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ECOSOC/G/5964

LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ACHÈVE SON DÉBAT CONSACRÉ AUX AFFAIRES HUMANITAIRES

13/07/2001
Communiqué de presse
ECOSOC/G/5964


LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ACHÈVE SON DÉBAT CONSACRÉ AUX AFFAIRES HUMANITAIRES


Le Vice-Président du Conseil présente un résumé du débat


Genève, 13 juillet -- Le Conseil économique et social a achevé, ce matin, son débat consacré aux affaires humanitaires - et plus particulièrement au renforcement de la coordination de l'assistance humanitaire d'urgence des Nations Unies - en entendant les déclarations d'une douzaine de délégations et en décidant d'intégrer dans son rapport annuel le résumé du débat rédigé par son Vice-Président, M. Mikail Wehpe.  Pour la deuxième année consécutive, le Conseil n'a pas adopté de conclusions concertées à l'issue du débat consacré aux affaires humanitaires.


Dans son résumé, M. Wehpe met notamment l'accent sur les questions ayant suscité un large consensus.  Ainsi, précise-t-il que le Conseil a souligné la nécessité de renforcer les capacités nationales et régionales en matière de réponse et de préparation aux catastrophes naturelles.  Le Conseil souhaite en outre appeler les Nations Unies à une plus grande collaboration avec les partenaires régionaux, nationaux et locaux et note l'importance du partage de l'information dans ce domaine.


Présentant ses remarques de conclusion, le Secrétaire général adjoint et Coordonnateur des secours en cas de catastrophe, M. Kenzo Oshima, a notamment déclaré qu'il était nécessaire de renforcer les efforts déployés dans la lutte contre les catastrophes naturelles et s'est félicité de la position du Conseil à cet égard.  M. Oshima a indiqué que son bureau réaliserait une analyse des modes de financement de l'action humanitaire afin de mieux comprendre le déséquilibre existant entre les besoins et les montants mis à disposition et de tenter de trouver des solutions.


Le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Ruud Lubbers, s'est félicité de la collaboration qui existe entre le HCR et les autres institutions des Nations Unies.  Il a souligné que le HCR s'efforce également de renforcer sa coopération avec le secteur privé, et entretient des liens avec l'Union européenne et la Banque mondiale.  Il incombe au HCR de définir le cadre d'assistance aux personnes déplacées, a-t-il ajouté.  Il a également soulevé le problème de la sécurité de son personnel sur le terrain.


Les délégués de l'Afghanistan, de la République arabe syrienne, de Cuba, de l'Angola, de l'Indonésie, de la Bulgarie et du Soudan ont pris la parole, ainsi que les représentants du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).


Le Conseil a par ailleurs adopté une décision par laquelle il prend note du rapport du Secrétaire général sur les nouveaux progrès réalisés dans le renforcement de la coordination de l'aide humanitaire d'urgence fournie par l'ONU.


Lundi 16 juillet 2001, à 9h30, le Conseil entamera son débat de haut niveau consacré au rôle du système des Nations Unies en ce qui concerne l'appui aux efforts des pays africains pour parvenir au développement durable.  Le débat sera ouvert par le Secrétaire général des Nations Unies, M. Kofi Annan, et comptera avec la participation des responsables des grandes institutions financières et de nombreux ministres.


Fin du débat sur les affaires humanitaires


M. RUUD LUBBERS, Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, s'est félicité de la collaboration qui existait entre le HCR et les autres institutions des Nations Unies, notamment le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le Programme alimentaire mondial et le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF).  Le HCR tente également de renforcer sa coopération avec le secteur privé et entretien, par ailleurs, des liens avec l'Union européenne, la Banque mondiale, le Programme des Nations Unies pour le développement, notamment.  Le HCR collabore également de manière accrue avec l'ONUSIDA.


M. Lubbers a abordé le thème des personnes déplacées à l'intérieur de leur pays en soulignant que leurs besoins sont les mêmes que ceux des réfugiés.  À cet égard, il incombe au HCR de définir le cadre d'assistance des personnes déplacées.  M. Lubbers a également soulevé le problème de la sécurité de son personnel sur le terrain.  Le HCR veille à protéger son personnel de manière adéquate en lui dispensant des formations avant le départ sur le terrain et en lui fournissant du matériel de communication indispensable sur le terrain.  Selon M. Lubbers, les dépenses de sécurité doivent être financées par le budget ordinaire des Nations Unies.


Le Haut Commissaire a rappelé que les réfugiés et les personnes déplacées étaient trop souvent marginalisées dans le cadre des activités de développement.  Il a vivement déploré ce phénomène car il estime que leur potentiel de productivité est immense et devrait être utilisé non seulement par les pays d'accueil mais également par leur propre gouvernement à leur retour.  Les programmes de développement sont conçus par les gouvernements des pays d'accueil qui ne sont en général guère enclins à y inclure les réfugiés, qui ne représentent pas un électorat.  Les réfugiés sont, au contraire, le plus souvent considérés comme un fardeau.  Il a souligné qu'il fallait non seulement protéger les réfugiés, mais aussi trouver des solutions durables à leurs problèmes, dans le cadre d'une politique de développement.


M. NILS ARNE KASTBERG, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a souligné que les principes directeurs de la résolution 46/182 de l'Assemblée générale (qui visait à renforcer l'efficacité des opérations humanitaires du système des Nations Unies sur le terrain) ont été renforcés depuis l'adoption de ce texte en 1991 grâce à la mise en place de nouveaux mécanismes et instruments visant à promouvoir la coordination de l'assistance humanitaire des Nations Unies.  De nombreux défis persistent parmi lesquels on peut citer l'utilisation des enfants soldats, les problèmes de déminage, ou la violence sexuelle en période de conflit.  En outre, a poursuivi le représentant de l'UNICEF, chacun s'accorde désormais pour admettre qu'il convient de modifier le fonds central autorenouvelable d'urgence, notamment afin de permettre le prélèvement, sur ce fonds, de ressources destinées à l'assistance humanitaire en cas de catastrophe naturelle, comme le suggère le Secrétaire général.  Il faut par ailleurs que la communauté internationale s'efforce d'œuvrer à l'amélioration de la situation des civils en temps de guerre.


M. OMAR BAKHET du Programme des Nations Unies pour le développement a présenté les activités récentes du PNUD, qui ont pleinement tenu compte de la nécessité d'examiner les défis de la transition entre l'urgence et le développement dans les situations après les conflits et les catastrophes naturelles.  À cet égard, le PNUD a décidé de mettre en place des équipes de transition pour aider ses bureaux sur le terrain à répondre de manière adéquate aux situations d'après crise.  Les équipes devront utiliser les expériences des programmes déjà en place et tirer parti de l'expertise de spécialistes.


Le représentant du PNUD a déclaré qu'un projet pilote visant à renforcer les capacités de réponse nationales avait été mis en place au Gujarat en Inde à la suite du tremblement de terre.  Deux cent organisations non gouvernementales locales ainsi que les autorités locales ont participé au processus de réhabilitation.  M. Bakhet a souligné que le PNUD était tout à fait conscient que la mise en place d'équipes de transition efficaces demandait du temps.  En ce qui concerne le redressement, le PNUD a mis en place des programmes de réhabilitation.  M. Bakhet a également rappelé le rôle du PNUD dans le renforcement des capacités nationales, régionales et locales dans la prévention de catastrophes naturelles.  À cet égard, le PNUD a mis en place l'année dernière 50 programmes à niveau national.  Le PNUD est également en train de procéder à la création de postes de conseillers pour l'atténuation des catastrophes.


M. HUMAYUN TANDAR (Afghanistan) a déclaré que l'action humanitaire ne doit pas constituer un alibi à l'absence d'action politique alors que seule une action politique peut précisément permettre de mettre un terme aux souffrances.  Il a rappelé que le peuple afghan est victime d'un conflit armé prolongé vieux de presque un quart de siècle et que cette situation lui est imposée par des puissances étrangères depuis le début du conflit.  Plus d'un million et demi de morts, plus de quatre millions de réfugiés, des centaines de milliers de veuves et d'orphelins, plusieurs centaines de milliers de personnes déplacées à l'intérieur du pays, des générations sacrifiées, une économie en ruine; à quoi s'ajoutent la sécheresse et la menace d'une famine cauchemardesque», tel est le tableau dressé par le représentant de l'Afghanistan pour décrire la situation dans son pays.  À cela s'ajoute le «groupe monstrueux baptisé taliban», qui «propage la mort et planifie à long terme la misère, la famine, l'ignorance et le sous-développement perpétuel», a insisté le représentant afghan.

Le représentant afghan a ajouté que les Taliban dressent des obstacles à l'accès de l'aide humanitaire à la population et exercent un honteux chantage sur les organisations humanitaires, y compris les agences onusiennes.  Heureusement, les acteurs humanitaires, fidèles à leur mission, ne désarment pas.  Le représentant a toutefois estimé que l'une des raisons de ce que l'on pourrait appeler la «non-action humanitaire» de l'Office de coordination de l'assistance humanitaire pour l'Afghanistan pourrait être recherchée dans le fait que la totalité de ses bureaux sont situés au Pakistan, pays engagé aux côtés des Taliban.  Il a rappelé que la solution des crises humanitaires ne peut être que politique et a suggéré que, par l'exercice de pressions maximales sur le Pakistan, soit obtenu l'arrêt complet de l'aide militaire, politique et diplomatique de ce pays à la milice extrémiste des Taliban.  En attendant, les contributions volontaires actuelles ne sont pas à la hauteur du désastre humain en Afghanistan.


M. FAYSAL HAMOUI (République arabe syrienne), a déclaré que la Syrie regrettait l'absence de conclusions concertées et souhaitait que cela ne soit pas un précédent pour l'avenir.  M. Hamoui a, par ailleurs, rappelé l'importance de la coordination dans l'aide humanitaire d'urgence.  La Syrie souhaiterait que les situations de crises soient plus présente dans les informations pour faire réagir la communauté internationale.  M. Hamoui a attiré l'attention sur la situation des Palestiniens, victimes d'une politique d'épuration ethnique du gouvernement israélien.  Cette politique de démolition des infrastructures palestiniennes a d'ailleurs vivement été condamné par les Nations Unies.  M. Hamoui a déclaré que les colonies de peuplement dans les territoires occupés étaient inacceptables et il appartient au Conseil de réagir face à cette situation qui concerne une situation humanitaire.


Le représentant syrien a souligné l'importance d'augmenter les contributions pour répondre aux situations de catastrophes naturelles et a souligné la nécessité d'une meilleure coordination entre les organismes impliqués dans l'aide humanitaire.  M. Hamoui a par ailleurs déploré les problèmes de sécurité auxquels est confronté le personnel humanitaire sur le terrain.


M. JORGE FERRER RODRIGUEZ (Cuba) a rappelé que c'est en 1963 que Cuba a effectué sa première contribution en matière d'assistance humanitaire en envoyant gratuitement en Algérie une antenne médicale.  Aujourd'hui, Cuba envoie environ deux mille médecins travailler bénévolement dans 18 pays d'Amérique latine, des Caraïbes et d'Afrique.  Il est regrettable que pour la deuxième année consécutive, le Conseil économique et social ne soit pas en mesure d'adopter des conclusions concertées sur le thème des affaires humanitaires, a poursuivi le représentant cubain.  Il faut espérer que l'an prochain, le Secrétariat prendra toutes les mesures nécessaires pour que le rapport qui doit servir de base aux travaux du Conseil dans ce domaine soit disponible suffisamment tôt avant l'ouverture de la session de fond.


Le taux de satisfaction des besoins en matière d'aide d'urgence à travers le monde (c'est-à-dire le taux de ressources disponibles par rapport aux fonds requis) est passé de 80% en 1994 à 59% en 2000, a par ailleurs souligné le représentant cubain.  Au premier semestre de 2001, ce taux n'atteignait guère plus de 23%, a-t-il fait observer.  Il a rappelé la nécessité de veiller à ce que les


activités humanitaires continuent d'être menées à bien en respectant les principes d'humanité, de neutralité et d'impartialité ainsi que la souveraineté, l'intégrité territoriale et l'unité des États.


M. ROBERT G. PAIVA, de l'Organisation internationale pour les migrations, a déclaré que l'OIM reconnaît que la coordination en cas de situation d'aide humanitaire d'urgence est indispensable et estime qu'elle s'est largement améliorée ces dernières années.  M. Paiva a souhaité mettre l'accent sur tous les efforts déployés dans ce domaine.  Le processus d'appel global est par contre toujours un exercice périlleux et l'OIM est préoccupée de voir que les réactions à ces appels étaient toujours décevantes.  M. Paiva a souligné la complexité de certaines situations d'urgence, comme en Afghanistan, qui souffre non seulement d'un conflit interne mais également de sécheresse.  Il a par ailleurs rappelé qu'il était nécessaire de prévoir un programme de réintégration des anciens combattants après les conflits.  Il a également insisté sur la nécessité d'intervenir sur le sida et d'adopter des approches adéquates face, notamment, aux situations de traite des êtres humains.


M. ROLANDO FELICIDADES NETO (Angola) a souligné que son pays continue de vivre une situation humanitaire grave et préoccupante puisque le nombre de personnes déplacées en raison de la guerre et ses catastrophes naturelles s'élève à 4,3 millions.  Le processus de réinstallation des populations constitue une des priorités du gouvernement, a précisé le représentant angolais; mais les activités de réinstallation sont un limitées et souvent reportées du fait des fortes pluies qui ont affecté les régions du sud du pays ainsi que du fait de l'insécurité, de la présence de mines et des difficultés d'identification des terres arables dans d'autres provinces du pays.  Le gouvernement et les partenaires humanitaires estiment que 500 000 personnes ayant besoin d'aide sont encore inaccessibles.  Pour compliquer davantage encore la situation humanitaire, les rebelles non seulement enlèvent des enfants innocents mais aussi atteignent avec des missiles les avions du Programme alimentaire mondial (PAM).


Le Gouvernement angolais est conscient qu'il lui incombe en premier lieu de secourir les personnes démunies et, pour ce faire, il déploie de plus en plus d'efforts financiers et organisationnels afin de répondre de manière adéquate aux besoins humanitaires du pays.  À ce titre, il a débloqué 12,5 millions de dollars pour la troisième étape du Programme d'urgence pour l'aide humanitaire (visant la mise en œuvre de projets agricoles) ainsi que 9 millions de dollars pour venir en aide aux populations affectées par les pluies.  Le Gouvernement angolais est en outre en train d'élaborer une stratégie initiale de réduction de la pauvreté et la Banque mondiale l'assiste dans l'organisation d'un séminaire qui devrait mettre l'accent sur le lien entre les activités dans le secteur social et les efforts de réduction de la pauvreté.  Le représentant angolais a demandé à la communauté internationale d'appuyer toute initiative visant la réduction de la pauvreté des populations démunies, en particulier en ce qui concerne les femmes, les enfants et d'autres groupes vulnérables.  Il a lancé un appel à la communauté internationale afin qu'elle continue d'aider son pays et a souligné que le bilan des contributions suite à l'appel consolidé des Nations Unies pour 2001 est encore très bas (20% de réponses).


M. NUGROHO WISNUMURTI (Indonésie) a déclaré que les mécanismes établis par la résolution 46/182 offrait le meilleur cadre d'activité possible pour l'aide humanitaire.  Il a rappelé que la communauté internationale s'appuyait beaucoup sur les différentes institutions des Nations Unies mais qu'elles souffraient trop souvent d'une insuffisance de ressources.  L'Indonésie estime que le processus global d'appel est essentiel pour répondre aux besoins lors de situations de crise mais les ressources doivent également être acheminées au travers de programmes bilatéraux.  L'Indonésie soutient les Nations Unies dans leurs efforts pour accorder une place particulière aux groupes vulnérables tels que les enfants et les femmes.


Le représentant indonésien a rappelé que l'assistance humanitaire n'était pas une solution en soi et qu'il était nécessaire de soutenir les efforts de prévention et de préparation aux catastrophes pour être en mesure de répondre de manière plus adéquate aux situations de crise.  Malgré les efforts de la communauté internationale, les pays en développement manquent de ressources financières et humaines et il est nécessaire d'augmenter ces fonds pour permettre aux pays d'avoir accès aux technologies avancés dans le contexte de la mondialisation.  M. Wisnumurti a rappelé que l'Indonésie était non seulement en proie aux conflits mais également victimes de catastrophes naturelles qui, ajoutées aux conflits entre communautés, ont entraîné le déplacement de plus d'un million de personnes.  Malgré les efforts de prévention entrepris par l'Indonésie, elle a besoin de la coopération internationale pour l'aider à trouver des solutions à ces problèmes.


M. ALEXANDER PEYTCHEV (Bulgarie) a souligné que la capacité des pays et régions affectés par des catastrophes à répondre aux crises et aux défis humanitaires dépend dans une grande mesure à la fois des capacités nationales et de la coopération et de la coordination régionales avec les voisins immédiats des zones touchées.  À cet égard, la mise en place à Sofia, le 3 avril dernier, du Conseil de préparation conjointe aux secours d'urgence regroupant quatre pays de la région du sud-est de l'Europe constitue un effort régional qu'il convient de saluer.  Outre la mise en place récente d'une agence nationale de préparation aux catastrophes, la Bulgarie a conclu cette année plusieurs accords bilatéraux prévoyant une réponse coordonnée en cas de catastrophe.  Elle œuvre actuellement à la réalisation d'accords similaires avec ses autres voisins, a précisé le représentant bulgare.


M. OMAR BASHIR M. MANIS (Soudan) a déclaré que le Soudan appréciait les efforts de Bureau de la coordination des affaires humanitaires et réitérait sa volonté de coopérer dans le domaine de l'aide humanitaire.  Il a souligné la nécessité de respecter le principe de la souveraineté des États lors d'opérations d'aide humanitaire.  M. Manis a déclaré que les sanctions économiques des Nations Unies contre certains pays avaient des effets négatifs sur la population et aggravait souvent les situations précaires des pays en développement.  Il s'est félicité des politiques de prévention de situations de crise mises en place par les différents organes des Nations Unies et a souhaité en outre un renforcement de la coopération, dans ce domaine, entre les Nations Unies et des organismes régionaux.  Le Soudan est très préoccupé par les attaques menées contre le


personnel et les convois humanitaires des Nations Unies qui sont le plus souvent commis par des groupes rebelles.  Il est regrettable que la communauté internationale ne parvienne pas à mettre fin à ces crimes.


M. KENZO OSHIMA, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence, a déclaré qu'il était nécessaire de renforcer les efforts déployés dans la lutte contre les catastrophes naturelles et il s'est félicité de la position du Conseil à cet égard.  Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires a collaboré activement avec le Programme des Nations Unies pour le développement pour mener à bien des activités dynamiques dans ce domaine.  M. Oshima a estimé qu'il fallait élaborer des normes en matière de réaction en cas de catastrophes et a assuré que son bureau poursuivra l'examen de cette question.  En ce qui concerne les personnes déplacées, M. Oshima s'est félicité de l'appui apporté aux efforts déployés par les Nations Unies à cet égard et a précisé que son bureau redoublera d'efforts pour venir en aide aux personnes déplacées.  M. Oshima a par ailleurs déclaré que des efforts supplémentaires seront entrepris par les Nations Unies pour améliorer la sécurité du personnel humanitaire et a appelé les États membres à déployer tous leurs efforts dans ce domaine.  Pour ce qui est du manque de fonds, M. Oshima a indiqué que son bureau effectuera une analyse des modes de financement pour mieux comprendre le déséquilibre qui existe entre les besoins et les montants disponibles et tenter de trouver des solutions.


Résumé du débat consacré aux affaires humanitaires


Présentant un résumé du débat consacré aux affaires humanitaires, le Vice-Président du Conseil économique et social, M. MIKAIL WEHPE, a notamment souligné que les membres du Conseil ont réaffirmé l'importance des principes directeurs et des mécanismes mis en place par la résolution 46/182 de l'Assemblée générale qui fête cette année son dixième anniversaire et constitue une référence pour les efforts déployés par la communauté internationale en vue d'améliorer l'efficacité de l'assistance humanitaire en réponse aux catastrophes naturelles et aux urgences complexes.  De nombreuses délégations ont mis l'accent sur l'importance de l'ECOSOC en tant qu'organe permettant de fournir aux Nations Unies une orientation en matière de coordination de l'assistance humanitaire.  De nombreuses délégations ont indiqué qu'elles auraient préféré voir le Conseil adopter, cette année, des conclusions concertées.


Certaines délégations ont demandé que le Comité permanent interorganisations soit davantage transparent et ouvert dans ses procédures.  De vives préoccupations ont été exprimées quant au manque de financement dont pâtissent les activités humanitaires des Nations Unies.  Toutes les délégations se sont accordées pour estimer que le processus d'appel consolidé devait recevoir davantage de soutien.  De nombreuses délégations ont fait part de leur préoccupation face à l'inégalité constatée entre les niveaux de financement octroyés face aux crises selon les régions, certains relevant un lien entre le manque de financement et le manque d'attention ou d'intérêt des médias face à telle ou telle crise.  Tout en prenant note du fait que les financements bilatéraux et autres ont augmenté, plusieurs délégations ont mis l'accent sur la nécessité de faire en sorte que le financement multilatéral ne diminue pas.  L'accent a maintes fois été mis sur la nécessité


d'intégrer une perspective à long terme dans la planification et la réponse aux crises humanitaires.  On a ainsi souligné l'importance de consolider les résultats obtenus en matière d'assistance humanitaire en ayant recours à des mécanismes de financement de la transition des secours vers les activités de développement.


De nombreuses délégations ont demandé qu'il soit donné suite à la recommandation du Secrétaire général visant à ce que l'utilisation du Fonds central autorenouvelable d'urgence soit étendue afin d'inclure l'assistance en cas de catastrophe naturelle ou d'urgence prolongée ainsi que les arrangements en matière de sécurité du personnel.  S'agissant du renforcement de la coordination sur le terrain, certaines délégations ont souligné que les postes de coordonnateur résident et de coordonnateur humanitaire peuvent être combinés si des personnes dûment qualifiées sont identifiées.  Certains ont suggéré de remplacer les coordonnateurs résidents lorsque les situations changent et requièrent de nouvelles compétences.


En ce qui concerne les crises humanitaires à proprement parler, presque toutes les délégations qui sont intervenues ont fait part de leur grave préoccupation face à la croissance du nombre et de l'impact des catastrophes naturelles.  Plusieurs délégations ont mis en exergue le lien existant entre pauvreté et manque de développement, d'une part, et dommages exorbitants engendrés par la plupart des catastrophes de nos jours.  Il a été maintes fois répété que le développement constitue la véritable solution pour atténuer les effets des catastrophes mais que davantage encore peut être réalisé en amont, pendant et après la phase d'urgence.  À cet égard, les délégations ont unanimement mis l'accent sur la nécessité de renforcer les capacités en matière de préparation et de réponse aux catastrophes, en particulier aux niveaux régional, national et local.


Poursuivant sa présentation du résumé du débat consacré aux affaires humanitaires, le Vice-Président a souligné que plusieurs délégations ont commenté les discussions en cours entre États membres visant à mettre en place un cadre juridique pour les opérations de secours et de recherche en milieu urbain.  Nombre d'entre elles ont apporté leur soutien à ce processus et ont préconisé sa poursuite alors que d'autres indiquaient qu'elles suivaient avec grand intérêt l'évolution des choses dans ce domaine et qu'une délégation, tout en se déclarant favorable avec l'idée de normes communes, ne souhaitait pas qu'elles soient intégrées dans un cadre juridique contraignant.  Toutes les délégations ont confirmé que c'est aux gouvernements qu'incombe la responsabilité première en matière d'assistance et de protection à l'intention des populations vivant sur leur territoire.  Nombre d'entre elles ont en outre estimé que l'assistance humanitaire devrait être fournie sur demande et avec le consentement des États concernés.  Une délégation a toutefois estimé que lorsque des violations systématiques des droits de l'homme et du droit humanitaire international sont constatées, le principe de non-intervention doit céder le pas à un principe de «non-indifférence».  Un consensus s'est dégagé pour reconnaître que le fléau des personnes déplacées dans leur propre pays constitue l'un des principaux problèmes humanitaires et que ce problème ne cesse de prendre de l'ampleur.


De nombreuses délégations ont par ailleurs souligné que les groupes ayant des besoins spéciaux ne devraient pas seulement être perçus comme des groupes vulnérables mais devraient également être appréhendés du point de vue du potentiel qu'ils recèlent en terme de participation à la fourniture de l'aide humanitaire et au processus de reconstruction.  Plusieurs délégations ont mis l'accent sur la nécessité d'intégrer une perspective sexospécifique dans toutes les activités d'assistance humanitaire.  Toutes les délégations ont dit attacher une grande importance à la sécurité du personnel humanitaire.


En ce qui concerne les domaines ayant reçu un large consensus, le Conseil réaffirme sa totale adhésion aux principes contenus dans la résolution 46/182.  Le Conseil souligne, par ailleurs, le besoin de renforcer les capacités nationales et régionales de réponse et de préparation aux catastrophes naturelles.  Le Conseil appelle les Nations Unies à une plus grande collaboration avec les partenaires régionaux, nationaux et locaux et note l'importance du partage de l'information dans ce domaine.


Le Conseil souligne l'importance du rôle des États concernés dans la protection et l'assistance aux populations locales et plus particulièrement aux personnes vulnérables et aux personnes déplacées ainsi qu'à la nécessité d'améliorer l'accès à ces personnes.  Il relève également le besoin d'aider les populations vulnérables en termes d'assistance humanitaire et de développement mais également des les impliquer dans les différents programmes d'assistance et de reconstruction.


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