DES MESURES DE CONTRÔLE PLUS STRICTES DEMANDÉES POUR DE NOUVELLES SUBSTANCES CHIMIQUES QUI DÉTRUISENT L'OZONE
Communiqué de presse ENV/DEV/595 |
DES MESURES DE CONTRÔLE PLUS STRICTES DEMANDÉES POUR DE NOUVELLES SUBSTANCES CHIMIQUES QUI DÉTRUISENT L'OZONE
MONTREAL/NAIROBI, 24 juillet 2001 - Des experts et des diplomates de 178 pays qui sont Parties au Protocole de Montréal concernant des substances qui appauvrissent la couche d'ozone se réunissent à Montréal du 24 au 26 juillet pour étudier des solutions afin de renforcer davantage le régime international de protection de la couche d'ozone stratosphérique.
"Pour garantir que l'élimination progressive des CFC et d'autres substances chimiques destructrices au niveau mondial soit aussi fiable que possible nous devons étudier tous les modes restants de pénétration des substances qui détruisent la couche d'ozone dans l'atmosphère malgré les mesures existantes de contrôle" a déclaré Klaus Töpfer, Directeur exécutif du Programme des
Nations Unies pour l'environnement, sous les auspices duquel a été adopté le Protocole de Montréal de 1987.
"Parmi les grandes préoccupations figurent le commerce illicite de CFC et d'autres substances réglementées, le manque de solutions de remplacement pour certaines utilisations limitées mais essentielles, et la mise au point et la commercialisation par l'industrie de nouvelles substances chimiques qui appauvrissent la couche d'ozone sans être pour l'instant visées par le Protocole", a ajouté M. Töpfer.
Le Groupe de l'évaluation technique et économique du Protocole a déjà été prié de procéder à une étude annuelle de toutes les substances nouvelles ayant un potentiel important d'appauvrissement de la couche d'ozone qui sont susceptibles de pénétrer sur le marché. Cette semaine à Montréal, le Groupe de l'évaluation technique et économique et le Groupe de l'évaluation scientifique présenteront leurs propositions aux Parties sur la manière de progresser dans la réglementation de ces substances nouvelles.
Parmi les autres questions à l'ordre du jour on peut mentionner la réduction des émissions de substances chimiques appauvrissant la couche d'ozone qui sont utilisées comme agents de procédés (catalyseurs chimiques), l'examen des demandes de dérogations au titre d'utilisations essentielles des CFC et d'autres substances qui appauvrissent la couche d'ozone pour 2002 et au-delà, le lancement d'une étude sur la surveillance et la prévention du commerce illicite, l'élaboration de plans nationaux de gestion pour réduire les halons dans certaines utilisations critiques (comme la lutte contre les incendies) et l'examen des dérogations pour des utilisations critiques du bromure de méthyle devant être appliquées à partir de 2005.
La question soulevée précédemment par la Communauté européenne au sujet du resserrement du calendrier d'élimination progressive prévu dans le Protocole en ce qui concerne la consommation par les pays en développement des HCFC - qui figurent parmi les principales substances de remplacement des CFC - sera également examinée à la réunion. La proposition de la Commission européenne part de la préoccupation que, s'ils sont beaucoup moins destructeurs de la couche d'ozone que les CFC, les HCFC contribuent néanmoins à son appauvrissement, alors que d'autres options sont actuellement disponibles sur le marché.
Une autre question clé à l'ordre du jour est l'élaboration du mandat d'une étude de la reconstitution des ressources du Fonds multilatéral pour 2003-2005. Cette étude aidera les gouvernements à déterminer le niveau auquel les ressources du Fonds multilatéral devraient être reconstituées pour la prochaine période
triennale. Le Fonds multilatéral aide les pays en développement à financer les surcoûts de l'élimination progressive des substances qui appauvrissent la couche d'ozone avec des solutions de remplacement favorables à sa protection.
Actuellement les pays en développement se sont engagés à geler leur production et leur consommation de CFC à leurs niveaux moyens de 1995-1997. En 2002 il sera aussi demandé à ces pays d'imposer un gel sur les halons et le bromure de méthyle. Au cours de la période triennale 2003-2005 il leur sera en outre demandé de réduire leur consommation de toutes les principales substances qui appauvrissent la couche d'ozone: CFC, halons, tétrachlorure de carbone, méthylchloroforme et bromure de méthyle.
Si d'énormes progrès ont été réalisés dans la réduction des emissions de CFC et d'autres substances chimiques, la couche d'ozone continue à diminuer à cause des émissions passées. En septembre 2000 des mesures de satellites ont révélé que le "trou" de l'ozone sur l'Antarctique avait atteint une surface record
de 28,3 millions de kilomètres carrés (un million de plus que le record précédent, en 1998).
Sans pour autant atteindre des niveaux records récents la couche d'ozone sur l'Arctique canadien a diminué de 20% pendant une brève période ce printemps, tandis que sur la Sibérie septentrionale la diminution atteignait 30% début mars. Des diminutions de 10 à 12% ont été mesurées sur de vastes
étendues de l'Europe à forte densité de population, et des diminutions de 6 à 10% ont été enregistrées sur
l'Amérique du nord.
Simultanément, on estime que les changements climatiques affectent le processus de reconstitution de la couche d'ozone. Cette question sera traitée par le Groupe de l'évaluation scientifique dans son rapport de 2002 sur l'évaluation scientifique de la couche d'ozone.
Les résultats de la 21ème réunion du Groupe de travail à composition non limitée tenue cette semaine seront communiqués pour approbation finale à la 13ème réunion des Parties au Protocole de Montréal, qui doit avoir lieu à Colombo (Sri Lanka) du 15 au 19 octobre 2001.
En vertu du Protocole de Montréal de 1987, les gouvernements ont convenu d'éliminer progressivement les substances chimiques qui détruisent l'ozone stratosphérique, indispensable pour protéger les humains, les plantes et les animaux contre les effets des rayons ultraviolets nocifs. Les années récentes ont vu un rétrécissement record de la couche d'ozone, y compris un "trou" de l'ozone qui s'étend toujours plus sur l'Antarctique. Les scientifiques prédisent que la couche d'ozone commencera à se reconstituer dans un proche avenir et sera entièrement reconstituée vers le milieu du 21ème siècle - mais seulement si le
Protocole est énergiquement appliqué.
Note pour les journalistes: Pour plus de renseignements veuillez contacter Michael Graber, Responsable et Secrétaire exécutif adjoint du Secrétariat de l'ozone, à Nairobi. Tel.: +254-2-623851; télécopie: +254-2-623913; courrier électronique: Ozoneinfo@unep.org. Les documents officiels et d'autres textes sont accessibles par Internet sur les sites www.unep.org/ozone/ ou www.unep.ch/ozone/.
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