En cours au Siège de l'ONU

AG/1289

LES DOCUMENTS FINAUX DEVRAIENT TENIR COMPTE, ENTRE AUTRES, DE L’IMPACT DU SIDA ET DES SANCTIONS ECONOMIQUES SUR LES ENFANTS

10/05/02
Communiqué de presse
AG/1289


Assemblée générale

Session extraordinaire consacrée aux enfants

5e séance plénière – matin


LES DOCUMENTS FINAUX DEVRAIENT TENIR COMPTE, ENTRE AUTRES, DE L’IMPACT DU SIDA ET DES SANCTIONS ECONOMIQUES SUR LES ENFANTS


Au dernier jour de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants qui s’est ouverte le 8 mai, l’accent a été mis au cours du débat sur les défis qui ont pris une ampleur sans précédent depuis l’adoption de la Déclaration et du Plan d’action adoptés à l’issue du premier Sommet mondial sur les enfants qui a eu lieu en 1990 et qui sont devenus autant de nouveaux obstacles à la réalisation des 27 objectifs en faveur du bien-être des enfants que se sont fixés les dirigeants du monde à cette occasion. 


A ces défis, au premier rang desquels on trouve l’accélération sans précédent de la contamination par le virus du sida des enfants, l’impact négatif des embargos et des sanctions sur les enfants ainsi que les diverses formes d’exploitation dont ils sont victimes, viennent s’ajouter des problèmes déjà existants tels que l’extrême pauvreté, la faible scolarisation, les maladies infantiles ou encore la malnutrition.  Ces défis ont en outre accentué les difficultés que rencontraient déjà bon nombre de pays avant 1990 et viennent s’ajouter aux problèmes de mise en œuvre de politiques nationales efficaces en faveur de la protection des enfants.  Dans ce contexte, de nombreux appels ont été lancés pour que la Déclaration et le Plan d’action qui devraient être adoptés au cours de cette session de trois jours reflètent ces questions émergentes et pour que les pays en développement soient assistés dans la mise en oeuvre des mesures approuvées lors du Sommet mondial sur les enfants de 1990.


Dans ce contexte, alors que le rapport du Secrétaire général intitulé « Nous, les enfants, honorer les promesses du Sommet mondial sur les enfants » nous apprend que l’ampleur de la pandémie du sida dépasse aujourd’hui les projections les plus pessimistes que l’on avait faites en 1990, M. Peter Piot, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur VIH/sida (ONUSIDA), a lancé un appel pour que l’on ne réponde pas de façon hypocrite aux besoins des enfants, notamment en ignorant les causes profondes du sida que les tabous et l’idéologie empêchent souvent de combattre.  Cet appel a été prolongé par certaines délégations qui ont proposé, à l’instar de Mme Alesana K. Seluka, Ministre de l’éducation, des sports et de la santé de Tuvalu, que soit mise en œuvre une coopération régionale afin d’acquérir des médicaments à des prix abordables.  La Déclaration finale et le Plan d’action, a-t-elle plaidé, doivent contenir des mesures tenant compte de l’ampleur du fléau que représente cette maladie et de la difficulté des pays en développement à répondre aux questions qu’il pose.


(à suivre – 1a)

De même, au moment où la communauté internationale engage une réflexion sur l’impact des embargos sur la population civile, plusieurs intervenants ont au cours du débat de ce matin souhaité que l’on n’ignore pas les répercussions négatives et les effets débilitants qu’elles ont sur les enfants des pays auxquels elles s’adressent.  C’est ainsi que le Ministre de l’éducation de l’Iraq a fait savoir que les sanctions prises contre son pays tuent chaque mois 9 000 enfants âgés de moins de cinq ans et que, pendant la seule durée de cette session, 900 enfants en bas âge auront perdu la vie. 


En écho à ce plaidoyer, Mme Sity Zaharah Sulaiman, Ministre de l’unité nationale et du développement social de la Malaisie, relayé en cela par le représentant d’Oman, a lancé un appel pour que la communauté internationale prenne des mesures pour mettre fin à la souffrance de ces enfants mais aussi à celle de ceux qui subissent une occupation étrangère, faisant à cet égard référence aux circonstances douloureuses qui accompagnent le quotidien des enfants palestiniens.  Elargissant sa réflexion à tous les enfants qui souffrent des conflits armés, le Président de l’Albanie, M. Rexhep Meidani, a pour sa part suggéré la création d’un nouvel organe d’observation international ou bien un tribunal des Nations Unies qui mettrait fin à l’enrôlement des enfants dans les groupes armés.


Outre les orateurs cités, ont pris la parole les Présidents, Vice-Présidents, Ministres, Vice-Ministres et représentants des pays suivants : Haïti, Portugal, Palau, Jamahiriya arabe libyenne, République du Congo, Arabie saoudite, Luxembourg, Yémen, Ethiopie, Cuba, Bélize, Arménie, Tunisie, Myanmar, Guatemala, République islamique d'Iran, Trinité-et-Tobago, Jordanie, Grèce, Costa Rica, Turkménistan, Malte, Equateur et Papouasie-Nouvelle-Guinée.  La Directrice exécutive du Programme des Nations Unies pour l’habitat s’est également exprimée.


La session extraordinaire poursuivra son débat, cet après-midi à partir de 15 heures.


Déclarations


M. JEAN-BERTRAND ARISTIDE, Président d’Haïti, a rappelé que plus d’un demi-milliard d’enfants vivent avec moins de 1 dollar par jour et qu’au cours de la dernière décennie, 2 millions d’enfants ont été massacrés, 6 millions ont été blessés ou sont handicapés et 12 millions ont été privés d’abri et sont laissés pour compte.  C’est pourquoi, pour éradiquer cette pauvreté et ses effets délétères, nous devons promouvoir une politique d’ouverture et un nouveau partenariat mondial en faveur des enfants.  Insistant sur les ravages faits par la pandémie du sida, le Président a déploré que 1,4 million d’enfants séropositifs de moins de 15 ans soient enregistrés aujourd’hui à travers le monde et que 4,3 millions, également de moins de 15 ans, soient déjà morts de la maladie.  Tissant des liens de solidarité au-delà des frontières et, tous unis contre la corruption, la drogue, l’impunité et la pauvreté, nous parviendrons à la réduction du taux de mortalité infantile et à l’éducation de base pour tous, a-t-il poursuivi.  A la veille du Bicentenaire de l’indépendance d’Haïti, le Président s’est réjoui de la promulgation d’une loi interdisant les châtiments corporels en attendant l’éradication de la domesticité à travers le pays.  Cette dynamique ouvre de nouveau horizons pour l’éducation des enfants.  Enfin, a-t-il dit, il faut adopter une approche qui nous invite à être continuellement à l’écoute de l’enfant.


M. REXHEP MEIDANI, Président de l’Albanie, a expliqué que malgré les bons résultats enregistrés dans certains domaines comme celui de la vaccination et de la mortalité infantile, l’Albanie n’a pas encore atteint les indices européens.  Sans accorder la priorité au développement économique du pays, ces indices continueront de rester en deçà de nos objectifs.  Nous avons adopté une stratégie nationale pour l’enfant tandis que les programmes d’éducation comprennent l’enseignement des droits de l’homme et du respect de la personnalité de l’enfant.  Nous sommes conscients des problèmes aigus surtout ceux qui sont dus à la transition démocratique et aux phénomènes régionaux de criminalité, de traite des enfants et de l’exploitation des populations les moins protégées. Les structures juridiques et répressives ne suffisent pas à elles seules pour régler ces questions.  Parallèlement à l’amélioration des conditions économiques, la contribution  humaine directe et l’engagement des différents éléments de la société civile sont de plus en plus importants.  Le Président a par ailleurs attiré l’attention de la communauté internationale sur la pauvreté et la guerre qui sont à ses yeux les plus grandes menaces au bien-être et à la protection des enfants. Beaucoup de temps s’écoulera avant que les plaies des enfants du Kosovo et de la Bosnie ne soient pansées, a ajouté le Président avant de dénoncer la politique de nettoyage ethnique de Slobodan Milosevic.  Il a en outre proposé la mise en place d’un tribunal des Nations Unies ou d’un mécanisme d’observation en vue de mettre fin à l’enrôlement des enfants dans les conflits armés. Le Président a également plaidé pour que le fossé technologique soit comblé afin que ceux qui n’ont pas encore accès à ces nouveaux outils ne soient pas condamnés à demeurer dans  un abîme de pauvreté.  Il a également souhaité le lancement d’une « initiative globale pour l’éducation », qui est le pilier principal pour le développement et l’emploi.  


M. JORGE SAMPAIO, Président du Portugal, a estimé que tant que la Convention relative aux droits de l’enfant ne jouira pas d’une ratification universelle, l’ensemble des mesures internationales en faveur des enfants n’aura pas les fondements nécessaires et risquera d’être gravement compromis.  Si l’adoption de la Convention a marqué une étape décisive dans l’histoire des enfants, il convient maintenant de définir une stratégie précise pour consolider les acquis, confronter les problèmes récurrents et s’attaquer aux nouveaux défis.  Nous avons jusqu’ici développé des politiques répondant à des problèmes spécifiques mais nous avons besoin d’une politique globale pour les enfants et les jeunes gens, fondée sur un projet de société et sur les spécificités des enfants, et déterminée par les nouveaux défis.  Seule une action conjointe témoignant de la solidarité internationale permettra de combattre les obstacles auxquels se heurte le développement des enfants dans le monde d’interdépendance qui, à bien des égards, compromet les progrès sociaux. 


Dans ce cadre, il faut citer la prolifération des conflits armés ainsi que l’instrumentalisation et la victimisation inacceptables des enfants; le caractère dévastateur des effets du VIH/sida sur les jeunes gens et les enfants; ou la marginalisation et l’exclusion sociale accrues des groupes les plus vulnérables à savoir les migrants, les femmes et les enfants.  C’est la raison pour laquelle, le Portugal est convaincu que la protection des enfants et l’adoption de politiques publiques garantissant leurs droits, notamment leur droit à l’éducation, constituent non seulement des impératifs éthiques et normatifs mais aussi le seul moyen de bâtir une société plus juste et plus solidaire, de garantir le développement économique et de renforcer la démocratie et les valeurs citoyennes.  La défense des droits de l’enfant est un aspect fondamental de la politique étrangère du Portugal qui l’applique dans le cadre de ses activités de coopération internationale, a conclu le Président.


Mme SANDRA SUMANG PIERANTOZZI, Vice-Présidente de Palau, a fait part des progrès réalisés par son pays dans la mise en oeuvre des objectifs définis en 1990 lors du Sommet mondial pour les enfants et a mentionné notamment la ratification de la Convention relative aux droits de l’enfant en 1995.  Le rapport présenté par mon pays en 1998 au Comité des droits de l’enfant précise que 95% des enfants âgés de moins de 2 ans ont été vaccinés, a-t-elle déclaré, ajoutant qu’une loi garantissant l’accès de l’éducation à tous a été adoptée et que le taux de mortalité infantile est passé en dessous de 15 pour 1000.  Par ailleurs, le réseau des soins de santé primaires et le système d’approvisionnement en eau potable s’étendent sur tout le territoire et le Gouvernement travaille en étroite collaboration avec l’UNICEF et l’OMS pour promouvoir l’allaitement maternel.  Cependant, malgré ces progrès encourageants, Mme Pierantozzi a reconnu que la couverture médicale n’était pas toujours satisfaisante pour les enfants notamment en matière de chirurgie pédiatrique et que, pour surmonter ces problèmes, son pays coopère avec des États voisins comme Taïwan, notamment, où les enfants sont soignés sans occasionner de dépenses pour les familles.  Elle a souligné les problèmes auxquels sont confrontés les adolescents, tels que l’exploitation, la drogue,

les grossesses précoces, la délinquance, la consommation de tabac, la Vice-Présidente précisant les mesures prises pour remédier à ces problèmes en réalisant des enquêtes auprès des jeunes et en favorisant leur participation.  Elle a proposé aux États Membres de relever le défi de la lutte contre la consommation de tabac chez les adolescents en ouvrant des négociations sur une convention sur le contrôle du tabac. 


Mme ATTIYA INAYATULLAH, Ministre du développement de la femme, du bien-être social et de l’éducation du Pakistan, a souligné que la pauvreté, les privations économiques et l’exploitation sont les obstacles qui nous empêchent d’atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés lors du Sommet mondial pour les  enfants de 1990.  La situation, même si elle est inquiétante, n’est cependant pas sans issue mais il est indispensable que nos aspirations et nos rêves, pour être réalisés, rencontrent l’aide des pays développés.  Les enfants touchés par les conflits armés et le VIH/sida doivent, dans le contexte d’une coopération internationale, bénéficier d’une attention particulière, laquelle requiert une véritable volonté politique.  Dans ce contexte, le Pakistan est attaché aux valeurs de la bonne gouvernance, s’efforce de continuer le processus de rétablissement de la démocratie et de croissance économique sans lesquels les droits des enfants ne peuvent être protégés.  Des réformes globales qui protègent les enfants ont donc été engagées.  La Ministre a en outre fait remarquer que les questions relatives aux enfants relèvent des questions des droits de l’homme et du développement humain.  Il faut par conséquent que les politiques en faveur des enfants soient centrées sur l’éducation primaire, la réduction de la mortalité infantile, l’élimination du travail des enfants.  A cet effet, le Pakistan a ratifié la Convention 182 de l’OIT ainsi que les deux Protocoles facultatifs de la Convention relative aux droits de l’enfant.  Enfin, la Ministre a souligné l’importance du sens moral des nations et a lancé un appel pour un changement qualitatif des conditions de vie des enfants. 


Mme SALMA ADBULJABAR, Ministre des affaires sociales de la Jamahiriya arabe libyenne, a relevé le fossé important qui subsiste entre les engagements pris et les réalisations sur le terrain et dont l’une des manifestations est la situation des enfants palestiniens dans les territoires occupés.  Nous appelons la communauté internationale à assumer ses responsabilités et à mettre un terme aux crimes dont ils sont victimes.  La Ministre a détaillé les principes sur lesquels repose l’action de son pays en faveur des enfants, qui s’appuie en premier lieu sur la structure familiale.  Elle a également expliqué qu’un arsenal législatif important protégeait les enfants contre toutes les formes de discrimination.  La Libye a fait partie des premiers Etats à avoir ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant sans émettre de réserves et parmi les premiers Etats africains à avoir ratifié la Charte africaine pour les enfants.  Nos lois interdisent le travail des enfants âgés de moins de 15 ans.  Nous étudions actuellement la possibilité d’adhérer aux deux Protocoles facultatifs se rapportant à la Convention.  Les enfants libyens ont énormément souffert de l’imposition de sanctions injustes à l’encontre du pays.  Nombreux ont été ceux qui sont décédés d’accidents de la route à la suite de l’embargo sur les vols aériens.


Par ailleurs, la Ministre a estimé que le plan d’action qui sera adopté à l’issue de cette session devrait accorder un rang de priorité élevé à l’accès aux soins de santé de base, à la lutte contre la malnutrition et la pandémie du VIH/sida.  Une aide particulière devrait être fournie aux enfants orphelins du sida.  70% des personnes infectées du sida dans le monde se trouvent sur le continent africain tandis que 90 % des orphelins du sida sont des enfants africains.  Nous avons, dans ce contexte, annoncé lors du Sommet d’Abuja la création d’un Centre de recherche africain pour le contrôle des maladies.  Aucun programme ou plan d’action ne pourra tenir ses promesses sans un niveau de ressources suffisant.  Nous lançons un appel pour que les budgets nationaux accordent davantage de ressources à la cause des enfants.  Les institutions financières internationales devraient également donner la priorité aux dépenses en faveur de la protection des enfants dans les programmes de développement.  Il est également nécessaire de trouver une solution au problème de la dette.


M. LEON ALFRED OPIMBAT, Ministre de la santé, de la solidarité et de l’action humanitaire du Congo, a imputé au manque de cohérence pour le développement les difficultés qu’éprouvent les pays en développement dans la réalisation des objectifs fixés tant dans le Plan d’action de 1990 que dans la Déclaration du Sommet du millénaire de 2000.  Aussi, a-t-il estimé, le développement d’un partenariat soutenu au niveau national, régional et international est une nécessité pour la réalisation des objectifs en faveur de la survie, de la protection et du développement de l’enfant.  Il est temps, a ajouté le Ministre, que les intégrations régionales se fassent et que les trafics illicites d’armes cessent car dans le nombre croissant de conflits, les enfants sont le plus souvent les premiers à payer le prix des exactions des adultes.  Il est temps aussi que les ressources nécessaires soient mobilisées pour faire face à la pandémie du VIH/sida et aux maladies connexes dont la victime principale est, une fois encore, l’enfant.  Le Ministre a conclu en remerciant tous les partenaires bilatéraux et multilatéraux du Congo ainsi que les ONG qui n’ont cessé d’apporter leur assistance multiforme pour la réinsertion et la démobilisation de plus 25 000 ex-miliciens et pour le ramassage déjà opéré d’environ 11 250 armes et munitions, bref, a-t-il dit, pour la reconstruction du Congo. 


M. FAHAD AL-SHAGRA, Ministre de l’éducation de l’Iraq, a dénoncé le fait que la délégation iraquienne, comprenant également des enfants, des mères et des ONG qui se consacrent aux enfants, n’ait pu participer pleinement à cette session dans la mesure où les visas d’entrée ne leur ont été accordés que mercredi, regrettant le fait que les enfants de sa délégation n’aient pu assister au Forum des enfants.  Il a reproché aux Etats-Unis de vouloir ainsi taire les souffrances qu’ils infligent aux enfants iraquiens victimes de l’embargo.  La catastrophe humaine que vivent les enfants iraquiens depuis le début des années 1990 n’a pas d’équivalent dans l’histoire, a estimé le Ministre dénonçant ensuite les sanctions prises contre son pays par les Etats-Unis et le Royaume-Uni sous le couvert des Nations Unies et dans le silence le plus total du reste de la communauté internationale.  Cette catastrophe a ruiné les fondements de la société iraquienne en affectant en priorité les enfants et les femmes qui sont privés de leurs droits les plus élémentaires, notamment le droit à l’alimentation, à la santé et à la dignité. 


Chaque mois, 9 000 enfants âgés de moins de cinq ans meurent et, pour la seule durée de cette session, ce seront 900 enfants en bas âge qui auront perdu la vie, a poursuivi M. Al-Shagra.  Il a dénoncé également les 950 000 bombes lâchées sur l’Iraq et contenant de l’uranium appauvri et dont les conséquences dévastatrices vont bien au-delà de ce qui s’est passé à Hiroshima et Nagasaki.  Face à une telle situation, le Ministre s’est demandé comment il serait possible pour son pays de mettre en oeuvre le paragraphe 34 du Plan d’action qui prévoit de réduire d’un tiers le taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans.  Il a dénoncé par ailleurs la violence infligée également aux enfants palestiniens et a demandé que le texte final comporte un paragraphe qui condamne la politique de violence à l’encontre des enfants d’Iraq et de Palestine et refuse toutes les formes de sanctions imposées aux enfants des nations arabes et de tous les autres pays de la planète.  Autrement, a-t-il ajouté, cette conférence se réduira à des mots sans résultats concrets car, comment expliquer plus longtemps à des enfants iraquiens que les institutions des Nations Unies leur apportent une assistance pour cicatriser des blessures infligées par les Nations Unies elles-mêmes?


M. MOHAMMED A. RASHEED, Ministre de l’éducation de l’Arabie saoudite, a estimé qu’il n’est pas suffisant de lister les droits des enfants au sein d’un document et de considérer que, ce faisant, le travail en leur faveur est accompli.  En effet, la protection des droits des enfants est de la responsabilité des parents, de la société, de l’Etat et de ses institutions.  Nous estimons dans ce contexte que la relation des parents et de leurs enfants avec les autres institutions de la société ne doit pas être seulement d’ordre juridique mais également fondée sur la foi et sur un système de croyances plein d’amour et de compassion.  Dans notre pays, a poursuivi le Ministre, le droit du travail prévoit des clauses de protection des droits des femmes enceintes et leur permet de bénéficier de congés afin, notamment, de pouvoir allaiter.  Les employés doivent en outre assumer les frais des contrôles médicaux durant la grossesse, les coûts liés à l’accouchement et ne peuvent licencier une femme durant sa grossesse.  De même, dans la mesure où l’Arabie saoudite estime que les enfants doivent être au centre du développement social et économique, notre Gouvernement a mobilisé des ressources qui permettent à chaque enfant de jouir de ses droits fondamentaux.  Les organisations privées jouent aussi un rôle majeur dans le domaine de l’éducation, de la santé et du développement des services pour les enfants.  Une Commission nationale de l’enfance a été également créée afin de coordonner les efforts en faveur des enfants, a conclu le représentant avant d’ajouter que le Gouvernement a mis en place des agences chargées de protéger les enfants orphelins ou abandonnés et de se féliciter de la gratuité de l’éducation dans son pays.


HAJJAH SITI ZAHARAH SULAIMAN, Ministre de l’unité nationale et du développement social de la Malaisie, a évoqué la situation dramatique des enfants dans les conflits armés ainsi que celle des enfants palestiniens sous occupation étrangère.  Un autre sujet de préoccupation porte sur l’impact débilitant des sanctions sur les enfants.  Nous demandons instamment qu’à l’avenir, toute sanction devrait être imposée en dernier recours et après qu’une étude de leurs conséquences sur la population civile, en particulier

les enfants, ait été menée.  Abordant la situation propre à son pays, la Ministre a expliqué que des progrès significatifs avaient été réalisés depuis la tenue du Sommet mondial sur les enfants.  Nous avons atteint 11 des

13 objectifs énoncés dans notre plan d’action national qui repose sur la survie et la protection de l’enfant.  Notre second plan d’action pour la période 2001-2020 s’attachera au développement et à la participation des enfants dans un souci d’anticipation des effets de la mondialisation. Nous avons créé un Conseil consultatif sur les enfants et notre délégation présente aujourd’hui aux Nations Unies comprend 12 enfants.  


Mme MARIE-JOSE JACOBS, Ministre de la famille, de la solidarité sociale et de la jeunesse et Ministre de la promotion féminine du Luxembourg, a estimé que, dans un monde ouvert à toutes les influences, de nombreux parents, enseignants et éducateurs semblent manquer de repères pédagogiques.  Certains, a-t-elle expliqué, pratiquent des styles éducatifs qui risquent de promouvoir le laisser-aller, le chantage affectif et ces adultes ne cherchent peut-être plus à prévenir les transgressions par un apprentissage cohérent des comportements en société.  Un tel climat, a-t-elle estimé, risque d’être propice à des séductions dangereuses, comme l’intolérance et la complaisance sur les plans pédagogique, social et politique.  Nous ne pouvons protéger les droits des enfants, sans souligner leurs devoirs, a insisté le Ministre en rappelant que c’est le troisième axe de la Convention des droits de l’enfant qui, à part la protection et la prestation des services, insiste sur la participation active de l’enfant.  Pour le Ministre, il faut creuser ce volet de la citoyenneté et de la responsabilisation. 


Ainsi, il appartient aux parents, aux enseignants et aux éducateurs d’aider l’enfant ou le jeune à formuler sa pensée et à prendre la parole de façon consciente, éclairée et responsable.  En contrepartie, les adultes doivent apprendre à accueillir ces messages avec empathie et respect.  Dans l’engagement pour la cause des enfants, a conclu le Ministre, il faut constituer des réseaux de coopération au-delà des frontières nationales, communautaires et même continentales.  Par exemple, la lutte contre l’exploitation sexuelle à des fins commerciales ne pourra réussir que dans la mesure où les efforts sont unis et que les pays moins privilégiés bénéficient de la solidarité des pays riches.  Le Ministre s’est d’ailleurs félicité que son pays consacre quelque 0,8% de son revenu national brut à des projets de coopération publique au développement dans le cadre de son réseau de la coopération bilatérale et multilatérale.


Mme NAFISA AL-JAIFI, Secrétaire générale du Conseil suprême pour la maternité et l’enfance du Yémen, a indiqué que la pauvreté et le manque de ressources privent les pays les moins développés des moyens d’améliorer la condition des enfants.  C’est pourquoi, les donateurs doivent les aider à accomplir cet objectif.  En dépit des problèmes de développement rencontrés par le Yémen, la représentante a fait savoir que son pays a consacré 27% de son budget à l’éducation et à la santé et que le Conseil des ministres a pris des mesures visant à punir les mauvais traitements infligés aux enfants.  Des progrès ont en outre été accomplis en matière de réduction du taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans et en matière de réduction des inégalités entre l’éducation des filles et des garçons.  Le Gouvernement a également a adopté des mesures pour combattre la pauvreté au Yémen où 34,9% de la population vit en-deçà du seuil de pauvreté.


La famille doit jouer un rôle central dans l’éducation des enfants, a ajouté la Secrétaire générale.  Les enfants ont besoin d’une bonne éducation en accord avec le droit islamique et leurs droits moraux et individuels.  Ils ne doivent pas pouvoir se trouver exploités dans les conflits armés et souffrir de l’occupation étrangère.  Il est dans ce contexte inacceptable que des enfants palestiniens souffrent depuis 50 ans de l’occupation israélienne.  Le Yémen lance donc un appel pour que soit mis un terme à l’occupation israélienne ainsi qu’à l’embargo contre l’Iraq qui représentent une immense tragédie et tuent des enfants innocents chaque jour.


M. HASSEN ABDELLA, Ministre du travail et des affaires sociales de l’Ethiopie, a rappelé que son pays a pris un certain nombre de mesures en faveur des enfants au premier rang desquelles figure la ratification de la Convention relative aux droits des enfants.  D’autres actions sont menées visant à harmoniser le droit éthiopien avec les principes de base de la Convention.  Au-delà de ces mesures législatives, des politiques nationales et sectorielles dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’assainissement de l’eau et du développement social centrées essentiellement sur le bien-être de l’enfant sont également menées.  Afin de renforcer la capacité institutionnelle du système éducatif et de promouvoir les services de santé de base, le Gouvernement éthiopien a alloué un budget significatif à ces secteurs qui a notamment permis de mener à bien des campagnes d’immunisation. 


Le Ministre a également indiqué que la Convention 182 relative à l’élimination des pires formes de travail des enfants a été soumise au Parlement et a formulé l’espoir qu’elle sera prochainement ratifiée.  De même, un processus menant à la signature des Protocoles facultatifs à la Convention a été mis en œuvre, a-t-il poursuivi.  Le Gouvernement a préparé en outre un Plan d’action national visant à améliorer le bien-être des enfants et des femmes et à rendre effectives les recommandations de la Convention relative aux droits des enfants.  Il apparaît que la propagation du virus du sida est un problème majeur pour les enfants éthiopiens.  C’est pourquoi, notre Gouvernement, a fait savoir le Ministre, a adopté un Plan d’action national dans le cadre de la lutte contre le virus de sida et a institué des conseils et des secrétariats chargés de l’application d’une politique qui a été définie aux niveaux fédéral et régional.  Enfin, il a

souligné que la situation inquiétante de nombreux enfants dans le monde est due à un certain nombre de facteurs tels que le déclin de l’aide au développement, le fardeau de la dette et la pauvreté, laquelle doit être réduite si l’on veut pouvoir améliorer les systèmes éducatifs et de santé, ainsi que les services sociaux.


M. ALESANA K.SELUKA, Ministre de l’éducation, des sports et de la santé de Tuvalu, a rappelé que son pays est partie à la Convention sur les droits de l’enfant depuis 1995 et que les droits fondamentaux de l’enfant sont consacrés dans la Constitution.  A Tuvalu, a-t-il expliqué, nous valorisons l’importance fondamentale de la famille et des valeurs culturelles, garants de la protection et de l’éducation des enfants.  Nous envisageons cependant de renforcer ces institutions traditionnelles et pratiques en fournissant une aide aux parents, aux familles et aux communautés.  Malgré les bons résultats obtenus dans le domaine de la santé, de l’assainissement et de la fourniture en eau potable, il est urgent d’améliorer la qualité des services médicaux.  Cette situation est aggravée par le coût élevé des médicaments, en particulier les vaccins.  Une approche régionale afin d’acquérir des médicaments à des prix abordables est nécessaire.  La pandémie du VIH/sida est un autre sujet de préoccupation.  L’incidence du virus est particulièrement élevée chez les marins qui ont contracté la maladie dans les ports étrangers.  Il est urgent de lutter contre ce virus meurtrier qui fait des ravages, en particulier parmi les groupes les plus vulnérables, et nous appuyons à cet effet la création du Fonds santé contre le VIH/sida. 


Un accès de base à l’éducation est une autre priorité et nous sommes préoccupés par la baisse de qualité de l’éducation dans nos écoles.  Un forum national sera convoqué prochainement pour traiter de ce problème.  Le Ministre a par ailleurs demandé la poursuite et le renforcement des arrangements de coopération institutionnelle aux niveaux régional et international qui ont permis à Tuvalu de bénéficier de l’Université la plus proche qui se trouve à Fidji. Il a par ailleurs souhaité que les efforts de promotion des droits de l’enfant de la République de Chine à Taïwan soient davantage reconnus.


Mme VILMA ESPIN GUILLOIS, Présidente de la Fédération des femmes de Cuba, a déploré qu’avec la disparition de l’équilibre des puissances que garantissait l’ex-Union soviétique, un nouveau monde unipolaire ait fini par voir le jour.  Un monde, a-t-elle estimé, caractérisé par l’hégémonie de la superpuissance américaine dont la force économique ne sert pas à améliorer les conditions de vie de ses citoyens dans le besoin mais à fabriquer des machines de mort sophistiquées et terrifiantes.  Ainsi, les bombes dites intelligentes ou volantes et autres armes nucléaires sont responsables de la mort de nombreux garçons et filles en Yougoslavie, en Palestine ou en Afghanistan.  Au cours des dix dernières années, de nombreux autres ont été tués en Iraq pour lequel le Conseil de sécurité a été utilisé comme un outil afin de nier à tout un peuple le plein accès à la nourriture et aux médicaments.  A ceci, il faut ajouter le recours fréquent ou les menaces de recours au droit de veto par les Etats-Unis et, ce, pour des raisons hégémoniques.


            Ainsi, avec horreur et indignation, le monde reçoit chaque jour des informations sur le nombre de personnes tuées en Palestine, y compris des garçons et des filles de moins de 17 ans et même des nouveau-nés de 4 jours.  Cette sauvagerie doit cesser.  A Cuba, depuis le début de la révolution, rien n’a jamais été plus important que l’enfant.  Les services de santé et d’éducation ont été mis à leur disposition gratuitement et, ce, malgré le blocus criminel imposé au pays dans les domaines économique, commercial et financier.  A Cuba, 99,2% des filles et des garçons de moins de 5 ans ont accès à l’éducation et aux soins médicaux; l’inscription à l’école primaire étant de 100% et au collège de 99,7%.  Cuba qui a adhéré aux principes de la Convention relative aux droits de l’enfant est obligé de regretter que son rejet par les Etats-Unis a empêché jusqu’ici sa ratification universelle. 


Mme DOLORES BALDERAMOS-GARCIA, Ministre du développement humain, de la femme, de l’enfant et de la société civile du Bélize, a regretté que la parole ne soit pas toujours jointe aux actes concernant la protection des droits des enfants, et ce malgré les engagements pris lors du Sommet mondial de l’enfant de 1990.  Elle a déclaré que, bien que 191 Etats aient adopté la Convention relative aux droits de l’enfant et que les Etats Membres présentent régulièrement leurs rapports devant la Commission des Nations Unies sur les droits de l’enfant, 10 millions d’enfants meurent chaque année avant l’âge de 5 ans et 100 millions d’enfants sont exclus du système scolaire tandis que 60 millions d’entre eux travaillent.  Une telle situation est simplement inacceptable, a jugé Mme Balderamos-Garcia, surtout dans un monde qui connaît des transformations technologiques et scientifiques spectaculaires. 


La Ministre a souhaité que la mise en oeuvre des objectifs du Sommet mondial de 1990 ne bénéficie pas uniquement à une poignée d’enfants de la planète, soulignant que la Déclaration du Millénaire insistait sur la nécessité de respecter la dignité des enfants.  Elle a exhorté les Etats Membres à tout faire pour effectivement réduire de moitié la pauvreté, garantir une éducation de qualité et cesser d’enrôler les enfants dans les conflits armés. 


Mme Balderamos-Garcia a regretté ensuite que dans la région des Caraïbes et de l’Amérique centrale où les enfants représentent la majorité de la population, le nombre d’enfants et d’adolescents touchés par le virus du VIH/sida soit en augmentation, compromettant ainsi les efforts de développement.  Elle a toutefois souligné les progrès réalisés dans le domaine de la prévention des maladies infantiles évitables, de la couverture vaccinale et dans la scolarisation.  Elle a mentionné les 23 recommandations du Consensus de Kingston, adopté par les Etats des Caraïbes et de l’Amérique centrale, qui visent l’amélioration des conditions de vie des enfants.  Cependant, la diminution de l’aide publique au développement compromet les efforts des Gouvernements en faveur du développement de l’enfant, a regretté la Ministre, alors qu’ils mènent des programmes conjointement avec la société civile et les ONG dans les domaines de l’éducation et de la santé.  Elle a également mentionné les efforts de son Gouvernement en matière d’amélioration du cadre juridique de protection des enfants et des adolescents, ainsi que les démarches en faveur de la participation.


M. RAZMIK MARTIROSYAN, Ministre de la sécurité sociale de l’Arménie, a déclaré que les enfants traditionnellement sont l’objet d’une attention particulière dans notre société en ce qu’ils constituent l’avenir de notre pays.  Le développement et l’éducation des enfants sont au cœur de notre politique qui doit une partie de son efficacité à l’aide des organisations internationales comme l’ONU et du secteur privé.  Nous avons réalisé une réduction de 25% de la mortalité infantile des enfants de moins de cinq ans.  Le sel iodé est utilisé par 80% de la population et la polio est pratiquement éliminée.  Diverses méthodes d’enseignement sont mises en œuvre dans les écoles et un accent est placé sur les droits de l’homme.   Nous favorisons le placement des enfants dans des familles d’adoption plutôt que dans des foyers.  Reste que de nombreux objectifs n’ont pas été atteints.  De nombreux enfants vivent encore en dessous du seuil de pauvreté, notamment les milliers d’enfants réfugiés ayant fui les persécutions et le nettoyage ethnique mené part l’Azerbaïdjan.  Les enfants réfugiés dans notre pays paient cher l’exercice du droit à l’autodétermination.  Les taux de scolarisation ne sont pas suffisamment élevés et nous connaissons un problème important de délinquance juvénile.  Il est cependant possible de remporter des succès en combinant les politiques nationales avec l’aide de la communauté internationale. 


M. ABDERRAHIM ZOUARI, Ministre de la jeunesse, de l’enfance et des sports de la Tunisie, a fait savoir que la Tunisie a ratifié la Convention internationale relative aux droits de l’enfant et a établi une stratégie nationale en vue de l’application des principes qui y sont énoncés.  Aujourd’hui, nous relevons avec fierté que les réalisations que nous avons accomplies en faveur des enfants sont allées au-delà des résultats que nous attendions de la stratégie nationale que nous avons établie à cette fin.  Un observatoire d’information, de formation, de documentation et d’étude sur la protection des droits de l’enfant a en outre été crée ainsi qu’un espace de dialogue avec pour objectif d’initier l’enfant, dès l’âge tendre, à l’esprit de responsabilité, à la tolérance et aux valeurs de responsabilité.  Le Ministre a également indiqué que la Tunisie vient d’adhérer aux Protocoles facultatifs annexés à la Convention relative aux droits de l’enfant. 


Nous avons adopté en Tunisie, a-t-il poursuivi, un modèle de développement durable qui assure la complémentarité entre le volet économique et le volet social.  La Tunisie est ainsi l’un des pays en développement qui consacrent 50% de leur budget aux secteurs sociaux et allouent au secteur de l’éducation et de la formation 20% du budget de l’Etat.  Cet effort a permis de porter le taux de scolarisation à 99% et s’est accompagné de réformes qualitatives du système éducatif.  Nous avons en outre adopté dans l’approche de la situation de l’enfance un ensemble cohérent de politiques et de programmes qui traduisent notre approche globale des droits de l’enfant et notre souci de garantir l’égalité des chances à tous les enfants.  Le milieu familial représente le cadre idéal pour la croissance et le développement de l’enfant qui va de pair avec le bien-être de la femme.  C’est pourquoi, la Tunisie s’est efforcée de garantir les droits sociaux et politiques de la femme qui est devenue un partenaire de plein droit dans notre société.  Le Ministre a également estimé qu’il faut aujourd’hui réfléchir à la mise en  place d’un nouveau type de coopération dans le cadre des échanges d’expertise

technique, sous la coordination directe de l’ONU et de ses institutions spécialisées.  Enfin, il a estimé que la concrétisation de la solidarité internationale d’une manière efficace peut redonner espoir à des enfants privés de leur droits et a mis l’accent sur la situation de l’enfant iraquien qui souffre des effets de l’embargo.


M. SEIN HTWA, Ministre au Ministère du bien-être social, des secours et du repeuplement du Myanmar, a expliqué que deux ans après l’adhésion de son pays à la Convention sur les droits de l’enfant, une loi nationale sur l’enfant avait été promulguée.  La même année, le Comité national sur les droits de l’enfant a été formé.  Dans notre culture, les enfants sont chéris.  Ils sont pris en charge non seulement par les parents et autres membres de la famille mais également par l’ensemble de la communauté.  Tous les enfants quel que soit leur sexe, ont les mêmes opportunités.  Notre Plan d’action national et le Plan national sur la santé pour la période 1996-2001 ont été formulé et mis en œuvre et nous sommes en train d’élaborer le plan national sur la santé pour la période 2001-2006.  Par conséquent, des progrès notables ont été réalisés même dans les régions les plus reculées du pays.  La mortalité des enfants de moins de cinq ans a baissé et nos programmes de vaccination ont été mis en œuvre avec succès.  Depuis 1996, nous disposons d’une journée d’immunisation.  A ce jour, 84% des enfants de moins de cinq ans ont été vaccinés contre la poliomyélite et, en l’an 2000, nos programmes d’immunisation ont permis de couvrir 90% des enfants de moins d’un an.  Par ailleurs, le pourcentage de foyers utilisant du sel iodé a augmenté pour atteindre les 79,8% et la consommation d’eau potable a atteint 67,2% des foyers.  Notre Gouvernement déploie par ailleurs tous les efforts pour que les enfants aient accès à l’éducation primaire.  Le taux d’inscription scolaire est à l’heure actuelle de 92,05%.  La Ministre a également détaillé les mesures prises pour prévenir les abus et la traite d’enfants, notamment les partenariats mis en place avec les autres pays du Mekhong et ceux de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE).


M. CRISTIAN MUNDUATE, Ministre du bien-être social du Guatemala, a rappelé que l’une des conséquences les plus importantes des accords de paix a été la capacité renouvelée du Gouvernement à faire des progrès substantiels dans la mise en oeuvre des objectifs fixés par le Sommet mondial sur les enfants.  Le Guatemala est encore loin d’avoir atteint les objectifs.  Ainsi, la réduction du taux de mortalité infantile et des enfants de moins de 5 ans ainsi que celle du taux de la mortalité maternelle sont devenues les priorités des politiques sociales du Gouvernement.  En outre, bien que réduite, la malnutrition est toujours une des principales causes de maladies ou de décès dans le pays.  Cette malnutrition a, en plus, un impact négatif sur la capacité des garçons, des filles et des adolescents à apprendre.  En conséquence, le Gouvernement a décidé d’élaborer une loi sur le développement social et de lancer un programme de santé reproductive dans lequel, l’information, en particulier sur les questions liées au VIH/sida, est un élément de taille. 


L’éducation est également au rang des priorités du Gouvernement; le but étant d’assurer, d’ici à 2004, un accroissement de 20% des inscriptions à l’école primaire et une baisse du même taux de l’analphabétisme.  Dans le même temps, le Gouvernement prend des mesures pour appuyer les familles et réduire ainsi le travail des enfants.  Pour la décennie à venir, le Gouvernement s’est engagé à revoir son modèle de développement pour qu’il ne reproduise plus de schémas de pauvreté et qu’il conduise à un système plus juste, fondé sur l’investissement dans les enfants.  En concluant, le Ministre a annoncé qu’hier, son pays a déposé ses instruments de ratification des deux Protocoles facultatifs à la Convention relative aux droits de l’enfant.


M. KAMAL KHARRAZI, Ministre des affaires étrangères de la République islamique d'Iran, a déclaré que les résultats du Sommet mondial de l'enfant avaient représenté un délicat compromis entre différents systèmes de valeurs en compétition sur des sujets aussi sensibles que le statut de la famille, l'éducation, la santé et l'utilisation des enfants dans les conflits armés.  La présente session,  a dit M. Kharrazi, devrait s'atteler à concevoir des voies et moyens concrets pour promouvoir le respect des droits des enfants, améliorer leur statut et prévenir les violations de leurs droits à la fois au sein des familles et dans la vie sociale.  En fait, les droits de l'enfant doivent être prioritaires dans tous les efforts de développement.  Les intenses négociations qui ont lieu autour du document final de cette conférence d'examen sont le signe des formidables défis auxquels la communauté internationale doit faire face pour mieux mettre en oeuvre, à tous les niveaux, les recommandations du Sommet mondial de l'enfant.  Ces réalisations sont rendues difficiles par l'état injuste des affaires internationales et l'imposition de mesures unilatérales coercitives qui empêchent la création d'un cadre efficace et d'un environnement sûr pour les enfants, notamment dans les pays en développement. 


A notre avis, l'institution de la famille, cellule de base de la société, est l'environnement le plus sûr pour les enfants et les jeunes, et a la responsabilité première de la protection, de l'éducation et du développement de l'enfant.  Une bonne relation parents-enfants est indispensable à la réalisation du potentiel de l'enfant et au développement d'un ordre plus humain.  Dans un monde marqué par l'inégale distribution des richesses et des opportunités, l'insécurité et les conflits armés, le sort des enfants doivent recevoir la plus grande attention.  La triste situation des enfants palestiniens sous occupation israélienne est non seulement la claire manifestation des pratiques brutales d'une puissance occupante contre les enfants, mais une grande injustice envers l'humanité entière.  Nous ne pouvons rester indifférents à cette situation, dont le camp de Djénine, où de nombreux innocents, dont des enfants, ont été massacrés par les forces israéliennes, est la dernière illustration.  Je lance ici un appel à la communauté internationale pour qu'elle prenne des mesures urgentes et décisives pour mettre fin aux crimes commis par les forces israéliennes dans les territoires occupés et pour alléger la souffrance des enfants de Palestine.


Mme PENNELOPE BECKLES, Ministre du développement social de Trinité-et-Tobago, a indiqué qu’en 10 ans, son pays avait rencontré des succès considérables dans la mise en oeuvre du Plan d’action adopté lors du Sommet mondial pour les enfants en 1990.  En matière d’éducation, l’accès de tous les enfants à l’école primaire et secondaire à été facilité et nous nous employons à augmenter l’accès au niveau universitaire, a informé la Ministre, précisant que dans son pays l’école est obligatoire de 5 à 12 ans, et gratuite dans les écoles publiques ou sous contrat avec le gouvernement; plus de 70% des enfants fréquentent par ailleurs les jardins d’enfant.  En matière de santé, plus de 90% des enfants sont vaccinés et presque tous les accouchements sont assistés par du personnel qualifié.  Les données récentes montrent une baisse de la malnutrition chez les enfants.  Cependant, a continué la Ministre, dans d’autres domaines les objectifs n’ont pas été atteints: c’est le cas par exemple des objectifs relatifs à la réduction de la mortalité maternelle et infantile.  De plus, l’émergence de la question du VIH/sida et l’augmentation des taux de transmission de la mère à l’enfant sont extrêmement inquiétants.  Mentionnant par ailleurs la culture de la violence comme un problème qui affecte les familles, les écoles et les communautés, la Ministre a reconnu qu’il faudrait soutenir les efforts de lutte contre l’escalade de la violence et notamment la violence domestique.  Elle a enfin fait observer que la situation précaire dans laquelle se trouvent les enfants des pays en développement s’est encore dégradée suite aux réductions de l’assistance au développement.


M. ABOU DRAHAMANE SANGARE, Ministre d'Etat, Ministre des affaires étrangères de la Côte d'Ivoire, a indiqué que 52% de la population ivoirienne ont moins de 18 ans.  Assurer le bien-être de cette frange jeune de la population et protéger ses droits constituent un impératif pour le Gouvernement ivoirien, a déclaré M. Sangaré.  La Côte d'Ivoire a ratifié sans réserve la Convention relative aux droits de l'enfant le 4 février 1991 et a adhéré à la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant.  Le phénomène de trafic transfrontalier d'enfants, dénoncé dans les médias, est un sujet de grande préoccupation pour le Gouvernement ivoirien, a dit le Ministre.  Pays agricole, la Côte d'Ivoire a fondé son économie sur des cultures de rentes dont le cacao, cultivé dans des plantations familiales de petites tailles dont certaines ont été acquises par des travailleurs de pays voisins qui les exploitent sur un mode familial, y faisant venir des parents, dont des enfants.  C'est au nom de ce regroupement familial légitime que des trafiquants véreux ont créé des réseaux transfrontaliers, à l'insu des autorités ivoiriennes et de celles des pays d'origine, abusant de l'état de pauvreté et de la bonne foi des parents de ces enfants.


Le Gouvernement ivoirien a pris des mesures énergiques pour enrayer ce fléau.  Au plan national, un plan d'urgence a été adopté pour, entre autres, améliorer les conditions de vie des familles et des enfants vivant dans les zones à risques; lancer des campagnes de sensibilisation contre l'emploi des enfants; identifier et rapatrier les enfants victimes de trafic, et condamner les auteurs des trafics; limiter l'âge minimum d'accès à l'emploi, et réglementer le travail des enfants.  Le 25 juillet 2001, un Comité national de lutte contre le trafic et l'exploitation des enfants a été mis en place.  Au plan sous-régional, la Côte d'Ivoire a participé à de nombreuses rencontres, notamment à l'atelier sur le travail et le trafic des enfants, en particulier les filles domestiques en Afrique de l'Ouest et du Centre, qui a eu lieu à Cotonou au Bénin en 1998.  Une réunion s'est tenue à Yamoussoukro, du 8 au 12 janvier 2002, sur les trafics d'enfants en Afrique de l'Ouest et du Centre, avec la participation du Bénin, du Burkina Faso, du Mali et des organismes de l'ONU.  Nous avons signé avec le Mali, le 1er septembre 2000, un accord de coopération en matière de lutte contre le trafic transfrontalier d'enfants, et notre Premier Ministre a conduit des missions au Mali, en Guinée et au Burkina Faso en 2001.  Au niveau international, la Côte d'Ivoire a ratifié les Conventions 182 et 138 de l'OIT, relatives à la lutte contre

les pires formes de travail des enfants et à l'âge minimum d'accès à l'emploi.  Confrontées à la porosité des frontières, à l'insuffisance des moyens matériels et des ressources humaines et financières, les autorités ivoiriennes rencontrent cependant de grandes difficultés dans la lutte contre le trafic d'enfants. 


Mme TAMMAM EL-GHOUL, Ministre du développement social de la Jordanie, a déclaré que les circonstances douloureuses qui accompagnent le quotidien des enfants palestiniens exigent que la communauté internationale assume la responsabilité qui lui incombe de protéger les droits des enfants.  Nous pensons par ailleurs que l’utilisation des technologies modernes de communication permettant d’améliorer la qualité de l’enseignement doit être une composante importante de tout programme pour que les enfants soient en mesure de répondre aux exigences du monde contemporain.  L’initiative de

Sa Majesté le Prince Abdullah II visant à accorder la priorité à la fourniture de technologies de l’information dans les écoles témoigne également de l’intérêt réel porté au développement de l’enfant.  De plus, le programme de transformation sociale et économique de la Jordanie comprend entre autres la création d’un Comité royal sur les droits de l’homme, d’un Conseil national pour les affaires familiales ainsi que la mise en place de juridictions spéciales pour les jeunes et celle de centres de réhabilitation et de formation.


M. DIMITRIS THANOS, Vice-Ministre de la santé et du bien-être social de la Grèce, a estimé que la question prioritaire dans la promotion des droits de l’enfant doit être de mettre en place des systèmes sociaux et de santé durables et d’y garantir l’accès des enfants sans discrimination.  Un accent particulier doit également être placé sur l’accès universel à l’éducation primaire qui peut être un moyen efficace de briser le cercle vicieux de la pauvreté.  Les familles, en tant que premiers supports des enfants, doivent demeurer l’unité de base de la société et son rôle doit être reconnu et renforcé.  Faisant le point des mesures prises par son pays, le Vice-Ministre a appelé à des politiques intégrées et à des mécanismes permanents de coordination qui pourraient développer et surveiller la mise en oeuvre de plans d’action cohérents.  Il faut, ce faisant, encourager la participation de la société civile, en particulier les organisations non gouvernementales (ONG).  L’objectif doit être de faire le meilleur usage des ressources disponibles, de tirer parti des expériences positives et de tirer les enseignements des expériences négatives.  Ces objectifs, a conclu le Vice-Ministre, exigent la coopération à tous les niveaux, en particulier au niveau mondial.  En élaborant des politiques de l’enfance, a-t-il ajouté, il faut considérer les enfants comme des partenaires dotés de droits égaux dans leur famille et comme membres actifs de la société.  Il faut voir ces enfants comme des partenaires capables de contribuer à forger le monde de demain, celui qui sera le leur.


M. MIGUEL ANGEL RODRIGUEZ ECHEVERRIA, Costa Rica, a estimé que l’humanité n’avait pas encore rempli ses obligations vis-à-vis des jeunes générations et qu’il serait préférable d’éduquer les adolescents qui doivent assumer très tôt les responsabilités de parents dans le monde contemporain.  Il a salué les performances des 73 pays qui sont parvenus à réduire d’un tiers la mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans et celles des 100 autres qui sont parvenus à la réduire d’un cinquième.  Pour sa part, a-t-il ajouté, le Costa Rica est parvenu à diminuer d’un quart le taux de mortalité infantile avec un taux actuel de 10,8 pour mille.  Par ailleurs, le Gouvernement a mis en place des programmes de développement des capacités intellectuelles pour la petite enfance qui consistent à fournir des outils pédagogiques aux familles.  Le taux d’analphabétisme au Costa Rica est de 4,4%, a-t-il poursuivi, et il est encore plus faible chez les femmes.  Le taux de scolarisation dans le secondaire est le plus élevé d’Amérique latine, se situant à plus de 83,8% tandis que le nombre d’enfants handicapés scolarisés est en augmentation, a souligné M. Echeverria. 


Pour lutter contre la traite des enfants, qui touche 30 millions d’enfants dans le monde, le Costa Rica a adopté une loi en 1999 qui punit cette pratique et l’assimile à un crime.  Une loi sur la responsabilité paternelle a également été promulguée pour inciter les pères d’un tiers des enfants du Costa Rica, qui n’étaient pas reconnus, à assumer leurs responsabilités, a précisé le représentant.  Cette loi reconnaît à chaque enfant le droit fondamental de connaître ses parents et de disposer d’une éducation saine, d’une alimentation et du bien-être de leur part.  A ce jour, 91,8% des pères ont été contraints depuis l’adoption de cette loi à reconnaître leur paternité, prouvée à partir de tests d’ADN dans 8,2% des cas.  M. Echeverria a incité les autres Etats Membres à prendre des mesures similaires pour renforcer les droits de l’enfant dans leurs familles et dans la société.


Pour Mme AKSOLTAN ATAEVA, Turkménistan, les questions abordées lors de cette session extraordinaire sont de la plus haute importance pour l’humanité en ce XXIème siècle car notre avenir dépendra de la solution qui y sera apportée.  La Déclaration de 1992 sur les enfants a constitué la base du programme national d’action en faveur des enfants dès les premiers jours de l’indépendance du Turkménistan.  Le Gouvernement a aussi ratifié la Convention sur les droits de l’enfant et est devenu partie aux principaux instruments internationaux sur les droits de l’homme et les libertés.  Par la suite, la protection de la maternité et de l’enfance ont été inscrites dans la Constitution et plusieurs lois en ce sens ont été adoptées. 


Le programme de réforme sociale et économique et politique attache une importance particulière aux intérêts des enfants, des mères et des familles et 60% du budget sont consacrés à des dépenses sociales, principalement en faveur de la santé, de l’éducation, de la sécurité sociale et de l’établissement de conditions de vie plus favorables.  C’est dans cette perspective que des campagnes annuelles de vaccination, de lutte contre les maladies infantiles et d’amélioration de l’alimentation des enfants ont été mises en place.  Assurer la sécurité alimentaire de la population est l’une des priorités au Turkménistan et, à cet effet, depuis 2001, tous les citoyens reçoivent du pain produit à partir de graines plantées sur le sol turkmène.  Grâce à ces actions, la mortalité des enfants de 1 à 5 ans a diminué.  Les autorités publiques attachent également une grande importance à l’éducation, a ajouté la représentante, précisant que les enseignements sont gratuits afin que tous puissent y avoir accès.


Mme HELEN D’AMATO, Malte, rappelant que son pays a ratifié la Convention relative aux droits de l’enfant dès 1990, a souligné les efforts du Gouvernement maltais visant à développer une approche sociale centrée sur l’enfant.  Cette approche repose également sur le principe que la famille est au coeur de l’émancipation de l’enfant, a ajouté Mme D’Amato, précisant que, sous sa conduite, le Parlement avait procédé en 1998 et 1999 à l’évaluation des structures existantes pour la protection de l’enfant et les soins en leur faveur.  Une juridiction de la famille et un bureau chargé des droits de l’enfant ont été créés à Malte et un code de l’enfant sera prochainement promulgué, de même que la loi portant création d’un bureau de l’ombudsman pour les enfants.  La représentante a appelé les Etats Membres à coopérer étroitement pour assurer l’éducation pour tous, tout en regrettant les disparités entre certaines régions où abondent les ordinateurs tandis que, dans d’autres, la fourniture d’électricité est inexistante. 


Mme D’Amato a attiré l’attention sur les pays où le développement de l’enfant est compromis par les ravages du VIH/sida, par la malnutrition ou la sous-nutrition, par l’absence de structures éducatives, par l’esclavage, la prostitution, le travail et l’exploitation sexuelle des enfants qui doivent, selon elle, être des priorités dans la lutte en faveur des droits de l’enfant.  Elle a également interpellé les autres délégations sur les souffrances infligées aux enfants dans les zones de conflits armés, en particulier en Afghanistan et au Moyen-Orient, où les sévices de la guerre resteront ancrées dans leurs vies.  Elle a recommandé que l’adoption de mesures soit réglementée aux plans national et international pour ne plus être considérée comme une solution aux problèmes rencontrés par les enfants et ne plus s’apparenter dans certains cas à une opération mercantile.  Enfin, les droits élémentaires des enfants ne peuvent être contredits par aucune pratique culturelle et la Convention relative aux droits de l’enfant doit être intégralement appliquée, a déclaré Mme D’Amato.


Mme MARIA ISABEL BAQUERIZO DE NOBOA (Equateur) a déclaré que la Convention relative aux droits de l’enfant détermine l’orientation des activités de son pays dont la Constitution reconnaît les droits de l’enfant.  Nous avons systématiquement augmenté les dépenses sociales qui doivent être appuyées par les organisations financières internationales et les institutions des Nations Unies par le biais de la coopération et de l’aide publique au développement (APD).  La représentante a expliqué que l’Equateur avait atteint 13 des 22 objectifs qu’il s’était fixés.  Nous avons éliminé les inégalités entre les deux sexes pour ce qui est de l’accès à l’éducation.  Récemment, nous avons accueilli la première rencontre régionale consacrée aux populations autochtones.  La Déclaration finale adoptée à l’issue de cette rencontre demande aux Etats de renforcer notamment la diversité culturelle des peuples qui forment le tissu social de chaque pays.  La représentante a attiré l’attention sur la situation des enfants de parents migrants.  Il faudrait que les accords internationaux intègrent les droits des travailleurs migrants pour que ceux-ci ne soient pas considérés comme des réfugiés ou des personnes déplacées. En novembre 2001, la dixième Conférence des chefs d’Etat des Amériques a eu lieu sur le thème « les adolescents des Amériques préparent le prochain millénaire ».  Par ailleurs, notre projet régional en faveur d’une vie saine et de la protection de l’environnement associe les jeunes à la protection de l’environnement tout en assurant le développement. 


M. JOHN KAPUTIN, Papouasie-Nouvelle-Guinée, a indiqué que, dans son pays, près de la moitié de la population a moins de 18 ans et que, par conséquent, ils sont une partie substantielle et importante de la société.  Le représentant a souligné, à cet égard, que les dispositions de la Convention des droits de l’enfant sont consacrées dans la Constitution même du pays.  Mais notre système n’est pas parfait, a-t-il convenu en arguant que les institutions établies pourraient faire mieux avec plus de fonds et plus de personnel.  Il a alors mis l’accent sur l’importance d’une approche holistique en matière de promotion des droits de l’enfant.  Il a ainsi indiqué que lorsque le Gouvernement actuel a pris ses fonctions, il y a trois ans, le Premier Ministre s’est fixé cinq objectifs.  Ces derniers visent à rétablir l’intégrité des institutions nationales; à stabiliser la monnaie locale et le budget national; à éliminer les obstacles à l’investissement et à la croissance; et à faire progresser le processus de paix qui suivi le conflit de Bougainville, de 1989 à 1997.  Ces objectifs, a estimé le représentant, offrent le cadre d’une approche holistique qui tient compte des problèmes économiques, sociaux et politiques, y compris les droits de l’enfant.  Pour accélérer la réalisation de ces objectifs, le Gouvernement est en train d’initier un programme d’ajustement.  Ce programme vise à créer des conditions favorables à la promotion des droits de l’enfant et ses éléments clés comprennent la création d’un environnement économique et social dans lequel la population peut veiller à son propre bien-être.  Au début de l’année, par une politique de subvention, le Gouvernement a mis l’éducation à la portée de tous quel que soit le niveau de revenus. 


Revenant sur le processus de paix relatif à Bougainville, le représentant a estimé que, par leurs efforts, le Conseil de sécurité, le Secrétariat de l’Organisation des Nations Unies et les institutions spécialisées contribuent réellement à la mise en place d’un environnement dans lequel les questions couvertes par le deuxième Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant, à savoir la situation des enfants dans les conflits armés, pourront être réglées.


M. FUAD MUBARAK AL-HINAI, Oman, a loué les efforts de la communauté internationale pour améliorer les conditions de vie des enfants dans le monde, indiquant que, pour sa part, le Sultanat d’Oman avait concentré ses actions dans les domaines de l’éducation, des services de santé, de l’alimentation et de la protection de la petite enfance.  Il a souligné que des rapports de l’Organisation mondiale de la santé avaient établi que son pays avait atteint le taux le plus élevé en termes de qualité des soins de santé parmi 191 Etats.  Le taux de mortalité des enfants âgés de moins de 5 ans est passé à 2,4% tandis que la couverture vaccinale est de l’ordre de 99% à 100% pour les 5 dernières années.  Aucun cas de diphtérie n’a été recensé depuis 1993, ni aucun cas de tétanos depuis 1992 tandis que la poliomyélite a disparu depuis 7 ans, a indiqué M. Al-Hinai.  Le Sultanat d’Oman axe maintenant ses efforts sur l’amélioration de la nutrition pour les enfants de moins de 5 ans, sur l’éducation préscolaire et sur le développement de la participation.  Il a lancé un appel en faveur de la protection des enfants vivant sous embargo ou sous occupation étrangère et a réaffirmé la nécessité de protéger les enfants palestiniens dont les droits sont bafoués. 


M. PETER PIOT, Directeur exécutif du Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA), a indiqué que chaque jour, 6 000 jeunes gens de moins de 24 ans contractent le virus du sida et que plus de 6 000 enfants deviennent orphelins du sida, un tiers d’entre eux ayant moins de cinq ans.  A l’échelle mondiale, les enfants de moins de 18 ans représentent 10% des 40 millions de personnes qui sont malades du sida.  Dans ce contexte, ONUSIDA s’efforce de répondre à la question posée par le sida et à son impact sur les enfants.  De même, l’UNICEF a répondu au défi posé par le sida par l’adoption de politiques en faveur de la prévention de la transmission du virus par la mère, l’aide en faveur des orphelins et le renforcement du rôle de l’éducation.  Afin de protéger les enfants des conséquences de la propagation du sida, il faut renforcer les programmes en faveur des mères, des orphelins et des adolescents et utiliser de la façon la plus efficace possible les instruments dont nous disposons, à savoir en particulier la Déclaration d’engagement sur le VIH/sida adoptée lors de la session extraordinaire de  l’Assemblée générale sur le sida en juin 2001 et la Convention relative aux droits de l’enfant qui stipule que les enfants ont le droit d’être protégés contre le virus du sida et qu’ils  ont en outre droit à l’information sur la santé puisque seulement 60 des jeunes des pays les plus touchés par le sida disposent des informations de base sur le virus.  Les enfants ont également le droit à l’éducation, a poursuivi M. Piot, dans un contexte où un million d’enfants africains scolarisés ont perdu leur enseignant à cause du sida l’année dernière.  Ils doivent aussi être protégés de l’exploitation et des conflits armés et doivent pouvoir bénéficier des meilleurs soins de santé. 


Aujourd’hui, a poursuivi M. Piot, moins de 5% des femmes enceintes en Afrique sub-saharienne ont accès à des services de prévention de la transmission du virus de la mère à l’enfant.  Cependant, les choses changent, notamment grâce à l’aide de l’UNICEF et d’autres organisations non gouvernementales (ONG).  De même, les gouvernements, les communautés et les organisations de femmes coopèrent ensemble pour répondre aux besoins des enfants orphelins du sida en mettant notamment en place des structures d’accueil.  Enfin, M Piot a lancé un appel pour la lutte contre les causes profondes de la propagation du virus du sida et que les moyens de prévention contre ce fléau dont nous disposons soient accessibles à tous.  Il faut que l’on ne réponde pas de façon hypocrite aux besoins des enfants, notamment en ignorant les causes profondes du sida que les tabous et l’idéologie empêchent souvent de combattre


Mme ANNA KAJUMULO TIBAIJUKA, Directrice exécutive du Centre des Nations Unies pour les établissements humains (ONU/Habitat), a estimé que les enfants sont véritablement les êtres humains les plus vulnérables de la planète.  De la naissance à l’âge adulte, ils doivent être nourris, protégés des dangers et des maladies, soignés et éduqués afin de devenir économiquement productifs et de disposer d’un système de valeurs assurant la stabilité sociale.  La plupart de ces tâches reviennent aux parents et sont assumées avant tout à la maison.  Un bon foyer est à la fois un lieu où les enfants et leur famille trouvent refuge, mais aussi un espace non matériel qui fournit amour et réconfort.  Le foyer comprend la maison, le voisinage et la communauté qui forment l’environnement de l’enfant, son habitat.  Or, la tragédie des enfants commence lorsque cet habitat devient vulnérable.  L’exode rural, les conflits armés, les évictions forcées et les catastrophes naturelles figurent parmi les menaces les plus spectaculaires à l’environnement de l’enfant. 

Mais il existe aussi des menaces plus chroniques et plus répandues, notamment dans les bidonvilles.  Ce sont notamment l’hébergement insalubre, le manque d’hygiène publique, l’absence d’eau potable, les maladies comme le VIH/sida, ou encore le crime et l’insécurité.  C’est pourquoi, le programme mondial d’action sur l’habitat, adopté en 1996 à Istanbul, reconnaît que la réduction de la vulnérabilité de l’environnement des enfants est un élément clef du développement durable. 


Les conditions de vie dans lesquelles se trouvent les enfants doivent donc recevoir une attention spéciale, a poursuivi la Directrice exécutive.  Il s’agit plus particulièrement de fournir un abri approprié aux enfants des rues, aux enfants réfugiés et à ceux victimes d’exploitation sexuelle.  Par abri approprié, on entend bien sûr bien plus qu’un simple toit, a-t-elle expliqué.  C’est dans cette optique que l’ONU/Habitat, en coopération avec la Fondation Rockefeller, vient de lancer une initiative mondiale en faveur des enfants orphelins du sida mobilisant les communautés et fournissant des logements. 


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