LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL POURSUIT SON DÉBAT SUR LA COORDINATION DES EFFORTS POUR PROMOUVOIR L'ACCÈS AUX CONNAISSANCES ET AUX TECHNOLOGIES
Communiqué de presse ECOSOC/G/5947 |
LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL POURSUIT SON DÉBAT SUR LA COORDINATION DES EFFORTS POUR PROMOUVOIR L'ACCÈS AUX CONNAISSANCES ET AUX TECHNOLOGIES
Genève, 3 juillet -- Le Conseil économique et social a poursuivi, ce matin, son débat sur les questions de coordination en entendant des représentants d'États et d'institutions des Nations Unies. Conformément au thème retenu cette année pour ce débat, le Conseil s'est penché sur le rôle des Nations Unies dans la promotion du développement, s'agissant en particulier de l'accès aux connaissances et aux technologies, surtout dans le domaine de l'information et de la communication.
Nombre d'intervenants ont insisté sur l'urgente nécessité de prendre des mesures afin de combler le «fossé numérique» qui se creuse entre Nord et Sud. À cet égard, l'accent a été mis sur la nécessité de surmonter les obstacles au transfert des technologies de l'information et des communications vers les pays en développement, notamment le manque d'infrastructures, le manque de personnel qualifié ainsi que le coût encore élevé des connexions.
Les représentants des pays suivants ont pris la parole: États-Unis, Chine, Suisse, Venezuela, Fidji, Indonésie et Afrique du Sud. Les délégués de l'Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) et de l'Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) sont également intervenus.
Cet après-midi, à 15 heures, le Conseil tiendra une réunion-débat sur le thème suivant : «Les partenariats institués entre les organismes des Nations Unies et le secteur privé pour promouvoir l'accès aux connaissances aux fins du développement: possibilités, situation actuelle et perspectives d'avenir». Il reprendra ensuite son débat sur les questions de coordination.
Suite du débat sur les questions de coordination
M. JOHN DAVISON (États-Unis) a souligné l'importance des technologies de l'information et de la communication dans le monde actuel. Ces technologies ont un impact sur le mode de vie des populations et permettent aux entreprises et individus de gérer leur situation et leur relation avec le milieu de façon plus efficace. M. Davison a souligné que les États-Unis s'efforcent, tant au niveau international que national, de favoriser le développement des technologies de l'information et de la communication. Ainsi, le pays a lancé une initiative de développement économique ayant pour objectif d'augmenter l'utilisation de l'Internet dans les pays en développement. D'autre part, des programmes nationaux ont été mis en place par le gouvernement pour permettre aux services et entreprises publiques d'être connectés à l'internet. M. Davison a salué l'une approche pratique préconisé dans le rapport du Secrétaire général pour mettre en place un partenariat entre les secteurs public et privé. Le Groupe de travail sur les technologies de l'information et de la communication devrait être un outil essentiel pour développer ce partenariat. Le représentant des États-Unis a souligné qu'en raison du rôle prédominant du secteur privé dans le développement de ces technologies, l'ONU doit définir clairement et de manière transparente le partenariat à mettre en place.
Mme ZHANG XIAOAN (Chine) a rappelé que le développement rapide des technologies a contribué au processus de mondialisation économique et au développement de la productivité mondiale. La maîtrise des technologies est déterminante pour lutter contre la pauvreté, a-t-elle également souligné. Malheureusement, le fossé numérique entre le Nord et le Sud ne cesse de s'élargir. C'est pourquoi la Chine appelle la communauté internationale à prendre des mesures pratiques afin de créer un environnement extérieur propice au transfert des techniques et des connaissances vers les pays en développement. Il convient en outre de former, dans les pays en développement, un personnel technique qualifié afin de renforcer la capacité d'innovation technologique de ces pays et de combler le fossé numérique. Il est donc essentiel de surmonter les obstacles au transfert des technologies. À cet égard, le Groupe de travail sur les transferts des technologies de l'information et de la communication, mis en place par l'ECOSOC, devrait être appelé à jouer un rôle important. Le secteur privé - dont il ne faut toutefois pas surestimer le rôle - devrait apporter des contributions plus utiles aux divers objectifs de développement fixés par les Nations Unies, a estimé la représentante chinoise.
M. FRANÇOIS NORDMANN (Suisse) a souligné le rôle central des Nations Unies dans la promotion et la coordination des initiatives relatives aux technologies de l'information et de la communication pour combattre la pauvreté. M. Nordmann a rappelé que seuls les efforts conjugués des différents partenaires, en coordination avec les Nations Unies, permettront de diminuer le fossé existant entre les pays. Depuis le débat de Haut niveau du Conseil économique et social réuni à New York l'année dernière, de nombreux efforts ont été entrepris pour réduire la fracture numérique et exploiter les potentialités des technologies de l'information et de la communication en faveur du développement durable. La Suisse se félicite d'accueillir, au mois de décembre 2003, le «Sommet mondial sur la société de l'information» et appelle à la coordination et aux efforts des États membres et de la société civile pour une réussite de ce sommet. M. Nordmann a rappelé que la Suisse demeure à la disposition du Conseil économique et social en tant que membre actif et facilitateur dans des réseaux Nord-Sud et qui incluent des acteurs gouvernementaux, des agences multilatérales, des organisations non gouvernementales et le secteur privé.
M. OSCAR HERNANDEZ (Venezuela) a salué le rapport du Secrétaire général sur le rôle des Nations Unies dans la promotion du développement, s'agissant en particulier de l'accès aux connaissances et aux technologies. Il a rappelé que cette question a également fait l'objet d'un examen au XXIe Sommet des chefs d'État du Groupe des 15 qui s'est tenu à Djakarta à la fin du mois de mai dernier. Les débats de ce Sommet se sont conclus par l'adoption de la Déclaration de Djakarta qui reconnaît l'apport fondamental des technologies de l'information et de la communication à l'économie moderne ainsi que le potentiel formidable de ces technologies du point de vue de l'accélération de la croissance économique et de la promotion du développement durable. Les efforts déployés afin de promouvoir l'utilisation de ces technologies dans le monde en développement doivent être orientés vers le renforcement des communautés locales et la formation afin que chacun puisse développer son potentiel et concrétiser ses aspirations. Pour que les technologies de l'information et de la communication servent véritablement la cause du développement, il est indispensable d'éliminer de toute urgence tous les obstacles à la participation de la plupart des pays en développement, parmi lesquels le manque d'infrastructures, le manque de capacités et le manque de ressources financières aux fins d'investissements. Si l'on n'engage pas un tel processus, 4 milliards d'êtres humains continueront d'être marginalisés, creusant ainsi l'énorme fossé technologique qui sépare déjà aujourd'hui le monde développé du monde en développement. La Déclaration de Djakarta exhorte la communauté internationale, en particulier le monde développé, à témoigner de son engagement en faveur de la promotion des opportunités de l'ère numérique au bénéfice de tous, par le biais de la mise en place de relations novatrices avec les gouvernements, le secteur privé et les ONG du monde en développement.
M. AMENATAVE V. YAUVOLI (Fidji) a estimé que le rapport du Secrétaire général constituait une excellente base de travail pour la mise en place et le développement des techniques de l'information et de la communication. Fidji est convaincu du rôle important que peuvent jouer les technologies de l'information et de la communication pour combler le fossé entre pays riches et pauvres. Les technologies de l'information et de la communication sont, en effet, un outil précieux pour surmonter l'état d'isolement de certains pays comme Fidji. L'Internet, par exemple, est un instrument essentiel pour le développement économique qui permet de rompre avec l'isolement du pays. M. Yauvoli a rappelé que, compte tenu des ressources limitées du pays et du coût élevé de la mise en place des technologies de l'information et de la communication, il est difficile pour Fidji de favoriser le développement des activités dans ce domaine. En outre, le pays doit déployer d'importants efforts pour faire face aux nombreux problèmes soulevés par l'impact de la mondialisation. M. Yauvoli s'est félicité, à cet égard, de la suggestion du Secrétaire général, dans son rapport sur la question, concernant la fourniture d'une assistance technique.
M. SALMAN AL-FARISI (Indonésie) a souligné que chacun s'accorde aujourd'hui pour reconnaître que l'économie mondiale se transforme rapidement en une société mondiale fondée sur le savoir dans laquelle les technologies liées aux connaissances, à l'information et aux communications constituent les principaux moteurs de la croissance économique et du développement. Étant donné le creusement continu du fossé économique et numérique entre les pays, le Conseil économique et social reconnaît l'impérieuse nécessité de maîtriser le rôle des technologies de l'information et des communications au service du développement. À cet égard, si chacun s'accorde à reconnaître la nécessité d'assurer un transfert adéquat des technologies et du savoir, c'est bien parce que l'on a assisté à une concentration croissante du savoir et de la technologie dans les pays développés et à un déficit à cet égard dans les pays en développement. Pour promouvoir le développement durable, les Nations Unies doivent donc trouver de meilleurs moyens d'assurer l'accès au savoir et le transfert de technologies. À cette fin, il convient de surmonter de nombreux obstacles, parmi lesquels figurent notamment le manque d'infrastructures et le coût excessif des connexions à internet. Il faudra également assurer le renforcement de capacités humaines et institutionnelles adéquates. En outre, si l'on n'assure pas la diversité culturelle et linguistique du contenu numérique, une grande partie des habitants de la planète sera incapable de comprendre et d'assimiler ce qui est offert grâce aux technologies de l'information. Le représentant indonésien a par ailleurs estimé que le principal défi auquel soient confrontés les Nations Unies et le secteur privé pour la mise en place de partenariats dans ce domaine réside dans la nécessité de fixer des modalités d'action qui reflètent les valeurs universelles des Nations Unies tout en assurant au secteur privé la réalisation de profits.
Mme J. NDHLOVU (Afrique du Sud) s'est félicitée de l'importance accordée par le Conseil économique et social aux technologies de l'information et de la communication. L'importance de la connaissance et du développement technologique est effectivement nécessaire au développement des pays. Mme Ndhlovu a rappelé que les technologies de l'information et de la communication sont essentielles pour le développement de l'éducation et de la santé de nombreux pays tels que l'Afrique du Sud. La création d'une capacité dans le domaine de la recherche et du développement devrait donc se faire en partenariat avec les pays développés. L'expérience positive de partenariat observé entre l'ONU et le secteur privé devrait se poursuivre pour permettre un développement dans l'intérêt de l'humanité. Mme Ndhlovu a souligné à cet égard que le Groupe de travail sur les technologies de l'information et de la communication représente un modèle de partenariat nécessaire pour accéder aux objectifs souhaités. Dans son rapport, le Secrétaire général a également fait un certain nombre de recommandations sur les moyens d'assister les pays en développement qui devraient permettre une coopération enrichissante entre les Nations Unies et ses partenaires. Le «Sommet mondial sur la société de l'information» dont il fait mention dans le rapport, est d'une importance cruciale pour les pays en développement et plus particulièrement les pays africains. Ce sommet devrait effectivement permettre la mise en place d'un plan d'action et sa tenue vient à point nommé.
Mme ELIZABETH MERZ (Organisation des Nations Unies pour le développement industriel, ONUDI) a souligné que les technologies et le savoir constituent des éléments essentiels de tout processus de développement industriel et que toutes les activités opérationnelles de l'ONUDI comprennent des opérations de transfert de technologies et de création de capacités. L'ONUDI s'efforce notamment d'aider les pays en développement à mettre en place un cadre institutionnel adéquat susceptible de favoriser la compétitivité et l'innovation technologique. L'un des éléments centraux de l'action de l'ONUDI à cet égard reste l'aide apportée aux gouvernements afin qu'ils mettent en place des mécanismes visant à surveiller et à évaluer de manière continue le développement des technologies et leurs applications. Les questions de qualité constituent de plus en plus une barrière au commerce, a par ailleurs souligné la représentante de l'ONUDI. Ainsi, les produits des pays en développement doivent-ils respecter un ensemble de normes sans cesse plus élevées. Aussi, dans ce domaine, la création de capacités et le transfert de technologies constituent-ils de puissants facteurs de compétitivité et de viabilité de l'entreprise. C'est pourquoi, partout où cela s'avère nécessaire, l'ONUDI fournit une aide dans le domaine de la formation et de la création de capacités technologiques, afin que puissent être mises en place les infrastructures nécessaires au respect de la qualité et des normes requises.
M. PHILIPPE QUEAU (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture - Unesco) a souligné que l'objectif principal de l'UNESCO consiste à construire une société fondée sur le partage des connaissances. Le défi consiste à prendre en considération la dimension humaine des technologies de l'information et de la communication et de réduire l'écart entre les pays, d'où l'importance de mettre l'accent sur l'éducation. L'Unesco poursuit son action dans le domaine éthique et juridique, ainsi qu'en ce qui concerne le contenu et la mise en place des technologies de l'information et de la communication et des instruments permettant l'accès à l'information et la connaissance. Les efforts de l'Unesco portent en particulier sur le renforcement de ses rapports avec la société civile. L'organisation souhaite en effet mobiliser l'opinion publique mondiale pour la promotion de l'information et préconise la reconnaissance de principes communs sur l'utilisation des technologies de l'information et de la communication et la liberté d'accès à l'information. L'Unesco a mis en place de nombreux programmes de développement des technologies de l'information et de la communication tels que l'installation de «Télécentres communautaires multi-usages» pour développer les technologies de l'information et de la communication dans les zones rurales. L'Unesco estime en effet que le rôle de la technologie dans l'éradication de la pauvreté est d'une importance cruciale. Les priorités et défis de l'Organisation consistent à promouvoir l'éducation pour tous et éviter que celle-ci demeure l'apanage des classes privilégiées.
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