M. KOFI ANNAN DECLARE QU'UN ACCORD DE PAIX GLOBAL, SUR LA BASE DES RESOLUTIONS 242 ET 338, EST POSSIBLE AU MOYEN-ORIENT SUR LA VOIE TRACEE PAR LE RAPPORT MITCHELL
Communiqué de presse SG/SM/7847 |
SG/SM/7847
PAL/1888
PI/1356
18 June 2001
M. KOFI ANNAN DECLARE QU'UN ACCORD DE PAIX GLOBAL, SUR LA BASE DES RESOLUTIONS 242 ET 338, EST POSSIBLE AU MOYEN-ORIENT SUR LA VOIE TRACEE PAR LE RAPPORT MITCHELL
On trouvera ci-après le texte du message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, lu par M. Shashi Tharoor, Chef par intérim du Département de l'Information des Nations Unies, à l'occasion de la Rencontre internationale de journalistes sur la question de Palestine:
Le thème de notre rencontre - "La recherche de la paix au Moyen-Orient" - est plus d'actualité et plus urgent que jamais.
Au cours des neuf derniers mois, la violence entre les Israeliens et les Palestiniens a causé 600 victimes. Des actes de terrorisme innommables ont été commis, comme l'atroce attentat-suicide à la bombe de Tel Aviv, le 1er juin, et de sévères mesures de répression ont été prises. Trop souvent les gens des deux côtés ont fait preuve d'un mépris sans pitié pour la vie humaine.
Les victimes palestiniennes ont été de loin les plus nombreuses et c'est aussi le peuple palestinien qui vit dans les conditions les plus dures, aux prises avec la puissance occupante. Toutefois le traumatisme et l'insécurité endurés par les deux peuples sont profonds.
Cette situation est d'autant plus tragique qu'elle survient après une période de dialogue durant laquelle l'espoir d'une solution juste et pacifique est apparu des deux côtés, et un certain niveau de confiance s'est instauré entre leurs dirigeants. Maintenant, la confiance a complètement disparu. Dans toute la région, on craint qu'à tout moment se déclenche un nouveau cataclysme.
Au cours des deux dernières semaines, aidées par l'engagement intense et concerté de la communauté internationale, les deux parties se sont écartées de l'abîme. Un cessez-le-feu a été négocié; il y a eu une diminution perceptible de la violence; et les deux parties ont déclaré qu'elles acceptaient dans leur intégralité les recommandations de la Commission d'établissement des faits de Sharm El-Sheikh présidée par le Sénateur Mitchell.
C'est dans ce contexte que je viens moi-même de passer les six derniers jours dans la région, m'entretenant d'abord avec les dirigeants des pays voisins, puis avec le Président Arafat et ses collègues à Ramallah et, enfin, avec les dirigeants d'Israel.
J'ai aussi rencontré les victimes du conflit des deux côtés : des enfants palestiniens mutilés par les tirs d'artillerie, et les camarades des adolescents israéliens tués dans l'attentat de Tel Aviv. Leur souffrance est terrible, mais le pire c'est que chaque acte de violence engendre une nouvelle violence, et continue d'éroder la conviction de chaque partie que la paix avec l'autre sera un jour possible. Cependant, le désir profond de sortir de cet enfer et de trouver la voie d'une vie normale et paisible, existe des deux côtés.
Le cessez-le-feu offre un espoir, mais il est très fragile. Il n'y a pas de temps à perdre pour le consolider, et cela ne peut être fait que dans le cadre d'un processus politique plus large - qui offre aux palestiniens l'espoir de la fin de l'occupation et d'un état indépendant. Il est tout aussi urgent de leur apporter une aide économique et de leur donner la possibilité de reprendre une activité économique normale.
La fin du processus doit être un accord de paix global, négocié par les parties sur la base des résolutions 242 et 338 du Conseil de sécurité, et le principe de la terre pour la paix. Le chemin qui permet de retourner à ces négociations a été clairement tracé par la Commission Mitchell.
En acceptant un cessez-le-feu, les deux parties ont déjà commencé à mettre en oeuvre les recommandations Mitchell. Je les ai pressées d'accepter un calendrier pour appliquer toutes les autres et d'accepter l'aide de tiers en lesquels elles ont toutes les deux confiance. Terje Roed-Larsen, qui est mon Représentant personnel et le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient vous exposera demain mon point de vue dans le détail.
Les deux parties comprennent, je le crois, qu'elles ont besoin de l'aide de la communauté internationale. L'intérêt que vous portez à cette question est par conséquent très important. Seule une opinion publique mondiale bien informée peut servir de base à une action internationale efficace. Je vous remercie de participer à cette Rencontre, et je remercie l'UNESCO et le Gouvernement français de leur accueil.
Nous souhaitons une pleine réussite à vos débats et espérons que nous soyions tous bientôt les témoins d'un Moyen-Orient plus heureux, dans lequel Palestiniens et Israeliens vivraient enfin côte-à-côte dans la paix et la sécurité.
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