En cours au Siège de l'ONU

AG/1311

LA CHINE ET LA RUSSIE APPELLENT A LA CREATION D’UNE NOUVELLE ARCHITECTURE DE SECURITE INTERNATIONALE ADAPTEE A UN MONDE DE PLUS EN PLUS INTERDEPENDANT

13/09/2002
Communiqué de presse
AG/1311


Assemblée générale

5ème séance plénière – après midi


LA CHINE ET LA RUSSIE APPELLENT A LA CREATION D’UNE NOUVELLE ARCHITECTURE DE SECURITE INTERNATIONALE ADAPTEE A UN MONDE DE PLUS EN PLUS INTERDEPENDANT


Le Président du Venezuela, Hugo Chavez, invite les leaders

à dénoncer l’exclusion et l’injustice qui alimentent le terrorisme


Les questions de sécurité internationale, de lutte contre le terrorisme et des liens entre développement, pauvreté, instabilité et violences ont été au centre des déclarations prononcées par la majorité des délégations cet après-midi, dont celles de la République populaire de Chine, de la Fédération de Russie, de l’Egypte, du Venezuela et de Singapour, dans le cadre du débat de haut niveau de l’Assemblée générale.


Ainsi, M. Igor Ivanov, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a estimé qu’il fallait renforcer les instruments de contrôle de la non-prolifération des armes nucléaires et des autres armes de destruction massive.  Il s’est élevé contre tout affaiblissement des textes et accords-clefs de contrôle et de réduction des armes nucléaires, et a estimé, rejoint en cela par la Chine, que sur la question des missiles et des autres armes nouvelles, il était essentiel de préserver l’espace extra-atmosphérique de toute tentative de militarisation.  M. Tang Jiaxuan, Ministre des affaires étrangères de la Chine a à cet égard invité la communauté internationale à adopter des mesures efficaces propres à écarter ce danger.  Concernant les questions régionales, le Ministre russe a dit que son pays était en faveur d’un rôle central des Nations Unies dans la résolution des crises et notamment celles de l’Iraq et de l’Afghanistan.  Quelle que soit l’intensité ou la complexité des crises, il existe des instruments au sein de l’ONU qui permettent de leur trouver des solutions légitimes, a-t-il dit en faisant référence à la question de l’Iraq.  Seul un renforcement des Nations Unies visant à mettre en place un système réellement multilatéral et réellement participatif, permettra de faire face aux différents défis qui se posent dans un monde de plus enplus interdépendant, a dit M. Ivanov.  De son côté M. Tang Jiaxuan a affirmé que la sécurité internationale ne relève plus des seules considérations militaires.  Pour la Chine, il est temps de mettre en place un nouveau système mondial de sécurité, l’abus de la force ne pouvant que rendre la planète plus dangereuse, et le nouveau concept doit être basé sur la confiance mutuelle, le bénéfice réciproque, l’égalité et la coopération entre pays.


Après avoir tous fermement condamné le terrorisme et réitéré leur appui total à la lutte contre ce fléau, les représentants des Etats qui ont pris la parole cet après-midi ont aussi insisté sur la nécessité d’identifier les causes, notamment socioéconomiques, qui rendent des individus, au départ modérés, sensibles aux discours de groupes extrémistes.  A cet égard, M. Ahmed Maher, Ministre des affaires étrangères de l’Egypte, a déclaré que bien que douloureux et spectaculaires, les attentats du 11 septembre 2001 n’ont pas marqué la naissance du fait terroriste dont de nombreux peuples, dont celui de l’Egypte ont longtemps souffert.  Tout en sachant qu’il est injustifiable, a-t-il dit, nous devons en trouver les causes, qui viennent des frustrations, de la pauvreté, de l’occupation injuste, de l’usurpation des droits et des tentatives d’oblitérer certaines identités culturelles.  Pour l’Egypte, la Chine, la Russie et les autres délégations, la question du Moyen-Orient doit être réglée sur des négociations politiques basées sur l’esprit et la lettre des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité, cette dernière ayant clairement énoncé la vision de deux Etats, Israël et la Palestine, qui vivraient côte à côte dans la paix et la sécurité.  Quant à la question concernant l’Iraq, les orateurs ont réaffirmé le rôle central des Nations Unies et exhorté l’Iraq à appliquer rigoureusement les résolutions pertinentes des Nations Unies.


Concernant les questions économiques, évoquées notamment par le Venezuela et Singapour, les délégations ont estimé que la paix et le développement se complètent et vont de pair.  Le Président Hugo Chavez Frias de la République bolivarienne du Venezuela a déclaré que la condamnation du terrorisme sous toutes ses formes devait être accompagnée de la condamnation des causes de la terreur qui ont abouti à un monde d’exclusion, d’injustice et d’inégalités.  Le Président a réitéré sa proposition de créer un fonds international humanitaire pour venir en aide aux pays dont la mondialisation a accéléré la paupérisation.  Ce fonds pourrait être alimenté par des contributions venant des remboursements de dette que font les pays pauvres aux pays riches, de la saisie des fonds illégalement détournés dans les pays en développement, et d’une taxe qui serait déduite des transferts financiers internationaux, a dit M. Chavez Frias en proposant à l’ONU de débattre de la question.


En fin de séance, les représentants du Pakistan et de l’Inde ont exercé leur droit de réponse.  Les Vice-Premiers Ministres et Ministres des affaires étrangères du Koweït et de la Turquie, et les Ministres des affaires étrangères de la République de Corée; du Mexique, de l’Irlande, du Chili, et du Honduras ont également pris la parole au cours de ce débat de haut niveau de l’Assemblée générale qui se poursuivra demain, samedi 14 septembre, à 10 heures.


Débat général


M. HUGO CHAVEZ FRIAS, Président de la République bolivarienne du Venezuela, a rappelé que son pays, à la tête du Groupe des 77 cette année, a coordonné à ce titre les efforts du Groupe des 77 et de la Chine au Sommet de Johannesburg.  Le Venezuela préside aussi jusqu’à la fin de cette année le Groupe des 15 qui lutte pour plus d’équité économique dans le monde.  Nous sommes ici pour faire entendre la voix des millions d’hommes, de femmes et d’enfants qui luttent pour leur vie et leur dignité.  Cette Assemblée se déroule dans la douleur et dans le deuil, après les attentats du 11 septembre 2001.  Nous compatissons à cette douleur.  Nous condamnons ceux qui ont planifié et exécuté ces actes.  Nous ferons des efforts pour lutter contre le terrorisme sous toutes ses formes, tout en insistant pour que la complexité des causes de ce mal soit comprise et analysée.  Nous condamnons les causes qui ont abouti à l’injustice, à l’exclusion et à la pauvreté abjecte d’une grande partie du monde.  Les dirigeants du monde doivent reconnaître que le système économique actuel, fondé sur un libéralisme sauvage créateur de misère et de désespoir, est à la base des violences.  Si on veut lutter contre la pauvreté, il faudra 130 ans, sur les données actuelles, pour la réduire dans la plupart des pays.  La condamnation du terrorisme doit s’accompagner d’une guerre contre la pauvreté.  C’est pourquoi nous avons proposé à Monterrey et à Johannesburg de créer un fonds humanitaire qui recevrait une partie des fonds consacrés aux dépenses militaires excessives des pays riches et dans lequel serait aussi versé une part des transferts de remboursement provenant de la dette insoutenable des pays pauvres.


Ce fonds humanitaire international pourrait aussi recevoir des donations provenant de la saisie et de la récupération des milliards de dollars qui ont été détournés par des dirigeants corrompus dans les pays en développement.  Le même fonds pourrait aussi recevoir les produits d’une taxe qui serait prélevée sur les transferts de capitaux mondiaux.  Le Venezuela demande que l’ONU débatte de cette proposition.  Le Président Cardoso du Brésil a justement évoqué ces derniers temps le Plan Marshall, qui avait sauvé l’Europe de la misère et lui a permis de se reconstruire.  Il faut plusieurs plans Marshall pour sauver la majeure partie de la population mondiale.  Pour revenir au terrorisme, nous l’avons connu au Venezuela quand un coup d’Etat fasciste et commandité a mis en péril notre démocratie et causé la mort de plusieurs dizaines de personnes.  Notre Gouvernement légitime, démocratique et respectueux des principes des Nations Unies, qui a doublé en une année les budgets de l’éducation et de la santé, qui a réduit de plus de 20% la malnutrition, qui a commencé à réduire la pauvreté et à instaurer plus d’équité sociale, a été renversé.  Une utilisation tendancieuse des moyens de communication et d’information a permis cette aberration.  C’est un cas qu’il faudra que toutes les nations étudient.  Quelques élites privilégiées ont donc utilisé des moyens que seule la démocratie avait permis d’instaurer pour nous destituer et vouloir instaurer un régime fasciste.  Seul le courage du peuple vénézuélien et sa soif de dignité, soutenu par son armée ont permis de sauver notre démocratie.  Etat de droit, le Venezuela juge les auteurs du coup d’Etat dans le respect du droit international et nous comptons sur un appui de l’ONU pour renforcer notre marche vers la démocratie et le développement.

M AHMED MAHER EL SAYED, Ministre des affaires étrangères de l’Égypte, a rappelé que le monde n’a ni commencé, ni terminé le 11 septembre 2001 et que de nombreux peuples ont souffert du terrorisme bien avant cette date.  Ce qui est nouveau, c’est que le crime haineux du 11 septembre a généré une solidarité internationale sans précédent.  Il est bon de rappeler que le Président Mubarak a demandé la réunion d’une conférence internationale, il y a plusieurs années, engageant chaque nation à prendre ses responsabilités face au terrorisme.  Mais la lutte contre le terrorisme ne doit pas nous faire oublier les autres maux que représentent la pauvreté, les maladies, l’occupation étrangère, l’humiliation des hommes et la destruction de leurs biens de quelque façon que ce soit.  Le terrorisme a des racines et non des justifications et nous n’arriverons à le combattre que lorsque nous aurons répondu au désespoir, à la haine et à la frustration qui l’alimentent.  Mais la communauté internationale ne doit pas confondre le terrorisme – que nous rejetons, condamnons et combattons – avec le droit légitime de se défendre, norme compatible avec nos valeurs, contre l’agression, l’occupation, l’usurpation des droits et tentatives d’éliminer les identités culturelles.  Il s’agit d’un droit à l’exercice de la résistance, celui-là même qui a permis aux Etats-Unis d’Amérique d’accéder à la liberté voilà deux cents ans, et à l’Europe de se libérer du nazisme. 


Par ailleurs, le Ministre égyptien a souligné la détermination de son pays de voir renforcer l’Organisation des Nations Unies et augmenter son efficacité pour lui permettre d’atteindre ses objectifs, à la fois en ce qui concerne les anciens et les nouveaux dangers.  Un de ces dangers est la persistance de zones de conflits, y compris celui qui voit le peuple palestinien faire face à une occupation oppressive.  Si Israël a un réel désir de paix, il doit mettre un terme à son agression et se retirer de tous les territoires arabes occupés depuis 1967.  Mais la stabilité du Moyen-Orient est également liée à la situation de l’Iraq qui doit être abordée dans le contexte de la Charte des Nations Unies et des résolutions pertinentes.  A cet égard, nous nous félicitons que les Etats-Unis aient laissé une porte ouverte qui permette de respecter l’intégrité territoriale de l’Iraq.  Nous demandons aux dirigeants iraquiens de profiter de l’occasion ainsi offerte de se conformer aux résolutions pertinentes et d’accepter le retour des inspecteurs des Nations Unies afin de pas entraîner son peuple à subir des conséquences fâcheuses.  L’Egypte refuse l’idée de toute frappe militaire qui pourrait porter atteinte à l’intégrité territoriale de l’Iraq et nous demandons à ce dernier de se conformer à ses obligations.  Nous souhaitons que toutes les installations nucléaires du Moyen-Orient, sans exception, soient placées sous contrôle international.  La stabilité régionale ne sera assurée que lorsque Israel aura adhéré au TNP.


M. S. JAYAKUMAR, Ministre des affaires étrangères de Singapour, a estimé que la mise en place de nouveaux mécanismes de lutte contre le terrorisme exige que l’on apporte une réponse à la question de la nécessaire coordination entre les Nations Unies, les autres organisations régionales et internationales et les Etats Membres.  Comment, s’est interrogé le Ministre, assurer une synergie entre les compétences internationales, régionales et nationales pour assurer l’efficacité requise aux opérations antiterroristes?  L’avantage comparatif de l’ONU réside dans ses fonctions de consultation, de coordination et de facilitation.  Le Ministre a néanmoins souligné qu’en définitive, la contribution de l’ONU dépendra de la volonté politique de ses Etats Membres de rendre fonctionnelles leurs lois et leurs normes.  Réaliser un réel équilibre entre les responsabilités et les obligations est une donnée essentielle du succès dans la lutte contre le terrorisme.

Le Ministre a par ailleurs estimé que la lutte contre le terrorisme doit se faire au niveau philosophique.  En sa qualité d’organisation internationale à composition quasi universelle, l’ONU peut jouer un rôle dans la promotion de la tolérance et de la compréhension entre les nations, les cultures et les religions, a expliqué le Ministre en mettant l’accent sur le Dialogue entre les civilisations initié par l’Organisation.  Un autre défi à long terme est de traiter de la situation économique et sociale qui encourage le terrorisme étant donné que l’intégration économique est le meilleur garant de la prospérité.  Les questions du renforcement des capacités et de la mise en place d’infrastructures de développement ainsi que de l’élimination des barrières commerciales et du protectionnisme sont apparues, aux yeux du Ministre, comme des conditions préalables à cette intégration.


Concluant sur l’expérience de son pays au sein du Conseil de sécurité, le Ministre des affaires étrangères a souligné qu’en dépit de ses imperfections et de ses échecs occasionnels, cet organe de l’ONU fonctionne.  Il a néanmoins jugé qu’il est naïf de penser que la coalition mondiale qui s’est créée au lendemain des attaques du 11 septembre sera maintenue pour toutes les questions internationales.  L’expérience a montré qu’au sein du Conseil la norme est aux processus prolongés lorsqu’une action concertée est nécessaire.  Toutefois l’absence de consensus ne peut en tant que tel servir d’excuse à l’inaction qui revient, en fait, à abdiquer de sa responsabilité individuelle et collective.


Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber AL-SABAH, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Koweït, a rappelé que le combat contre le terrorisme incombe à tous les Etats et qu’il est inadmissible, pour des raisons morales et pratiques, de faire porter la responsabilité de ce phénomène pernicieux à une religion, une nation ou une culture.  Cela ne ferait qu’approfondir les divisions politiques et culturelles, exacerberait la crise et favoriserait un conflit de civilisations dont nous aurions tous à pâtir.  C’est pourquoi le Koweït condamne les campagnes insidieuses orchestrées par certains secteurs des médias américains et occidentaux contre l’Arabie saoudite et est en faveur de la tenue d’une conférence internationale sous les auspices des Nations Unies afin d’arriver à un accord sur la définition du terrorisme.  Le succès de la lutte contre le terrorisme dépend de la capacité de la communauté internationale à s’attaquer efficacement aux sources du désespoir, de la misère, de la frustration et des injustices vécues par les populations.  Par ailleurs, le Koweït est particulièrement préoccupé par la détérioration de la situation dans les territoires palestiniens occupés; il semble que la communauté internationale ait accepté que ce mode de vie soit le lot quotidien des Palestiniens et qu’Israël, exempté de ses responsabilités, profite d’une immunité.


Le Koweït accueille favorablement la décision prise lors du dernier Sommet arabe concernant la situation entre l’Iraq et le Koweït.  Cette décision prend acte de la reconnaissance de l’indépendance, de la souveraineté et de la sécurité du Koweït par l’Iraq et la promesse de l’Iraq de tout faire pour empêcher que les événements de 1990 ne se reproduisent.  Cependant, le Koweït regrette que la question des prisonniers et otages koweïtiens détenus en Iraq, ainsi que celle des

propriétés koweïtiennes volées, n’aient pour le moment pas été réglées.  Le

Gouvernement de l’Iraq n’a pas encore donné suite à ses engagements.  Le Koweït se

félicite en revanche des progrès faits en ce qui concerne le retour des archives d’Etat du Koweït détenues depuis 11 ans par l’Iraq.  Le Koweït demande à l’Iraq de mettre en œuvre, entièrement et scrupuleusement, les résolutions du Conseil de sécurité et, se félicitant de la démarche adoptée par les Etats-Unis, demande au Conseil de jouer son rôle légitime.


M. TANG JIAXUAN, Ministre des affaires étrangères de la Chine, a déclaré que la sécurité ne relève plus simplement de considérations militaires.  Elle fait désormais partie intégrante de la politique, de l’économie, de la finance, des sciences, de la technologie et de la culture.  Les moyens militaires seuls ne suffisant plus pour préserver la sécurité dans un monde de plus en plus interdépendant, et il est donc nécessaire de renouveler les moyens à notre disposition.  L’abus de la force ne peut que rendre la planète moins stable.  Nous proposons donc l’adoption d’un nouveau concept de sécurité internationale axé sur la confiance mutuelle, le bénéfice réciproque, l’égalité et la coopération.  La confiance mutuelle doit nous amener à aller au-delà des divergences et des affinités en matière idéologique et politique.  Nous devons rejeter la logique de la guerre froide et les comportements mettant en avant la loi du plus fort.  Quant au bénéfice réciproque, ils supposent que chaque pays, tout en défendant ses intérêts nationaux, respecte les intérêts de sécurité des autres afin d’aboutir à une sécurité commune.


Sur le plan de l’égalité, tous les pays, petits ou grands, puissants ou faibles, doivent se traiter d’égal à égal et s’abstenir de s’ingérer dans les affaires intérieures des autres.  Pour nous, la coopération doit inciter à trouver, par la négociation, des solutions pacifiques aux différends et doit générer une vaste coopération sur les questions de sécurité d’intérêt commun afin de conjurer les risques latents et d’empêcher l’éclatement de guerres et de conflits.  Contribuant activement au processus international de désarmement, de contrôle des armements et de non-prolifération, la Chine appuie l’adoption par la communauté internationale de mesures propres à écarter le danger de l’armement de l’espace extra-atmosphérique.  Nous appelons la communauté internationale à développer activement le dialogue et la coopération pour résoudre ensemble les problèmes majeurs auxquels elle fait face aujourd’hui dans le domaine de la sécurité.


Concernant le Moyen-Orient, la Chine soutient le peuple palestinien dans sa juste lutte pour le rétablissement de ses droits nationaux légitimes et dans la création d’un Etat palestinien.  Elle s’oppose aussi aux actes terroristes visant les civils et désapprouve la logique de la violence contre la violence.  Quant à la question de l’Iraq, la Chine estime que ce problème doit être résolu par la voie politique et que l’ONU a un rôle important à jouer à cet égard.  L’Iraq doit de son coté appliquer sérieusement et rigoureusement les résolutions pertinentes des Nations Unies. 


Concernant les questions économiques, la Chine pense que la paix et le développement se complètent et vont de pair.  A l’heure où d’immenses fortunes s’accumulent, alors que l’écart entre les riches et les pauvres se creuse, nous proposons d’établir au niveau mondial un partenariat tourné vers le développement; et de faire progresser la mondialisation de l’économie de façon équilibrée et régulière.  Laisser la seule loi du marché dominer le processus est préjudiciable à un développement sain de l’économie mondiale.  Nous proposons aussi de renforcer la capacité des pays en développement à se développer par leurs propres moyens en fonction de leurs réalités nationales, tout en poursuivant résolument la voie du développement durable.

Au plan national, le Parti communiste chinois tiendra bientôt son XVIème Congrès, qui tracera, en ce nouveau siècle, les grandes lignes d’un nouveau programme d’accélération et de modernisation socialiste de notre pays.  Il n’y a qu’une seule Chine, et la partie continentale et Taiwan appartiennent à un seul et même pays, la Chine, dont la souveraineté et l’intégrité territoriale sont indivisibles.  Réaliser la réunification de notre patrie est notre position ferme et constante.  Le Président Jiang Zemin a fait en 1995 son importante proposition en huit points sur le développement des rapports entre les deux rives du Déroit de Taiwan et la promotion du processus de réunification pacifique du pays.  Mais les autorités taiwanaises cherchent par tous les moyens à entraver ce développement, et les forces indépendantistes vont de plus en plus loin dans la voie séparatiste.  Récemment, le dirigeant des autorités de Taiwan a dénaturé les relations entre les deux rives du Détroit en parlant «d’un pays de chaque coté», ce qui constitue une provocation à l’égard de tous les Chinois, y compris nos compatriotes de Taiwan, et un défi ouvert au principe d’une seule Chine reconnu par la communauté internationale.  Jamais nous ne permettrons à quiconque de séparer Taiwan de la Chine.  Tous les agissements allant dans ce sens sont voués à l’échec.


M. CHOI SUNG-HONG, Ministre des affaires étrangères et du commerce de la République de Corée, a déclaré que dans la lutte contre le terrorisme, il convient de s’attarder à la misère, la mauvaise gouvernance et la marginalisation qui sont le terreau de fanatiques prêts à sacrifier leur vie pour s’en prendre à celle des autres.  La communauté internationale doit, par conséquent, adopter une approche holistique en gardant néanmoins à l’esprit qu’aucune cause ni aucune circonstance ne peut justifier le terrorisme.  Les évènements du 11 septembre, a poursuivi le Ministre des affaires étrangères et du commerce, ont également mis en lumière le danger qu’il y a à ce que les armes de destruction massive tombent dans de mauvaises mains.  La réalité internationale exige que des progrès soient assurés dans le désarmement et la non-prolifération de ces armes.


La péninsule coréenne, a expliqué le Ministre, est la région la plus volatile et la plus lourdement armée du monde.  Toutefois, le Président de la République de Corée s’est engagé à modifier fondamentalement les relations intercoréennes.  Après des hauts et des bas, le processus lancé en juin 2000 est résolument sur les rails.  La semaine prochaine, a annoncé le Ministre, la Corée du Sud et la Corée du Nord tiendront les cérémonies marquant le lancement de la construction des chemins de fer et des routes qui ont été détruits il y a cinq décennies.  Cette initiative aura un large impact sur la vision d’une «route de la soie» reliant par le fer l’Asie et l’Europe.


Mais, a reconnu le Ministre, le moment ne peut être à l’autosatisfaction.  Un défi important demeure qui est celui de la prolifération des armes de destruction massive.  Pour la République de Corée, le Cadre agréé de Genève de 1994 est porteur des meilleurs espoirs.  Il est essentiel, selon le Ministre, que l’AIEA commence immédiatement la mise en oeuvre des garanties de sécurité voulues par le Cadre agréé.  D’autre part, la République de Corée est fermement engagée dans la coopération internationale en matière de promotion de la démocratie et des droits de l’homme.  Elle entend accueillir la deuxième Conférence ministérielle de la communauté des démocraties à Séoul en novembre 2002.


M. IGOR S. IVANOV, Ministre des affaires étrangères de la Fédération de Russie, a déclaré que notre objectif n’est pas seulement de maintenir la coalition internationale née des attentats du 11 septembre - et qui risque d’être minée par des initiatives unilatérales - mais de faire évoluer cette alliance vers une structure de soutien d’un système efficace en matière de sécurité et de coopération.  A cet égard, les Nations Unies doivent sans aucun doute rester l’élément central d’une telle structure.  Elles doivent garantir que tous les efforts entrepris par la communauté internationale pour combattre les nouveaux défis et menaces auxquels nous avons à faire face, le soient sur la base du droit international.  La lutte contre le terrorisme ne sera efficace que si nos actions sont harmonisées aux niveaux mondial, régional et national.  L’amélioration de la lutte contre le terrorisme passe par la mise en place d’un cadre juridique international et nécessite que nous nous orientions vers un système de valeurs et de mesures partagées par tous. 


La stabilité et la crédibilité du système international naissant du XXIème siècle passe par le renforcement de la stabilité stratégique.  C’est dans ce contexte que les Présidents de la Fédération de Russie et des Etats-Unis d’Amérique ont signé en mai dernier à Moscou le Traité de réduction des armements stratégiques offensifs.  Il faut s’assurer de la non-prolifération des armes de destruction massive, car il existe un risque réel de voir tomber de telles armes entre les mains de gens irresponsables ou de structures terroristes.  Nous appelons à l’universalisation des traités de non-prolifération des armes nucléaires les plus importants et du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires. 


En ce qui concerne les conflits régionaux, la responsabilité première appartient aux parties concernées, mais l’expérience nous a montré le caractère décisif des initiatives multilatérales.   Le Ministre russe a également déclaré que, quelle que soit la complexité des crises et conflits internationaux et quelle que soit la nature des défis et des menaces les accompagnant, ceux-ci doivent être traités par le biais des instruments des Nations Unies et sur la base du droit international.  Cela s’applique également en ce qui concerne la situation de l’Iraq, qui exige depuis longtemps un règlement politique en conformité avec les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.


Depuis toujours, le terrorisme mondial et l’extrémisme ont essayé de se justifier sur la base de l’instabilité économique et sociale persistantes et de la pauvreté.  A nous de réaffirmer que le terrorisme n’a aucune justification.  Nous sommes convaincus que la création d’une structure économique et financière mondiale durable et équitable nous permettra de faire face à de nombreux et dangereux défis.  C’est pourquoi, nous saluons les décisions prises lors de la Conférence internationale sur le financement du développement de Monterrey, du Sommet alimentaire mondial de Rome, et du Sommet mondial pour le développement durable de Johannesburg.  La prochaine étape est la mise en oeuvre des accords ainsi obtenus.  Par ailleurs, les catastrophes naturelles qui se sont abattues sur plusieurs régions de la planète cet été démontrent que nous ne pouvons faire

l’impasse des questions environnementales, si nous voulons préserver les générations futures.  La résolution des questions environnementales et de leur complexité passe par une gestion multilatérale écartant l’égoïsme des États individualistes.  C’est dans ce contexte que la Fédération de Russie a proposé pour 2003 la tenue d’une conférence internationale sur les changements climatiques à Moscou.  Le Ministre a réitéré son appui à un système qui favoriserait la prise de décisions d’ensemble, tenant compte  du fait qu’il y a un lien direct entre tous les défis.  Car, nous sommes pour un ordre mondial démocratique à pôles multiples, fondé sur les très larges structures des institutions multilatérales intégrées aux Nations Unies. 


M. JORGE CASTANEDA, Ministre des affaires étrangères du Mexique, a indiqué que le multilatéralisme et la recherche d’accords et d’actions collectives restent les réponses les plus appropriées à la crise actuelle.  Le Mexique a réaffirmé son engagement en faveur d’un système international qui fait reposer la responsabilité première du maintien de la paix et de la sécurité sur le Conseil de sécurité.  Dans le cas de l’Iraq, le Conseil de sécurité est l’instance appropriée pour discuter des mesures qui s’imposent, et c’est pourquoi le Mexique accueille favorablement le discours du Président Bush, prononcé hier devant l’Assemblée générale et privilégiant le multilatéralisme.  Le Mexique condamne sans appel la non-exécution de la part de l’Iraq des résolutions du Conseil et réitère l’obligation faite à ce pays de les mettre en œuvre sans conditions.  Faisant néanmoins observer qu’il existe bien d’autres cas où les résolutions du Conseil n’ont pas été respectées, le Ministre a déclaré appuyer la proposition du Président Chirac de fixer un délai précis.  Le Mexique, en tant que membre du Conseil de sécurité demande par ailleurs que la capacité technique de l’armement iraqien soit évaluée sur la base des rapports des Nations Unies et des informations fournies par d’autres pays, et que les membres du Conseil de sécurité se mettent d’accord sur les mesures qui doivent être prises dans le cas d’un refus de l’Iraq.  Une attaque unilatérale saperait les fondements du système de sécurité collective du nouveau monde. 


Impliqué dans la construction du nouvel ordre mondial, le Mexique travaille de plus en plus activement, dans de nombreuses instances internationales, afin de favoriser le développement économique mondial et le renforcement de la démocratie.  Le plan Puebla-Panama entre les nations de l’Amérique centrale est un exemple de nouveau cadre de coopération visant à promouvoir les investissements sociaux.  Un accord sur l’immigration est une priorité urgente, le Mexique étant d’avis que les flux des travailleurs doivent être vus comme une possibilité de réduire le fossé qui sépare les pays riches des plus pauvres.  Activement engagé en faveur de la promotion des droits de l’homme et de la démocratie, au-delà des frontières et des souverainetés, le Mexique a modifié sa législation afin de la rendre compatible avec les principaux instruments internationaux en matière des droits de l’homme.  Au niveau régional, le Mexique se félicite de l’entrée en vigueur de la Charte démocratique interaméricaine et au niveau mondial, il demande que l’autorité du Tribunal pénal international soit renforcée.


M. SUKRU SINA GUREL, Ministre des affaires étrangères et Vice-Premier Ministre de la Turquie, a déclaré que son pays a longtemps lancé des appels en faveur de l’intensification de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme.  Nous nous sommes activement impliqués dans le combat que mènent les Nations Unies contre ce fléau, et nous soutenons les efforts actuels, issus des termes de la résolution 1373, qui a tracé la voie à suivre.  Notre pays a pris le commandement de la Force d’assistance internationale à la sécurité en Afghanistan (ISAF) à un moment crucial.  Pays qui entretient traditionnellement des relations d’amitié étroite avec les Afghans, la Turquie contribue depuis de nombreuses années à la réhabilitation de l’Afghanistan.  Nous saluons les accomplissements de l’Autorité de transition placée sous la présidence de M. Karzai.  Nous devons maintenant nous lancer dans un véritable développement de l’Afghanistan.  Les efforts visant à reconstruire une armée et une police afghanes sont cruciaux, ainsi que ceux qui favorisent le retour de l’entente entre groupes ethniques.


Concernant la question des Balkans, la Turquie estime que leur caractère multiethnique, multireligieux et multiculturel doit être préservé.  Nous espérons que les élections en Macédoine, en Bosnie-Herzégovine et au Kosovo, qui auront lieu bientôt, pourront esquisser un meilleur avenir pour la région.  Sur la question de nos relations avec la Grèce, nous appuyons un esprit de fraternité et d’amitié et de coopération qui pourra nous permettre de faire des progrès.  Nos deux pays viennent à cet égard de signer des accords bilatéraux.  Concernant la question de la Mer Egée, nous pensons que les relations entre notre pays et la Grèce ont atteint un niveau de maturité qui peut nous permettre d’en parler de manière bilatérale.  Nous avons discuté sur cette question, de mesures d’établissement de la confiance dont certaines ont été mutuellement agréées.  Sur la question de Chypre, nous soutenons les dernières propositions avancées par la partie chypriote turque, qui fournissent une base acceptable pour le règlement du problème.  Quant au Moyen-Orient, la Turquie estime que la solution de la question est inscrite dans les résolutions 242 et 338, qui sont désormais complétées par la résolution 1397 qui développe la vision de deux Etats, Israël et la Palestine vivant en paix côte à côte.  Concernant l’Iraq, notre pays estime que la seule voie de sortie pour lui réside dans la coopération avec l’ONU en vue de mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.


M. BRIAN COWEN, Ministre des affaires étrangères de l’Irlande, s’associant à la déclaration faite par le Danemark au nom de l’Union européenne, a affirmé que l’Organisation des Nations Unies est le centre de notre système de sécurité collective.  Soit nous renforçons le droit international soit nous favoriserons l’anarchie.  L’ONU est le miroir de notre détermination et de notre volonté politique.  En ce qui concerne la lutte contre le terrorisme, nous nous félicitons de la portée des résolutions 1368 et 1373 du Conseil de sécurité et nous appelons à une vigilance et attention persistante face à ce fléau.  S’agissant du Moyen-Orient, nous sommes persuadés de la nécessité de mettre en oeuvre la vision exprimée par le Conseil de sécurité dans ses résolutions 242, 338 et 1397.  Nous souhaitons que le peuple d’Israël puisse vivre dans des frontières sûres et internationalement reconnues et que les Palestiniens puissent accéder à leurs droits légitimes et à la pleine souveraineté.


Par ailleurs, nous regrettons que l’Iraq persiste à violer les résolutions du Conseil de sécurité en ce qui concerne les inspections d’armes.  Nous encourageons l’Iraq à faire face à ses obligations dans l’intérêt de son peuple et de la sécurité internationale.  Mais nous demandons également au Conseil de sécurité de faire face à ses responsabilités dans le cas où l’Iraq refuserait de faire ce peu.  Nous demandons également à la communauté internationale de maintenir un soutien franc et actif au Gouvernement et au peuple afghan qui sont également des victimes du terrorisme.  La situation humanitaire y reste préoccupante et l’intervention de la communauté internationale est indispensable. 

En ce qui concerne l’Inde et le Pakistan, nous nous félicitons de la baisse de la tension et encourageons leurs dirigeants respectifs à s’attaquer aux causes profondes de leurs différends.  Nous encourageons tous les États à faire preuve d’efforts consistants dans le domaine de la lutte contre la prolifération d’armes de destruction massive.  Nous sommes persuadés que la pauvreté, l’inégalité et l’injustice sont trop souvent le terreau de l’instabilité et de la menace à la paix.  Nous appelons les Nations Unies à s’équiper des instruments nécessaires pour développer une politique cohérente en matière de maintien de la paix et de prévention des conflits


Nous appelons à une réforme du Conseil de sécurité pour que sa composition reflète l’image des réalités géopolitiques d’aujourd’hui.  Nous formons le vœu que le Fonds mondial de lutte contre les maladies soit alimenté et appelons les pays qui ne l’ont pas encore fait à ratifier le Statut de Rome.  En ce qui concerne la question de l’IRA, une Commission internationale indépendante a observé la démilitarisation des militaires de l’IRA et des progrès considérables ont été faits, même si il y a encore beaucoup à faire en matière de sécurisation.  Enfin, nous devons affirmer les valeurs fondamentales du multilatéralisme dans l’intérêt de tous les peuples et pour un monde plus sûr.


Mme MARIA SOLEDAD ALVEAR, Ministre des affaires étrangères du Chili, a estimé que la lutte contre le terrorisme dans un monde «mondialisé» exige une réévaluation du multilatéralisme.  En la matière, les Nations Unies offrent une légitimité unique pour contribuer à la mise en place d’un système de sécurité efficace.  Dans ce cadre, le respect des résolutions du Conseil de sécurité devient une responsabilité à laquelle aucun pays ne peut échapper.  Le monde ne pourra vaincre le terrorisme que par un consensus sur les vertus sociales inhérentes à la démocratie, soit la diversité et la tolérance. L’établissement d’un monde sûr exige que la communauté internationale dégage un consensus sur de nouvelles approches qui tiennent compte de la nature multidimensionnelle des menaces actuelles et placent l’homme au centre des préoccupations.  C’est la démarche même que le Chili a préconisée, il y a dix ans, avec son initiative relative au sommet mondial sur le développement social et c’est de cette même démarche que vient son implication dans le réseau de la sécurité humaine qu’il a coordonnée cette année.


La candidature du Chili au Conseil de sécurité pour la période 2003-2004 vise d’ailleurs à renforcer l’approche multilatérale face aux crises qui menacent la paix et la sécurité internationales mais aussi à placer la sécurité humaine au centre des préoccupations de cet organe principal des Nations Unies.  En l’occurrence, le respect des droits de l’homme est une condition préalable à la création d’un monde libre, sûr et rempli d’espoirs.  En tant que membre de la Commission des droits de l’homme, le Chili participera à toutes les initiatives visant à renforcer le rôle unique et fondamental de cet organe.  Pour ce qui est de la démocratie, le Chili estime que l’adoption de la Charte interaméricaine pour la démocratie représente une étape de plus des efforts visant à renforcer la démocratie dans la région.  A cet égard, le Chili se félicite de la création de la Communauté des démocraties en tant qu’effort concerté pour rendre universelles les valeurs inhérentes à la démocratie.


Revenant à la lutte contre le terrorisme, la Ministre des affaires étrangères a voulu que les difficultés conceptuelles inévitables dans l’élaboration d’une convention générale ne distraient pas la communauté internationale de son objectif principal qui est de vaincre ce fléau.  A propos de la mondialisation, elle a estimé qu’elle exige une bonne gouvernance et un effort systématique et partagé de la part de la communauté internationale visant à établir les règles d’un nouveau système international.  A cet égard, elle a prôné des consultations avec les citoyens et la société civile.  Le système des Nations Unies, a-t-elle ajouté, est un forum indispensable pour traiter de ces problèmes.  La croissance économique et la prospérité exigent aussi la liberté, la démocratie et la sécurité.  Le système commercial international doit être juste, doté de règles claires et prévisibles et exempt de distorsions telles que les subventions ou le recours abusif aux mesures antidumping.  Il est essentiel de libéraliser le commerce des produits agricoles dans lequel de nombreux pays en développement sont compétitifs.  En matière de financement du développement, la Ministre des affaires étrangères a attiré l’attention sur le Consensus de Monterrey en appelant les Nations Unies à poursuivre la promotion d’activités intégrées entre les diverses institutions multilatérales politiques, économiques et financières.


Evoquant les questions de l’environnement, la Ministre a annoncé que son pays parrainera, aux côtés de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel(ONUDI), le Forum mondial de la biotechnologie qui doit se tenir à Conception en décembre 2003.  Concluant sur la situation en Amérique latine, elle a regretté qu’aujourd’hui le monde développé envoie des signaux contradictoires qui éprouvent la foi de ceux qui voient dans la mondialisation et le système de libre-échange la base du développement.  Ceux qui croient que la mondialisation doit se fonder sur la compétitivité voient régulièrement leurs produits se heurter à des restrictions difficilement justifiables et qui font naître des doutes sur la détermination de tous à avancer vers une mondialisation sans compartimentalisation.  La Ministre a reconnu qu’une partie de la crise latino-américaine est attribuable aux pays de la région eux-mêmes.  Mais, a-t-elle souligné, une autre part de l’instabilité actuelle est imputable au monde développé qui a transmis aux pays de la région sa propre crise de confiance face à un modèle économique dans lequel tous ont placé leur foi et leur énergie mais qui inspire encore de la méfiance et de la peur aux principaux acteurs du système économique.


M. GUILLERMO PEREZ-CADALSO ARIAS, Ministre des affaires étrangères du Honduras, a rappelé que depuis le Sommet du Millénaire, trois réunions de très haut niveau ont eu lieu, à Monterrey, à Rome, où le problème de la faim dans le monde a été examiné, et à Johannesburg.  De chacune de ces réunions, nous sommes sortis moyennement satisfaits quant aux résultats concrets.  Tous les engagements qui y ont été pris nécessitent des Nations Unies qu’elles renforcent leurs actions et réforment leur structure interne.  C’est pourquoi le Honduras estime qu’il est l’heure d’examiner de façon créative la structure organisationnelle du Conseil de sécurité afin de restreindre ou d’éliminer le droit de veto dont jouissent plusieurs membres.  Le Honduras est en faveur de nouvelles Nations Unies où tous les peuples et toutes les nations bénéficieraient d’une représentation plus juste et plus équilibrée.


Le Honduras se félicite de l’entrée en vigueur du Statut de Rome sur le Tribunal pénal international et fait siens tous les principes et pratiques du droit international qui promeuvent la solidarité humaine, le respect du droit à l’autodétermination, la non-intervention et l’affirmation de la paix et de la démocratie universelles.  Il estime également que l’exécution des décisions judiciaires internationales devrait être obligatoire et incontournable.  Le Honduras salue la naissance du Tribunal pénal comme une innovation qui révolutionne la justice pénale mondiale; il souhaite que le plus tôt possible, la totalité des pays Membres des Nations Unies y soient parties.


L’isthme centraméricain est en train de vivre des pages importantes de son histoire, puisque les Gouvernements se sont mis d’accord pour relancer l’intégration et établir en décembre 2003 une union douanière.  C’est donc unis que les pays d’Amérique centrale négocieront un traité de libre-échange avec les Etats-Unis d’Amérique, et qu’ils le feront dans le futur avec l’Union européenne.


Droits de réponse


Le représentant du Pakistan a regretté que le Premier Ministre indien n’ait répondu ce matin que par la diatribe à la proposition de désescalade faite hier par le Président Pervez Musharraf.  Le Premier Ministre indien a parlé d’un chantage nucléaire que pratiquerait le Pakistan, alors que c’est l’Inde qui a déplacé ses forces le long de la frontière pakistanaise.  C’est l’Inde qui a introduit des armes nucléaires en Asie du Sud.  Nous avons proposé une retenue nucléaire et la dénucléarisation de l’Asie du Sud.  Nous souhaitons que l’Inde réagisse positivement à notre offre de reprendre le dialogue. 


La représentante de l’Inde a regretté que le Pakistan ait attaqué la personne du Premier Ministre de l’Inde.  Elle a déclaré ne pas vouloir honorer le Pakistan en lui répondant.


*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.