En cours au Siège de l'ONU

AG/1290

CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT, HAUTS RESPONSABLES POLITIQUES, S’ENGAGENT, AU SIEGE DE L’ONU À NEW YORK, A MOBILISER UN MOUVEMENT MONDIAL POUR CREER UN MONDE DIGNE DES ENFANTS

10/05/2002
Communiqué de presse
AG/1290


Assemblée générale

Session extraordinaire consacrée aux enfants

6e séance plénière – après-midi et soir

Communiqué final


CHEFS D’ÉTAT ET DE GOUVERNEMENT, HAUTS RESPONSABLES POLITIQUES, S’ENGAGENT, AU SIEGE DE L’ONU À NEW YORK, A MOBILISER UN MOUVEMENT MONDIAL POUR CREER UN MONDE DIGNE DES ENFANTS


Les dirigeants de la planète se sont engagés ce soir à mobiliser, avec le concours de toute la société, un mouvement mondial pour créer un monde digne des enfants, c’est-à-dire un monde où tous les enfants, y compris les adolescents, ont toutes les possibilités de développer leur personnalité dans un environnement sûr qui les soutienne.  En effet, en adoptant sans vote le document final au cours de la séance de clôture de la session extraordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies consacrée aux enfants, réunie à New York du 8 au 10 mai, les chefs d’État, chefs de gouvernement et autres hauts responsables d’Etats ont souscrit à une Déclaration en dix points et à un Plan d’action définissant, entre autres, les objectifs et les stratégies à mettre en oeuvre pour relever les défis auxquels font face les jeunes générations.  Ils envisagent également les voies et moyens de mobiliser les ressources nécessaires pour atteindre une série d’étapes intermédiaires dans certains domaines prioritaires au cours de la décennie 2001-2010. 


Parmi les objectifs retenus dans leur Déclaration, les dirigeants de la planète ont mis l’accent sur la nécessité de miser sur le développement des enfants pour briser le cycle de la pauvreté en une génération.  Ils se sont engagés par ailleurs à les protéger contre l’exploitation, les actes de violence et la discrimination, de même que contre les horreurs des conflits armés et des effets dévastateurs du VIH/sida.  Ils ont reconnu en outre aux enfants le droit d’expression et de participation à toutes les questions qui les touchent directement. 


Cette session était une première puisque plus de 550 enfants ont suivi les travaux et s’étaient réunis du 5 au 7 mai dans le cadre d’un Forum des jeunes, et avaient demandé le 8 mai dans un message à la plénière de ne pas seulement les considérer comme le futur, mais aussi comme le présent. 


Cependant, réaliser un monde digne des enfants suppose de prendre des mesures à moyen et long termes pour s’attaquer sur tous les fronts aux fléaux qui compromettent durablement leur développement.  C’est pourquoi, parmi les dispositions contenues dans le Plan d’action, les États s’engagent à mettre en oeuvre des partenariats avec toutes les parties prenantes, à commencer par les enfants et les adolescents, les familles, les ONG, le secteur privé et les collectivités locales, pour briser l’engrenage intergénérationnel de la malnutrition, du délabrement de la santé et de la progression du VIH/sida.  Ils s’engagent aussi à prendre des mesures pour mettre fin à l’exploitation sexuelle, à la traite des enfants, à leur prostitution et à la pédophilie ainsi qu’à mettre un terme à leur utilisation dans les conflits armés. 


Lors de l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action, les représentants des pays suivants ont pris la parole pour expliquer leur position: République islamique d’Iran, Salvador, Costa Rica (au nom du Groupe de Rio), Argentine, Honduras, Espagne (au nom de l’Union européenne et des pays associés), Nicaragua et États-Unis, Bolivie, Canada, République islamique d’Iran, Bénin, Guinée-Bissau, Saint-Siège.


Dans des remarques de clôture, la Directrice générale du Fonds des Nations Unies pour l’enfance, Mme Carol Bellamy s’est félicitée de ce que le document adopté soit orienté vers l’action.  De son côté, le Président de l’Assemblée, M. Han Seung-soo, a souhaité un suivi rigoureux des engagements pris.


L’éducation, notamment l’éducation des filles originaires des groupes autochtones, la santé, la nutrition, les châtiments corporels, les conséquences des conflits et de la pandémie du VIH/sida ont été au coeur des préoccupations des jeunes qui se sont exprimés au cours de trois tables rondes coprésidées par des chefs d’État et de gouvernement, et qui ont notamment permis au Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Ruud Lubbers, d’attirer l’attention sur la détresse des 35 millions d’enfants réfugiés ou déplacés dans leur propre pays.  Par ailleurs, et pour contrer l’évolution du VIH/sida, M. Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA, a jugé que la prévention et les soins relatifs devaient être intégrés d’urgence dans toutes les opérations de développement, d’autant que dans certaines régions comme l’Afrique australe, pour un garçon de 15 ans, la probabilité de contracter la maladie est de 60%.  Autre entorse à leurs droits fondamentaux, le travail des enfants qui mobilise chaque jour 246 millions d’enfants dans le monde a été fermement condamné par M. Juan Somavia, Directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), qui a proposé d’établir des zones, des entreprises, des communautés, des villes et des régions exemptes de ce phénomène. 


Avant d’adopter son document final, l’Assemblée avait terminé son débat général, les déclarations faites cet après-midi ayant porté notamment sur la traite des enfants, sur l’importance de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses Protocoles facultatifs, ainsi que sur la lutte contre le VIH/sida. 


Les Présidents, Vice-Présidents, Premier Ministres, Vice-Premier Ministres, Ministres et chefs de délégation des pays suivants se sont exprimés cet après-midi et ce soir: Zimbabwe, Bénin, Sao-Tomé-et-Principe, Guinée-Bissau, Kiribati, Panama, République de Moldova, Fédération de Russie, Bulgarie, Togo, Indonésie, Lituanie, Royaume-Uni, Japon, Koweït, Namibie, République démocratique du Congo, Soudan, Angola, Sierra Leone, Kazakhstan, Saint-Vincent-et-les-Grenadines, Afghanistan, Colombie, Venezuela, Libéria, Swaziland, Singapour, Seychelles, Vanuatu, Bolivie, Danemark, Samoa, Somalie, Liban, Îles Salomon, Suède et Suisse.  Les observateurs et représentants des organisations suivantes ont également pris la parole : Ligue des États arabes, Communauté européenne, Organisation de la conférence islamique, Conseil de l’Europe, Comité international de la Croix-Rouge, Ordre militaire souverain de Malte, Organisation internationale de la Francophonie, Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et Organisation internationale des migrations.  L’observateur de Porto Rico a également pris la parole de même que les représentants des organisations non gouvernementales suivantes: Appel de La Haye pour la paix, South Asian Coalition on Child Servitude, Forum des éducatrices africaines, Fondation Arigatou, Comité des ONG pour l’UNICEF, Save the Children Alliance, Christian Children’s Fund et Centre pour la culture de la paix et de la non-violence «Mali Korak». 


Déclarations


M. ROBERT MUGABE, Président de la République du Zimbabwe, a déclaré que la pauvreté et la maladie, associées maintenant au VIH/sida, représentent des obstacles majeurs à la réalisation des droits de l’enfant.  Lors de la Conférence internationale sur le financement du développement au Mexique, la communauté internationale a affirmé que le développement durable est essentiel à l’élimination de la pauvreté.  Nous ajouterons que ce développement durable ne peut avoir lieu que si des investissements consistants sont faits en faveur des enfants.  La répartition déséquilibrée des ressources, basée sure les différenciations raciales, qui a prévalu pendant longtemps au Zimbabwe, a eu des effets négatifs sur la capacité des enfants à jouir pleinement de leurs droits.  Le Zimbabwe comme vous le savez, a hérité d’une société divisée selon des bases raciales, où la minorité des colons blancs avait la jouissance de la majorité des terres fertiles et des autres sources de création de richesses.  La majorité des 14 millions de personnes d’ascendance autochtone a été confinée sur des terres infertiles que les colons avaient baptisées «réserves indigènes» et où la pluviométrie est pauvre et les sols arides.  Dans ces zones, notre Gouvernement a tout fait pour éliminer des endémies comme la schistosomiase, le paludisme, le choléra, et les autres maladies tropicales.  Le Zimbabwe est aussi fier de faire partie des pays qui ont pu éliminer la poliomyélite, le tétanos néo-natal et la diphtérie.


Le programme de réforme agraire en cours vise à assurer l’avenir de notre pays et notamment celui de nos enfants, en les rendant propriétaires de leurs terres et maîtres de leur destin.  Ce programme a déjà démontré, contrairement au bon sens populaire, que les jeunes et les cadres professionnels peuvent se lancer, en Afrique, dans des activités agricoles.  Ce programme fera en sorte que l’agriculture ne soit plus seulement un moyen de subsistance, mais une source majeure de richesses génératrice de développement industriel en aval, et donc facteur efficace de lutte contre la pauvreté.  C’est là une condition sine qua non de la construction d’un monde pour les enfants.


M. MATHIEU KEREKOU, Président de la République du Bénin, a déclaré que dans son pays, les enfants occupent une place importante dans la politique sociale et le Programme d’action du Gouvernement.  Toutes les actions prennent appui sur des dispositifs institutionnels et impliquent une contribution de plus en plus accrue de l’Etat dans l’éducation et la santé des enfants.  Elles visent principalement à réduire les taux de mortalité infantile, juvénile et maternelle, à satisfaire les besoins fondamentaux et la promotion du rôle de la famille et à promouvoir l’éducation de base des filles en milieu rural et urbain.  Dans ce cadre, une initiative dénommée «fille pour fille» a été conçue et consiste à placer les jeunes filles sous l’encadrement des écolières plus âgées dans le milieu scolaire.  Le Bénin mène aussi un combat contre les mutilations sexuelles féminines, l’exploitation sexuelle et les pires formes de travail des enfants, a ajouté le Président.  A cet égard, le Président a noté les informations parues dans la presse internationale selon lesquelles le Bénin serait impliqué dans la traite des enfants. 


M. Kérékou a expliqué qu’en Afrique, l’une des formes les plus anciennes et les plus courantes de l’entraide sociale consiste dans la prise en charge d’enfants issus de milieux défavorisés par des familles jouissant de meilleures conditions de vie et de travail.  Malheureusement la dégradation accélérée de la situation socioéconomique a perverti cette pratique jadis louable en un trafic inhumain des enfants, a dénoncé M. Kérékou.  C’est pourquoi, la communauté internationale doit prendre clairement conscience que c’est la lutte contre la pauvreté qui est et demeure la pierre angulaire de toute action noble visant à enrayer ce phénomène abject, a-t-il insisté, avant d’ajouter que son Gouvernement a engagé des actions courageuses pour éliminer ce phénomène. 


M. FRADIQUE BANDEIRA MELO DE MENEZES, Président de Sao-Tomé-et-Principe, a indiqué que du fait de l’existence des nouvelles technologies de l’information et de la circulation rapide de l’information, certaines images nous sont aujourd’hui offertes qui parlent d’elles-mêmes de l’incapacité de la communauté internationale à atteindre les objectifs fixés lors du Sommet mondial pour les enfants en 1990.  En dépit des efforts déployés par de nombreux pays, il ne fait aucun doute que beaucoup doit encore être fait pour assurer aux enfants des meilleures conditions de vie.  La persistance des conflits armés, a continué le Président, associée à l’instabilité de nombreux pays pauvres du monde en proie à des difficultés économiques ont entraîné la création de flux considérables de réfugiés.  Afin de remédier à cette situation, le Président a souhaité que les missions de maintien de la paix soient renforcées; il s’est dit satisfait de ce qu’un terme ait été mis au conflit en Angola.  Sao-Tomé-et-Principe est conscient de ce qu’un long chemin reste encore à parcourir avant d’atteindre les objectifs fixés lors du Sommet mondial pour les enfants. 


Certes, des progrès ont été enregistrés en ce qui concerne la mortalité infantile et maternelle, grâce notamment aux succès de la lutte contre le paludisme et au programme de vaccination national.  Des efforts ont encore été déployés pour favoriser la scolarisation des enfants et plus particulièrement celle des enfants de la rue et des adolescentes.  Cependant les programmes d’ajustement structurel ont eu un impact négatif au niveau social et en dépit de l’assistance financière externe, il est encore très difficile de satisfaire les besoins des enfants quand l’on sait que 46% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté et 35% dans des conditions d’extrême pauvreté.  Il a indiqué que le Gouvernement ne peut compter seulement sur ses propres capacités institutionnelles mais doit collaborer avec d’autres acteurs aux niveaux régional et international.


M. KOUMBA YALA, Président de la République de Guinée-Bissau, a déclaré que son pays a ratifié tous les instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’enfant, notamment la Convention sur les droits de l’enfant.  La création d’un institut de la femme et de l’enfant est une des mesures politiques adoptées en vue de donner une attention particulière aux enfants.  L’entrée en vigueur d’un décret sur la scolarité obligatoire et gratuite au niveau du primaire a permis de faire passer le taux d’alphabétisation de 41% en 1999 à 51% cette année.  Les indicateurs relatifs à l’accès à l’eau potable, à la nutrition infantile et à la santé et l’éducation, qui figurent dans notre rapport d’enquête national, sont en hausse.


Le taux de mortalité infantile, et les effets du paludisme et des maladies respiratoires touchant les enfants, restent encore trop élevés.  Nous espérons en une meilleure coopération internationale en vue d’améliorer les conditions de vie de tous les enfants du village global, et pour nous, la mondialisation devrait apporter les mêmes bénéfices à tous les peuples et tous les pays quelle que soit la région où ils se trouvent.  La démocratie, la bonne gouvernance et le respect des droits fondamentaux n’auront de chance de prendre racine et de s’épanouir que si la communauté internationale veille à assurer un avenir à tous les enfants du monde.  Malgré tous les efforts que déploient les pays en développement, le manque de moyens humains, financiers et matériels pose des obstacles parfois insupportables à l’amélioration du sort des enfants.  Nous devons ensemble mettre fin aux souffrances de l’enfance et lui offrir un avenir meilleur.


M. TEBURORO TITO, Président de Kiribati, s’est réjoui de constater l’impact positif qu’a, à l’évidence, la Convention sur les droits de l’enfant.  Les trois années de réunions ont permis de constater à quel point les dirigeants du monde ont grâce à cet instrument donner une impulsion aux changements législatif, administratif et budgétaire nécessaires pour améliorer la vie des enfants.  Le défi choisi pour la réunion présente «Un monde digne des enfants» est difficile étant donné les problèmes que posent le terrorisme, la mondialisation, le VIH/sida, les variations imprévisibles des marchés financiers et la dégradation de l’environnement à l’ensemble de la communauté mondiale.  De son côté, le Gouvernement de Kiribati travaille avec les parents, les familles, les municipalités, les églises et les associations civiles et ONG pour améliorer les conditions de vie des enfants.  Ces efforts sont parfois malheureusement rendus difficiles en raison du coût élevé des nombreux biens et produits que le pays doit importer du fait de son caractère insulaire et isolé, a précisé M. Tito, avant d’expliquer que pour réaliser des économies d’échelle son pays s’associe avec d’autres Etats de la région en situation similaire.  Des données, qui selon le Président, rendent nécessaire un vaste réexamen de la structure économique mondiale si l’on veut réellement atteindre les objectifs de la Déclaration du Millénaire, de la Convention sur les droits de l’enfant et du document final de cette session. 


M. Tito a expliqué qu’en raison de sa forte tradition familiale et communautaire, Kiribati préfère adopter une approche relativement prudente à l’égard de certains articles de la Convention sur les droits de l'enfant, car elles risqueraient de saper certaines valeurs fondamentales de la société.  Il s’agit des articles 12, 16 et 26.  En revanche, s’agissant des articles 24 et 28 relatif à l’éducation, il a annoncé que son pays était désormais en mesure d’examiner de lever ses réserves. 


M. DOMINADOR KAISER BAZAN, Vice-Président de la République du Panama, a déclaré qu’il ne fait aucun doute que l’accès limité aux progrès technologiques et les difficultés de financement des systèmes éducatifs restreignent les possibilités d’insertion des jeunes sur le marché du travail.  Il a indiqué qu’en dépit des difficultés économiques, son pays consacre 40 % de son budget social au développement humain et compte quelques avancées significatives dans les dernières années: cependant, les indicateurs reflètent encore des inégalités considérables et font état de lacunes sérieuses en matière d’abandon scolaire, de travail des enfants, de justice pour les mineurs, de programmes de réinsertion sociale et de programmes à l’intention des handicapés.  La tâche qui nous attend, a continué le Vice-Président, est extrêmement ardue et complexe, et pour cette raison l’engagement de la communauté internationale et le partage des responsabilités au niveau international sont indispensables et incontournables. 


Plus de 15 ans après des changements structurels qui ont profondément influé le développement de nos nations, nous devons nous rendre à l’évidence, a estimé le Vice-Président: les possibilités individuelles des pays en développement ne sont pas suffisantes pour obtenir des résultats satisfaisants.  M. Bazan a plaidé en faveur d’une stratégie et de nouveaux instruments pour s’attaquer à la question de la pauvreté, de la faim et du chômage, afin d’établir une synergie entre le dynamisme productif, le bien-être social et les institutions démocratiques.  C’est seulement à ces conditions que nous éliminerons le désespoir qui pousse au terrorisme, a conclu M.  Bazan, et que nous consoliderons la démocratie, la liberté et la justice.


M. VALERIAN CRISTEA, Vice-Premier Ministre de la République de Moldova, a déclaré que la défense des droits des enfants est une des questions les plus ardues que le monde doit résoudre.  L’abus des drogues et les conséquences de la catastrophe de Tchernobyl sont quelques exemples des dangers qui menacent les enfants de Moldova, a dit M. Cristea.  Les espérances que nous avions tous après le Sommet mondial de l’enfance n’ont pas été réalisées, a regretté l’orateur.  Nous devons trouver aujourd’hui les chemins qui pourraient nous mener à la réussite, pour assurer un avenir meilleur à nos enfants.  Les pays en transition, comme le nôtre, espèrent que le document final pourra être adopté ce soir, et que la communauté internationale pourra mobiliser plus de moyens financiers en notre faveur.  La santé et l’éducation  sont des domaines prioritaires dans notre pays, où un Conseil des enfants permet aux citoyens les plus jeunes de participer à la vie publique.  Notre pays a signé les protocoles facultatifs sur les droits de l’enfant.


Mme VALENTINA MATVIENKO, Vice-Premier Ministre de la Fédération de Russie, a estimé que le bien-être des enfants devrait être le principal critère déterminant le progrès social d’une société donnée.  Les événements du 11 septembre ont donné à la communauté internationale l’occasion de menée une action sans précédent pour lutter contre le terrorisme et débarrasser nos enfants de cette menace.  Les manifestations de barbarie comme celle du 11 septembre ou plus récemment celle au Dagestan où l’explosion d’une bombe a fait 41 victimes dont 17 enfants, sont intolérables et injustifiables et la communauté internationale doit demeurer unie dans cette lutte.  Depuis le Sommet des enfants, la Fédération de Russie élabore sa politique envers les enfants selon les principes et les objectifs des documents finaux adoptés il y a 10 ans et cette année, pour la première fois dans l’histoire du pays, le budget de l’éducation nationale dépasse celui de la défense, a indiqué la Vice-Premier Ministre pour illustrer la priorité que le bien-être des enfants revêt en Fédération de Russie. 


Nos dirigeants sont parfaitement conscients de la nécessité de minimiser l’impact des réformes économiques sur les enfants, a-t-elle ajouté.  C’est pourquoi plus de 200 lois ont été adoptées et de nouvelles institutions d’assistance ont été créées, notamment pour combattre la délinquance juvénile et la négligence et la violence dont les enfants sont parfois l’objet.  Ces problèmes exigent une attention urgente dans de nombreux autres pays également, a fait observer Mme Matvienko et c’est pourquoi il est important que le document final de la session prévoie des mesures particulières pour venir en aide aux enfants victimes de ces problèmes ainsi qu’aux institutions qui s’en occupent.  Ces questions devraient notamment compter parmi les priorités de l’UNICEF, a-t-elle ajouté.  Mme Matvienko a fait remarquer que ce n’est pas un hasard si tant d’orateurs ont durant cette session évoqué la récente Conférence de Monterrey sur le financement du développement et celle à venir sur le développement durable.  Si les questions qu’elles abordent semblent bien loin des problèmes liés aux enfants, ces événements doivent en définitive servir aussi les intérêts des enfants.  Si l’on veut en effet que les résultats de ces rencontres soient durables et positifs, il faut qu’ils répondent en premier lieu aux besoins de ceux qui assureront l’avenir de notre planète, à savoir nos enfants.  C’est pourquoi, il est essentiel que le document final à adopter ce soir mette aussi l’accent sur l’urgence de la mobilisation de ressources supplémentaires.


Mme LIDIA SHOULEVA, Vice-Premier Ministre de la Bulgarie, a rappelé que son pays avait été un des premiers à ratifier la Convention sur les droits de l’enfant, puis à adopter les deux protocoles additionnels.  La Bulgarie a adapté sa législation de façon à respecter pleinement ses obligations, élaborant notamment en l’an 2000 la Loi de protection de l’enfance, puis établi une agence de protection de l’enfance indépendante et des services municipaux d’assistance sociale.  Mme Shouleva a indiqué que les familles et plus particulièrement les enfants avaient du payer le prix social de la transition à l’économie de marché, et que seules des politiques sociales élaborées et actives pouvaient remédier à cela.  Une des priorités du Gouvernement bulgare consiste à s’assurer que tous les enfants vivent dans une famille et à limiter au maximum le nombre d’enfants placés dans des institutions.  En second lieu, la lutte contre la pauvreté est une des préoccupations de mon Gouvernement, et, conscients de ce que l’isolement des enfants handicapés est un grave problème, nous avons pris des mesures législatives et pratiques visant à faciliter leur intégration.  Fermement engagée en faveur des droits des enfants, ce qui constitue un élément important de la politique bulgare pour l’intégration européenne et atlantique, la Bulgarie a réitéré sa volonté de participer à des actions communes dans le cadre des Nations Unies.


Compte-rendus des Tables rondes


M. NAMBAR ENKBAYAR, Premier Ministre de la Mongolie, a fait un résumé des travaux de la Table ronde I, relative à la «réaffirmation des engagements et des actions futures en faveur des enfants au cours de la prochaine décennie».  Plus de 50 chefs d’Etat et de gouvernement et d’autres personnalités ont pris part à cette Table ronde qui a duré plus de 4 heures.  Deux représentants des jeunes ont donné le point de vue des enfants sur de nombreuses questions qui les affectent.  Ils ont mis l’accent sur les problèmes d’éducation, notamment celle des filles originaires des groupes autochtones.  L’éducation a été reconnue comme un droit fondamental et une clef importante dans la lutte contre la pauvreté. 

Des participants ont parlé des lois nationales qui rendent l’éducation obligatoire et gratuite et, plus important, de la manière dont les programmes pourraient être rendus plus compétitifs et de meilleure qualité.  La coopération internationale et les recommandations de la Décennie des Nations Unies pour l’alphabétisation, qui sera lancée en 2003, ont été évoquées.  La question de la technologie, et notamment de l’accès aux ordinateurs et à l’Internet, a été soulignée par les intervenants, qui ont souligné que ces outils ne seraient pas disponibles dans les pays en développement si, préalablement, ils ne bénéficient pas des infrastructures de base dont ils ont besoin.


La Table ronde a évoqué la question de la santé infantile et celle de la nutrition.  Mme Gro Harlem Brundtland, Directrice exécutive de l’OMS et M. James Morris, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial, ont pris la parole sur ces questions.  Plusieurs délégations ont mis l’accent sur la place de la famille dans le développement de l’enfant, y compris les interactions des jeunes avec leurs aïeux.  Il est important que les enfants soient élevés dans leur propre culture et dans le respect de leurs traditions et de leur environnement.  La Table ronde a examiné en outre la gravité de la pandémie du VIH/sida, les intervenants insistant sur la nécessité de prévenir la contamination par l’éducation et la mobilisation des jeunes contre ce fléau.  Les conflits armés qui font obstacle au développement des enfants dans de nombreuses régions ont été évoqués.  Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Ruud Lubbers, a parlé du cas des enfants réfugiés, et Mme Mary Robinson, Haut Commissaire aux droits de l’homme, a rappelé aux participants ce que les enfants avaient dit au début de cette session extraordinaire au cours du Forum des enfants.


Mme TARJA HALONEN, Présidente de la Finlande et Coprésidente de la deuxième Table ronde, a indiqué que l’égalité avait été un thème majeur des discussions du matin, les intervenants ayant été unanimes à souligner que tous les enfants doivent disposer de chances égales pour grandir et se développer, et jouir d’un accès égalitaire à la santé et à l’éducation.  A cet égard, une attention spéciale doit être accordée aux enfants des groupes vulnérables, y compris les réfugiés, les minorités ethniques, les immigrés, les populations autochtones et les handicapés qui ont besoin de soins spéciaux.  La question des ressources a également été soulevée, a déclaré Mme Halonen, et il a été regretté que cinq pays seulement aient atteint l’objectif de 0,7% de leur produit national brut en faveur de l’aide publique au développement.  M. Peter Piot, Directeur exécutif de l’ONUSIDA est intervenu dans le cadre de cette Table ronde et a indiqué qu’en Afrique australe, pour un garçon de 15 ans, la probabilité de contracter le VIH/sida est de 60%.  Il a demandé que la prévention et les soins relatifs au sida soient intégrés dans toutes les opérations de développement, de maintien de la paix et à vocation humanitaire. 


Suite à l’intervention d’une jeune Rwandaise, Marie-Claire, les intervenants se sont accordés à déplorer les souffrances infligées aux enfants à cause des guerres.  Ils se sont prononcés en faveur de la création de mécanismes d’alerte rapide, ont insisté sur le rôle des Nations Unies dans la prévention des conflits et ont demandé que les enfants affectés par les conflits bénéficient d’une aide à long terme et d’un soutien psychosocial.  L’exploitation des enfants, le trafic des enfants et les travaux dangereux ont été condamnés par de nombreux orateurs.  Le Directeur général de l’Organisation internationale du travail, M. Juan Somavia, a indiqué que 180 millions d’enfants travaillent de par le monde, et dans de nombreux cas, c’est parce que les revenus de leurs parents sont insuffisants.  De nombreux orateurs ont enfin plaidé en faveur de mesures destinées à protéger les droits des enfants telles que la désignation de médiateurs ou la formation de parlements des enfants.


M. LEVY MWANAWASA, Président de la Zambie et Coprésident de la Table ronde sur le «renouveau de l’engagement et de l’action en faveur des enfants pour la décennie à venir», a expliqué que la question des ressources a été le thème principal de la Table ronde qu’il a dirigée avec le Premier Ministre du Népal.  Les appels en faveur de l’augmentation des ressources destinées aux enfants, et notamment à leur éducation ont été entendu.  Il a été expliqué que l’aide internationale destinée aux enfants ne devait pas être conditionnelle.  La bonne gouvernance, l’ouverture des marchés et la lutte contre le VIH/sida ont été abordées.  A plusieurs reprises, les intervenants ont souligné qu’une attention particulière devait être accordée aux jeunes filles et aux fillettes.  S’agissant de l’éducation, un élément clef du bon développement des enfants, l’accent a été mis sur la formation des enseignants, l’accès aux nouvelles technologies et à l’enseignement de la tolérance et des droits de l’homme.  Parmi les questions soulevées dans ce contexte, le Coprésident est revenu assez souvent sur la question des châtiments corporels infligés dans certains établissements scolaires. 


Les échanges ont clairement rappelé que l’éducation des enfants commence dans leur famille.  Les enfants ont le droit de vivre libres de toute violence dans leur foyer, a-t-on insisté.  A cet égard, certains participants ont indiqué que l’adoption de loi protégeant les enfants des abus domestiques ne suffisait pas et qu’il fallait aussi éduquer les forces de l’ordre, les enfants et les familles elles-mêmes.  Il a été reconnu que les pouvoirs publics, les familles, les communautés et les ONG ont une responsabilité partagée en la matière.


Déclarations (suite)


Mme IRENE ASHIRA ASSIH, Ministre des affaires sociales, de la promotion de la femme et de la protection de l’enfance du Togo, a indiqué que le Togo a été le 19ème pays à ratifier, en octobre 1990, la Convention sur les droits de l’enfant.  Le Togo a créé, au sein du Ministère des affaires sociales et de la promotion de la femme, un département chargé de la protection de l’enfance.  Un Comité national de protection et promotion de l’enfance et un Parlement des enfants ont été mis en place, et le Togo a adapté son Code de l’enfant à la Convention sur les droits de l’enfant.  Les activités menées à travers ces organes le sont avec le soutien des ONG nationales et internationales et avec la participation des enfants, a déclaré le Ministre avant de donner la parole à Mme MABEL FATI HOUENOUWAWA, Présidente du Parlement des enfants du Togo, qui a dit, au nom de tous les enfants du Togo, que malgré les efforts fournis par son pays, les enfants sont encore trop souvent victimes des trafics illégaux et du travail illicite; du manque de scolarisation, notamment les filles; de la propagation du VIH/sida et de la pauvreté et de la misère qui, en frappant de nombreuses familles, engendrent la délinquance juvénile.  Un autre phénomène, celui des sanctions économiques imposées à certains pays, dont le Togo, agit de manière pernicieuse contre le bien-être des enfants, a-t-elle poursuivi.  Les Etats sanctionnés ont du mal à créer des écoles, à construire des dispensaires et des hôpitaux, à acheter des médicaments.  Les victimes de ces sanctions, ce sont les enfants et plus particulièrement les enfants des pauvres.  La discrimination contre laquelle se bat l’UNICEF se trouve donc aggravée par la communauté internationale elle-même, qui décide de ces sanctions.


M. ACHMAD SUJUDI, Ministre de la santé de l’Indonésie, a estimé que les objectifs de la présente session extraordinaire sont à la fois complets, visionnaires et réalisables.  En ce début de millénaire, la pauvreté chronique est devenue le principal obstacle à un avenir meilleur pour les enfants.  Ce sont les enfants qui sont frappés le plus durement par la misère, qui attaque les éléments fondamentaux permettant leur développement.  C’est pourquoi les stratégies de lutte contre la pauvreté ne devraient pas seulement inclure les enfants, mais placer ces derniers en leur centre, a estimé le Ministre.  Nonobstant les difficultés économiques auxquelles elle doit faire face l’Indonésie demeure fermement engagée en faveur des objectifs définis lors du Premier Sommet mondial sur les enfants.  Les principaux axes de sa politique de réduction de la pauvreté sont, par exemple, l’éducation, la nutrition et l’accès à l’eau potable, autant d’éléments fondamentaux au bien-être des enfants.  Un programme de «filet de sécurité sociale» vient d’être mis en place et vise plus particulièrement l’amélioration des conditions des plus pauvres et vulnérables.  Tous ces efforts se déroulent de manière décentralisée, ce qui permet de transférer davantage de responsabilités aux autorités locales et aux communautés.  Enfin, a précisé le Ministre, l’Indonésie a été à l’initiative d’une conférence régionale au niveau ministériel sur le trafic des personnes et autres crimes transfrontaliers qui y sont liés et les efforts nationaux en la matière s’attachent davantage à combattre le marché et à tenir les organisateurs de ces réseaux responsables plutôt qu’à punir les enfants qui en sont victimes. 


M. Sujudi a estimé que l’élimination, à l’échelle mondiale, des problèmes touchant les enfants, comme la pauvreté, les maladies, le travail infantile ou le VIH/sida, ne sera possible que si les pays développés et en développement fournissent un réel effort collectif.  Dans ce contexte, la coopération internationale doit être améliorée et la cible de 0,7% du PNB des pays développés consacrés à l’Aide publique au développement doit être atteinte.  En outre, donateurs et bénéficiaires doivent suivre les principes de l’initiative 20/20, visant à allouer 20% de l’aide au développement aux dépenses sociales. 


Mme VILIJA BLINKEVI IUTE, Ministre de la sécurité sociale et du travail de la Lituanie, a indiqué qu’après avoir démocratiquement rétabli son indépendance, la société lituanienne a été confrontée à des changements économiques et sociaux inévitables et que la décennie passée avait été marquée par une série de profondes réformes, aux niveaux administratif, sanitaire et éducatif, notamment.  En matière de santé, la mortalité infantile a baissé en raison de l’amélioration des soins prénataux.  Quant à l’éducation, elle constitue la priorité du Gouvernement, et les filles et les garçons bénéficient des mêmes possibilités d’accès au système éducatif du jardin d’enfants jusqu’à l’université.  C’est pourquoi presque tous les Lituaniens sont alphabétisés et préparés pour entrer sur le marché du travail.  Je suis entièrement d’accord, a continué Mme Blinkevi Iute, avec ceux qui disent que la famille est la cellule de base de la société et que c’est à elle que revient, en premier lieu, la responsabilité du bien-être et du futur de nos enfants.  La Ministre a indiqué qu’en Lituanie et dans de nombreux domaines des progrès avaient été réalisés en matière de protection des droits des enfants, mais qu’il était nécessaire de mieux cibler certaines politiques publiques; ainsi, la violence envers les enfants ainsi que leur exploitation commerciale et sexuelle fait partie des plus graves atteintes aux droits des enfants et exige une mobilisation nationale et internationale.  Un Programme national de lutte contre l’exploitation sexuelle des enfants a été adopté en Lituanie en 2000; il vise à créer des instruments préventifs au niveau de la région de la mer Baltique afin d’empêcher que les enfants ne tombent en proie à la prostitution.


M. JOHN DENHAM, Membre du Parlement et Ministre pour les enfants et les jeunes du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, a déclaré que trop d’enfants souffrent de la faim.  Aussi le Gouvernement britannique propose-t-il que, au vu de l’importance des questions commerciales liées à la sécurité alimentaire, les marchés agricoles des pays riches s’ouvrent, dans le respect d’une compétition juste, aux produits du Sud.  Ensuite, a dit M. Denham, nous avons été trop lents à réaliser les objectifs qui avaient été fixés en matière d’éducation.  Pour remédier à ces insuffisances, notre Gouvernement propose que les pays les plus riches appuient l’initiative en faveur de l’éducation de la Banque mondiale en lui fournissant les ressources dont elle a besoin pour aider à réaliser l’objectif de l’éducation primaire pour tous en 2015.  Au cours du prochain Sommet du G-8 au Canada les actes devront suivre la parole, et des fonds devraient être mis à disposition pour les programmes d’éducation.


En troisième lieu, a dit M. Denham, nous devons reconnaître que la moitié des décès d’enfants sont dus à des maladies qui auraient pu être évitées.  Notre Gouvernement propose donc qu’un programme d’urgence soit mis en place pour la santé comme il le sera pour l’éducation.  L’idéal serait que nous arrivions à créer des systèmes de santé universelle équitables.  Enfin, en quatrième lieu, nous devons mettre en place un cycle de réduction de la dette et de développement durable vertueux, et notre Gouvernement demande que le programme d’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) soit un succès.  En reconnaissant que la réalisation des objectifs de développement du millénaire demandera une assistance supplémentaire au niveau international, nous demandons aux pays d’Europe et d’Amérique du Nord de voir dans quelle mesure ils pourraient rapidement rendre disponibles les 12 milliards de dollars par an d’aide publique au développement qu’ils ont promis à Monterrey.


Mme ATSUKO TOYAMA, Ministre de l’éducation, de la culture, des sports, de la science et de la technologie du Japon, a déclaré que tant les pays développés que les pays en développement ont le devoir moral et la responsabilité politique de faire tout leur possible en faveur des enfants.  Elle a reconnu toutefois que les pays développés ont un rôle considérable à jouer dans la mesure où de formidables ressources sont nécessaires.  De son côté, le Japon a tout mis en oeuvre pour promouvoir le bien-être des enfants, notamment dans les quatre domaines prioritaires identifiés par cette session extraordinaire, à savoir l’éducation, la protection contre les abus, l’exploitation et la violence, et la santé et le VIH/sida.  La Ministre a estimé que l’expérience de son pays en matière d’éducation pouvait faire figure de modèle pour les efforts d’autres pays.  D’ailleurs le Japon promeut activement la coopération en matière d’éducation de par le monde.  Même en période de guerre, les enfants doivent pouvoir continuer de bénéficier d’une éducation et, dans cette optique, la Ministre a expliqué qu’elle avait rencontré le mois dernier son homologue afghan afin d’envisager l’aide que son pays pouvait apporter pour l’éducation des enfants afghans. 


Abordant la question de l’exploitation des enfants, Mme Toyama a estimé qu’elle revenait à l’exploitation de l’humanité elle-même.  C’est pourquoi, en décembre dernier, le Japon a organisé à Yokohama le deuxième congrès mondial contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales des enfants.  Elle a lancé un appel pour que la Déclaration et l’engagement de Yokohama se transforment désormais en action concrète.  Au niveau national, son Gouvernement a pris d’importantes mesures pour lutter contre la prostitution et la pornographie infantiles et punir ceux qui s’y adonnent.  Concrètement, les initiatives vont de la prévention à la protection des enfants victimes d’abus.  Enfin, aujourd’hui même, le Japon a signé les deux Protocoles facultatifs à la Convention sur les droits de l’enfant, a annoncé Mme Toyama.  La Ministre a ajouté que son pays oeuvre aussi beaucoup dans le domaine de la santé des enfants et a d’ailleurs déjà contribué dans le cadre de la paix et la sécurité internationales à hauteur de 200 millions de dollars au Fonds mondial de lutte contre le VIH/sida, où il assure la vice-présidence.  En conclusion, elle a indiqué que la coupe du monde de football qui aura lieu bientôt en République de Corée et au Japon sera dédiée au bien-être des enfants du monde.


M. TALAL MUBARAK AL AYAAR, Ministre des affaires sociales et du travail et Ministre de l’électricité et de l’eau du Koweït, rappelant que les enfants représentent l’avenir et la richesse réelle des nations, a demandé à la communauté internationale d’œuvrer afin de donner corps au Plan d’action qui avait été adopté en 1990.  Certes, des obstacles subsistent, a estimé le Ministre, mais nous ne pouvons pas renoncer car les enfants doivent pouvoir grandir dans un environnement sûr et recevoir l’affection dont ils ont besoin.  Le Koweït fait siens les objectifs de la session extraordinaire, conscient de l’impérieuse nécessité de mobiliser tous les acteurs de la société à l’heure où les enfants sont menacés par de multiples fléaux tels que la toxicomanie.  Au Koweït, où les enfants représentant plus de 50% de la population, plusieurs initiatives ont été prises afin de promouvoir leurs droits; un Institut a été créé et plusieurs projets pilotes ont été lancés, tels que le Centre de la culture pour les enfants et le Centre de prévention des handicaps des enfants.  Par ailleurs, les femmes qui travaillent ont droit à des congés-maternité et accès à la sécurité sociale.  Le Ministre a conclu en attirant l’attention de l’Assemblée sur le sort tragique des enfants palestiniens et en condamnant les pratiques israéliennes.  Il a également évoqué le triste sort des enfants koweïtiens privés de leurs parents détenus en Iraq.


Mme NETUMBO NANDI-NDAITWAH, Ministre des affaires féminines et du bien-être de l’enfant de la Namibie, a dit que malgré le ton optimiste de certains rapports, la situation des enfants n’avait pas changé ou alors avait empiré dans de nombreuses parties du monde.  De nouveaux défis ont émergé, comme celui posé par le VIH/sida, qui est un obstacle de développement majeur.  Parmi les plus de 3,4 millions de personnes nouvellement infectées par la pandémie, certains d’entre eux sont des jeunes et des enfants.  La jeunesse est aussi victime des effets dévastateurs des conflits armés et d’autres formes de violence et d’abus.  Nous aimerions rappeler qu’à l’initiative de la Namibie, le Conseil de sécurité avait adopté une déclaration présidentielle dans laquelle il exprimait sa grande inquiétude envers les conséquences des conflits armés sur les enfants.  Le Conseil condamnait l’usage des enfants dans les conflits armés, et notre délégation tient encore aujourd’hui à souscrire à cette condamnation.


Mme JEANNE EBAMBA BOBOTO, Ministre des affaires sociales de la République démocratique du Congo, a expliqué que, dans plusieurs pays en développement, et particulièrement dans son pays, la situation humanitaire et la pauvreté sont si alarmantes que de nombreux enfants sont sans logis et vivent sans protection sociale et sans l’amour qui devrait leur revenir de droit.  Une telle situation illustre bien le besoin impérieux qu’il y a à renouveler les engagements internationaux pris en vue de mettre les enfants au premier plan afin de ne pas gaspiller la ressource humaine la plus précieuse au monde.  La situation de l’enfant congolais est malheureusement des plus préoccupantes, a indiqué la Ministre.  La pauvreté qui sévit dans le pays ne permet pas en effet aux enfants d’accéder aux services sociaux de base.  En conséquence, le taux de mortalité infantile est de 127 pour 1 000 naissances vivantes, la malnutrition est importante et l’on compte plus de 900 000 orphelins du VIH/sida âgés de moins de 15 ans.  En matière d’éducation, le taux de scolarisation a connu une régression constante depuis 1990.  Aujourd’hui, il s’est stabilisé à 58%, a précisé Mme Ebamba Boboto.


Malgré la situation de guerre qui prévaut, la République démocratique du Congo a adhéré aux principaux instruments internationaux de protection des droits de l’enfant, comme la Convention relative aux droits de l’enfant et ses Protocoles facultatifs, ou les Conventions de l’OIT sur les pires formes de travail des enfants et l’âge minimum du travail, a précisé la Ministre.  Elle a ajouté qu’un Bureau national de démobilisation et de réinsertion a aussi été mis en place pour favoriser la réinsertion des groupes les plus vulnérables présents au sein des forces combattantes.  A cet égard, elle a souligné que son pays n’enrôle plus d’enfants dans les forces armées à la différence de ses agresseurs.  Outre le phénomène des «enfants soldats», la guerre qui sévit dans le pays depuis 4 ans, a forcé nombre de Congolais à l’exil, 2 millions de personnes déplacées à l’intérieur des frontières et plus de 300 000 réfugiés.  Ces populations sont constituées en majorité d’enfants et de femmes.  Une situation alarmante qui a conduit la Ministre à inviter la communauté internationale à soutenir l’Accord-cadre récemment signé à Sun City (Afrique du Sud) pour que la paix revienne rapidement dans son pays et que les enfants y jouissent d’un avenir meilleur.  Elle a aussi invité la communauté internationale à apporter une aide à la mise en oeuvre du programme de promotion et de protection des droits de l’enfant élaboré par son pays.


Mme SAMIA AHMED MOHAMED, Ministre du bien-être social et du développement du Soudan, a déploré que les droits des enfants palestiniens soient foulés aux pieds et réduits à néant par les forces d’occupation israéliennes.  Les droits des enfants devraient être protégés partout, a estimé la Ministre avant de demander qu’une force de protection soit déployée pour protéger les enfants palestiniens.  Répondre aux besoins fondamentaux des enfants, garantir leur bien-être et leur formation morale, tels doivent être les objectifs de toute politique en faveur des enfants, a-t-elle encore indiqué, déplorant les disparités profondes qui subsistent entre les différentes régions du monde en matière de droits des enfants.  Le retard de l’Afrique subsaharienne est à cet égard notoire, notamment en matière de vaccination et d’accès à l’école primaire et des mesures décisives doivent être prises sinon la situation risque encore de se détériorer, a mis en garde la Ministre.  Mme Mohamed a par ailleurs regretté que les engagements pris en 1990 n’aient pas été suivis dans de nombreux domaines, notamment en matière d’aide publique au développement. 


Rappelant que le Soudan s’intéresse considérablement au sort des enfants et a ratifié la Convention relative aux droits des enfants, la Ministre a indiqué que depuis 1990 des progrès ont été enregistrés dans plusieurs secteurs, en matière de vaccination notamment, que les institutions de défense des droits des jeunes ont été renforcées et que des clubs de jeunes ont été développés.  Evoquant en conclusion la guerre que mènent les mouvements rebelles au Soudan, Mme Mohamed a invité la communauté internationale à exercer davantage de pression sur ces mouvements, qui, selon elle, utilisent les enfants comme boucliers humains.


Mme ANA DIAS LOURENZO, Ministre de la planification de l’Angola, a déclaré que son pays a fait face à une situation dramatique: le taux de mortalité maternelle y oscille entre 1 200 et 1 500 pour 1 000; la mortalité infantile est de 250 pour 1 000 pour les enfants de moins de 5 ans; seuls 54% de la population ont accès à l’eau potable et l’éducation préscolaire ne touche que 6,6% des enfants.  A ce jour, 57% des enfants d’âge scolaire ne vont pas à l’école, et environ 2 millions d’entre eux sont victimes d’abus physiques et émotionnels.  Cependant, en accord avec la Convention relative aux droits de l’enfant, le Gouvernement angolais a lancé un certain nombre d’initiatives visant à garantir le développement et la survie des enfants.  Un programme destiné à les réunir avec leurs familles biologiques a ainsi été créé.  Nous avons organisé une conférence nationale contre l’exploitation sexuelle et commerciale des enfants au terme de laquelle a été adopté un plan d’action national. 


Le Gouvernement a aussi lancé des campagnes nationales de recensement des enfants dont la première a eu lieu en 1988 et a permis d’identifier 80 000 enfants.  Pour la seconde, qui a commencé en 2001 et s’achèvera au mois de décembre prochain, nous avons déjà enregistré 500 000 enfants.  Dans le respect de l’engagement pris par notre Gouvernement d’éliminer la poliomyélite, plus de 3 millions d’enfants ont été vaccinés en l’an 2001, et le retour de la paix laisse espérer que l’objectif final sera atteint.


Mme SHIRLEY Y.GBUJAMA, Ministre du bien-être social, de la parité entre les sexes et des affaires de l’enfant de la Sierra Leone, a rappelé que l’UNICEF a identifié dix principes en faveur de l’amélioration des conditions de vie des enfants et des adolescents.  L’un de ces dix principes cruciaux est d’être à l’écoute des enfants.  C’est ce que s’est efforcée de faire la Sierra Leone en consultant des enfants pour préparer ce discours afin que les souffrances et les aspirations de quelque deux millions d’enfants survivants de la guerre brutale qui a sévi dans le pays soient entendues.  Contrairement aux attentes, ces enfants victimes de pires sévices durant la guerre n’ont pas placé la nécessité de les protéger de la guerre au premier rang de leurs priorités mais la nécessité d’éliminer la pauvreté et d’investir dans les enfants.  Ces enfants sont le premier public cible des programmes d’urgence mis en place en Sierra Leone, a expliqué la Ministre.  En conséquence des progrès ont pu être enregistrés quant à la mortalité infantile et au taux de vaccination. 


Toutefois, en Sierra Leone, comme dans les autres pays d’Afrique, la région la moins développée du globe, les statistiques demeurent alarmantes.  A ce sujet, Mme Gbujama s’est dite convaincue que si la communauté internationale avait véritablement honoré ses engagements, ces dix dernières années, les résultats auraient été bien plus positifs.  Il y a en effet un lien direct entre la réduction de la pauvreté et la protection des droits et du bien-être des enfants, a-t-elle affirmé, ajoutant que ne pas atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté aura toujours des conséquences négatives sur leurs conditions de vie.  La réponse aux problèmes de santé, d’éducation primaire et de nutrition est donc la mobilisation de ressources supplémentaires à tous les niveaux, et principalement au niveau international.  C’est pourquoi et tout en reconnaissant que les gouvernements nationaux ont la responsabilité première du bien-être de leurs enfants, elle a aussi appelé à l’annulation de la dette et à l’augmentation de l’Aide publique au développement.  Mme Gbujama a ajouté, qu’à la demande des délégations d’enfants de son pays, plusieurs ministères de son Gouvernement envisagent actuellement la possibilité d’établir en leur sein des «bureaux des enfants».


         Mme AITKUL SAMAKOVA, Ministre, Présidente de la Commission nationale pour les affaires de la famille et de la femme du Kazakhstan, a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle aide à rétablir la situation du Kazakhstan, jeune nation dans le besoin.  La Ministre a expliqué que de profondes réformes économiques et politiques ont été réalisées dans son pays et que le Kazakhstan, pays qui doit être considéré comme un pays en développement, s’est engagé sans équivoque en faveur des droits des enfants: il a ratifié la Convention sur les droits de l’enfant et ses deux Protocoles facultatifs et adopté une série de lois visant à protéger et à défendre les droits des enfants.  Aujourd’hui, a indiqué Mme Samakova, les bases juridiques de la protection des enfants ont été posées, et il s’agit de fournir à tous les enfants du Kazakhstan des services de qualité en matière de soins de santé et d’éducation.  Nous avons déjà la chance que nos enfants aient toutes les possibilités de se développer dans un climat de paix, et sommes sur le point d’adopter un plan d’amélioration de la situation des enfants au Kazakhstan, a-t-elle fait observer. 


         Mme Samakova a également souligné que son pays a activement participé à la rédaction du document final de cette session et a insisté pour que la prévention de la violence y figure comme thème prioritaire.  Le Kazakhstan a également introduit dans le document final le thème de la parité entre les sexes.  Louant la qualité du document en préparation, la Ministre a invité tous les participants à voter en sa faveur.


Mme GIRLYN MIGUEL, Ministre du développement social, des affaires ecclésiastiques et de la parité entre les sexes de Saint-Vincent-et-les-Grenadines, a déclaré que les trois grandes conférences organisées cette année par l’ONU ont un impact direct et fondamental sur le bien-être des enfants.  La Conférence sur le financement du développement, qui a eu lieu à Monterrey, a, par ses engagements, assuré la réduction du niveau mondial de pauvreté et assuré la construction d’un monde plus heureux pour les enfants.  La session extraordinaire de l’Assemblée concernant les droits de l’enfant définira, quant à elle, les normes et mesures appropriées pour un monde fait pour l’enfance. 


Quant à la prochaine conférence, prévue à Johannesburg, elle traitera des questions touchant à l’environnement et veillera à ce que nous laissions un monde vivable à nos enfants.  Au niveau national, a dit Mme Miguel, nous faisons tous les efforts nécessaires pour assurer à nos enfants la santé, l’éducation et le bien-être.  Sur le plan économique, notre pays est en train de créer un cadre attractif pour les investissements, et nous regrettons que l’un de nos plus grands partenaires et bienfaiteurs économiques, Taiwan, soit privé d’une rencontre internationale.  Les tenants de Taiwan ne méritent-ils pas de faire entendre leur voix à cette tribune?


M. ABDUL RAHIM KARIMI, Ministre de la justice de l’Afghanistan, a en premier lieu lu un message du Président Karzaï dans lequel ce dernier indique que si l’Administration intérimaire de son pays est fermement décidée à alléger les souffrances terribles qu’ont endurées les enfants afghans durant 23 années de guerre, elle ne pourra pas y parvenir seule.  Elle aura pour cela besoin de l’aide de la communauté internationale, écrit M. Karzaï avant d’indiquer que si son pays n’avait pas été libéré de la domination des terroristes et des fondamentalistes, les petits Afghans, loin d’aller à l’école, seraient aujourd’hui recrutés comme apprentis terroristes.  M. Karimi a déclaré que la protection des droits de l’enfant est l’une des responsabilités fondamentales de la communauté humaine.  Trouver une solution aux souffrances et traumatismes que les enfants afghans ont endurés pendant plusieurs décennies ne sera pas tâche facile.  Par exemple, à l’heure actuelle, ils n’ont pas accès à des soins médicaux appropriés, ils n’ont pas un bon accès à l’éducation, faute d’infrastructures scolaires et d’enseignants, et ils sont mal nourris car les centres d’alimentation des nourrissons sont inexistants. 


Il nous faut prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir toute déchéance supplémentaire de ces enfants, dont beaucoup n’ont plus de parents et sont laissés à eux-mêmes.  Il faut surtout leur offrir la possibilité de demeurer à l’abri des armes et de devenir des membres responsables de la société.  Malheureusement les centres de formation de la jeunesse qui seraient nécessaires à cet effet sont pour l’heure inexistants, a déploré le Ministre.  Malgré ces obstacles, des progrès importants ont déjà pu être réalisés.  Ainsi, plusieurs écoles ont réouvert leurs portes à Kaboul et dans d’autres provinces accueillant déjà plus de deux millions d’élèves –filles et garçons-, de même que des orphelinats et des mesures ont été prises pour que les enfants ne soient pas employés dans le secteur militaire.  Mais, il reste encore beaucoup à faire, ce qui ne sera possible qu’avec l’aide de la communauté internationale, a conclu M. Karimi.


M. GABRIEL ERNESTO RIVEROS DUEÑAS, Ministre de la santé de la Colombie, a indiqué que dans les pays en développement, les enfants sont particulièrement exposés à la violation de leurs droits, ce qui, en l’absence de systèmes de protection et de défense appropriés, a des conséquences graves.  De plus, a ajouté le Ministre, les niveaux élevés de pauvreté et de chômage conduisent à la destruction de la cellule familiale, à l’augmentation de la violence domestique, à l’exploitation sur le marché du travail ainsi qu’aux abus sexuels.  Qui plus est, la Colombie souffre des effets du conflit armé lié au trafic mondial de drogues, ce qui influe négativement sur les conditions de vie des enfants.  La Ministre a indiqué que dans son pays des mesures avaient été prises pour améliorer le sort des enfants, mesures appuyées sur des réformes structurelles de redistribution des ressources. 


L’intervention publique, qui vise le maximum d’efficacité, s’est concentrée sur des politiques incitatives visant à limiter l’abandon scolaire et le travail des enfants et à promouvoir une alimentation appropriée des mineurs.  En Colombie, le défi consiste aujourd’hui à concevoir la politique publique comme un effort collectif, selon les préceptes de la Constitution colombienne, selon lesquels les responsables de la promotion et de la défense des enfants sont la famille, la société et l’Etat.  Cette politique publique doit viser le développement équitable des richesses humaines et physiques et non l’accumulation au service de groupes restreints.  Le Ministre s’est en conclusion prononcé en faveur de l’établissement de mécanismes systématiques et continus de suivi et d’évaluation des engagements pris.


M. LUIS ALFONSO DAVILA, Ministre des affaires étrangères du Venezuela, a déclaré que tout enfant mérite que l’on s’occupe de lui.  Le Venezuela apprécie la tenue de cette session extraordinaire.  Nous avons ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant en 1995 et notre pays, dans ce domaine comme dans tous les autres, est en train de tracer sa propre route en toute liberté et dans un cadre démocratique.  La survie des enfants, leur développement, leur protection et leur participation à la société sont les grands axes de nos actions au niveau national.  Nous félicitons le groupe de Rio pour la manière dont il a participé à la présente session et a négocié le document qui sera adopté.  L’action de notre Gouvernement a permis de réduire la pauvreté dans notre pays, ce qui a eu pour conséquence une réduction de la délinquance juvénile, a indiqué le Ministre.  Plus de 2 500 écoles bolivariennes ont été inaugurées depuis que le Gouvernement actuel a pris ses fonctions et le montant du salaire des fonctionnaires et des instituteurs a été triplé. 


Ce soir, l’orchestre des enfants du Venezuela, le meilleur du monde, se produira ici, à la demande du Secrétaire général.  Ce ne sont là que quelques-unes de nos réalisations.  Tous ces acquis ont été mis en danger quand il y à quelques jours, un petit groupe de mécontents élitistes a séquestré le Président démocratiquement élu et a prétendu dissoudre nos institutions.  C’est le peuple qui est descendu dans la rue pour défendre sa Constitution et ses élus.  C’est là le signe de la force de la volonté populaire démocratique.


Mme MUSELENG COOPER, Ministre de la parité entre les sexes et du développement du Libéria, a expliqué que sa présence ne tenait pas tant à l’obligation politique qui incombe à tout membre du «village mondial» qu’à sa conviction morale que s’ils ne fournissaient pas aux enfants un environnement propice à la réalisation de leurs potentiels, les dirigeants du monde manqueraient à tous leurs devoirs.  C’est pourquoi, au niveau national, le Libéria a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant, réalisé l’immunisation quasi-universelle de ses enfants et adopté un Programme d’action national pour les enfants couvrant la période 2001-2015.  Malheureusement, malgré ces efforts, le Libéria enregistre certains des indicateurs de santé et d’éducation les plus faibles au monde.  La population jeune souffre particulièrement du manque d’accès aux produits de nécessité de base, comme l’eau potable. 


Les efforts du Gouvernement libérien sont en outre freinés et détournés par d’autres questions, comme la poursuite des activités dissidentes dans l’ouest et le nord-ouest du pays, le manque d’aide au développement national, le fardeau de la dette et l’attitude indifférente de certains Etats à l’égard de la situation humanitaire grave du pays.  C’est pourquoi, la Ministre a plaidé en faveur de la levée des sanctions qui pèsent sur son pays et qui, a-t-il déclaré, ne servent qu’à augmenter les souffrances du peuple et des enfants du Libéria déjà victimes de la guerre.  Elle a aussi lancé un appel pour que les Nations Unies aident tous les gouvernements et tous les peuples à véritablement placer «les enfants en premier» et, ainsi, à effacer les promesses non tenues.


Mme PHETSILE DLAMINI, Ministre de la santé et du bien-être social du Swaziland, a indiqué que le Swaziland n’a pas atteint l’objectif d’éducation primaire gratuite, mais que des efforts ont été déployés afin qu’au moins des livres scolaires soient fournis gratuitement dans toutes les écoles primaires.  Le Gouvernement, aidé en cela par des organisations non gouvernementales, a fourni des bourses aux enfants dans le besoin.  Cependant, a continué la Ministre, l’escalade du nombre d’enfants dans le besoin et d’orphelins a minimisé les effets de cette initiative, et le Gouvernement et ses partenaires sont aujourd’hui à la recherche de moyens novateurs pour améliorer l’accès à l’éducation et à l’informatique. 


En matière de santé, l’accès aux soins de santé primaires s’est amélioré, puisque aujourd’hui 80% des communautés se trouvent dans un rayon de moins de huit kilomètres des postes de santé.  Le programme de vaccination couvre tous les enfants, gratuitement, et le pays est sur le point de s’être définitivement débarrassé de la polio.  En partenariat avec d’autres agences, le Gouvernement travaille sans relâche à combattre le VIH/sida, principal défi auquel le pays est aujourd’hui confronté.  Afin d’améliorer la justice juvénile, un tribunal pour les jeunes a été instauré, et une formation à l’intention du personnel juridique chargé de travailler avec les jeunes a porté ses fruits.  La Ministre a en conclusion indiqué qu’un certain nombre de défis doivent encore être relevés; la pauvreté, les orphelins, les enfants vulnérables, le déclin de l’économie et la pandémie VIH/sida, et que les ressources doivent être allouées à ces fins dans le souci du plus grand intérêt des enfants.


M. CHAN SOO SEN, Ministre d’Etat pour le Bureau du Premier Ministre et le Ministère des communautés, du développement et des sports de Singapour, s’est félicité de l’existence dans son pays d’un cadre législatif satisfaisant en ce qui concerne la protection des droits des enfants, notamment pour ce qui est de l’interdiction du travail des moins de 16 ans.  Nous protégeons également tout particulièrement les enfants délinquants et ceux victimes de l’exploitation sexuelle.  Une approche basée sur les communautés est également privilégiée puisque les professionnels et les familles sont activement impliqués dans des activités de conseil et d’éducation.  Le représentant a en outre plaidé en faveur du renforcement des familles afin qu’elles soient capables d’assurer un environnement favorable aux enfants et, pour celles qui se trouvent fragilisées financièrement, Singapour prévoit un système d’appui au sein de centres spécialisés.


Un moment critique du développement de l’éducation est celui de l’adolescence.  C’est pourquoi, le Gouvernement de Singapour a mis en place en 1989 un Centre national de la jeunesse dont l’objectif est de créer des opportunités dont les jeunes puissent profiter en vue de maximiser leurs potentiels et de renforcer leur contribution à la société.  La santé est aussi un élément essentiel du bien-être des enfants et nous nous félicitons que Singapour se trouve au rang des pays dont le taux de mortalité infantile est un des plus faibles du monde.  De même, le Ministre a estimé que l’éducation est ce qu’un pays peut offrir de mieux à ses enfants.  Singapour finance donc de façon substantielle ce secteur et prévoit des programmes spécifiques en faveur des jeunes handicapés.


Mme RUBY PARDIWALLA, Chef de la délégation des (Seychelles, a estimé que la cause de la promotion et de la protection des droits de l’enfant est devenue aujourd’hui une obligation morale pour la communauté internationale et également une approche pragmatique.  Plus d’une décennie après l’adoption de la Convention relative aux droits de l’enfant et la tenue du Sommet mondial de 1990, beaucoup de progrès ont été réalisés, a-t-elle observé, bien que de nombreux domaines méritent un regain d’attention.  Pourquoi les enfants sont-ils toujours confrontés à la violence, à l’exploitation, à l’injustice, au déni de leurs droits les plus élémentaires malgré l’adoption de la Convention par un nombre important de Gouvernements, a demandé la représentante.  Elle s’est inquiétée du fossé qui existe entre les promesses et les actes quand il s’agit des droits de l’enfant et a estimé que cette session devrait réaffirmer la détermination des Etats Membres à s’investir dans la protection des enfants.


Mme NADINE ALATOA, Chef de la délégation de Vanuatu, a indiqué que son pays avait fait du 24 juillet la Journée nationale des enfants.  L’engagement du Vanuatu en faveur des objectifs du Sommet mondial sur les enfants s’est concrétisé dans le domaine de l’éducation et de la santé, secteurs prioritaires de la politique du gouvernement.  Nous sommes en train de créer un Bureau pour les enfants qui fournira un mécanisme permettant d’instruire des plaintes pour des violations des droits des enfants.  Les questions émergentes au Vanuatu portent sur une croissance démographique rapide estimée à 3%, les quats urbains, la sécurité alimentaire en milieu urbain en raison des changements dans les modes de consommation, l’égalité dans l’accès l’éducation, et la vulnérabilité des jeunes face aux maladies sexuellement transmissibles.  Les stratégies mises en place accordent la priorité à l’élaboration de directives politiques pour guider ceux qui prennent les décisions, aux campagnes d’information, à l’amélioration et à un accès accru aux programmes éducatifs, à la promotion de la participation des communautés dans le cadre des services de santé et au développement de services en direction des personnes handicapées physiques et mentales.


Mme VIRGINIA GILLUM DE QUIROGA, Chef de la délégation de la Bolivie, a indiqué qu’au cours des dernières années, la Bolivie est passée d’un pays préoccupé par sa survie à un Etat qui s’attache à la promotion des droits de l’enfant.  La Bolivie se concentre à présent sur la qualité de vie des enfants après que leur survie a été assurée.  Elle a ainsi déclaré que la mise en place d’un système gratuit d’assurance-santé n’a pas seulement contribué à sauver des vies de nombreux enfants de moins de cinq ans mais aussi à réduire le taux de mortalité maternelle.  Les programmes de vaccination financés par le Gouvernement ont conduit à une élimination totale de la polio et couvrent 90% des autres maladies traditionnelles.  La mise en oeuvre réussie du programme de réforme de l’éducation a réduit les taux d’abandon scolaire et de redoublement. 


Le pays s’enorgueillit de son Code des enfants et des adolescents, adopté en 1999 et d’autres lois sur la gratuité des certificats de naissance ou sur l’adoption sont en cours de finalisation.  Le montant de 1,6 milliard de dollars que le pays entend collecter des programmes d’allègement de la dette sera directement affecté aux municipalités et aux communautés rurales qui détermineront leurs priorités avec l’aide des ONG.  Ces progrès, a convenu la Chef de la délégation bolivienne, ne doivent pas faire oublier les divers domaines qu’il convient d’améliorer dont les programmes d’assurance, l’insuffisance du nombre d’écoles et d’enseignants, et l’impact des lois sur les groupes les plus vulnérables.  Parmi d’autres problèmes persistants, elle a cité le travail des enfants, la situation des enfants handicapés, le phénomène des enfants des rues, les décès néonataux ou encore le VIH/sida.  Pour toutes ces raisons, elle a jugé important de continuer à travailler ensemble entre pays, organisations internationales, ONG et société civile. 


Mme ELLEN MARGRETHE LOJ, Chef de la délégation du Danemark, a estimé que la pauvreté est la cause principale de la fragilisation d’un nombre trop important d’enfants et que, pour améliorer la condition de ces enfants marginalisés, il faut remplir les objectifs que se sont fixés les gouvernements lors du Sommet du Millénaire.  La protection des droits des enfants concerne également le domaine de la sexualité et de la reproduction.  Il ne faut pas en effet nier que les adolescents ont une sexualité active partout dans le monde et, si le silence continue à cet égard, un nombre encore plus important d’entre eux deviendront les victimes du sida, des grossesses non désirées, de l’avortement à risques et des maladies sexuellement transmissibles.  Cette tendance ne pourra être réduite que si nous acceptons les droits et les besoins des adolescents.


Il est également crucial d’engager les enfants et les adolescents dans un dialogue, d’écouter leurs opinions, de construire des partenariats avec eux et de tirer des leçons de ce qu’ils ont à exprimer car les enfants peuvent être des éléments importants des processus de développement.  C’est un défi que de faire en sorte que les enfants soient autorisés à participer et à définir les politiques qui les concernent.  La représentante s’est également félicitée des progrès accomplis au cours de cette session parmi lesquels elle a cité la reconnaissance du droit des enfants à participer au processus de décision sur les questions qui les concernent, la nécessité de lutter contre le virus du sida et l’intégration des Conventions relatives au travail des enfants au Plan d’action.


M. TUILOMA NERONI SLADE, Chef de la délégation de Samoa, a souhaité que la Convention relative aux droits de l’enfant demeure au cœur des préoccupations de la communauté internationale dans la mesure où elle constitue l’instrument juridique en matière des droits de l’homme le plus largement reconnu à ce jour.  Il a défendu les principes fondamentaux de la non-discrimination, du bien-être de l’enfant, de son droit à la vie, au développement et à la participation.  Le non-respect de ces principes sont la cause de nos échecs dans la mise en oeuvre des programmes en faveur de l’enfant, a-t-il observé.  Il a salué la teneur du document final qui sera adopté et qui devrait permettre de renforcer le droit à la protection et à la participation des enfants, ainsi que le respect de leur dignité.  Il a précisé ensuite que 53% des 200 000 habitants de Samoa ont moins de 20 ans et que son Gouvernement favorise le plein accès aux soins de santé primaire, à l’eau potable et à l’éducation.  L’éducation est obligatoire pour tous les enfants et, bien qu’elle soit payante, le taux de scolarité est très élevé, a assuré M. Neroni Slade.  Le taux d’alphabétisation est de 97% tandis que 73% des femmes et 69% des hommes ont reçu une formation. 


En revanche, le représentant a dit que les services de santé étaient très largement subventionnés par le Gouvernement et les programmes de protection des enfants en bas âge et des mères associent la société civile, les ONG et les collectivités locales.  Il a ajouté que des accords de coopération au sein du Forum des îles du Pacifique permettent à Samoa de procéder à des échanges d’expériences avec ses partenaires régionaux.  Bien que le taux de prévalence du VIH/sida soit relativement faible, le Gouvernement s’interdit toute complaisance et a mis en place un programme national, a indiqué le représentant avant de lancer un appel à la communauté internationale pour qu’elle apporte à Samoa une assistance dans ce domaine. 


M. AHMED ABDI HASHI, Chef de la délégation de la Somalie, a déclaré que son pays avait signé la Convention relative aux droits de l’enfant en mai dernier et la ratifiera prochainement.  Nous envisageons de signer ses deux Protocoles facultatifs en temps voulu.  Commentant la situation des enfants de Palestine et de Somalie, il a souligné qu’ils méritent mieux.  Les enfants palestiniens ne sont pas en mesure de jouir de leurs droits en raison de l’occupation israélienne.  Ils sont tués par les forces israéliennes, leurs maisons sont rasées et leurs droits à vivre dans un environnement pacifique leur est refusé en toute impunité.  En Somalie, les taux de mortalité maternelle et infantile sont parmi les plus élevés du monde.  Les maladies curables comme la tuberculose sont responsables de la moitié des décès d’enfants.  On estime à 10% la proportion d’enfants somaliens qui reçoit les vaccins nécessaires au cours des premiers mois de sa vie.  Seuls 15% des enfants somaliens dorment sous une moustiquaire tandis que 28% de la population a accès à l’eau potable.  Le taux d’incidence du choléra dépasse le seuil des 5%.


Un enfant qui avait cinq ans en 1990 au moment du début de la guerre civile a aujourd’hui 17 ans et il n’a jamais eu accès à une éducation formelle.  Cet adolescent de 17 ans est aujourd’hui enrôlé dans les rangs de mercenaires.  Notre futur, à savoir nos enfants, sont devenus des machines à tuer.  Plus d’un million ont péri de diverses formes de violence, de déplacements forcés et de la famine.  Le flot continue d’armes et de mines antipersonnel en Somalie constitue une incitation à la culture de l’enfant soldat.  Il est impératif que les Etats, en particulier les Etats voisins de la Somalie respectent l’embargo sur les armes mis en place par le Conseil de sécurité.  A la lumière de notre engagement en vertu de la Convention relative aux droits de l’enfant et de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant, notre Gouvernement continuera de déployer des efforts de paix.  Nous relancerons des services de base, encouragerons et fournirons un soutien à la société civile dans ses efforts en faveur des droits de l’homme, des services de santé et de l’éducation.  Nous établirons des partenariats avec les groupes de pression féminins, mobiliserons des ressources financières et humaines du secteur privé et public afin de fournir des services d’urgence.  Nous développerons des petites activités économiques, nous réhabiliterons les enfants soldats et favoriserons le regroupement des familles.


M. FARID ABBOUD, Chef de la délégation du Liban, s’est dit préoccupé par les défis à relever et a fait part de l’engagement de son pays en faveur des enfants comme l’attestent les divers instruments juridiques auxquels il a adhéré.  Faisant part des mesures prises par son pays pour concrétiser les dispositions desdits instruments et évaluant les progrès accomplis, le représentant a indiqué que la situation des enfants est rendue plus difficile par l’occupation du sud du pays par Israël.  Ainsi, a-t-il précisé, 400 000 mines antipersonnel posé par l’occupant ont déjà provoqué la mort de nombreux enfants.  Cela est d’autant plus grave que le déminage est quasiment impossible parce qu’Israël n’a pas fourni de cartes détaillées des emplacements des mines.  Mettant en garde contre les conséquences de l’oppression imposée par Israël, le représentant est ensuite passé à la question de l’Iraq.  Il a plaidé pour que la communauté internationale s’attaque à l’impact des sanctions sur la situation des enfants.  Il a conclu en soulignant l’importance de la coopération entre le Gouvernement et la société civile en matière de promotion des droits de l’enfant.


M. JEREMIAH MANELE, Chef de la délégation des Iles Salomon, a fait état des améliorations que son pays a connues dans le domaine de la mortalité infantile au cours de la dernière décennie, celle-ci étant passée de 38 pour mille en 1986 à 28 pour mille en 2000 et de l’immunisation puisque 80% des enfants de moins de cinq ans sont vaccinés.  Cependant, la malnutrition des enfants de moins de cinq ans ainsi que l’usage de stupéfiants par les adolescents restent de vifs sujets d’inquiétude.  L’éducation n’est en outre toujours pas universelle aux Îles Salomon mais une politique est actuellement en cours pour donner une plus grande chance d’accès à l’école au plus grand nombre d’enfants possible et pour accroître les ressources allouées à ce secteur.


En dépit des progrès accomplis, a ajouté le représentant, beaucoup reste à faire.  Les troubles ethniques récents ont fragilisé tous les programmes sectoriels et ont provoqué des déplacements de population ainsi que des problèmes en matière de coordination des systèmes administratifs.  Le Gouvernement travaille donc actuellement au rétablissement du respect des lois et de l’ordre afin de faire de notre pays un endroit sûr pour nos enfants.  Dans ce contexte, la reconstruction économique et le développement sont des éléments clés de notre capacité à fournir aux enfants de bons systèmes de santé et d’éducation.  L’appui des programmes des Nations Unies est à cet égard indispensable mais des ressources additionnelles sont également indispensables à leur bonne mise en oeuvre.  Les efforts à accomplir en faveur des enfants doivent en outre être favorisés par la participation universelle.  Chaque pays et entité doivent être autorisés à participer à l’action d’organisations internationales qui contribuent à la protection des droits des enfants.  Enfin, le représentant a plaidé en faveur de la participation de chaque pays à des actions qui visent à construire un monde digne des enfants.


M. THOMAS HAMMARBERG, Chef de la délégation de la Suède, s’est félicité du fait qu’un consensus a pu être trouvé sur les points en suspens, permettant ainsi l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action.  Il a salué les efforts renouvelés afin de respecter et de protéger les droits de l’enfant avant de demander que les paroles se traduisent en actes concrets.  Il s’agit là d’un défi d’ordre politique, a-t-il dit, qui exige que nous prenions des décisions guidées par les intérêts premiers des enfants et des adolescents.  Il a exhorté les Etats Membres à réviser leurs législations nationales afin de les adapter à la Convention relative aux droits de l’enfant et aux autres principes fondamentaux, en réprimant par exemple le châtiment corporel et autres abus infligés aux enfants.  Il a recommandé la mise en place d’un mécanisme de collecte de données et de statistiques sur la situation des enfants tenant compte de critères tels que l’âge, le sexe, le statut familial ou le handicap, et d’encourager des procédures de suivi de l’évolution des enfants par la création de bureaux de médiateurs indépendants.  M. Hammarberg est également intervenu sur la question de la dissémination de l’information concernant les droits fondamentaux des enfants qui doit passer notamment par l’intégration dans les cursus scolaires de certaines dispositions de la Convention.  De l’avis de la délégation suédoise, la part des budgets nationaux consacrée aux enfants doit augmenter et la solidarité doit dépasser nos propres frontières lorsqu’il s’agit de la condition des enfants et susciter un effort de la part des partenaires au développement.  M. Hammarberg a affirmé que la Suède s’engage, pour sa part, à respecter l’objectif de 0,7% de son PNB en faveur de l’aide publique au développement et concentrerait ses efforts sur le bien-être des enfants.  Il a ensuite passé la parole à la représentante des jeunes de la Suède. 


MAJA FRANKEL, déléguée de la jeunesse pour la Suède, s’est demandée pourquoi on n’était pas parvenu à s’acquitter des engagements pris en 1990 lors du Sommet mondial pour les enfants.  Elle a regretté le manque de volonté politique d’associer la jeunesse dans une démarche participative.  Tout en se félicitant de l’ouverture vers les jeunes amorcée lors de la présente session, elle s’est interrogée sur ce que les Etats Membres entendent par participation avant de vouloir la pratiquer et l’appliquer.  Participer ne peut se résumer à une simple décoration, a-t-elle dit, et il est temps de considérer les enfants et les jeunes non plus comme un fardeau, mais comme une ressource pour résoudre les problèmes.  Le monde change rapidement et nous voulons être les acteurs de notre propre avenir et n’oubliez pas que vous avez aussi été jeunes à un moment de votre vie, a conclu Maja Frankel. 


M. JEAN-FRANÇOIS GIOVANNINI, Secrétaire d’Etat de la Suisse, a fait savoir que son pays met tout en œuvre pour assurer une meilleure protection de l’enfant, en droit et de fait aux enfants, que ce soit sur le plan international ou national.  L’engagement de la Suisse se fonde sur les principes fondamentaux suivants: protection, respect de l’intégrité physique et psychique, interdiction de la discrimination, intérêt supérieur de l’enfant, droit à la vie, à la survie et au développement et respect des opinions de l’enfant.  Il faut condamner clairement toutes les formes de violence envers les enfants et leur exploitation.  Le représentant a également fait savoir que la Suisse poursuivra son engagement en faveur de l’éradication de la pauvreté, du développement durable et de la sécurité humaine avant de préciser néanmoins que même dans un pays comme la Suisse les efforts doivent être poursuivis.  Des progrès majeurs ont cependant été réalisés durant la décennie passée au niveau de la législation mais la Suisse est consciente que l’adoption d’une législation ne suffit pas: une législation ne peut être efficace que si les moyens financiers et humains sont aussi mis à disposition.


Sur le plan national, la Suisse redoublera ses efforts en faveur des enfants, notamment dans le domaine de l’exploitation sexuelle, de la lutte contre la traite des personnes et de la participation des enfants à tous les degrés de la société.  Un accent particulier sera également mis sur une meilleure intégration des étrangers.  En outre, M. Giovannini a indiqué que le 29 mai prochain, la Suisse présentera devant le Comité des droits de l’homme son rapport initial sur la mise en œuvre de la Convention relative aux droits de l’enfant.


M. IVAN SIMONOVIC, Président du Conseil économique et social, a voulu que la prise en compte des droits, des intérêts et des besoins des enfants devienne une priorité politique pour tous.  Si nous n’investissons pas maintenant dans les enfants, nous ne ferons que compromettre leur avenir et celui du monde, a déclaré le Président du Conseil économique et social.  Nous sommes, a-t-il dit, dans une économie mondialisée fondée sur le savoir et où la qualité du capital humain est devenue un facteur déterminant de l’augmentation des revenus des individus et de l’Etat.  Comment, s’est-il interrogé, un enfant privé des soins de santé et d’éducation peut accéder à un meilleur niveau de vie comme adulte ou contribuer substantiellement à sa société?  Le Conseil économique et social, a-t-il indiqué, se réunira en juillet au niveau ministériel pour débattre du thème «La contribution des ressources humaines dans le développement, y compris dans les domaines de la santé et de l’éducation».


Dans ce cadre, le Président du Conseil économique et social a estimé que la session extraordinaire est un maillon de la chaîne des grandes conférences et sommets de l’ONU qui ont tous visé à créer une série de normes internationalement agréées.  Il faut insister, a-t-il dit, sur les objectifs de la Déclaration du Millénaire et en travaillant à leur réalisation, se concentrer sur les droits, les intérêts et les besoins des enfants.  Se félicitant du nouvel esprit de coopération et de solidarité internationales né à la Conférence sur le financement du développement, il a dit «donnons vie à cet esprit, au nom de nos enfants» avant de souligner que le Conseil économique et social peut, à partir des initiatives de l’ensemble des Nations Unies, assurer une action cohérente, coordonnée et ciblée dans la mise en oeuvre des mesures requises.  A cet effet, a-t-il fait savoir, le Conseil entend mobiliser ses organes subsidiaires et le potentiel énorme des organisations de la société civile dont les ONG, le secteur privé et les universités.


M. HUSSEIN HASSOUNA, Chef de la délégation d’observation de la Ligue des Etats arabes, a rappelé que tous les Etats arabes ont adhéré à la Convention relative aux droits de l’enfant après la signature hier de ce texte par la Somalie.  La majorité des Etats arabes ont créé des Conseils supérieurs en faveur de l’enfant et ils ont adopté des mesures législatives conformes à la Convention.  Ces Etats présentent régulièrement leurs rapports nationaux au Comité des droits de l’homme à Genève.  La cause des enfants a été portée au premier rang des préoccupations du Sommet des Etats arabes qui s’est tenu à Oman en 2001 et en 2002; des résolutions importantes y ont été adoptées, notamment celles relatives à la situation des enfants palestiniens.  Ceux-ci se trouvent actuellement privés de leurs droits et nous lançons un appel en faveur de la création d’un mécanisme d’enquête et d’un autre mécanisme de protection de l’enfant palestinien.  Les aspects négatifs de la mondialisation ont accentué la pauvreté dans le monde et la souffrance des enfants.  Les enfants sont également les principales victimes des conflits armés dans diverses régions du monde.


M. JOHN RICHARDSON, Chef de la délégation d'observation de la Commission européenne, a déclaré, au nom de la Communauté européenne, qu'un monde digne des enfants exige la mise en place de stratégies d'élimination de la pauvreté mais également la mobilisation de ressources aux niveaux national et international.  L'Union européenne fournit 55% de l'Aide publique au développement et elle a annoncé qu'elle avait l'intention d'accroître cette aide de 7 milliards de dollars par an d'ici 2006, consacrant ainsi 0,39 de son PIB à l'APD dans le but de parvenir à l'objectif des 0,7 du PIB.  Nous reconnaissons que les enfants appartiennent à un groupe particulièrement vulnérable.  Compte tenu du fait que 3 milliards d'enfants dans le monde souffrent de la pauvreté, il est indispensable d'achever l'application du programme d'action du Sommet mondial.  L'élimination de la pauvreté est au cœur de nos stratégies de développement avec comme composantes essentielles la sécurité alimentaire, l'éducation, la santé.


La Communauté européenne est disposée à contribuer aux efforts en faveur des enfants touchés par les conflits armés en fournissant un aide humanitaire dans les zones de conflit.  Le représentant a regretté cependant que l'impact des conflits sur les enfants n’ait pas été suffisamment documenté, ce qui entrave l'aide humanitaire.  Nous encourageons les activités visant à améliorer la collecte et l'analyse de données relatives aux enfants dans les conflits.  Nous appuyons l'initiative visant à établir un réseau mondial sur les enfants et les conflits armés.  La Commission européenne, d'autre part, a mis en place une instance de surveillance de l'application de la Convention sur les droits de l'enfant dans le but de s'assurer que les candidats à l'Union européenne en respectent les dispositions.


M. MOKHTAR LAMANI, Observateur de l’Organisation de la Conférence islamique, a rappelé l’adoption par son Organisation de la «Déclaration sur les droits et la protection de l’enfant en Islam» et indiqué qu’actuellement l’OCI tient des consultations avec les instances concernées, particulièrement l’UNICEF, pour la convocation d’une conférence ministérielle sur l’enfant et son bien-être social.  Aujourd’hui, a-t-il indiqué, un grand nombre de pays membres de l’OCI vit encore une situation de pays en développement.  Ces pays ont, en effet, traversé des périodes très difficiles au cours des siècles passés où ils ont été victimes de la colonisation et soumis à l’exploitation, au pillage de leurs ressources naturelles et à l’obscurantisme.  C’est la raison pour laquelle ils sont encore aujourd’hui confrontés à de graves problèmes politiques, économiques et sociaux qui ont dangereusement hypothéqué l’avenir de leurs enfants. 


Au moment où ces pays ont commencé à se relever, a poursuivi M. Lamani, le phénomène de la mondialisation a élargi davantage le fossé entre pays riches et pays pauvres. Il en a résulté une réduction des chances offertes aux enfants de jouir des avantages et des conditions leur permettant d’envisager l’avenir, armés de savoir, d’une bonne santé et d’une bonne éducation.  Face à cette situation, l’Observateur a réitéré la demande de l’OCI visant la réduction de la dette.  Il a indiqué que l’OCI a favorablement accueilli l’idée de consacrer 20% des budgets nationaux aux services sociaux de base et de réserver le même taux de l’aide publique au développement à ces secteurs.  Parlant aussi de la situation des enfants dans les conflits armés, le représentant a demandé la création de couloirs de paix pour permettre l’acheminement de l’assistance, l’interdiction des mines et le déminage des terres.  Il a conclu en appelant l’attention sur la situation tragique de l’enfant palestinien qui souffre des attaques répétées d’Israël.


M. JACK HANNING, Chef des relations avec les organisations internationales du Conseil de l’Europe, a indiqué que la Convention européenne des droits de l’homme du Conseil de l’Europe de 1950 et la Charte de 1960 garantissent la protection juridique des enfants.  Le respect de l’application de ces textes par les Etats parties est assuré par l’existence d’un système de surveillance.  D’autres instruments de protection des droits des enfants existent, notamment dans les domaines de l’adoption et de nouveaux sont en cours de définition afin de combattre la pornographie infantile et, entre autres, de protéger le droit des enfants à connaître leurs origines.  Le Conseil de l’Europe a également décidé de créer un groupe de spécialistes chargé de protéger les enfants de l’exploitation sexuelle.  Ce groupe devrait élaborer une série de mesures en coopération étroite avec l’UNICEF, Interpol et l’Union européenne en vue d’assurer une approche commune en la matière.  Le représentant a en outre plaidé en faveur du droit des enfants à être informés et à exprimer leurs opinions sur les questions qui les concernent.  L’approche multidisciplinaire du Conseil de l’Europe s’exprime également au sein du nouveau Forum des enfants et des familles dans lequel les enfants sont directement impliqués.  Le Conseil de l’Europe estime aussi, a conclu le représentant, qu’il faut encourager la coopération internationale et la collaboration avec d’autres organisations en matière de lutte pour la défense du droit des enfants.


M. JEAN DE COURTEN, Vice-Président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), a souhaité que cette session permette aux Etats Membres de prendre des mesures énergiques et concrètes conduisant à une amélioration effective du sort des enfants à travers le monde et a affirmé que le CICR est déterminé pour sa part à poursuivre avec vigueur son action humanitaire qui s’adresse en priorité aux enfants.  Il a salué le fait que la Déclaration et le Plan d’action consacrent une place importante à la protection des enfants dans les conflits armés et estimé que la guerre était un obstacle formidable à la réalisation de tout ce que la communauté internationale se propose de poursuivre en faveur des enfants.  Il a rappelé les activités nombreuses menées sur le terrain par le CICR en faveur de la population civile et des enfants, et notamment les interventions menées auprès des parties en conflit en faveur des civils et des personnes détenues, ainsi que par le travail mené dans les domaines nutritionnel, sanitaire, médical et orthopédique.  Le CICR porte en outre une attention particulière au problème des enfants non accompagnés en favorisant le maintien des liens familiaux par l’échange de messages, la recherche de leurs proches et, dans la mesure du possible, par les réunions de familles.  M. de Courten a déclaré que le CICR poursuivrait son action dans le domaine normatif et en particulier pour que les règles existantes en matière de protection des droits de l’enfant soient appliquées, notamment le droit international humanitaire.  Il a estimé que ces normes devraient être portées à la connaissance des forces armées et dans la mesure du possible à l’ensemble de la population et que le CICR continuerait parallèlement de développer des programmes de réhabilitation psychologique et sociale aux enfants traumatisés par la violence.


M. JOSE ANTONIO LINATI-BOSCH, Observateur de l’Ordre souverain militaire de Malte, a interpellé les délégations sur l’importance de considérer la question de la protection des enfants sous ses aspects culturel, juridique, économique et social.  Il a exhorté les Etats à ne plus se contenter de positions théoriques mais à prendre des mesures concrètes afin de rendre le monde viable pour les enfants.  A cette fin, il leur a demandé d’agir concernant les problèmes de prostitution et de traite des enfants, d’enrôlement des enfants dans les conflits armés, de lutte contre le virus du sida et leur a demandé également de s’engager pour une éducation de qualité et la fourniture de soins de santé primaires sains pour les enfants.  Pour cela, il faut une meilleure coordination entre les Etats, les organisations internationales, la société civile et les ONG, a-t-il observé, soulignant les actions humanitaires menées par l’Ordre souverain militaire de Malte au Brésil, en République dominicaine et à Bethléem dans le secteur de la santé des enfants.  Il a ajouté que l’Ordre s’investit également en faveur des enfants réfugiés et déplacés dans les zones de conflits armés et a attiré l’attention des Etats Membres sur leur détresse.


M. RIDHA BOUABID, Chef de la délégation d’observation de l’Organisation internationale de la Francophonie, a fait part de l’engagement des 55 Etats et gouvernements membres de l’Organisation en faveur de l’enfant.  Cette détermination s’est concrétisée notamment par la tenue à Dakar en 1993 de la Conférence des ministres chargés de l’enfance en vue d’adopter une stratégie appropriée pour la mise en œuvre de la Déclaration de New York.  C’est parce que la Francophonie est convaincue de la priorité à accorder aux besoins des enfants que le Sommet des chefs d’Etat et de gouvernement réunis au Canada en 1999 a été consacré à la jeunesse.  A cette occasion, un engagement avait été pris de lutter tout particulièrement contre l’exploitation des enfants et cet objectif qui est également inscrit dans le projet de déclaration finale devrait nous conduire à mener davantage d’actions dans le cadre d’un partenariat renforcé avec les Nations Unies.  L’éducation est par ailleurs un des axes prioritaires des actions de coopération de la Francophonie.  Les programmes mis en place reposent sur le postulat que chaque enfant, et en particulier chaque jeune fille, a droit à une éducation de base de qualité.  Les deux conférences ministérielles permanentes francophones portant sur l’éducation et sur la jeunesse et les sports, mènent des actions ayant pour but de renforcer la coopération francophone envers les jeunes.


La première Conférence des femmes de la Francophonie de février 2000 a été une autre occasion de marquer notre détermination à contribuer à la promotion des femmes et à l’accès à l’éducation des jeunes filles tout comme à l’élimination de toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des enfants.  D’autre part, l’Assemblée parlementaire de la Francophonie a réuni pour la première fois à Québec en juillet 2001 un Parlement francophone des jeunes qui a adopté la Charte du jeune citoyen francophone du 21ème siècle portant sur cinq thèmes prioritaires à savoir l’éducation, la santé, les libertés fondamentales, les technologies de l’information et des communications ainsi que les questions sociales et culturelles.  Beaucoup reste à faire pour mieux assurer le cadre juridique destiné à protéger les enfants et renforcer les moyens de lutter contre l’impunité des crimes commis à leur égard, qu’il s’agisse des enfants soldats, de la traite des enfants et du travail forcé, de l’exploitation sexuelle ou de toute autre violation des droits de l’enfant.


Mme JANET DAVISON, Vice-présidente de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a indiqué que son organisation, qui est au service des plus vulnérables, estime que les enfants doivent pouvoir bénéficier de mesures de protection spécifiques.  Dans ce contexte, la Croix-Rouge a choisi de centrer ses activités en leur faveur sur la lutte contre la propagation du virus du sida.  C’est ainsi qu’à travers le monde, 97 millions de membres et de volontaires diffusent des informations relatives au sida dans l’objectif de lutter contre la discrimination des personnes infectées.  Cependant, pour que le respect des droits des enfants devienne une réalité, un engagement politique mondial est indispensable.  C’est pourquoi, nous appelons les gouvernements à mettre pleinement en application la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida signée en juin dernier par les dirigeants de 189 Etats Membres des Nations Unies.  La protection des enfants doit être au centre des politiques des Etats, de leurs législations et de leurs plans de développement a poursuivi la représentante avant de souligner la nécessité de favoriser la collaboration avec tous les acteurs concernés.


Mme NDIORO NDIAYE, Directrice générale adjointe de l’Organisation internationale des migrations (OIM), a décrit les activités de son Organisation visant à venir en aide aux enfants dans les conflits armés et en a conclu qu’il reste encore beaucoup à faire même si des progrès ont été réalisés, comme l’indique le fait que des mesures plus adaptées sont maintenant prises aux niveaux local, régional et international par le système des Nations Unies, les ONG, les gouvernements et les organisations internationales.  Venant à la question de la traite des enfants, elle a imputé le phénomène à la situation économique en expliquant que les enfants constituent la force économique la plus vulnérable à l’exploitation.  Admettant qu’en la matière, les chiffres son encore peu connus, elle a tout de même indiqué que rien qu’en Asie, on estime que, depuis 30 ans, 30 millions de femmes et d’enfants ont été victimes de traite à des fins d’exploitation sexuelle.  Chaque année, a-t-elle ajouté, entre 5 000 et 7 000 fillettes et jeunes filles népalaises font l’objet d’un trafic qui les amène en Inde.  Elle a cité un autre exemple en indiquant que des jeunes filles d’Asie et d’Europe de l’est, âgées parfois d’à peine 13 ans, font l’objet d’un trafic de «fiancées par correspondance». 


Dans ce domaine, l’action de l’OIM s’articule autour de deux axes: la prévention, et l’assistance et la protection.  S’agissant de la prévention, la Directrice générale a rendu compte des séminaires, des entretiens internationaux, des recherches, des programmes de formation et des campagnes d’information que l’OIM organise.  Pour ce qui est de l’assistance et de la protection, elle a fait part des conseils juridiques et médicaux ainsi que des programmes d’aide offerts à ce jour à quelque 500 enfants qui ne peuvent pas retourner dans leur famille.


Mme SILA GONZALEZ CALDERON, Observatrice de Porto Rico, a fait savoir que la violation continue des droits de l’homme dans certains secteurs de la société a rendu indispensable l’adoption de lois qui garantissent le respect des droits fondamentaux de l’enfant.  Porto Rico a ainsi approuvé en 1998 la Charte des droits de l’enfant et, en 2000, la Déclaration des droits et devoirs de la personne mineure, de son père, de sa mère et de son tuteur.  Ces deux textes de lois sont complémentaires et définissent la responsabilité de l’Etat en matière de protection des enfants des abus sexuels, de la maltraitance ou de la violence physique et ont donné naissance à des programmes spécifiques. 


Porto Rico consacre en outre des ressources additionnelles aux secteurs de la santé et de l’éducation.  Un long chemin reste à parcourir, a-t-elle fait remarquer, car chaque jour, des nouvelles tragiques affaiblissent nos sociétés.  C’est pourquoi, nous nous engageons à améliorer la condition de l’enfant, notamment par le biais d’un investissement prioritaire dans le domaine de l’éducation.  Cependant, si le rôle des instances administratives est crucial, il est de même important de renforcer celui de la famille, des pères, des mères et des enfants qui sont la partie active de la société civile, a conclu la représentante.


Mme NAJMA AKBARALI HEPTULLA, Présidente du Conseil de l’Union interparlementaire (UIP), a rappelé qu’en septembre 2001, lors de la Conférence de Ouagadougou, l’UIP a adopté une résolution qui sert désormais de carte de route à tous les parlementaires.  Cette résolution a d’ailleurs été la base des discussions du Forum interparlementaire que l’UNICEF et l’UIP ont organisé, le 9 mai, au Siège des Nations Unies.  Rendant compte des travaux de ce Forum, elle a indiqué les appels pour que la législation relative aux droits de l’enfant parte d’une approche fondée sur les droits.  Il a été proposé que ces derniers soient inscrits dans chaque constitution.  Il a aussi été proposé un audit de toutes les législations afin de s’assurer qu’elles n’affectent pas négativement les enfants.  La même approche a été préconisée pour l’élaboration des budgets.  Les budgets, a dit la Présidente, sont plus qu’un document financier.  Ce sont des outils importants de politique sociale.  Il est donc logique d’analyser la manière dont les budgets affectent les enfants.


Revenant aux recommandations du Forum, elle a fait part des appels à l’amélioration des cadres institutionnels.  Ainsi la création d’une commission ou la nomination d’un ombudsman pour les enfants ont été proposées qui feraient rapport aux parlements.  La création d’une commission parlementaire chargée exclusivement des questions relatives aux droits de l’enfant a également été proposée.  Enfin, les participants au Forum ont adhéré à l’idée de demander aux gouvernements de présenter un rapport annuel aux parlements sur leurs politiques, programmes et mesures relatives aux droits de l’enfant.  Il reviendrait alors aux parlements de tenir un débat annuel pour examiner de tels rapports.  Dans les jours à venir, a annoncé la Présidente, l’UIP et l’UNICEF comptent élaborer une stratégie commune pour mobiliser davantage l’appui des parlementaires.


Mme MAYERLY SANCHEZ, Appel de La Haye pour la paix, a indiqué que, contrairement à ce que d’aucuns pourraient penser, le combat qui est mené dans le cadre de ce Sommet n’est pas du ressort du jeu.  Il s’agit de travailler main dans la main pour faire en sorte que tous les visages d’enfants affichent un sourire et que leurs préoccupations et leurs idées soient accueillies favorablement.  Trop d’enfants sont privés d’éducation, sont victimes de violence ou ne disposent pas de soins de santé suffisants.  Nous ne devons pas nous décourager car nous sommes unis et nous devons travailler ensemble en faveur d’un monde exempt de haine.  Il s’agit également de faire connaître aux enfants les droits dont ils peuvent jouir et de travailler de concert avec les familles, les églises et les communautés à l’élaboration de mesures concrètes.  En conclusion, la représentante a appelé les adultes à ouvrir leurs oreilles car ils ne peuvent aujourd’hui plus faire taire les enfants.  Nous devons nous atteler à l’édification d’un monde où les larmes versées par les enfants ne soient plus des larmes de tristesse mais de joie.


M. KAILASH SATYARTHI, South Asian Coalition on Child Servitude, a souligné certaines des mesures nécessaires pour promouvoir un monde digne des enfants.  Un accès gratuit à l’éducation pour tous est un élément clé de la justice sociale, de l’égalité et de la lutte contre la pauvreté.  Il est également indispensable de procéder à une répartition juste des richesses et de mener le commerce mondial dans un souci de justice.  Il est également nécessaire d’élaborer des mesures palliatives à la perte de revenus.  Enfin, la paix est un droit qui appartient à tous.  Nous avons mené une campagne pour qu’au moins 0,1 % du PIB des pays riches soit accordé aux enfants dans le cadre de l’aide publique au développement, ce qui représente 25 à 30 milliards de dollars et ce qui est plus que suffisant pour leur garantir la liberté, la santé et l’éducation.  Le phénomène actuel de mondialisation marginalise les pauvres, leur vole leurs terres, leurs sources de revenus et leur dignité et les enfants sont les principales victimes de ce processus injuste.  De plus, des centaines de milliers d’enfants sont victimes d’un travail forcé.  Nous demandons aux dirigeants de respecter les engagements pris dans le domaine de l’éducation lors du Forum de l’éducation organisé à Dakar il y a deux ans.  Nous relevons que les dirigeants des pays du Nord ne sont pas présents aujourd’hui mais nous savons qu’ils se retrouveront à Halifax lors de la réunion des ministres des finances du G-7.  Nous mesurerons leurs résultats à l’aune de leur détermination à fournir des ressources supplémentaires pour mettre en œuvre le programme d’action du Forum de Dakar.


Mme CHRISTIANA THORPE, Forum des éducatrices africaines, Section Sierra Leone, a indiqué que dans son pays, la Campagne du Mouvement mondial pour les enfants a choisi de tout miser sur l’éducation.  A ce titre, elle a rappelé les dispositions du Forum mondial sur l’éducation qui s’est tenu à Daka en 2000.  Après 10 ans de guerre, a-t-elle poursuivi, il est apparu que les enfants avaient beaucoup été affectés par la violence; la violence appelant la violence.  Pour contrer cette violence, la représentante a souligné l’importance de mettre en place de manière urgente, un plan stratégique et un programme systématique sur l’éducation à une culture de la paix. 


Abordant la question des jeunes filles dans les conflits armés, la représentante a indiqué que, depuis mars 1999, son organisation travaille avec 725 filles âgées de 12 à 18 ans qui ont été violées par les combattants.  Il s’agit de les aider à assumer leur responsabilité de mère alors qu’elles n’ont jamais vécu leur adolescence.  La fin d’un conflit n’est pas synonyme de paix.  La paix durable ne peut se fonder sur une éducation de base de qualité, a conclu Mme Thorpe.


M. TAKEYASU MIYAMOTO, Président de la Fondation Arigatou, a reconnu, au nom du Réseau mondial des religions (RMR), que les personnes religieuses avaient manqué de suivre l'intuition que leur dictait leur foi pour que soit respectée la dignité de l'enfant.  Le représentant a ajouté que le mouvement RMR allait dans le futur suivre trois lignes d'action.  Nous allons établir un Conseil sur l'éducation éthique des enfants afin de développer, en coopération avec les Nations Unies, la spiritualité des enfants.  Nous allons renforcer nos efforts afin d'éliminer la pauvreté, la cause responsable de la dégradation de l'environnement.  Nous allons également faire tout ce qui est notre pouvoir pour favoriser la mise en oeuvre de la Convention sur les droits de l'enfant dans les pays développés et les pays en développement.


Mme MARY DIAZ, Comité des ONG sur l’UNICEF, a rappelé que la vie de nombreux enfants a été sauvée au cours de ces dernières années grâce au travail accompli en partenariat avec les organisations non gouvernementales (ONG).  Les ONG ont par exemple travaillé à la destruction de nombreuses mines terrestres antipersonnel dans le cadre d’une campagne internationale pour l’élimination de ce type d’armes qui a bénéficié de l’action de 1 300 ONG de 90 pays différents.  La représentante a également cité l’action d’ONG dans les domaines de la lutte contre le travail des enfants et de la maltraitance.  Elle s’est également posée la question de savoir si sans l’action des ONG, la rédaction de la Convention relative aux droits de l’enfant aurait été possible et a assuré qu’elles continueraient de travailler à la lutte pour l’égalité entre les sexes, contre la propagation du virus du sida et l’exploitation des enfants.  Les ONG sont également prêtes à accomplir un travail de surveillance de l’application des plans d’action nationaux en faveur des enfants.  Enfin, la représentante a regretté que les ONG aient un accès limité au processus de négociations.  Les gouvernements doivent en effet reconnaître que la société civile doit être présente et consultée sur les questions qui concernent les enfants.


M. BURKHARD GNARIG, Président de Save the Children Alliance, s’est félicité des progrès réalisés depuis 1990 en matière de protection des enfants.  Il a toutefois rappelé qu’un enfant meurt toutes les 3 secondes sur la planète et souligné les souffrances infligées aux enfants par les conflits armés, le travail forcé, les sévices sexuelles et les actes de violence en tout genre ainsi que par la pandémie du VIH/sida.  Il reste encore de vastes secteurs proches de la petite enfance où les investissements sont quasi inexistants, a-t-il protesté, soulignant que ce constat avait été fait au cours de cette semaine de travaux.  Abordant ce qui reste à faire en matière de protection et de promotion des droits de l’enfant, et pour assurer leur développement équilibré, le représentant a estimé que les enfants et les adolescents devaient pouvoir participer à la définition de leur propre avenir, ne plus être considéré comme le problème, mais plutôt comme une ressource essentielle. 


Il a lancé un appel à la volonté politique pour faire progresser la cause des enfants et mettre en oeuvre les 21 objectifs du Plan d’action.  La protection des droits de l’enfant doit selon lui être intégrée dans les accords commerciaux pour assurer que ces pratiques ont un impact positif sur leurs vies.  Il faut aussi augmenter les ressources financières allouées aux pays en développement pour leur permettre de mettre en oeuvre les mesures contenues dans le Plan d’action et augmenter l’aide publique au développement à hauteur de 70 milliards de dollars pour pouvoir réaliser de réels progrès.  Par ailleurs, par des partenariats avec les ONG et la société civile, les États doivent investir dans les infrastructures de base pour l’éducation et la santé des enfants.  Enfin, le droit à la participation des enfants doit être reconnu à tous les échelons de la société et le Comité des droits de l’enfant doit également être renforcé pour assurer le progrès des droits de l’enfant, a-t-il déclaré.


Mme MARJORIE KABUYA, Christian Children’s Fund, a expliqué que les statistiques que diffusent les médias sur la pandémie du sida ne rendent pas compte de l’ampleur de cette tragédie humaine.  Alors que cette pandémie entre dans sa troisième décennie, nous appelons les gouvernements et les ONG à s’engager à identifier, développer, soutenir et accroître des stratégies efficaces de prévention.  Le virus du VIH/sida peut être prévenu.  Nous demandons aux gouvernements de déclarer la pandémie «Désastre».  Les gouvernements doivent mettre de côté leurs propres priorités politiques et tenir compte des intérêts des enfants.  Les leçons de l’Afrique doivent être apprises par d’autres régions du monde comme l’Asie et l’Amérique du Sud.  Nous devons redéfinir le problème du VIH/sida, notamment à la lumière de son incidence sur les jeunes, en particulier les adolescentes.  La diffusion du virus est liée à d’autres problèmes fondamentaux comme le développement, la pauvreté, les conflits armés et les inégalités dont souffrent les femmes.  Ces questions doivent trouver une solution globale qui tienne compte de l’opinion et de la contribution des enfants.  Les enfants doivent être protégés contre les abus, le retrait prématuré des circuits scolaires, de la négligence et de la perte de l’héritage familial par l’adoption de lois et l’éducation des communautés locales aux droits des enfants.


Mme MARIJA-DUBRAVKA UZELAC, Centre pour la culture de la paix et de la non-violence «Mali Korak», a souhaité qu’en ce nouveau millénaire, davantage d’efforts soient déployés pour protéger les droits de l’enfant.  Dans la décennie à venir, le Mouvement mondial pour les enfants doit être un instrument puissant pour changer le paradigme culturel mondial mais surtout pour rendre plus efficaces les stratégies de protection des droits de l’enfant.  Concluant par une citation de Mme Graça Machel, elle a dit «le goût du pouvoir et de l’argent ne peut plus servir d’excuse pour sacrifier des enfants.  Personne –ni les Nations Unies, ni les organisations régionales, ni les gouvernements, ni les groupes de la société civile- n’agit assez vite ou fait suffisamment.  La communauté internationale, sous tous les aspects, doit acquérir un nouveau sens de l’urgence».


Explications de positions


Le représentant de la République islamique d’Iran a fait part de ses réserves sur le paragraphe 13 de la résolution contenue dans le document A/S-27/18 qui pourrait être considéré comme une reconnaissance d’Israël.


Le représentant d’El Salvador a exprimé sa satisfaction quant au consensus qui s’est dégagé lors de l’adoption du Document final.  En ce qui concerne le chapitre relatif aux droits relatifs à la santé reproductive, nous considérons clairement que ces notions ne comprennent pas l’avortement comme service de santé ou comme moyen de régulation des naissances.  Nous nous réservons le droit de faire valoir cette interprétation lors de toutes les discussions au sujet de la santé reproductive.


Le représentant du Costa Rica a affirmé, au nom du Groupe de Rio, l’engagement des pays de ce Groupe en faveur du développement de leurs peuples et de la promotion des droits de l’enfant et leur conviction que l’application de la Déclaration finale adoptée ce soir, que la Convention sur les droits de l’enfant et que les accords obtenus lors des conférences du Caire et de Beijing garantiront un avenir meilleur pour les enfants du monde.  A titre national, le Costa Rica affirme que rien dans ce texte ne peut être interprété comme une approbation de l’avortement.


Le représentant de l’Argentine a déclaré que la dernière partie du paragraphe de la Déclaration finale ne limite en aucune façon mais au contraire élargit les droits découlant de la Convention de Vienne.  La faculté d’émettre des réserves est un droit souverain des Etats.  Elle permet en plus à un grand nombre de pays d’adhérer à des traités multilatéraux.  En ce qui concerne le paragraphe 15 de la Déclaration portant sur le concept de la famille, nous réitérons qu’il s’agit d’une institution composée de l’union de l’homme et de la femme.  Nous interprétons les parties relatives à l’égalité entre les sexes comme l’égalité entre les garçons et les filles, malgré leurs différences, d’accéder pleinement aux droits consacrés par la Convention relative aux droits de l’enfant.


Le représentant du Honduras a réaffirmé la détermination de son pays à renforcer l’institution familiale et à améliorer la santé et l’éducation des enfants, en tenant compte du fait que la maternité et l’enfance sont des droits sociaux.  Il a confirmé le contenu des réserves émises par son pays lors des précédentes réunions internationales des Nations Unies.  En conséquence, le Honduras insiste sur les principes moraux, éthiques et culturels conformes à la Déclaration universelle des droits de l’homme, et d’autres instruments juridiques dont sa Constitution.  Compte tenu du droit à la vie à partir la conception, le Honduras réaffirme la valeur de ce droit.  Le Honduras reconnaît aussi la famille comme élément naturel et fondamental de la société et le cadre indispensable pour le développement harmonieux des enfants.  Le Honduras souligne le droit d’un homme et d’une femme à se marier.  Il croit aussi que l’abstinence et les relations sexuelles responsables peuvent contribuer à éviter les maladies sexuellement transmissibles et les grossesses précoces.


Le représentant de l’Espagne, au nom de l’Union européenne, a convenu que le libellé du texte adopté ce soir ne reflète pas pleinement le niveau des engagements internationaux.  L’Union européenne aurait souhaité que le document reflète les progrès réalisés à la Conférence de Monterrey.  Elle veut retenir de cette session le niveau d’accords sur une série de questions qui touchent les enfants et les adolescents, qui reprennent en fait les objectifs de la Déclaration du Millénaire.  Il s’est aussi félicité des références précises concernant la question de la peine de mort.


Le représentant du Nicaragua a réaffirmé toutes les réserves exprimées dans les conclusions d’autres conférences de l’ONU.  Pour le Nicaragua, le document adopté aujourd’hui n’a pas de valeur juridiquement contraignante.  Le pays prévient que la notion de santé sexuelle et génésique sera appliquée dans un sens général, ce qui implique la maturité personnelle et la responsabilité.  Le Nicaragua reconnaît de droit à la vie à partir de sa conception.  Ainsi, pour lui, les moyens pour assurer la santé reproductive n’incluent pas l’avortement.  Le Nicaragua croit aussi comprendre que par différents types de famille, on entend celles qui sont liées à la procréation, la famille élargie et la famille monoparentale.


Le représentant des Etats-Unis a souligné que les documents adoptés par les conférences et sommets des Nations Unies et, au cours de leurs examens quinquennaux, ne sauraient être perçus par son pays comme une caution de l’avortement.  Pour les Etats-Unis, les termes tels que «services sociaux de base» n’incluent nullement l’avortement, les services relatifs à l’avortement ou encore le recours aux médecins pratiquant l’avortement.  Les Etats-Unis n’incluent pas le traitement des accidents ou des maladies causés par l’avortement légal ou illégal dans les services relatifs à l’avortement.  Les Etats-Unis appuient le principe du choix volontaire dans la planification familiale et réitèrent qu’en aucun cas, l’avortement doit être promu comme une méthode de planification familiale.  Ils affirment aussi que les femmes qui ont eu recours à l’avortement doivent, dans tous les cas, bénéficier d’un traitement humain et de services consultatifs.  Les Etats-Unis soulignent leur engagement en faveur des programmes qui traitent de la participation de l’homme dans la prévention de la grossesse et dans la planification familiale volontaire.  Ils soulignent aussi que les pratiques d’abstinence, les relations sexuelles à un âge responsable, la monogamie, la fidélité et un nombre limité de partenaires sont les moyens de prévention du VIH/sida.


Les Etats-Unis réitèrent que la famille est l’unité naturelle et fondamentale de la société et qu’elle mérite protection, conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Ils réitèrent aussi la nécessité de reconnaître le droit des femmes et des hommes à se marier et à fonder une famille, conformément au Pacte sur les droits civils et politiques.  Ils réitèrent encore le droit de la mère et de l’enfant à des soins spéciaux et à une assistance spéciale, conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme.  Les Etats-Unis soulignent la nécessité de traiter plus avant de l’importance de la stabilité familiale, du rôle des pères, et de l’éducation des enfants à un comportement sexuel responsable.  Quant au libellé «diverses formes de famille», les Etats-Unis l’entendent comme incluant les familles monoparentales et les familles élargies.  Ils réaffirment que les gouvernements peuvent appuyer les familles par la promotion des politiques qui contribuent au renforcement de l’institution du mariage et aident les parents à élever leurs enfants dans un environnement positif et sain.  Les Etats-Unis mettent, dans tous les cas la, notion «droits des enfants» en relation avec les droits, les devoirs et les responsabilités des parents qui ont la responsabilité première de l’éducation et du bien-être des enfants.  A cet égard, les Etats-Unis soulignent l’importance qu’ils attachent à l’implication des parents dans les décisions affectant leurs enfants et les adolescents dans tous les aspects de la santé sexuelle et reproductive et, dans tous les aspects, de leur vie et de leur éducation dont ils sont les premiers responsables.


La représentante de la Bolivie a déclaré que son pays souscrit au consensus sur les droits des enfants qui recouvre tous les aspects clés du développement des enfants et des adolescents.  Toutefois, elle a jugé que ce document était incomplet dans la mesure où la santé reproductive n’est pas assez clairement reconnue comme un droit pour les adolescents.  En Bolivie, la majorité de la population est autochtone et vit dans la pauvreté dans des zones rurales difficiles d’accès, a-t-elle dit, et les jeunes femmes souffrent de grossesses précoces en raison du manque d’information et du manque de soins.  Elle a dès lors regretté la faiblesse du document sur ces questions.


Le représentant du Canada a exprimé quant à lui son mécontentement quant au débat relatif à la santé sexuelle et reproductive qui a conduit le Document final à être en deçà des attentes en matière d’information, de services et de conseils aux adolescents sur la santé reproductive.  Il a regretté que les négociations engagées sur ce sujet au cours de cette session aient constitué un recul par rapport aux engagements pris lors des conférences du Caire et de Beijing.


Le représentant de la République islamique d'Iran a approuvé le consensus et jugé que le Document final est important pour le bien-être des enfants.  Il a toutefois déclaré que son pays interprèterait les dispositions relatives à la Convention relative aux droits de l’enfant conformément aux positions exprimées par son Gouvernement lors de la ratification de la Convention.


La représentante du Bénin, au nom du Groupe africain, a jugé qu’en adoptant le document final, la communauté internationale vient ainsi confirmer son engagement à oeuvrer pour le bien-être des enfants dans tous les domaines.


Le représentant de la Guinée-Bissau a fait valoir le droit de son pays d’appliquer les dispositions du Document final en fonction de ses lois et de la morale en vigueur.


L’Observateur du Saint-Siège s’est félicité de l’adoption du Document final par consensus.  La position prise par le Saint-Siège durant ce processus ne doit être perçue comme une approbation de concepts inacceptables pour des raisons morales.  Les réserves émies auparavant demeurent en vigueur concernant notamment les droits humains fondamentaux, la dignité, la prestation de services sociaux, la famille, les devoirs et les responsabilités des parents et le droit à la vie à partir de la conception.  Le Saint-Siège souligne aussi que les intérêts de l’enfant sont mieux servis au sein des familles et que le mariage doit être respecté comme un partenariat égal entre un homme et une femme.


Déclarations de clôture


Mme CAROL BELLAMY, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), s’adressant aux délégations au nom du Secrétaire général, a rappelé qu’il s’agissait de la première session de l’Assemblée générale où non seulement les enfants étaient présents mais aussi où ils ont été entendus.  Leur énergie et leur enthousiasme nous ont inspirés.  Ils nous ont rappelé nos promesses passées et nous ont demandé d’agir maintenant.  Le Secrétaire général, a poursuivi Mme Bellamy, a répété, à maintes reprises, que les enfants ne sont pas seulement un investissement mais qu’investir dans les enfants est la première étape pour briser le cycle de la pauvreté.  Vous venez juste d’adopter, a conclu Mme Bellamy, un document fort et orienté vers l’action appelé si justement «Un monde digne des enfants».  Les objectifs que vous vous êtes engagés à réaliser sont au cœur même de la Déclaration du Millénaire, a-t-elle rappelé.


M. HAN SEUNG-SOO (République de Corée), Président de la 27ème session extraordinaire de l’Assemblée générale, a salué, dans sa déclaration de clôture, le dynamisme des échanges de ces trois derniers jours qui ont été marqués par la présence de nombreux chefs d’Etat et de gouvernement, de représentants du monde des affaires, des parlementaires, des organisations non gouvernementales, des organismes des Nations Unies et des organisations intergouvernementales qui sont venus débattre avec les enfants et les adolescents des moyens de transformer leurs vies.  Il a ajouté que, forts de l’expérience du Sommet mondial de 1990, les Etats Membres sont parvenus à adopter un Plan d’action qui contient des mesures de nature à faire face aux défis rencontrés par les enfants.  Il a souhaité qu’un suivi rigoureux de ces engagements pris ici soit respecté, notamment pour ce qui concerne les domaines de la santé, de l’éducation, de la protection, des abus en tous genres, de l’exploitation et de la violence, de la lutte contre le VIH/sida. 


Cette session extraordinaire n’est qu’une étape, a déclaré M. Han Seung-soo, une étape sur un chemin parcouru depuis 1990 et qui devra se poursuivre par la mise en oeuvre des objectifs de la Déclaration et du Plan d’action.  Pour bâtir ce monde digne des enfants, a ajouté M. Han Seung-soo, il faudra consentir des efforts considérables et notamment mobiliser des ressources humaines, financières et matérielles qui sont indispensables au succès des mesures préconisées.  A cet égard, la pauvreté chronique est un obstacle à la promotion et à la réalisation du bien-être des enfants et il importe de réaffirmer ici les engagements pris lors des récentes conférences des Nations Unies et lors du Sommet du Millénaire visant à aider les pays en développement à sortir de l’extrême pauvreté.


DOCUMENT FINAL*


La Déclaration


Dans la Déclaration, les chefs d’État et de Gouvernement et les représentants d’États participant à la session se disent résolus à saisir cette occasion sans précédent de changer le monde pour les enfants et avec eux.  Ils réaffirment l’engagement de mener à bien les travaux restés inachevés du Sommet mondial pour les enfants et de s’attaquer à des questions nouvelles d’importance cruciale qu’ils doivent régler pour atteindre les buts et les objectifs à long terme qui ont été arrêtés, en particulier dans la Déclaration du Millénaire, par l’action nationale et la coopération internationale.  Les dirigeants s’engagent à créer un monde digne des enfants dans lequel le développement humain durable doit tenir compte des intérêts supérieurs de l’enfant.


Les dirigeants de la planète s’engagent à mobiliser, avec le concours de toute la société, un mouvement mondial pour bâtir ce monde digne des enfants, autour de dix objectifs, qui consistent à donner la priorité aux enfants dans toutes les actions qui les concernent, à miser sur les enfants pour éliminer la pauvreté à n’oublier aucun enfant en mettant fin à toutes les formes de discrimination.  Les autres objectifs visent à prendre soin de chaque enfant pour leur garantir un bon départ dans la vie en assurant leur survie, leur protection, leur croissance et leur développement dans des conditions de bonne santé et de bonne nutrition, à permettre à chaque enfant d’accéder à l’éducation et de dispenser notamment un enseignement primaire gratuit, obligatoire et de bonne qualité aussi bien aux filles qu’aux garçons, à protéger les enfants contre les sévices et l’exploitation de même que contre les actes de violence et de discrimination en tous genres.  Bâtir un monde digne des enfants exige également de les protéger contre la guerre et les horreurs des conflits armés et d’assurer également leur protection dans les territoires sous occupation étrangère, de lutter contre le VIH/sida et ses effets dévastateurs sur les enfants et leurs familles, d’écouter les enfants et d’assurer leur droit d’expression et de participation à toutes les questions qui les touchent et enfin de protéger la terre et de préserver l’environnement pour assurer le bien-être des générations présentes et futures. 


Le Plan d’action


Pour réaliser les objectifs de cette Déclaration, les dirigeants de la planète ont adopté un Plan d’action qui précise que pour créer un monde digne des enfants il faut créer un environnement où tous ont toutes les possibilités de développer leur personnalité.  Ils reconnaissent l’importance de la Convention relative aux droits de l’enfant et de ses protocoles facultatifs, et soulignent que les principes généraux qui y sont énoncés forment le cadre de leurs actions concernant les enfants et les adolescents. 


Les dirigeants estiment qu’il importe de s’attaquer sur tous les fronts au fléau de la pauvreté et qu’il convient pour cela de déployer des efforts, entre autres, dans les domaines de la fourniture des services sociaux de base, de la création d’emplois, de la réalisation d’investissements d’infrastructure, de l’allègement de la dette ou encore de l’instauration de pratiques commerciales équitables.  Ils considèrent qu’il est nécessaire d’appliquer des politiques et des mesures aux niveaux national et international avec la participation des pays en développement et des pays en transition en vue de les aider à tirer parti des avantages de la mondialisation en accordant une priorité élevée à la réalisation des progrès en faveur des enfants.  Les dirigeants n’épargneront aucun effort pour éliminer la discrimination contre les enfants, que celle-ci ait pour origine leur race, leur couleur de peau, leur sexe, leur langue, leur religion, leur origine nationale, ethnique ou sociale, ou encore leur appartenance à une communauté autochtone, ou toute forme de handicap.  Ils s’engagent à garantir leur dignité, à promouvoir leur autonomie, à faciliter leur participation active et à faire bénéficier les filles et les femmes de tous leurs droits et libertés fondamentaux, notamment le droit au développement. 


Les chefs d’État et de gouvernement et les autres représentants des États participant à la session s’engagent à mettre en oeuvre des partenariats avec toutes les parties prenantes pouvant apporter des contributions uniques pour faire avancer la cause du bien-être et de la protection des droits de l’enfant.  Ces partenariats renforcés devront s’établir en premier lieu avec les enfants et les adolescents eux-mêmes, mais également avec les familles, les collectivités locales, les parlementaires, les ONG et les associations locales.  Ils devront impliquer aussi le secteur privé et les entreprises, les dirigeants religieux, spirituels et autochtones, les médias qui devront jouer un rôle plus actif pour informer les enfants, les parents, les familles et le grand public des initiatives visant à protéger et promouvoir les droits de l’enfant.  Ces partenariats renforcés associeront notamment les institutions de Bretton Woods.


Afin d’asseoir sur des bases solides l’élan qui devrait permettre de traduire dans les faits d’ici à 2015 leurs objectifs en matière de développement international et les ambitions affichées au Sommet du millénaire, les dirigeants de la planète ont pris la résolution d’atteindre une série d’étapes intermédiaires durant la présente décennie (2001-2010) dans divers domaines d’actions prioritaires.  Ainsi, afin de promouvoir une existence meilleure et plus saine pour les enfants, ils s’engagent à briser l’engrenage intergénérationnel de la malnutrition et du délabrement de la santé et à parvenir entre autres à: une

réduction d’un tiers au moins du taux de mortalité des nourrissons et des moins de cinq ans ainsi que du taux de mortalité maternelle, avec comme objectif global de les faire diminuer des deux tiers à l’horizon 2015; et à la réduction d’un tiers au moins des taux de malnutrition des enfants de moins de deux ans et de moins de cinq ans, de même qu’à celle du taux d’insuffisance pondérale à la naissance; et à la réduction d’un tiers au moins des ménages ne disposant pas d’installations sanitaires et n’ayant pas accès à l’eau potable à un prix abordable.


Le Plan d’action prévoit également que soient formulés et mis en oeuvre des politiques et programmes nationaux de santé publique assortis d’objectifs et d’indicateurs de réalisation pour les adolescents et de mettre à la portée de tous ceux qui sont en âge d’en avoir besoin et au plus tard en 2015 des soins de santé en matière de procréation.  Il prévoit la promotion de l’allaitement exclusif des nourrissons pendant les six premiers mois de leur vie et la mise à disposition des mères séropositives ou sidéennes des services de consultation sur l’alimentation des nourrissons qui les aideront à faire des choix libres et éclairés.  Le taux de couverture vaccinale nationale devra être de 90% au minimum pour les enfants de moins de 1 an, tandis que le nombre de décès dus à la rougeole devra être réduit de moitié d’ici à 2005 et que le tétanos de la mère et du nouveau-né et la poliomyélite devront être éliminés à la même date. 


Dans le domaine de l’éducation, les objectifs définis dans le Plan d’action visent à étendre et améliorer l’éducation en faveur de la petite enfance, et en portant une attention spéciale aux enfants les plus vulnérables et défavorisés.  D’ici à 2010, le taux de scolarisation dans le primaire devra être de 90%, tandis que les disparités entre garçons et filles dans l’enseignement primaire et secondaire doivent être éliminées d’ici à 2005.  L’égalité entre les sexes en matière d’éducation devra être réalisée en 2015. 


Les chefs d’État et de gouvernement et les autres représentants des États considèrent qu’il faut protéger les enfants contre toutes les formes de maltraitance, d’exploitation et de violence, les protéger également contre toutes les formes d’exploitation sexuelle, y compris la pédophilie, la traite et le rapt.  Ils s’engagent à prendre immédiatement des mesures efficaces pour éliminer les pires formes de travail des enfants, telles que définies dans la Convention 182 de l’OIT, et à améliorer le sort des millions d’enfants vivant dans des conditions difficiles.  A cette fin, les États sont encouragés à adopter et appliquer des lois pour la protection de l’enfance, à adopter des mesures pour éliminer la discrimination à l’égard des enfants et à réprimer tous les crimes contre les enfants en traduisant leurs auteurs en justice et en rendant leurs condamnations publiques.  Il devra être mis fin par ailleurs aux pratiques traditionnelles ou coutumières qui violent les droits des enfants et des femmes, telles que les mariages précoces et forcés et les mutilations génitales féminines.  D’autres mesures consisteront à adopter et appliquer, selon les circonstances, des politiques de prévention, de protection, de réadaptation et de réinsertion des enfants issus de milieux défavorisés et en danger (orphelins, enfants abandonnés, enfants travaillant ou vivant dans la rue…), à protéger les enfants contre les adoptions ou les placements dans des foyers illégaux qui exploitent les enfants et à combattre et prévenir l’utilisation d’enfants et d’adolescents aux fins de production et du trafic illicites de drogues.  Il est en outre prévu que les gouvernements de tous les États, en particulier les États où la peine capitale n’a pas été abolie, s’acquitteront des obligations qu’ils ont contractées en vertu des dispositions pertinentes des instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme. 


Les dirigeants de la planète s’engagent à veiller à ce que les questions de la protection des enfants figurent en bonne place dans les opérations de maintien de la paix et les programmes de consolidation de la paix des Nations Unies en associant, si possible, les enfants à ces processus.  Ils s’engagent à mettre un terme au recrutement et à l’utilisation d’enfants dans les conflits armés et à mettre fin à l’impunité en poursuivant les responsables de génocide, de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre et exclure, si possible, ces crimes des dispositifs et lois d’amnistie.  Ils s’engagent en outre à lutter contre le trafic des armes légères et à protéger les enfants, entre autres, contre les mines terrestres ainsi qu’à prendre des mesures concrètes pour limiter les conséquences préjudiciables des sanctions économiques sur les femmes et les enfants.


Les États s’engagent à prendre d’urgence des mesures pour mettre fin à la vente d'enfants et de leurs organes, aux sévices sexuels dirigés contre eux et à leur exploitation à des fins sexuelles, y compris la pornographie, la prostitution d’enfants et la pédophilie, et à lutter contre les marchés existants.  A cet effet, ils préconisent de mobiliser l’appui du secteur privé, y compris l’industrie du tourisme, et des médias.  Ils affirment qu’il leur faudra notamment renforcer la capacité de la police des frontières et autres responsables de l’application des lois pour arrêter le trafic transfrontière des enfants. 


Pour lutter contre l’incidence dévastatrice du VIH/sida sur les enfants, les États s’engagent à prendre d’urgence des mesures et à fixer d’ici à 2003 des objectifs nationaux assortis de délais afin de réduire de 25% d’ici à 2005 la séroprévalence parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans dans les pays les plus touchés, et de le réduire de 25% à l’échelle mondiale d’ici à 2010.  Le Plan d’action prévoit également la réduction de 20% d’ici à 2005 et de 50% d’ici à 2010 de la proportion d’enfants infectés par le VIH/sida. 


S’agissant de la mobilisation des ressources, les États reconnaissent que les investissements en faveur des enfants rapportent des dividendes substantiels s’ils sont soutenus à moyen ou à long terme et ils considèrent qu’il faudra allouer d’importantes ressources humaines, financières et matérielles supplémentaires, aussi bien au niveau national qu’international et renforcer à cette fin la coopération internationale.  Les États affirment qu’ils sont résolus à atteindre sans tarder l’objectif convenu de 0,15 à 0,2% de leur PNB consacré à l’aide publique au développement en faveur des pays les moins avancés en tenant compte des besoins particuliers des enfants ainsi qu’à mettre en œuvre l’Initiative renforcée en faveur des pays pauvres lourdement endettés et annuler toutes les dettes publiques bilatérales des pays bénéficiaires de l’Initiative en échange d’un engagement tangible de leur part à consacrer les économies réalisées sur le service de la dette au financement de programmes d’élimination de la pauvreté, notamment en direction des enfants. 


Enfin, les États s’engagent dans le Plan d’action à évaluer périodiquement les progrès réalisés afin d’améliorer les actions menées, de mettre en commun les meilleures pratiques et de renforcer les partenariats.  Ils réaffirment en outre que la responsabilité de mettre en oeuvre le Plan d’action et d’assurer un environnement favorable au bien-être de l’enfant incombe en premier chef à chaque pays. 


* Voir le projet de résolution adopté ce soir, paru sous la cote A/S-27/AC.1/L.2.

*   ***   *

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.