choses changent véritablement.  Les choses doivent d'ailleurs changer maintenant, car demain il sera peut-être trop tard.  Le Ministre a estimé que le succès de cette initiative sans précédent dépendra toutefois du degré d'implication de l'ensemble de la communauté internationale.  Déjà certains signes sont encourageants, comme les engagements en faveur de l'aide publique au développement (APD) pris à Monterrey, le soutien des pays du G-8 à l'initiative et l'adoption d'un Plan d'action pour l'Afrique, ou encore les promesses formulées au Sommet pour le développement durable en vue d'éliminer la pauvreté.  Le système des Nations Unies a l'obligation morale et l'autorité politique d'accélérer l'établissement des partenariats pour le développement de l'Afrique, a-t-il souligné, avant de demander à ce qu'un cadre de coordination sur l'ensemble du système soit mis en place pour appuyer le NEPAD.  M. Gayan a reconnu que la bonne gouvernance était cruciale à la réussite du NEPAD, la bonne gouvernance des autorités publiques mais aussi du secteur privé et des entreprises.  Ayant un rôle très important à jouer, le Ministre a émis l’espoir que le secteur privé aura confiance dans le potentiel qu'offre cette initiative.  Toutefois, il faut aussi comprendre qu'inverser certaines tendances prendra du temps et, à cet égard, les donateurs devront faire preuve de patience.  Mais les échecs ponctuels et les contretemps ne devront pas servir d'excuse pour infliger une punition collective à l'ensemble du continent.


Mme CAROLINA BARCO, Ministre des affaires étrangères de la Colombie, a réitéré la conviction de son pays selon laquelle les Nations Unies doivent continuer de répondre aux besoins particuliers de l'Afrique, en s'efforçant de favoriser l'intégration des pays de ce continent à l'économie mondialisée.  Les principes inscrits dans le NEPAD, à savoir développement économique et social, démocratie et transparence, paix et sécurité, doivent constituer les points de référence pour combler le fossé entre les pays du Nord et ceux du Sud, entre l'Afrique et le reste du monde.  De l'avis de la Colombie, le NEPAD est la meilleure manière d'éviter certains aspects préoccupants de l'aide extérieure.  La renaissance de l'Afrique ne dépendra plus en effet du bon vouloir des dirigeants politiques et sociaux.  La communauté internationale, de son côté, peut apporter une importante contribution humaine, technique et financière.  La Ministre s'est particulièrement félicitée du mécanisme d'évaluation par les pairs mis en place au sein du NEPAD.  Il s'agit d'une initiative à la fois originale, bienvenue et courageuse.

M. MIKHAIL KHVOSTOV, Ministre des affaires étrangères du Bélarus, appuie pleinement les Nations Unies dans leur effort pour faire sortir l'Afrique de la misère.  Le fait que la communauté internationale ait accueilli de manière positive l'initiative du NEPAD laisse penser qu'il sera possible d'aboutir à une véritable coopération internationale et à des partenariats innovants.  Avec la fin de la guerre froide, la nouvelle donne dans les relations internationales, les partenariats avec les pays africains revêtent une nouvelle importance en tant qu’instruments de coopération et de lutte contre la pauvreté.  Membre du Mouvement des pays non-alignés, le Bélarus souscrit à le recherche d'une meilleure gouvernance, et la naissance de l'Union africaine est symptomatique de l'émergence de ce nouvel ordre.  Le Bélarus est disposé à coopérer avec les Etats africains dans les domaines de l'agriculture, de l'énergie, de la construction civile, de l'irrigation et des travaux géologiques, et souhaite participer de façon créative à la recherche de modes de financement du NEPAD.  Le Bélarus propose également d'élargir la coopération dans les domaines scientifique et technologique, notamment en matière de biotechnologie et de pétrochimie, et dans les domaines de l'extraction minière et de la transformation des produits du pétrole.


M. YOUSSOUF OUEDRAOGO, Ministre d’Etat, Ministre des affaires étrangères et de la coopération régionale du Burkina Faso, a déclaré que le NEPAD, c’est une Afrique plus regardante sur les questions de bonne gouvernance et des droits de l’homme, décidée à prendre en main les rênes de sa destinée, à travers la définition et la mise en place de nouvelles solidarités dans le cadre des relations économiques mondiales.  Le programme de suivi et d’examen des pairs en est la meilleure illustration.  Le soutien de l’ONU au NEPAD doit permettre d’identifier de nouvelles voies de coopération stratégique, non seulement avec le système multilatéral des Nations Unies mais aussi, avec d’autres partenaires du Nord comme du Sud, avec lesquels existent encore de vastes potentiels d’échanges, d’investissements et de coopération multiforme non encore explorés.  Le Burkina Faso a très tôt accompagné la mobilisation autour du NEPAD en s’engageant dans une réflexion qui a conduit à la mise en place d’une cellule pluridisciplinaire et multisectorielle d’étude et de suivi du NEPAD.  Il a en outre soutenu l’organisation, sous l’égide de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du premier forum régional ouest-africain de soutien du secteur privé au NEPAD en septembre 2002 à Ouagadougou.


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