LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE LES QUESTIONS RELATIVES À L'ÉCONOMIE ET À L'ENVIRONNEMENT
Communiqué de presse ECOSOC/G/5980 |
LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL EXAMINE LES QUESTIONS RELATIVES
À L'ÉCONOMIE ET À L'ENVIRONNEMENT
Genève, 25 juillet -- Le Conseil économique et social a débattu, ce matin, des questions relatives à l'économie et à l'environnement. Plusieurs rapports sur ces questions lui ont été présentés. Ainsi, M. Francesco Frangialli, Secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme, a présenté le Code mondial du tourisme adopté en 1999 par une centaine de pays et qui fixe les droits et obligations des professionnels du tourisme. M. Kenzo Oshima, Secrétaire général adjoint et Coordonnateur des secours d'urgence, a, pour sa part, décrit les activités du Groupe d'action interinstitutions chargé de surveiller la mise en œuvre de la Stratégie internationale pour la réduction des catastrophes.
M. Sarbuland Khan, Directeur de la Division de la coordination et de l'appui au Conseil économique et social, a présenté la liste mise à jour des produits pharmaceutiques et chimiques dangereux et interdits dont la liste est publiée tous les deux ans. M. Guido Bertucci, Directeur de la Division de l'économie et de l'administration publique au Département des affaires économiques et sociales, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l'évaluation quinquennale en matière d'administration publique et le développement. M. Eugenio Figueroa, Vice-Président du Comité des politiques du développement a présenté le rapport du Comité sur les travaux de sa troisième session.
Un représentant de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a expliqué la notion de transition appliquée aux pays qui sortent de la liste des pays les moins avancés. Une autre représentante de la CNUCED a présenté le rapport du Secrétaire général sur le renforcement du rôle de coordination joué par la Commission de la science et de la technique au service du développement pour appuyer les efforts déployés par les pays en développement pour tirer parti de la science et de la technique.
Les représentants des pays suivants ont fait des déclarations: République islamique d'Iran (au nom du Groupe des 77 et de la Chine), Belgique (au nom de l'Union européenne et des pays associés), Suisse, Paraguay, Bahreïn, Nigéria, République dominicaine et Norvège. Une représentante de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) est également intervenue.
Le Conseil poursuivra cet après-midi, à 15 heures, l'examen des questions relatives à l'économie et à l'environnement et se prononcera notamment sur les projets de résolutions et de décisions qui lui sont soumis sur ces questions.
Déclarations liminaires et présentations de rapports sur les questions relatives à l'économie et à l'environnement
M. FRANCESCO FRANGIALLI, Secrétaire général de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT), a présenté le Code mondial du tourisme (E/2001/61). Il a déclaré que l'Organisation mondiale du tourisme joue depuis 1997 le rôle d'initiateur et de promoteur du Code mondial du tourisme. Le Code a été adopté par consensus en 1999 par 100 pays. Il établit les droits et obligations des professionnels du tourisme. M. Frangialli a rappelé que le tourisme est une activité économique à part entière qui représente 476 milliards de dollars en 2000 et qui englobe toute une série d'activités. Le Code tient compte de considérations relatives au développement, à l'écologie et à la protection des enfants, notamment. Il préconise la limitation des flux touristiques et encourage le dialogue Nord-Sud.
L'OMT estime que le plus ambitieux des objectifs de la Déclaration du Millénaire est de réduire la pauvreté. Pour cela, les économies des pays en développement doivent croître de manière plus importante que par le passé. À cet égard, le tourisme peut permettre un développement durable qui aidera les pays en développement dans leur lutte contre la pauvreté. M. Frangialli a, par ailleurs, déclaré que le développement du tourisme nécessite la mise en place de normes en vue de respecter les populations des pays concernés. La pression du tourisme sur l'environnement et les populations locales est effectivement très importante et seul un code de déontologie peut remédier à ce problème. Le code doit donc être plus qu'une simple déclaration et M. Frangialli a rappelé qu'un protocole de mise en œuvre avec un mécanisme d'évaluation sera proposé très prochainement.
M. EUGENIO FIGUEROA, Vice-Président du Comité des politiques du développement, a présenté le rapport du Comité sur les travaux de sa troisième session (E/2001/33). M. Figueroa a rappelé qu'au cours de la dernière décennie, les conditions de vie des pays en développement et en particulier de l'Afrique, se sont détériorées. L'augmentation de la population touchée par le VIH/sida a également augmenté et contribue à la baisse du niveau de vie en Afrique. En raison de la mondialisation, la situation des pays en développement laissés à la traîne risque de se détériorer encore plus. Le Comité estime que l'Afrique doit reprendre en main sa stratégie de développement. Il faut pour cela qu'elle élabore des stratégies nationales dans les domaines de l'éducation, de l'eau, de la santé, notamment.
Le Comité a, par ailleurs, identité quatre stratégies pour permettre un développement durable, dont la mobilisation des ressources non financières nationales et la mise en oeuvre de partenariats novateurs et dynamiques. À cet égard, le Comité demande aux Nations Unies d'assister les pays africains dans ces actions. Le Comité souhaite qu'un système de supervision soit également mis en place pour enregistrer les progrès et évaluer les politiques menées. En ce qui concerne la question des ressources financières, le Comité estime qu'une augmentation des transferts et flux de capitaux étrangers ainsi que le soulagement du fardeau de la dette sont nécessaires. Le Comité estime, par ailleurs, que des partenariats novateurs doivent être créés au niveau national, régional et international.
M. LEV KOMLEV, responsable des affaires économiques à la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) a rappelé que 49 États, représentant 10,7% de la population mondiale et seulement 1,5% du PIB mondial, constituent le groupe des pays les moins avancés (PMA). Lorsqu'un pays est classé parmi les PMA, il peut s'attendre à ce que ses partenaires du développement lui octroient des avantages qu'il perdra ensuite s'il sort de la liste des PMA.
M. Komlev a en outre estimé qu'il faudrait évaluer dans quelle mesure les avantages théoriques annoncés par la communauté internationale en faveur des PMA se concrétisent effectivement. La CNUCED envisage notamment de préparer un inventaire de ces avantages théoriques; de soumettre aux PMA un questionnaire basé sur cet inventaire afin d'obtenir des informations spécifiques à chaque pays concernant les mesures effectivement prises par les partenaires du développement; et exploiter les résultats de ce questionnaire afin de mettre en relief les lacunes et les carences.
Le Comité des politiques de développement a relevé un risque de confusion entre les notions de transition avant sortie de la liste des PMA et de transition après sortie. La transition avant sortie concerne la période qui court entre la première et la deuxième observation visant à déterminer la capacité d'un pays à sortir de la liste des PMA. Durant cette période, le concept de transition en douceur n'est absolument pas évoqué, alors qu'il l'est dans le cadre de la transition après sortie. La transition après sortie est une période de durée indéterminée qui commence dès que la sortie de la liste des PMA a été prononcée. S'agissant des Maldives, par exemple, la CNUCED met l'accent sur la nécessité de mettre en œuvre pour ce pays le concept de transition en douceur.
Le Secrétariat de la CNUCED recommande au Conseil de confirmer la règle de la double observation d'admissibilité à la sortie de la liste des PMA (période probatoire de trois ans). Il recommande en outre au Conseil d'encourager les partenaires du développement des PMA à reconnaître l'importance d'assurer la continuité des avantages accordés aux PMA pour les pays qui sont appelés à sortir de la liste des PMA. Il est également recommandé au Conseil de reconnaître la spécificité insulaire dans le contexte de la transition en douceur après sortie de la liste des PMA.
MME LORRAINE RUFFING, Chef du Service de la technologie et des entreprises de la CNUCED, a présenté le rapport du Secrétaire général sur le renforcement du rôle de coordination joué par la Commission de la science et de la technique au service du développement (CSTD) à l'appui des efforts déployés par les pays en développement pour tirer parti de la science et de la technique (A/56/96-E/2001/87). Le rapport résume les efforts déployés pour améliorer la coopération entre les différents organismes des Nations Unies dans le domaine de la science et la technologie. La CSTD a choisi de tout mettre en œuvre pour le renforcement des nouvelles techniques de l'information pour le développement. La coordination entre la CNUCED et la CSTD est également renforcée pour créer de nouvelles synergies entre les institutions des Nations Unies. Le rapport présente des propositions concrètes pour renforcer l'échange d'information entre institutions et éviter de faire double emploi. À cet égard, il est prévu qu'un fonds pour les actions communes soit créé, qu'un réseau interinstitutions soit mis en place et que la collaboration avec les autres commissions techniques soit accrue.
M. KENZO OSHIMA, Secrétaire général adjoint et Coordonnateur des secours d'urgence, a rappelé qu'il y a deux ans, le Conseil avait recommandé à l'Assemblée générale d'adopter la Stratégie internationale pour la réduction des catastrophes ainsi que l'établissement d'un groupe d'action interinstitutions chargé de surveiller la mise en œuvre de cette Stratégie. En approuvant ces recommandations, l'Assemblée générale a également décidé de passer en revue ces accords en 2001. La principale tâche du groupe d'action devrait être de promouvoir une culture mondiale de la prévention, ce qui requiert une approche multisectorielle et interdisciplinaire, ainsi que la participation active de tous les principaux acteurs à la mise en œuvre de la Stratégie. Le groupe d'action a créé quatre groupes de travail portant sur le climat et les catastrophes; sur l'alerte précoce, sur les risques et la vulnérabilité, ainsi que sur les incendies frappant les étendues sauvages.
Le coordonnateur des secours d'urgence a souligné que les pertes économiques dues aux catastrophes ont augmenté de 10% au cours de la dernière décennie, ce qui constitue une menace considérable pour le développement de la planète. Les pays en développement regroupent 90% des victimes des catastrophes naturelles, a par ailleurs souligné M. Oshima. Il a par ailleurs relevé que la réduction des catastrophes continue de ne retenir qu'une attention insignifiante de la part de la communauté internationale, qui ne consacre qu'1% des ressources consacrées à la gestion des catastrophes à des mesures de réduction des catastrophes.
M. Oshima a rappelé que le phénomène climatique El Niño a provoqué la mort de 24 000 personnes et le déplacement de plus de six millions de personnes. El Niño est peut-être le phénomène le plus susceptible d'aboutir à des événements naturels dévastateurs et à grande échelle affectant l'humanité.
Le rapport du Secrétaire général sur la coopération internationale pour l'atténuation des effets du phénomène El Niño figure au document (A/56/76-E/2001/54).
M. SARBULAND KHAN, Directeur de la Division de la coordination et de l'appui au Conseil économique et social, a présenté la liste des produits pharmaceutiques et chimiques dangereux et interdits, qui est publiée par les Nations Unies tous les deux ans. M. Khan a souligné que la liste est maintenant tellement longue qu'elle a été récemment divisée en deux, les produits chimiques d'un côté et les produits pharmaceutiques de l'autre. L'Organisation mondiale de la santé recueille les informations sur les produits pharmaceutiques et le Programme des Nations Unies pour l'environnement sur les substances chimiques. Dans la publication, on trouve non seulement la liste des produits mais également des informations sur les règlements des gouvernements. M. Khan a rappelé qu'une assistance pour les pays en développement est prévue par le rapport. M. Khan espère que le Conseil prorogera le mandat afin de permettre la mise à jour de la liste des produits.
M. GUIDO BERTUCCI, Directeur de la Division de l'économie et de l'administration publiques du Département des affaires économiques et sociales de l'ONU, a présenté le rapport du Secrétaire général sur l'évaluation quinquennale des progrès réalisés dans l'application de la résolution de l'Assemblée générale 50/225 sur l'administration publique et le développement (A/56/127-E/2001/101), qui s'efforce d'identifier les défis auxquels sont confrontés les gouvernements et autres partenaires concernés dans la mise en œuvre de cette résolution. Ce rapport identifie notamment les questions affectant l'administration publique dans le cadre du processus de développement. Il examine les réponses apportées par les gouvernements à ces défis et met l'accent sur les leçons tirées de l'expérience de ces dernières années dans ce domaine, tout en définissant un ordre du jour pour le renforcement des capacités et le rôle des Nations Unies. Le rapport met en outre l'accent sur l'importance de la coopération internationale et de l'intégration régionale comme moyens permettant de faire face efficacement aux défis posés par la mondialisation.
Le rapport tire de l'expérience passée trois leçons essentielles: que les pays en développement et en transition doivent améliorer la prise en main nationale de leurs processus de réforme; qu'il est indispensable de disposer d'un État fort et démocratique qui suive une stratégie; que les États doivent devenir l'épine dorsale de la gouvernance, s'efforçant de coordonner et d'harmoniser les activités et processus au niveau national, sous-national et international. Le rapport souligne en outre le rôle crucial que les Nations Unies peuvent jouer en matière de création de capacités pour l'administration publique et le développement.
S'agissant par ailleurs de la coopération internationale sur les questions fiscales, M. Bertucci a préconisé au Conseil de reporter l'examen de cette question à sa reprise de session de novembre 2001. Comme les années précédentes, le Conseil pourrait décider de poursuivre l'examen de la question de l'assistance aux États tiers touchés par l'application de sanctions, a par ailleurs suggéré
M. Bertucci.
Débat
M. NASROLLAH KAZEMI-KAMYAB (République islamique d'Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine) a déclaré que le Groupe des 77 et la Chine accordent une importance particulière à la réduction des désastres naturels qui causent des pertes de vies humaines et des dommages aux infrastructures. Les pays en développement sont souvent les plus touchés avec plus de 90 pour cent des victimes vivant dans ces pays. Le représentant a rappelé que les effets peuvent être atténués grâce à des efforts concertés pour réduire la vulnérabilité. L'Équipe spéciale créée par les Nations Unies est selon le Groupe des 77 et la Chine le meilleur outil de l'Organisation internationale pour répondre aux problèmes des catastrophes naturelles. Le représentant a déclaré que la communauté internationale doit mener des actions de prévention et à cet égard, les Nations Unies doivent continuer à servir de plate-forme d'action pour la réduction des
catastrophes naturelles. Le Groupe des 77 et la Chine, en coopération avec le Mexique, ont présenté la résolution E/2001/54 soumise aujourd'hui pour adoption. Pour conclure le Groupe des 77 et la Chine souhaitent souligner une nouvelle fois l'importance de la mise en place de stratégies de réduction des désastres naturels qui n'est possible qu'avec une volonté politique et des ressources suffisantes pour soutenir les différentes mesures et politiques entreprises.
M. C. PAYOT (Belgique, au nom de l'Union européenne et des pays associés) a regretté que le rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) n'ait été disponible que tardivement. Il a estimé qu'une décision concernant le retrait définitif des Maldives de la liste des pays les moins avancés (PMA), comme le recommande la CNUCED, ne saurait intervenir durant la présente session du Conseil et qu'il convient donc de reporter cette question jusqu'à la prochaine reprise de la session du Conseil.
S'agissant par ailleurs des établissements humains, le représentant de l'Union européenne a souligné que le bilan de la mise en œuvre du Programme pour l'habitat est en demi-teinte. Malgré les progrès engrangés, un quart de la population urbaine mondiale vit encore en dessous du seuil de pauvreté. L'Union européenne renouvelle son engagement en faveur des deux principaux objectifs adoptés à Istanbul, à savoir: un logement convenable pour tous et le développement durable des établissements humains dans un monde de plus en plus urbanisé. Les préparatifs du Sommet de Johannesburg sur le développement durable offriront une occasion unique d'exploiter toutes les synergies entre le Programme pour l'habitat et Action 21.
S'agissant des questions relatives à l'environnement, le représentant belge a rappelé que le deuxième Forum mondial sur l'environnement, qui s'est déroulé à Nairobi en février dernier, a décidé de lancer un processus intergouvernemental au niveau ministériel en vue d'amorcer une réflexion fondamentale sur la gouvernance environnementale internationale. L'Union européenne espère que ce processus aboutira à des décisions au Sommet de Johannesburg, qui contribueront à rendre plus cohérente et intégrée l'architecture de la politique mondiale en matière d'environnement.
L'Union européenne salue par ailleurs l'adoption du Code mondial éthique du tourisme par l'Assemblée générale de l'Organisation mondiale du tourisme et considère que le tourisme sexuel est un phénomène qui doit être activement combattu.
M. F. NORDMANN (Suisse) a déclaré que promouvoir et mettre en oeuvre une culture de la prévention est une priorité de la stratégie de réduction des catastrophes. La vulnérabilité aux catastrophes est particulièrement élevée dans les pays en développement et l'Équipe spéciale interinstitutions et le Secrétariat des Nations Unies doivent être le pivot d'un vaste réseau d'appui reposant sur tous les acteurs concernés. Le représentant de la Suisse a ajouté qu'il est nécessaire d'intégrer la prévention des catastrophes dans les programmes de développement durable. Il estime que pour réussir, la stratégie internationale doit être fonctionnelle et l'élargissement du nombre d'agences représentées au sein de l'Équipe spéciale interinstitutions ne doit pas ralentir les travaux de cette dernière.
M. LUIS MARIA RAMIREZ BOETTNER (Paraguay) a souligné que les questions relatives à l'économie et à l'environnement revêtent une importance cruciale pour le développement des pays. L'économie mondiale a subi de profondes transformations - notamment du point de vue des processus de mondialisation et de libéralisation - qui ont provoqué de brusques changements, de sorte que les pays en développement, en particulier, doivent s'adapter afin d'éviter que ne se creuse encore davantage le fossé entre pays en développement et pays développés. Il est un principe fondamental qui devrait prévaloir dans le monde économique d'aujourd'hui: c'est celui de solidarité internationale, a poursuivi le représentant paraguayen. Il a dénoncé la fermeture des marchés des pays développés dont les productions agricoles sont en outre doublement protégées, à la fois par des mesures internes et par des subventions à l'exportation.
M. FAROOQ AHMED ABDULLA (Bahreïn) a rappelé l'importance du concept de développement durable. Depuis la création du Comité Spécial sur le développement durable, l'absence de progrès tangibles a pu être constaté. Les pays en développement souffrent de nombreux problèmes liés au manque de développement et seule la mise en œuvre des résolutions sur le sujet peuvent leur permettre de voir leur situation s'améliorer. Le représentant du Bahreïn a rappelé que l'environnement est intimement lié à l'économie des pays et que ce sujet doit figurer en bonne place à l'ordre du jour des préoccupations des Nations Unies. À cet égard, une assistance technique et financière doit être accordée aux pays en développement pour qu'ils puissent préserver leurs ressources naturelles. Le représentant a estimé qu'il fallait trouver des solutions aux conflits entre politique commerciale et soucis écologique. Le représentant bahreïnite a également abordé le thème de la femme, rappelant que les projets sociaux menés par l'intermédiaire des Nations Unies ont permis d'améliorer la situation de la femme mais ont essentiellement mis l'accent la femme au foyer. Bahreïn estime qu'il faut prendre en compte la femme dans un cadre plus large. La femme occupe une place importante à Bahreïn, elle représente notamment 33% du personnel du secteur public.
M. OLUSEGUM AKINSAMYA (Nigéria) a déclaré que les préparatifs en vue du Sommet mondial sur le développement durable qui se tiendra à Johannesburg en septembre 2002 présentent une opportunité unique de traiter de manière concrète des questions stratégiques du point de vue de l'économie et de l'environnement, telles que l'éradication de la pauvreté, la santé, le commerce et les investissements. Le Sommet devra se concentrer sur la mise en œuvre des principales décisions prises par le passé et de celles qui seront prises durant le Sommet comme le transfert des technologies, la création de capacités et les ressources financières. Il est essentiel que les questions émergentes (mondialisation, nouvelles technologies) soient appréhendées dans le cadre de la mise en œuvre de l'Agenda 21.
Mme MAGALY BELLO DE KEMPEV (République dominicaine) a déclaré que son pays appuie le changement vers une culture de prévention des catastrophes naturelles en Amérique Latine et dans les Caraïbes. Le Gouvernement dominicain a soumis un projet au Sénat concernant la gestion des risques assorti d'un mécanisme de décentralisation. Le représentant a rappelé que la responsabilité de protéger la population est du ressort des gouvernements mais qu'il est important de coopérer avec des pays qui ont acquis une expérience et disposent d'une technologie avancée
en la matière. La République dominicaine estime que la solidarité est vitale entre tous les pays du monde. Par ailleurs, les conventions relatives à l'environnement sont déterminantes non seulement pour la prévention de l'environnement, mais également pour la réduction du risque de catastrophes naturelles. M. Bello de Kempev a souligné que la formation est également déterminante dans ce domaine et doit être assurée à la fois au niveau local, national et international.
Mme JUNE KNESL (Agence internationale de l'énergie atomique, AIEA) a rappelé que son Agence est surtout connue pour son rôle en matière de surveillance de l'utilisation du nucléaire à des fins pacifiques. Pourtant, la majorité des États membres de l'Agence n'utilisent pas le nucléaire. Dans ces pays, l'Agence œuvre donc à promouvoir la contribution de la science et de la technologie nucléaires au développement, notamment dans les secteurs de l'eau et de la santé. Ces dernières années, près de 20% du budget du programme de coopération de l'AIEA s'est orienté vers l'agriculture. En coopération avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), l'Agence travaille notamment à la promotion de l'utilisation des technologies à des fins d'amélioration de la production et la productivité agricole. L'Agence offre en outre sa coopération dans le cadre de l'éradication de la mouche tsé-tsé, a déclaré le représentant de l'AIEA, qui a rappelé que, selon l'Organisation mondiale de la santé, 550 000 personnes à travers le monde sont atteintes de la maladie du sommeil.
Mme ASTRID HELLE (Norvège) intervenant sur la question de la stratégie de prévention des catastrophes, a déclaré que d'importants efforts devaient être déployés afin de poursuivre la mise en œuvre des politiques de prévention des catastrophes naturelles. La Norvège souligne la nécessité du partage des connaissances scientifiques et la coopération dans ce domaine. Elle se félicite du passage d'une approche traditionnelle vers une approche qui vise à la réduction des catastrophes naturelles et reconnaît le travail de prévention qui a été effectué jusqu'à maintenant. En ce qui concerne la question du développement durable, la Norvège encourage le renforcement du partenariat entre le secteur privé et le secteur public. La Norvège estime que la discussion sur la gouvernance est très utile pour les préparatifs de Rio +10 et apprécie les efforts pour inclure la vulnérabilité dans les critères pour identifier les pays les moins avancés. En ce qui concerne les établissements humains, la Norvège souligne la nécessité d'appuyer et d'intensifier le travail des Nations Unies dans le domaine de l'urbanisation face au défi de l'urbanisation pour les pays en développement.
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