ECOSOC/G/5949

ECOSOC : TABLE RONDE SUR LES PARTENARIATS ENTRE LES NATIONS UNIES ET LE SECTEUR PRIVÉ EN VUE DE RÉPONDRE AUX DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT

05/07/2001
Communiqué de presse
ECOSOC/G/5949


ECOSOC : TABLE RONDE SUR LES PARTENARIATS ENTRE LES NATIONS UNIES ET LE SECTEUR PRIVÉ EN VUE DE RÉPONDRE AUX DÉFIS DU DÉVELOPPEMENT


Genève, 4 juillet -- Le Conseil économique et social a tenu, ce matin, sous la conduite de M. Sarbuland Khan, Directeur de la Division de l'appui au Conseil, une table ronde sur le thème des partenariats entre les Nations Unies et le secteur privé en vue de répondre aux défis du développement.  Des présentations ont été faites par M. Jacques-François Martin, Président du Fonds mondial pour les vaccins de l'enfance; M. Manuel Acevedo, Coordinateur du Groupe des volontaires en ligne, Volontaires des Nations Unies, Programme des Nations Unies pour les technologies de l'information (UNITeS); et M. Jean-Marie Blanchard, Chargé de la promotion des entreprises et du développement des marchés pour le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Inde chez Alcatel.


Le Président du Fonds mondial pour les vaccins de l'enfance a présenté les activités et objectifs du Fonds ainsi que le partenariat noué dans le cadre de l'Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation, dont l'objectif est de permettre la vaccination de 80% des enfants dans les pays éligibles grâce à la collaboration avec le secteur privé.


M. Acevedo, Coordinateur du Groupe des volontaires en ligne, a exposé le rôle des Volontaires des Nations Unies dans les efforts de promotion des technologies de l'information.  Il a présenté le programme UNITeS (Programme des Nations Unies pour les technologies de l'information), insistant notamment sur les partenariats noués avec le secteur privé dans ce cadre de ce programme.


Le représentant d'Alcatel a pour sa part présenté les programmes que son entreprise a mis en œuvre dans le but de combler le fossé numérique.


Dans le cadre de l'échange de vues qui a suivi ces présentations sont intervenus les représentants de l'Ouganda, de l'Algérie, de l'Angola, de la France et d'une organisation non gouvernementale : International Federation of University Women.


L'accent a notamment été mis sur la nécessité d'assurer un contenu local aux informations circulant sur Internet et de disposer des ressources nécessaires à cette fin (du point de vue de la maintenance des sites et de la collecte d'informations, notamment), afin que l'accès ne soit pas limité à des sites établis par des groupes d'intérêt extérieurs.  En ce qui concerne les partenariats public-privé aux fins de la promotion des technologies de l'information et de la communication dans les pays en développement, il a été souligné que, dans un premier temps, les progrès ne pourront se réaliser que sur la base d'une assistance volontaire.  Des intervenants ont toutefois souligné que l'existence d'une demande solvable est indispensable pour assurer la viabilité à long terme des infrastructures.


Le Conseil a ensuite repris son débat consacré aux questions de coordination.


Table ronde sur les partenariats entre les Nations Unies et le secteur privé en vue de répondre aux défis du développement


M. JACQUES-FRANÇOIS MARTIN, Président du Fonds mondial pour les vaccins de l'enfance, a présenté les différentes activités et la structure du Fonds.  Il a rappelé qu'alors même que le coût des vaccins dans le monde était en réduction, le nombre d'enfants protégés était en baisse.  Sur 130 millions d'enfants qui naissent chaque année 30 millions n'ont pas accès aux vaccins et, par conséquent, un enfant sur 10 mourra car il n'aura pas été vacciné.  Le vaccin ne coûte pourtant que 30 dollars par enfant.  Le rôle du Fonds est principalement de remédier à ce problème.


M. Martin a également présenté les activités de l'Alliance mondiale pour les vaccins et l'immunisation (GAVI) qui a pour mission de réduire les disparités vaccinales entre les différents pays du monde.  GAVI est un partenariat entre les gouvernements de nombreux pays, l'OMS, l'UNICEF, la Banque mondiale, l'industrie du vaccin et un certain nombre d'organisations non gouvernementales et de fondations privées.  La mission du Fonds mondial pour les vaccins de l'enfance est de lever des fonds pour permettre la réalisation de projets dans le cadre de GAVI dans les pays les plus pauvres.  Il s'agit d'un organe indépendant possédant un compte spécial à l'UNICEF.  Tous les pays du monde ayant un PNB inférieur à 1000 dollars par habitant peuvent prétendre à l'aide du Fonds, ainsi que l'Inde, la Chine et l'Indonésie.


Le Fonds pose comme condition au soutien financier que les pays bénéficiaires rendent compte des progrès réalisés et acceptent le principe d'audits pour vérifier la réalité de ces progrès.  Une Charte a été mise en place pour définir les modalités de l'aide.  Aujourd'hui, sur 71 pays éligibles, 36 ont obtenu un accord et 22 sont en attente.  L'objectif à atteindre est de permettre la vaccination de 80% des enfants vivant dans les pays éligibles.  M. Martin a précisé que le Fonds était un bon exemple de collaboration entre le secteur privé et le secteur public et devrait également permettre la mis en place d'infrastructures pour la distribution éventuelle de nouveaux vaccins dans le futur.


M. MANUEL ACEVEDO, Coordinateur du Groupe des volontaires en ligne, Volontaires des Nations Unies - Programme des Nations Unies pour les technologies de l'information (UNITeS), a indiqué que le mouvement des volontaires en faveur de la promotion des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les pays en développement est un mouvement qui attire de nombreux bénévoles.  Ce mouvement s'efforce, au-delà des activités de formation, de promouvoir le renforcement des capacités à plus long terme.  M. Acevedo a rappelé que la connectivité, le renforcement des capacités et le contenu constituent les trois axes de la lutte visant à combler le fossé numérique.


Le Programme UNITeS - unique en son genre - est une initiative mondiale émanant des Nations Unies, qui vise à favoriser l'action des volontaires en vue de surmonter la fracture numérique.  Les contributions des volontaires dans le cadre de ce programme couvrent toute une gamme de projets allant de la promotion de la paix au développement, a précisé M. Acevedo.  Parmi les défis auxquels est confronté le Programme UNITeS, M. Acevedo a mentionné le fait que la réduction du fossé numérique entre pays n'est pas considérée par tous comme une priorité.  Il a également regretté que les volontaires soient encore souvent perçus comme des «amateurs».  Du point de vue des ressources financières, il convient de relever qu'un volontaire des Nations Unies coûte chaque année environ 15 000 dollars.  L'implication du secteur privé et l'établissement de partenariats avec lui s'imposent d'elles-mêmes dès lors que le secteur privé représente un acteur clef de la réduction du fossé numérique compte tenu de ses ressources en capital humain, en savoir-faire, en équipement et en services.  En outre, les entreprises ne peuvent que tirer parti de tels partenariats qui déboucheront inévitablement sur une extension des marchés et améliorer leur image publique.  Les intérêts sont donc mutuels et les responsabilités doivent être partagées.


M. JEAN-MARIE BLANCHARD, d'Alcatel, chargé de la promotion des entreprises développement des marchés pour le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Inde, a rappelé que les nouvelles technologies apparaissaient aujourd'hui comme un nouveau levier du développement qui laisse malheureusement derrière les pays en développement.  Dans ce cadre, Alcatel propose une approche qui vise à combler ce fossé numérique.  La première démarche d'Alcatel a consisté à entreprendre une étude sur les 100 pays les plus pauvres afin de trouver les moyens de les assister.  Il en est ressorti que les freins à la nouvelle technologie étaient non seulement le manque d'infrastructures et les coûts élevés mais également le manque d'adaptation des services et applications disponibles et le manque de préparation des populations locales.  Concernant les infrastructures, Alcatel a développé de vastes projets régionaux tels que l'installation de câbles sous-marins à fibres optiques sur les côtes africaines et de satellites couvrant l'Europe, le Moyen-Orient l'Asie et l'Afrique du Sud.


M. Blanchard a rappelé qu'il était également nécessaire de développer l'accès local à toutes ces infrastructures.  Internet doit, à cet égard, être dans les pays en développement un outil au service du développement local au niveau économique, social, culturel et politique.  Il doit donc être adapté au contexte local et être accessible au plus grand nombre.  L'accès doit être collectif à travers des centres accessibles à l'ensemble de la population tels que les télécentres présents dans un grand nombre de pays en développement.  Alcatel coopère avec des partenaires locaux pour mettre en place des infrastructures de télécommunication et encourager les initiatives locales visant à mettre au point un usage adapté.


L'engagement d'Alcatel dans de tels partenariats lui a permis d'acquérir une connaissance précise des services attendus et de proposer des infrastructures de télécommunications répondant aux attentes de la population et satisfaisant également les exigences de rentabilité et de services publics qui s'imposent aux opérateurs de ces infrastructures.  Selon Alcatel, la clé de la réussite de la diffusion des technologies de l'information et de la communication réside dans la capacité des acteurs privés et publics à travailler en partenariat, plus particulièrement dans le domaine du financement.


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