LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL PROCÈDE À UN DIALOGUE AVEC L'ÉQUIPE DES NATIONS UNIES EN TANZANIE
Communiqué de presse ECOSOC/G/5956 |
LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL PROCÈDE À UN DIALOGUE AVEC L'ÉQUIPE DES NATIONS UNIES EN TANZANIE
Genève, 9 juillet -- Le Conseil économique et social a procédé, ce matin, à un dialogue avec l'équipe de pays du système des Nations Unies pour la République-unie de Tanzanie.
Dans le cadre de ce dialogue, le Conseil a entendu Mme Joyce Mapunjo, Commissaire adjointe à la Division des finances extérieures au Ministère des finances de la Tanzanie, qui a présenté l'approche adoptée en Tanzanie pour promouvoir le développement.
Mme Sally Fegan-Wyles, Représentante-résidente du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et Coordonnatrice-résidente des Nations Unies en Tanzanie, a notamment indiqué que dix institutions du système des Nations Unies opèrent dans ce pays. Plusieurs membres de l'équipe des Nations Unies en Tanzanie ont décrit les activités et les approches adoptées dans leurs domaines d'intervention respectifs. Les représentants de la Banque mondiale, du Programme alimentaire mondial (PAM), du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF), de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de l'Organisation Internationale du travail (OIT) et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) sont intervenus.
Il a notamment été souligné que les priorités stratégiques du Plan_Cadre des Nations Unies pour le développement (UNDAF) en Tanzanie sont l'amélioration des capacités nationales de gestion du développement; l'amélioration de la qualité des services de base ainsi que de l'accès à ces services; la promotion d'un cadre de développement démocratique, transparent et orienté vers la communauté; ainsi que la promotion de la stabilité macro-économique et d'une croissance favorable aux plus pauvres.
Les représentants de plusieurs pays ) Autriche, Canada, Pays-Bas, Ouganda, Brésil, Irlande, Finlande, Suède, Suisse, États Unis, République tchèque, Nigéria, Bulgarie, Chine, Japon, Suriname ) ont posé à l'équipe des questions portant notamment sur la mise en place de la communauté des États d'Afrique de l'Est.
Le Conseil économique et social tiendra, cet après-midi, dans le cadre de l'examen des activités opérationnelles du système des Nations Unies aux fins de la coopération internationale pour le développement, un dialogue avec l'équipe des Nations Unies en Chine.
Aperçu des déclarations sur les activités de l'équipe des Nations Unies pour la Tanzanie
MME JOYCE MAPUNJO, Commissaire adjointe à la Division des finances extérieures au Ministère des finances de la République_unie de Tanzanie, a présenté l'approche adoptée en Tanzanie pour promouvoir le développement. Elle a notamment expliqué que le Plan-Cadre des Nations Unies pour le développement (UNDAF) en Tanzanie met l'accent sur la maîtrise nationale et le rôle dirigeant du gouvernement en privilégiant une approche élargie et fondée sur la participation associant le secteur privé et la société civile ainsi que les différents partenaires du développement. Les dépenses publiques sont axées sur les priorités, en particulier la lutte contre la pauvreté. L'accent est également mis sur les questions de bonne gouvernance, c'est-à-dire de bonne gestion des affaires publiques. Dans le cadre de sa stratégie nationale globale, la Tanzanie s'est efforcée de développer plusieurs stratégies particulières, notamment la stratégie «Vision 2025» à long terme; la stratégie nationale d'éradication de la pauvreté; la stratégie d'aide à la Tanzanie. La note stratégique de réduction de la pauvreté constitue un cadre à moyen terme pour l'éradication de la pauvreté en Tanzanie, a-t-elle précisé.
Mme Mapunjo a estimé que l'ONU pourrait aider la Tanzanie et tous les pays les moins avancés (PMA) à mobiliser davantage de ressources en faveur de l'éradication de la pauvreté. L'ONU devrait en outre s'efforcer de réduire encore davantage les frais des diverses transactions impliquées dans le processus d'aide au développement. D'une manière générale, rien n'est possible sans soutien politique; or, le Président de la Tanzanie apporte un soutien sans faille à l'ensemble de ce processus, a assuré Mme Mapunjo. Il faudrait désormais s'efforcer de rendre viable ce qui a été engagé jusqu'à présent, a-t-elle ajouté.
Le représentant de la Banque mondiale en Tanzanie a brièvement identifié les problèmes à résoudre dans ce pays, dont le principal est sans doute la pauvreté. En vue de réduire la pauvreté, les Nations Unies en Tanzanie ont participé au développement des capacités et ont renforcé leur coopération avec les partenaires locaux et internationaux. Des programmes spécifiques ont été mis en place en matière d'infrastructure, d'éducation et de santé. Malheureusement, il semble que ces programmes aient du mal à toucher les zones rurales. Le représentant de la Banque mondiale a néanmoins souligné que le cadre politique général dans le pays aujourd'hui permettait de penser que la Tanzanie pourrait atteindre ses objectifs et réduire de manière décisive la pauvreté.
MME SALLY FEGAN-WYLES, Coordonnatrice-résidente des Nations Unies en Tanzanie, a souligné que les instruments de coordination utilisés par les Nations Unies en Tanzanie servent non seulement à soutenir la coordination des activités entreprises par les Nations Unies dans le pays mais aussi à appuyer la coordination de l'ensemble des activités de développement menées au niveau national. Le Plan-Cadre des Nations Unies pour le développement (UNDAF) ne définit pas les priorités de développement en Tanzanie mais décrit la réponse des Nations Unies aux priorités nationales. Beaucoup de travail a été fait pour nouer un solide partenariat en faveur du développement avec l'ensemble des acteurs nationaux, a souligné la coordonnatrice-résidente. Les priorités stratégiques de l'UNDAF en Tanzanie sont l'amélioration des capacités nationales de gestion du développement; l'amélioration de la qualité des services de base ainsi que de l'accès à ces services; la promotion d'un cadre de développement démocratique, transparent et orienté vers la communauté; ainsi que la promotion de la stabilité macro-économique et d'une croissance favorable aux plus pauvres. L'UNDAF n'englobe pas l'assistance aux réfugiés, a précisé Mme Fegan-Wyles.
La représentante du Programme alimentaire mondial (PAM), a brièvement présenté le travail du PAM sur le terrain. Elle a expliqué que les efforts du PAM en Tanzanie sont orientés prioritairement vers le développement de l'éducation, des infrastructures et des techniques agricoles, ainsi que vers l'aide aux ménages souffrant d'une insécurité alimentaire et du VIH/sida dans les zones les plus touchées. Pour ce faire, le PAM collabore étroitement avec l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). Le PAM fournit en outre des secours alimentaires aux réfugiés du Burundi et du Rwanda.
Le représentant du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a décrit un certain nombre de contraintes auxquelles est confronté le FNUAP dans le cadre de ses activités en Tanzanie. Parmi ces contraintes, figurent la faiblesse de la coordination des politiques de développement et des politiques démographiques; l'insuffisance des capacités en matière de gestion des données et des programmes démographiques; le peu d'attention et les questions culturelles qui interviennent s'agissant de la gestion des problèmes de santé génésique et reproductive. Pour surmonter ces contraintes, un certain nombre de stratégies ont été arrêtées qui visent notamment à accroître l'accès à l'information et à soutenir la réalisation du recensement de 2002. On s'efforce également de faire en sorte que la dimension sexospécifique des problèmes soit davantage prise en compte.
Le représentant du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a attiré l'attention du Conseil sur les domaines principaux d'activité de l'UNICEF en Tanzanie, soulignant que le Fonds a effectué une analyse de la situation des enfants et des femmes dans le pays pour évaluer les besoins et disposer d'une base de donnée accessible à tous. Se fondant sur cette analyse, l'UNICEF tente d'améliorer la qualité de l'accès aux services fondamentaux. À cet égard, l'UNICEF s'est fixé comme priorité l'éducation et plus particulièrement l'éducation primaire. En matière de santé, l'UNICEF collabore avec le FNUAP et l'OMS pour tenter de lutter contre les maladies les plus graves dont le sida. L'UNICEF contribue par ailleurs, en s'appuyant sur son expérience, à s'assurer que les réformes entreprises en Tanzanie concernent toutes les communautés.
Le représentant de l'Organisation mondiale de la santé a indiqué que l'OMS a décidé de s'associer à la poursuite de deux objectifs majeurs dans le cadre du Plan-cadre des Nations Unies pour le développement (UNDAF) en Tanzanie. Il s'agit d'une part de remédier à la faiblesse du système sanitaire dans le pays en accordant une attention prioritaire à la coordination des activités à cette fin; et, d'autre part, de se joindre aux efforts déployés par le gouvernement et d'autres partenaires afin de lutter contre l'épidémie de VIH/sida étant donné que, d'une manière générale, la Tanzanie se trouve encore dans la première phase de la transition épidémiologique.
La représentante de l'Organisation internationale du travail (OIT) a déclaré que son organisation menait une politique régionale axée principalement sur huit thèmes dont l'emploi, la sécurité sociale et la mobilité de la main d'œuvre. Concernant l'emploi, l'OIT a mis en place une programme d'harmonisation de la législation du travail des pays de l'Afrique de l'est.
La représentante du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés en Tanzanie a déclaré que les programmes des Nations Unies concernant l'éducation et la santé bénéficient également aux réfugiés dans les camps. Il est toutefois difficile d'intégrer les aspects humanitaires de l'aide aux réfugiés dans les programmes de développement tel que le Plan-Cadre des Nations Unies pour le développement (UNDAF). C'est le cas en particulier en Tanzanie, où il n'est pas question d'une intégration des réfugiés dans la population du pays, ce qui rend difficile une prise en compte des réfugiés dans le cadre de l'UNDAF.
Aperçu du dialogue
Répondant aux questions de membres du Conseil, l'équipe de pays du système des Nations Unies en Tanzanie a notamment indiqué que la stratégie d'assistance à ce pays a été établie par le Gouvernement tanzanien avant les autres stratégies mises au point en matière d'aide au développement du pays. La note stratégique de réduction de la pauvreté est un programme à moyen terme qui va plus loin dans le domaine de l'identification des priorités sectorielles que la Vision 2025 ou même que la stratégie d'éradication de la pauvreté, a-t-il été précisé.
Certaines délégations ont demandé quel pourrait être l'impact de la tentative d'intégration régionale en Afrique orientale, avec la mise en place de la communauté des États de l'Afrique de l'Est (Tanzanie, Kenya et Ouganda), sur la façon de concevoir les activités de développement du système des Nations Unies dans les pays concernés. Tout en admettant être moins efficace dans l'action régionale que dans l'action nationale, l'équipe des Nations Unies a souligné qu'il est nécessaire d'assurer la compatibilité des stratégies régionales avec les stratégies nationales.
Une représentante du Gouvernement de la République_unie de Tanzanie a souligné que son gouvernement s'efforce de répondre au problème du VIH/sida dans le cadre de la note stratégique de réduction de la pauvreté et des divers programmes sectoriels, notamment dans le domaine de l'éducation. Elle a, par ailleurs, ajouté que le Gouvernement tanzanien est l'organe principal de prises de décisions et que les Nations Unies jouent un rôle d'accompagnateur et de fournisseur d'assistance. Les initiatives sont gouvernementales, le responsable étant le Ministère des finances, et ne viennent pas des donateurs.
Il y a environ deux millions d'orphelins du sida en Tanzanie, a souligné l'équipe des Nations Unies dans le pays. Le mécanisme traditionnel de prise en charge familiale ou communautaire des orphelins s'est effondré sous le poids de ce nombre, a-t-il été précisé.
Certaines délégations ont voulu savoir dans quelle mesure les meilleures pratiques identifiées dans des pays tiers étaient prises en compte dans la mise en œuvre des programmes de développement en Tanzanie. D'autres ont demandé s'il y avait eu des exemples de coopération Sud/Sud dans le cas de la Tanzanie.
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