LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO PRESSE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DE NE PAS OUBLIER LA SITUATION DE L’AFRIQUE, ET SURTOUT DES GRANDS LACS
Communiqué de presse AG/1312 |
Assemblée générale
6e séance plénière – matin
LE PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO PRESSE LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE DE NE PAS OUBLIER LA SITUATION DE L’AFRIQUE, ET SURTOUT DES GRANDS LACS
De l’avis de M. Joschka Fischer, une solution au conflit du Moyen-Orient serait
plus bénéfique à la stabilité mondiale qu’une intervention militaire en Iraq
Après avoir entendu jeudi dernier les Présidents de l’Afghanistan et de la Yougoslavie exposer leur expérience de reconstruction une fois que les armes se sont tues, le débat général a permis, ce matin, à l’Assemblée de réfléchir sur la question de la paix en devenir. Premier dignitaire à prendre la parole, le Président de la République démocratique du Congo, M. Joseph Kabila, a déploré en effet le blocage du processus de paix dans son pays. Les accords signés récemment avec l’Ouganda et surtout avec le Rwanda en vue du retrait des troupes étrangères du territoire congolais n’ont, pour l’heure, donné aucune avancée significative sur le terrain. A cet égard, le Président Kabila a souhaité que l’engagement pris hier par son homologue rwandais, d’amorcer le retrait de ces troupes à partir de la semaine prochaine, constituera une étape décisive. L’application harmonieuse de ces accords aura une incidence certaine sur la conclusion d’un accord global et inclusif de réconciliation au niveau interne et permettra l’organisation rapide des élections libres, démocratiques et transparentes à tous les niveaux.
Dressant un tableau fort sombre de la situation dans l’Est de son pays, M. Kabila a aussi lancé un appel pressant à la communauté internationale pour faire cesser cette tragédie et qu’elle s’implique davantage dans la recherche des solutions visant la réunification du territoire national et le retour de la paix dans son pays et dans toute la sous-région des Grands Lacs, notamment par la tenue d’une grande conférence internationale pour la paix. Un appel dont le Président de la Zambie, M. Levy Mwanawasa, s’est fait l’écho car son pays accueille un grand nombre de réfugiés. Ce dernier a aussi mis en garde l’Assemblée générale contre la grave crise alimentaire qui sévit dans la sous-région de l’Afrique australe. Autant d’éléments qui rendent indispensable le renforcement de la coopération entre la jeune Union africaine et la communauté internationale, incarnée par l’ONU.
Une Organisation des Nations Unies, dont le rôle primordial en matière de paix et de sécurité, a, une nouvelle fois, ce matin, été largement mis en avant. Ainsi que l’a simplement posé le Ministre des affaires étrangères du Royaume-Uni, M. Jack Straw, « en ce monde imparfait, les citoyens ont plus que jamais besoin des Nations Unies ». A ses yeux, il incombe à chacun de faire en sorte que la capacité de l’ONU à préserver la paix et à forger la prospérité soit renforcée et non réduite. Prenant le contre-pas de nombreux
orateurs, il a affirmé que pour libérer les populations de la pauvreté, il fallait avant tout les libérer de la crainte, dont le terrorisme international et les armes de destruction massive sont désormais les pires fers de lance. Une analyse qui l’a mené à plaider en faveur d’une action contre le régime de Saddam Hussein, qui depuis 20 ans ne fait que « bafouer l’autorité des Nations Unies ». Il faut donc, selon lui, exiger de ce pays qu’il accepte le retour des inspecteurs de l’ONU sans obstacle et il faut surtout être clair quant aux conséquences découlant d’un refus iraquien d’honorer cette obligation.
Un point partagé sur le fond par M. Joschka Fischer, le Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, candidate à un siège non permanent lors des prochaines élections au Conseil de sécurité. L’ONU doit certes renouveler et même intensifier sa pression sur le régime iraquien, mais le Ministre allemand s’est clairement opposé à tout automatisme menant à l’emploi de la force militaire. Pour lui, il faut se demander avant tout quelles seront les conséquences d’une intervention militaire sur la région et aussi sur le conflit au Moyen-Orient et si la situation justifie de prendre des risques aussi élevés pour la stabilité du monde entier. Une solution au Moyen-Orient n’apporterait-elle pas bien plus à la stabilité mondiale, à la lutte contre le terrorisme et à l’isolement du régime de Bagdad ? s’est interrogé M. Fischer. Une position énergiquement partagée par le Ministre des affaires étrangères de Cuba, M. Felipe Perez Roque, ainsi que par ses homologues d’Oman et du Yémen, MM. Abdullah et Al-Qirbi, pour lesquels le dialogue doit demeurer la voie privilégiée. La situation humanitaire sur place étant tragique, il serait préférable, selon eux, de mettre en place un mécanisme clair et pertinent précisant ce que l’Iraq doit faire pour mettre fin aux sanctions.
De concert avec le Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, M. Kassymzhomart Tokaev, M. Fischer a plaidé en faveur d’une nouvelle architecture de la sécurité mondiale. Car par-dessus tout, il faut lutter contre les conflits sociaux et économiques, qui sont le terreau sur lequel se développe le terrorisme. Pour ce faire, il faut établir un système de sécurité coopératif mondial, incluant tous les niveaux de politique mondiale pertinents pour la sécurité, et au sein duquel les Nations Unies joueraient un rôle déterminant.
Outre les personnalités déjà citées, l’Assemblée a entendu les déclarations du Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères des Tonga ; du Ministre des affaires étrangères de la Roumanie, du Ministre des affaires étrangères de la Finlande et du Ministre des affaires étrangères et de l’immigration de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
L’Assemblée générale poursuivra son débat général, cet après-midi à 15 heures.
Débat général
Le Général de Division, M. JOSEPH KABILA, Président de la République démocratique du Congo, a déclaré que l’Assemblée générale est le lieu indiqué pour inviter tous les États du monde épris de paix et de justice à prendre l’engagement d’unir leurs efforts pour combattre le fléau du terrorisme sous toutes ses formes. Évoquant ensuite l’état du processus de paix en République démocratique du Congo, il a expliqué que, face au blocage dans l’application de l’Accord de Lusaka en ce qui concerne le retrait des forces étrangères, son Gouvernement a été amené à conclure avec le Rwanda, d’une part, l’Accord de Pretoria, et avec l’Ouganda, de l’autre, l’Accord de Luanda. Le premier, signé le 30 juillet dernier, traite essentiellement de la question du retrait des troupes rwandaises du territoire de la RDC et du désarmement des ex-Forces armées rwandaises (ex-FAR) et Interhamwe. Le second, signé le 6 septembre, aborde quant à lui le retrait total des troupes ougandaises du territoire de la RDC, la coopération et la normalisation des relations entre les deux États. Malheureusement, aujourd’hui, près de 45 jours se sont écoulés, soit la moitié du délai par le calendrier de mise en œuvre de l’Accord de Pretoria, sans qu’aucune avancée significative ne soit enregistrée sur le terrain. L’engagement pris hier par le Président du Rwanda, d’amorcer le retrait de ses troupes à partir de la semaine prochaine pourrait constituer une étape décisive. En revanche, s’agissant de l’Accord de Luanda, le début du retrait des troupes ougandaises a déjà commencé. L’application harmonieuse de ces accords aura une incidence certaine sur la conclusion d’un accord global et inclusif dans le cas du processus politique interne pour la réconciliation nationale et la réunification du territoire de la RDC, en vue de l’organisation rapide des élections libres, démocratiques et transparentes à tous les niveaux. A cet égard, le Président Kabila a souhaité que les tractations pour la conclusion de cet accord puissent démarrer dans les meilleurs délais.
M. Kabila s’est ensuite penché sur la situation particulièrement préoccupante qui prévaut à l’Est de son pays, en particulier à Kisangani, Bunia, au Kivu où viols, pillages, violations des droits de l’homme et destruction de la faune, de la flore et de l’écosystème sont des pratiques quotidiennes. Il a donc lancé un appel pressant à la communauté internationale afin que cesse cette tragédie et a dit attendre avec intérêt les conclusions du Groupe d’experts des Nations Unies sur le pillage et l’exploitation illégale des ressources naturelles et autres richesses de la RDC qui seront, a-t-il espéré, assorties de propositions de sanctions contre les auteurs du pillage des richesses de son pays. Tout ce tableau macabre est venu exacerber la situation socioéconomique des populations privant son Gouvernement de plus de la moitié de ses ressources. Pour faire face à ce marasme, M. Kabila a déjà pris une série de mesures dont les premiers effets palpables ont conduit à la stabilisation de la monnaie et des prix des biens de grande consommation, notamment. Mais pour mettre un terme à ce drame qui n’a que trop duré, le Président a lancé un vibrant appel à l’Assemblée générale et à toute la communauté internationale pour qu’elle se mobilise et s’implique davantage dans la recherche des solutions pour la réunification du territoire national et le retour de la paix, de la stabilité dans son pays et dans toute la sous-région des Grands Lacs.
Concrètement, M. Kabila a plaidé en faveur de l’organisation, sous l’égide de l’ONU, d’une conférence sur la paix, la sécurité et le développement dans la région des Grands Lacs. Il a demandé l’implication plus accrue de la communauté internationale dans le règlement du conflit qui déchire son pays, faisant observer que celle-ci semble oublier le rôle joué par l’Afrique dans le développement des États aujourd’hui nantis. Il a aussi appelé à l’application des nombreuses résolutions du Conseil de sécurité qui sont restées lettres mortes. Enfin, il a encouragé la contribution technique et la mobilisation internationale pour la réhabilitation de l’écosystème de son pays visant à préserver ainsi le patrimoine de l’humanité.
M. LEVY P. MWANAWASA, Président de la Zambie, a salué les efforts des Nations Unies pour maintenir la paix dans le monde. L'Union africaine et la communauté internationale doivent travailler ensemble pour prévenir les conflits et renforcer la paix. Depuis 40 ans, l'Afrique a versé trop de sang. La Zambie est prête à jouer son rôle pour créer en Afrique une culture du respect des droits de l'homme, du développement économique et social et promouvoir la paix et la sécurité. A cet égard, la Zambie se félicite des avancées de la paix en Angola, au Burundi, en République démocratique du Congo et dans d'autres zones de conflit en Afrique. Son Gouvernement se réjouit du Protocole de paix de Lusaka et demande son application. Le Conseil de sécurité a pris des mesures, que nous avons saluées, pour le renforcement de la Mission d'observation des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC). Les conflits ont des effets négatifs sur l'économie de toute cette région. En tant que pays d'accueil des réfugiés d'Angola et de République démocratique du Congo, la Zambie est particulièrement attentive aux prémices de la paix et souhaite le retour volontaire rapide de ces réfugiés. Ils sont actuellement 270 000 dans des camps, et 120 000 autres se sont établis de notre côté de la frontière. Mon Gouvernement continue à demander l'aide de la communauté internationale pour la prise en charge de ces réfugiés.
En juillet 2001, l'Afrique s'est dotée d'un Nouveau Partenariat pour le développement de l'Afrique (NEPAD), et nous nous félicitons du soutien du G8 et de sa décision d'augmenter son aide à l'Afrique. Je remercie aussi l'Union européenne qui soutient aussi le NEPAD. Dans le secteur de la santé, l'Afrique connaît une véritable catastrophe avec le développement de la pandémie du VIH/sida. A cela s'ajoute la malaria, la tuberculose et la diarrhée. La Zambie est l'un des pays les plus affectés, et beaucoup de ressources sont nécessaires pour pouvoir y faire face. Le Gouvernement zambien a décidé de se procurer des médicaments bon marché pour les distribuer aux malades du sida. Cette pandémie prive le pays de professionnels et laisse de nombreux enfants orphelins. Nous devons aussi faire face à la crise alimentaire dans la sous-région de l'Afrique australe. L'aide internationale nous a été offerte. Toutefois, l'aide en produits alimentaires offerte à la Zambie est constituée de produits génétiquement modifiés et cela nous préoccupe, pour la population comme pour le sol. Étant donné le manque d'information ou les informations contradictoires dont nous disposons, nous demandons aux Nations Unies de bien comprendre la position de la Zambie. Les États-Unis ont proposé de former nos scientifiques afin qu'ils connaissent mieux le problème et puissent prendre les décisions qui s'imposent en toute connaissance de cause.
Abordant en premier lieu la lutte contre le terrorisme, Son Altesse Royale, le Prince ULUKALALA LAVAKA ATA, Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Royaume des Tonga, a indiqué que son Gouvernement continue de prendre des mesures pour satisfaire aux dispositions de la résolution 1373 du Conseil de sécurité. Ces mesures ont entre autres un caractère financier et ont pour une large part été permises par la constance de l’aide fournie par les pays développés à sa région.
Depuis le Sommet du Millénaire, il y a eu un nombre significatif d’étapes clefs dans la voie du développement, notamment avec les conférences de Doha, de Monterrey et de Johannesburg. Lors de cette dernière, une place de choix a été accordée à la mise en œuvre du Programme pour le développement durable des Petits États insulaires en développement et les Tonga attendent avec intérêt l’examen à mi-parcours de ce programme de la Barbade qui aura lieu en 2004. En tant qu’État océanique, les Tonga se réjouissent tout particulièrement des engagements pris à Johannesburg en matière de gestion des stocks de poissons et pratiques de pêche. Il faut désormais que toutes les parties agissent avec détermination, responsabilité et bonne foi pour faire en sorte que les petits États, comme les Tonga, reçoivent aussi leur juste part de ces richesses naturelles. L’entrée en vigueur de l’Accord des Nations Unies sur les stocks de poissons est déjà un pas en ce sens, et le Prince Ulukalala a appelé les États Membres à y devenir parties. Il a dit attendre désormais avec intérêt l’application de la Convention sur la conservation et la gestion des stocks de poissons chevauchants et grands migrateurs dans le Pacifique occidental et central. Outre les pêcheries, le transport et le transfert maritime de matériaux radioactifs dans les eaux du Pacifique constituent une importante source de préoccupation. Les États qui mènent ces activités ne doivent pas le faire au mépris des préoccupations de sécurité de pays comme les Tonga et sans leur consentement ni compensation, a estimé le Prince Ulukalala.
Il a souligné ensuite combien les États insulaires comme le sien sont vulnérables aux catastrophes naturelles, notamment le cyclone tropical Waka qui s’est abattu en décembre 2001 sur son pays causant d’importants dommages. C’est pourquoi, il s’est réjoui qu’au Sommet pour le développement durable certains pays mentionnés à l’Annexe I du Protocole de Kyoto se soient engagés à ratifier le Protocole. Les Tonga soutiennent également l’élaboration d’un indice de vulnérabilité environnementale pour les petits États insulaires en développement. Le Prince s’est félicité aussi des efforts accomplis par les Nations Unies en vue de combler le fossé digital qui sépare les nations riches et de celles moins nanties.
M. KASSYMZHOMART K. TOKAEV, Ministre des affaires étrangères du Kazakhstan, a déclaré que la communauté internationale doit lutter contre le terrorisme et assurer des conditions de vie décentes à tout citoyen. Le fait que la pauvreté n'ait pas encore été éradiquée laisse un terrain fertile au terrorisme et au trafic de drogues. Nous devons créer une nouvelle architecture de la sécurité mondiale et mettre en place des mécanismes efficaces pour surmonter tout antagonisme. Le rôle des organisations internationales est très important. Toutes les décisions concernant la paix mondiale doivent être prises dans le cadre des Nations Unies et cela ne doit jamais être mis en doute. Avant d'utiliser la force contre un État Membre des Nations Unies, il faut disposer de preuves irréfutables et ces preuves doivent être fournies par des organisations internationales. Le désarmement est un sujet important, au premier chef duquel le régime de non-prolifération. La communauté internationale doit axer ses efforts sur la maîtrise des armements nucléaires. Mon pays a volontairement renoncé à son héritage nucléaire. Nous souhaitons qu'un traité imposant la dénucléarisation de la zone Asie centrale soit adopté et nous sommes prêts à organiser une conférence sur cette question en 2003.
Le Kazakhstan participe à la reconstruction de l'Afghanistan mais souhaite que le sujet du trafic des stupéfiants soit traité par la communauté internationale, car ce trafic est un moyen de financement du terrorisme international. La crise au Moyen-Orient nécessite la convocation au plus tôt d'une conférence internationale et il faut répondre aux revendications humanitaires du peuple palestinien. Concernant le Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg, le Kazakhstan en soutient toutes les conclusions et attend l'assistance des Nations Unies pour mettre en place des solutions aux problèmes de l'environnement. Le Gouvernement est aussi concerné par le statut de la mer Caspienne.
«En ce monde imparfait, les citoyens ont plus que jamais besoin des Nations Unies», a affirmé d’emblée M. JACK STRAW, Ministre des affaires étrangères et du Commonwealth du Royaume-Uni. La plus grande réussite de l’Organisation est d’avoir transformé les paroles de la Charte en une véritable force bien au-delà de la seule puissance de mots. Ce faisant, les Nations Unies ont sauvé la vie de millions de personnes et l’on ne peut laisser ceux qui n’ont aucun respect pour l’Organisation saper son autorité unique. Il en va de la responsabilité de chacun de faire en sorte que la capacité de l’ONU à préserver la paix et à forger la prospérité soit renforcée et non diminuée. Aujourd’hui, en plus des menaces traditionnelles, la communauté internationale doit faire face à un nouveau défi ; celui des États «perdants», du terrorisme et des armes de destruction massive. Le monde a vu en direct en Afghanistan les conséquences des États qui ne remplissent pas leur rôle et il ne faut pas se leurrer, l’exemple de l’Afghanistan n’est pas le seul. Dans de trop nombreux endroits du monde, les populations vivent sous le joug de bandes criminelles, sans sécurité et sans liberté. C’est pourquoi, si l’on prend vraiment au sérieux la notion de communauté internationale, les membres des Nations Unies doivent accepter la responsabilité qui leur revient de prévenir l’échec des États et de restaurer l’ordre, a averti M. Straw.
Or avec les conférences de Monterrey et les négociations de Doha de l’OMC, entre autres, une nouvelle ère de croissance économique durable, de prospérité, de stabilité politique pour le monde en développement et de préservation de l’environnement est à portée de main, a estimé le Ministre. Toutefois, pour libérer les populations de la pauvreté, il faut avant tout les libérer de la crainte, comme en témoigne l’exemple de la Sierra Leone ou encore de l’Afghanistan. Ce dernier cas a permis de mettre en lumière l’un des plus grands défis posés à la communauté mondiale aujourd’hui, le terrorisme international. Il ne doit y avoir aucun abri pour le terrorisme ou les terroristes, aucun îlot pour leur argent et aucune place pour leur rhétorique. Les armes de destruction massive constituent un autre défi auquel la communauté internationale doit s’attaquer. Dans ce domaine, M. Straw a estimé qu’il n’est de meilleur endroit que les Nations Unies pour faire respecter les normes et la loi en matière de contrôle et de destruction de ces armements. Avec le Traité de non-prolifération, la Convention sur les armes chimiques et celle sur les armes biologiques, la communauté dispose déjà d’instruments forts du droit international. Ces trente dernières années, ils ont permis de faire en sorte qu’aucun État ne recoure à ces armes terribles, aucun État, à l’exception d’un seul, l’Iraq. L’Iraq de Saddam Hussein, depuis 20 ans, ne fait en effet que bafouer l’autorité des Nations Unies. Aucun autre pays n’a défié de manière aussi systématique et cynique le reste du monde. C’est pourquoi, ceux qui croient en une communauté internationale active ne peuvent continuer de laisser faire l’Iraq, ne peuvent le laisser mettre en péril l’autorité de l’ONU. Il est des moments où il faut faire des choix difficiles, a indiqué M. Straw, et c’est le cas précis concernant l’Iraq. Il faut aujourd’hui exiger de ce pays qu’il accepte le retour des inspecteurs de l’ONU sans obstacle et il faut être clair quant aux conséquences découlant d’un refus iraquien d’honorer cette obligation. Tous ceux qui ont foi dans les principes du droit international et de la justice ont le devoir de faire en sorte qu’ils soient défendus et respectés, a conclu le Ministre des affaires étrangères britannique.
M. MIRCEA GEOANA, Ministre des affaires étrangères de Roumanie, a estimé que la communauté internationale était confrontée à une épreuve dramatique et tragique avec le développement du terrorisme. La Roumanie est déterminée à défendre les principes et objectifs des Nations Unies, ainsi que le prouve son engagement dans la Force internationale d'assistance à la sécurité en Afghanistan. La législation roumaine a été modifiée pour mieux combattre le financement des organisations et des actes terroristes. Toutefois cela ne suffit pas. La coopération internationale doit s'intensifier. Il faut accroître notre vigilance dans le contrôle des armes de destruction massive et des armes conventionnelles. Dans ce contexte, la Roumanie demande à l'Iraq de se soumettre aux résolutions du Conseil de sécurité et de permettre aux inspecteurs des Nations Unies de retourner sur son sol immédiatement et sans condition. Il ne doit pas y avoir de doute quant à la position de mon pays si la communauté internationale est menacée. Nous serons aux côtés de nos alliés.
Pour vaincre le terrorisme, il faut que la communauté internationale adopte une vision à long terme, en cherchant à faire disparaître la pauvreté et la misère. Les efforts menés en Afghanistan sont un test, et la récente tentative d'assassinat du Président Karzai montre que la situation reste très fragile. Il faut élargir notre champ de vision et chercher à stabiliser toute la région. Les évolutions positives en Europe de l'Est montrent que les efforts de la communauté internationale peuvent être couronnés de succès. La transition réussie des pays de l'Est a pourtant un prix car les programmes de réforme sont socialement douloureux. Il nous faut aider les pauvres et les défavorisés car si nous échouons, cela sera une nouvelle opportunité pour les terroristes. Le Conseil de sécurité est la pierre angulaire de notre Organisation. Sa composition doit être modifiée pour être plus représentative de la composition des Nations Unies et la Roumanie, a rappelé le Ministre, est candidate à un siège pour la période 2004-2005.
Revenant sur les tristes événements du 11 septembre 2001, M. JOSCHKA FISCHER, Vice-Chancelier et Ministre des affaires étrangères de l’Allemagne, a réitéré la solidarité totale de son pays avec le Gouvernement et le peuple américains. Il a ajouté que ces attaques n’ont pas seulement frappé les États-Unis mais tous les pays du monde dans leur ensemble. Ce nouveau défi totalitaire du terrorisme nous menace tous, a-t-il affirmé. La communauté internationale doit donc redoubler d’efforts en faveur de la paix et de la sécurité, car si les terroristes réussissent à acquérir des armes plus terribles, ils les emploieront sans hésiter. Il faut donc lutter résolument contre ceux-ci. Par-dessus tout, il faut lutter contre les conflits sociaux et économiques, qui sont le terreau sur lequel se développe le terrorisme. Pour ce faire, M. Fischer a proposé l’établissement d’un système de sécurité coopératif mondial, incluant tous les niveaux de politique mondiale pertinents pour la sécurité. Le terrorisme menace la paix mondiale autant que les conflits civils et régionaux et le système de sécurité international doit donc être efficace dans ces trois domaines à la fois. Il doit notamment reposer sur des contrôles fiables.
Autant de menaces qui ne pourront être combattues que par le multilatéralisme, a ajouté le Ministre. Les Nations Unies doivent donc jouer un rôle important dans l’élaboration d’un tel système de sécurité coopératif; aucune autre organisation n’ayant une telle autorité. Dans ce contexte, M. Fischer s’est dit gravement préoccupé par le cas de l’Iraq. Le régime de Saddam Hussein constitue, à ses yeux, une dictature brutale. C’est pourquoi, une politique de cantonnement et de contrôle efficace doit être adoptés. Le régime de Bagdad ne doit en aucun cas obtenir des armes de destruction massive. A cet égard, l’Allemagne estime que l’ONU doit non seulement maintenir la pression mais aussi l’intensifier. Sur ce point, M. Fischer s’est félicité du fait que le Président Bush devant cette même Assemblée se soit tourné vers le Conseil de sécurité. Même si cela est parfois difficile, les pays sans exception doivent toujours s’en remettre à l’ONU et au Conseil. De son côté, le Gouvernement iraquien doit mettre en oeuvre toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Toutefois, l’Allemagne demeure opposée à tout automatisme menant à l’emploi de la force militaire, a insisté M. Fischer. La situation mondiale demeure très volatile et il faut se demander avant tout si tous les moyens de pression ont été utilisés et quelles seront les conséquences d’une intervention militaire sur la région et aussi sur le conflit au Moyen-Orient. La situation justifie-t-elle de prendre des risques aussi élevés pour la stabilité de la région et du monde entier? L’Allemagne est profondément sceptique quant à la validité d’une solution militaire. Une solution au Moyen-Orient n’apporterait-elle pas bien plus à la stabilité mondiale, à la lutte contre le terrorisme et à l’isolement du régime de Bagdad, s’est interrogé le Ministre. N’apporterait-on pas ainsi un nouvel ordre plus prometteur pour la région car, nulle part ailleurs, il n’y a de liens plus importants entre le terrorisme et la stabilité? C’est pourquoi, M. Fischer a insisté pour que d’ici à 2005, l’on parvienne à faire cohabiter pacifiquement Israël et la Palestine, deux États vivant au sein de frontières reconnues. Il a rappelé qu’à cet égard, l’Union européenne a établi un plan clair et a fait remarquer que sans une solution juste et durable aux conflits régionaux, nous n’assècheront pas la base des terroristes. L’exemple de l’Afghanistan est à cet égard significatif et l’on est encore loin de pouvoir dire que la situation est stable et sûre. La communauté internationale doit donc tenir ses obligations en matière de reconstruction de ce pays, a insisté M. Fischer.
Le Ministre a encore expliqué que le concept de sécurité mondiale ne se limite pas à la sécurité militaire, mais comprend aussi l’économie, les droits de l’homme, et la culture. Mettre en place la sécurité mondiale coopérative exige un nouvel ordre économique mondial où les ressources sont réparties de manière plus juste, où tous ont libre accès au marché, où existe un cadre juridique juste et fiable. C’est pourquoi, il ne faut pas fermer les yeux devant les problèmes de l’Afrique en particulier. La faim règne dans de nombreux pays dans ce continent. Au Zimbabwe toutefois, la situation critique du pays est le résultat d’une politique purement irresponsable, d’une gouvernance autodestructrice qui entraîne les souffrances du peuple et qui compte sur la conscience humanitaire pour en réduire les conséquences. Il faut juger cette situation dans le cadre des principes posés par l’Afrique elle-même dans le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), a estimé le Ministre. Environnement et droits de l’homme seront aussi des piliers pour assurer la sécurité mondiale, a-t-il ajouté, tout en prévenant qu’il fallait aussi veiller à ce que les droits de l’homme fondamentaux ne soient pas ignorés et bafoués sous prétexte de la lutte contre le terrorisme. A cet égard, M. Fischer a renouvelé son entier soutien à la Cour pénale internationale, ajoutant qu’elle ne devait pas être affaiblie dans son travail dès le début.
En conclusion, le Ministre a rappelé que son pays était candidat à un siège au Conseil de sécurité pour la période 2003-2004 lors des élections qui auront lieu le 27 septembre prochain. Il a demandé à tous les États Membres de lui apporter leur soutien.
M. FELIPE PEREZ ROQUE, Ministre des affaires étrangères de Cuba, a rappelé combien les actes terroristes du 11 septembre 2001 étaient injustifiables. Une vraie alliance internationale aurait alors pu être mise en place, mais cette occasion fut gâchée. Il a été déclaré que celui qui ne soutenait pas la guerre décidée par un seul pays serait alors du côté du terrorisme. Le Conseil de sécurité a même annoncé que ce pays se réservait le droit de décider seul l'attaque d'autres nations dans l'avenir. Une guerre unilatérale s'est déclenchée et la conséquence en est que la crédibilité des Nations Unies est remise en cause. Les sentiments de haine, de vengeance et d'insécurité ont grandi et il y a eu un recul dans le respect des libertés publiques et des droits civils. Cuba, victime depuis quatre décennies d'actes terroristes, s'oppose à la guerre sur la base de considérations éthiques et du respect du droit international. Cuba va ratifier le Traité pour l'interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et les Caraïbes.
Cuba s'étonne que la diligence démontrée par la communauté internationale pour reconstruire l'Afghanistan ne se soit pas retrouvée dans le règlement du conflit du Moyen-Orient. Pourquoi n'avons-nous pas insisté davantage pour mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité dans cette région? La guerre contre l'Iraq semble inévitable. On parle même de guerre préventive. Cuba défend des principes et non des convenances et s'oppose à la guerre contre l'Iraq. Les pays arabes la rejettent et la majorité des pays européens aussi. Si les États-Unis déclenchent une guerre contre l'Iraq, la naissance de l'unilatéralisme aura lieu. Et les souvenirs de la guerre froide paraîtront moins dangereux que la situation actuelle. Il faut sauver les Nations Unies, sauver le Conseil de sécurité. Quant à la Cour pénale internationale, son rôle est compromis dès sa naissance.
M. YOUSEF BIN ALAWI BIN ABDULLAH, Ministre des affaires étrangères d’Oman, a déploré le regain de tension qui règne au Moyen-Orient. Il a estimé que la première cause de cette dégradation est liée au fait qu’Israël se soit détourné des principes et des fondements justes du processus de paix établi à la Conférence de Madrid. Depuis 1996, les gouvernements successifs de ce pays cherchent à imposer la paix par le recours excessif à la force. Oman condamne tous les actes de terrorisme et de violence contre des civils, qu’ils soient commis par les Israéliens ou par les Palestiniens. Le Sommet de Beyrouth en mars dernier a constitué une grande avancée: la communauté internationale et le Conseil de sécurité devraient maintenant assumer leurs responsabilités et peser sur Israël pour que le Gouvernement respecte pleinement les résolutions légitimes du Conseil et réponde favorablement aux efforts de paix arabes et internationaux. De même, Oman en appelle au Conseil de sécurité pour qu’il réexamine la question des sanctions économiques imposées depuis 1990 à l’Iraq. La situation humanitaire sur place est tragique et il faut mettre fin aux souffrances de la population. Il faut aussi que se poursuive le dialogue entre l’Iraq et les Nations Unies. Le Conseil devrait mettre en place un mécanisme clair et pertinent précisant ce que l’Iraq doit faire pour permettre la levée des sanctions. En revanche, Oman ne voit aucune justification à une intervention militaire et c’est pourquoi, il accueille avec satisfaction la déclaration du Président Bush souhaitant que la crise soit réglée par le biais du Conseil de sécurité.
De manière générale, Oman appuie la lutte contre le terrorisme et à cet égard, est particulièrement favorable à la convocation d’une conférence internationale contre le terrorisme, sous les auspices de l’ONU. Parallèlement, M. Alawi bin Abdullah s’est dit convaincu que l’adhésion des États aux traités et conventions sur le désarmement permettra de renforcer efficacement le maintien de la paix et de la sécurité aux niveaux régional et international. Il faut notamment prendre des mesures concrètes pour que le Moyen-Orient devienne une région exempte d’armes de destruction massive, a-t-il souligné, en appelant à l’ONU pour qu’elle fasse pression en faveur de l’adhésion d’Israël au Traité de non-prolifération nucléaire.
M. ERKKI TUOMIOJA, Ministre des affaires étrangères de la Finlande, a déclaré que le monde a changé le 11 septembre 2001. Des succès pour la communauté internationale ont été enregistrés mais des menaces existent encore. Nous arrivons aux limites des actions militaires et de l'action politique pour lutter contre le terrorisme. En Afghanistan, nous devons maintenant aider au développement économique tout en évitant que la drogue devienne une ressource importante, et nous devons aussi y enraciner la démocratie et le respect des droits de l'homme. L'Afghanistan n'est que l'un des pays où cette action est nécessaire. Il nous faut venir à bout des conditions qui amènent certaines personnes à considérer que le terrorisme est justifié. C’est pourquoi, les auteurs de tels actes doivent être traduits en justice. Dans notre lutte contre le terrorisme, nous devons absolument respecter le droit. Il est temps de se pencher sur les mesures prises après le 11 septembre et s’assurer qu'elles sont conformes au droit. La création de la Cour pénale internationale peut être considérée comme une avancée majeure des Nations Unies.
Le terrorisme n'est qu'une menace parmi d'autres. La puissance militaire ne peut plus assurer la sécurité. Les Nations Unies ont une responsabilité particulière. Des crises individuelles ou mineures peuvent menacer la stabilité mondiale. Le multilatéralisme est le seul moyen de combattre cela, et il ne doit pas être utilisé "à la carte". Toutes les organisations régionales doivent travailler avec les Nations Unies. Le Moyen-Orient est la région du monde où nous devons axer nos efforts et la Finlande appuie les efforts du Quartet. Ce pays demande l'arrêt des actes terroristes mais souligne qu'une solution pour le peuple palestinien doit être trouvée dans un délai clairement défini. La Finlande est attachée à un développement durable, et estime que la mondialisation n'a pas eu le même impact pour chaque pays. Les Nations Unies doivent agir pour la rendre positive pour tous.
M. RABBIE L. NAMALIU, Ministre des affaires étrangères et de l’immigration de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, a exposé les difficultés éprouvées par son pays pour parvenir au redressement et au développement durable. Pour y remédier, son Gouvernement entend tout particulièrement s’appuyer sur la coopération régionale Asie/Pacifique et sur le renforcement des relations avec les pays voisins. L’objectif vise surtout à promouvoir le commerce et la coopération économique, les investissements et l’éducation. Les rencontres internationales de Doha, de Monterrey et de Johannesburg et les plans d’action qui y ont été adoptés constituent à cet égard de véritables feuilles de route. Le plus grand défi est de forger un nouveau partenariat mondial pour le changement; un partenariat où pays développés et pays en développement joindront leurs forces pour surmonter les obstacles du nouveau millénaire. Il doit aussi inclure les institutions financières internationales, les organisations intergouvernementales, le secteur privé, les ONG et la société civile, a souligné le Ministre. Un tel partenariat ne permettra pas seulement de concrétiser les espoirs de l’humanité en matière de développement durable mais aussi en matière de paix et de sécurité, a-t-il estimé.
Changer le monde d’un système de relations entre les puissances impériales à un partenariat entre États souverains, grâce à la décolonisation, a été l’une des plus grandes réussites des Nations Unies au cours du siècle dernier. Toutefois, ce processus ne sera pas complètement achevé tant que les 16 territoires non encore autonomes ne pourront pas exercer leur droit inaliénable à l’autodétermination. L’ONU devrait donc continuer à surveiller de près l’évolution de la situation en Nouvelle-Calédonie et à Tokélaou et dans les autres 14 territoires, ainsi que l’ont rappelé les dirigeants du Forum des îles du Pacifique le mois dernier. Ce Forum rassemble essentiellement des petits États insulaires en développement, hautement tributaires des ressources que leur apporte l’océan, a expliqué ensuite le Ministre. C’est pourquoi, le Forum a récemment adopté une politique régionale des océans visant à garantir le futur durable des mers et de leurs richesses. Sur ce point, M. Namaliu a demandé à la communauté internationale de régler le problème du déséquilibre dans les bénéfices des pêcheries. Le Plan d’action de la Barbade, adopté en 1994, doit être pleinement mis en œuvre. La Papouasie-Nouvelle-Guinée est très préoccupée par les effets néfastes du changement climatique et la montée du niveau des mers et demande instamment aux pays développés de prendre des mesures sévères pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre, donnant ainsi l’exemple. Les pays énumérés à l’Annexe 1 du Protocole de Kyoto doivent en particulier respecter leurs engagements contraignants en ce domaine. Le Ministre a demandé instamment aux États-Unis et à l’Australie de se pencher sur ces questions et de ratifier le Protocole de Kyoto.
La Papouasie-Nouvelle-Guinée accueille aussi avec satisfaction les appels de la communauté internationale en vue d’une réforme et d’une restructuration des institutions de Bretton Woods, à savoir la Banque Mondiale et le Fonds monétaire international. Leurs politiques doivent en effet être davantage axées sur le développement et l’élimination de la pauvreté et leurs conditions de prêt doivent être plus flexibles. Parallèlement, les pays développés doivent tenir leurs promesses en matière d’aide internationale et d’assistance au développement.
M. ABUBAKR AL-QIRBI, Ministre des affaires étrangères du Yémen, a déclaré que les actes terroristes du 11 septembre 2001 ont obligé la communauté internationale à réagir. Le Yémen a été l'un des premiers pays à souffrir du terrorisme et c’est pourquoi, le Gouvernement appelle à l'organisation d'une conférence internationale sur le sujet afin de s’entendre sur une définition du terrorisme. Le terrorisme d'Israël à l'égard du peuple palestinien doit être condamné car il déclenche des réactions de désespoir. Les Nations Unies doivent demander l'application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité dans la région et Israël doit s'y conformer. Le peuple palestinien doit choisir seul ses dirigeants. Le Yémen s’oppose aux sanctions pour des raisons humanitaires et demande aux Nations Unies, et en particulier au Conseil de sécurité, de réexaminer les sanctions imposées à certains pays islamiques comme l'Iraq. Toute intervention militaire contre l'Iraq est exclue tant que l'Iraq se soumet aux résolutions du Conseil de sécurité. Nous sommes d'accord avec Cuba qui estime que le dialogue doit permettre de trouver une solution à cette question.
Une réforme du Conseil de sécurité s'impose afin d'assurer une meilleure répartition géographique. Le Yémen est très attaché à la Déclaration du Millénaire et demande sa mise en oeuvre. Pour que tous les États puissent s'intégrer à l'économie mondiale, il faut les aider notamment en créant des zones de libre-échange et en annulant les dettes des pays les moins avancés. Le Yémen a mis en place de nombreuses réformes pour attirer des capitaux privés et a adhéré à l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
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