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PNUE/42

LE PNUE ENJOINT LES CONFERENCES SUR LE CLIMAT A TRAVAILLER A LA RECHERCHE DE SOLUTIONS GAGNANTES POUR TOUS

12/07/2001
Communiqué de presse
PNUE/42


LE PNUE ENJOINT LES CONFERENCES SUR LE CLIMAT A TRAVAILLER A LA RECHERCHE

DE SOLUTIONS GAGNANTES POUR TOUS


Paris/Nairobi, 12 juillet -- A propos de la sortie des trois volumes du  rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC ), Klaus Töpfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), déclare : « Il est scientifiquement prouvé que le changement climatique est le problème socio-économique et environnemental le plus grave auquel l'humanité sera confrontée au XXIe siècle ».


« La semaine prochaine à Bonn, les gouvernements doivent non seulement faire pression pour que des mesures immédiates à court terme soient prises, mais aussi poser les fondements d'une réponse à long terme, structurée et coordonnée », ajoute-t-il.


A la veille des nouvelles négociations sur le climat, Monsieur Töpfer, haut responsable des Nations Unies pour l'environnement, estime que pour assurer le succès de la conférence et la pérennité du protocole de Kyoto les gouvernements doivent se concentrer sur les points suivants :


1.    Tenter de parvenir à un accord commun clair sur les règles d'obtention de crédits d'émissions par la négociation de permis d'émissions et la création de puits de carbone.


« Quand ces instruments seront en place et opérationnels, les gouvernements auront une vision plus complète de ce que cela leur coûtera d'atteindre les objectifs d'émissions fixés à Kyoto, tandis que les entreprises du secteur privé disposeront d'une base fiable pour prendre des mesures », affirme-t-il.


2.    Envoyer un signal clair à la société et en particulier aux milieux d'affaires montrant que, malgré de légères divergences entre certains gouvernements, il y a une volonté commune d'action.


Klaus Töpfer : « Grâce à l'énorme travail de recherche effectué, tous les pays sont d'accord que nous avons maintenant une preuve irréfutable de la réalité du changement climatique. Si de nouvelles recherches sont utiles, elles ne doivent pas être un prétexte pour ne rien faire. »


« La conférence de Bonn doit être pour les experts techniques et les ministres l'occasion de montrer qu'une coopération internationale positive pour

l'environnement est possible. Ils doivent s'appuyer sur la Convention-cadre sur les changements climatiques de 1992 et sur Kyoto pour trouver et promouvoir auprès

des entreprises et du secteur privé en général d'autres opportunités et incitations gagnantes sur tous les plans. »


« A la conférence de Bonn, des membres des Initiatives du PNUE pour les

institutions financières, parmi lesquels des représentants des principaux organismes financiers du monde, exposeront leur point de vue sur le changement climatique. Le secteur financier joue un rôle actif dans ce domaine ; il est donc important qu'il reçoive des signaux positifs. »


3.    Aider les pays en développement à lutter dès maintenant contre le changement climatique.


« Le troisième rapport d'évaluation du GIEC prédit au cours du siècle à venir un réchauffement planétaire potentiellement dévastateur de 1,4-5,8 °C. L'évolution prévue des conditions climatiques aura des impacts négatifs sur la production agricole, les approvisionnements en eau douce et le niveau des mers ; elle générera de nouveaux régimes de sécheresse, des inondations, des tempêtes, des maladies et des risques sanitaires. Ce sont les plus pauvres qui seront les plus touchés. »


« Devant cette perspective, les pays industrialisés doivent renforcer leur coopération financière avec les pays en développement, pour les aider à mettre en place des économies sans danger pour le climat et à s'adapter aux impacts du changement climatique. »


« A cet égard, il est également de la plus haute importance que soit finalisé le Mécanisme de développement propre. Le PNUE est fortement attaché à ce mécanisme qui devrait aider les pays en développement, en particulier les moins développés et les petits Etats insulaires en développement, à s'adapter aux conséquences du changement climatique. »


4.    Investir dans des infrastructures énergétiques propres et promouvoir le transfert de technologie vers les pays en développement.


« Le processus de développement, qui est une nécessité urgente pour lutter contre la pauvreté, doit reposer sur des procédés à moindre intensité de carbone. Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour intégrer des technologies propres à plus grande efficacité énergétique et pour trouver de nouvelles sources de production d'énergie. »


Evoquant des études récentes du Conseil mondial de l'énergie, Klaus Töpfer estime que des progrès concrets sont possibles. « Les études du CME montrent que les nouveaux programmes d'énergie propre, d'initiatives gouvernementales et de projets d'énergies renouvelables devraient permettre d'économiser d'ici 2005 l'équivalent d'un milliard de tonnes d'émissions de CO2 par an. Cela équivaut à une économie de plus de 3 % par rapport aux émissions de gaz à effet de serre enregistrées en 2000 dans le monde. »

Rappelant qu'il est important de répondre aux besoins des pays en développement en matière de sources d'énergie compatibles avec un développement durable, il insiste également sur l'importance d'une généralisation des énergies renouvelables, notamment éolienne, solaire et autres. Faisant allusion au rapport du groupe de travail du G8 sur les énergies renouvelables qui sera publié la semaine prochaine, il ajoute : « Le groupe de travail s'est fixé un objectif ambitieux : distribuer des énergies renouvelables à un milliard de personnes d'ici 2010. Les turbines éoliennes modernes, les panneaux solaires et la géothermie sont aujourd'hui des technologies parfaitement au point et d'autres innovations sont en cours. Leur capacité de fournir une énergie fiable, compétitive et propre ne saurait être minimisée. »


« Le développement économique est possible sans augmenter les émissions de dioxyde de carbone », affirme-t-il. Selon lui, le pessimisme et la morosité qui planent sur les conférences sur le climat ont occulté les progrès certes modestes, mais réels, de la réduction des émissions. Il note ceux accomplis par la Chine, responsable d'environ 14 % des émissions mondiales de CO2.


« Malgré une croissance économique impressionnante, la Chine a réussi à réduire ses émissions de dioxyde de carbone de plus de 10 % depuis 1996-97. Ce résultat est le fruit d'efforts pour promouvoir les économies d'énergie, supprimer les subventions au charbon et encourager une amélioration de l'efficacité énergétique des centrales au charbon. Le fait que l'un des pays les plus importants actuellement au centre du débat sur le réchauffement planétaire agisse et réussisse à briser le lien entre croissance et augmentation concomitante des émissions offre une lueur d'espoir majeure qui doit servir de tremplin. »


Résumant son point de vue, Klaus Töpfer insiste sur la nécessité de prendre des mesures concrètes la semaine prochaine à Bonn. « Nous devons faire plus et nous pouvons faire plus. Le changement climatique n'est pas un simple problème d'environnement : il est une énorme menace pour l'objectif primordial du recul de la pauvreté et pour la généralisation du développement durable dans le monde. J'espère que les gouvernements et la société civile, notamment les entreprises privées, iront à la conférence sur le changement climatique dans un esprit positif ; évitons de créer une atmosphère de confrontation. Nous devons faire avancer les mécanismes mis en place à Kyoto et assurer la pérennité du processus. »


A l'attention des journalistes : Pour tout renseignement complémentaire ou pour organiser des interviews avec Klaus Töpfer à Bonn, contacter Robert Bisset, porte-parole du PNUE pour les relations avec la presse européenne, au +33-1-4437-7613, fax : +33-1-4437-1474, mobile : +33-6-2272-5842, mél. robert.bisset@unep.fr


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