AIDER L'AFRIQUE À SORTIR DE LA «GÉOGRAPHIE DU CHAOS»
Communiqué de presse ECOSOC/G/5982 |
AIDER L'AFRIQUE À SORTIR DE LA «GÉOGRAPHIE DU CHAOS»
Le Président de l'ECOSOC se félicite de la«solidarité agissante» de la
communauté internationale avec l'Afriqueet des points de concordance avec le G-8
Genève, 26 juillet -- Le Président du Conseil économique et social (ECOSOC), M. Martin Belinga-Eboutou, s'est félicité vendredi de voir «la communauté internationale réaffirmer sa solidarité agissante envers l'Afrique, en s'engageant à soutenir sa démocratisation, ses efforts pour prévenir les conflits, la lutte contre les pandémies et la promotion d'un développement durable».
Faisant la synthèse des délibérations du Conseil qui, entamées le 2 juillet, ont pris fin vendredi, l'ambassadeur du Cameroun auprès des Nations Unies à New York a estimé que la session avait été «particulièrement réussie» et qu'elle avait, entre autres, permis de définir «les fondements de la relation Afrique/ONU pour le siècle qui commence».
M. Belinga-Eboutou, qui a suivi à Gênes les délibérations du récent sommet du G-8, a souligné que «les participants au G-8 se sont engagés à sceller avec l'Afrique, lors du prochain sommet au Canada, un pacte pour la mise en œuvre de la nouvelle Initiative africaine» (démarche concertée pour mettre le continent sur la voie d'un développement durable).
Le Président du Conseil a également exprimé sa satisfaction de voir le G-8 «rejoindre l'ECOSOC dans son plaidoyer en faveur de l'ouverture des marchés aux exportations africaines». Le Conseil économique et social a insisté, au cours de session, sur la nécessité d'adapter les futures règles de l'Organisation mondiale du commerce à la situation spécifique des pays pauvres, notamment de l'Afrique.
Voici le texte de la déclaration du Président du Conseil économique et social :
«La présente Session de l'ECOSOC aura été particulièrement réussie tant pour l'ECOSOC que pour les thèmes débattus.
Pour l'ECOSOC lui-même d'abord :
- Le Conseil s'est affirmé comme un forum mondial actif ouvert comme jamais auparavant aux idées et initiatives nouvelles. L'impressionnante liste des participants au Segment de haut niveau révèle la volonté des décideurs, les États comme les organisations internationales, organisations non gouvernementales, ou le secteur privé, de contribuer activement aux sessions du Conseil :
- du côté gouvernemental, nous avons noté la participation de 52 ministres ou représentants de haut niveau ;
- du côté des organisations internationales il y a eu plus de 22 directeurs d'agences du système des Nations Unies ;
- et plus de 200 organisations non gouvernementales et 41 chefs d'entreprises d'Afrique ;
- Le Conseil a renforcé son image d'un organe représentatif stratégique et ouvert au dialogue incluant tous les acteurs essentiels ;
- Troisième point positif, le Conseil s'est affirmé dans son rôle de catalyseur apte à susciter des partenariats aux résultats tangibles.
Pour ce qui concerne les thèmes débattus, l'événement majeur de la Session aura été le Segment de haut niveau consacré à l'Afrique, au rôle du système des Nations Unies en faveur d'un développement durable en Afrique. Fidèle à l'esprit du Sommet du Millénaire et aux engagements pris par les Chefs d'États à cette occasion, le Conseil économique et social a défini les fondements de la relation Afrique/ONU, donc Afrique et communauté internationale, pour le XXIe siècle. Désormais plus personne ne conteste au sein de la communauté internationale que le sort de l'Afrique, tout comme la situation de ses populations, impose une action globale et urgente. Depuis le Sommet du millénaire, la plupart des grandes conférences multilatérales, confiantes en l'Afrique, en sa capacité et en ses ressources, inscrivent dans leur ordre du jour la recherche à l'échelon global des voies et moyens pour aider l'Afrique à sortir de ce que j'appelle la géographie du chaos.
Le Conseil se félicite de la nouvelle Initiative africaine adoptée par le Chef de l'État de l'OUA à Lusaka, il engage et oriente le système à agir désormais dans le cadre ainsi défini en commun par les États africains. Il invite le Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies à veiller à ce que l'ensemble du système contribue à la mise en œuvre et à la réalisation des priorités fixées dans cette Initiative. Dans la Déclaration ministérielle, le Conseil oriente le système vers la mise en œuvre de ce cadre défini en commun par les États africains.
De cette Déclaration, il ressort que la communauté internationale réaffirme sa solidarité agissante à l'Afrique en s'engageant à soutenir sa démocratisation, ses efforts pour prévenir des conflits, pour la lutte contre les pandémies et pour la promotion d'un développement durable.
En dehors du Segment de haut niveau consacré à l'Afrique dont nous venons de parler, le Conseil économique et social s'est également intéressé à d'autres questions majeures.
Dans le cadre du Segment de coordination, il a jeté les bases pour l'utilisation de nouvelles technologies de l'information et de la communication dans le développement. À cet égard, il a fortement recommandé de promouvoir des partenariats avec le secteur privé.
Pour ce qui est des activités opérationnelles, les échanges de vue avec les directeurs exécutifs des fonds et programmes ont permis de dégager des lignes directrices qui pourront servir leur examen triennal par l'Assemblée générale.
S'agissant des affaires humanitaires, le Conseil s'est félicité de la contribution des Nations Unies dans le domaine de l'assistance humanitaire. Il a souhaité une plus grande coordination de cette assistance.
Le Segment général a confirmé le rôle important du Conseil dans la définition et l'orientation des activités du système des Nations Unies en vue du suivi de la Déclaration du Millénaire et des grandes conférences. Cette Déclaration, comme vous le savez, couvre un vaste champ du domaine social allant de la lutte contre la pandémie du VIH/sida aux sciences de la génétique.
Tel est le résumé vraiment succinct des principales conclusions de cette Session.
Je voudrais me féliciter de la concordance des positions prises par l'ECOSOC et celle du Sommet du G-8 de Gênes en ce qui concerne l'Afrique. À la suite de l'ECOSOC, le G-8 a apporté à son tour tout son appui à la nouvelle Initiative africaine. Encore mieux, les participants se sont engagés à sceller avec l'Afrique, lors du prochain sommet au Canada, un pacte pour la mise en œuvre de cette nouvelle politique africaine de développement. Cette perspective donne un relief tout particulier et un champ d'application pour le thème central des débats sur l'Afrique à l'ECOSOC et, partant, à la Déclaration ministérielle adoptée par le Conseil.
Un deuxième point de concordance concerne l'Organisation mondiale du commerce. Lors de sa Session, l'ECOSOC a insisté sur la nécessité d'adapter les futures règles de l'OMC qui vont régir le commerce mondial à la situation spécifique des pays pauvres, notamment de l'Afrique. Le G-8, en demandant à l'OMC d'être plus à l'écoute de la société civile et de l'Afrique, rejoint l'ECOSOC dans le plaidoyer pour l'ouverture des marchés aux exportations africaines. Enfin, l'appel lancé par l'ECOSOC en faveur du Fonds mondial sur la santé et le VIH/sida a été entendu par le Sommet de Gênes. Les contributions annoncées à cette occasion s'élèvent à un milliard de dollars et constituent un bon départ pour rendre ce fonds opérationnel».
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