L’AFGHANISTAN ET LA REPUBLIQUE FEDERALE DE YOUGOSLAVIE RAPPELLENT LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A SES ENGAGEMENTS EN FAVEUR DES EFFORTS DE RECONSTRUCTION
Communiqué de presse AG/1309 |
Assemblée générale
3ème séance plénière – après midi
L’AFGHANISTAN ET LA REPUBLIQUE FEDERALE DE YOUGOSLAVIE RAPPELLENT LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE A ses ENGAGEMENTs EN FAVEUR DES EFFORTS DE RECONSTRUCTION
La France juge dangereuse toute action unilatérale et préventive contre
l’Iraq en plaidant pour une démarche légitimée par la délibération collective
Les questions de l’appui de la communauté internationale aux efforts de reconstruction des pays sortant d’un conflit et de l’action qu’elle doit prendre face à la position de l’Iraq à l’égard des résolutions du Conseil de sécurité ont occupé, cet après-midi, le devant de la scène du débat général de l’Assemblée générale qui a commencé, ce matin, par un plaidoyer du Secrétaire général en faveur du multilatéralisme. L’Afghanistan veut être sûr que plus jamais il ne se retrouvera abonné par la communauté internationale, a ainsi déclaré le Président de ce pays, M. Hamid Karzai en soulignant que la majeure partie des promesses financières -4,5 milliards de dollars- faites à la Conférence des donateurs de Tokyo n’a toujours pas été concrétisée. Le Président afghan a prévenu la communauté internationale que la consolidation de la paix et de la stabilité dans son pays dépend du maintien de l’engagement financier en faveur des efforts à long terme de reconstruction. N’écartant pas le «grand défi de la sécurité», M. Karzai a proposé comme solution immédiate l’élargissement du mandat de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS) aux autres parties du pays en attendant la création d’une armée et d’une force de police nationales et la mise en place d’un programme efficace de démobilisation.
L’appui de la communauté internationale dans une situation post-conflit a également été évoqué par le Président de la République fédérale de Yougoslavie, M. Vojislav Kostunica qui a, par ailleurs, dénoncé les préjugés tenaces contre son pays et les tentatives d’ingérence dans ses affaires intérieures. La communauté internationale, a-t-il voulu, ne doit pas faiblir tant que nous n’aurons pas pleinement intégré les grands ensembles contemporains. Investir pour le développement, c’est investir pour la paix, a dit en écho le Premier Ministre de la Suède, M. Kjell-Magne Bondevik et Président du Groupe d’appui en faveur de l’Afghanistan qui a dit l’intention de son Gouvernement d’augmenter à 1% la part du Produit national brut (PNB) à l’aide publique au développement (APD), dépassant ainsi l’objectif de l’ONU de 0,7%. Le Ministre des affaires étrangères de la France, M. Dominique de Villepin a quant à lui invoqué l’«exigence de solidarité» pour expliquer l’engagement de son pays à accroître son effort en matière d’aide au développement de 50% sur les cinq ans à venir. Dans ce contexte, il a réitéré la proposition de son pays de créer un Conseil de sécurité économique et social.
Le Ministre français des affaires étrangères a, par ailleurs, abordé le «cas de l’Iraq», en conseillant à la communauté internationale d’agir mais sans tomber dans les pièges qui lui sont tendus, sans mobiliser les opinions publiques de la région en faveur de Bagdad et sans aggraver les tensions au Proche-Orient. Toute tentation d’action unilatérale et préventive serait dangereuse, a-t-il mis en garde en plaidant pour une démarche pleinement légitimée par la délibération collective. Une démarche, a-t-il expliqué, qui consisterait à réaffirmer la nécessité du retour des inspecteurs des Nations Unies et à exiger de l’Iraq qu’il se conforme aux obligations résultant des décisions du Conseil de sécurité depuis 1991. Si Bagdad persiste dans son refus d’un retour des inspecteurs, le Conseil de sécurité aura alors à décider des mesures à prendre, sans exclure aucune option, a-t-il dit. L’action visant à ce que l’Iraq se conforme à ses obligations doit être le fait de toute la communauté internationale, a renchéri le Ministre des affaires étrangères du Canada, M. Bill Graham qui s’est félicité de l’engagement fait, ce matin, par le Président des Etats-Unis à œuvrer avec les Nations Unies.
Ont également pris la parole les Présidents et Vice-Présidents du Paraguay, du Guatemala, du Panama, de la Guinée équatoriale, des Etats fédérés de Micronésie, de Sao Tomé et-Principe et de la Bolivie.
L’Assemblée générale poursuivra son débat général demain vendredi 13 septembre, à 10 heures. Le Maire de la ville de New York, M. Michael Bloomberg, s’adressera aux Etats Membres avant l’ouverture de la séance.
Débat général
M. LUIS ANGEL GONZALEZ MACCHI, Président du Paraguay, a jugé indispensable que tous les Etats Membres appuient l’ONU et prennent l’engagement de faire le nécessaire pour que l’Organisation soit en mesure de relever les nouveaux défis. Les évènements qui se sont produits au cours de l’année écoulée ont mis en évidence l’importance du rôle des Nations Unies et le fait que sa réforme revêt désormais un caractère urgent. Le monde d’aujourd’hui n’étant plus celui des pères fondateurs de l’ONU. Les Etats Membres doivent faire tout leur possible pour que l’Organisation soit en mesure de maintenir la paix et la sécurité internationales et d’assurer le développement durable de tous. Ces Etats doivent réaffirmer le rôle central de l’Assemblée générale qui doit devenir le «Parlement du monde» où tous les pays peuvent débattre librement et sur un pied d’égalité. L’Assemblée ne peut se transformer en une enceinte de rhétorique et de routine. Il est indispensable de la revitaliser par des changements réels et profonds. Aucune réforme de l’ONU ne portera ses fruits sans une réforme en bonne et due forme du Conseil de sécurité. L’époque exige, a estimé le Président, une augmentation du nombre des membres permanents et des membres non permanents, une répartition équitable des sièges entre pays développés et en développement et l’élimination du droit de veto.
Soulignant aussi l’importance de la lutte contre le terrorisme, le Président a annoncé que son pays est en train de devenir partie aux douze conventions internationales contre le terrorisme et qu’il entend bien continuer à coopérer avec le Comité contre le terrorisme créé par le Conseil de sécurité. Le Président a aussi adhéré à l’idée d’élaborer une convention générale contre le terrorisme avant de se féliciter de l’entrée en vigueur du Statut de Rome. Il s’est dit certain que la Cour saura préserver son indépendance, son intégrité et ses objectifs. Mon pays a suivi de très près le débat sur la compétence de la Cour au regard des pays n’ayant pas signé son statut, a souligné le Président. A ce propos, il a promis tout l’appui nécessaire au nouveau Haut Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme. Rappelant que son pays siégera bientôt pour la première fois à la Commission de droits de l’homme, il a dit la disposition de son Gouvernement à travailler, dans la coopération, avec les autres Etats Membres.
Le Président s’est, par ailleurs, déclaré préoccupé par la situation au Moyen-Orient. Il a appuyé l’action du Quatuor et de la communauté internationale pour arriver à la pacification tant attendue dans la région. En l’occurrence, il a regretté le non-respect par les parties des résolutions du Conseil de sécurité. Evoquant la situation en Afghanistan, il a rappelé la communauté internationale à son engagement en faveur de ce pays. Abordant aussi les résultats des grandes conférences tenues cette année, il a jugé indispensable que tous les Etats Membres respectent les engagements pris pour accélérer le développement durable. Il est indispensable que les pays industrialisés appuient les efforts des pays en développement.
L’aide publique ne peut être qu’un complément qui vient en appui aux ressources internes et externes. Le libre-échange est un élément clé de la mobilisation des ressources. Il est donc temps que les pays développés ouvrent leur marché par l’élimination des subventions et de l’usage excessif des mesures antidumping. Mettant particulièrement l’accent sur les problèmes des pays sans littoral, dont le coût prohibitif du transport de transit, le Président a plaidé pour des engagements concrets pour ce qui est des modalités des transports et de douane et de l’ouverture des marchés par le biais de l’élimination des tarifs douaniers, des quotas et des droits spéciaux.
M. VOJISLAV KOSTUNICA, Président de la République fédérale de Yougoslavie, a déclaré qu’après les conflits qu’a connus son pays, des problèmes continuent à s’y poser du fait de la présence de 700 000 réfugiés et personnes déplacées à l’intérieur. Du fait de cette situation, un Yougoslave sur dix est un réfugié. Les infrastructures de notre pays n’ont toujours pas été réhabilitées après les bombardements de l’OTAN de 1999, ce qui rend le processus de relance et de reconstruction économique plus difficile qu’ailleurs. Notre pays connaît le prix de la paix, que nous avons obtenue par de lourds sacrifices, et les efforts que nous avons accomplis au cours des deux dernières années et qui ont abouti à l’établissement de bonnes relations avec nos voisins, nous convainquent que plus jamais la guerre ne reviendra dans notre région. Cependant, au vu des nombreuses menaces qui existent, notamment celles qui viennent d’extrémismes idéologiques, religieux, politiques ou ethniques, qui alimentent les haines et la peur et auxquelles il faut ajouter le crime organisé et le terrorisme, nous réaffirmons notre ferme engagement en faveur de la lutte contre ces fléaux.
La stabilisation de notre région requiert une action soutenue à la fois des Etats de la région, mais aussi de la communauté internationale, qui ne doit pas faiblir avant que nous n’ayons atteint un point d’équilibre et de stabilité et que nous ne soyons pleinement intégrés aux grands ensembles contemporains. A cet égard, notre pays a mis en œuvre des réformes constitutionnelles et institutionnelles facilitées par l’Union européenne en vue de définir le type de relations qui doit exister entre ses deux composantes : la Serbie et le Monténégro. Notre but est de créer une union basée sur le respect des droits de l’homme, et de la diversité culturelle, de l’état de droit, de la bonne gouvernance, et d’une économie de marché socialement responsable, ce qui facilitera notre intégration à l’Europe. Nos succès seront cependant liés à ceux de nos voisins, et en ce qui concerne la Bosnie-Herzégovine, nous sommes en faveur d’une mise en œuvre complète des Accords de Dayton. D’autre part, nous continuerons à travailler avec la Croatie et la Bosnie-Herzégovine pour créer un climat de confiance et de coopération entre nos trois pays. Nous sommes fiers à cet égard d’accueillir à Belgrade le prochain sommet réunissant nos trois pays. Nous sommes cependant attristés par la situation qui règne au Kosovo, qui demeure une source d’instabilité politique et accueille de nombreux réseaux de crimes organisés dont les activités s’étendent de l’Asie centrale à l’Amérique du Sud. 250 000 Serbes, Monténégrins et autres non-Albanais continuent de vivre dans des conditions inacceptables dans cette province. Si les problèmes qu’ils rencontrent ne sont pas résolus, nous doutons que les personnes déplacées par le conflit acceptent de revenir au Kosovo. Nous tenons enfin à dire qu’un véritable changement a eu lieu en Yougoslavie et que les préjugés qui continuent de prévaloir à notre égard n’ont aucune raison d’exister. Les politiques de contingentement à notre égard et les tentatives d’ingérence dans les affaires intérieures de notre pays doivent donc prendre fin.
M. ALFONSO PORTILLO CABRERA, Président du Guatemala, a tout d’abord évoqué l’évolution interne de son pays, notamment concernant l’application des accords de paix. L’année qui vient de s’écouler a été dans ce domaine marquée à la fois par des progrès et des reculs, la situation internationale difficile et ses effets négatifs sur l’économie nationale rendant les choses plus complexes. Le Gouvernement a néanmoins entrepris de réaliser, conformément aux accords signés, certaines réformes importantes même si elles étaient impopulaires, notamment la réforme fiscale. A la vérité, les accords de paix représentent la seconde déclaration d’indépendance du pays. Ils ont ouvert la voie à la construction d’une société tolérante et non exclusive, d’un Etat démocratique et participatoire où règne le droit. Pour sa part, M. Cabrera a consacré l’essentiel de son mandat
aux priorités que sont l’éducation, l’accès à la terre et la réduction de la pauvreté. Même s’il doit faire face à de puissants mouvements de résistance aux changements, le pays demeure irréversiblement engagé en faveur de la démocratie, de la justice sociale et de l’équité. Les fruits des réformes mises en place ne seront pas récoltés immédiatement, il s’agit d’une oeuvre de longue haleine, mais d’ores et déjà, le Gouvernement s’attache à promouvoir le dialogue social pour tous les sujets fondamentaux. L’aspiration ultime est de réaliser la réconciliation totale de la population. Pour cela, il faut impérativement réconcilier les bases de la société et offrir des possibilités de développement à tous, sans exception. Dans tous ces efforts, la Mission de vérification des Nations Unies au Guatemala a joué un rôle pivot et c’est pourquoi le Président Cabrera a demandé solennellement que son mandat soit étendu jusqu’à la fin de l’année 2004.
Sur un plan plus général, M. Cabrera a réitéré son soutien inconditionnel à l’Organisation des Nations Unies, qui représente la plus haute forme de multilatéralisme. Il s’est dit persuadé que l’Organisation jouera un rôle crucial au XXIè siècle et que la Déclaration du Millénaire fournit la feuille de route la mieux appropriée et indiquera les actions à prendre. Pour ce faire, l’Organisation doit être pleinement adaptée aux défis de la mondialisation. Le Guatemala attend donc avec intérêt les nouvelles propositions de réforme que le Secrétaire général doit présenter à la fin du mois. Toutefois, pour le Président Cabrera l’une des réformes les plus urgentes à mettre en place est celle du Conseil de sécurité, qui doit être plus efficace, plus représentatif et plus transparent. Il faut aussi renforcer la capacité collective à prévenir et résoudre les conflits, qu’ils soient transfrontaliers ou internes. Mais il est surtout impératif que l’ONU poursuive ses objectifs de développement. Avec les organisations financières internationales, elle doit en effet permettre de garantir que les bienfaits de la mondialisation sont partagés par tous, tout en préservant l’équilibre écologique de la planète. En conclusion, le Président guatémaltèque a indiqué que lundi prochain son pays et celui de Belize transmettront à l’Organisation des Etats d’Amérique des recommandations en vue de la résolution de leur différend territorial.
M. HAMID KARZAI, Président de l’Afghanistan, a déclaré qu’en tant que première victime de la guerre et de la violence, placé sur la ligne de front de la lutte contre le terrorisme, le peuple afghan apprécie particulièrement et entre autres, l’aide des Etats-Unis, des autres membres de la Coalition antiterroriste et de la Force internationale pour l’assistance à la sécurité. Il a annoncé que la mise en œuvre de l’Accord de Bonn et le processus de paix ont pris leur vitesse de croisière en Afghanistan, en invoquant le succès de la Loya Jirga, le 17 juin dernier. Le Gouvernement a créé une Commission constituante pour élaborer la nouvelle constitution du pays. Une Commission juridique existe déjà ainsi qu’une Commission pour le service civil et une Commission des droits de l’homme. Une série de lois et de décrets ont été promulgués dans le but de promouvoir les investissements internes et externes, protéger le droit à la propriété et les autres piliers de l’économie de marché, lutter contre les drogues et préserver l’environnement.
Malgré ces réalisations, le pays est conscient des défis qu’il doit affronter au premier rang desquels figure celui de la sécurité. En la matière, la solution réside dans la création d’une armée et d’une force de police nationales qui doit s’accompagner d’un programme de démobilisation. A cette fin, une Commission pour la formation de l’armée a été créée mais le peuple afghan a besoin d’un appui continu de la communauté internationale. Le Président a donc lancé un
appel urgent aux donateurs pour qu’ils concrétisent leurs promesses. Les délégués afghans qui se rendent régulièrement à Kaboul plaident fermement pour que la Force internationale d’assistance à la sécurité soit étendue aux autres parties du pays. Ces délégués provinciaux veulent être certains que plus jamais l’Afghanistan ne se retrouvera abandonné par la communauté internationale.
Dans ce contexte, le Président a souligné que la majeure partie des promesses financières faites à la Conférence de Tokyo n’ont toujours pas été concrétisées. Or la consolidation de la paix et de la stabilité dépend d’un engagement financier continu en faveur de la reconstruction. Aussi tout en reconnaissant la persistance d’une crise humanitaire dans son pays, le Président a appelé les donateurs à se concentrer davantage sur la reconstruction, à appuyer les efforts à long terme de réhabilitation et en somme, à traiter les causes de la pauvreté plutôt que ses symptômes.
Ma vision de l’Afghanistan est celle d’un Etat moderne fondé sur les valeurs de l’Islam qui prônent la justice, la règle de droit, les droits de l’homme, le libre-échange et qui privilégient les liens entre les cultures et les civilisations. L’Afghanistan est déterminé à entretenir des relations amicales avec ses voisins et la communauté internationale et à rester un partenaire sûr dans la lutte le terrorisme. La sécurité et la prospérité en Afghanistan sont un moyen de promouvoir la sécurité et la prospérité dans la région toute entière. Nous n’accepterons jamais que notre territoire soit utilisé pour des activités subversives contre un Etat voisin et nous en attendons autant des pays de la région.
Mme MIREYA MOSCOSO, Présidente du Panama, a déclaré que le terrorisme est devenu la menace la plus grave qui existe contre la sécurité internationale, et que les efforts déployés pour s’en préserver absorbent les ressources dont les pays auraient besoin pour des tâches de développement social. Le Panama a signé et ratifié tous les textes et instruments internationaux de lutte contre le terrorisme et nous estimons que le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, qui vise à mettre fin à l’impunité, entre dans ce cadre. La lutte contre le terrorisme doit cependant s’accompagner de possibilités réelles de croissance économique et sociale pour les pays en développement. Le Panama tient beaucoup à la mise en œuvre du concept de développement durable. Nous sommes en faveur du libre-échange dans un cadre économique plus juste qui, comme nous l’avons dit à Monterrey, doit prendre en compte les problèmes financiers et la dette de nos pays. Au plan national, nous mettons en place une nouvelle politique industrielle qui nous permettra d’être compétitifs sur les marchés internationaux. Nous promouvons l’avancement de notre démocratie et souhaitons que les Nations Unies jouent un rôle plus positif dans le monde en ne centrant pas l’essentiel de leurs analyses sur des critères ou considérations économiques. Nous insistons pour que le Conseil de sécurité soit réformé en vue de traduire les réalités de la situation internationale. Le statut et le nombre des pays au sein du Conseil ne doivent plus être fondés sur des arrangements dépassés qui ne reflètent plus notre époque.
M. OBIANG NGUEMA MBASOGO, Président de la Guinée équatoriale, a réaffirmé le ferme engagement de son pays dans la lutte sans relâche contre le terrorisme international et le crime organisé. Le terrorisme est aujourd’hui devenu un réseau sophistiqué de connivences politiques, économiques et techniques qui dépassent les frontières nationales. Mais plus préoccupant encore est un terrorisme couvert qui se manifeste sous le prétexte de la défense de la démocratie et de la protection des droits de l’homme. Il n’est pas possible de combattre le terrorisme sur certains terrains tout en l’encourageant sur d’autres. La Guinée équatoriale et les autres pays de la sous-région sont les premières victimes de ces ambiguïtés et de ces contradictions. En effet, les exigences et mesures de conditionnalité imposées à nos pays pour promouvoir la démocratie et le respect des droits de l’homme ne devraient pas servir de prétexte à l’intolérance et à l’extrémisme politique, ou encourager les confrontations sociales internes aux pays.
Du fait de son positionnement géographique, la Guinée équatoriale est profondément préoccupée par les menaces graves et constantes qui pèsent sur le maintien de la paix et la stabilité en Afrique centrale, liées notamment à l’abondance des ressources naturelles et des convoitises qu’elles suscitent. Les Nations Unies doivent rester vigilantes face à ces menaces et œuvrer en faveur du maintien de la paix et de la stabilité dans la région. En dépit des progrès notables réalisés en Guinée équatoriale dans le domaine des droits de l’homme, le pays a été victime d’actes terroristes et de campagnes diffamatoires visant à perturber le climat de bonne entente qui règne actuellement entre le Gouvernement et les forces politiques. Le Président a réaffirmé sa détermination à maintenir un esprit de concertation entre toutes les formations politiques du pays et à faire de la sous-région une zone de paix, de solidarité et de coopération.
M. LEO FALCAM, Président des Etats fédérés de Micronésie, a déclaré que le Forum des Iles du Pacifique cette année a été dominé par des considérations de sécurité et qu’en tant que Président du Comité permanent de la Conférence des dirigeants des Iles du Pacifique, il est confiant que chacun d’entre eux s'est engagé pour que la région ne serve pas les intérêts des forces du terrorisme.
Malheureusement, les changements positifs auxquels nous avons assisté dans le domaine de la sécurité internationale n'ont pas eu lieu dans d'autres domaines comme, notamment l'élimination de la pauvreté et la lutte contre la dégradation de l'environnement. Toutefois, les résultats de la Conférence de Johannesburg permettront à toutes les nations du monde de prendre des mesures importantes en vue de la réalisation des objectifs d'Agenda 21. Le plus important peut-être a été la reconnaissance universelle du lien essentiel entre les "mots bien dits" et les "actions bien menées". Contrairement à certains, je n'ai pas eu l'impression que les pays développés revenaient sur leurs engagements. Nous sommes encouragés par le fait que des Etats voisins comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande ont déjà fait des propositions concrètes de partenariat. De tels développements nous font dire que Johannesburg restera une étape historique.
Le développement et l'environnement sont inexorablement liés. Il ne peut pas y avoir de développement durable sans la protection de l'environnement et vice-versa. Des accomplissements positifs ont eu lieu en matière de gestion des océans. Malgré tout, notre politique en la matière est menacée par les continuelles violations de notre souveraineté en raison des activités de pêche illégales et du transport de matériel dangereux. Il y a à peine quelques semaines, les puissances industrielles les plus importantes ont transporté du matériel radioactif dans la région sans en donner notice. Les objections que nous avons émises à l'encontre de cette violation de notre zone économique exclusive ont été ignorées. Les Nations Unies doivent donner la priorité à la réglementation du transport par mer de ces matières dangereuses. Je demande également aux nations qui n'ont pas ratifié le Protocole de Kyoto de revoir leur politique et de reconnaître les implications internationales de leur inaction.
En Micronésie, nous ne disposons pas de combustibles fossiles et sommes dépendants de nos importations. Nous nous sommes engagés à réduire puis éventuellement éliminer ces combustibles mais pour cela, nous devons pouvoir compter sur les technologies des pays développés pour passer aux énergies renouvelables. Je suis profondément déçu par la position d'un de nos alliés les plus proches qui refusent toute réduction si les pays en développement n'en font pas de même. Je suis frappé par les rapports faisant état du fait qu'un seul pays développé est responsable d'un volume d'émission de gaz à effet de serre plus important que la somme des émissions des pays en développement. Il est alarmant que certaines nations refusent de reconnaître la nature des problèmes climatiques et il est bouleversant de constater que ces grandes nations réduisent leur aide en faveur des pays en développement.
M. FRADIQUE BANDEIRA MELO DE MENEZES, Président de Sao Tomé-et-Principe, a déclaré que son pays, qui est un petit Etat insulaire du Golfe de Guinée, est pauvre et isolé. Mais malgré cette isolation ses habitants font face aux mêmes problèmes que ceux des autres pays du monde: Comment se protéger de la terreur, de la violence et des destructions à grande échelle? Comment éliminer la pauvreté grandissante qui affecte et paralyse la moitié de la population du monde, et comment sauvegarder l’environnement et protéger les ressources naturelles de la planète de la dégradation et de la destruction? Peuplé de 140 000 habitants, notre pays a vécu avec horreur les attentats perpétrés contre les immeubles du World Trade Center et du Pentagone. Nous en condamnons les auteurs et lançons un appel pour qu’ils soient arrêtés et mis hors de nuire. Nous félicitons le Président des Etats-Unis d’être venu à New York mener des consultations avec les représentants de la communauté des nations. Si nous pouvions utiliser les mots de Thomas Jefferson, nous dirions que la déclaration du Président Bush devant l’ONU sur l’Iraq démontre «un respect décent des opinions de l’humanité». Au nom de notre peuple, nous déclarons notre soutien inconditionnel aux efforts visant à protéger les innocents du terrorisme et à défendre nos populations des armes de destruction massive. Toutes les nations doivent s’unir dans cette lutte et notre pays offrira les moyens à sa disposition.
Cependant la guerre et le terrorisme ne sont pas les seules menaces à la vie de nos peuples. La pauvreté tue sans raison des millions de personnes chaque année. C’est un ennemi insidieux et insatiable. Abraham Lincoln a dit qu’une maison divisée ne pouvait survivre et que son pays ne pouvait continuer à exister avec une moitié de sa population esclave et l’autre libre. On peut reprendre ce constat aujourd’hui en parlant des pays riches et des autres, qui sont pauvres. Notre planète, qui est notre maison, ne peut survivre divisée entre pauvres et riches. Nous devons faire mieux. Notre pays est devenu une robuste démocratie dont nous sommes le produit. Je ne suis pas un politicien, mais un homme d’affaires qui a promis à son peuple la transparence dans la gestion de ses ressources pétrolières et un développement durable basé sur la démocratie et les droits de l’homme. Nous exprimons notre admiration pour un autre pays de 20 millions d’habitants qui a réussi un développement admirable, mais que la communauté internationale continue d’ignorer. Sao Tomé-et-Principe exhorte l’ONU à déclarer et à accepter Taiwan comme une nation souveraine et indépendante.
M. KJELL-MAGNE BONDEVIK, Premier Ministre de la Norvège, a indiqué que le succès dans la lutte contre le terrorisme requiert une stratégie sur trois fronts: d’abord, la réponse doit être mondiale. La coalition d’envergure mondiale qui s’est mise en place suite aux attentats doit persévérer dans ses efforts, mener les responsables devant les tribunaux et empêcher les terroristes d’accéder aux armes de destruction massive. Ensuite, la communauté internationale doit renforcer ses efforts en faveur de la paix et de la sécurité: le multilatéralisme, pour être efficace, a besoin d’institutions appropriées, d’une ONU renforcée et d’organisations régionales jouant pleinement leur rôle. En troisième lieu, elle doit se pencher sur les causes profondes du terrorisme: lutter contre l’extrémisme et le fanatisme, protéger les droits de l’homme, résoudre les conflits et éliminer la pauvreté.
Investir pour le développement, c’est investir pour la paix. Nous avons fixé des objectifs dans la Déclaration du Millénaire et nous ne pouvons nous permettre d’échouer. Nous avons pris des engagements à Monterrey, à Doha et à Johannesburg, et il nous appartient maintenant de faire bouger les choses. Faire bouger les choses implique des objectifs précis et ambitieux en matière d’eau, de santé, d’agriculture et de diversité biologique. Faire bouger les choses implique des investissements massifs dans les ressources humaines, l’éducation, la promotion des droits de l’homme, l’autonomisation des femmes et des plus pauvres. Faire bouger les choses requiert enfin une bonne gouvernance, ainsi que l’octroi, par les pays industrialisés, de 0,7% de leur PNB à l’aide au développement. La Norvège a l’intention de porter cette aide à 1% d’ici à 2005.
Nous devons briser le cycle de la violence au Moyen-Orient. Certes, Israël a un droit à la légitime défense, mais nous assistons à une véritable catastrophe humaine en Palestine. Seul un processus politique ayant pour objectif la constitution d’un Etat palestinien indépendant et la sécurité pour Israël pourra être garant de la paix. En ce qui concerne la crise avec l’Iraq, la Norvège est d’avis que tous les moyens politiques et diplomatiques pour atteindre les objectifs n’ont pas été épuisés et que, en cas de non-respect par l’Iraq des résolutions de l’ONU, toute action à prendre doit être envisagée dans le cadre de l’Organisation. Le Premier Ministre s’est enfin félicité de l’entrée en vigueur de la Cour pénale internationale, étape décisive vers la fin de l’impunité pour les crimes contre l’humanité, et a souhaité qu’elle soit universellement acceptée.
M. CARLOS MESA GISBERT, Vice-Président de la Bolivie, a estimé que l’épisode tragique du 11 septembre doit conduire la communauté internationale à repenser les dogmes du paradigme de développement actuel qui comme une dangereuse illusion peut jeter l’humanité dans le chaos, compromettant ainsi son avenir. Dans ses efforts de développement et de démocratisation la Bolivie lance un appel urgent à l’aide de la communauté internationale. La Bolivie a payé un prix élevé en se lançant dans la lutte contre le trafic illégal des drogues, comme en témoignent les pertes en vies humaines, les problèmes économiques et les violents conflits sociaux. La demande étant un élément du cercle vicieux en matière d’abus de drogue, la Bolivie estime que l’appui des pays doit être proportionnel à la quantité de drogues que consomme leur population. En la matière, la communauté internationale doit assumer pleinement le principe de responsabilité partagée consacré à maintes reprises par l’Assemblée générale.
Une conjugaison d’efforts internes et internationaux pour atteindre un niveau raisonnable de développement économique et social doit être effectuée dans une nouvelle logique qui reformule le concept de progrès et de développement. Il suffit de regarder la situation en Amérique latine pour réaliser l’urgence de la conjugaison de ces efforts. L’Amérique latine, qui était l’espoir de la planète, est aujourd’hui un continent plongé dans une situation d’urgence et subissant des pressions sociales, des fractures économiques et une menace dangereuse de domination étrangère. L’aide externe la plus efficace est celle qui respecte les décisions et les plans élaborés par les pays eux-mêmes. L’imposition de recettes strictes et unilatérales génère habituellement plus de problèmes qu’elle n’en résout. En la matière, il n’est d’aide plus efficace qu’un système équitable d’échanges commerciaux.
En concluant, le Vice-Président a rappelé la priorité de son pays de recouvrer son littoral sur l’Océan pacifique. L’absence d’accès direct à la mer constitue un obstacle à la croissance du pays. La reconquête d’un accès souverain à la mer n’est pas seulement une affaire de justice mais un besoin inévitable pour lequel nous continuerons à demander à la communauté internationale sa solidarité et son appui.
M. BILL GRAHAM, Ministre des affaires étrangères du Canada, a déclaré que le meilleur moyen de réagir aux évènements du 11 septembre consiste à renouveler un attachement aux convictions et aux principes fondateurs des Nations Unies. La reconnaissance de l’interdépendance ne menace nullement la souveraineté respective des Etats, mais elle leur donne plutôt plus de moyens tangibles d’agir et de réussir grâce au partage de l’information, des ressources et des initiatives. La Charte des Nations Unies est la clef qui permettra d’ouvrir la porte vers le monde de paix, de sécurité et de justice auquel nous aspirons. La lutte contre le terrorisme doit nous inciter à nous ouvrir à la diversité du monde, de ses cultures et de ses religions. Nous devons favoriser le dialogue, la compréhension et la tolérance des peuples les uns envers les autres. Le partenariat mondial du G-8 contre la prolifération des armes massives et des matières connexes conclu à Kananaskis en juin dernier, est un exemple concret de l’engagement de la communauté internationale à combattre le terrorisme et les autres menaces à la paix. Le Canada continuera à œuvrer, afin de faire de cette initiative un succès. Nous croyons aussi que l’approche multilatérale permettra de faire face aux défis du développement durable. Le consensus qui s’est dégagé à Monterrey nous appelle à travailler ensemble afin de créer des partenariats plus étendus entre pays développés et pays en voie de développement. La situation de l’Afrique demande des actions urgentes. Le Nouveau Partenariat pour le Développement de l'Afrique (NEPAD), adopté lors du Sommet de Kananaskis vise à donner à ce continent des chances de mettre fin à sa marginalisation sur la base de programmes fondés sur la bonne gouvernance et sur la démocratie.
Concernant le Moyen-Orient, le Canada estime que les conditions de l’établissement de la paix incluent: l’arrêt des violences contre les civils; la sécurité d’Israël; l’arrêt des colonies de peuplement; la satisfaction des besoins humanitaires des Palestiniens; la réforme démocratique, et par elle-même, de l’Autorité palestinienne; et la reprise des négociations de paix. Nous sommes pour un avenir où deux Etats, Israël et la Palestine, vivront côte à côte dans la paix et la sécurité. Nous appelons Israël et l’Autorité palestinienne à emprunter de nouveau la voie de la paix sur laquelle nous les soutiendrons.
Concernant l’Iraq, l’action visant à ce qu’il se conforme à ses obligations doit être le fait de toute la communauté internationale. Le Canada salue le puissant message délivré aujourd’hui par le Président Bush, qui a affirmé l’engagement de son pays à œuvrer avec le Conseil de Sécurité des Nations Unies afin de régler le problème de la menace à la paix et à la sécurité internationales collectives. Nous demandons donc à l’Iraq de saisir cette occasion et d’accorder un accès immédiat et inconditionnel aux inspecteurs en armements de l’ONU, conformément à ses obligations relevant des résolutions du Conseil de sécurité.
Nous devons veiller à ce que nos institutions internationales sortent de cette crise renforcées et il se peut que certaines soient nouvelles, comme c’est le cas de la Cour pénale internationale, qui offre la possibilité d’assurer une meilleure intégrité du système juridique international indispensable au règlement pacifique des différends. Selon le vœu de ses 79 Etats parties, la CPI doit rapidement devenir une réalité et mettre fin à l’impunité.
M. Dominique de VILLEPIN, Ministre des affaires étrangères de la France, a indiqué que la tentation de la fuite en avant, qui peut apparaître face aux menaces terroristes, serait une grave erreur. Face à des ennemis insaisissables, en constante métamorphose, la force ne peut être la seule réponse. Utilisée seule, elle se révèle souvent vaine. Le Ministre a mis en garde contre des interventions qui pourraient créer de nouvelles frustrations, engendrer de nouveaux déséquilibres, allumer même des incendies que nous ne pourrions pas éteindre. Le cas de l’Iraq est emblématique de cette nouvelle donne. Voici un pays qui, depuis plusieurs années, brave l’autorité du Conseil de sécurité et fait fi du droit international, et menace la sécurité en faisant planer le risque de prolifération d’armes de destruction massive. La communauté internationale est concernée, et elle doit agir, mais sans tomber dans les pièges qui lui sont tendus, sans mobiliser les opinions publiques de la région en faveur de Bagdad et sans aggraver les tensions au Proche-Orient. Pour cela, il n’y a qu’une voie, celle, exigeante, de la responsabilité collective.
Toute tentation d’action unilatérale et préventive serait dangereuse et la France plaide pour une démarche pleinement légitimée par la délibération collective. Une démarche en deux temps: il faut d’abord réaffirmer la nécessité du retour des inspecteurs des Nations Unies et exiger de l’Iraq qu’il se conforme aux obligations résultant des décisions du Conseil de sécurité depuis 1991. Si Bagdad persiste dans son refus d’un retour des inspecteurs, le Conseil de sécurité doit alors décider des mesures à prendre, sans exclure aucune option.
Le monde aspire à se structurer autour de pôles de stabilité et de progrès. Au-delà des Etats-Unis, l’Union européenne a naturellement vocation à en constituer un, tout comme la Russie, la Chine, le Japon, l’Inde. Dans la perspective du grand élargissement, l’Union s’est engagée dans une véritable refondation de son projet. Mais aujourd’hui la puissance, dans toutes ses dimensions, doit s’exercer dans le partage. Il faut donner voix à la diversité des approches et des points de vue. La dialogue des cultures lui seul permet d’appréhender les grandes questions d’aujourd’hui en tenant compte de l’histoire et des aspirations de chaque peuple. Le partage implique de répondre à l’exigence de solidarité. Car l’extrême pauvreté, les famines, les épidémies ou les crises financières constituent autant de facteurs de désordre, de ferments d’instabilité, dont le terrorisme se nourrit. La générosité doit être le corollaire de la puissance. C’est pourquoi la France s’est engagée à accroître son effort en matière d’aide au développement de 50% sur les cinq ans à venir.
En ce qui concerne le Proche-Orient, il y a urgence à agir. L’Autorité palestinienne doit user de tous les moyens à sa disposition pour prévenir et réprimer les actions terroristes. L’Etat d’Israël, s’il est légitime qu’il veuille se défendre face au terrorisme, doit le faire dans le respect du droit international. La colonisation doit cesser et les forces armées israéliennes doivent se retirer des territoires occupés comme l’a exigé le Conseil de sécurité. Sur la base des résolutions 242, 338 et 1397 du Conseil de sécurité et du principe de «terre contre paix», que l’ensemble des pays arabes réunis à Beyrouth ont accepté de reconnaître, le processus politique doit être relancé, avec l’aide du Quartet.
Afin d’instaurer une véritable gouvernance mondiale du développement durable et de lui donner la cohérence nécessaire, la France propose la création d’un Conseil de sécurité économique et social et d’une Organisation mondiale de l’environnement pour donner à l’ensemble des pays, notamment ceux du Sud, la possibilité de faire entendre leur voix sur ces questions. Elle est enfin en faveur de l’élargissement du Conseil de sécurité dans ses deux catégories de membres et soutient les aspirations de l’Allemagne, du Japon et de l’Inde à cet égard.
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