LES MINISTRES DES ETATS MEMBRES DE L’ECOSOC INVITENT LE G-8 À MAINTENIR LE DIALOGUE AVEC L’AFRIQUE
Communiqué de presse ECOSOC/G/5970 |
LES MINISTRES DES ETATS MEMBRES DE L’ECOSOC INVITENT LE G-8
À MAINTENIR LE DIALOGUE AVEC L’AFRIQUE
Genève, 17 juillet -- Le Conseil économique et social (ECOSOC), qui réunit 54 pays du monde industrialisé et en développement, s'est engagé à apporter «un soutien total aux structures politiques et institutionnelles des démocraties naissantes en Afrique» et aux divers mécanismes de prévention des conflits sur le continent.
Dans le même temps, la déclaration ministérielle, qui a sanctionné mercredi le «débat de haut niveau» entamé lundi par le Conseil, affirme sa résolution de «prendre des mesures spéciales pour relever les défis posés par l'éradication de la pauvreté et l'amorce d'un développement durable en Afrique, qui passent par l'annulation de la dette, un meilleur accès aux marchés, une reprise de l'aide officielle au développement, un accroissement des investissements étrangers directs et le transfert des technologies». Elle traduit également la volonté des participants de renforcer la capacité de l'Afrique à faire face à la pandémie de sida, qui a déjà fait 25 millions de victimes sur le continent, et aux autres maladies infectieuses, dont le paludisme, qui tue un million de personnes par an.
À la veille du sommet de Gênes, la déclaration ministérielle invite les chefs d'Etat et de gouvernement du G-8 à maintenir le dialogue avec les représentants de l'Afrique «pour s'assurer que les défis auxquels cette région est confrontée restent l'objet de leur attention de manière régulière.»
Le débat a essentiellement porté sur le rôle que les Nations Unies peuvent jouer pour soutenir les efforts des pays africains dans leur marche vers le développement, et le document, qui reconnaît que les problèmes restent multiples, demande au Secrétaire général de l'ONU de «prendre les mesures requises pour s'assurer que le système des Nations Unies réponde, de manière efficace et coordonnée, à la Nouvelle initiative africaine» adoptée au cours du récent sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) à Lusaka (action décidée et conduite par les Africains pour amorcer un développement durable du continent).
La déclaration s'inspire largement du rapport présenté par M. Kofi Annan à l'ouverture du débat et donne à l'action à mener sept grandes orientations:
- Intégrer paix et développement. Il est reconnu «les liens cruciaux qui existent entre la paix, la démocratie, les efforts nationaux pour promouvoir la bonne gouvernance, le respect de tous les droits de l'homme et les libertés fondamentales internationalement reconnus, y compris le droit au développement.»
- Développer le capital humain. Outre l'appel à la mobilisation pour aider l'Afrique à sortir d'une situation sanitaire alarmante, marquée par la propagation du sida, du paludisme, de la tuberculose et autres maladies infectieuses, la déclaration accorde une importance particulière à l'universalisation de l'enseignement primaire, à l'élimination, d'ici à 2005, de la discrimination entre garçons et filles dans le primaire et le secondaire et à une totale égalité entre les deux sexes face à l'éducation en général d'ici à 2015.
- Associer la sauvegarde de l'environnement aux politiques de développement économique et social.
- Reconnaître le lien fondamental entre agriculture et sécurité alimentaire. Il est rappelé l'objectif, fixé il y a deux ans par le Conseil économique et social, de réduire de moitié d'ici à 2015 les personnes souffrant de la faim.
- Diversifier les économies africaines. Il est, entre autres, suggéré, de développer les entreprises -notamment petites et moyennes - à même de se lancer dans la manufacture, les services et autres secteurs «afin d'accroître la valeur de la production et des échanges». Cela englobe la transformation de produits de base de la région.
- Mobiliser les ressources pour le développement. L'assistance des Nations Unies serait requise sur demande pour définir notamment les stratégies destinées à mobiliser les ressources locales et à attirer les investissements étrangers (meilleure collecte des revenus, épargne et investissements, mesures pour encourager le retour des capitaux qui ont fui, meilleure gestion des finances publiques, lutte contre la corruption dans les secteurs public et privé). Tout en reconnaissant qu'une «bonne gouvernance, des politiques macroéconomiques saines et une gestion efficace des revenus et des dépenses publiques peuvent déboucher sur une mobilisation des ressources locales», la déclaration reconnaît qu'un financement externe, en particulier l'aide publique au développement, continuera d'être indispensable aux pays africains pour atteindre leurs objectifs de développement. Elle insiste par ailleurs sur «l'intégration bénéfique des pays africains dans l'économie mondiale» notamment en «leur assurant un accès préférentiel et effectif aux marchés», et en les aidant à diversifier leurs économies.
- Harmoniser et coordonner l'assistance au développement en Afrique. «Les Nations Unies, souligne la déclaration, peuvent jouer un rôle important pour stimuler l'harmonisation et la coordination des activités de coopération bilatérale et multilatérale destinées à soutenir les plans et programmes nationaux.»
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