LE RAPPORT ANNUEL DES NATIONS UNIES SUR LES DROGUES DANS LE MONDE EST ENCOURAGEANT
Communiqué de presse SOC/NAR/819 |
LE RAPPORT ANNUEL DES NATIONS UNIES SUR LES DROGUES DANS LE MONDE EST ENCOURAGEANT
Vienne, le 22 janvier (Service de l’information des Nations Unies) – Contrairement aux idées reçues, le problème mondial des drogues n’est pas un phénomène irréversible. C’est ce qu’affirme le Rapport mondial sur les drogues pour l’année 2000 (World Drug Report 2000). Ce document préparé par l’Office des Nations Unies pour le contrôle des drogues et la prévention du crime (ODCCP), basé à Vienne, fait état en effet d’une baisse significative de la production des deux substances les plus fortes, à savoir la cocaïne et l’héroïne. Entre 1992-93 et 1999, la production de feuilles de coca et la fabrication de cocaïne ont baissé d’environ 20%, alors que celle d’opium a reculé de 17% pour la seule année écoulée. De plus, les principaux marchés de consommation ont connu dans le même temps une certaine stabilisation, voire un repli. C’est ainsi qu’entre 1985 et 1999, la consommation de cocaïne aux Etats-Unis a chuté de 70%. Dans de nombreux pays d’Europe, dont la France, l’Espagne, l’Allemagne et la Suisse, le nombre des décès liés à la consommation de stupéfiants a aussi diminué.
Pour le Directeur exécutif de l’ODCCP, M. Pino Arlacchi, “l’heure est venue de repenser la manière dont nous appréhendons le problème des drogues”. “La communauté internationale doit renoncer au fatalisme pour adopter une approche plus pragmatique et à long-terme de réduction de l’offre comme de la demande”. Selon lui, si l’objectif fixé par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1998 de réduire de moitié la consommation et la production illicites des drogues d’ici 2008 avait pu paraître par trop ambitieux, l’expérience des deux dernières années montre qu’il pourrait s’avérer parfaitement réalisable.
Le rapport indique que grâce à une attitude plus volontariste des principaux producteurs de feuilles de coca et de pavot à opium, la production est maintenant limitée à un nombre de pays qui n’a jamais été aussi faible. A eux seuls par exemple, l’Afghanistan et le Myanmar comptent pour 90% de la production illégale d’opium, et la Colombie pour les deux tiers de la production mondiale de feuilles de coca. Les programmes de cultures alternatives se sont avérés particulièrement efficaces dans des pays comme la Bolivie, le Pakistan ou encore la Thaïlande. C’est pourquoi, l’ODCCP plaide en faveur d’une stratégie de lutte plus intégrée où l’accent n’est pas seulement mis sur la production et la consommation, mais aussi sur les effets dévastateurs qui les accompagnent, dont la propagation du VIH/sida, et où des mesures sont aussi prises pour s’attaquer aux problèmes tels que la pauvreté et les conflits, par exemple.
Cette approche est d’autant plus nécessaire qu’avec la mondialisation, le trafic et les filières clandestines se sont eux multipliés; le nombre de pays faisant état de saisies étant passé de 120 en 1980-81 à 170 en 1997-98. Plus de 130 pays, développés et en développement, reconnaissent auprès de l’ODCCP être confrontés au problème de la consommation de stupéfiants, mais les Nations Unies
estiment que ce nombre est en réalité plus élevé encore. Au cours des années 1990, c’est la consommation des stimulants de la catégorie des amphétamines, comme la métahamphétamine et l’Ecstasy, qui a plus fortement augmenté. De manière générale, pour la décennie qui vient de s’écouler, on estime à 180 millions (soit 4,2% de tous les individus de plus de 15 ans) les personnes consommant une drogue. C’est le cannabis, avec 144 millions d’usagers, qui arrive en tête, suivi des stimulants du type amphétamine (29 millions d’usagers), de la cocaïne (14 millions) et des dérivés d’opium (13,5 millions d’usagers, dont 9 millions d’héroïnomanes).
Pour de plus amples informations sur le World Drug Report 2000, contactez Sandro Tucci au (431) 260-60-5629 ou connectez-vous sur le site Web de l’ODCCP au www.odccp.org.
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