En cours au Siège de l'ONU

SG/SM/7857

SEULE UNE PAIX QUI SE TRADUIRA EN AVANTAGES CONCRETS POUR CHAQUE PALESTINIEN ET CHAQUE ISRAELIEN EST SUSCEPTIBLE DE RECUEILLIR L'APPUI DE TOUS, ESTIME KOFI ANNAN

25/06/2001
Communiqué de presse
SG/SM/7857


SEULE UNE PAIX QUI SE TRADUIRA EN AVANTAGES CONCRETS POUR CHAQUE PALESTINIEN ET CHAQUE ISRAELIEN EST SUSCEPTIBLE DE RECUEILLIR L'APPUI DE TOUS, ESTIME KOFI ANNAN


On trouvera ci-après le message du Secrétaire général de l'ONU, M. Kofi Annan, à la 28ème réunion des Ministres des affaires étrangères de l'Organisation de la Conférence islamique qui se tient à Bamako du 25 au 29 juin 2001.  Le message a été lu par le Sous-Secrétaire général aux affaires étrangères, M. Ibrahima Fall.


Permettez-moi tout d'abord de remercier, pour leur chaleureuse hospitalité, Son Excellence Monsieur Alpha Oumar Konaré, Président de la République du Mali, ainsi que le Gouvernement et le peuple malien qui accueillent ici, à Bamako, cette 28e session de la Conférence Islamique des Ministres des affaires étrangères.


Je voudrais aussi rendre hommage au Dr. Abdelouabed Belkeziz pour son action à la tête du Secrétariat de l'Organisation de la Conférence Islamique.


Le mois dernier, vous vous êtes réunis d'urgence à Doha, alors que Palestiniens et Israéliens étaient à nouveau pris dans un cycle de violence et de terreur qui a fait des centaines de tués, depuis septembre dernier. 


Je déplore ces pertes humaines, et je tiens à réaffirmer le caractère sacré de toute vie, qu'elle soit palestinienne ou israélienne.  Comme je l'ai dit à maintes reprises et répété lors de ma visite dans la région il y a huit jours, la violence et la terreur ne font que perpétuer la violence, et ne mènent pas à la paix.


La trêve fragile qui prévaut en ce moment doit être consolidée sans délai, et cela ne sera possible que si elle est ancrée dans un processus politique.  Je me réjouis du fait que le Gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne ont finalement accepté les conclusions du rapport de la Commission d'établissement des faits de Charm el Cheikh, présidée par l'ancien sénateur américain George Mitchell.  Il importe maintenant que les parties en appliquent toutes les recommandations rapidement et effectivement, en tant que base appropriée pour la reprise du processus de paix. 


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                                                            25 juin 2001


Notre objectif doit être l'établissement d'une paix juste et durable, fondée sur les résolutions du Conseil de sécurité, en particulier les résolutions 242 et 338, et sur le principe de l'échange de la terre contre la paix.  Seule une paix qui se traduira en avantages concrets pour chaque Palestinien et chaque Israélien est susceptible de recueillir l'appui de tous.  Pour les Palestiniens, cela implique que leur aspiration légitime à la dignité et à la création d'un Etat indépendant et viable soit enfin réalisée; pour les Israéliens, cela veut dire la reconnaissance de leur Etat et la certitude de pouvoir vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues. 


Pour l'ONU, l'OCI reste un partenaire privilégié et indispensable dans la réalisation de ces objectifs.  Ensemble, nous pouvons faire renaître l'espoir et avancer vers cette paix globale, juste et durable à laquelle aspirent tous les peuples de la région.  C'est pourquoi je me réjouis de l'initiative prise par la Conférence au sommet de Doha et des discussions constructives que le Comité ministériel de l'OCI a eues avec les membres du Conseil de sécurité à New York sur la situation au Moyen-Orient, y compris la question palestinienne.


Parmi les autres questions qui préoccupent la communauté internationale et que je sais être aussi d'un intérêt primordial pour votre organisation, je voudrais commencer par aborder le dossier de l'Iraq. 


Je partage vos préoccupations en ce qui concerne les souffrances que continue d'endurer la population iraquienne et j'espère, comme vous, que les sanctions imposées à ce pays pourront être levées rapidement.  C'est pourquoi j'en appelle à nouveau aux autorités iraquiennes pour qu'elles revoient leur position et acceptent de coopérer avec la communauté internationale et de se conformer aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Pour ma part, je suis disposé à poursuivre avec le Gouvernement iraquien le dialogue entamé en février dernier afin de sortir de l'impasse actuelle.


Il est une autre population qui souffre depuis bien trop longtemps.  Je veux parler de la population afghane, plongée au cœur d'une guerre fratricide dont elle subit les effets de plein fouet.  L'ONU continuera de faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider les parties afghanes à parvenir à un règlement négocié et pacifique.  L'OCI n'a pas non plus ménagé ses efforts au cours des dernières années et je tiens à souligner combien sont précieux l'appui et le soutien que vous nous apportez, en particulier par le biais du comité sur l'Afghanistan.  A cet égard, je me félicite de l'appel lancé à Doha, par la Conférence au sommet de l'OCI, à toutes les parties au conflit en Afghanistan pour qu'elles mettent fin aux hostilités et coopèrent pour la mise en place d'un gouvernement inclusif, multiethnique et représentatif de la société afghane.  Cependant, l'on ne peut espérer rétablir la paix dans ce pays sans l'appui des Etats voisins et des autres Etats intéressés.  C'est pourquoi je lance un appel pressant à ceux-là, et en particulier à la République islamique d'Iran et à la République islamique du Pakistan, pour qu'ils collaborent encore plus étroitement en vue de rétablir la paix dans ce pays si durement éprouvé.


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                                                            25 juin 2001


Je suis avec une attention particulière les difficultés des populations civiles au sud du Soudan.  L'ONU continuera à appuyer les efforts de médiation de l'Autorité Inter-Gouvernementale pour le Développement (IGAD) et de fournir, par le biais de l'Opération Lifeline Sudan (OLS), l'assistance humanitaire nécessaire aux populations touchées par la guerre civile et la sécheresse.


Enfin, en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo, en Somalie, comme en Sierra Léone, les signes de paix et de stabilité doivent continuer d'être soutenus.


Sur toutes ces questions et sur bien d'autres, la coopération entre l'ONU et l'OCI n'a cessé de se renforcer au cours des dernières années, et je m'en félicite. 


Fort de la confiance qui s'est établie entre nos deux organisations, je voudrais terminer en lançant un appel urgent pour que vous nous aidiez à remporter une bataille cruciale pour l'avenir de millions de gens aux quatre coins de la planète.  En ce moment même se tient à New York une session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au VIH/sida.  Ce virus mortel a déjà tué près de 22 millions de personnes dans le monde et continue de faucher chaque jour des enfants, des adolescents, des adultes dans la fleur de l'âge.  J'espère sincèrement que les Etats Membres réussiront à se mettre d'accord sur un plan d'action précis et ciblé, et contribueront au Fonds mondial pour la santé et la lutte contre le VIH/sida, afin que, d'ici à 2015, nous puissions arrêter la propagation de cette maladie et commencer à en inverser la tendance actuelle, comme les dirigeants mondiaux s'y sont engagés lors du Sommet du millénaire en septembre dernier.


Je souhaite plein succès à vos délibérations.


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