CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL : DIALOGUE AVEC L'ÉQUIPE DES NATIONS UNIES EN CHINE
Communiqué de presse ECOSOC/G/5957 |
CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL : DIALOGUE AVEC L'ÉQUIPE DES NATIONS UNIES EN CHINE
Genève, 9 juillet -- Le Conseil économique et social a procédé, cet après-midi, à un dialogue avec l'équipe de pays du système des Nations Unies pour la Chine.
Mme Kerstin Leitner, Représentante-résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Coordonnatrice-résidente en Chine, a indiqué que l'équipe du système des Nations Unies en Chine comptait douze membres auxquels sont associés deux membres des institutions de Bretton Woods. Elle a souligné qu'en Chine, la question du rôle du gouvernement est primordiale et qu'en tout état de cause, «c'est toujours le gouvernement qui a le dernier mot». Plusieurs membres de l'équipe des Nations Unies en Chine ) représentants de l'Organisation internationale du travail (OIT), du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM), du Fonds monétaire international (FMI) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI), de la Banque mondiale, du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) ) ont décrit les efforts de coordination des Nations Unies dans le pays. Un représentant du Gouvernement chinois a également pris la parole pour rappeler le cadre de la coopération entre les Nations Unies et la Chine.
L'équipe a précisé que toutes les institutions du système des Nations Unies présentes en Chine sont fermement engagées en faveur des trois objectifs prioritaires que constituent l'équité sociale, l'approfondissement du processus de réforme et la nécessité de relever les défis mondiaux.
Sont également intervenus les représentants de l'Allemagne, de la Suisse, des Pays-Bas, du Burkina Faso, de l'Autriche, de l'Inde et de la République démocratique du Congo.
Demain matin, à 10 heures, le Conseil économique et social poursuivra l'examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies aux fins de la coopération internationale pour le développement. Il se penchera plus particulièrement sur les rapports des conseils d'administration du PNUD/FNUAP, de l'UNICEF et du PAM.
Aperçu des déclarations de présentation
Mme KERSTIN LEITNER, Représentante-résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Coordonnatrice-résidente du système des Nations Unies en Chine, a indiqué que l'équipe du système des Nations Unies en Chine comptait douze membres auxquels sont associés deux membres des institutions de Bretton Woods. Elle a souligné qu'en Chine, la question du rôle du gouvernement est primordiale et qu'en tout état de cause, «c'est toujours le gouvernement qui a le dernier mot». Elle a également rappelé que l'équipe du système des Nations Unies en Chine a procédé à une évaluation des nouveaux défis auxquels la Chine était confrontée. L'équipe a mené à bien l'exercice que constitue l'évaluation conjointe pour le pays (CCA) et a mis au point le Plan-Cadre des Nations Unies pour le développement (UNDAF) de la Chine, a précisé la Coordonnatrice-résidente. Parallèlement, le Gouvernement chinois a lancé le 10ème plan quinquennal de la Chine qui met l'accent sur l'individu, sur le développement de la partie occidentale du pays (afin de réduire les disparités régionales), sur l'ouverture de l'économie (en vue de l'adhésion du pays à l'Organisation mondiale du commerce), sur les technologies de l'information, ainsi que sur l'urbanisation.
M. DJANKOU NDJONKOU, de l'Organisation internationale du travail (OIT) a déclaré que l'efficacité de la réforme des services de base, pour être durable, devait être accompagnée de réformes dans le pays. Pour permettre le développement, la coordination durable des opérations et les investissements dans les ressources et le capital humain doivent être garantis, notamment dans les zones rurales. En coopération avec les autorités chinoises, l'équipe des Nations Unies a défini les nouveaux objectifs du développement durable qui sont de réduire les disparités, favoriser un climat serein pour permettre des reformes nationales, aider la Chine à relever les défis mondiaux et promouvoir la coopération internationale.
Mme LANYAN CHEN, du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) a, déclaré que les questions sectorielles et intersectorielles prises dans leur ensemble ont permis à l'équipe du système des Nations Unies en Chine de disposer d'un solide cadre conceptuel pour l'action conjointe et la coopération aux fins du développement. Du point de vue des ressources financières, il apparaît que toutes les institutions présentes en Chine sont fermement engagées en faveur des objectifs prioritaires que constituent l'équité sociale, l'approfondissement du processus de réforme et la nécessité de relever les défis mondiaux. C'est toutefois dans le cadre de la poursuite de l'objectif d'équité sociale que les possibilités d'action conjointe sont les plus nombreuses.
M. ICHIRO OTANI, du Fonds monétaire international (FMI), a présenté les moyens mis en œuvre pour aider au développement en Chine. Les inégalités de répartition des revenus entre zones rurales et zones urbaines sont très importantes en Chine et les efforts qui sont menés visent à diminuer les disparités économiques et sociales entre les régions et de lutter contre la pauvreté.
M. SWEN BURMESTER (Fonds des Nations Unies pour la population, FNUAP) a souligné que la Chine a mis en œuvre un programme de développement familial qui est incontestablement l'un des plus réussis de tous ceux appliqués par les pays en développement puisque le taux de fertilité dans le pays se situe actuellement en dessous de deux enfants par femme. La population chinoise continuera d'augmenter pendant encore trente ans, après quoi elle se stabilisera avant de diminuer, a précisé le représentant du FNUAP. On peut donc dire que la Chine a résolu son problème démographique, a-t-il insisté. Environ 80% de la population chinoise vivait dans les zones de développement intermédiaire et faible en 1990 alors que ce taux s'établissait à environ 75% en 1998. Presque 300 millions de personnes sont passées des zones rurales aux zones urbaines en moins de 20 ans, ce qui constitue probablement la plus grande migration humaine de tous les temps. Il n'en demeure pas moins que des mesures s'imposent encore pour dynamiser les zones rurales dans lesquelles vivent encore de nombreux pauvres, a précisé le représentant du FNUAP.
M. SUN YONGFU (Chine) a déclaré que le Gouvernement chinois accordait une importance toute particulière à la coopération entre la Chine et les Nations Unies. Cette coopération est une réussite qui a permis d'appuyer l'ouverture de la Chine au développement socio-économique. Le Congrès National du Peuple a récemment approuvé un nouveau plan quinquennal visant à développer l'économie de marché socialiste, promouvoir la protection de l'environnement et améliorer le niveau et la qualité de vie de la population. M. Sun a rappelé que le rôle de l'UNDAF est d'orienter les agences pour déterminer les objectifs prioritaires et par conséquent, l'intervention des autorités du pays est nécessaire pour permettre de définir ces besoins. Le Coordonnateur-résident doit pour sa part jouer un rôle de coordonnateur entre les différentes institutions alors qu'incombe au gouvernement le rôle de coordonnateur général.
Aperçu du dialogue
L'équipe du système des Nations Unies en Chine a assuré que le coût de la coordination des activités de développement des Nations Unies dans le pays est très faible. Une délégation a souligné que la question de la coordination, pour importante qu'elle soit, ne doit pas servir de prétexte pour ralentir l'action concrète et prendre ainsi le pas sur tous les objectifs essentiels qui sont fixés en matière de promotion du développement.
L'un des premiers groupes de travail a avoir été mis en place a été celui sur le VIH/sida, a précisé l'équipe. Le Plan-Cadre des Nations Unies pour le développement (UNDAF) constitue incontestablement un cadre de référence que chacun peut utiliser, a-t-il été rappelé. Il en va de même pour le plan quinquennal élaboré par le Gouvernement chinois.
Interrogée sur les difficultés rencontrées dans la mise en œuvre des programmes de développement en faveur de la Chine, l'équipe des Nations Unies dans ce pays a notamment mentionné les problèmes qui surgissent lorsque des membres du personnel quittent l'équipe et ne sont pas immédiatement remplacés. L'un des grands défis à relever en Chine consiste à voir comment il serait possible d'accroître la compétitivité du pays, a poursuivi l'équipe. Il a été précisé que l'aide publique au développement représente moins de 2% des investissements réalisés en Chine, que ce soit par le gouvernement lui-même ou par d'autres entités. Il faut veiller à ce que l'action entreprise par le système des Nations Unies en Chine soit bien ciblée et qu'elle associe le Gouvernement chinois à l'ensemble du processus, a précisé l'équipe.
Eu égard au poids démographique de la Chine, une délégation a fait observer que l'apport de l'aide du système des Nations Unies à ce pays équivaut à seulement 7,5 dollars par habitant et par an. L'équipe des Nations Unies sur le terrain a précisé que 100 millions de personnes en Chine vivent avec moins d'un dollar par jour. Elle a souligné qu'il faut s'attendre à ce que la restructuration économique et sociale s'accélère en Chine lorsque le pays deviendra membre de l'OMC, ce qui ne manquera pas d'avoir un impact sur le secteur agricole et de provoquer des pertes d'emplois dans le secteur industriel.
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