LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ENTAME SON DÉBAT CONSACRÉ AUX ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT DES NATIONS UN
Communiqué de presse ECOSOC/G/5952 |
LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ENTAME SON DÉBAT CONSACRÉ AUX ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT DES NATIONS UNIES
Genève, 5 juillet -- Le Conseil économique et social a entamé, ce matin, son débat consacré aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies. Ouvrant le débat, M. Nitin Desai, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a souligné la nécessité d'accroître la coopération entre les différents acteurs participant aux activités opérationnelles de développement en vue de répondre de manière adéquate aux besoins des pays bénéficiaires.
Le Conseil a ensuite entendu les représentants de la Belgique (au nom de l'Union européenne), de la République islamique d'Iran (au nom du groupe des 77 et de la Chine), de la République de Corée, du Japon, de la Chine, de la Croatie, du Bélarus, du Brésil, de Bahreïn, de l'Indonésie, du Burkina Faso, du Canada, de l'Inde, de l'Ukraine et du Pérou. Plusieurs intervenants ont exprimé des inquiétudes devant la diminution des ressources consacrées à l'aide au développement, alors que d'autres se sont félicités d'une reprise dans ce domaine au cours de ces dernières années. Les progrès enregistrés en matière de simplification et d'harmonisation de la programmation des activités opérationnelles de développement ainsi qu'en matière d'évaluation de ces activités ont été encouragés. De nombreux intervenants ont mis l'accent sur l'importance d'associer les gouvernements et la société civile des pays concernés à l'élaboration et à la mise en œuvre des programmes de développement les concernant.
Le Conseil économique et social poursuivra cet après-midi, à 15 heures, son débat sur les activités opérationnelles.
Documentation au titre des activités opérationnelles
Le Conseil est saisi du rapport du Secrétaire général sur l'examen triennal d'ensemble des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (E/2001/66). Selon ce rapport, le plus grand défi que doit relever aujourd'hui le système des Nations Unies pour le développement consiste à accroître sa capacité de s'adapter, de manière à répondre rapidement et avec souplesse à un environnement mondial en mutation rapide. C'est avec une autre façon de concevoir la dynamique du développement, des plans d'action mondiaux intersectoriels, des objectifs assortis d'un calendrier précis et de mandats qui s'entrecroisent, que les organismes des Nations Unies doivent adopter une approche et des méthodes de travail plus collectives et mieux coordonnées que dans le passé, ce qui doit renforcer leur synergie et accroître l'impact de leurs activités. En définitive, ils doivent contribuer au développement national en s'intégrant aux processus nationaux.
Pour permettre au système de déployer pleinement ses capacités opérationnelles, il est indispensable de surmonter deux obstacles, l'un interne et l'autre extérieur. S'il est vrai que l'identité institutionnelle favorise les activités de promotion et une vision dynamique, contribuant ainsi à un développement multidimensionnel, il n'en demeure pas moins qu'un attachement excessif à l'identité et à la légitimité institutionnelles peut entraver une approche intégrée et globale. Les organismes des Nations Unies devraient s'attacher à renforcer leurs synergies et intégrer leurs efforts pour mieux répondre aux besoins de développement des pays par des initiatives et des programmes communs. Les réformes entreprises à ce jour ont permis d'avancer dans cette direction, mais ce processus doit être étendu et approfondi. Un cadre de coopération pour le développement qui serait plus cohérent et mieux intégré devrait également permettre au système d'appuyer plus systématiquement les efforts déployés par les pays en développement pour relever les défis de la mondialisation et trouver la place qui leur revient dans l'économie mondiale. Il faut toutefois surmonter à cet égard un obstacle de taille, à savoir la préférence toujours plus marquée pour des financements spécifiques à court terme du développement, ce qui porte atteinte à la masse critique des ressources et compromet une utilisation judicieuse des contributions en vue d'une approche plus intégrée.
Le Conseil est également saisi du rapport du Secrétaire général sur les progrès accomplis dans l'application des plans pluriannuels de financement et évaluation de l'impact du Plan-cadre des Nations Unies pour l'aide au développement (E/2001/58), qui offre une vue d'ensemble des plans pluriannuels de financement, expose les mesures prises par les conseils d'administration et donne une première idée de leur effet sur le financement des fonds et programmes des Nations Unies.
Débat consacré aux activités opérationnelles
M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, ouvrant le débat sur les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, a souligné l'importance du rapport du Secrétaire général sur l'examen triennal d'ensemble de ces activités. Il a rappelé que le contexte mondial avait changé et qu'il était aujourd'hui nécessaire de tenir compte du phénomène de la mondialisation et du souci des pays en développement de
trouver leur place dans le contexte de la mondialisation, ainsi que des nouvelles technologies de l'information et de la communication qui offrent de nouvelles possibilités de développement. Le contexte a également changé en raison des troubles qui continuent de secouer la planète.
M. Desai a rappelé que l'examen triennal des activités opérationnelles de développement des Nations Unies est effectué par des experts indépendants dans le but d'obtenir des résultats de meilleurs qualité, mais le Conseil a tout de même le devoir de s'assurer que les actions menées au niveau des pays apportent les changements souhaités. Pour ce faire, il doit veiller au bon respect des directives qu'il a adoptées.
M. Desai a par ailleurs souligné que le Cadre d'assistance au développement du système de l'ONU (UNDAF) n'est pas destiné à remplacer pas les différents programmes mis en place par les pays en matière de développement mais permet au contraire de mener une action complémentaire. M. Desai a rappelé que malgré presque 10 ans de réformes des programmes des Nations Unies et les améliorations qui ont été apportées, aucun progrès n'a été constaté dans la disponibilité des ressources. La crédibilité même du travail du Conseil pourrait être entamée et c'est pourquoi il faut mettre en oeuvre des programmes de réformes, mais également assurer la disponibilité des ressources financières.
Déclarations au titre des activités opérationnelles
M. BRUNO VAN DER PLUIJM (Belgique, au nom de l'Union européenne et des pays associés) a rappelé qu'en 1997, le Secrétaire général avait présenté des propositions de réforme visant à renforcer les activités de développement des Nations Unies. Les États membres ont pu débattre des premiers résultats de ces réformes il y a trois ans. Depuis lors, la Déclaration du millénaire et une série de conférences et de sessions extraordinaires de l'Assemblée générale ont défini un agenda mondial et des objectifs à atteindre d'ici 2015. L'Union européenne attache une grande importance à la réalisation de ces objectifs. Il s'agit d'une responsabilité collective de la communauté internationale et d'une des missions principales du système des Nations Unies. Depuis peu, selon diverses indications, la baisse continue des ressources ordinaires de certains fonds et programmes paraît s'être arrêtée, a poursuivi le représentant belge. Pour 2000 et 2001, la tendance semble de nouveau à la hausse; l'Union européenne estime que ce revirement s'est produit grâce aux efforts consentis par les fonds et programmes en vue de mettre en œuvre les réformes lancées par le Secrétaire général ainsi qu'aux efforts de rationalisation des systèmes de gestion par l'introduction d'approches axées sur les résultats.
Au chapitre du Cadre d'assistance au développement du système de l'ONU (UNDAF), l'Union européenne prend acte des progrès considérables qui ont été réalisés depuis la création de ce nouvel instrument de programmation. Elle estime que l'exercice triennal d'examen des activités opérationnelles doit être l'occasion de réaffirmer l'attachement de tous à cet instrument de programmation et lui donner une nouvelle impulsion. L'équipe d'évaluation a bien établi que, malgré ses défaillances, l'UNDAF reste un instrument riche en potentialités, notamment dans la mise en œuvre de tous les objectifs internationaux de
développement. Malgré des progrès considérables, des investissements supplémentaires s'imposent pour réaliser le potentiel qu'offre l'UNDAF, a souligné le représentant de l'Union européenne. Le nombre des cadres d'assistance finalisés est trop limité. En outre, le cadre d'assistance au développement demeure encore insuffisamment intégré dans les cycles de programmation des fonds et programmes. Il s'ensuit que ces organisations ne se sentent pas suffisamment impliquées dans le processus pour s'investir dans l'élaboration de cadre d'assistance de qualité adéquate.
L'Union européenne constate par ailleurs que le système des coordonnateurs-résidents s'est sensiblement renforcé: le processus de recrutement est devenu plus transparent et des critères de sélection et d'évaluation ont été développés. Par contre, un des problèmes actuels dans la gestion du système des coordonnateurs-résidents consiste à rationaliser les demandes adressées aux équipes de pays par les sièges des différentes organisations. En effet, les coordonnateurs-résidents sont de plus en plus sollicités, tant par les organisations des Nations Unies que par les autres partenaires de développement et il faudrait veiller à limiter le volume de ces requêtes afin que le système puisse se focaliser sur ses priorités. En conclusion, la représentante a déclaré que l'un des objectifs majeurs des réformes entamées, y compris l'instauration du cadre d'assistance et les améliorations du système des coordinateurs résidents, est d'améliorer la qualité des activités opérationnelles par un renforcement de la coordination, de la cohérence et des synergies». Une des conséquences de ces réformes devrait être la diminution des coûts de transaction de l'aide internationale et multilatérale.
M. BAGHER ASADI, (République islamique d'Iran), intervenant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a souligné que le fossé entre les riches et les pauvres n'a cessé de s'accentuer avec la mondialisation, alors que dans le même temps l'assistance au développement a diminué en dépit de l'excellente santé financière des pays développés. Cela même alors qu'un consensus mondial avait été trouvé pour définir les objectifs à atteindre concernant de nombreux aspects du développement. M. Asadi a souhaité que l'éradication de la pauvreté demeure le pilier principal des activités opérationnelles des Nations Unies, précisant que pour ce faire, la situation concernant la baisse des ressources financières devra être résolue. La mise à disposition des ressources financières est une condition préalable et doit être proportionnelle aux besoins croissants des pays en développement. Pour conclure, M. Asadi a exprimé le souhait de voir étendu à un plus grand nombre de pays le système des coordonnateurs-résidents et leur rôle accentué.
M. CHA YOUNG-CHEOL (République de Corée) a souligné que le contexte dans lequel s'inscrit la coopération internationale aux fins du développement a considérablement évolué ces dernières années sous l'effet de la mondialisation et de l'émergence de nouveaux acteurs tels que les institutions de Bretton Woods, les organisations non gouvernementales, les organisations de la société civile et le secteur privé. L'un des principaux défis du nouveau millénaire consiste à remédier aux inégalités croissantes en matière de revenu et d'accès aux technologies numériques, tout en s'assurant que les pays en développement prennent part équitablement aux prises de décision : l'agenda mondial en matière de développement doit être conforme à l'agenda national des pays récipiendaires.
L'une des principales préoccupations en matière d'activités opérationnelles de développement concerne la tendance à la baisse de l'aide publique au développement (APD), a poursuivi le représentant. Dans ce contexte, la République de Corée se félicite de la mise en place récente par les principaux fonds et programmes du Cadre pluriannuel de financement qui devrait contribuer à fournir un cadre prévisible et durable pour la mobilisation des ressources. Le rôle des Nations Unies en matière de développement international ainsi que le déclin des ressources consacrées au développement devraient être étudiés lors de la prochaine Conférence sur le financement du développement. Le représentant a par ailleurs suggéré que le Conseil économique et social élabore une méthode plus concrète et efficace de surveillance des fonds et programmes qu'il coordonne.
M. KOICHIRO SEKI (Japon) a mis l'accent sur l'importance de la coordination de l'aide au développement pour qui veut assurer une utilisation efficace des ressources limitées disponibles pour l'élaboration et la mise en œuvre des programmes par pays. À cet égard, il s'est félicité des efforts déployés par les institutions des Nations Unies en vue d'améliorer cette coordination - efforts qui se sont manifestés à travers les évaluations conjointes par pays, le Cadre d'assistance au développement (UNDAF), le système des coordinateurs résidents ainsi que l'harmonisation et la simplification des règles et procédures. Le Japon apprécie tout particulièrement la coopération plus étroite avec les institutions de Bretton Woods ainsi que l'accent mis sur la prise en charge par les pays de leurs propres programmes. Le représentant japonais a par ailleurs mis l'accent sur la nécessité, pour les Nations Unies, de maintenir à disposition un ensemble d'instruments variés susceptibles de contribuer à la coopération pour le développement, de manière à répondre aux besoins propres à chaque programme par pays. La coordination entre les institutions des Nations Unies n'est pas un objectif; il s'agit simplement d'un outil permettant de maximiser l'impact des activités opérationnelles sur le programme de développement de chaque pays.
M. TINGRONG GONG (Chine) a noté avec satisfaction que les activités d'assistance au développement des Nations Unies étaient basées sur la lutte contre la pauvreté et a rappelé que celles-ci devaient également tenir compte des besoins des pays en développement. La coordination et la coopération entre les différentes institutions des Nations Unies devraient en outre être accentuées pour permettre une réaction rapide. M. Tingrong a constaté avec regret la diminution des ressources financières disponibles pour les programmes d'assistance et a demandé aux pays donateurs de ne pas tarder dans le versement de leurs contributions. Il a constaté un affaiblissement des activités de développement et des difficultés à atteindre les objectifs de réduction de la pauvreté alors que la demande est en hausse. Les ressources financières de bases ont, en effet, diminué, exception faite du Programme alimentaire mondial. La Chine appuie les efforts des Nations Unies au service du développement et encourage les efforts de coordination interagences pour éviter le double emploi.
M. IVAN SIMONOVIC (Croatie) a apporté le soutien de son pays à l'appel lancé par l'ECOSOC aux responsables des fonds et programmes afin qu'ils incluent dans leurs rapports annuels une analyse approfondie des problèmes rencontrés et des leçons tirées afin de permettre au Conseil de s'acquitter pleinement de son rôle de coordination. Le représentant croate a par ailleurs exhorté les fonds et programmes des Nations Unies à revoir leurs procédures de programmation, afin de notamment de les simplifier, de manière à réduire les coûts administratifs et financiers. La Croatie engage également les gouvernements qui sont en position de
le faire à revoir leurs politiques en matière d'aide en vue d'accroître leur assistance dans toute la mesure du possible. À cet égard, la Croatie souhaite encourager l'implication de toutes les parties prenantes dans ce processus, notamment les donateurs bilatéraux, la société civile ainsi que les institutions de Bretton Woods. La Croatie tient par ailleurs à souligner que, si la coopération avec les gouvernements reste essentielle pour le succès de la coopération en faveur du développement, les entités gouvernementales locales et les organisations non gouvernementales jouent un rôle de plus en plus important. La Croatie est en outre d'avis qu'avec les secours d'urgence, le développement doit rester une priorité essentielle. Il convient plus que jamais de se pencher, tant au niveau intergouvernemental qu'au niveau interinstitutions, sur le lien entre activités opérationnelles pour le développement et secours humanitaire, économique ou en cas de catastrophe, dans la mesure où un grand nombre de pays font face à des circonstances particulières.
MME IRINA ANANICH (Bélarus) a estimé que les organisations du système des Nations Unies doivent renforcer leur capacité à réagir rapidement dans le cadre de leurs activités opérationnelles en tenant compte des priorités nationales. En outre, la coordination entre les institutions doit être renforcée pour éviter le double emploi. Selon le Bélarus, le Programme des Nations Unies pour le développement joue un rôle déterminant dans la coordination des organismes impliqués dans les activités opérationnelles et son rôle ne cesse de se renforcer. Le PNUD permet d'établir un lien entre le niveau national et le niveau mondial. La représentante bélarussienne a toutefois relevé que la diminution des ressources est un réel problème et elle a demandé aux donateurs d'accorder une aide supplémentaire au PNUD pour lui permettre de mener à bien ses activités.
Mme Ananich va a souhaité l'établissement d'une coopération accrue du PNUD avec les gouvernements afin de tenir davantage compte des besoins spécifiques des pays.
M. OLYNTHO VIEIRA (Brésil) a souligné que la mondialisation lance d'importants défis à la communauté internationale. En effet, si elle a incontestablement ouvert de nouvelles possibilités, elle a aussi creusé les inégalités, tant au sein des pays qu'entre les pays. La pauvreté s'est considérablement accentuée dans le monde et des conflits régionaux, ainsi que la pandémie du VIH/sida, ont anéanti les progrès qui avaient été enregistrés dans de nombreux pays. Le Brésil a toujours reconnu l'importance de promouvoir la coordination entre les différentes institutions des Nations Unies et se félicite des progrès enregistrés dans ce domaine. Mais beaucoup reste à faire. Comme le relève le Secrétaire général dans son rapport sur l'examen triennal des activités opérationnelles, il existe un fossé considérable entre les décisions prises au niveau des sièges et l'expérience sur le terrain. Il est donc essentiel de promouvoir des partenariats et une coordination sur le terrain également, a estimé le représentant brésilien. L'implication du gouvernement dans l'ensemble du processus, dès le début, est en autre un élément essentiel. Tout en reconnaissant que les institutions, programmes et fonds des Nations Unies devraient avoir la capacité, les ressources et la souplesse nécessaires pour apporter une réponse rapide à des situations d'urgence résultant de catastrophes ou de conflits, le Brésil est convaincu qu'il convient de mettre davantage l'accent sur les actions ayant un effet structurel à long terme. Le Brésil, qui partage les préoccupations exprimées s'agissant du déclin des ressources de base du système des Nations Unies, demande à tous les pays donateurs d'exprimer clairement leur engagement en faveur des objectifs de développement fixés lors des grandes conférences internationales des années 1990 en accroissant leurs contributions volontaires aux fonds et programmes des Nations Unies.
Mme FAROOQ A. ABDULLA (Bahreïn) a rappelé que les institutions spécialisées dans les activités de développement doivent avoir pour mission principale de s'assurer de l'éradication de la pauvreté dans le monde et doivent pour ce faire mettre l'accent sur l'accès pour tous à la santé et à l'éducation, en particulier. Pendant ces trois dernières décennies, une meilleure compréhension de la pauvreté et des méthodes pour la combattre ont permis aux Nations Unies de mettre en place des programmes efficaces et ce plus particulièrement dans les domaine de la santé et de l'éducation. D'après les statistiques de la Banque mondiale, un certain nombre de pays sont passés d'une situation de pauvreté extrême à une situation où les besoins minimums étaient assurés. Mme Abdulla en a conclu que le progrès était donc possible malgré les nombreuses difficultés rencontrées.
M. SALMAN AL FARISI (Indonésie) a souligné que cette réunion du Conseil économique et social se tient à un moment où l'économie mondiale régresse, assombrissant les perspectives de développement des pays en développement, alors même que l'économie mondiale n'a pas encore totalement surmonté les conséquences de la crise économique de 1997. Le représentant indonésien a par ailleurs fait part de ses préoccupations s'agissant du manque de ressources financières adéquates pour les activités opérationnelles au service du développement. La nature incertaine de la base financière du système des Nations Unies entrave la capacité du système à répondre au défi du développement durable, a-t-il souligné avant de juger indispensable que le niveau des ressources de base atteigne le même niveau que les autres ressources. Le représentant indonésien a par ailleurs estimé que l'exécution nationale des programmes de développement devrait être la norme. Mais pour ce faire, il est impératif d'accorder la priorité au renforcement des capacités des pays, a-t-il fait observer. En ces périodes de contraction des ressources financières disponibles pour les activités opérationnelles de développement, il est particulièrement important de procéder à des études d'évaluation de l'impact de la contribution du système des Nations Unies au développement.
M. DER KOGDA (Burkina Faso) a déclaré que la pauvreté est le plus important défi auquel doit faire face la communauté internationale. Les Nations Unies ont un rôle à jouer dans ce domaine et doivent œuvrer à la mobilisation de l'ensemble des partenaires au développement. Au Burkina Faso, les Nations Unies apportent environ 10% du total de l'aide publique au développement. Les évaluations des différents programmes de coopération avec les Nations Unies reconnaissent la pertinence des domaines de concentration des Nations Unies par rapport aux priorités du pays en matière de développement mais relèvent aussi des insuffisances dans le domaine de la coordination. M. Kogda a invité le Conseil à porter une attention toute particulière aux pays les moins avancés en agissant au plus vite
Mme GINETTE LACHANCE (Canada) a reconnu qu'il est regrettable que seules six études d'évaluation de l'impact des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies aient été menées à ce jour. Il n'en demeure pas moins que les conclusions de ces études permettent d'ores et déjà de dégager une idée-force, à savoir que le système des Nations Unies peut effectivement aider les pays récipiendaires à surmonter certains problèmes fondamentaux tels que la pauvreté et que la clef d'un tel succès passe par un rôle moteur des gouvernements concernés et par une bonne interaction avec l'ensemble du système des Nations Unies. D'autres conclusions de ces études sont plus inquiétantes, notamment que la création de capacités serait encore considérée comme une chasse gardée du PNUD.
Un autre sujet de préoccupation a trait au manque de «mémoire institutionnelle» concernant les efforts déployés par le passé par les Nations Unies, ce qui empêcherait le système de tirer les leçons du passé. En ce qui concerne le cadre d'assistance au développement (UNDAF), il semble clair que cet outil de programmation ne saurait porter ses fruits si le pays concerné (tant au niveau du gouvernement qu'au niveau de la société civile) ne joue pas un plus grand rôle dans son élaboration. S'agissant des questions de ressources, la représentante canadienne a relevé que le déclin des ressources a été enrayé et qu'une majorité de donateurs ont accru leurs contributions au budget régulier, en particulier pour le PNUD, au cours de ces deux dernières années. S'il est vrai que les ressources de base (régulières) et les ressources non régulières ne sont pas interchangeables, il ne fait cependant aucun doute que les ressources autres que les ressources de base peuvent aussi contribuer aux objectifs prioritaires du développement.
M. B. S. BISHNOI (Inde) a constaté une baisse de la confiance dans les activités opérationnelles du système des Nations Unies. Cette baisse de confiance s'est traduite par une diminution des ressources financières. Ainsi, le Programme des Nations Unies pour le développement a connu depuis 1995 une diminution de 30% des contributions à son budget. En même temps, une petite partie seulement (20%) des ressources du PNUD est consacrée à la lutte contre la pauvreté alors que 42% de ses ressources vont vers des activités «en amont» notamment dans le domaine de la bonne gestion des affaires publiques. C'est pourquoi le PNUD est perçu par certains pays comme un programme qui ne répond pas aux besoins des pays. En outre, les pays récipiendaires ont l'impression que les programmes d'aide multilatérale servent de plus en plus les intérêts des pays donateurs. Pour conclure, M. Bishnoi a rappelé que l'Inde appuyait sans réserve le Cadre d'assistance pour le développement des Nations Unies (UNDAF), mais souhaitait voir une réduction de ses coûts opérationnels.
M. SERKII YAMPOLSKYI (Ukraine) a constaté que, depuis le dernier examen triennal d'ensemble des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, le rôle des fonds et programmes dans le domaine du renforcement des capacités nationales ainsi qu'en matière d'aide aux pays en développement et en transition s'est sensiblement amélioré. Le Gouvernement ukrainien évalue de manière positive le travail réalisé dans le pays par le bureau des Nations Unies. Il est d'avis que le Programme des Nations Unies pour le développement devrait continuer à jouer un rôle central en matière de coordination des activités des institutions des Nations Unies dans le pays. Ce rôle est particulièrement important en ce qui concerne la mise en œuvre de projets à long-terme tels que le Programme de développement et d'intégration de la Crimée ou le Programme des Nations Unies concernant Tchernobyl. L'Ukraine estime que les activités opérationnelles des Nations Unies à l'intention des pays en transition devraient se concentrer, entre autres, sur les réformes du marché, notamment en ce qui concerne la promotion de l'esprit d'entreprise et l'assistance technique dans les travaux d'infrastructures, ainsi que sur les réformes macroéconomiques visant à accélérer l'intégration de ces pays dans l'économie mondiale. L'Ukraine espère que la prochaine Conférence internationale sur le financement du développement permettra d'aborder la question complexe qui consiste à voir comment il serait possible d'assurer le financement de la coopération des Nations Unies pour le développement sur une base stable.
M. JORGE VOTO-BERNALES (Pérou) a souligné le rôle décisif des Nations Unies dans la mobilisation pour la coopération internationale pour les activités de développement. Cette coopération doit être fondée sur l'universalité des programmes par pays et la neutralité des objectifs à atteindre. Les activités opérationnelles doivent par ailleurs répondre aux objectifs de développement définis par les programmes par pays. Ce qui implique une participation des autorités nationales dans l'élaboration des projets. M. Voto-Bernales a souhaité que la coopération ait comme cadre de référence les conclusions des différentes conférences qui ont eu lieu dans les années 90 et que les progrès réalisés plus particulièrement en ce qui concerne l'éradication de la pauvreté soient enregistrés. La diminution des fonds pour les activités de développement est malheureusement une réalité, un certain nombre de pays favorisant une coopération en dehors du système des Nations Unies, a regretté le représentant péruvien.
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