LA PAUVRETE, LA MONDIALISATION ET LE TRANSFERT DE TECHNOLOGIE IDENTIFIES COMME GRANDS THEMES POSSIBLES DU SOMMET MONDIAL DU DEVELOPPEMENT DURABLE
Communiqué de presse ENV/DEV/574 |
Commission du développement durable
constituée en Comité préparatoire
du Sommet mondial du développement durable
2e séance – après-midi
LA PAUVRETE, LA MONDIALISATION ET LE TRANSFERT DE TECHNOLOGIE IDENTIFIES COMME GRANDS THEMES POSSIBLES DU SOMMET MONDIAL DU DEVELOPPEMENT DURABLE
"Le Sommet de Johannesburg devra être l’occasion de souligner la capacité qu’a l’environnement de contribuer à résoudre la pauvreté, le problème numéro 1 à éliminer." a déclaré, cet après-midi, M. Klaus Töepfer, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), devant la Commission du développement durable constituée en Comité préparatoire du Sommet mondial du développement durable. Le Directeur exécutif a salué le fait que l’environnement et le développement sont désormais considérés comme deux composantes interdépendantes, qui indique que l’on a pris conscience qu’assurer la durabilité de la planète exige des efforts mondiaux et non simplement une succession d’initiatives sans liens les unes avec les autres. Pour le PNUE, l’un des buts du Sommet devra aussi être de mettre la mondialisation au service du développement durable et ne pas laisser se creuser davantage le fossé entre les plus riches et les plus pauvres. Une autre priorité sera de définir comment utiliser les nouvelles technologies et les mettre au service du développement durable.
Avec la mondialisation et ses effets à la fois sur l'environnement et sur le développement, la pauvreté a été plusieurs fois citée comme grand thème devant être examiné lors du Sommet. Le représentant du Brésil a cependant souligné qu'elle n'est pas en elle-même la cause de la dégradation de l'environnement. La représentante de la Suède a indiqué que pour l’Union européenne, l’objectif final du Sommet de Johannesburg devrait être l’établissement d’un nouveau partenariat mondial et d’une nouvelle éthique en matière de responsabilité. Tant les préparatifs que le Sommet de Johannesburg lui-même devraient aussi fournir l’occasion de renforcer le suivi de la Déclaration du millénaire et tirer profit des résultats d’autres grandes conférences internationales, comme la prochaine conférence sur les pays les moins avancés de Bruxelles. Un autre thème sur lequel devrait se pencher le Sommet est celui des synergies entre les conventions internationales, ont estimé les représentants de la Bolivie et du Mexique, car, à l'heure actuelle, l’efficacité de ces instruments pâtit du manque de coordination entre tous les textes. Le Sommet mondial du développement durable ne devra pas servir à renégocier Action 21, ont par ailleurs souligné la plupart des délégations.
Au cours du débat, les délégués ont exposé les progrès accomplis par leurs gouvernements et autorités locales dans les activités préparatoires du Sommet mondial du développement durable. Dans ce cadre, les partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile sont nécessaires pour réduire la pauvreté et circonscrire les menaces à la santé humaine et à l’environnement,
ont estimé nombre d'entre eux. Plusieurs ont affirmé que le secteur privé est le mieux placé pour mettre au point des technologies respectueuses de l'environnement ou transférer ces technologies vers les pays en développement. Le représentant des Etats-Unis a ajouté que, dans le cadre de la mondialisation, les investissements privés jouent désormais un rôle majeur dans le développement grâce à la mobilité accrue des capitaux. L'importance de l'aide publique au développement a cependant été soulignée à plusieurs reprises et sa baisse actuelle à des niveaux inférieurs à ceux de 1992, année du Sommet de Rio, citée comme l'un des obstacles à l'application complète d'Action 21.
En fin de réunion, Mme JoAnne Disano, Directrice de la Division du développement durable a présenté le projet de règlement intérieur du Sommet.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: République islamique d'Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Suède au nom de l'Union européenne, Samoa au nom de l'Alliance des petits Etats insulaires, Chine, Chili, Mauritanie, Egypte, Indonésie, Islande, Pakistan, Turquie, Canada, Venezuela, République de Corée, Etats-Unis, Suisse, Norvège, Mexique, Fédération de Russie, Brésil, Bolivie, Arabie saoudite et Japon. Le représentant de l'organisation BAHAI est également intervenu.
Le Comité poursuivra son examen des progrès accomplis dans les activités préparatoires du Sommet et se penchera sur les modalités précises des futures réunions préparatoires demain, mardi 1er mai, à 10 heures. L'Afrique du Sud et l'Indonésie, pays hôtes du processus préparatoire de haut niveau du Sommet mondial du développement durable, feront une présentation.
Déclaration du Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement
M. KLAUS TOPFER, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), a déclaré que le Sommet mondial du développement durable devait donner à la communauté internationale l’occasion de fournir une perspective nouvelle à la coopération internationale afin de garantir à l’humanité un avenir prospère et durable. De son côté, le PNUE fera tout son possible pour faire en sorte que le Sommet soit un succès. C’est pourquoi, un groupe de travail spécial a été établi au sein des Nations Unies. Le PNUE est aussi déjà activement engagé dans les préparatifs au niveau régional et ses six bureaux régionaux travaillent en étroite coopération avec les commissions économiques régionales en vue de mettre en contact toutes les parties prenantes. Le fait que l’attention n’est plus seulement portée sur l’environnement mais sur l’environnement et le développement comme deux composantes interdépendantes indique que l’on a pris conscience qu’assurer la durabilité de la planète exige des efforts mondiaux et non simplement une succession d’initiatives sans liens les unes avec les autres, a poursuivi M. Töpfer. Il est donc fondamental, à ses yeux, que les préparatifs tiennent compte des tendances associées à la mondialisation qui touchent directement au développement durable. L’un des buts devra donc être de mettre la mondialisation au service du développement durable et ne pas laisser s’agrandir davantage le fossé entre les plus riches et les plus pauvres. Il faut aussi se demander ce qui doit être fait pour insuffler à Johannesburg un nouvel esprit, car, selon les derniers indicateurs, les objectifs de Rio n’ont pas été atteints. Une autre priorité sera de définir comment utiliser les nouvelles technologies et les mettre également au service du développement durable. Enfin, il faudra prendre en compte le rôle nouveau de la société civile. Le secteur privé devra quant à lui être étroitement associé aux discussions sur le financement en faveur du développement et aux transferts de capacités et de technologies.
Revenant sur la contribution du PNUE, M. Töpfer a précisé qu’il évaluera notamment dans quelle mesure Action 21 a été mis en oeuvre. Le Programme contribuera également à l’élaboration de “Géo 3”, le troisième rapport sur l’environnement mondial qui fournira une évaluation complète de la situation environnementale actuelle et sera constitué à partir des contributions de plus de 850 experts. Le PNUE est aussi responsable de tous les préparatifs régionaux et sous-régionaux et s’efforcera ce faisant de conduire un processus préparatoire pleinement intégré. Le PNUE est aussi très engagé dans le domaine de la bonne gouvernance internationale et lors du 21e conseil des gouverneurs, un groupe intergouvernemental des Ministres à participation non limité a été créé. La première réunion de ce groupe, le 18 avril dernier à New York, a permis de mettre l’accent sur la nécessité de renforcer la gouvernance internationale en matière d’environnement en adoptant une approche évolutive, reposant sur les structures existantes, et en garantissant une meilleure coordination et une plus grande cohérence entre les diverses institutions mondiales concernées. La prochaine session de ce groupe constituera le deuxième Forum mondial des Ministres de l’environnement et est prévue en février 2002, afin d’apporter une contribution dans le domaine de la bonne gouvernance au Sommet de Johannesburg. Le Directeur exécutif est également revenu sur le premier Forum mondial des ministres de l’environnement, organisé il y a quelques semaines par le PNUE à Malmö en Suède. Il a expliqué que cet événement sans précédent a rassemblé plus de 100 Ministres de l’environnement venus du monde entier et a donné naissance à la Déclaration de Malmö qui conclut que les partenariats entre les gouvernements, le secteur privé et la société civile sont nécessaires pour réduire la pauvreté et circonscrire les menaces à la santé humaine et à l’environnement découlant des actions passées. Dans cette déclaration, les Ministres de l’environnement ont aussi indiqué que l’objectif du Sommet mondial de 2002 ne devait pas être de renégocier Action 21 mais de trouver un nouvel esprit de coopération reposant sur une action concertée en vue du développement durable. En conclusion, M. Töpfer a estimé que le Sommet de Johannesburg devra être aussi l’occasion de souligner la capacité qu’à l’environnement de contribuer à résoudre la pauvreté qui est le problème numéro 1 à éliminer.
PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LES ACTIVITÉS PRÉPARATOIRES DU SOMMET MONDIAL DU DÉVELOPPEMENT DURABLE MENÉES AUX NIVEAUX LOCAL, NATIONAL, SOUS-RÉGIONAL, RÉGIONAL ET INTERNATIONAL, AINSI QUE PAR LES GRANDS GROUPES
Débat général
M. BAGHER ASADI (République islamique d'Iran), au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a expliqué que tous les partenaires de négociation du Groupe des 77 ont été très occupés par la conclusion de la CSD 9, qui a duré jusqu'à 9 heures du matin samedi dernier, et qu'ils n'ont donc pas pu réfléchir à une intervention. Le représentant a cependant commenté le discours prononcé, ce matin, par M. Nitin Desai en espérant sincèrement que le processus de préparation du Sommet mondial aboutira à un partenariat mondial auquel participeront toutes les parties du Nord et du Sud. Concernant le processus, M. Asadi a considéré que le Comité préparatoire doit être le seul organe devant décider de l'ordre du jour. L'intégration de tous les processus préparatoires aux différents niveaux est très importante et la CDD 10 devrait adopter une décision à ce sujet. Le processus d'analyse doit s'inspirer du résultat et des travaux de toutes les réunions régionales afin d'illustrer une véritable approche du bas vers le haut. Ceci s'applique aussi à tous les gouvernements et à toutes les parties prenantes. Le représentant a souligné que la résolution 55/199 fait référence pour le Groupe des 77. Il a également mis l'accent sur les trois piliers que sont le développement économique, le développement social et la protection de l'environnement. L'examen de nouveaux défis et problèmes doit se placer dans le contexte d'Action 21, a-t-il ajouté.
Mme BOHN (Suède), au nom de l’Union européenne, a indiqué que l’Union européenne espère que le rapport final de la neuvième session de la Commission du développement durable servira pour les discussions futures. Ce document constitue une excellente base de travail pour les préparatifs du Sommet de 2002, a insisté la représentante. Dans la perspective du Sommet, elle a estimé qu’un examen et une évaluation globale de la mise en œuvre d’Action 21 doivent être faites. Sur la base des résultats de cette analyse, il faudra examiner la meilleure manière de faire face aux nouveaux défis qui ont surgi depuis Rio. L’objectif final devrait être l’établissement d’un nouveau partenariat mondial. L’Union européenne attend avec intérêt de trouver des moyens concrets d’accélérer une meilleure compréhension de l’ordre du jour et du Sommet. Il ne faut pas oublier d’assurer la participation de tous dans ce processus préparatoire, a également déclaré
Mme Bohn, ajoutant que, de l’avis de l’Union européenne, cette question devrait être traitée dans le cadre de consultations officieuses et être réglée le plus rapidement possible afin de pouvoir donner une orientation à toutes les entités régionales et nationales aussi concernées.
A l’image des nombreux autres participants, l’Union européenne estime que la mondialisation est un thème central du Sommet. Dans ce contexte, elle considère qu’il faudra établir une nouvelle éthique en matière de responsabilité. Elle voit notamment de manière favorable la possibilité de créer un “new deal” avec de nouveaux partenariats entre secteur privé et public évoqués par plusieurs acteurs du développement durable. Il est un principe directeur pour préparer l’ordre du jour du Sommet, c’est la nécessité d’assurer une approche intégrée et équilibrée, a poursuivi la représentante. Cette approche pourrait en effet avoir des répercussions importantes non seulement pour les résultats du Sommet mais aussi pour les activités de l’ONU dans ce domaine. Pour sa part, l’Union européenne a déjà adopté un certain nombre de conclusions sur les préparatifs du Sommet et les Ministres en discuteront à nouveau en juin prochain, à Götteborg. A cette occasion, une stratégie régionale devrait être adoptée. L’Union européenne est aussi favorable aux tables rondes thématiques régionales et nationales. Tant les préparatifs que le Sommet de Johannesburg lui-même devraient aussi fournir l’occasion de renforcer le suivi de la Déclaration du millénaire et tirer profit des résultats d’autres grandes conférences internationales, comme la prochaine Conférence sur les pays les moins avancés de Bruxelles. En outre, il faudra lors de la préparation du Sommet s’interroger sur le meilleur moyen de mobiliser des financements en faveur du développement durable. L’Union européenne attend aussi avec grand intérêt la participation des grands groupes, notamment le secteur des entreprises et de l’industrie et les organisations non gouvernementales. Elle est convaincue que l’ONU est prête à passer à l’étape suivante avec notamment la participation concrète du secteur privé.
M. TUILOMA NERONI SLADE, (Samoa), au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a tout d’abord déclaré partager l’inquiétude des pays en voie de développement face au manque de soutien international aux efforts pour appliquer l’Action 21. Dans ce contexte, le représentant a tenu a rappelé le caractère fondateur de la Conférence de la Barbade sur le développement durable des petits Etats insulaires en développement (1994), première du genre à avoir traduit les principes de l’Action 21 en acteset qui a mis l’accent sur la vulnérabilité de ces derniers. Le représentant a indiqué qu’un des inconvénients majeurs liés à la petite taille était l’interdépendance entre le développement et l’environnement.
M. Neroni Slade a rappelé le fait que certains petites îles avaient été rendues inhabitables à cause de la destruction écologique qui avait résulté de leur développement. Il a insisté sur le fait qu’un développement non durable menacait non seulement le mode de vie des habitants des îles en question mais l’existence des îles elles-mêmes.
Les petits Etats insulaires en développement reconnaissent que c’est à eux qui incombe en premier la responsabilité de mettre en œuvre le Programme d’action de la Barbade. Mais il doivent pouvoir compter sur l’appui de leurs partenaires. L’équilibre des petits États insulaires est menacé par l’exploitation marine et terrestre de grande ampleur, les changements climatiques et l’augmentation du niveau de la mer. Dans ce contexte, les petits États insulaires doivent renforcer leurs capacités et leurs institutions. En effet, ce sont les États eux-mêmes qui sont les mieux placés pour parvenir à des arrangements régionaux. En outre, le représentant a tenu à rappeler que des rencontres régionales puis interrégionales sont par ailleurs des étapes indispensables au processus préparatoire. Enfin, il a insisté sur sa volonté de voir prises en compte les recommandations issues du Programme d’action de la Barbade dans le processus préparatoire.
M. WANG ZHIJIA (Chine) a estimé que, pour parvenir à un développement durable, il faut que la communauté internationale unisse ses efforts, comme elle l'a fait en 1992 à l'occasion du Sommet de Rio. En dépit des engagements pris à l'époque, l'objectif du développement durable n'est cependant toujours pas à notre portée et se heurte à différents obstacles, a noté le représentant. Néanmoins, l'accumulation des richesses et les progrès de la science et des technologies devraient permettre à la communauté internationale d'aller de l'avant, a-t-il estimé, à condition toutefois qu'elle établisse des partenariats entre toutes les parties prenantes et fasse preuve de la volonté politique nécessaire. Il sera nécessaire de mener des délibérations sur la mise en oeuvre d'Action 21 et la Chine espère qu'il sera possible de se mettre d'accord sur des stratégies globales en vue de son application.
Le représentant a ajouté que l'évaluation nationale des résultats de l'application d'Action 21 est en cours. Il en ressort dès à présent qu'il faut réfléchir à la pauvreté à long terme et au sous-développement qui ont considérablement entravé le progrès des pays. Il faut également réfléchir au renforcement des capacités. La Chine élabore en outre son programme Action 21 national, avec la participation des autorités locales représentées dans un Comité directeur du développement durable. Par ailleurs, le Gouvernement chinois continuera à mettre en place diverses mesures favorables au développement durable et participera activement au processus international de préparation du Sommet mondial du développement durable.
M. JOSE MANUEL (Chili) a exposé les efforts déployés par son Gouvernement en vue du développement durable. S’agissant des préparatifs du Sommet, il a indiqué qu’une réunion aura prochainement lieu à Santiago avec plusieurs autres pays d’Amérique latine. L’objectif est de déboucher sur une plate-forme commune à présenter à Johannesburg. Le Sommet lui-même doit se concentrer sur les questions de fond, a insisté le représentant. Il a estimé qu’il faudra alors donner un nouvel élan aux engagements de Rio et mettre la mondialisation au service du développement. Le représentant a également jugé essentielle la participation de la société civile et du secteur privé et a estimé que par dessus tout, le Sommet devra faire le lien entre environnement et développement durable. Le Comité préparatoire a pour devoir d’établir un ordre du jour réaliste et réalisable, a-t-il conclu.
M. OULD AHMED (Mauritanie) a déclaré que le Sommet de Johannesburg représente une nouvelle étape importante après Rio en 1992, en ce qu’il donnera l’occasion d’évaluer la mise en oeuvre d’Action 21 et d’élaborer de nouveaux mécanismes permettant de construire encore à partir des acquis. Le succès du Sommet mondial dépendra dans une large mesure du niveau de ses préparatifs et particulièrement de la contribution des pays en développement au processus préparatoire. Dans ce contexte, le représentant a lancé un appel aux pays développés et leur a demandé d’aider les pays en développement à se préparer et à participer au Sommet. Pour sa part, la Mauritanie a créé un organe national de préparation auquel participent tous les acteurs concernés, que ce soit des représentants de la société civile, du secteur privé ou encore des ONG.
M. IHAB GAMALELDIN (Egypte) a estimé que les travaux préparatoires du Sommet de 2002 devraient s’inspirer de ceux de Rio ainsi que de la session extraordinaire de l’Assemblée générale de 1997. Les décisions adoptées à ces deux réunions doivent servir de base de travail jusqu’à Johannesburg. En outre, il doit être acquis qu’Action 21 ne pourra pas être renégocié. Le représentant a ensuite demandé au Secrétariat de préparer trois grands rapports séparés plutôt que la multitude de rapports de synthèse actuels. Ces trois rapports devraient respectivement porter sur les tendances de la mise en oeuvre d’Action 21 au niveau national, évaluer la contribution du système des Nations Unies pour assister les pays à appliquer Action 21 et présenter la contribution des grands groupes à la mise en oeuvre d’Action 21. Il faut faire l’inventaire de ce qu’ont fait ces trois protagonistes pour identifier les obstacles et trouver de nouvelles idées, a déclaré le représentant. Un autre rapport devrait aussi rendre compte de l’application du mandat que le système des Nations Unies a reçu en 1992.
L’Egypte considère de plus qu’il faudrait attendre l’achèvement des processus préparatoires nationaux et régionaux pour définir les thèmes à l’ordre du jour du Sommet de Johannesburg. Au niveau régional ou sous-régional, chaque groupe géographique pourrait par exemple identifier des objectifs prioritaires à réaliser pour les 10 années à venir. Pour chaque initiative, il faudrait des échéances et une référence claire aux financements et aux transferts technologiques. En outre, le Comité préparatoire devrait adopter le même règlement intérieur que celui de la CNUED sans aller au-delà. Le Secrétariat de la conférence devrait également disposer de la liste de toutes les organisations qui ont le statut consultatif auprès de l’ECOSOC. Les différentes sessions du Comité préparatoire ne devraient pas avoir plus de deux groupes de rédaction afin de permettre à tous les pays, même ceux qui ont une représentation de petite taille, de participer aux négociations, a poursuivi le représentant. Il a également demandé au Secrétariat de présenter un tableau de toutes les conférences qui auront lieu en amont de Johannesburg et d’indiquer la manière dont elles s’intègrent au Sommet.
M. MAKARIM WIBISONO, (Indonésie), a noté qu'en dépit de la conscience accrue des dangers liés à la dégradation de l'environnement et des résultats prometteurs de la Conférence de Rio, cette dégradation se poursuit à un rythme alarmant, la pauvreté augmente et l'impact négatif de la mondialisation a marginalisé les pays en développement. En même temps, les niveaux d'aide publique au développement nécessaires à une action réussie sont tombés en dessous de leurs niveaux de l'année 1992.
Le représentant a estimé que le Sommet sera une occasion d'identifier les réussites et les échecs dans l'application d'Action 21 et des autres résultats de la CNUED. Il a affirmé que le sommet doit permettre de renouveler au plus haut niveau l'engagement mondial en faveur du développement durable et de promouvoir les partenariats nécessaires pour restaurer une coopération multilatérale en vue de l'application d'Action 21. Le représentant a ensuite présenté les mesures prises par l'Indonésie en faveur du développement durable et pour l'application d'Action 21.
M. THORJEIRSSON (Islande) a noté que la Commission du développement durable dresse des bilans depuis 10 ans et qu'il n'est pas nécessaire que les travaux du Sommet de Johannesburg prennent cette forme. En ce qui concerne la forme que doit prendre ce Sommet, il y a probablement autant de réponses que de pays, a déclaré le représentant. Il a estimé que la nécessité de préparer des textes de décision est fondamentale. Il faudra aussi déterminer ce qui sera important pour la prochaine décennie, a-t-il déclaré, en particulier la lutte contre la pauvreté, qui est le problème actuel le plus grave. L’amélioration de la qualité de la vie est également un thème important. Dissocier la croissance économique des dégâts sur l'environnement est également important pour tous les pays car elle permettra de traduire l'idéologie du développement durable en instrument de politique générale concret. Maintenir l'intégrité et le fonctionnement des écosystèmes est également un défi à relever. Ces propositions visent à établir les bases du futur débat et non pas à en exclure des thèmes, a souligné le représentant.
Compte tenu des changements induits par la mondialisation, il faut en évaluer les effets sur l’environnement dans toutes les régions et au niveau mondial. A cet égard, le représentant a espéré que les conclusions qu'adoptera le Sommet sur la gouvernance écologique au niveau mondial seront audacieuses. Il a jugé intéressant le concept de prospérité mondiale responsable en expliquant qu'à l'heure actuelle, le développement ne satisfait nullement tous les besoins de l'humanité. Le Sommet mondial pourrait également faire avancer la réflexion sur le principe de précaution. Le représentant a rappelé que plusieurs organisations non gouvernementales ont développé le cadre conceptuel depuis Rio sous la forme d'une Charte. Si un accord pouvait intervenir dans ce domaine, le concept de responsabilité pourrait avancer.
M. SIDDIQUI (Pakistan) a indiqué que son pays s’associait toujours avec enthousiasme à toutes les initiatives visant à faire de la planète un monde meilleur. Revenant sur la nécessité d’intégrer toutes les parties prenantes aux préparatifs du Sommet de Johannesburg, il a plaidé en faveur d’un processus transparent et reposant sur le consensus. Il faut aussi en assurer le caractère global et complet, a insisté le représentant, avant d’ajouter que le Comité préparatoire doit remettre en lumière les principes fondamentaux de Rio et répondre aux attentes des pays en développement. Se tournant ensuite vers le projet de règlement intérieur du Sommet, il a espéré que les règles seront améliorées par la participation constructive des délégations. Il a aussi souhaité qu’il soit dûment tenu compte des modifications qui sont intervenues depuis la tenue du Sommet de Rio.
M. Siddiqui a aussi insisté sur la participation des grands groupes au processus préparatoire qu’il a jugée très utile. Toutefois, il a estimé que les règles de cette participation devaient encore être améliorées en garantissant notamment une coopération plus étroite entre les gouvernements et le secrétariat quant aux principes qui doivent guider l’accréditation des représentants de ces grands groupes.
M. YAVUZ CUBUKÇU (Turquie) a estimé que dix ans après Rio, il était nécessaire de ne pas s’en tenir au simple niveau des déclarations. En effet, il est temps que la communauté internationale mette en place un véritable programme de mise en oeuvre. Cependant, il est évident que les pays qui doivent faire face aux obstacles les plus sérieux en matière de développement durable sont généralement ceux dont la capacité institutionnelle et financière est trop faible pour y faire face. Le représentant a également souligné l’importance d’un accès aux technologies qui permettent une augmentation de la productivité tout en respectant l’environnement.
Le représentant a en outre noté que de nombreux pays en développement ont libéralisé leurs régimes d’investissements étrangers dans l’espoir que les transferts de technologies en seraient facilités. Ces pays restent inquiets quant à la question du transfert de technologies et ces préoccupations s’appuient sur le fait que 97% de la recherche-développement est réalisée dans les pays développés. Par conséquent, l’application de l’Action 21 est inextricablement liée à la question des nouvelles ressources financières et du transfert de technologie. Enfin, le représentant de la Turquie a insisté sur le fait que la tâche principale de la communauté internationale à Johannesburg sera de considérer la question du développement durable du point de vue de la lutte contre la pauvreté.
M. GILBERT PARENT (Canada) a rappelé l’importance de la participation des groupes principaux de la société civile, non seulement à titre d’intervenants dans les discussions stratégiques, mais aussi à titre de participants actifs dans l’application de ce qui sera convenu à Johannesburg. Dans le même sens, il a indiqué que les pays donateurs devaient être prêts à appuyer la participation des groupes du Sud et à assurer une voie forte de la société civile du Sud.
Abordant ensuite la question de l’organisation et de la préparation du Sommet Mondial, le représentant a fait remarquer que les participants devaient faire preuve de flexibilité en reconnaissant que plusieurs organisations et processus internationaux pouvaient apporter une contribution valable à l’élaboration de l’ordre du jour du Sommet mondial.
En préparation au Sommet mondial et en collaboration avec les groupes principaux, le Canada a retenu cinq thèmes à étudier : la santé et l’environnement ; la conservation et la gérance (mettre l’accent sur l’utilisation durable des ressources naturelles); la gouvernance internationale en matière d’environnement (trouver de nouvelles façons de collaborer); les collectivités durables (envisager le développement durable comme une question qui touche la vie et le gagne-pain de tous les gens)et enfin l’innovation et le partenariat (miser sur la capacité des gouvernements, des groupes principaux, des particuliers et surtout du secteur privé à s’impliquer dans la voie du développemt durable). Enfin, le représentant a souhaité voir se dessiner un partenariat Nord-Sud effectif indispensable au succès du Sommet mondial et à l’avenir du développement durable au niveau mondial.
M. VELASCO (Venezuela) a rappelé que son pays possède une très grande diversité biologique terrestre et marine ainsi que de nombreuses ressources naturelles. C’est compte tenu de ce “capital” que le Gouvernement du Venezuela a réorienté toutes ses politiques y intégrant la défense de l’environnement et le bien-être des citoyens. Deux principes consacrés par la nouvelle Constitution qui vient d’être adoptée. Le Venezuela est par ailleurs toujours disposé à respecter les engagements pris à Rio. S’agissant du Sommet de Johannesburg, il faut absolument éviter la renégociation d’Action 21 dont les principes et objectifs sont toujours valables, a insisté le représentant. Toutefois cela n’empêche pas l’inclusion de nouveaux thèmes, comme par exemple la prise en compte des dangers que représente l’homogénéisation culturelle. Le PNUE, organe central chargé de l’application d’Action 21 doit être renforcé, a également jugé le représentant. Le Sommet Rio+10 devra, quant à lui, se concentrer sur les éléments clefs qui permettront l’application concrète d’Action 21. Ce faisant, il faudra se rappeler que les aspects écologiques ne peuvent être dissociés des aspects économiques et financiers.
M. SON SYN-HWHN (République de Corée) a estimé que le rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans le processus préparatoire constitue un excellent instantané de tous les efforts entrepris en vue du Sommet de Johannesburg. La République de Corée a elle aussi entrepris un processus de préparation en évaluant notamment le niveau de mise en oeuvre d’Action 21 sur le plan national. De multiples initiatives ont aussi été entreprises au niveau régional, avec notamment la mise en place d’un programme de coopération régionale pour l’Asie du Nord/Est en matière environnementale. Il est nécessaire de renforcer la coordination et de développer la capacité de financement de ces différents programmes régionaux, a fait observer le représentant. Il a donc espéré que la réunion sous-régionale de Beijing qui aura lieu en juin prochain se penchera plus particulièrement sur les obstacles.
La mise en oeuvre vigoureuse et efficace d’Action 21 est nécessaire compte tenu de la dégradation rapide de l’environnement, a poursuivi le représentant. Il a estimé que la pauvreté extrême qui règne dans le monde est la cause principe de l’accélération de cette dégradation. C’est pourquoi, le Sommet de Johannesburg devra dûment tenir compte des implications économiques et sociales de l’environnement. Les financements et le transfert des technologies sont à cet égard indispensables. Il faudra aussi examiner l’efficacité de la structure actuelle de la gouvernance mondiale, a déclaré le représentant en conclusion.
M. MARGOLIS (États-Unis) a déclaré que le thème de la mondialisation est fondamental dans la discussion sur le développement durable car ses effets touchent directement aux objectifs identifiés dans Action 21. En ce qui concerne le Sommet, le représentant a souhaité insister sur deux thèmes, le premier étant le rôle du secteur privé. Il a souligné que la mondialisation a créé des conditions qui ont permis aux entreprises d'investir plus facilement, ce qui a fait de l'investissement étranger direct le moteur principal du développement et de la croissance. La question de l'aide publique au développement est également importante. La gouvernance, nationale et internationale est un autre thème important. La gouvernance internationale doit permettre aux institutions internationales de travailler ensemble de façon efficace en faveur du développement durable. Il faudrait également réexaminer le rôle de la CDD. La gouvernance nationale doit notamment garantir que les ressources soient réinvesties par les pouvoirs publics de façon favorable aux objectifs nationaux du développement durable.
M. GIOVANNINI (Suisse) a estimé que les changements nécessaires au développement durable sont si étendus et difficiles qu'ils ne seront possibles que si tous les acteurs s'unissent dans une volonté politique très forte. Il a souligné que les gouvernements ne pourront mener cette tâche seuls. Le représentant a déclaré que "Rio" avait eu ce caractère de mobilisation générale, ce qui lui avait permis de générer des processus multiformes à tous les niveaux, au-delà des textes que les gouvernements avaient négociés. Une importance particulière doit être accordée à la mobilisation du secteur privé, dans la mesure où lui seul est en mesure de développer des technologies respectueuses de l'environnement ou d’en assurer le transfert. Le représentant a suggéré des partenariats entre les autorités publiques et le secteur privé afin de créer des conditions propices à ces initiatives. Il faut discuter avec ces milieux de la forme de dialogue et de participation qui est la plus intéressante pour eux, a-t-il ajouté.
Pour ce qui est du Sommet, la priorité devrait être donnée à l'eau douce, la pauvreté y compris celle des femmes, les montagnes, le climat, le commerce international, la gouvernance globale, ainsi que la finalisation et la mise en oeuvre des accords globaux et multilatéraux dans le domaine de l'environnement.
M. LINDEMAN (Norvège) a espéré que le Sommet de 2002 sera tourné vers l’avenir et qu’il mobilisera la volonté politique de changer concrètement les pratiques. Cet événement devrait rassembler tous les protagonistes et rapprocher les pays du Nord de ceux du Sud, a-t-il estimé, ajoutant que l’élimination de la pauvreté devra en être l’objectif ultime. Au cours des années passées, les pays du Sud ont été nombreux à critiquer l’ordre du jour des réunions post-Rio et la Norvège estime avec eux qu’il faut absolument inclure la dimension sociale dans ces questions. La Norvège considère aussi que dans un souci d’efficacité, le processus préparatoire du Sommet de Johannesburg devra aussi tirer les enseignements des autres grandes conférences des Nations Unies, comme celle qui aura lieu au début de l’année prochaine sur le financement du développement. La question de savoir si la gouvernance internationale actuelle de l’environnement est appropriée devra aussi être posée. Enfin, la mondialisation et tous ses effets devront être parmi les thèmes à l’ordre du jour de la réunion car ils représentent un défi que la communauté internationale ne peut ignorer si elle veut parvenir au développement durable.
Revenant sur les observations des représentants de la Chine et du Pakistan, notamment, le représentant a jugé que les modalités de participation des ONG que ces représentants ont proposées ne sont pas conformes au processus établi pour la participation des ONG tant au sein de la CNUED que de la CDD. Toute décision d’exlure une ONG devra intervenir après un débat ouvert au sein du Comité préparatoire, a-t-il insisté.
M. LUNA (Mexique) a déclaré que son pays est favorable à l’adoption d’indicateurs spécifiques permettant de mesurer les progrès depuis le Sommet de Rio. Les conclusions du prochain Sommet devront clairement refléter les préoccupations des pays en développement et satisfaire de manière équilibrée leurs intérêts et ceux des pays développés. Les priorités du Mexique seront doubles: lutter contre la pauvreté et prévenir les catastrophes naturelles. En outre, selon le représentant, l’eau potable pour tous devrait aussi être une priorité. Un autre thème sur lequel devrait se pencher le Sommet est celui des conventions internationales dont l’efficacité pâtit du manque actuel de coordination.
Le représentant a également déclaré que le Sommet de Johannesburg devrait enfin clairement lier ensemble les aspects économiques, sociaux et environnementaux du développement durable. La participation de tous les secteurs de la société est essentielle et ils devront tous être présents au Sommet. Evoquant les préparatifs entrepris au niveau national, il a indiqué qu’au Mexique, un comité préparatoire va être établi et qu’il sera ouvert à une participation très large du public pour que la position mexicaine résulte vraiment d’une consultation nationale.
M. TROFIMOV (Fédération de Russie) a expliqué que dans son pays des préparatifs sont menés en vue du Sommet de Johannesburg et que l'intégration des objectifs du développement durable aux échelons national, fédéral et local est à l'étude, a notamment indiqué le représentant. Une évaluation de l'application en Russie des recommandations adoptées à Rio est également en cours. Le représentant a également expliqué que, selon lui, la tâche principale du Comité préparatoire est de définir aussi pleinement que possible les paramètres de la préparation du Sommet et la forme qu'il doit prendre. Le représentant a été d'avis que la cette session doit examiner les résultats des différentes activités préparatoires afin de disposer de l'ensemble des opinions à ce sujet.
M. VARGAS (Brésil) a déclaré que la mondialisation nous met à l'épreuve et que nous devons tenir compte des réalités qu'elle a créées pour préparer le Sommet mondial du développement durable. Le contenu des travaux du Sommet doivent nous permettre d'affiner les thèmes principaux qui donneront son orientation à la Conférence de Johannesburg.
Il a indiqué que le Brésil a évalué l'application d'Action 21 au niveau national afin d'élaborer un programme adapté à la réalité brésilienne. Les pouvoirs publics sont parvenus à un résultat favorisant la transparence et la participation de tous à l'issue de consultations menées avec l'ensemble de la société, et de négociations difficiles ainsi que de dépenses considérables. L'expérience de ce processus sera sûrement utile à la préparation du Sommet. Un Comité interministériel a été créé avec la participation de plus de 10 ministères, d'organisations non gouvernementales, d'autorités académiques afin de permettre à la délégation brésilienne d'avoir une vision claire des problèmes posés par la préparation du Sommet et des réussites dans l'application d'Action 21. Il ne faut pas réouvrir de négociations sur des points satisfaisants.
Le représentant a ensuite noté que l'accent a été mis par les délégations et les médias sur la question de la pauvreté. C'est bien sûr une question très importante, mais il faut être conscient que la pauvreté n'est pas en elle-même la cause de la dégradation de l'environnement. Il faut trouver l'équilibre entre ces aspects qui sont liés entre eux. Dans le domaine de l'environnement, il faut reconnaître que les membres de la communauté internationale ont des responsabilités communes mais différenciées.
M. ORTIZ GANDARILLAS (Bolivie) a expliqué que c’est un événement d’une ampleur formidable qui est en préparation. L’une des activités principales qui doit être entreprises à cet égard est de mesurer dans quelle mesure les objectifs et les engagements de Rio ont été mis en oeuvre. Ce faisant, il faudra garder à l’esprit que certaines de ces attentes étaient peut-être trop ambitieuses, a averti le représentant. Il a indiqué ensuite que la Bolivie a été le premier pays de sa région à créer un ministère de l’environnement et que plusieurs réunions d’évaluation des processus d’application d’Action 21, tant au niveau national que régional, ont déjà eu lieu. L’évaluation de la mise en oeuvre d’Action 21 doit se faire à tous les niveaux, depuis le niveau national jusqu’au niveau international, porter sur tous les chapitres d’Action 21 et reposer sur le soutien de tout le système des Nations Unies. Une attention particulière devrait toutefois être apportée aux chapitres 33 et 34 relatifs à l’aide financière et aux transferts de technologies.
Dans le même temps, le processus préparatoire doit être transparent et rassembler tous les acteurs concernés, a estimé le représentant. S’agissant des thèmes qui pourraient être retenus pour le Sommet, le représentant a proposé de se pencher plus spécifiquement sur la mondialisation et son impact sur le développement durable en particulier dans les pays en développement. Un autre thème qui pourrait être abordé est celui des synergies, notamment entre les conventions internationales. Les instruments de mise en oeuvre d’Action 21 devraient aussi retenir l’attention. Le processus préparatoire devra aller du bas vers le haut, du niveau local vers le niveau mondial et assurer la pleine participation de la société civile. Le représentant a proposé également, dans la mesure où le Sommet va aborder tout un éventail de thèmes, de faire porter l’attention du Sommet sur la question suivante, la pauvreté, l’environnement et la coopération internationale, qui serait en quelque sorte la problématique chapeautant les discussions.
M. ABULIEF (Arabie saoudite) a lui aussi prôné l’adoption d’un processus préparatoire allant du bas vers le haut et mettant l’accent sur l’objectif final incontestable de l’élimination de la pauvreté. L’Arabie Saoudite partage en outre les propositions faites par le représentant de l’Egypte quant à la participation des ONG, ainsi que du règlement intérieur du Sommet. Action 21 ne doit pas être renégocié et toutes les contributions à l’ordre du jour qui sera défini devraient être faites lors du processus préparatoire. Dans la mesure du possible, c’est le règlement intérieur de Rio qui devra être respecté. La participation de toutes les parties prenantes dans un contexte régional devra être assurée. Le Nord et le
Sud devront être considérés sur un pied d’égalité. Sur le fond, les acquis et les principes d’Action 21 et de Rio doivent aussi constituer la base des travaux, sachant que les moyens de mise en oeuvre d’Action 21 sont la clef du succès.
M. UKITA (Japon) a fait part des préparatifs menés par son pays en vue du Sommet de Johannesburg. Il a notamment expliqué qu’il existe au Japon une ONG très puissante, dénommée G.U.I.A. qui rassemble aussi bien des responsables politiques que des décideurs du secteur privé, qui en octobre prochain organisera une réunion internationale sur “Rio+10”. De manière générale, le Japon estime que les thèmes du Sommet devraient notamment porter sur l’utilisation des mécanismes de marché de manière efficace, la multiplication des opportunités d’emploi dans le domaine de l’environnement et la définition de schémas plus durables de production et de consommation. Enfin, il faudrait aussi se concentrer sur l’identification des domaines où davantage de données scientifiques et de nouvelles technologies seront nécessaires.
Prenant la parole en dernier lieu, le représentant de l'organisation non gouvernementale Bahaï international a souligné la nécessité d’une éthique mondiale de la responsabilité. Il a rappelé que le Sommet de 2002 devra identifier les obstacles principaux à l’application d’Action 21 et a insisté pour que ce faisant, y compris dans le processus préparatoire, l’on tienne aussi compte des aspects spirituels de la question.
Projet de règlement intérieur provisoire du Sommet mondial pour le développement durable (E/CN.17/2001/PC/24)
Documentation
Le projet de règlement intérieur présenté par le Secrétaire général a été élaboré compte tenu des règles et procédures qui avaient été suivies de la Conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement, tenue à Rio en 1992. Concernant la dixième session de la Commission du développement durable constituée en comité préparatoire du Sommet mondial pour le développement durable de 2002, il est rappelé qu’elle doit élire, parmi tous les Etats, un Bureau composé de 10 membres, dans lequel chacun des groupes géographiques sera représenté par deux membres. De plus, un des membres du Bureau sera élu Président et les autres Vice-Président, l’un d’entre eux assurant également les fonctions de rapporteur.
Le Secrétaire général attire également l’attention sur le projet d’article 6 du règlement intérieur provisoire consacré à l’élection des membres du Bureau du Sommet. Le Sommet de 2002 devra élire parmi les représentants des Etats participants un président, des Vice-Présidents dont le nombre reste à déterminer (sur ce point, le Secrétaire général rappelle que la Conférence de Rio avait 39 Vice-Présidents), un Vice-Président de droit ressortissant du pays hôte, un rapporteur général et le Président de la grande Commission. Ces membres devront être élus de manière à assurer la représentativité du Bureau.
La Commission du développement durable, réunie en comité préparatoire, est donc invitée à examiner le projet de règlement intérieur provisoire compte tenu de ces considérations qui comprend 12 chapitres portant notamment sur la conduite des débats et la prise de décisions et à le soumettre pour approbation à l’Assemblée générale à sa cinquante-sixième session.
Les rapports du Secrétaire général ont été présentés dans notre communiqué ENV/DEV/573.
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