ECOSOC : PLUSIEURS MINISTRES INTERVIENNENT DANS LE DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE ET LE RÔLE DES NATIONS UNIES
Communiqué de presse ECOSOC/G/5967 |
ECOSOC : PLUSIEURS MINISTRES INTERVIENNENT DANS LE DÉBAT DE HAUT NIVEAU SUR LE DÉVELOPPEMENT DE L'AFRIQUE ET LE RÔLE DES NATIONS UNIES
Le Conseil tient également un débat sur le thème du lien entre
la paix et le développement : il entend un message de Nelson Mandela
Genève, 17 juillet -- Le Conseil économique et social a poursuivi, ce matin, son débat de haut niveau sur le rôle du système des Nations Unies en ce qui concerne l'appui aux efforts des pays africains pour parvenir au développement durable. Il a dans ce cadre entendu les déclarations de ministres, secrétaires d'État et autres dignitaires d'une quinzaine de pays.
Le Conseil a par ailleurs tenu, avec un groupe de personnalités éminentes, un débat sur le thème du lien entre la paix et le développement.
Dans le cadre du débat de haut niveau, nombre d'intervenants ont insisté sur la nécessité, pour la communauté internationale, d'apporter son soutien à la Nouvelle initiative africaine lancée par les dirigeants africains lors du récent Sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), à Lusaka. Plusieurs d'entre eux ont en outre mis l'accent sur la nécessité, aux fins du développement durable de l'Afrique, de promouvoir l'accès des produits africains, notamment agricoles, aux marchés mondiaux. L'accent a également été mis sur la nécessité de consentir un effort collectif beaucoup plus substantiel que celui consenti jusqu'à présent, afin d'assurer une prévention et des soins adéquats face à la pandémie du VIH/sida, dont il faut en outre s'efforcer d'atténuer les effets. Certains ont souligné que le fardeau de la dette constitue une entrave de taille au développement durable de l'Afrique et qu'il convient de renforcer l'initiative concernant les pays les plus lourdement endettés.
Ont pris la parole les Ministres des affaires étrangères du Nigéria, du Maroc, de la Croatie, de l'Indonésie et de l'Allemagne, ainsi que le Ministre d'État chargé des relations extérieures du Cameroun, le Ministre ghanéen du plan et de la coopération régionale, le Ministre de gouvernement de Cuba, la Ministre de la communication de l'Afrique du Sud, le Vice-ministre des affaires étrangères du Bélarus, le Secrétaire d'État à la coopération internationale pour le développement de la Belgique (au nom de l'Union européenne), et le Directeur général de la Direction du développement et de la coopération au Département fédéral des affaires étrangères de la Suisse. Un représentant de la République islamique d'Iran (au nom du Groupe des 77) est également intervenu.
Le Conseil est saisi du rapport du Secrétaire général sur le rôle du système des Nations Unies en ce qui concerne l'appui aux efforts des pays africains pour parvenir au développement durable, qui a été présenté par
M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales de l'ONU.
Dans le cadre du débat sur le lien entre paix et développement - animé par M. Desai, le Conseil a entendu une déclaration par vidéo de M. Nelson Mandela, ancien Président de l'Afrique du Sud, qui a notamment souligné que la sécurité était la base qui permettait d'arriver au développement durable et que l'Afrique devait assumer ses responsabilités dans ce domaine. Pour sa part, l'ONU a notamment un rôle à jouer dans la reconstruction après les conflits et dans la résolution des conflits.
Ont participé à ce débat Mme Sadako Ogata, ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés; M. Ibrahim Gambari, Conseiller pour les fonctions spéciales en Afrique; M. Olara Otunnu, Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés; ainsi que M. Bruce Alberts, Président de l'Académie internationale des arts et des sciences.
Résumant le débat sur le lien entre la paix et le développement,
M. Desai a souligné que la plupart des intervenants ont insisté sur la nécessité pour l'Afrique de prendre son destin en main. L'accent a également été mis sur la nécessité de faire face aux situations de «paix fragile» (notamment lorsque les réfugiés rentrent dans leurs foyers après un conflit). Il a également été question des bases économiques et scientifiques du développement mais aussi des bases politiques et sociales du développement durable.
Cet après-midi, à 15 heures, le Conseil poursuivra son débat de haut niveau, dans lequel interviendront de nombreux ministres et autres représentants de haut niveau.
Présentation du rapport du Secrétaire général sur le rôle des Nations Unies en ce qui concerne l'appui au développement durable des pays africains
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a présenté le rapport du Secrétaire général sur le rôle du système des Nations Unies en ce qui concerne l'appui aux efforts des pays africains pour parvenir au développement durable (E/2001/83). Le rapport indique que l'ONU a un rôle majeur à jouer en ce qui concerne l'appui aux pays africains qui cherchent à promouvoir la paix et le développement durables. Le rapport recommande d'intégrer l'appui des Nations Unies et les politiques et programmes de développement nationaux tout en confiant la responsabilité de la coordination entre les organisations aux instances régionales. M. Desai a rappelé que le thème et les problèmes de l'Afrique devaient être abordés lors de toutes les sessions et pas seulement lors de sessions spécifiquement consacrées à l'Afrique. Cela a d'ailleurs été le cas lors de la Déclaration du millénaire.
Le rapport souligne que les récentes initiatives africaines visant à promouvoir le renouveau et la croissance en Afrique et à redonner à cette région la maîtrise de son développement, alliées à une amélioration des politiques publiques dans de nombreux pays, établissent les bases d'un véritable partenariat entre l'Afrique et la communauté internationale, visant à placer à nouveau les pays de ce continent sur un sentier de croissance soutenue, en améliorant les conditions de vie de leurs habitants. Le système des Nations Unies doit jouer un rôle majeur dans la fondation d'un tel partenariat. L'objectif est de constituer une capacité de développement proprement africaine et de mettre en place un cadre de solides politiques économiques. Il peut être atteint si l'on combine judicieusement les flux de ressources et les mesures d'allégement de la dette, en améliorant sensiblement l'accès aux marchés pour les produits exportés par les pays africains et en aidant la région à diversifier son économie et à reproduire les succès déjà obtenus dans le cadre de projets réalisés par les organismes des Nations Unies, ou en collaboration avec eux. Les organismes des Nations Unies sont résolus à apporter leur soutien à la mise en œuvre d'une initiative intégrée, dont les pays africains auraient la maîtrise, ayant pour objectif de s'attaquer aux multiples défis auxquels se trouvent confrontés les pays de la région, et à faire tout leur possible pour appuyer sa mise en œuvre.
Dans ses recommandations, le Secrétaire général estime que, sur la base des progrès encourageants déjà réalisés dans ce domaine, le système des Nations Unies devrait promouvoir plus activement l'établissement de partenariats entre le secteur public et le secteur privé. Outre le Fonds mondial sida et santé qui est proposé, de tels partenariats pourraient jouer un rôle important dans le secteur des technologies de l'information et des communications, la prospection et l'exploitation du gaz naturel, la construction d'infrastructures, l'éducation, la prévention des conflits et la consolidation de la paix. Dans le cadre d'un partenariat associant les pays africains à leurs partenaires de développement, les organismes du système des Nations Unies devraient apporter leur appui à la définition de stratégies nationales et régionales de diversification des économies africaines.
Le système des Nations Unies devrait également préconiser l'adoption de nouvelles règles commerciales de nature à promouvoir la diversification et la sécurité alimentaire. Au bout du compte, la capacité des organismes des Nations Unies à répondre aux besoins prioritaires des pays africains dépendra de l'ampleur des ressources dont ils disposeront pour leurs activités opérationnelles.
Aperçu des déclarations
M. SULE LAMIDO, Ministre des affaires étrangères du Nigéria, a donné lecture d'un discours adressé au Conseil par le Président du Nigéria,
M. Olusegun Obasanjo, dans lequel le Président nigérian souligne que pour beaucoup de pays africains, les indices de développement sont préoccupants depuis une dizaine d'années, non seulement parce qu'ils sont à la baisse mais aussi en raison de la faible capacité de ces pays d'attirer les investissements. Les Nations Unies et la communauté internationale doivent d'urgence traiter un certain nombre de problèmes qui sont un frein au développement durable du continent. L'un des principaux problèmes réside à cet égard dans la pandémie du VIH/sida, qui devrait toucher 30% de la main-d'œuvre active de l'Afrique sub-saharienne dans les cinq années à venir. Un autre problème grave pour l'Afrique est celui de la dette extérieure qui continue de grever nombre de budgets en dépit des initiatives d'allégement de la dette prises jusqu'à présent. Le service de la dette africaine représente 30% des exportations de biens et de services du continent. Il faut que la communauté internationale annule la dette afin de libérer des ressources pour le développement des pays africains.
Le Président Obasanjo rappelle dans son message que les dirigeants africains ont relevé le défi consistant à mettre au point eux-mêmes leur vision de la coopération et du développement au niveau régional en avançant la Nouvelle initiative africaine dont il faut espérer qu'elle recevra le soutien de l'ensemble de la communauté internationale. Les Nations Unies à elles seules ne pourront satisfaire à la quantité de ressources nécessaires pour le développement de l'Afrique, en particulier en ce début de millénaire; aussi, le secteur privé et les organisations non gouvernementales ont-ils un rôle complémentaire à jouer.
M. KWESI NDUOM, Ministre ghanéen du plan et de la coopération régionale, au nom du groupe des États africains, a déclaré que le sommet de Lusaka avait permis de réaffirmer l'autorité et la volonté de l'Afrique de se lancer dans un nouveau processus de développement de la région. Cependant, l'instabilité et les guerres doivent être surmontés pour dynamiser le marché et permettre de se diriger vers l'intégration régionale. Selon M. Nduom, l'Afrique est sur le bon chemin et son succès dépendra en partie de son partenariat avec la communauté internationale qui devra se faire dans un grand nombre de domaines.
M. Nduom a rappelé que les déséquilibres du système commercial étaient gênants pour le développement en Afrique et les dispositions spéciales pour les pays en développement devaient être élargies. Une stratégie de développement stimulant l'apport de capitaux privés doit également être mise en place. Ces efforts ne pourront, toutefois, être utiles que si une approche globale et à long terme est trouvée concernant le problème de la dette des pays africains.
Le Ministre ghanéen du plan et de la coopération régionale a rappelé que le combat contre la tuberculose et le sida devait se poursuivre et qu'il était nécessaire à cet égard de développer les ressources humaines. D'une manière plus générale, l'Afrique doit s'attacher à investir pour développer son capital humain afin de trouver des solutions globales pour l'éducation la santé etc. M. Nduom espère que la communauté internationale réagira également et a rappelé qu'il était important de réunir les initiatives dans un cadre commun. L'examen du Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 90 (UN-NADAF) prévoit à cet égard de regrouper la coordination au niveau régional. M. Nduom a conclu que le problème de l'assistance financière devait également être abordé.
M. BAGHER ASADI (République islamique d'Iran, au nom du Groupe des 77 et de la Chine) a invité le Secrétaire général à prendre les mesures nécessaires afin de susciter une réponse efficace et coordonnée du système des Nations Unies à la Nouvelle initiative africaine récemment lancée par l'Organisation de l'unité africaine (OUA), lors de son Sommet de Lusaka. L'ONU devrait à cet égard adopter des mesures à même de contribuer à un réajustement des politiques et des pratiques à la lumière des leçons qui pourront être tirées de l'expérience africaine. Le moment est venu pour la communauté internationale - et en premier lieu pour les pays africains - de mettre un terme à l'implication d'entreprises et de gouvernements étrangers dans la fomentation des conflits qui ravagent le continent africain.
M. Asadi a par ailleurs relevé que l'aide publique au développement en faveur de l'Afrique a chuté à des niveaux historiquement bas et qu'il convient donc d'accroître cette aide. En ce qui concerne le VIH/sida, seul un effort collectif beaucoup plus substantiel que celui consenti jusqu'à présent permettrait d'assurer une prévention et des soins adéquats ainsi que d'atténuer les effets de cette pandémie mortelle. Il est par ailleurs nécessaire de revoir les accords et pratiques commerciaux actuels afin d'en évaluer l'impact sur le développement de l'Afrique. Il faut en outre promouvoir l'accès aux marchés mondiaux pour les produits agricoles africains. Le Groupe des 77 lance également un appel au renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire.
M. EDDY BOUTMANS, Secrétaire d'État belge à la coopération internationale pour le développement au nom de l'Union européenne et des pays associés, a déclaré que l'Afrique est un continent priorité pour l'Union européenne, rappelant que la Déclaration du Millénaire des Nations Unies avait mis l'accent sur les besoins de l'Afrique. Il a rappelé qu'il existait une multitude d'initiatives multilatérales en faveur de l'Afrique et l'Union souhaite mettre l'accent sur les quatre principes de base suivants: l'importance de la prise en charge des Africains eux-mêmes de leur développement; l'approche intégrée vis-à-vis de l'Afrique de la part des Nations Unies, des autres partenaires de la communauté internationale et des pays africains eux-mêmes; une approche nuancée tenant compte des grands problèmes horizontaux et de la diversité du continent et des réalités spécifiques de chacun des pays africains; le concept d'un partenariat. L'Union européenne estime effectivement qu'il y a moyen d'enrichir ce partenariat et accueille favorablement les références aux partenariats entre secteurs public et privé figurant dans le rapport du Secrétaire général.
En ce qui concerne le rôle du système des Nations Unies au niveau intergouvernemental, l'Union européenne estime qu'il est important que l'Assemblée générale puisse continuer à exercer sa responsabilité en la matière. Elle accueille par ailleurs favorablement la proposition de renforcer les responsabilités du Conseil dans la mise en œuvre de la Déclaration du Millénaire. En ce qui concerne le rôle du système des Nations Unies, l'Union reconnaît le rôle essentiel des fonds et programmes, tels que celui de la Banque mondiale pour la réduction de la pauvreté. Elle encourage la poursuite du dialogue avec les gouvernements africains et appelle à une intensification des efforts de coordination.
M. Boutmans a souligné les efforts menés par les pays africains dans le domaine de la bonne gouvernance et de la prévention et la résolution des conflits. L'Union européenne réitère l'importance de la création, par les pays en développement, d'un environnement favorable au développement par la promotion de l'État de droit, d'institutions démocratiques, le respect des droits de l'homme, une saine gestion des affaires publiques et la mise en place de systèmes fiscaux fiables et efficaces. L'Union reconnaît l'importance de l'aide publique au développement en tant que catalyseur pour la mobilisation de financements privés et reconnaît l'importance de l'accès des pays africains aux marchés des pays développés.
M. MOHAMED BENAISSA, Ministre des affaires étrangères et de la coopération du Maroc, a déclaré que l'objectif visant à réduire de moitié, d'ici 2015, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté à travers le monde est un objectif ambitieux au regard du faible niveau de développement de nombreux pays, en particulier en Afrique. Cet objectif est toutefois réalisable si l'on prend en compte le lien qui existe entre stabilité politique et investissements ainsi qu'entre paramètres économiques et développement social.
M. Benaissa a par ailleurs souligné que le fardeau de la dette frappe particulièrement les pays les plus pauvres. Il a également mis l'accent sur la nécessité de réfléchir aux moyens d'endiguer la baisse de l'aide publique au développement et de promouvoir les investissements étrangers. Les pays développés devraient en outre ouvrir leurs marchés aux produits des pays
africains, a-t-il affirmé. Pour sa part, le Royaume du Maroc, lors du Sommet du Caire de 2000, a annulé la dette des pays d'Afrique les plus endettés. Il faudrait que l'Initiative concernant la dette des pays pauvres les plus endettés soit renforcée, a estimé le Ministre marocain.
M. LUDGER VOLMER, Ministre d'État au Ministère des affaires étrangères de l'Allemagne, a déclaré que les partenaires du développement devaient tendre la main à l'Afrique. Les pays d'Afrique ont mis au point un pont pour tenter de refermer le fossé qui existait avec les pays développés et il est du devoir de ces pays de les assister dans cette tâche. Cette initiative s'appuie sur les valeurs humanitaires pour la promotion de l'économie, de l'éducation et de la santé. À cet égard, M. Volmer a rappelé qu'il ne pouvait y avoir de progrès sans respect des droits de l'homme et de primauté du droit. M. Volmer a par ailleurs déclaré que le principe de la participation de l'Afrique à son développement était le pilier de la coopération de l'Allemagne avec l'Afrique qui travaillait à la réduction de la pauvreté dans 13 pays sub-sahariens.
M. Volmer a rappelé que malgré le pessimisme du passé les pays africains ont su garder espoir et mettre en place des systèmes de luttes contre la pauvreté. À cet égard ils tentent de s'attaquer à la prévention et la résolution des conflits. M. Volmer a déclaré à ce sujet que pour créer un environnement favorable à la prévention des conflits, la conférence contre les armes de petits calibres devait aboutir. Des moratoires ont, par ailleurs, été déclaré par des organismes régionaux africaines et les gouvernements des pays africains ont aujourd'hui la responsabilité d'assurer la sécurité de leurs concitoyens.
Les Nations Unies doivent atténuer les conséquences des conflits pour permettre le redressement et le développement des États, a poursuivi
M. Volmer. Pour beaucoup de pays d'Afrique, les institutions des Nations Unies sont des partenaires importants et l'Allemagne soutient activement leurs actions. L'Allemagne, pour sa part, a également développé son engagement multilatéral sous forme de politique d'allégement de la dette. L'Allemagne estime qu'il est nécessaire d'améliorer l'intégration des partenaires africains dans le monde et se félicite de la tenue de la conférence sur les pays les moins avancés à Bruxelles à cet égard.
M. RICARDO CABRISAS RUIZ, Ministre de Gouvernement de Cuba, a rappelé qu'il y a 20 ans, était adopté le Programme d'action des Nations Unies pour le développement et le redressement économique de l'Afrique, suivi, en 1991, du Nouvel ordre du jour des Nations Unies pour le développement de l'Afrique dans les années 1990. Vingt ans plus tard, force est de constater que la situation de l'Afrique n'a pas évolué dans la bonne direction et a même décliné à des niveaux inquiétants. Avec un taux moyen d'analphabétisme de 41%, il est improbable que le continent puisse relever les défis d'une économie mondiale de plus en plus basée sur les technologies de l'information. M. Cabrisas Ruiz a insisté sur la nécessité de promouvoir - notamment dans le cadre des processus mis en place au sein de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) - une plus grande participation du continent africain et des pays en développement en général au commerce mondial. L'Initiative concernant la dette des pays pauvres les plus lourdement endettés s'est avérée insuffisante, a par ailleurs relevé le Ministre cubain avant de souligner l'urgence qu'il y a à trouver sur ce sujet une solution globale et intégrée qui tienne compte des problèmes de développement. Le Ministre cubain a par ailleurs souligné que dans le cadre de ses ressources et de ses capacités modestes et en dépit de l'embargo dont l'île est victime, Cuba a mis en place un Programme intégral de santé dont bénéficient dix pays africains, ainsi que sept autres pays à travers le monde.
M. TONINO PICULA, Ministre des affaires étrangères de la Croatie, a déclaré que lors de la Déclaration du millénaire, la responsabilité des dirigeants mondiaux en matière de protection des droits de l'homme a été rappelée. La Croatie estime que le Conseil doit déployer tous les efforts possibles pour mettre en œuvre les principes énoncés dans la déclaration, notamment dans le domaine de la réduction de la pauvreté et du développement durable, de l'allégement de la dette, de l'accès aux marchés, de l'aide publique au développement, des investissements étrangers directs et du transfert de technologies. M. Picula a déclaré que la Croatie était convaincue de la nécessité d'un rôle plus important pour le Conseil. Dans le contexte de la mondialisation il est, en effet, nécessaire de s'assurer que personne ne reste sur le bord de la route et il incombe aux Nations Unies de s'en assurer en mettant en place une alliance mondiale pour le développement.
M. Picula a déclaré que l'épargne des pays d'Afrique était insuffisante pour stimuler la croissance économique et que les pays qui bénéficient de la mondialisation devaient œuvrer pour aider les pays d'Afrique. Pour réduire la pauvreté de moitié d'ici a l'an 2015, il faudrait réduire la dette des pays en développement et améliorer leur économie. M. Picula a rappelé que la communauté internationale devait assister tous les pays africains dans la construction de capacité pour que ces pays puissent profiter des opportunités de l'économie mondiale. Il n'en demeure pas moins que l'Afrique a une responsabilité dans son propre développement et a le devoir de mener des politiques de bonne gouvernance et de mettre en place des mesures anti-corruption afin de renforcer la société civile. La Croatie est engagée depuis de nombreuses années dans des actions en faveur du développement des pays africains.
La Croatie estime que l'Afrique a un fort potentiel de développement et que des opérations en partenariat entre le secteur public et le secteur privé sont les seuls moyens pour mobiliser des ressources financières, techniques et autres ressources essentielles pour le développement de l'Afrique. M. Picula a également souligné que la stabilité politique était nécessaire pour le développement et que pour cela la bonne gouvernance et le respect des droits de l'homme devaient prévaloir dans les pays africains.
M. FRANÇOIS-XAVIER NGOUBEYOU, Ministre d'État chargé des relations extérieures du Cameroun, a déclaré que le continent africain, et tout particulièrement l'Afrique subsaharienne, est à bien des égards sinistré. La situation du continent se caractérise par un endettement excessif, par l'extrême pauvreté dans laquelle vit la majeure partie de sa population, par l'insuffisance des infrastructures de base et par une situation sanitaire précaire - marquée notamment par la pandémie du VIH/sida. Au nombre des handicaps qui hypothèquent le développement de l'Afrique, figurent la faible compétitivité des économies qui résulte, entre autres, d'une faible productivité, d'un niveau de qualité des produits en dessous de la moyenne acceptable et de coûts de production et de transactions élevés. «Mais au-delà de ces faiblesses structurelles, force est de reconnaître que l'inefficacité économique de l'Afrique peut être liée à l'absence de transparence, à la mauvaise gestion et à la faible implication des populations du fait d'un processus démocratique insuffisamment mobilisateur», a poursuivi M. Ngoubeyou. La situation générale du continent s'est considérablement dégradée depuis deux décennies, a-t-il précisé. Les solutions du passé sont aujourd'hui obsolètes et le niveau de précarité et de pauvreté du continent exige d'explorer de nouvelles pistes: c'est précisément le défi que les dirigeants africains ont décidé de relever, a-t-il ajouté avant de rappeler que ces dirigeants avaient lancé la semaine dernière à Lusaka, à l'occasion du 37ème Sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), la Nouvelle initiative africaine. Ce plan stratégique global de développement allie le souci de la renaissance africaine à la réappropriation par l'Afrique de ses politiques de développement.
Pour les dirigeants africains, la bonne gouvernance et la démocratie sont les maîtres mots de la renaissance du continent, a poursuivi
M. Ngoubeyou avant d'ajouter qu'ils se proposent de développer plus rapidement leur continent grâce à une plus forte mobilisation de l'épargne intérieure et à l'appui de concours financiers extérieurs massifs. Ces moyens devraient servir au renforcement des infrastructures, à la promotion des nouvelles technologies de l'information et de la communication, ainsi qu'au développement humain avec un accent tout particulier sur l'éducation et la santé et tout spécialement la lutte contre le sida et les autres maladies contagieuses. Ces moyens pourraient également favoriser le développement et la modernisation de l'agriculture ainsi que la diversification des exportations, ce qui suppose un plus large accès aux marchés des pays développés. Plus que jamais, l'Afrique a besoin de l'appui renforcé du système des Nations Unies, notamment pour résoudre la question combien cruciale de la mobilisation des ressources financières nécessaires à son développement, a souligné M. Ngoubeyou. De concert avec l'ensemble du système, le FMI et la Banque mondiale devraient s'attaquer plus fermement à la lancinante question de l'endettement africain. Les marchés du Nord devraient s'ouvrir à une gamme plus variée de produits agricoles africains mais également aux produits manufacturés du continent.
M. WALTER FUST, Directeur général de la Direction pour le développement et la coopération de la Suisse, a déclaré que les problèmes de l'Afrique étaient non seulement dus à des interférences étrangères mais relevaient également de la responsabilité des Africains eux-mêmes. M. Fust s'est félicité de la tenue de la conférence de Lusaka la semaine dernière qui a approuvé un nouveau «Plan pour le renouveau et le développement de l'Afrique» fondé sur une évaluation claire et réaliste de l'Afrique.
M. Fust a souligné que dans au moins trois régions d'Afrique se sont les conflits armés qui expliquent l'absence de développement; le continent africain est inondé d'armes. Les Nations Unies ont le mandat d'aider à résoudre les conflits et à promouvoir et assurer la paix. D'autre part la bonne gestion des affaires publiques est nécessaire pour créer les conditions d'un développement humain durable et les Nations Unies doivent accroître leur soutien aux gouvernements africains en la matière. Les Nations Unies doivent également poursuivre leurs travaux pour permettre de rendre les nouvelles technologies et leurs produits les plus récents accessibles aux pays africains. En ce qui concerne la mondialisation, M. Fust a rappelé qu'elle était la conséquence du progrès technologique, de l'amélioration des communications et des moyens de transport mais que seuls les pays développés en bénéficiaient. Une nouvelles fois, les Nations Unies devraient défendre les intérêts des populations défavorisées.
La Suisse soutient les Nations Unies dans leurs efforts de renforcement des capacités mais estime qu'il est nécessaire d'améliorer la coordination des acteurs non onusiens tels que la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, notamment, afin d'éviter que des ressources pour le développement soient gaspillées à cause de duplication, de manque de synergie ou de mauvaise gestion par les agences de développement et les gouvernements.
M. ALEXANDER SYCHOV, Vice-Ministre des affaires étrangères du Bélarus, a souligné que l'Afrique est le seul continent où la pauvreté augmente et où la production décline. Cette situation est encore exacerbée par l'ampleur extraordinaire prise par la pandémie du VIH/sida, les conflits armés et les catastrophes naturelles. S'il est vrai que tous les problèmes actuels des pays africains sont étroitement liés, le problème du développement durable reste celui qui, selon le Bélarus, relève de la plus haute priorité. Le Ministre des affaires étrangères du Bélarus a mis l'accent sur la responsabilité des partenaires de l'Afrique pour ce qui est de créer les conditions extérieures adéquates au développement du continent, notamment du point de vue du commerce international, de l'aide publique au développement et du problème de la dette. L'Afrique possède un énorme potentiel qui lui permettrait de diversifier sa production et ses exportations et devrait donc devenir un partenaire à part entière dans l'économie mondiale.
Étant donné qu'un grand nombre de pays africains appartiennent à la catégorie des pays les moins avancés (PMA), la mise en œuvre effective du plan d'action pour les PMA contribuerait sans aucun doute à résoudre nombre de problèmes de développement rencontrés dans ces pays. Il faut en outre espérer que seront effectivement mises en œuvre les initiatives prises lors du récent Sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), tenu à Lusaka. Le Bélarus est solidaire avec l'Afrique en ce qui concerne la nécessité de mettre en place des conditions justes et non discriminatoires dans le domaine du commerce international. À cet égard, les pays de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) pourraient faire davantage pour éviter d'avoir trop souvent recours aux barrières tarifaires et non tarifaires afin de limiter l'accès des produits africains aux marchés des pays de l'OCDE. Le Bélarus tient par ailleurs à souligner que l'aide publique au développement devrait être augmentée en vue de parvenir au développement durable en Afrique. L'un des principaux problèmes auxquels le continent est confronté aujourd'hui est celui du VIH/sida, a ajouté M. Sychov avant de souligner que l'attention accordée à cette question lors de la récente session spéciale de l'Assemblée générale doit absolument être suivie d'actions concrètes.
Mme IVY MATSEPE-CASSABURRI, Ministre des communications de l'Afrique du Sud, a rappelé que la Nouvelle initiative africaine adoptée à Lusaka déclare que les Africains ont décidé de prendre en main leur destin. L'Initiative énonce également les priorités à mettre en place en matière de développement durable et appelle la communauté internationale à soutenir l'Afrique dans ce domaine. L'Initiative énonce, par ailleurs, les différents programmes à mettre en place pour répondre aux priorités suivantes: les maladies transmissibles, les technologies, la réduction de la dette et l'accès aux marchés. L'Initiative est par ailleurs fondée sur les principes de paix, de démocratie, de droits de l'homme, ainsi que sur la promotion du rôle de la femme dans la société africaine, la bonne gestion des affaires publiques et le développement économique. Elle souligne que ces éléments sont des conditions préalables pour parvenir au développement durable.
La Ministre sud-africaine a rappelé que ces initiatives ne pouvaient être mises en œuvre sans ressources financières et que des actions devaient être menées pour accéder aux ressources nécessaires. Mme Matespe-Cassaburri a souligné le rôle prédominant joué par les Nations Unies en Afrique depuis toujours et a déclaré que l'Afrique du Sud souhaitait que cet élan soit maintenu, voire renforcé, pour offrir à l'Afrique la possibilité de résoudre ses problèmes spécifiques.
M. ALWI SHIHAB, Ministre des affaires étrangères de l'Indonésie, a souligné que les contraintes qui pèsent sur le développement de l'Afrique sont multiples et continuent de constituer un défi pour les efforts concertés déployés par les pays en développement à travers toute une série d'activités sociales, économiques et politiques. La stagnation économique de l'Afrique est généralisée et les flux financiers - en particulier l'aide publique au développement - ont considérablement baissé sur le continent. La dette extérieure de l'Afrique est excessive alors que les barrières tarifaires et non tarifaires entravent l'accès des produits africains aux marchés mondiaux. En outre, les conflits, le VIH/sida et d'autres maladies n'ont fait qu'exacerber cette situation alors que la mondialisation fait peser sur le continent de nouveaux risques de marginalisation. Comme l'a souligné le Secrétaire général des Nations Unies dans son rapport au titre de ce débat de haut niveau, la responsabilité première en matière de promotion d'un développement durable en Afrique incombe aux gouvernements et aux peuples africains eux-mêmes. Il convient à cet égard de saluer le nouveau cadre pour la renaissance et le développement de l'Afrique que viennent de mettre en place les dirigeants africains réunis à Lusaka à l'occasion du récent Sommet de l'Organisation de l'unité africaine (OUA).
Il n'en demeure pas moins que la coopération internationale s'avère indispensable tant il est vrai que dans l'économie mondialisée qui prévaut actuellement sur la planète et eu égard à la révolution des technologies de l'information, il ne saurait y avoir d'alternative à l'instauration d'un solide dialogue Nord-Sud. Le Ministre indonésien des affaires étrangères a par ailleurs mis l'accent sur l'importance qu'il y a à développer la coopération Sud-Sud ainsi que la coopération triangulaire (entre deux pays en développement avec l'appui d'une tierce partie telle qu'un donateur ou une organisation).
Débat sur le lien entre pays et développement
M. NELSON MANDELA, ancien Président de l'Afrique du Sud (par vidéo), a déclaré que les dirigeants africains devaient renouveler leurs efforts pour relancer les initiatives de développement. Il a estimé que le partenariat entre la communauté internationale et l'Afrique, la détermination des dirigeants africains à travailler ensemble et l'appui de la communauté internationale étaient les garants du bon développement de l'Afrique. M. Mandela a ajouté que la sécurité était la base qui permettait d'arriver au développement durable et que l'Afrique devait assumer ses responsabilités dans ce domaine.
M. Mandela a déclaré que l'Afrique avait besoin du partenariat avec la communauté internationale, les acteurs mondiaux, régionaux et locaux. Elle a besoin d'une assistance humanitaire et la communauté internationale doit veiller à coordonner ses efforts en la matière. Il a rappelé que les Nations Unies avaient un rôle à jouer dans la reconstruction après les conflits et dans la résolution des conflits. Des mesures doivent être entreprises pour combattre l'apparition de nouveau conflits et la coordination et l'harmonisation sont indispensable pour assurer le succès de ces actions. M. Mandela a conclu qu'il espérait que la communauté internationale continuera à participer avec enthousiasme dans les partenariats avec l'Afrique.
Mme SADAKO OGATA, ancienne Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, a rappelé qu'en tant que victimes de persécutions et de violences, les réfugiés doivent se voir accorder asile et protection durant leur exil. Il faut toutefois reconnaître que les personnes qui fuient leur pays peuvent parfois aggraver ou compliquer des situations de guerre, comme cela est arrivé dans certaines régions d'Afrique. Les déplacements de population à grande échelle causés par des conflits ont inévitablement un impact négatif sur le développement, a poursuivi Mme Ogata. L'existence même de personnes vivant dans des camps de réfugiés, qui ne sont pas intégrées dans les communautés qui les entourent, constitue une négation des conditions qui pourraient permettre à un pays de se développer. Même si les camps de réfugiés se tournent vers l'économie locale pour l'achat de produits locaux et même s'ils fournissent des opportunités d'emploi, tous les éléments du tissu social, économique et environnemental du pays hôte sont profondément affectés par l'existence de tels camps de réfugiés, qu'il s'agisse des prix, des emplois, des salaires, de l'eau potable disponible, des zones forestières, de la loi et de l'ordre. C'est pourquoi il est important de déployer des efforts afin que les conflits se résolvent rapidement de manière à ce que la période durant laquelle les réfugiés doivent rester dans les camps soit la plus courte possible.
Ensuite, ce sont les mouvements massifs de populations retournant dans leur propre pays qui constituent une lourde charge sur les sociétés qui tentent de se reconstituer et de se reconstruire, en particulier en période d'après conflit. Le rétablissement de la paix ne signifie pas nécessairement que des conditions stables sont immédiatement rétablies et c'est pourquoi les situations de «paix fragile» requièrent davantage de surveillance politique que ce ne fut le cas jusqu'à présent. Mme Ogata a affirmé n'avoir appris nulle part davantage que dans la région des Grands Lacs quant à l'impact dévastateur des déplacements humains sur la paix et le développement. Dans cette région, les déplacements
humains ont sapé les valeurs traditionnelles de l'Afrique en matière d'accueil généreux des personnes fuyant leur pays et ont amené les populations et locaux à associer les réfugiés à une menace pour leur sécurité. Mme Ogata a estimé que les efforts déployés pour résoudre et prévenir les guerres devraient s'orienter davantage vers le développement. À cet égard, il convient d'accorder une attention particulière à la nécessité de contrôler le transfert des petites armes.
M. IBRAHIM GAMBARI, Conseiller pour les fonctions spéciales en Afrique, a déclaré que le développement n'était possible que dans la paix et que les 17 conflits en cours en Afrique expliquent les difficultés de développement du continent. Il ne peut y avoir de paix sans développement ni de développement sans paix. Les gouvernements africains ont rappelé lors de la conférence à Lusaka que la sécurité, la démocratie et la bonne gestion des affaires publiques étaient des conditions préalables au développement. La pauvreté est, par ailleurs, le plus grand défi pour une paix et un développement durable et doit être un élément clé de la stratégie de développement.
M. Gambari a énoncé un certain nombre d'autres éléments clé à mettre en place pour permettre un développement durable des pays africains. Il faut trouver les moyens d'accroître les investissements en Afrique; il faut augmenter l'aide publique au développement; l'assistance au développement doit être plus efficace et plus ciblée. Le plus grand défi, selon M. Gambari, demeure la fuite de capitaux qu'il faut s'attacher à freiner et même arrêter. Les Africains riches n'ont pas confiance dans leur propre économie. M. Gambari estime qu'il faut également renforcer l'aménagement de la dette et encourager les pays industrialisés à aider les autres à développer et diversifier leur économie. Les ressources internes et externes sont indispensables à l'Afrique et la communauté internationale doit aider les Africains à travers un partenariat pour la promotion de la paix durable.
M. BRUCE ALBERTS, Président de l'Académie internationale des arts et des sciences, a souligné que son Académie a mis en place de solides réseaux de scientifiques en recourant aux nouvelles technologies de l'information.
Il a par ailleurs indiqué que le site Internet de l'Académie (www.nationalacademies.org) contient plus de deux mille rapports touchant à la science et à la politique scientifique. Il a également précisé que plus d'un millier de journaux scientifiques, dont le journal de l'Académie (Proceedings of the National Academies of Sciences - www.pnas.org), sont mis à disposition des pays en développement sous forme électronique. M. Alberts a par ailleurs indiqué que le Groupe de travail interacadémique sur les questions internationales, dont le siège se situe à l'Académie des sciences du Tiers-monde à Trieste, se concentre actuellement sur la promotion de la durabilité de la science et sur la consolidation des institutions scientifiques en Afrique. Chaque pays du monde doit pouvoir accéder facilement à la fois au savoir issu de la science et à la capacité d'utiliser les ressources intellectuelles scientifiques et leurs méthodologies, a souligné M. Alberts. Il a également mis l'accent sur la nécessité pour chaque pays, y compris en Afrique, de disposer de ses propres scientifiques et de ses propres institutions destinées à mobiliser et soutenir ces professionnels. Enfin, chaque pays doit aider ses scientifiques à mettre en place des mécanismes destinés à fournir des conseils techniques et scientifiques impartiaux aux gouvernements et aux décideurs politiques.
M. OLARA OTUNNU, Représentant spécial du Secrétaire général pour les enfants et les conflits armés, a déclaré que le lien entre le développement et la paix devait passer par un cadre normatif dont les éléments clés étaient les suivants: promouvoir une répartition des investissements, éviter l'exclusion des populations et la mise sur pied d'une réelle pratique démocratique et s'assurer que les ressources publiques sont mises à disposition du développement des pays et non pour des enrichissements personnels.
M. Otunnu a déclaré que la jeunesse africaine, soit n'allait pas à l'école, soit était orpheline, soit était dans des camps. Cette population doit être récupérée car elle risque de reproduire des schémas de conflits plus tard. M. Otunnu estime qu'il faut mettre l'accent sur l'éducation ou au moins sur la scolarité. Mettre les enfants à l'école pour éviter qu'ils ne traînent dans les rues et s'organisent en bandes. D'autre part, l'accent doit être mis sur l'investissement dans les intellectuels africains, les entrepreneurs, les instituteurs, les femmes et les prêtres. Selon M. Otunnu se sont eux qui feront la différence
M. Otunnu a conclu que tous les pays africains n'étaient pas égaux et que certains devaient montrer l'exemple en rassemblant les autres autour d'eux. La communauté internationale doit également faire un effort dans ce sens et promouvoir le développement subrégional.
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