REUNION DE HAUT NIVEAU A DAKAR (SENEGAL) POUR PREPARER LA CONFERENCE MONDIALE CONTRE LE RACISME
Communiqué de presse RD/903 |
REUNION DE HAUT NIVEAU A DAKAR (SENEGAL) POUR PREPARER LA CONFERENCE MONDIALE CONTRE LE RACISME
Les délégués de gouvernements et autres dignitaires venant de toute l’Afrique se réuniront à Dakar (Sénégal), du 22 au 24 janvier, afin de définir une position commune en vue de la prochaine Conférence contre le racisme, la xénophobie, la discrimination raciale et l’intolérance qui y est associée, qui doit se tenir plus tard dans l’année à Durban (Afrique du Sud).
La réunion préparatoire africaine du mois de janvier, accueillie par le gouvernement sénégalais, sera ouverte par M. Abdoulaye Wade, Président du Sénégal, et présidée par Cheikh Tidiane Gadio, Ministre des affaires étrangères. Lors d’une conférence de presse, au début du mois de janvier, M. Gadio avait déclaré que le choix du Sénégal était une marque de reconnaissance pour les efforts déployés par ce pays pour la reconnaissance de la dignité de l’Afrique. Selon le Ministre cependant, ce qu’il restait à faire était plus grandiose et plus difficile, s’agissant entre autres de rendre effectifs des idéaux et concepts comme les droits des femmes, les droits des enfants et des minorités.
La Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Mary Robinson, qui est également le Secrétaire général de la Conférence mondiale, devrait attirer l’attention des dirigeants africains sur les questions brûlantes auxquelles l’Afrique fait face aujourd’hui. Ces questions vont de l’esclavage dans ses formes traditionnelles et contemporaines, au trafic de petits enfants et à la traite des femmes, en passant par la féminisation de la pauvreté résultant de la mondialisation, l’exclusion sociale des personnes handicapées ou vivant avec le VIH/sida, ou encore la dégradation de l’environnement et la pollution qui résultent de politiques raciales, ainsi que le racisme qui s’exprime dans le commerce et l’échange de biens et services.
Sont à l’ordre du jour des questions telles que les victimes du racisme y compris les migrants et les réfugiés, la violence ethnique en Afrique, les séquelles de l’esclavage transatlantique, les mesures de prévention et les réparations comme la compensation. Environ 500 participants les examineront. L’économie et la situation sociale du continent africain, ainsi que la pandémie du sida feront également l’objet des discussions.
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17 janvier 2001
Pendant les trois jours de réunion, les délégués discuteront et adopteront un projet de déclaration et de programme d’action qui sera soumis à la prochaine session du Comité préparatoire de la Conférence mondiale contre le racisme. Le Comité préparatoire, qui se réunira à Genève au mois de mai, sera présidé par Mme Absa Diallo, représentant permanent du Sénégal auprès des Nations Unies à Genève.
La Conférence contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée aura lieu à Durban (Afrique du Sud) du 31 août au 7 septembre 2001. Selon les termes de Mme Mary Robinson, “cette conférence mondiale pourrait être l’un des plus importants rassemblements de ce début de siècle.”
Les documents de base soumis aux délégués de la réunion africaine comprendront les recommandations d’un certain nombre d’organisations non-gouvernementales (ONG) qui se sont réunies au Botswana ce mois-ci. Dans leur document final, les ONG ont appelé les Etats africains à reconnaître la relation critique entre la pauvreté et l’inégalité. “La xénophobie, telle qu’elle est couramment pratiquée en Afrique et ailleurs, consiste principalement à rejeter et à abuser des travailleurs migrants, des demandeurs d’asile et des réfugiés”, selon les ONG qui ont ajouté que “les Africains font l’objet de discrimination à cet égard”. Elles ont vivement conseillé de reconnaître la valeur de la richesse multiculturelle et multiethnique du peuple africain.
Lors de la réunion de Dakar, les délégués examineront également le rapport d’un séminaire d’experts qui a eu lieu en octobre dernier à Addis-Abeba (Ethiopie) sur le thème de la prévention des conflits ethniques et raciaux en Afrique. A l’occasion de ce séminaire, les experts ont reconnu que des facteurs historiques tels que le commerce des esclaves, les actions et politiques administratives du colonialisme, ajoutés à la délimitation arbitraire des frontières, ont eu des effets négatifs sur le développement économique et social et constituent les fondements des conflits raciaux et ethniques. Les experts ont conclu que les conflits ethniques en Afrique avaient également pour origine les violations massives et systématiques des droits de l’homme, l’absence de démocratie, ainsi que la politisation des concepts de race, d’ethnicité et de discrimination. Le rôle des “intérêts étrangers” était lié à l’exploitation des ressources minérales et au commerce des armes. Les experts ont également souligné la corrélation qui existe entre le racisme et les politiques qui créent des minorités privilégiées. Le séminaire a aussi fait remarquer que les conflits ethniques entraînaient de grands mouvements de populations qui fuient et cherchent refuge, ou une vie meilleure, dans d’autres pays, légalement ou illégalement. “L’immigration forcée au sein ou à partir de l’Afrique a souvent donné lieu à la désintégration de la famille et à des situations de discrimination dans le pays d’accueil, de même qu’elle a causé un risque particulier pour les femmes et les enfants”, a conclu le séminaire.
D’avantage d’information sur la Conférence mondiale contre le racisme peut être trouvée sur le site internet www.unhchr.ch/html/racism/index.htm
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