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ENV/DEV/568

LE DEUXIEME DIALOGUE INTERACTIF DE HAUT NIVEAU MET L’ACCENT SUR LES INITIATIVES CONCRETES D’INTEGRATION DU DEVELOPPEMENT DURABLE AUX POLITIQUES NATIONALES

20/04/2001
Communiqué de presse
ENV/DEV/568


Commission du développement durable

10e séance - matin


LE DEUXIEME DIALOGUE INTERACTIF DE HAUT NIVEAU MET L’ACCENT SUR LES INITIATIVES CONCRETES D’INTEGRATION DU DEVELOPPEMENT DURABLE AUX POLITIQUES NATIONALES


Le second dialogue interactif de haut niveau, tenu ce matin à la Commission du développement durable, a permis aux intervenants, principalement des responsables gouvernementaux, d’exposer comment, au niveau national, ils ont intégré le développement durable à l’ensemble de leurs politiques.  Un certain nombre de mesures à prendre pour l’avenir ont aussi été envisagées.


Les représentants de la Thaïlande et de la République de Corée ont ainsi expliqué comment leurs autorités nationales se sont efforcées de promouvoir l’accès à des formes modernes et renouvelables d’énergie, en mettant l’accent sur la réduction de la consommation et celle des émissions de CO2 dans l’atmosphère et en attirant les investissements vers les sources d’énergies “propres” au moyen d’incitations fiscales.  Ainsi, ils ont fait en sorte que la croissance économique n’intervienne pas aux dépens de la protection de l’environnement et de la qualité de la vie.  Un certain nombre d’initiatives concrètes en faveur du renforcement de l’efficacité énergétique et de la réduction de la consommation d’énergie ont également été présentées.  Le chef du Département de la protection de l'environnement de l'Etat du New Jersey (Etats-Unis) a ainsi expliqué que son Etat a lancé un programme de 150 millions de dollars en vue de renforcer son efficacité énergétique, ainsi qu’un programme de réduction des émissions de gaz à effet de serre qui fixe, notamment, aux entreprises l’objectif de réduire de 3,5% des émissions d'ici à 2005, soit 20 millions de tonnes de CO2.  De son côté, la représentante de la Finlande a exposé les efforts de son pays pour encourager la participation active de toutes les parties prenantes.  Les décisions sont prises en toute transparence grâce au Comité national du développement durable qui a été mis en place et qui rassemble des représentants des ONG, des syndicats et des représentants du milieu des affaires.


      Plusieurs intervenants ont, par ailleurs, attiré l’attention sur la situation particulièrement désavantagée des zones rurales.  Le représentant du Fonds international pour le développement agricole a ainsi rappelé qu’en 2040, la majorité des individus extrêmement pauvres, c’est-à-dire ceux vivant avec moins d’un dollar par jour, continuera de se trouver dans les régions rurales.  Si l’on veut que les fruits de la mondialisation bénéficient véritablement à tous, il faut privilégier le développement de l’énergie et des transports dans ces zones.  De son côté, le Président de la quatrième session de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies de lutte contre la désertification a insisté sur


l’importance des effets de la désertification dans le développement durable.  Il a expliqué que la lutte contre ce fléau, qui touche plus d’un milliard de personnes est perçue par les décideurs comme un moyen efficace d’assurer la sécurité alimentaire et de promouvoir le développement durable.  Cette lutte s’inscrit pleinement dans la stratégie d’élimination de la pauvreté et les pays industrialisés devraient davantage en tenir compte lorsqu’ils élaborent leurs politiques d’aide au développement.  Les institutions financières internationales devraient également jouer un rôle beaucoup plus actif et le Sommet mondial de l’année prochaine ne devrait pas omettre cette question importante.


Mais la cause des populations rurales n’a pas été la seule à être plaidée.  La représentante de l'organisation «Indigenous peoples' caucus» a demandé à ce que la situation des populations autochtones ne soit pas oubliée.  Alors que les terres où elles vivent rassemblent 80% des richesses biologiques mondiales, ces populations manquent de contrôle et d'accès à l'énergie durable et aux services d'énergie.  Tandis que leurs terres sont sources d’importants profits pour les gouvernements et les grandes entreprises qui en exploitent les richesses, les populations perdurent dans la pauvreté, les problèmes sanitaires et une dégradation de l'environnement liés à la pollution, aux changements climatiques et, souvent, à la militarisation de leurs lieux de vie.


Les dialogues interactifs organisés dans le cadre de la réunion de haut niveau sont considérés comme l’occasion d’associer plus étroitement aux travaux de la Commission les ministres et hauts responsables nationaux qui sont chargés de secteurs économiques et sociaux spécifiques ainsi que les ministres et décideurs responsables des problèmes d’environnement et de développement. 


Cet après-midi, à partir de 15 heures, la Commission achèvera son débat général de haut niveau.


REUNION DE HAUT NIVEAU: SECOND DIALOGUE INTERACTIF


Thème II : Comment le développement durable a été intégré dans les politiques nationales et quelles sont les expériences des pays en la matière?  Quelles sont les mesures à prendre pour l’avenir?.


      Le Président de la quatrième session de la Conférence des parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification a insisté sur l’importance des effets de la désertification dans le développement durable.  Ce fléau touche à l’heure actuelle plus d’un milliard de personnes vivant dans plus de 100 pays.  Lutter contre les effets pervers de la sécheresse est perçu par les décideurs comme un moyen efficace d’assurer la sécurité alimentaire et de promouvoir le développement durable, a-t-il expliqué.  Cette lutte s’inscrit aussi dans la stratégie visant à éliminer la pauvreté.  Lorsqu’ils élaborent leurs politiques d’aide au développement, les pays industrialisés doivent donc prendre en compte les activités prioritaires de lutte contre la désertification dans les pays en développement touchés par ce problème.  Les institutions financières internationales devraient, pour leur part, jouer un rôle beaucoup plus actif.  L’entrée en vigueur de la Convention contre la désertification est une véritable victoire de la communauté internationale en vue de la protection de l’environnement, ce qui prouve que des progrès peuvent être réalisés.  Il faudra, lors du Sommet de Johannesburg, étudier les moyens visant à  mettre pleinement en œuvre cette Convention importante.


Faisant part de son expérience nationale, le représentant de la Thaïlande a expliqué que son Gouvernement a établi une politique en matière d’énergie et de transports s’efforçant de parvenir au développement durable.  L’accès à des formes modernes et renouvelables d’énergie y est particulièrement mis en avant et des programmes de réduction de la consommation et de modification des modes de consommation ont été mis au point.  Des normes d’émissions dans l’atmosphère ont également été établies.  Pour attirer les investissements vers les sources d’énergies “propres”, des incitations fiscales ont été mises en place.  De leur côté, les pouvoirs publics ont réalisé des investissements importants dans les transports en commun, notamment pour réduire les émissions de CO2 de ces modes de déplacement.  Le représentant a aussi insisté sur la nécessité de renforcer davantage la coopération internationale dans les secteurs de l’énergie et des transports pour que les pays en développement puissent consolider leurs capacités nationales.


Pour sa part, le représentant du Fonds international pour le développement agricole (FIDA) a rappelé que les trois-quarts des pauvres vivent dans les régions rurales et que, même en 2040, la majorité des individus vivant avec moins d’un dollar par jour continuera de se trouver dans les zones rurales.  Ces données rendent nécessaire que l’on accorde une attention particulière au développement de l’énergie et des transports dans ces zones.  Si l’on veut que la mondialisation bénéficie aussi aux plus pauvres, il faut impérativement que l’on développe les transports, a par exemple insisté le représentant.  C’est pourquoi, selon lui, il faudrait renforcer l’accent placé sur les zones rurales dans toutes les politiques de développement qui peuvent être mises en œuvre.


C’est la nécessité d’harmoniser les politiques économiques, environnementales et sociales indispensables pour assurer le bien-être des populations à long terme qui a guidé la politique de mon pays, a indiqué, quant à lui, le représentant de la République de Corée.  Tout en ayant mis l’accent sur la croissance économique, le Gouvernement coréen s’est aussi efforcé d’assurer la protection de l’environnement et d’améliorer la qualité de la vie.  Cette année, le Ministère de l’environnement a lancé un nouveau programme visant à renforcer l’efficacité écologique et à résoudre les conflits d’intérêts qui pourraient surgir entre protection de l’environnement et croissance économique.  Une attention particulière est aussi accordée aux familles à faibles revenus, notamment par une approche “d’aide sociale productive”.  En septembre dernier, une Commission présidentielle sur le développement durable a été créée.  Composée des représentants de tous les acteurs sociaux et civils, elle est chargée de conseiller le Président du pays sur la conception des politiques de mise en œuvre d’Action 21 au niveau national.  Une Journée de l’environnement ainsi qu’une Journée de l’eau ont également été proclamées.  Au niveau international, à l’image de ce que les Nations Unies avaient entrepris pour promouvoir les “produits verts” auprès des consommateurs, le représentant a proposé que l’on envisage d’établir une série de directives sur la manière d’intégrer l’énergie et les transports au développement durable.


Le représentant des Etats-Unis, chef du Département de protection de l'environnement de l'Etat du New Jersey, a déclaré que l’Etat du New Jersey vient de lancer un programme de 150 millions de dollars en vue de renforcer son efficacité énergétique.  Les projets consacrés à l'énergie renouvelable, la consommation et la connexion des réseaux de distribution sont gérés par le Département de la protection de l'environnement et les sociétés de production d'électricité.  Pour améliorer le bien-être des habitants du New Jersey, le programme de réduction des émissions de gaz à effets de serre a notamment prévu, pour les entreprises, un objectif de réduction de 3,5% des émissions d'ici à 2005, soit 20 millions de tonnes de CO2, a-t-il indiqué. 


Le représentant de la République tchèque a déclaré que le principe du développement durable est maintenant intégré dans les plans couvrant la période 2000-2015.  La prise en compte des principes du développement durable dans l'élaboration des politiques sectorielles est généralement acceptée.  Ces principes ont notamment été inclus dans les stratégies de développement régional. 


La représentante de l'organisation Indigenous peoples' Caucus a regretté que les populations autochtones du monde entier soient défavorisées dans le contrôle et l'accès à l'énergie durable et aux services d'énergie.  Bien que leurs territoires soient riches en ressources et servent de "base d'extraction" de richesses aux gouvernements et aux entreprises, une grande pauvreté y règne.  Les populations autochtones dont les terres ont été le cadre de l'extraction de sources d'énergie ont souffert d'une dégradation de leur environnement et de graves problèmes de santé liés à la pollution.  Des changements climatiques et une militarisation qui vont généralement de pair avec les projets de développement imposés sont de graves menaces à la survie des différentes cultures autochtones.  Le lien entre biodiversité et diversité culturelle est très marqué chez les populations autochtones et ce n'est pas un hasard si 80% des richesses biologiques mondiales se trouvent sur des terres autochtones.  Pour intégrer les questions sociales, économiques et d'environnement, la représentante a notamment souligné la proposition de la Commission mondiale sur les barrages visant une approche en matière de développement basée sur la reconnaissance des droits et l'évaluation des risques que les gouvernements et les institutions pourraient adopter lors de la création de programmes de développement dans les domaines de l'énergie et des transports.  Il faut également indemniser les peuples autochtones qui ont souffert de graves injustices et lésés dans leurs droits individuels et collectifs à cause de la mise de projets liés à l'énergie.  La représentante a ajouté qu'il faut mettre un terme aux "déchargements" de technologies de l'énergie et des transports inadaptées, obsolètes et hautement polluantes dans les pays du Sud.


Pour sa part, le représentant du Maroc a jugé important de mettre en place un cadre participatif rassemblant tous les acteurs du développement durable.  Il faut particulièrement insister sur les zones rurales qui sont isolées, pauvres et dépendantes à plus de 80% des ressources de la biomasse, ce qui contribue à une dégradation considérable des terres arables mais aussi des zones forestières.  Dans ce contexte, le recours aux sources d'énergie renouvelables est vital.  Le représentant a ensuite expliqué que le Gouvernement du Maroc a lancé une privatisation du secteur de l'énergie, mis en place un parc éolien de 50 mégawatts et un autre programme devant produire 200 mégawatts, et qu'il s'emploie à développer les sources d'énergie renouvelables.  Le renforcement de la coopération internationale et régionale est très important, étant donné les besoins considérables dans les domaines de l'énergie et des transports qui constituent toutefois la plate-forme de tout développement.  Le représentant a également souligné le rôle des interconnections internationales, comme celles réalisées entre l'Espagne et le Maroc, et régionales comme celles établies entre l'Algérie et le Maroc.


Le représentant du Mexique a exposé les mesures prises par son pays pour faire des économies énergétiques et réduire la consommation d'électricité.  Le gouvernement a notamment établi des normes pour les différents secteurs, et notamment celui de la réfrigération, car les Mexicains achètent un million de réfrigérateurs par an.  Des horaires d'économie d'électricité ont également été instaurés et ont permis une économie annuelle équivalente à 2 millions de barils de pétrole. 


Le représentant de l'organisation non gouvernementale "World Circle of Consensus", a déclaré que le fait de passer de l'utilisation des bicyclettes à celle de petites motocyclettes a eu des conséquences dévastatrices dans la plupart des pays en développement et que le passage à des sources d'énergie plus modernes n'est pas forcément un bienfait.  Au nom de l’élimination de la pauvreté, il ne faut pas dire que les pays en développement ne font que répéter les erreurs des pays développés, a-t-il ajouté.


La représentante de la Finlande a expliqué que le Comité national du développement durable auquel participent des représentants des ONG, des syndicats et des représentants du milieu des affaires, prend ses décisions en toute transparence.  En ce moment, la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable est en œuvre.  On peut d'ores et déjà dire que cette stratégie a permis aux différents ministères de poursuivre des activités et de promouvoir une réflexion relative à l'environnement dans tous les secteurs.


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