L’ACTION HUMANITAIRE EN 2001 : UNE EVALUATION SEMESTRIELLE DE 19 SITUATIONS D’URGENCE COMPLEXES
Communiqué de presse IHA/731 |
L’ACTION HUMANITAIRE EN 2001 : UNE EVALUATION SEMESTRIELLE DE 19 SITUATIONS D’URGENCE COMPLEXES
Six mois après que le Secrétaire général de l’ONU, M. Kofi Annan, et les dirigeants des grandes organisations humanitaires aient lancé leurs appels globaux interinstitutions pour l’année 2001, les Nations Unies procèdent à un tour d’horizon de la situation actuelle dans quelques-unes des régions du monde les plus instables. Il s’agit d’une analyse des tendances dominantes affectant des pays pris dans la spirale sans fin des conflits et des catastrophes et d’une période cruciale pour redresser les possibles distorsions à la planification stratégique des agences des Nations Unies.
Pour 2001, les Nations Unies et leurs partenaires humanitaires recherchent 2,8 milliards de dollars pour satisfaire les besoins vitaux de personnes dont le nombre est estimé à 44 millions, se trouvant dans 19 situations d’urgence complexe. Le processus d’évaluation, présenté aujourd’hui à Genève en présence de représentants des pays donateurs et des organisations d’aide, montre qu’à la mi-mai, seulement 23% de ces besoins étaient satisfaits. Les tendances montrent une fois de plus qu’un financement déséquilibré et inadéquat persiste et que l’insuffisance chronique de financement de secteurs tels que la santé, l’eau, l’hygiène, l’éducation, persiste.
En réalité, l’aide alimentaire d’urgence continue de recevoir le plus gros des contributions des donateurs alors que des programmes également essentiels dans les secteurs non alimentaires – des projets visant à protéger les moyens de subsistance comme l’agriculture et l’éducation – ne recueillent malheureusement pas les fonds suffisants.
Les dernières tendances montrent clairement, alors que les ressources naturelles peuvent être une des bases du développement économique, dans de nombreux pays africains comme le Libéria, la Sierra Leone, la République démocratique du Congo et l’Angola, qu'elles sont devenues la source de conflits. Le revenu des diamants est utilisé pour l’achat d’armes qui alimentent les conflits. Les sanctions contre les pays et les individus impliqués dans des activités illégales doivent être attentivement surveillées et risquent de porter préjudice à d’innocentes victimes.
Le rapport semestriel se concentre sur les droits des personnes déplacées. Des millions de personnes fuient l’escalade des combats en Afrique de l’Ouest, la sécheresse et les conflits en Afghanistan, les inondations et la guerre en Angola. Les personnes déplacées à l’intérieur de leur pays n’ont souvent pas accès à la nourriture, aux soins de santé, à l’eau et aux services d’hygiène. Le déplacement forcé, le pillage, les agressions physiques et le recrutement forcé restent des préoccupations majeures dans de nombreuses zones de conflit.
- 2 - IHA/731
22 mai 2001
Le rapport met également en évidence de nouveaux phénomènes caractérisés par la combinaison perverse des catastrophes naturelles et des déplacements générés par les conflits.
Lors de l’évaluation à mi-année de Genève, les institutions des Nations Unies inquiètes de la dépendance prolongée de communautés déshéritées et d’Etats faibles à l’égard de l’aide humanitaire, ont renouvelé leur engagement de travailler ensemble à la réhabilitation des sociétés ravagées par la guerre en parallèle avec les acteurs et les partenaires du développement. L’aide internationale produira une valeur ajoutée, a-t-il été fait observer, si ses effets se font sentir auprès de la prochaine génération.
L’évaluation à mi-année vise à encourager les donateurs à apporter leur financement à temps de façon à éviter qu’empirent certaines des crises examinées. En définitive, l’alerte précoce et la planification prospective ont peu de sens sans un financement suffisant pour répondre aux crises imminentes.
* *** *