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AG/1285

VICTIMES DE L’EXPLOITATION, DES CONFLITS ET DE LA DISCRIMINATION, LES ENFANTS ET LES JEUNES DEMANDENT AUX ETATS MEMBRES DE LES CONSIDERER COMME ACTEURS DE LEUR FUTUR

08/05/2002
Communiqué de presse
AG/1285


Assemblée générale

1ère séance plénière – matin


VICTIMES DE L’EXPLOITATION, DES CONFLITS ET DE LA DISCRIMINATION, LES ENFANTS ET LES JEUNES DEMANDENT AUX ETATS MEMBRES DE LES CONSIDERER COMME ACTEURS DE LEUR FUTUR


La session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée

aux enfants, ouverte ce matin, entend améliorer la condition de l’enfant


«Vous nous considérez comme le futur mais nous sommes aussi le présent, nous sommes des citoyens du monde et, quand nous serons adultes, nous nous engagerons à protéger les droits de l’enfant avec la même passion et la même vigueur qu’aujourd’hui».  C’est en ces termes qu’Audrey Chenynut et Gabriela Azurduy Arrieta ont interpellé au nom des enfants les chefs d’Etat et de gouvernement et les délégations qui participaient ce matin à l’ouverture de la vingt-septième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants qui se poursuivra jusqu’au 10 mai.  Ces deux jeunes filles présentaient aux dirigeants de la planète les conclusions du Forum des enfants qui s’est tenu du 5 au 7 mai à New York, réunissant plus de 300 enfants et un millier d’organisations non gouvernementales se consacrant à l’enfance.  Les enfants et les jeunes ont ainsi fait observer qu’ils étaient victimes de l’exploitation, de la violence, du travail précoce, de la guerre, du sida, de la discrimination politique et de la détérioration de l’environnement. 


Les deux représentantes de la jeunesse ont jugé qu’il était temps que ces injustices cessent et appelé à la création d’un monde digne des enfants et des jeunes qui passe par l’adoption et l’application de législations fermes garantissant leur protection.  «Où que vous viviez, sachez que vous avez le droit de grandir à l’abri de la pauvreté et de la faim, que vous avez droit à un enseignement de qualité, que vous avez le droit d’être protégés contre les maladies infectieuses, y compris le sida, et que vous avez le droit de vivre sans craindre la guerre, les mauvais traitements et l’exploitation», leur a répondu le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan.  S’adressant ensuite aux dirigeants de la planète et aux adultes, il leur a demandé de s’engager solennellement à corriger les injustices dénoncées par les enfants et les jeunes et «qui reflètent nos propres manquements».  Il leur a rappelé notamment les promesses faites aux enfants dans la Déclaration du Millénaire et selon lesquelles, d’ici à 2015, le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour aura été réduit de moitié tandis que tous les garçons et filles en âge de fréquenter l’école primaire devraient alors être scolarisés. 


En présentant les progrès réalisés dans la mise en œuvre des objectifs définis lors du Sommet mondial pour les enfants de 1990, les délégations ont insisté sur les réformes institutionnelles engagées pour harmoniser leur législation nationale en tenant compte des dispositions de la Convention sur les droits de l’enfant et de ses deux protocoles facultatifs.  Le Vice-Président du

Kenya, M. George Saitoti, a par exemple mentionné la promulgation, en mars 2002,


d’un nouveau statut de l’enfant et la création d’un tribunal du droit de la famille.  Il a regretté que de nombreux investissements consentis dans des secteurs de l’éducation soient compromis par les ravages du VIH/sida qui affecte lourdement les enfants, porteurs du virus ou orphelins.  Tout en citant les initiatives prises par son Gouvernement, notamment  un partenariat avec la société civile et les collectivités afin de scolariser les orphelins du sida, M. Saitoti a fait remarquer que les gouvernements ne disposent pas des ressources nécessaires pour s’acquitter des objectifs fixés.  Le Premier Ministre rwandais, M. Bernard Makuza, a pour sa part précisé que son Gouvernement était parvenu, avec le concours des partenaires nationaux et internationaux, à assurer la scolarité de 1,5 millions d’enfants au lendemain du génocide qui a laissé près de 500 000 enfants orphelins dans son pays, dont 64 000 sont chefs de ménage. 


Avant l’ouverture du débat général, Mme Patricia M. Durrant (Jamaïque), avait présenté le rapport du Comité préparatoire de la session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée aux enfants, avant d’être élue à la présidence du Comité plénier pour la durée de la session.  Le Président de l’Assemblée générale a annoncé que les tables rondes seraient présidées par M. Nambar Enkhbayar, Premier Ministre de la Mongolie, et M. Ion Iliescu, Président de la Roumanie pour la première, et par Mme Tarja Halonen, Présidente de la Finlande, et M. Vicente Fox, Président du Mexique, pour la seconde.  La troisième table ronde sera présidée par M. Levy Mwanawasa, Président de la Zambie, et par M. Sher Bahadur Deuba, Premier Ministre du Népal.  L’Assemblée générale a par ailleurs accrédité les organisations non gouvernementales suivantes pour qu’elles interviennent en plénière: Centre for the Culture of Peace and Non-Violence «Mali Korak», Christian Children’s Fund, Forum for African Women Educationalists, Hague Appeal for Peace, Arigatou Foundation, Comité des ONG pour l’UNICEF, Save the Children Alliance, et South Asian Coalition on Children Servitude. 


Après avoir observé une minute de silence en début de séance, et adopté l’ordre du jour et le programme de travail de la vingt-septième session extraordinaire, les délégations ont élu à la présidence de cette session, M. Han Seung-soo (République de Corée), Président de la 56ème session de l’Assemblée générale.  Les Vice-Présidents de la 56ème session assumeront également les fonctions de Vice-Président à la présente session extraordinaire.  L’Assemblée générale a en outre procédé à la nomination des membres de la Commission des pouvoirs, qui sont les mêmes que ceux de sa 56ème session ordinaire..  M. André Erdös (Hongrie), M. Francisco Seixas da Costa (Portugal), M. Fuad Mubarak Al-Hinai (Oman), M. Hasmy Agam (Malaisie), M. Nana Effah-Apenteng (Ghana) et M.Pierre Lelong (Haïti), respectivement Présidents des Première, Seconde, Troisième, Quatrième, Cinquième et Sixième Commissions pour la 56ème session de l’Assemblée générale, ont été élus à la Grande Commission pour la durée de la vingt-septième session extraordinaire.  En l’absence des Présidents de la Première et de la Sixième Commission, MM. Stépahne De Loecker (Belgique) et Siddig Abdalla (Soudan) ont été désignés présidents de leurs commissions respectives pour la durée de cette session extraordinaire. 


L’Assemblée générale a également pris note des informations communiquées par le Secrétaire général selon lesquelles 21 Etats membres sont en retard dans le paiement de leurs contributions financières aux termes de l’article 19 de la Charte des Nations Unies. 


Les Présidents et Vice-Présidents des pays suivants ont pris la parole : Sri Lanka, Roumanie, Lesotho, Croatie, Sénégal, Suriname, Cap-Vert, ex-République yougoslave de Macédoine, Gabon, Vietnam, République dominicaine et Kenya.  Les Premiers Ministres des pays suivants ont également pris la parole: Rwanda, Mongolie, Principauté d’Andorre, Guinée équatoriale et Jamaïque.  Le Vice-Premier de l’Ouzbékistan, le Secrétaire d’Etat à la santé et aux services sociaux des Etats-Unis, le Ministre auprès du cabinet présidentiel de l’Afrique du Sud, la Présidente du Conseil suprême pour les affaires familiales du Qatar, le Président du Conseil national pour les enfants, les adolescents et la famille de l’Argentine ainsi que les représentants de l’Egypte et de la République de Corée sont aussi intervenus.


L’Assemblée générale reprendra ses travaux en plénière, cet après-midi à partir de 15 heures.


Déclarations


M. HAN SEUNG-SOO (République de Corée), Président de l’Assemblée générale, a fait observer que cette session extraordinaire consacrée aux enfants avait été la première victime des attaques tragiques du 11 septembre 2001 qui ont contraint l’Assemblée générale à la reporter.  Il s’est félicité de la détermination des Etats Membres qui a permis d’organiser aujourd’hui cette session, soulignant qu’elle représente une occasion unique de renouveler l’engagement de la communauté internationale en faveur des enfants.  Il a salué la présence de centaines d’enfants et de plus d’un millier d’organisations non gouvernementales, insistant notamment sur la possibilité, dès lors, de lancer des partenariats pour mettre en œuvre les objectifs qui seront définis ici.  Rappelant les décisions prises lors du Sommet des enfants de 1990, le Président de l’Assemblée générale a reconnu les carences, mais il a tenu à souligner les grands progrès qui ont été faits dans certains domaines, notamment pour éliminer la poliomyélite et de nombreuses autres maladies infantiles.  Toutefois, il a estimé qu’il faudrait faire preuve de sérieux face aux défis à venir, s’interrogeant sur les raisons pour lesquelles autant d’enfants ne sont toujours pas scolarisés.  Il s’est également demandé pourquoi autant d’enfants sont encore victimes de conflits et pourquoi la mortalité infantile et maternelle est encore si élevée. 


M. Han Seung-Soo a recommandé des mesures courageuses et novatrices, insistant sur les atouts que peut représenter la mondialisation pour privilégier des progrès sociaux dans divers secteurs.  En effet, a-t-il souligné, malgré le fossé numérique et les inégalités qui ont été souvent dénoncées dans le contexte de la mondialisation, les progrès scientifiques et technologiques peuvent être capitalisés dans notre action car il importe réellement aujourd’hui de construire un monde digne des enfants. 


M. KOFI A. ANNAN, Secrétaire général des Nations Unies, a jugé qu’aucun problème n’est plus unificateur, urgent et universel que le bien-être de nos enfants et a ajouté qu’un monde fait pour les enfants ne peut se construire qu’avec leur aide.  «Où que vous viviez, sachez que vous avez le droit de grandir à l’abri de la pauvreté et de la faim, que vous avez droit à un enseignement de qualité, que vous avez le droit d’être protégés des maladies infectieuses, y compris le sida, et que vous avez le droit de vivre sans craindre la guerre, les mauvais traitements et l’exploitation», a déclaré M. Annan en s’adressant aux enfants et aux jeunes.  Reconnaissant que les adultes avaient failli à leur devoir de défendre ces droits, le Secrétaire général les a interpellés et leur a demandé de s’engager solennellement à corriger «ces situations qui reflètent nos manquements».  Il a rappelé ensuite que dans la Déclaration du Millénaire, les dirigeants du monde avaient promis que, d’ici à 2015, le nombre de personnes vivant avec moins d’un dollar par jour aura été réduit de moitié et que tous les garçons et filles en âge de fréquenter l’école primaire seront scolarisés.  «L’enfant né en 2000 a le droit d’espérer voir un monde très différent lorsqu’il ou elle aura 15 ans et vous avez tous le droit de voir se dessiner un monde meilleur de votre vivant», a souligné M. Annan, en se tournant vers les enfants et les jeunes, avant d’ajouter que ce monde ne pourra être érigé qu’en investissant dans les enfants du monde.  «Nous savons par expérience que, pour chaque dollar consacré au développement d’un enfant, toute la société recueille sept dollars en retour», a fait remarquer le Secrétaire général, avant de lancer un appel aux adultes présents dans la salle en ces termes: «cessons de faire payer nos échecs à nos enfants!»


Mme PATRICIA DURRANT (Jamaïque), Présidente du Comité préparatoire pour la session extraordinaire consacrée aux enfants, a indiqué que les représentants de cette Assemblée auront l’occasion d’aborder les questions laissées en suspens depuis le Sommet mondial de 1990 ainsi que de se pencher sur les nouveaux problèmes qui se posent.  Il s’agit de mettre les enfants au premier plan des questions politiques.  Le processus préparatoire a donné lieu à la tenue d’une série de réunions qui se sont articulées autour de différents thèmes clefs tels que l’examen des réalisations en faveur des enfants, la mise en oeuvre des recommandations du Sommet mondial et les projets à venir.  Une autre caractéristique du processus préparatoire a été la tenue de cinq réunions régionales organisées par l’UNICEF qui ont abouti à des déclarations d’une importance cruciale.


Le projet de document intitulé «un monde digne des enfants» qui est soumis à l’Assemblée est une réaffirmation politique de la nécessité d’achever les objectifs fixés lors du dernier Sommet mondial.  Il contient dix impératifs qui ont été utilisés comme support d’un mouvement mondial en faveur de l’enfant.  Le Plan d’action reflète la vision d’un monde digne des enfants où ils ont les meilleures chances de départ dans la vie, un accès à une éducation de base de qualité ainsi que la chance de développer leurs capacités individuelles.  Les objectifs affichés du Plan d’action sont la promotion de la santé, la lutte contre la pédophilie, l’exploitation et la violence faite aux enfants ainsi que la lutte contre le sida.  De même, le Plan d’action réaffirme qu’afin d’accomplir ces objectifs, des ressources humaines, financières et matérielles ad ditionnelles sont indispensables aux niveaux national et international. 

«Nous sommes les enfants du monde», ont déclaré GABRIELA AZURDUY ARRIETA et AUDREY CHENYNUT, s’exprimant au nom du Forum des enfants.  «Nous sommes les victimes des exploitations et des abus en tous genres, nous sommes les enfants de la rue, nous sommes les victimes de la guerre, des maladies, et notamment du VIH/sida, nous sommes les victimes de la discrimination politique, et nous sommes aussi les victimes du mépris de l’environnement», ont-elles dit.  «Il est temps que cela cesse et nous voulons un monde digne de nous, un environnement sûr pour les enfants, aussi bien au sein des familles que dans les communautés ou les nations», ont-elles ajouté.  Gabriela et Audrey ont demandé que des lois qui protègent les enfants de l’exploitation et du travail soient adoptées par tous les Etats et qu’il soit mis fin à la guerre.  A ce titre, les enfants et les jeunes ont demandé aux dirigeants de la planète de mettre fin pacifiquement aux conflits.  Les enfants réfugiés doivent être protégés et leurs droits doivent être les mêmes que pour tous les autres enfants, ont-elles souligné.  Elles ont revendiqué une éducation pour tous, des traitements et des soins pour tous les enfants, la fin du commerce illicite des armes et la démobilisation et la réinsertion de tous les enfants-soldats. 


Elles ont exigé ensuite une meilleure sensibilisation des enfants et des jeunes et notamment des moyens de protection et de prévention gratuits contre le VIH/sida, tout comme des mécanismes d’information gratuits.  Les orphelins du sida et les enfants porteurs du virus doivent également être protégés, tout comme les enfants des rues ont souligné les représentantes du Forum, demandant en outre que des mécanismes de réinsertion soient mis en place dans tous les pays en faveur des enfants victimes de l’exploitation.  Elles ont poursuivi en abordant le domaine de la protection de l’environnement afin de pouvoir disposer d’un monde propice aux enfants et tourné vers l’avenir. 


Les comités de lutte contre la pauvreté doivent faire porter toute leur attention sur les inégalités dans le monde et sur celles qui frappent les enfants, en privilégiant la transparence.  Elles ont demandé l’annulation de la dette, la promotion de l’égalité des chances dans l’éducation, plaidant pour une éducation qui aille au-delà de la pédagogie traditionnelle, une éducation axée sur la paix, la tolérance et la participation active des enfants et des jeunes.  Demandant en outre le respect scrupuleux des dispositions de la Convention des droits de l’enfant, elles ont exigé le respect d’un partenariat égal dans la lutte en faveur des enfants et un soutien plus efficace de la part des adultes.  «Nous ne sommes pas la source du problème mais une ressource nécessaire pour les résoudre», ont-elles rappelé.  «Nous ne sommes pas simplement des jeunes, mais des citoyens du monde et, quand nous serons adultes, nous protègerons les droits de l’enfant avec la même passion et la même vigueur que maintenant», ont ajouté les deux représentantes.  «Vous nous considérez comme le futur, nous sommes aussi le présent», ont-elles dit aux dirigeants. 


Mme BANDARANAIKE KUMARATUNGA, Présidente du Sri Lanka, a d'abord fait part des politiques prises par son Gouvernement pour avancer la cause des enfants et a reconnu, dans ce cadre, que les abus dont sont victimes les enfants dans leur famille, leurs communautés et même dans ce qu'il faut appeler «les zones de sécurité» que sont les écoles ont été un véritable problème.  La question, a-t-elle dit, a été longtemps évitée en raison de son caractère sensible et controversé.  En conséquence, en 1996, le Gouvernement a décidé d'établir une Autorité nationale pour la protection de l'enfant.  A la suite de la ratification de la Convention sur les droits de l'enfant en 1991, a poursuivi la Présidente, le Sri Lanka a élaboré sa propre Charte qui prévoit un mécanisme pour surveiller l'exercice de ces droits.


La Présidente a aussi indiqué que l'un des défis du pays est de protéger les enfants de l'impact d'un conflit qui dure depuis 18 ans et de mettre fin au recrutement d'enfants âgés de 10 ou de 11 ans par des rebelles.  Ainsi, en collaboration avec les institutions internationales telles que l'UNICEF, des campagnes ont été lancées contre l'enrôlement des enfants.  Un programme intitulé «Zones de paix des enfants» a été lancé et les efforts visant à parvenir à une paix négociée devrait contribuer à protéger les enfants dans les zones de conflits armés.  La Présidente a conclu en soulignant que pour les pays en développement, la protection des droits de l'enfant suppose un investissement dans les ressources humaines et la lutte contre la pauvreté.


M. ION ILIESCU, Président de la Roumanie, a indiqué que son pays apporte son soutien aux dispositions présentées dans le rapport du Secrétaire général et à celles qui ressortiront du Plan d’action.  Un engagement politique renouvelé ainsi qu’une allocation de ressources adéquates sont les facteurs clefs de la réalisation des objectifs sur lesquels nous nous sommes mis d’accord.  La condition de l’enfant, a-t-il poursuivi, est inséparable des conditions économiques, politiques et sociales.  Les enfants sont en effet les plus vulnérables face aux fléaux de la pauvreté, des maladies, des conflits armés, de la discrimination et de la dégradation de l’environnement.  Le cas de la Roumanie, a précisé M. Iliescu est, par bien des aspects, représentatif des problèmes auxquels est confronté un pays en transition vers une démocratie avancée et une

économie de marché.  C’est pourquoi, il faut construire un nouveau cadre institutionnel et juridique pour le développement et la protection de l’enfant en accord avec les recommandations internationales, y compris des services décentralisés, la définition de critères précis et une comptabilité transparente.  Des progrès ont déjà été accomplis avec l’aide, notamment, de l’UNICEF, des institutions européennes, du Conseil de l’Europe et de nombreuses organisations non gouvernementales. 


Pour des raisons historiques, a poursuivi le Président roumain, la Roumanie doit tenir compte de la question des enfants placés en institutions spécialisées, même si leur nombre a été réduit d’un tiers au cours des dix dernières années.  C’est pourquoi, il faut en particulier assurer aux enfants un environnement familial normal.  En partenariat étroit avec l’Organisation internationale pour les migrations et la société civile, la Roumanie a en outre développé et rendu opérationnel un plan d’action contre le trafic d’enfants.  De même, dans la mesure où la pauvreté reste un problème très grave en Roumanie, une série de mesures globales ont été prises dans les domaines de l’éducation et de la santé publique.  D’autres actions ont été engagées en faveur des foyers monoparentaux et pour la prévention de la maltraitance, de la discrimination et la lutte contre le VIH/sida.


Sa Majesté LESTIE III, Roi du Lesotho, a déclaré que bien que des progrès notables ont été réalisés, le bilan est mitigé.  De nouveaux défis sont apparus nous contraignant à revoir ce que nous avons réalisé et à fixer de nouveaux objectifs.  En Afrique sub-saharienne, nous devons relever une pléthore de défis que sont la pauvreté, les maladies et les conflits armés.  Pour nous, un monde digne des enfants signifie un monde où les enfants ne sont pas tués, chassés de leur foyer, mutilés ou victimes d’abus.  Il s’agit d’un monde où les enfants ne sont pas orphelins du sida.  La mise en œuvre de l’étude Machel concernant l’impact des conflits sur les enfants a conduit à la mise en place d’un bureau consacré aux enfants dans les conflits armés au sein des Nations Unies, ce dont nous nous félicitons.  Nous nous félicitons également des ratifications du Protocole facultatif de la Convention sur les droits de l’enfant.  Depuis le dernier Sommet sur les enfants, la Charte africaine sur les droits de l’enfant est entrée en vigueur et son mécanisme de vérification est en cours d’établissement. 


Au Lesotho, nous avons diffusé avec succès la Convention sur les droits de l’enfant.  Les jeunes gens du pays ont participé aux réunions préparatoires de cette session.  Nous sommes convaincus que les enfants ont le droit de s’exprimer librement et nous les avons associés à l’élaboration d’une doctrine nationale.  En tant que nation jeune, les jeunes du Lesotho participent au développement social et économique du pays.  L’éducation primaire est désormais gratuite, ce qui a mené à un accroissement général des taux de scolarisation.  Des efforts intenses sont déployés pour pallier aux carences en vitamines.  Une campagne nationale d’iodisation du sel est en cours.  Mais pour que nos efforts portent leurs fruits, nous devons nous attaquer à de nouveau aux défis que sont notamment le VIH/sida qui risque d’anéantir les progrès réalisés.  Le chômage et la pauvreté qui en résultent ont érodé la protection accordée aux enfants.  Nous sommes déterminés à canaliser nos maigres ressources pour créer un environnement compatible avec les dispositions de la Convention sur les droits de l’enfant.  Nous devons redoubler d’efforts pour éliminer la pauvreté et changer de mentalité afin de voir les enfants comme des individus au potentiel immense capables de changer nos vies.  Si nous n’avons pas obtenu les résultats escomptés, c’est que la volonté politique a manqué.

M. BERNARD MAKUZA, Premier Ministre de la République Rwandaise, a rappelé que le Rwanda s’était engagé il y a 12 ans, aux côtés des autres Etats Membres des Nations Unies, à mettre en œuvre le plan d’action en faveur de l’enfant et a souligné quelques-unes des réalisations significatives enregistrées au cours des huit dernières années.  Il a notamment mentionné la signature de la Convention relative aux droits de l’enfant et ses deux Protocoles additionnels facultatifs, le Premier Ministre précisant que son Gouvernement avait entrepris un processus de révision constitutionnelle et juridique afin de mettre sa législation nationale en conformité avec ces instruments internationaux.  Il a mentionné également l’adhésion de son pays au Mouvement mondial «Dire oui pour l’enfant» et l’adoption par la population rwandaise de trois mesures prioritaires qui sont la lutte contre le sida, la lutte contre l’exploitation des enfants et la garantie de l’éducation pour chaque enfant.  Un programme national pour l’enfant a été mis en place tandis que le programme de réhabilitation de l’infrastructure scolaire au lendemain du génocide a permis à plus d’un 1,5 million d’enfants de regagner les bancs de l’école, a précisé M. Makuza.


«La dernière décennie a été marquée pour le Rwanda par de fortes turbulences qui ont culminé avec le génocide de 1994 qui a emporté plus d’un million de victimes innocentes et laissé 500 000 enfants orphelins ou séparés des leurs et dont 65 000 sont chefs de ménage», a fait remarquer le Premier Ministre.  Il a fait observer qu’à ces enfants s’ajoutent ceux de la rue, les orphelins du VIH/sida, les enfants de détenus, les enfants vivant en exil et les enfants anciens soldats.  Il a souligné les efforts déployés par son Gouvernement, en collaboration avec les partenaires nationaux et internationaux, qui ont notamment permis à plus de 120 000 enfants de retrouver leurs familles ou d’être placés dans des familles d’accueil.  Ces efforts ont également contribué à la démobilisation de 4 400 enfants soldats pour qui un programme d’éducation et de réinsertion est actuellement en cours, a ajouté M. Makuza, précisant en outre que tous les enfants de moins de 14 ans suspectés de crime de génocide en 1994 et emprisonnés ont été libérés et suivent un programme de réinsertion sociale.


«Le génocide de 1994 et ses conséquences ont rendu difficile la réalisation de tous nos engagements en faveur de l’enfant et actuellement l’ampleur des besoins dépasse de loin les moyens», a toutefois reconnu le Premier Ministre rwandais.  Il a lancé un appel à la communauté internationale pour qu’elle épaule le Rwanda dans son programme d’assistance aux rescapés du génocide les plus nécessiteux et en favorisant l’accès aux vaccins, même les plus chers comme celui contre l’hépatite et la méningite.  Il a également plaidé en faveur du rapatriement des enfants rwandais adoptés dans certains pays sans le consentement ni de leurs parents, ni du Gouvernement rwandais.  Enfin, M. Makuza a demandé à la communauté internationale d’aider le Rwanda à financer les programmes liés aux services de santé de base et d’éducation pour tous et les programmes de lutte contre le sida, insistant tout particulièrement sur ceux de la prévention de la transmission mère-enfant.


M. STJEPAN MESIC, Président de la Croatie, a souligné l'importance, en ce qui concerne, la protection des droits de l'enfant d'une action à long terme concertée et coordonnée, et financée de manière appropriée.  En la matière, il a souligné le rôle de l'ONU dont les accomplissements, a-t-il précisé, dépendent de la volonté des Etats Membres.  En conséquence, il appelé les Etats et leurs dirigeants politiques à se mettre d'accord sur des mesures à prendre et, pour ce faire, reconnaître que les problèmes liés aux enfants ne pourront être résolus que dans le contexte plus large des problèmes qui caractérisent le monde actuel. 

Pour le Président, le renforcement des valeurs démocratiques, le développement de la protection sociale, l'élimination des guerres et des conflits armés, l'investissement dans le développement et l'aide au développement sont autant d'éléments susceptibles d'améliorer le statut général des enfants dans le monde. 


M. NAMBAR ENKHBAYAR, Premier Ministre de la Mongolie, a indiqué que beaucoup reste à faire pour lutter contre les facteurs qui menacent la survie et le développement de l’enfant.  Il est absolument inacceptable qu’au moment où le monde connaît une prospérité économique sans précédent, 600 millions d’enfants luttent pour survivre avec un dollar par jour et que plus de 10 millions d’entre eux meurent toujours chaque année, souvent de maladies que l’on pourrait guérir.  Afin de redresser cette situation, le monde doit investir de façon généreuse dans la santé et l’éducation des enfants.  En effet, un tel investissement permet de lutter efficacement contre le cercle vicieux de la pauvreté.  Par le biais d’un investissement dans le domaine des services sociaux, il est possible de sauver des vies précieuses et de préparer les enfants à devenir des citoyens productifs.  Il va sans dire, a poursuivi le représentant, que l’éducation est un facteur clef dans le processus de création d’un monde où les individus peuvent développer leur potentiel et mener une vie productive.  La création d’un monde digne des enfants requiert en outre des partenariats de fond avec les parents, les gouvernements, les parlements, les ONG, la société civile, le secteur privé, les médias ainsi qu’avec les organisations régionales et internationales.  La participation active des enfants dans la consolidation d’un monde dont ils hériteront est également indispensable.


En dépit de ses difficultés économiques, le représentant a indiqué que son pays a été en mesure de réduire le taux de mortalité des enfants de moins de cinq ans, de réduire substantiellement le nombre d’enfants non scolarisés et d’améliorer l’immunisation des enfants.  La Mongolie a également augmenté ses investissements dans le secteur social et a pris des mesures visant à améliorer la qualité de l’éducation.  Cependant, la Mongolie connaît toujours des difficultés pour assurer une croissance et un développement durables, une réduction substantielle de la pauvreté, lutter contre le chômage et régler les problèmes liés à la délinquance juvénile, à la consommation de l’alcool et du tabac et au virus du sida.  Dans nos efforts pour assurer le bien-être des enfants, nous avons coopéré avec l’UNICEF, des ONG et des fondations ainsi qu’avec des partenaires bilatéraux et internationaux, a conclu le Premier Ministre.


M. ABDOULAYE WADE, Président du Sénégal, a fait part des initiatives de son pays et a expliqué que le Sénégal a été l’un des premiers à ratifier la Convention sur les droits des enfants.  Nous avons fait du développement de la petite enfance une de nos principales priorités.  Nous pratiquons également la généralisation des programmes de vaccination, les suppléments en fer et en vitamine A, la promotion de l’allaitement maternel exclusif et l’éducation nutritionnelle.  La poliomyélite est pratiquement éradiquée et le ver de Guinée a totalement disparu.  Notre taux de prévalence du sida est de 1,7%.  En février 2003, nous organisons un séminaire intitulé «le palu, ça suffit».  Nous avons lancé l’initiative «Case des Tout-Petits» qui vise à généraliser l’enseignement préscolaire dans 28 000 villages.  Des mesures législatives ont également été prises.  Ainsi, les droits des enfants ont été reconnus dans la Constitution.  Les lois contre la violence à l’égard des enfants et des femmes et celles condamnant des pratiques comme l’excision ont été promulguées.  Sur le plan institutionnel, un Ministère de la famille et de la petite enfance a été créé.


Les jeunes ont des députés à l’Assemblée nationale dont au moins un étudiant.  La création d’un ministère chargé de la jeunesse, dirigé par un jeune, met en exergue notre volonté de reconstruire le Sénégal avec les jeunes et pour les jeunes.  J’ai également décidé de la création d’un Espace jeune dans chacun des 35 départements du pays, a indiqué le Président Wade, convaincu que ces lieux de formation et d’épanouissement permettront de créer des nouveaux centres d’intérêt pour les jeunes.  Il faut souligner la mise en place des mécanismes et structures de concertation comme le Conseil national de la Jeunesse et le Parlement des enfants qui visent à faire prendre en compte leurs préoccupations spécifiques et leurs visions sur toutes les questions.  Le rapport du Secrétaire général, a fait observer le Président, qui a procédé à une analyse sans complaisance de la situation des enfants dans le monde et plus particulièrement ceux de l’Afrique subsaharienne, a identifié les défis que nous devons relever.  Ceux-ci ont été bien reçus par les Etats membres de l’Union africaine qui ont adopté une déclaration et un Plan d’action lors du Sommet de Lusaka en juillet 2001. 


M. RUNALDO RONALD VENETIAAN, Président du Suriname, a indiqué qu'en étroite coopération avec l'UNICEF, son pays a fait des progrès importants dans la réalisation des objectifs fixés lors du Sommet mondial de 1990.  Une législation nationale a été mise au point et un processus d'amendement des lois qui ne sont pas conformes à la Convention sur les droits de l'enfant est en cours.  En 1999, un congrès de la jeunesse s’est tenu au Suriname, donnant lieu à la création d'un Conseil national des jeunes chargé de conseiller le Gouvernement sur toutes les questions relatives aux enfants.  Le Président a poursuivi en citant la pauvreté, la pandémie du VIH/sida, le paludisme et les conflits, parmi les obstacles à la promotion et à la protection des droits de l'enfant.  En la matière, le Président a considéré que la Déclaration du Millénaire constitue le cadre d'action idoine.


M. MARC FORNÉ MOLNÉ, Président du Gouvernement de la Principauté d’Andorre, a déclaré qu’une société où les enfants, filles et garçons, ne reçoivent pas les services liés à leurs droits en tant que citoyens, a son avenir hypothéqué.  «C’est pourquoi, je veux croire que nous tous, assis aujourd’hui dans cette salle, n’avons d’autre objectif que celui de développer des politiques en faveur de l’enfant», a déclaré M. Forné Molné, prônant notamment des actions concrètes dans les domaines de l’éducation et de la santé.  Il a précisé que la Principauté d’Andorre est un pays qui possède une grande population jeune, avec 9 000 enfants scolarisés et est, à ce titre, sensible aux questions d’éducation et de santé pour les enfants.  «Les enfants sont les hommes et les femmes de demain, mais ce sont les jeunes d’aujourd’hui et, en tant que jeunes, ils doivent jouer un rôle actif dans notre histoire quotidienne», a souligné le Président du Gouvernement.  Il a mentionné certaines initiatives prises dans la Principauté d’Andorre où les municipalités et les associations encouragent des politiques conjointes de participation qui se reflètent notamment dans le Conseil national des jeunes. 


M. Forné Molné a insisté sur des actions concrètes dans le domaine de l’éducation des enfants, et plus précisément pour la scolarisation des petites et jeunes filles afin de les aider à se préparer à devenir des citoyennes conscientes de leurs droits et de leurs devoirs.  Il a également demandé que les actions approuvées lors de la session extraordinaire consacrée au VIH/sida puissent être mises en oeuvre et assurent que les personnes infectées bénéficient des soins nécessaires.  Le Président du Gouvernement a ensuite abordé la question de l’exploitation, soulignant que rien ne peut justifier l’abus infantile, que ce soit leur participation à des conflits armés, que ce soit leur exploitation au travail, leur trafic ou leur exploitation sexuelle.  Il a souhaité que la présente session soit l’occasion d’envoyer un message clair, condamnant l’exploitation des enfants et reconnaissant les responsabilités des Etats et des gouvernements dans la protection des droits et dans l’investissement pour les enfants.


M. PEDRO VERONA RODRIGUES PIRES, Président de la République du Cap-Vert, a rappelé que 150 millions d’enfants sont encore sous-alimentés, tandis que 20 millions ne sont toujours pas scolarisés, dont 53% de filles.  Les guerres ne laissent quant à elles aucun répit aux enfants, a souligné le Président, puisqu’en une décennie, de 1986 à 1996, 2 millions d’entre eux ont été tués, 6 millions blessés ou rendus invalides, notamment par les mines antipersonnel, tandis que plus d’un million ont perdu leurs parents.  On compte 22 millions d’enfants réfugiés ou déplacés en raison de la violence, a-t-il ajouté, soulignant ensuite le nombre élevé d’enfants qui meurent encore de faim, du VIH/sida, ou le cas des enfants de l’émigration qui sont victimes de politiques inadaptées, du racisme, de l’intolérance et de l’exclusion.  Il a dénoncé la maltraitance, les coupables de négligences et la violence silencieuse dont souffrent les enfants. 


Tout en reconnaissant que l’humanité avait consenti des efforts considérables, tout au long de l’histoire, pour la promotion de la dignité humaine, le Président a déclaré que la dignité humaine réclame un monde de liberté, de respect mutuel, de justice, de solidarité et de tolérance.  A ce titre, il a jugé que la différence entre les pays réside dans le traitement que les générations d’aujourd’hui réservent aux enfants et qu’investir dans l’enfant, c’était assurer le futur de l’humanité.  Il a souligné les avancées du Cap-Vert dans le domaine de la protection des enfants qui, dès l’indépendance de ce pays, a été une priorité.  Pour accorder une place privilégiée aux enfants dans la société, le Cap-Vert a cherché à créer les conditions de base pour la santé et l’éducation nécessaires à leur croissance.  Cependant, a-t-il ajouté, pour assurer le développement intégral et harmonieux de sa personnalité, l’enfant doit vivre dans un milieu familial sain et équilibré et, à cet égard, l’Etat cap-verdien a adopté, au cours des deux dernières décennies, un ensemble de mesures d’ordre institutionnel, législatif, administratif et judiciaire dans le sens d’une amélioration progressive du statut de l’enfant.


Le Président a précisé que toutes les conventions et tous les protocoles applicables à l’enfant ont été ratifiés par le Cap-Vert.  Toutefois, avoir des droits est une chose, pouvoir les réaliser est tout autre chose, a déclaré le Président, avant de souligner que le défi est de créer les conditions essentielles pour que l’enfant puisse jouir pleinement de ces droits.  Afin de parvenir à cet

objectif, M. Rodrigues Pires a mis en avant la nécessité d’alléger le fardeau de la pauvreté en investissant notamment à moyen et long terme dans le domaine des enfants.  Il a insisté en particulier sur l’éducation et le développement humain et également sur la culture de la tolérance qui doit être promue afin de permettre aux enfants et aux jeunes de faire barrage aux idéologies de la haine, de l’obscurantisme, de la violence et du rejet de l’autre. 


M. BORIS TRAJKOVSKI, Président de l'ex-République yougoslave de Macédoine, a estimé que l'expérience amère qu'a vécue la région de l'Europe du Sud-Est, au cours de la dernière décennie, est une autre preuve de l'urgence qu'il y a à mettre pleinement en oeuvre la Convention sur les droits de l'enfant et ses deux Protocoles.  Faisant part des mesures prises par son pays en la matière, le Président a tenu à signaler à ce sujet la bonne coopération avec l'UNICEF, en particulier dans les domaines de la santé et de l'éducation.  Le pays, a-t-il indiqué, est sur le point de signer le troisième programme global d'opérations pour la période 2002-2004.  Les activités du programme devraient profiter à l'ensemble de la population infantile, de moins de 18 ans, soit à environ 650 000 enfants.  En la matière, le Gouvernement entend travailler en étroite collaboration avec les communautés locales, le réseau national des ONG et les organisations et ONG internationales.  Le Président a conclu en faisant part de sa conviction que l'adoption de la Déclaration et du Plan d'action par cette session extraordinaire traduira une expression claire de la volonté politique des Etats tout comme elle consacrera le partenariat nécessaire à la promotion des droits de l'enfant.


M. CANDIDO MUATETEMA RIVAS, Premier Ministre de la Guinée équatoriale, a estimé que les problèmes auxquels sont confrontés les enfants doivent être appréhendés dans le cadre d’une analyse de la situation mondiale qui révèle que leur insécurité en matière de développement est le produit de la société dans laquelle nous vivons.  Nous sommes en effet responsables des guerres, des actes terroristes et de la destruction du milieu ambiant.  C’est pourquoi, la Guinée équatoriale, a ajouté le représentant, considère que la solution aux problèmes des enfants réside dans l’éradication de la pauvreté afin qu’il soit possible de garantir aux générations futures une vie meilleure.  Cependant, il ne faut pas que le développement mène au libertinage et à la débauche sous prétexte de défendre les droits et les libertés des enfants.


Le Gouvernement de la Guinée équatoriale a adopté des stratégies pertinentes pour la protection des droits des enfants au premier rang desquelles figurent la ratification, en 1992, de la Convention sur le droit de l’enfant, l’approbation de la loi générale de l’éducation en 1992 qui promulgue le principe de la gratuité et de l’obligation de l’enseignement primaire et la réalisation d’un programme de vaccination large.  En 1996, la loi sur la planification familiale a été promulguée et, la même année, en collaboration avec l’UNICEF, le premier forum sur la mise en oeuvre de la Convention des droits de l’enfant a été organisé.  En outre, 1997 a vu la création du Comité national des droits de l’enfant et la célébration du Forum national sur l’éducation.  En dépit des progrès accomplis, a conclu le représentant, le concours de la communauté internationale est indispensable à la consolidation d’un monde digne des enfants. 


M. JAMES PATTERSON, Premier Ministre de la Jamaïque, a déclaré que le phénomène de mondialisation n’avait pas permis d’éliminer les obstacles, notamment la pauvreté, auxquels se heurtent les enfants, en particulier ceux des pays en développement.  La protection des enfants figure maintenant à l’ordre du jour de nombreux Etats et dans le programme de travail de nombreuses organisations internationales.  Dans notre pays, les décideurs politiques ont mis l’accent sur la jeunesse dans les processus nationaux de développement.  Une étape historique a été le développement d’un Plan d’action national en faveur des enfants.  La Jamaïque a également lancé un processus de réforme législative qui culminera avec la promulgation de la nouvelle loi sur la protection et le bien-être des enfants. 


Lors de cette session, a expliqué le Premier Ministre, nous les peuples des Nations Unies devons établir des objectifs significatifs visant à améliorer les conditions de vie des enfants dans le monde.  Nous devons faire en sorte que les activités du Conseil de sécurité relatives aux enfants dans les situations de conflit trouvent une expression sur le terrain.  Nous devons pleinement exploiter les progrès technologiques, en particulier dans le domaine de la recherche, dans le but d’en faire bénéficier ceux qui grandissent dans les pays en développement et dont les besoins en matière d’éducation, de soins de santé de base et de l’alimentation sont importants.  Nous devons isoler et punir ceux qui commettent les crimes les plus horribles contre les enfants.  Nous devons soustraire les enfants aux tentacules de la drogue et des conséquences débilitantes du VIH/sida.  Nous devons agir conjointement et «dire oui pour les enfants» et bâtir «un monde digne des enfants» en reconnaissant que puisqu’ils occupent une place centrale dans le progrès de l’humanité, ils doivent recevoir une attention prioritaire.  Réaffirmons les conclusions du Plan d’action adopté en 1990 lors du Sommet mondial pour les enfants, à savoir «qu’il n’existe aucune cause qui mérite un degré de priorité le plus élevé autre que celle visant la protection et le développement de l’enfant dont la survie, la stabilité et le développement des nations dépend». 


M. EL HADJ OMAR BONGO, Président de la République gabonaise, a déclaré que, douze ans après le Sommet mondial pour les enfants, la situation de nos enfants aujourd’hui n’est pas toujours brillante.  «En effet, la plupart d’entre eux n’ont pas toujours le privilège des moments de bonheur, de gaieté et de joie et leurs rêves et leurs espoirs sont souvent brisés par des fléaux dont ils sont loin d’être les auteurs», a reconnu M. Bongo.  Il a regretté ensuite que les enfants, qui constituent le tiers de la population mondiale, soient paradoxalement les premières victimes de la pauvreté, de la violence et de la maladie.  «Comment ne pas avoir une pensée pour ces centaines de millions d’enfants qui meurent de maladie et de malnutrition dans leur fuite, loin des conflits, ou ceux qui sont les victimes de la prolifération excessive des armes légères», a interrogé le Président gabonais.  S’indignant ensuite devant la situation des nombreux enfants que la pauvreté prive de médicaments, de nourriture, d’eau potable, ou encore de ceux qui souffrent de malnutrition et de maltraitance, M. Bongo a fait observer que ce monde que nous leur offrons est loin d’être le leur.  Il a ensuite fait remarquer que, la pauvreté étant un obstacle majeur au respect des droits de l’enfant, les enfants des pays en développement connaissent une situation des plus critiques. 


Pour sa part et malgré ses difficultés économiques, le Gabon a toujours accordé une priorité à l’enseignement pour permettre la scolarisation des enfants jusqu’à l’âge de 16 ans, a souligné le Président.  Il a également mentionné les efforts soutenus consentis dans les domaines de la santé, en particulier pour la protection de la mère et de l’enfant et souligné que des unités de soins de santé primaire et des structures d’enseignement ont été construites sur toute l’étendue du territoire gabonais.  La jeunesse est sacrée au Gabon et c’est pourquoi, les enfants et les jeunes sont au cœur de nos préoccupations, a ajouté M. Bongo qui s’est félicité de l’organisation du Forum des enfants qui leur a permis, selon lui, de nous indiquer leur perception du monde.  Il a lancé un appel à une mobilisation des ressources humaines et financières pour pouvoir bâtir un monde digne de nos enfants et a prôné une solidarité agissante à l’échelle mondiale.


Mme NGUYEN THI BINH, Vice-Présidente du Viet Nam, a souligné la lourde tâche que constitue pour des pays comme le sien la mise en oeuvre de la Déclaration et du Plan d'action du Sommet mondial sur les enfants ainsi que celle de la Convention sur les droits de l'enfant.  Elle a malgré tout fait part des progrès importants que son pays a enregistrés en la matière et indiqué que presque tous les objectifs du Programme d'action national ont été atteints avec un budget qui est passé de 8,42% en 1991 à 12,2% en 2000.  Le nouveau Programme, a-t-elle encore indiqué, se concentre sur des objectifs qui n'ont pas été atteints, notamment en ce qui concerne la mortalité des nouveaux-né et des mères et la prévention du VIH/sida. 


En règle générale, le Programme d'action se conforme à la stratégie d'éradication de la famine et la réduction de la pauvreté que l'Etat poursuit depuis de nombreuses années.  L'effort consiste à mobiliser une participation plus active de chaque famille et des communautés aux programmes d'action pour les enfants.  Le pays espère que les gouvernements et les organisations internationales continueront à coopérer avec lui et à l'aider à mener à bien les programmes national et international.


Prince ALBERT, Prince héritier de la Principauté de Monaco, a indiqué que la Principauté de Monaco a pris des engagements internationaux en ratifiant la Convention sur les droits de l’enfant et en signant ses deux Protocoles facultatifs.  Le Gouvernement princier a non seulement pris des dispositions en matière juridique mais également dans les domaines économique et social.  Il y a de fait, en Principauté, un véritable culte en faveur de l’enfance qui se manifeste par une très large adhésion des principaux acteurs de la vie politique et associative, soutenus financièrement par le Gouvernement.  Grâce à l’action de nombreuses organisations humanitaires, a poursuivi le représentant, Monaco se présente à la fois comme un centre d’impulsion et d’initiatives et comme un lieu de réflexion déontologique, réflexion que l’évolution scientifique et technique de nos sociétés impose en suscitant constamment de nouvelles interrogations dans l’ordre éthique.  L’engagement en faveur des enfants que l’on constate partout dans le monde nous laisse espérer que cette session extraordinaire sera couronnée de succès. 


La Déclaration et le Programme mondial d’action apporteront un regain d’ambition en faveur de l’amélioration des conditions de vie de tous les enfants du monde, en premier lieu des plus malheureux, ceux impliqués dans les conflits armés, ceux utilisés à des fins sexuelles, ceux que la pauvreté laisse en marge de la société en leur refusant les moyens indispensables à leur épanouissement.  Il est notamment important d’accroître l’accès des jeunes filles à l’éducation.  Une telle éducation doit non seulement prendre en compte la spécificité féminine mais encore concourir à la protection de la petite fille.  Comme le suggère l’Association mondiale des amis de l’enfance (AMADE) dont le siège est à Monaco, n’est-il pas de notre devoir de nous employer à renforcer l’ensemble des moyens en vue d’assurer la poursuite et le châtiment des crimes contre nature perpétrés contre les enfants en les qualifiant de crimes contre l’humanité, les rendant ainsi imprescriptibles et soumis à des procédures d’extradition allégées, a demandé le Prince Albert en conclusion.


Mme MILAGROS ORTIZ BOSCH, Vice-présidente de la République dominicaine, a expliqué que son pays, malgré des années de croissance économique, a connu au cours de ces dernières années une augmentation de la pauvreté alors que parallèlement, les richesses ont été accumulées dans les mains de quelques privilégiés.  Pour inverser ce processus douloureux, notre pays a ratifié de nombreux instruments internationaux comme la Convention sur les droits de l’enfant en 1991 dans le but de mettre en œuvre une doctrine de protection intégrale des enfants.  Diverses lois ont été adoptées comme celles relatives à l’éducation, à la violence domestique et aux jeunes.  Nous avons initié le processus de ratification du paragraphe II de l’article 43 de la Convention sur les droits des enfants.  Nous avons réorganisé nos structures administratives pour être conformes aux engagements pris, réalisé une consultation nationale visant à appuyer le plan national de protection des enfants, et créé des centres de développement des enfants et des centres d’attention complète dans les zones marginales où sévit la pauvreté extrême, a indiqué la Vice-Présidente.  En novembre 2000, tous les enfants d’âge scolaire sont inscrits dans les écoles publiques sans qu’il soit nécessaire de présenter un acte de naissance. 


D’ici 1993, nous avons l’ambition de fournir une couverture sociale à tous les enfants d’âge scolaire.  En 2002, le Secrétariat des forces armées a lancé un projet de rééducation des enfants de la rue.  Nous avons également développé avec l’UNICEF un programme d’école rurale qui prévoit la mise en œuvre de programmes pilotes.  Il existe un Cabinet social pour assurer le suivi des actions sociales.  Pour la première fois, nous avons tenu un Conseil au niveau gouvernemental uniquement consacré aux enfants qui se trouvent en situation de risque social et émotionnel.  Dans le contexte de la stratégie du développement, nous avons placé l’éducation dans une perspective de modernisation.  Répondre au défi d’une société moderne et ouverte exige des actions conjointes avec tous les acteurs concernés.  Cette session montre que ce dont les enfants ont le plus besoin dans le monde c’est la paix et la fin de la violence.


M. GEORGE SAITOTI, Vice-Président et Ministre de l’intérieur de la République du Kenya, a souligné l’importance de la Convention des droits de l’enfant pour définir et sauvegarder les droits de l’enfant.  Rappelant que son pays avait été parmi les premiers à ratifier cette Convention en 1990, le Vice-Président a précisé que son Gouvernement avait promulgué en 2002 un nouveau statut de l’enfant et créé un tribunal du droit de la famille.  Il a fait état de nombreux programmes de protection de la santé de l’enfant qui ont permis notamment de faire reculer des maladies telles que le tétanos, la rougeole et la variole. 


Une politique «préscolaire» se concentrant sur les besoins des enfants âgés de moins de 6 ans a également été mise en œuvre par le Gouvernement kenyan afin de lutter notamment contre la malnutrition.  Il a dénoncé les fortes incidences de la pauvreté qui compromettent les efforts de son Gouvernement pour répondre aux besoins d’éducation et de santé des enfants.  Il a également regretté que de nombreuses ressources investies dans l’éducation soient perdues à cause des effets du VIH/sida qui touche les enfants ou condamne les orphelins du sida à l’errance.  Il a présenté certaines initiatives de partenariats entre Gouvernement, société civile et communautés locales qui ont permis de scolariser les enfants orphelins du sida.  M. Saitoti a condamné le poids de la dette et du service de la dette qui mobilisent plus de 30% des ressources nationales annuelles, soit l’équivalent des flux d’aide publique au développement.  En outre, il a souligné les conséquences des conflits régionaux sur les enfants, victimes immédiates de leur enrôlement et de leur exploitation ou condamnés à fuir, le Vice-Président dénonçant le fait que les enfants sont le plus souvent enlevés de force.  Il a appelé les Nations Unies à demeurer à l’avant-garde de la lutte pour les droits de l’enfant.


Mme DILBAR GULYAMOVA, Vice-Premier Ministre de l'Ouzbékistan, a indiqué combien l'expérience a montré que la question de la protection des droits de l'enfant ne peut être dissociée de la politique globale, en particulier dans les étapes de transition comme celles que son pays vit depuis 11 ans.  Dans une période complexe de développement, les femmes et les enfants sont les éléments les plus vulnérables.  Il est donc naturel que la ratification, en 1992, de la Convention sur les droits de l'enfant ait été une des premières mesures prises par l'Ouzbékistan dès son accession à l'indépendance.  Le pays a donc créé un système de contrôle de l'exercice droits de la femme et de l'enfant tels que consacrés dans la Convention. 


Ainsi, l'Ombudsman et la Commission des femmes ont créé un Conseil consultatif et d'analyse qui, avec l'assistance des autorités locales, surveillent la mise en application des lois nationales et des instruments internationaux relatifs aux droits de la femme et de l'enfant.  Donnant le détail des dispositions prises par son pays, le Vice-Premier Ministre les a ensuite résumées en déclarant que le pays mène une politique complexe visant à améliorer la situation économique de toute la population et la santé de la mère et de l'enfant, et à développer la personnalité des jeunes gens pour les préparer à une vie indépendante dans une société libre.


SHEIKHA MOZAH BINT NASSER AL-MISNAD, Présidente du Conseil suprême pour les affaires de la famille du Qatar, a estimé qu’il n’est pas suffisant de codifier les droits de l’enfant.  Il faut également souligner la nécessité d’accorder aux enfants une reconnaissance effective de leurs droits afin qu’ils ne deviennent pas des individus rebelles et égoïstes, incapables de vivre avec les autres.  Mme Al-Misnad a ajouté qu’il est difficile de parler de droit à la vie face à la réalité tragique qui touche la terre palestinienne et qui prive les enfants palestiniens de nourriture, de médicaments, d’éducation et même de vie.  Nous sommes confrontés à une véritable mise à l’épreuve de notre capacité à mettre en oeuvre les recommandations du document final et nous devrions commencer par les appliquer en faveur des enfants de Palestine.  C’est alors seulement que cette session deviendra extraordinaire non seulement pour l’importance de sa tenue mais également pour le niveau de ses résolutions et de ses recommandations. 


Le Qatar réaffirme que les droits des enfants sont liés à la famille.  Les enfants doivent pouvoir jouir de relations intimes dans leur environnement immédiat et élargi, davantage fondées sur les instincts humains que sur des lois.  Les droits des enfants sont également liés au rôle qu’ils ont à jouer dans la société.  En effet, tout progrès en la matière doit être mesuré en rapport avec l’évolution des libertés publiques, la participation au processus de décision et l’élargissement du rôle et des fonctions de la société civile.  Néanmoins, afin que ces objectifs ne soient pas utopiques, il faut une authentique volonté politique et une mobilisation substantielle de ressources sans lesquelles la situation restera la même.  De nombreux pays en développement rencontreront des difficultés à réaliser les objectifs de protection de l’enfant tant que le fardeau de la dette sera aussi lourd, a conclu Mme Al-Misnad.


M. TOMMY THOMPSON, Secrétaire d’Etat à la santé et aux services sociaux des Etats-Unis, a fait état des initiatives mises en place et des résultats obtenus depuis la tenue du Sommet mondial pour les enfants de 1990.  Le taux de pauvreté des enfants aux Etats-Unis a baissé de 17,5% en dix ans.  Les programmes de vaccination n’ont jamais atteint des taux aussi élevés, tandis que le Gouvernement a commencé à mettre en place des programmes visant la promotion de comportements sains en faveur des jeunes gens.  Nos efforts portent notamment sur la promotion des relations entre parents et enfants, ils encouragent le report des activités sexuelles et la mise en œuvre de programmes prônant l’abstinence.  Comme l’a dit le Président Bush, l’abstinence est le seul moyen d’éviter les maladies sexuellement transmissibles, les grossesses précoces et les difficultés inhérentes aux relations sexuelles hors des liens du mariage.  Mettant en avant les avantages que l’on peut tirer de la coopération avec de nombreux partenaires que sont les ONG, les organisations religieuses, la communauté universitaire et le secteur privé, le Secrétaire d’Etat a cité en exemple le Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et la malaria auquel les Etats-Unis ont versé 500 millions de dollars.  Le Centre pour le contrôle des maladies travaille avec l’Organisation mondiale de la santé et le Rotary International pour éliminer la poliomyélite.  Les Etats-Unis ont également contribué pour un montant de 2,5 milliards de dollars à la mise en œuvre de programmes visant la survie de l’enfant et la prévention de maladies dans les pays en développement.  D’ici le mois de septembre prochain, nous aurons fourni 157 millions de dollars au Programme international d’élimination du travail des enfants depuis 1995.  En 2001, nous avons consacré 2,2 millions de dollars à la lutte contre la traite et l’exploitation des enfants.


Détaillant le nouveau programme en matière d’éducation du Président Bush, M. Thompson a expliqué que le but est de permettre à tous les enfants scolarisés de disposer de davantage d’opportunités d’apprendre.  Comme le développement cognitif de l’enfant commence à la maison, le Président a également annoncé le lancement d’une initiative appelée «Good start, grow smart».  Nous avons consacré 1,3 milliard de dollars à l’aide à l’éducation dans les pays en développement.  Aux Etats-Unis, nous mettons également l’accent sur les soins prénataux.  Notre programme de couverture sociale permet à chaque enfant issu d’une famille à faibles revenus de disposer d’une couverture médicale.  Le Président a lancé

un appel en faveur du développement inégalé de cliniques communautaires et d’infrastructures médicales de proximité.  Trop d’enfants dans les pays industrialisés sont inactifs.  Aux Etats-Unis par exemple, la forme 2 du diabète atteint les proportions d’une épidémie tandis que le nombre d’enfants ayant une surcharge pondérale a triplé au cours des deux dernières décennies.  Tous les enfants devraient bénéficier d’une stratégie mondiale visionnaire et orientée vers l’action.  Nous restons engagés à donner aux enfants l’espoir d’un nouveau jour et les promesses de demain.  Nos enfants et leurs familles ne méritent pas moins.


M. ESSOP GOOLAM PAHAD, Ministre auprès du Cabinet présidentiel de l’Afrique du Sud, a rappelé que de nombreux enfants ont joué un rôle important dans la lutte contre l’apartheid.  Des milliers d’entre eux sont morts, d’innombrables enfants ont été blessés et sont partis en exil.  Dans cette lutte, nombreux sont ceux à n’avoir pas eu d’enfance.  Compte tenu de notre expérience amère, nous partageons la peine et la colère des enfants palestiniens qui méritent de vivre en paix et nous exprimons notre solidarité aux enfants qui connaissent le cauchemar de la guerre.  M. Pahad a expliqué que la Constitution de son pays consacre les droits de l’enfant.  Passant en revue les divers instruments internationaux auxquels son pays est partie, il a expliqué que, pour la première fois dans l’histoire du pays, il était possible de faire changer les choses.  Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique peut constituer un outil important au service de la protection des enfants.  Lors de notre ratification de la Convention sur les droits de l’enfant, nous avons également développé un Programme d’action national en faveur des enfants.  La protection des enfants dans le système de justice pénale est une des priorités de notre Gouvernement.  Le Parlement se prononcera prochainement sur le projet de loi relatif aux enfants et à la justice, qui traite des enfants accusés de crimes.  Une fois adoptée, cette loi établira un âge minimal pour saisir les juridictions répressives lorsque des enfants son impliqués.  Ce nouveau texte garantira une évaluation individuelle de chaque enfant, établira une procédure juridique appropriée et définira des sanctions créatives.


Le Gouvernement a également amendé sa législation en vue de définir de manière plus précise l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales.  Le Gouvernement procède également à une évaluation de son arsenal juridique pour ce qui touche aux abus sexuels dont sont victimes les enfants.  Ces propositions de lois apporteront des changements drastiques et annuleront de nombreux textes qui reflètent une idéologie patriarcale.  Nous sommes conscients de la nécessité de faire appliquer ces lois et pour cela, nous avons créé des juridictions compétentes pour connaître des crimes sexuels, des centres multidisciplinaires ainsi que des abris pour les victimes d’abus.  Une campagne publique a permis à plus de 4 millions d’enfants de faire valoir leurs points de vue.  Ainsi, 68,1% des enfants ont déclaré l’éducation de tous les enfants comme étant une priorité.  Les sondages ont fait ressortir que 65,4% des enfants ont estimé que nous devons faire passer les enfants en premier tandis que 50,2% d’entre eux ont estimé urgent de lutter contre la pandémie du VIH/sida dans leur communauté.


Mme SUZANNE MUBARAK, Première Dame d’Egypte, a rappelé que les récentes violations des territoires occupés palestiniens sont contraires aux accords internationaux relatifs aux droits de l’homme, y compris ceux qui concernent les enfants.  Les répercussions négatives de la tragédie qui a lieu dans les territoires occupés ne se limiteront pas aux enfants de Palestine mais toucheront également les enfants de la région et du monde sans distinction.  Ce qui a lieu en Palestine engendre le désespoir et l’incertitude et ouvre la porte à la violence et à l’extrémisme.  Mme Mubarak a donc appelé la communauté internationale à mettre un terme aux violations des droits de l’homme et à lutter pour définir une solution juste et pacifique permettant d’assurer la sécurité des enfants, quelle que soit leur nationalité.


La Première Dame d’Egypte a également indiqué que de nouveaux défis se posent à la protection des droits des enfants, au premier rang desquels figurent les ramifications de la mondialisation, les développements technologiques, les ajustements structurels, les conflits armés et le VIH/sida.  Tous ces défis ont un impact sur la capacité des pays en développement à favoriser le développement et la protection de l’enfant.  Un partenariat international solide, a précisé la représentante, ne sera possible que par une volonté politique accompagnée par la mise à disposition de ressources suffisantes.  En dépit des progrès réalisés en Egypte, de nombreux efforts restent à accomplir pour relever les défis du temps présent.  Il est par conséquent d’une importance cruciale de tirer les leçons du passé au profit des enfants du monde entier.


M. NORBERTO LIWSKI, Secrétaire d'Etat et Président du Conseil national pour les enfants, les adolescents et la famille de l'Argentine, a estimé qu'en Argentine, l'évolution du statut de l'enfant depuis 1990 doit être analysée à l'aune de la crise la plus difficile que le pays traverse depuis l'instauration de la démocratie.  La gravité de la crise se caractérise par une mauvaise répartition des richesses, la crise d'un secteur financier qui n'admet même pas la définition la plus minimaliste de la dignité humaine et par une dette extérieure étouffante. 

Aujourd'hui, pour des millions de familles, le chômage et le sous-emploi sont devenus les moteurs d'un processus accéléré d'exclusion sociale et d'affaiblissement des liens et des rôles au sein des familles.  Le statut des enfants et des adolescents qui vivent dans ces familles est la face la plus dramatique de la crise.  Si le pays devait continuer sur cette voie, il compromettrait son avenir pendant plusieurs générations.


Le pays est confronté à des problèmes structurels d'une complexité rare et d'un impact cumulatif.  Aujourd'hui, en Argentine, six enfants sur dix vivent en dessous du seuil de pauvreté.  Les conséquences de cette pauvreté menant souvent à la délinquance, le Gouvernement a décidé de concentrer tous ses efforts sur l'intégration de ce segment de la population plutôt que sur le renforcement des lois pénales.  Aujourd'hui, l'Argentine voit augmenter dans la population infantile les taux de malnutrition, du nombre de travailleurs, d'abandon scolaire, d'exploitation sexuelle, de consommation de drogues, et d'autres facteurs dont 60% sont évitables qui causent pourtant une hausse de mortalité infantile.  Devant ces problèmes, le Gouvernement a décidé de renforcer sa coopération avec la société civile afin de promouvoir un consensus qui donnerait du sens, de la durabilité et de l'impact à l'effort national de guérison sociale et de salut.  L'Eglise catholique d'Argentine a également été invitée à réfléchir à la question. 


Saluant les initiatives du PNUD, le Secrétaire d’Etat argentin a souligné que plus jamais l'Argentine a besoin de la communauté internationale pour panser les plaies infligées au tissu social par la crise économique.  L'Argentine, a-t-il insisté, a besoin de la compréhension, de solidarité et d'aide de la communauté internationale de laquelle elle ne s'est jamais dissociée.  Par la promotion du développement, de la justice sociale et du plein exercice des droits consacrés dans la Convention sur les droits de l'enfant, l'Argentine réalisera les objectifs de l'humanité et redeviendra ce pays où «seuls les enfants sont des privilégiés».


Mme LEE HEE HO, Première Dame de la République de Corée, a estimé que l’une des réalisations les plus remarquables obtenues depuis le Sommet mondial sur les enfants s’était concrétisée par la reconnaissance des droits de l’enfant et de la nécessité d’accorder un rang de priorité élevé au bien-être et à la protection des droits de l’enfant dans les politiques des pays dans le monde.  Dans le cadre de ce processus, les Nations Unies ont joué un rôle de chef de file et l’UNICEF a été l’institution la plus active notamment à travers le Mouvement mondial, dire oui pour les enfants.  Rappelant que son pays ainsi que le Japon accueilleront conjointement la Coupe du monde de football, Mme Hee Ho a expliqué que son pays entend faire de cet évènement une célébration en faveur des enfants et de la paix dans le monde.  L’UNICEF et la République de Corée parraineront à cette occasion le Festival mondial pour la paix et les enfants.  La Première Dame de la République de Corée a fait part des initiatives de paix menées par son pays en direction de la République populaire démocratique de Corée à travers ce qu’elle appelle sa «sunshine policy».  Le mois dernier, a-t-elle expliqué, la Corée du Sud a dépêché un envoyé spécial à Pyongyang et les deux pays ont convenu de reprendre leurs efforts afin d’améliorer leurs relations.  A l’heure actuelle, a ajouté Mme Hee Ho, d’innombrables enfants subissent les conséquences de la pauvreté, de la malnutrition, des abus et de maladies comme le VIH/sida.  La réalité veut que 100 millions d’enfants dans le monde n’ont même pas accès à l’éducation élémentaire.  Il est temps d’agir de manière déterminée et pour cela, non seulement les gouvernements mais également les Nations Unies, les organisations internationales, les médias, les écoles et les organisations de citoyens doivent également apporter leur contribution et coopérer les uns avec les autres.  L’éducation des enfants est l’investissement le plus efficace.  Il s’agit de l’élément central qui décide de l’avenir des nations, des sociétés et de l’enfant en tant qu’individu.   Il est nécessaire de mettre en place de programmes scolaires qui mettent l’accent sur la compréhension des autres cultures afin que les enfants d’aujourd’hui deviennent des adultes et des dirigeants qui pourront libérer le monde des conflits raciaux, religieux et culturels.  Il est maintenant indispensable que les dirigeants du monde mettent en œuvre leurs engagements.  La République de Corée augmentera sa contribution aux activités de l’UNICEF.


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