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SG/SM/7844

DANS UN MESSAGE A LA REUNION SUR LA QUESTION DE PALESTINE POUR L’AMERIQUE LATINE, LE SECRETAIRE GENERAL DIT QU’«IL NE PEUT Y AVOIR DE SOLUTION MILITAIRE AU CONFLIT»

15/06/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7844


                                                            GA/PAL/862


DANS UN MESSAGE A LA REUNION SUR LA QUESTION DE PALESTINE POUR L’AMERIQUE LATINE, LE SECRETAIRE GENERAL DIT QU’«IL NE PEUT Y AVOIR DE SOLUTION MILITAIRE AU CONFLIT»


On trouvera ci-après le texte d’un message du Secrétaire général, M. Kofi Annan, à la Réunion des Nations Unies sur la question de Palestine pour les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, dont le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Danilo Türk, a donné lecture à La Havane, le 12 juin :


Depuis plus de 50 ans, la communauté internationale s’emploie à régler la question de Palestine et à instaurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient. Les années 90 semblaient prometteuses, notamment avec la tenue de la Conférence sur la paix au Moyen-Orient à Madrid en 1991, l’ouverture de voies bilatérales et multilatérales dans le cadre du processus de paix, et les accords israélo-palestiniens qui ont suivi. Les efforts acharnés déployés au cours du premier semestre de 2000 ont permis de faire progresser quelque peu le processus de paix et de mettre les parties en présence lors du Sommet de Camp David. Toutefois, malgré leur sérieux et leur volonté, celles-ci n’ont pu parvenir à un accord global.


Tandis que vous vous réunissez aujourd’hui, le processus de paix au Moyen-Orient traverse une phase cruciale d’une complexité extrême. Les événements de septembre dernier et la poussée de violence qui a suivi ont interrompu le processus de paix et ravivé la frustration et le désespoir. La confiance mutuelle des parties, si difficile à instaurer, a de nouveau laissé la place à l’hostilité et à la méfiance.


Les accords signés à Charm el-Cheikh en octobre dernier ont permis de progresser sensiblement vers un arrêt de la violence et la remise sur les rails des pourparlers de paix. Il a également été très encourageant de constater que les négociateurs israéliens et palestiniens avançaient dans l’examen des questions au coeur du conflit (les réfugiés, Jérusalem, les frontières et la sécurité), lors de leurs entretiens à Taba en janvier dernier. L’on espérait que les accords permettraient aux parties de reprendre les négociations de paix. Or, malgré la pression incessante exercée par la communauté internationale en vue de mettre un terme à la violence, celle-ci s’est rapidement amplifiée au cours des derniers mois. J’ai fermement condamné les actes de terrorisme aveugles, quels qu’en soient les auteurs. J’ai également déclaré à maintes reprises que les attaques menées par les forces armées israéliennes contre des villes et des villages palestiniens, ainsi que les restrictions qui pèsent sur l’économie palestinienne, étaient excessives et disproportionnées et allaient à l’encontre du but recherché.


Bien des efforts ont été faits en vue d’aider les parties à sortir de cette impasse. Le mois dernier, la Commission d’enquête de Charm el-Cheikh a établi un rapport juste et impartial sur les causes de la crise et a formulé une série de recommandations visant à rétablir le calme et à permettre la reprise des pourparlers de paix.


Ces recommandations offrent une occasion unique d’aller de l’avant, sans plus attendre, en vue d’arrêter la violence, de rétablir la confiance et de reprendre le dialogue. Il importe au plus haut point que les parties se servent de ces recommandations pour dissiper l’obstacle, en apparence insurmontable, qui entrave leur progression, qu’elles les appliquent sur le terrain de façon concrète et cohérente et qu’elles procèdent à un suivi scrupuleux, conformément à un calendrier convenu et vérifiable. Surtout, il importe que la violence cesse afin que les parties puissent reprendre leur cheminement vers la paix, grâce à la tenue de négociations sur les questions qui touchent le statut permanent.


À cette fin, les parties devront bien sûr mettre de côté leur colère, leur amertume et leurs récriminations. Il reste fort à faire pour restaurer une confiance réelle et reprendre les négociations sur les questions au coeur du conflit.


Les événements des derniers mois ont clairement montré (y compris aux parties elles-mêmes) qu’il ne peut y avoir de solution militaire au conflit. Le seul règlement politique viable, et, partant, le seul chemin vers la paix, s’appuie sur les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité. Les principes qui inspirent ces résolutions sont irremplaçables.


Les lourds dommages infligés à l’économie palestinienne durant ces mois d’affrontements sont également une source de vives préoccupations. Les bouclages, les retenues au titre de la taxe sur la valeur ajoutée, les bombardements, les démolitions et les expulsions ont eu des effets cumulés dramatiques. Seul un effort de secours et d’assistance coordonné et concerté de la part de la communauté internationale permettra de remettre en état les infrastructures et d’améliorer progressivement les conditions de vie de la population.


L’Organisation des Nations Unies continue de jouer un rôle de premier plan dans les efforts qui sont faits pour soulager les souffrances du peuple palestinien. Le Bureau du Coordonnateur spécial des Nations Unies, le Programme de développement des Nations Unies et d’autres entités de l’ONU poursuivent leurs activités dans la région, en les adaptant à la situation.


L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) en particulier, qui est l’opération de secours la plus longue jamais entreprise par l’ONU dans le monde, a été une bouée de sauvetage pour quelque 3,8 millions de Palestiniens. Une fois encore, j’engage les donateurs à soutenir l’Office pour lui permettre de continuer de dispenser les services dont les réfugiés ont si cruellement besoin. Cette assistance est particulièrement vitale en cette période de crise et de graves difficultés économiques.


La communauté internationale doit aider les parties dans leur recherche de la paix et de la réconciliation. Elle doit redoubler d’efforts pour offrir au peuple palestinien un appui et toutes formes d’assistance dans l’attente d’un règlement global, juste et durable de la question de Palestine. Les organismes des Nations Unies continueront de soutenir les parties qui s’efforcent de ramener la paix et la stabilité dans la région. Je reste, pour ma part, pleinement engagé dans ces efforts et je suis prêt à faire tout ce qui est en mon pouvoir pour contribuer à faire avancer le processus de paix.


Cette réunion des Nations Unies offre aux gouvernements et aux peuples de l’Amérique latine et des Caraïbes l’occasion de manifester leur solidarité avec le peuple palestinien à un moment où le besoin s’en fait cruellement sentir, et de réaffirmer leur appui au processus de paix au Moyen-Orient. Je remercie le Gouvernement cubain de son hospitalité et de son assistance et je suis reconnaissant au Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien pour l’initiative qu’il a prise de convoquer cette réunion et son attachement à la cause du peuple palestinien en général.


Je vous souhaite plein succès dans vos délibérations.


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