ECOSOC/G/5946

LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL POURSUIT SON DÉBAT CONSACRÉ AUX QUESTIONS DE COORDINATION

05/07/2001
Communiqué de presse
ECOSOC/G/5946


LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL POURSUIT SON DÉBAT CONSACRÉ

AUX QUESTIONS DE COORDINATION


Genève, 2 juillet -- Le Conseil économique et social a poursuivi, cet après-midi, son débat consacré aux questions de coordination, qui met cette année l'accent sur le rôle des Nations Unies dans la promotion du développement, s'agissant en particulier de l'accès aux connaissances et aux technologies et de leur transfert, notamment grâce à des partenariats institués avec le secteur privé.


Dans le cadre de ce débat, le Conseil a entendu les représentants de la République de Corée, de la Fédération de Russie, de l'Australie et du Pérou. Les intervenants ont reconnu qu'avec la mondialisation, les technologies de l'information et de la communication sont devenues l'un des principaux facteurs de promotion du développement. L'accent a été mis sur la nécessité de créer des conditions propices à un réel accès des pays en développement à ces technologies. Pour ce faire, a-t-il été souligné, il est important de promouvoir l'innovation et le transfert des technologies au bénéfice de tous. Certains ont indiqué qu'ils comptaient sur le Groupe de travail sur les transferts de technologies de l'information et de la communication, récemment créé, pour élaborer un programme d'action visant à surmonter le fossé numérique existant entre les pays.

Le Président de la World Times Inc., M. Crocker Snow, est intervenu pour présenter un outil de mesure de la situation des pays en ce qui concerne les technologies de l'information : l'«indice de la société de l'information» (Information Society Index, ISI).

Le Conseil économique et social poursuivra demain matin, à 10 heures, son débat sur les questions de coordination.

Suite du débat sur les questions de coordination

M. LEE JAE-GIL (République de Corée) a rappelé que grâce aux nouvelles technologies de l'information telles que l'Internet, l'information est accessible plus rapidement pour un grand plus grand nombre de personnes que dans le passé. De nouvelles possibilités de développement se sont présentés dans le secteur privé et public grâce aux technologies de l'information et de la communication. Les pays en développement ont aujourd'hui une occasion unique de poursuivre leur développement grâce à ces technologies, mais le fossé numérique entre les différents pays reste malgré tout très important. La République de Corée soutient activement la mise en place d'un groupe de travail sur les technologies de l'information et de la communication et souhaite qu'il joue un rôle de première importance dans la coordination des efforts dans ce domaine. Par ailleurs, la coopération déjà existante devrait être renforcée et être fondée sur des réalités scientifiques et techniques en tenant compte également des contributions du secteur privé. Étant donné que le secteur privé est la source première d'innovation et le principal fournisseur de ressources financières et techniques pour le développement, le renforcement des partenariats avec le secteur privé doit constituer une partie essentielle des efforts visant à combler le fossé numérique. La République de Corée, dont la population compte parmi les plus «connectées» à l'Internet, a déployé des efforts pour favoriser la coopération numérique, offrant notamment de programmes de formation en techniques de l'information et de la communication pour étrangers.

M. YURI FEDATOV (Fédération de Russie) a souligné qu'en cette ère de mondialisation, les technologies de l'information et de la communication sont devenues l'un des principaux facteurs de promotion du développement socioéconomique durable des pays et de l'économie mondiale. Si les technologies modernes de communication ne peuvent résoudre à elles seules les problèmes de développement, elles peuvent néanmoins constituer un puissant catalyseur des progrès dans de nombreux domaines. La promotion des technologies de l'information ne devrait pas remplacer mais plutôt compléter les efforts destinés à assurer la modernisation technologique dans les secteurs de base de l'économie mondiale et à apporter des solutions aux problèmes socioéconomiques. Les Nations Unies ont à cet égard un rôle majeur à jouer afin de fixer des objectifs internationalement reconnus en matière de développement des technologies de l'information. L'événement le plus important dans ce domaine a sans conteste été la mise en place du Groupe de travail sur les technologies de l'information et la communication, qui constitue indéniablement une des premières étapes pratiques destinées à nouer des partenariats novateurs entre secteurs privé et public. Il convient d'assurer une coordination des efforts de ce groupe avec d'autres initiatives dans le même domaine, en particulier l'Équipe spéciale mise en place par le G8.

Le représentant russe a regretté que le rapport sur la question présenté par le Secrétaire général laisse sans réponse la question du rôle de l'ECOSOC en matière de coordination et d'orientation dans le domaine des technologies de l'information et de la coopération avec le secteur privé. Il a estimé que cette lacune est due en partie à un examen prématuré de la question alors que le Groupe de travail susmentionné ne fait que commencer son travail. La Fédération de Russie estime que la question des technologies de l'information et de la coopération entre les Nations Unies et le secteur privé devrait être examinée lors de la prochaine session de l'Assemblée générale.

M. PETER HAYWARD (Australie) a estimé que le développement des technologies de l'information et de la communication nécessitent un partenariat étroit entre les différents acteurs de l'information, y compris ceux du secteur privé. Pour sa part, l'Australie a décidé de mettre en place un programme de développement des capacités en matière d'information et de communication existantes dans le pays sur une période de 5 ans. D'autre part, au niveau international, le pays souhaite mettre en place un plan international en plusieurs étapes en vue de développer la technologie de l'information dans les pays en développement. Pour ce faire, en coopération avec la Banque mondiale, l'Australie effectue une étude qui permettra la mise en place d'un projet de coopération pour la promotion de l'éducation et l'accès à l'information pour les pays en développement. Ce plan, appelé World Virtual Colombo Plan Initiative, étudie les possibilités de canalisation de l'expertise australienne dans les domaines de l'éducation de base, de l'enseignement supérieur, des outils de connaissance, des possibilités d'apprentissage pour les décideurs et de la dissémination de la connaissance. Les efforts menés par l'Australie au cours des cinq dernières années démontrent son engagement en faveur de la promotion des technologies de l'information au pays et à l'étranger. L'Australie a pris des mesures pour partager avec les pays en développement les avantages des progrès réalisés dans le domaine des technologies de l'information.

M. JORGE VOTO-BERNALES (Pérou) a rappelé que dans le processus actuel de mondialisation de l'économie, les technologies et les connaissances sont cruciales pour qui veut parvenir à une croissance économique forte et durable, faciliter l'intégration et réduire l'extrême pauvreté. Il a exprimé l'espoir que le Conseil serait en mesure de forger, au cours de la présente session, une véritable alliance stratégique entre tous les pays intéressés, incluant le secteur privé et d'autres entités de la société civile, sous l'égide des Nations Unies, afin de réduire les inégalités entre pays en matière d'accès aux capacités technologiques. À cette fin, il convient de créer un environnement propice, tant au niveau national qu'international, notamment en adoptant des politiques gouvernementales orientées vers la modernisation de l'éducation et la promotion d'une base scientifique et technologique autonome. Le représentant péruvien a mis l'accent sur la nécessité de mettre en place des conditions propices à un réel accès des pays en développement aux technologies appropriées, ce qui exige que la réglementation en matière de protection et de respect des droits de propriété intellectuelle contribue à la promotion de l'innovation ainsi qu'au transfert et à la diffusion des technologies, pour le bénéfice réciproque des producteurs et des consommateurs du savoir. Il conviendrait en outre de réfléchir à la question d'établir un fonds mondial, semblable à celui récemment créé contre le sida, afin de mettre en pratique le principe de «la connaissance pour tous». Pour sa part, a poursuivi le représentant, le Pérou a récemment mis en place une commission interministérielle chargée d'élaborer un programme d'action visant la généralisation de l'usage de l'internet.

Présentation

M. CROCKER SNOW, Président de la World Times Inc, a fait une présentation sur les travaux menés par son entreprise, qui a notamment mis au point un indice permettant de mesurer la capacité des sociétés à assimiler l'information. Il a indiqué que 55 pays représentants 97% du PIB mondial ont été utilisés comme référence pour mesurer cet indice. Les pays ont ensuite été subdivisés en 4 catégories en fonction de leur dynamisme. La société de M. Snow observe depuis 6 ans l'évolution des nouvelles technologies dans le monde, ce qui lui a permis de constater que la participation et la coopération du secteur privé et public dans le domaine de l'information sont nécessaires pour le bon développement d'un pays. Il apparaît, par ailleurs, que le fossé entre les riches et les pauvres n'a cessé de s'élargir au cours des cinq dernières années laissant le continent africain loin derrière les autres pays. On peut également constater de grandes disparités au sein même de l'Afrique, les pays les plus peuplés souffrant d'un plus grand handicap. M. Snow a déclaré que l'utilisation de l'Internet se développe rapidement dans une grande partie du monde. Il a notamment fait observer que, malgré l'influence toujours prédominante de l'anglais sur l'Internet, la tendance tend à s'inverser au profit d'autres langues. En conclusion, M. Snow a déclaré que, si la révolution de l'information restait élitiste, elle pouvait avoir des répercussions importantes pour les pays en développement. Il a tenu à ajouter que sa société a constaté que les pays qui ont privatisé leurs moyens de communication étaient plus avancés que les autres sur le plan de l'accès aux technologies de l'information et de la communication.

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