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ECOSOC/5998

L’ECOSOC ORGANISE SES TRAVAUX ET PREND CONNAISSANCE DE LA SITUATION ECONOMIQUE MONDIALE DANS LE CADRE DE SA PROCHAINE SESSION DE FOND

13/02/2002
Communiqué de presse
ECOSOC/5998


Conseil économique et social

2eme séance – après-midi


L’ECOSOC ORGANISE SES TRAVAUX ET PREND CONNAISSANCE DE LA SITUATION ECONOMIQUE MONDIALE DANS LE CADRE DE SA PROCHAINE SESSION DE FOND


Le Conseil économique et social (ECOSOC) s’est réuni cet après-midi en session d’organisation et au cours de cette séance, a entendu des exposés de M. Patrizio Civili, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations, et Anatoly Smyshlyaev, de la Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales. 


Le Conseil a adopté cinq projets de décisions relatifs à son ordre du jour et à son programme de travail de l’année 2002.  Le projet de décision I contient l’ordre du jour provisoire de sa session de fond, tandis que le projet de décision II a trait à l’organisation des travaux de la session de fond et fixe la date du débat de haut niveau de cette session du 1er au 3 juillet.  Aux termes de ce projet de décision, les activités opérationnelles seront discutées du 5 au 9 juillet; les questions de coordination du 10 au 12 juillet; les affaires humanitaires du 15 au 17 juillet; tandis que le débat général se tiendrait les 18, 19, 22, 23 et 24 juillet.


Le Conseil a renvoyé à plus tard l’adoption du projet de décision III, qui a trait au choix du thème du débat de fond de sa session de fond, et en fait de même pour le projet de décision IV qui a trait au choix du thème du segment consacré aux affaires humanitaires.


Aux termes du projet de décision V, le Conseil a décidé que le thème de son débat consacré à la coopération régionale sera «Coopération interrégionale pour un  développement durable: défis régionaux à relever».  Par l’adoption du projet de décision VI, le Conseil a décidé que sa réunion de haut niveau avec les institutions de Bretton Woods se tiendrait le 22 ou le 23 avril, la date finale devant être choisie par les parties d’ici au mois d’avril.


Le projet de décision VII a trait à la première réunion du Comité d’experts de l’administration publique et à l’ordre du jour provisoire de cette réunion.  Par la décision VII, le Conseil a décidé d’approuver la tenue de cette réunion du 22 au 26 juillet 2002, et son ordre du jour provisoire tel qu’il figure au document E/2002/9.  Aux termes du projet de décision VIII relatif à la participation d’organisations intergouvernementales aux travaux de l’ECOSOC, le Conseil a décidé d’inscrire à l’ordre du jour de sa session de fond de 2002 la demande de statut d’observateur de l’Institution intergouvernementale pour la promotion de l’utilisation de la microalgue spiruline contre la malnutrition. 


Le Conseil a renvoyé au mois d’avril l’examen et l’adoption des projets de décisions IX relatifs à la demande de transformation de l’Organisation internationale de protection civile, qui est une organisation intergouvernementale dotée du statut d’observateur, en institution spécialisée des Nations Unies; et à la demande de transformation de l’organisation mondiale du tourisme, qui est une organisation intergouvernementale dotée du statut d’observateur auprès de l’ECOSOC, en institution spécialisée des Nations Unies.


Comme cela lui a été recommandé par ses membres en séance informelle, le Conseil économique et social a adopté un projet de décision qui lui avait été recommandé par la Commission du développement social et qui a trait à l’amélioration de l’organisation des travaux de cette Commission (E/2002/L.3).


Au terme de l’examen de ses questions d’organisation, les membres du Conseil ont confié la conduite des travaux des quatre segments de sa session de fond aux Vice-Présidents: le segment relatif aux activités opérationnelles à M. Dumisani Kumalo, représentant de l’Afrique du Sud; le segment de coordination à la représentante de la Finlande, Mme Marjatta Rasi; le segment humanitaire au représentant de Bahreïn, M. Jassim Mohammed Buallay, et le segment général au représentant du Guatemala, M. Gert Rosenthal.  Le segment de haut niveau se déroulera sous la présidence de M. Ivan Simonovic (Croatie), Président de l’ECOSOC.


Concernant le point de son ordre du jour relatif à son programme de travail de base pour 2002 et 2003, le Conseil a décidé de renvoyer l’examen du document le contenant (E/2002/1) à la fin de sa session de fond pour pouvoir y inclure les résolutions et recommandations qui seront prises lors de la Conférence internationale sur le financement du développement qui se tiendra à Monterrey, au Mexique, le mois prochain.


En conclusion des travaux de sa session d’organisation, le Conseil a élu par acclamation M. Yuri Kolosov, candidat de la Fédération de Russie soutenu par les Etats d’Europe orientale, comme membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels en remplacement de M Valeri Kouznetsov, démissionnaire et dont il achèvera le mandat qui expirera le 31 décembre 2002.


La prochaine réunion du Conseil économique et social sera annoncée dans le Journal.


Exposés


M. PATRIZIO M. CIVILI, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations au Département des affaires économiques et sociales a mis en évidence l’évolution de ce qu’il a défini comme «les trois grandes phases de l’approche par le système de la coordination interorganisations»: la première a été celle qui a vu le jour à la naissance du système et qui se résumait à un processus de mise en oeuvre des accords de relation; la deuxième, plus longue, a vu l’évolution du processus de coordination ex-post facto à un véritable effort de consultation et de concertation au moment de la programmation des activités; enfin, la troisième s’est développée dans les années 90, décennie qui, selon lui, représente un véritable tournant dans la coopération interorganisations.  Cette phase, a-t-il précisé, s’est traduite par la construction d’une véritable confiance dans les relations entre les différentes institutions et a contribué à créer un sentiment sans précédent d’appartenance et de responsabilité communes et à permettre l’émergence de méthodes de travail participatives.  A cet égard, il a précisé que le Sommet du Millénaire constituait à la fois la culmination de cette dernière phase et le début d’une phase nouvelle caractérisée par la mise en place d’un cadre général de politique auquel toutes les parties sont engagées individuellement et collectivement.


En outre, il a souligné que la décentralisation croissante du système des Nations Unies nécessite une amélioration de la communication qui ne pourra être assurée que par le renforcement du Conseil des chefs de secrétariat pour la mise en place de stratégies et d’efforts visant à fournir matière à une meilleure interconnexion de communication dans les travaux menés par les différents réseaux.


M. Civili a précisé que l’objet principal de l’ordre du jour de la session d’automne 2001 du Conseil des chefs de secrétariat consistait en l’examen du soutien que le système doit apporter au Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) comme un témoignage des efforts délibérés du système pour faire face aux problèmes et défis de l’Afrique, notamment après le Sommet de Lusaka et du Segment du Haut Niveau de l’ECOSOC sur l’Afrique en 2001.  Au niveau régional, les membres du Conseil des chefs de secrétariat ont partagé l’avis sur la nécessité de renforcer les mécanismes de coordination dans le souci d’aider les dirigeants africains à atteindre leurs objectifs dans le cadre du Nouveau partenariat (NEPAD).  Il a estimé qu’il incombait au système de renforcer la complémentarité dans la coopération entre les pays de façon à réduire les coûts pour chaque pays membre et de renforcer la coordination des activités de développement aux niveaux bilatéral et multilatéral.  Dans ce contexte et dans les circonstances actuelles, le Conseil des chefs de secrétariat a fait sienne la proposition de l’ECOSOC d’examiner le rapport de l’UN-NADAF sur le rôle des Nations Unies dans le développement africain au cours des dernières décennies


En ce qui concerne les suites de la Déclaration du Millénaire, il a déclaré que même si la contribution des Nations Unies est peut-être modeste en termes financiers, sa contribution politique, elle, est cruciale.  Les chefs de secrétariat, a-t-il ajouté, ont souligné les priorités à respecter afin d’atteindre les objectifs de la Déclaration et les moyens de gérer l'économie de manière rationnelle et de créer des conditionspropices à un développement économique qui garantirait l'équité sociale et les liens entre les politiques humanitaire et de développement.


En conclusion, il a évoqué la nécessité de mettre en place des démarches qui permettent de disposer de meilleures connaissances dans tout le système, dans le souci de renforcer les capacités d’ensemble de ce système.


M. ANATOLY SMYSHLYAEV, Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales (DESA), a fait une présentation du rapport sur les «Perspectives économiques et sociales mondiales».  Rédigé par le DESA et la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), ce rapport relève que les économies d’Asie de l’Est et d’Amérique latine, qui avaient commencé à s’intégrer à l’économie mondialisée, ont été les plus durement frappées par la récession économique de 2001.  Le rapport note que la croissance mondiale n’aura été que de 1,5% en 2002.  Les difficultés qu’ont connues le Japon et l’Argentine ajoutent aux incertitudes de ce redressement.  La faible croissance mondiale pose des problèmes aux pays en développement, dont le revenu par tête d’habitant a fortement décru, notamment en Asie de l’Est, en Asie occidentale et en Amérique latine et dans les Caraïbes.  La chute dramatique de la croissance met en danger les perspectives de réduction de la pauvreté, et en 2002, les pays en développement et en transition continueront à faire face à un environnement international économique précaire.


La stagnation du commerce mondial, qui a connu une croissance de seulement 1% en 2001, et devrait croître de 3% en 2002 est le principal facteur du ralentissement de l’économie mondiale et des économies en développement et en transition.  Des pays comme l’Argentine et la Turquie ont souffert d’une conjugaison de difficultés domestiques et internationales.  Les flux de capitaux en direction des pays en développement et en transition ont connu une chute notable en 2001 et continueront de décroître en 2002.  Quant aux investissements étrangers directs (IED), ils ont diminué en 2001 et connaîtront une baisse persistante en 2002, malgré leur augmentation en direction de pays comme la Chine et le Mexique.  A long terme, on pourrait observer une meilleure redistribution des flux mondiaux d’IED vers les pays en développement, et on observe aussi une tendance des firmes transnationales à réinvestir sur place une partie des bénéfices qu’elles tirent de leurs activités dans ces pays.  Le rapport consacre une part de ses analyses aux politiques monétaires en abordant, entre autres, le cas du Japon, dont la monnaie, le yen, s’est quelque peu dépréciée –de 10%- par rapport au dollar.  Cette dépréciation pourrait améliorer la capacité des entreprise japonaises à exporter et ralentir la déflation.  Quant à l’Argentine, dont le Gouvernement vient de rendre publiques ses nouvelles politiques fiscales et dont la monnaie, le peso, est devenue flottante depuis lundi, il faut noter que le Fonds monétaire international (FMI) ne s’est pas encore prononcé sur ces mesures et n’a toujours pas fourni à l’Argentine les 22 milliards de dollars qui lui avaient été promis avant la crise.  On prévoit que le PNB argentin va encore diminuer de 4,5% et pourrait même le faire de 7%, l’inflation risquant d’y atteindre cette année 40% ou 50%.  Globalement, les pays en développement ont bénéficié moins que les pays du Nord de la mondialisation, mais en subissent plus durement le ralentissement de la croissance et des échanges, note le rapport.


Dans ce contexte négatif, le besoin se fait plus urgent de trouver réponse aux problèmes de la dette des pays en développement par la mise en oeuvre de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (Initiative PPTE) et de favoriser l’engagement du secteur privé dans les pays à revenu intermédiaire.  Le programme de travail adopté à Doha devait être renforcé et mis en oeuvre.  La Conférence internationale sur le financement du développement qui aura lieu le mois prochain à Monterrey sera l’occasion de discuter de ces questions.


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