LES ONG ENUMERENT LES ELEMENTS CONSTITUTIFS D'UNE ACTION PLUS EFFICACE POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE DES PAYS LES MOINS AVANCES
Communiqué de presse PMA/108 |
Comité préparatoire intergouvernemental de PMA/108
la Troisième Conférence des Nations Unies 7 février 2001
sur les pays les moins avancés
3e séance – matin
LES ONG ENUMERENT LES ELEMENTS CONSTITUTIFS D'UNE ACTION PLUS EFFICACE POUR LE DEVELOPPEMENT SOCIOECONOMIQUE DES PAYS LES MOINS AVANCES
Le Comité préparatoire intergouvernemental de la troisième Conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés (PMA)a tenu, ce matin, une brève réunion publique pour offrir aux ONG l'occasion de décrire, ce qui pour elles, constitue l'action nécessaire au développement durable des PMA. Depuis le
5 février, les ONG se réunissent parallèlement au Comité préparatoire en prévision du Forum des ONG qu'elles entendent organiser du 10 au 20 mai 2001, dans le cadre de la troisième Conférence sur les PMA qui se tiendra à Bruxelles du 14 au 20 mai. Ainsi, s'exprimant au nom des ONG, la représentante de l'ONG "Pacific Concerns Ressource Center Inc." a d'abord regretté l'absence des ONG originaires des PMA dans le processus préparatoire et a exhorté les Etats Membres à assurer, par des moyens financiers, leur présence à la Conférence de Bruxelles. Au titre des résultats attendus de la Conférence, la représentante a souhaité une consécration des droits de l'homme, de la culture de la paix, de la bonne gouvernance, de la participation des femmes et des jeunes, comme fondements du développement. En matière économique et sociale, elle a plaidé pour l'annulation de la dette, la réalisation par les pays développés de l'objectif visant à accorder 0,15% de leur PNB à l'aide publique au développement, l'accès à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'octroi d'un traitement préférentiel et spécial pour les produits commerciaux, le partage équitable des avantages de la mondialisation, et l'assistance en matière d'éducation et de santé dont la mise à disposition de médicaments et de vaccins à des prix abordables, et en matière d'infrastructures.
Le Comité, qui a commencé ses travaux ce lundi 5 février, poursuit, en séance privée, l'examen en première lecture du projet de programme d'action que la troisième Conférence sur les PMA aura à adopter à l'issue de ses travaux. Dans son état actuel, le projet de programme d'action en faveur des PMA comporte trois parties relatives aux objectifs et principes, au cadre du partenariat et aux mécanismes de mise en oeuvre, de suivi, de surveillance et d'examen. Le cadre de partenariat s'articule autour de sept engagements concernant la facilitation d'une action axée sur la population; la promotion de la bonne gouvernance; le renforcement des moyens humains; le renforcement des capacités de production; l'aide à fournir aux PMA pour qu'ils tirent parti de la mondialisation; la réduction de la vulnérabilité et la préservation de l'environnement; et la mobilisation des ressources financières.
Le Comité devrait terminer ses travaux vendredi 9 février.
Mme MOTARILAVOA HILDA LINI, représentante de l'organisation Pacific Concerns Ressource Center Inc., a pris la parole au nom de la réunion des organisations non gouvernementales (ONG) qui se tient parallèlement au Comité préparatoire. Sur la question cruciale de la dette, elle a noté la proposition de moratoire immédiat sur les paiements du service de la dette des PMA. La conférence du mois de mai pourrait marquer une nouvelle étape en soulageant les populations les plus pauvres du monde du fardeau de la dette. Les ONG espèrent également que la Conférence donnera un signal fort en faveur du renforcement des flux d'aide publique au développement. La Conférence sur les PMA a un rôle crucial à jouer dans l'élaboration d'un ordre du jour positif pour la conférence sur le financement du développement et en renforçant l'engagement des donateurs à respecter l'objectif des Nations Unies d'allouer 0.15% du PNB à l'APD en faveur des PMA. Un autre signal positif serait de mettre l’accent sur le renforcement des mesures sociales et de donner plus de pouvoir aux pauvres. Il existe un certain nombre d'objectifs internationaux et particulièrement pour ce qui est d'améliorer les possibilités d'éducation des fillettes. Dans le domaine de la santé, les ONG appellent à ce que l'accès aux médicaments essentiels et aux vaccins soit garanti à des prix abordables ou faibles.
Les ONG saluent le fait que le projet de programme d'action reconnaisse les problèmes auxquels les pays en développement candidats à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) rencontrent. Dans la pratique, il est injuste et impossible de s'attendre à ce que les pays pauvres profitent de la mondialisation tout en leur demandant de se plier à une dérégulation plus rigoureuse que celle qui touche les pays riches. Les traitements spéciaux et différenciés devraient être reflétés par des mesures concrètes et non pas seulement des calendriers à long terme. Les pays développés doivent garantir un accès libre aux produits des PMA.
La représentante a également espéré que la Conférence développerait plus avant les aspects relatifs à l'égalité entre les sexes et l’importance de la participation des femmes au processus de développement et à toutes les étapes de ce processus. Elle a ensuite regretté que les représentants des sociétés civiles des PMA n'aient pas la possibilité pratique de participer au processus. La marginalisation des PMA dans l'économie mondiale se reflète dans la marginalisation de leurs sociétés civiles dans le processus de préparation de la conférence et, à présent, le temps et les ressources manquent. La représentante a appelé les gouvernements à ouvrir une deuxième série d'enregistrements d'ONG accréditées à la conférence pour garantir la participation des ONG des PMA.
La représentante a prié les gouvernements qui élaborent le programme d’action de se souvenir des engagements contractés en matière de droits de l'homme. Elle a insité pour que soit souligné le lien étroit qui existe entre la culture de paix et la bonne gouvernance et l'éradication de la pauvreté dans les PMA. Les gouvernements doivent trouver des solutions aux inégalités sociales, économiques et politiques qui mènent aux conflits, notamment par le biais de l’éducation. Ils doivent aussi allouer à cet effet des ressources adéquates. La représentante a appelé à une interdiction totale des importations d'armes légères et de petit calibre dans les pays ravagés par de violents conflits. Les initiatives de paix ne pourront être couronnées de succès tant que les ventes d'armes, provenant essentiellement des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, n'aura pas cessé.
Pour ce qui est de l'infrastructure physique, la représentante a préconisé de fournir des infrastructures améliorant directement la vie des pauvres, en particulier dans les zones rurales. Bon nombre de participants de la société civile sont sceptiques face à l’idée selon laquelle la mondialisation peut permettre d’accélérer le développement économique et sociale, et estiment qu'une telle approche devra absolument s'appuyer sur une analyse prudente. En conclusion, la représentante a souhaité qu’après 20 ans d’échec, les gouvernements des PMA et, de manière cruciale, ceux du nord soient tenus responsables des résultats obtenus par les stratégies qu'ils auront mises en place.
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