ECOSOC/G/5948

ECOSOC : RÉUNION-DÉBAT SUR LES PARTENARIATS ENTRE L'ONU ET LE SECTEUR PRIVÉ EN VUE DE PROMOUVOIR L'ACCÈS AUX CONNAISSANCES AUX FINS DU DÉVELOPPEMENT

05/07/2001
Communiqué de presse
ECOSOC/G/5948


ECOSOC : RÉUNION-DÉBAT SUR LES PARTENARIATS ENTRE L'ONU ET LE SECTEUR PRIVÉ EN VUE DE PROMOUVOIR L'ACCÈS AUX CONNAISSANCES AUX FINS DU DÉVELOPPEMENT


L'accent est mis sur la nécessité pour chaque pays de se doter des infrastructures indispensables à l'usage des nouvelles technologies


      Genève, 3 juillet -- Le Conseil économique et social a tenu, cet après-midi, une réunion-débat sur le thème des partenariats entre les Nations Unies et le secteur privé en vue de promouvoir l'accès aux connaissances aux fins du développement.


Sous la conduite de M. Sarbuland Khan, Directeur de la Division de l'appui au Conseil économique et social, cette réunion-débat a porté sur le potentiel, la situation actuelle et la marche à suivre s'agissant de tels partenariats.  Sont intervenus des représentants de l'Organisation internationale du travail (OIT), de l'Union internationale des télécommunications (UIT), de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) et de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).


M. Roberto Blois, Vice-Secrétaire général de l'UIT, a présenté les projets menés par son organisation dans le domaine du transfert des connaissances et des technologies.  Il a notamment indiqué que l'UIT préconise l'utilisation à grande échelle des techniques de l'information et de la communication et encourage l'apprentissage et la formation en ligne.


M. Duncan Campbell, Chef par intérim de l'Équipe du Rapport sur l'emploi dans le monde à l'OIT, a fait part des diverses initiatives engagées en 2000 afin d'améliorer la coopération technique apportée par l'OIT dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.


M. Philippe Queau, Directeur de la Division de la Société de l'information à l'Unesco, a notamment attiré l'attention du Conseil sur les conséquences de l'inégale répartition des brevets de propriété intellectuelle à travers le monde et a préconisé la création d'une banque de données sur les techniques faisant partie du domaine public.


M. Michael Sholtz, Représentant spécial de la Directrice générale de l'OMS, a exposé le fonctionnement et les objectifs du réseau international de santé, appelé Health InterNetwork, qui a pour objet d'améliorer la santé publique sur l'ensemble de la planète en facilitant l'échange d'informations sanitaires à travers le monde par le biais de l'Internet.


Dans le cadre de l'échange de vues qui a suivi ces présentations, les représentants du Mexique et du Royaume-Uni sont intervenus.  Il a notamment été souligné que l'un des grands problèmes qui se posent aux pays en développement est qu'une partie de leur population ne sait toujours ni lire ni écrire et ne dispose pas d'installations téléphoniques, de sorte que l'accès à Internet pour ces populations reste une réalité assez éloignée. Cette observation a notamment permis de rappeler l'importance qu'il y a pour chaque pays à se doter des infrastructures indispensables à l'usage des technologies de l'information et des communications.  Pour promouvoir la mise en place de telles infrastructures, une volonté politique forte est absolument essentielle, a-t-il été souligné.


Demain matin, à 10 heures, le Conseil tiendra une autre réunion-débat sur le thème des partenariats institués entre les organismes des Nations Unies et le secteur privé pour relever les défis du développement, avant de poursuivre son débat consacré aux questions de coordination.


Aperçu des interventions


M. ROBERTO BLOIS, Vice-Secrétaire général de l'Union internationale des télécommunications, a rappelé que le rôle de son organisation consistait essentiellement a faciliter les relations et la coopération internationale entre les différents acteurs de la société grâce à des services de télécommunication efficaces.  M. Blois a souligné que l'Union internationale des télécommunications est la seule organisation internationale où sont discutés les moyens à mettre en place pour permettre un développement harmonisé des télécommunications au niveau mondial.  Le mandat de l'organisation est d'aider les pays en développement à atteindre une capacité institutionnelle et organisationnelle leur permettant de développer ces activités.  Dans ce cadre, l'UIT préconise l'utilisation à grande échelle des techniques de l'information et de la communication et encourage l'apprentissage et la formation en ligne pour mettre à jour les qualifications des employés de manière régulière.


M. Blois a indiqué que l'UIT a notamment créé cinq centres d'excellence dont deux en Afrique.  Ces centres ont pour objectif de mettre en place, en partenariat avec des sociétés privées et des organisations de télécommunication, des réseaux régionaux de formation permettant un meilleur développement des régions concernées.  Le montant des contributions pour les centres localisés en Afrique est de 3,6 millions de dollars pour trois ans (1999 à 2001).  L'UIT, en partenariat avec le secteur privé, à également crée des centres de formation à l'Internet pour les professionnels.  L'objectif global de l'organisation étant de créer un réseau de 50 centres avant la mi-2003.  À travers une approche consistant à «former les formateurs», l'organisation compte coopérer avec les secteurs public et privé pour dispenser des formations aux ressortissants de pays en développement.


M. Blois a déclaré que le développement des infrastructures demeurait une priorité.  En effet, il n'est pas surprenant que la plus grande partie de la population mondiale n'ait pas accès à l'information puisque la moitié n'a jamais utilisé un téléphone.  Il est donc important de ne pas oublier que la diffusion des techniques de l'information et de la communication est très importante pour le développement mais que celle-ci ne peut pas être mise en œuvre sans des infrastructures de base.  M. Blois a en outre rappelé que la promotion des techniques de l'information et de la communication ne pouvait se faire qu'à condition d'assurer la coordination des efforts de tous les acteurs intéressés pour éviter le double emploi et s'assurer de la complémentarité des différents projets mis en place.  En conclusion, M. Blois a souligné l'importance que l'UIT accordait au rôle que pouvait jouer le Sommet mondial sur la société de l'information auquel l'organisation participera en 2003.


M. DUNCAN CAMPBELL, Chef par intérim de l'Équipe du Rapport sur l'emploi dans le monde à l'Organisation internationale du travail (OIT), a rappelé la structure tripartite de l'Organisation pour faire valoir que la notion de partenariat entre le public et le privé n'est pas nouvelle pour l'OIT.  Il a souligné que l'année 2000 a vu le lancement de plusieurs initiatives visant à améliorer la coopération technique apportée par l'OIT dans le domaine des technologies de l'information et de la communication.  Comme d'autres institutions spécialisées, l'OIT dispose d'un avantage comparatif dans la fourniture d'informations spécialisées, a-t-il souligné.  Il a indiqué qu'en janvier dernier, le BIT a publié le Rapport mondial sur l'emploi 2001, consacré à la vie au travail dans le contexte de l'économie de l'information : il s'agit de la seule étude à ce jour qui tente de passer en revue ce que l'Internet et les autres technologies de mise en réseau peuvent signifier pour le marché du travail.  La collecte et l'assemblage de toutes les informations contenues dans ce rapport sont, pour une grande part, le résultat d'un partenariat entre les secteurs public et privé et jamais l'OIT n'avait jusqu'à présent travaillé en si étroite collaboration avec les organisations du secteur privé pour produire un tel rapport.  Le résultat fut d'abord un produit numérique avant d'être physique puisque ce fut le premier rapport sur l'emploi dans le monde à paraître sous forme de CD-Rom avant de paraître sous forme imprimée.


M. Campbell a par ailleurs précisé que, par rapport aux autres institutions spécialisées, ce qui caractérise une grande partie des activités de coopération technique de l'OIT, c'est l'accent mis sur la formation du capital humain. 

M. Campbell a attiré l'attention sur l'une des principales applications des technologies de l'information et des communications à cet égard: à savoir l'enseignement à distance.  Ainsi, l'OIT a-t-elle mis en place un module de formation interactif afin d'aider les travailleurs à réintégrer le marché du travail d'après-guerre en Bosnie.  Le Centre international de formation de l'OIT à Turin a récemment mis sur pied le programme DELTA d'applications technologiques relatives à l'enseignement à distance dont l'objectif est de favoriser la modernisation des systèmes d'enseignement en étudiant et en diffusant la manière dont les technologies de l'information et des communications peuvent être utilisées pour un enseignement à distance intégrant flexibilité et multimédia. 


L'OIT vient également d'achever un projet-pilote d'enseignement à distance à l'intention des syndicalistes.  Un autre domaine dans lequel l'OIT s'efforce de promouvoir des partenariats aux fins du développement est celui de la mise en réseau entre des différentes composantes publiques et privées de l'Organisation - à l'instar du Réseau international de fournisseurs de formation professionnelle.


M. PHILIPPE QUEAU, Directeur de la Division de la société de l'information, Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), a souligné que la propriété intellectuelle était distribuée de manière inégale dans le monde.  Il a fait observer que 97% de l'ensemble des brevets appartiennent aux pays industrialisés, qui rechignent à les faire passer dans le domaine public et augmentent sans cesse les délais.  Cette attitude a pour effet de retarder l'accès des populations aux biens les plus élémentaires.  L'Afrique du Sud, par exemple, s'est trouvée confrontée à un lobby pharmaceutique international puissant lorsqu'elle a voulu mettre sur le marché des médicaments génériques réputés moins chers.  L'échange des connaissances devrait permettre d'améliorer les conditions de vie et la liberté d'accès à l'information et devrait être encouragé par les gouvernements et le secteur privé.


En vue de protéger le patrimoine mondial, l'Unesco est favorable à une harmonisation des transferts de connaissance entre le Nord et le Sud.  L'Organisation approuve la mise en place d'une charte sur le domaine public international.  Elle encourage également la création d'un centre international en ligne regroupant la plus grande quantité de données publiques et souhaite voir un renforcement de la coopération entre les organismes gouvernementaux et non gouvernementaux.


M. MICHAEL SHOLTZ, Représentant spécial de la Directrice générale de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a attiré l'attention du Conseil sur le réseau international de santé connu sous le nom de Health InterNetwork, lancé par le Secrétaire général des Nations Unies en septembre dernier à l'occasion du Sommet du Millénaire, qui a pour objet d'améliorer la santé publique sur l'ensemble de la planète en facilitant l'échange d'informations sanitaires à travers le monde par le biais de l'internet.  Si l'on demande aux chercheurs des pays en développement quels sont leurs besoins, ils répondent unanimement qu'ils auraient avant tout besoin de bénéficier d'un meilleur accès aux résultats de la recherche mondiale, a indiqué M. Sholtz.  Aussi, le Health InterNetwork s'efforcera-t-il de répondre à cette attente.  L'OMS ne saurait prendre en charge à elle seule l'ensemble du fonctionnement de ce réseau et un partenariat s'impose donc avec d'autres agences et institutions, ainsi qu'avec le secteur privé et la société civile.  Ce réseau n'est pas une entreprise à but lucratif, a précisé M. Sholtz.  Il s'agit d'un projet de grande envergure qui en est actuellement à la phase pilote, laquelle sera suivie d'une phase de transition qui verra la mise au point d'un plan mondial permettant de couvrir une centaine de pays.  Ce projet nécessite d'importantes ressources financières qui ne devront cependant pas venir détourner les fonds publics consacrés à la santé, a souligné M. Sholtz.


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