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ECOSOC/G/5945

LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL OUVRE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND DE 2001

03/07/2001
Communiqué de presse
ECOSOC/G/5945


LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL OUVRE LES TRAVAUX DE SA SESSION DE FOND DE 2001


Il adopte son ordre du jour et entame son débat consacré aux questions de coordination


Genève, le 3 juillet -- Le Conseil économique et social a ouvert, ce matin, les travaux de sa session de fond de 2001 qui se tient jusqu'au 27 juillet à l'Office des Nations Unies à Genève.  Il a entendu des déclarations d'ouverture de son Président, M. Martin Belinga-Eboutou, du Cameroun, ainsi que du Secrétaire général adjoint au Département des affaires économiques et sociales, M. Nitin Desai.  Le Conseil a également entamé son débat consacré aux questions de coordination en entendant les représentants de la République islamique d'Iran, de la Belgique (au nom de l'Union européenne), du Japon, de la Norvège et du Brésil.


Dans sa déclaration d'ouverture, le Président du Conseil a notamment rappelé la responsabilité et le rôle du Conseil concernant les activités opérationnelles du système des Nations Unies, la coordination des politiques et les activités des institutions spécialisées et autres organes de l'ONU, tout particulièrement dans la promotion des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les pays en développement, les questions humanitaires et les questions liées aux activités de développement.  Il devra impérativement adapter ses actions et attributions au contexte de la mondialisation et à la nouvelle donne des relations internationales.  Le Président a souligné qu'une attention toute spéciale sera accordée, au cours de cette session, au développement de l'Afrique et notamment à la problématique de l'éradication de la pauvreté sur le continent.


Le Secrétaire général adjoint du département des affaires économiques et sociales, M. Desai a pour sa part souligné qu'il incombe désormais au Conseil de veiller à ce que se concrétisent les promesses faites l'an dernier par les chefs d'État lors du Sommet du Millénaire.  Durant la présente session, le Conseil devra s'efforcer de faire «avancer les choses» et non pas se contenter de répéter ce qui a déjà été dit ailleurs.  Le programme d'action pour l'Afrique doit absolument déboucher sur un véritable développement durable, a-t-il insisté.


Le Conseil a adopté son ordre du jour tel qu'il figure dans l'ordre du jour provisoire (document E/2001/100) avec l'inclusion d'un point supplémentaire intitulé «Discrimination et confidentialité des données génétiques» et d'un point subsidiaire : «Instance permanente sur les questions autochtones».  Il a toutefois décidé de reporter à une date ultérieure l'examen de la question de l'inscription du point intitulé «Mesures à prendre pour que le Myanmar applique les


recommandations de la Commission d'enquête de l'OIT sur le travail forcé», de manière à permettre la tenue de nouvelles consultations sur la question.  Il a également adopté son programme de travail (tel qu'il figure au document E/2001/L.10).


S'agissant des thèmes que le Conseil devra examiner à sa session de fond de 2002 dans le cadre de son débat de haut niveau et du débat consacré aux questions de coordination, le Président du Conseil a appelé les membres de l'ECOSOC à tenter de parvenir à un accord sur ces thèmes importants au cours de la présente session.  Le Conseil devrait tout d'abord tenir des consultations sur le thème de son débat de haut niveau en vue de parvenir à une décision, si possible durant la session de fond, ou, en tout état de cause, au plus tard lors d'une reprise de session à l'automne.


Le Conseil a d'autre part accepté d'entendre, dans le cadre du débat de haut niveau consacré au rôle du système des Nations Unies en ce qui concerne l'appui aux efforts des pays africains pour parvenir au développement durable, les trois ONG suivantes: Organization for Industrial, Spiritual and Cultural Advancement; Conference of NGOs in Consultative Relationship with the United Nations; Centro de Ricerca e Documentazione Febbraio 74.


Le Conseil a enfin adopté une décision concernant l'organisation des travaux pour le débat consacré aux affaires humanitaires de la session de fond de 2001 du Conseil économique et social.


Le Conseil économique et social poursuivra cet après-midi, à 15 heures, son débat consacré aux questions de coordination.


Déclarations liminaires


M. MARTIN BELINGA-EBOUTOU, Président du Conseil économique et social, a rappelé la responsabilité et le rôle du Conseil économique et social concernant les activités opérationnelles du système des Nations Unies, la coordination des politiques et les activités des institutions spécialisées et autres organes de l'ONU, tout particulièrement dans la promotion des nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les pays en développement, les questions humanitaires et les questions liées aux activités de développement.  Le Conseil doit garder à l'esprit qu'il lui échoit d'enclencher la concrétisation des engagements, des directives et des prescriptions des chefs d'État contenus dans la Déclaration du Millénaire de l'Assemblée générale, notamment le renforcement du rôle du Conseil afin qu'il puisse assurer la mission qui lui a été tracée dans la Charte.  Cela signifie qu'il faudra impérativement adapter ses actions et attributions au contexte de la mondialisation et à la nouvelle donne des relations internationales.


Le Président a souligné qu'une attention toute spéciale sera accordée, au cours de cette session, au développement de l'Afrique et notamment à la problématique de l'éradication de la pauvreté sur le continent.  Lors des débats, le Conseil évaluera les initiatives du système des Nations Unies et des États africains eux-mêmes pour le développement de l'Afrique.  À ce propos,


le Président s'est félicité de la création récente d'un groupe d'étude sur les technologies de l'information susceptible d'aider le Conseil à explorer de nouvelles formes de partenariat pour contribuer à la résolution des grands problèmes de développement qui se posent à l'Afrique.


Le Président a souligné que le Conseil économique et social doit devenir, au sein des Nations Unies, un pôle de réflexion sur les problèmes de consolidation de la paix, de reconstruction et de relance du développement des régions du monde qui ont été meurtries par des conflits armés.  C'est le sens de l'initiative envisagée récemment d'une réunion conjoint du Conseil économique et social et du Conseil de sécurité.  La piste ouverte par cette démarche mérite d'être explorée et l'ECOSOC peut y jouer un rôle clé à la mesure de ses responsabilités en matière de développement pour autant qu'il continue de s'adapter aux défis du nouveau Millénaire.


M. NITIN DESAI, Secrétaire général adjoint, Département des affaires économiques et sociales, a rappelé que le Sommet du Millénaire, l'an dernier, a constitué une réunion de première importance puisque la déclaration qui en est issue définit tous les objectifs des Nations Unies pour le siècle à venir.  Il incombe désormais au Conseil de veiller à ce que se réalisent les promesses faites par les chefs d'État lors de ce Sommet du Millénaire, a souligné M. Desai.


Le Conseil a d'ores et déjà prouvé sa capacité à relever les défis qui lui sont lancés, notamment en décidant de regrouper diverses activités du système des Nations Unies, a fait valoir M. Desai.  Il est en outre parvenu à renforcer le sentiment de partenariat entre les différents secteurs des Nations Unies, tant du point de vue financier que du point de vue des activités.  L'an dernier, a rappelé M. Desai, le Conseil s'est penché sur la question des technologies de l'information et a décidé de constituer un groupe spécial sur la question, constitué de représentants des gouvernements, des organisations non gouvernementales (ONG), du secteur privé et de la société civile.  C'était peut-être la première fois que la question était étudiée au niveau politique.  Ce groupe d'étude est considéré comme un élément essentiel de la coordination des activités dans le domaine des nouvelles technologies de l'information et de la communication, a fait valoir le Secrétaire général adjoint.


M. Desai a souligné que, durant la présente session, le Conseil devra s'efforcer de faire «avancer les choses» et non pas se contenter de répéter ce qui a déjà été dit ailleurs.  Le programme d'action pour l'Afrique doit absolument déboucher sur un véritable développement durable, a-t-il insisté.  Aujourd'hui, a rappelé le Secrétaire général adjoint, l'investissement étranger est aussi important pour le développement que l'assistance elle-même; c'est pourquoi il a été décidé d'organiser un forum sur la question durant la présente session de l'ECOSOC.


Documentation


Le Conseil économique et social est saisi du rapport du Secrétaire général sur «Le rôle de l'Organisation des Nations Unies en ce qui concerne la promotion du développement, s'agissant en particulier de l'accès aux connaissances et aux technologies, surtout celles de l'information et de la communication, et de leur transfert, notamment grâce à des partenariats institués avec les intéressés, y compris le secteur privé» (E/2001/59).  Le rapport présente une analyse sur la promotion du rôle de l'Organisation en matière de transfert de technologies de l'information et de la communication vers les pays en développement et de promotion de la cohérence, de la complémentarité et de la coordination des politiques dans les domaines économique, financier, commercial, technologique et du développement au niveau mondial afin de tirer le meilleur parti de la mondialisation.  Il présente une étude intégrée de la question qui vise à renforcer le rôle du système des Nations Unies en matière de développement, l'efficacité de ses activités dans ce domaine et l'appui qu'il apporte aux stratégies et programmes nationaux de développement en favorisant l'accès aux connaissances et aux technologies, en particulier aux technologies de l'information et de la communication et leur transfert, par l'établissement de partenariats, notamment avec le secteur privé.  Les exemples de partenariats et d'initiatives du système des Nations Unies en matière de transfert de technologies présentés dans ce rapport servent à illustrer la nature et la portée des efforts entrepris et à favoriser l'échange de bonnes pratiques.


Le Conseil est également saisi du rapport du Secrétaire général sur le Groupe d'étude sur les technologies de l'information et de la communication (E/2001/7).


Débat consacré aux questions de coordination


M. BAGHER ASADI, (Iran), s'exprimant au nom du groupe des 77 ainsi que de la Chine, s'est félicité des progrès qui ont été réalisés dans le domaine des techniques de l'information et de la communication, en particulier avec la mise en place du Groupe de travail sur les transferts des technologies de l'information et de la communication.  Le représentant a estimé que le rôle des Nations Unies dans ce domaine devrait encore se renforcer.  Les Nations Unies devraient renforcer leur soutien au développement des stratégies et programmes de promotion de l'accès à l'information et du transfert des technologies.  Le renforcement des partenariats est nécessaire pour ce faire et plus particulièrement entre les pays du Nord et du Sud.  Le représentant iranien a souligné que les Nations Unies devraient favoriser les transferts de technologies, en particulier en ce qui concerne les technologies de l'information, vers les pays en développement pour améliorer leur compétitivité.  Cela permettrait de réduire les inégalités existantes entre les pays.  Pour être efficace, ce transfert doit être soutenu par un cadre juridique au niveau national et international ainsi qu'une coopération scientifique.  Le représentant a, une nouvelle fois, souligné l'importance des partenariats, en particulier avec les acteurs du secteur privé, pour une meilleure coopération dans le domaine des techniques de l'information et de la communication.  L'Iran se dit prêt à contribuer à des efforts pour que les possibilités offertes par le numérique deviennent une réalité pour tous.


M. MICHEL GOFFIN (Belgique, au nom de l'Union européenne et des pays associés) a rappelé que cette année, le Conseil délibère, dans le cadre de son débat consacré aux questions de coordination, du thème des technologies de l'information et de la communication et des partenariats que ce domaine peut induire afin de servir un développement plus équilibré.  L'émergence de la société de l'information place la communauté internationale face à des défis de grande complexité (respect de la vie privée, cybercriminalité, sécurité des réseaux...) auxquels il est important de répondre, a-t-il par ailleurs fait observer.  Pour sa part, l'Union européenne reste convaincue que la révolution des technologies de l'information est le meilleur allié du transfert des technologies et du savoir.  Ces technologies de l'information et de la communication ne sont pas une fin en soi mais elles sont le véhicule idéal de transfert du savoir instantané, délocalisé, virtuel et accessible, à peu de frais, a insisté le représentant belge.  L'Union européenne se réjouit de constater que le système des Nations Unies dans son ensemble est en phase avec les développements technologiques récents, a-t-il dit.  Il a souligné que la création d'un environnement favorable au développement intellectuel humain est cruciale: outre la nécessaire infrastructure matérielle, c'est le socle intellectuel et cognitif d'une société qui doit être consolidé pour tirer parti de l'explosion de l'accès aux connaissances.


Rappelant que l'Union européenne attache une importance particulière au débat en cours sur la question des partenariats avec la société civile, en particulier le secteur privé et plus précisément les sociétés transnationales, le représentant a déclaré que les objectifs de développement durable tels qu'ils ont été définis depuis les grandes conférences ne pourront être atteints en 2015 qu'avec la participation active des acteurs non gouvernementaux de la mondialisation.  Dans la plupart des cas, le privé agit comme catalyseur des actions menées par le système des Nations Unies.  Le représentant a toutefois souligné que la participation financière du privé sous forme de partenariats ne devrait pas avoir comme conséquence de détourner les gouvernements de leurs obligations, en particulier pour ce qui est de consacrer 0,7% du PNB à l'aide publique au développement.  Il est clair que la motivation première du secteur privé reste le profit; mais ceci n'est pas incompatible avec les valeurs universelles défendues par les Nations Unies.  L'Union européenne soutient l'approche préconisée par le Secrétaire général en ce qui concerne l'encadrement institutionnel des partenariats: il s'agit de veiller à la conformité des initiatives prises avec les valeurs universelles des Nations Unies, tout en assurant un maximum de flexibilité quant à leur mise en œuvre.  L'Union européenne adhère en outre aux règles préconisées en ce qui concerne la transparence, la neutralité et le traitement égal des sociétés impliquées dans des partenariats avec les Nations Unies, ajoutant toutefois qu'il faut éviter d'établir un encadrement trop rigide au risque de décourager les initiatives les plus généreuses ou innovantes émanant du privé.


M. KOICHIRO SEKI (Japon) a souligné l'importance du rôle des technologies de l'information et de la communication pour accroître le développement et réduire la pauvreté.  Ces technologies peuvent, en effet, créer des possibilités d'investissement et responsabiliser les sociétés.  M. Seki a rappelé que les efforts pour combler le fossé numérique nécessitent la participation du secteur privé, les gouvernements ayant par ailleurs la responsabilité de mettre en place des cadres transparents et cohérents.  Les technologies de l'information et de la communication permettront en outre une amélioration du fonctionnement même des gouvernements.  Le représentant japonais a souhaité que le transfert des technologies de l'information et de la communication soit développé en particulier dans les domaines de l'éducation et de la santé et préconise pour ce faire la mise en place d'une infrastructure adéquate.  Le Japon a, pour sa part, pris un certain nombre d'initiatives, a fait valoir M. Seki.  Lors du sommet du G8 de Kyushu-Okinawa en juillet 2000, de nombreux débats ont eu lieu en vue d'augmenter la coopération technique entre les États, plus particulièrement entre le Nord et le Sud, et le Groupe de travail sur l'accès numérique a été créé.  Le Japon a annoncé une assistance de 15 milliards de dollars sur cinq ans.  Le représentant a enfin souligné que le Groupe de travail sur les transferts de technologies de l'information et de la communication est appelé à coordonner les efforts en utilisant pleinement les capacités existantes au sein des Nations Unies pour combler le fossé numérique.  Il a insisté sur le rôle de chef de file que devront jouer les Nations Unies dans la coordination des efforts au sein du système dans ce domaine.


M. STEFFEN KONGSTAD (Norvège) a estimé que le rapport du Secrétaire général sur le rôle des Nations Unies dans la promotion du développement s'agissant en particulier de l'accès aux connaissances et aux technologies venait à point nommé.  En effet, il incombe au Conseil de traiter de ces questions dès maintenant dans la mesure où le fossé technologique entre pays riches et pauvres ne cesse de s'élargir.  La révolution dans le domaine des technologies de l'information et de la communication pénètre et transforme presque tous les domaines de la société et affecte donc également la coopération pour le développement.  La Norvège est persuadée que le transfert du savoir et des technologies de l'information et de la communication doit être considéré comme une partie intégrante du développement et de la coopération aux fins du développement.  La Norvège a conscience des inquiétudes des pays en développement qui craignent qu'une implication croissante du secteur privé dans les travaux des Nations Unies fasse oublier aux pays développés leur engagement de consacrer 0,7% de leur PNB à l'aide publique au développement.  Ce n'est pas le cas de la Norvège, a assuré le représentant norvégien.  Il n'en demeure pas moins que le fossé entre les moyens disponibles et les besoins financiers et technologiques est trop grand et c'est pourquoi un partenariat s'impose avec le secteur privé.  La Norvège est persuadée que les Nations Unies ont un rôle important à jouer afin de faciliter la mise en place d'un solide partenariat entre secteur privé, ONG, gouvernements et institutions internationales.  Elle pense que les Nations Unies peuvent jouer un rôle essentiel en apportant la vision et les stratégies viables qui s'avèrent indispensables.


MME CELINA DO VALLE PEREIRA (Brésil) s'est félicitée de l'avènement des techniques de l'information et de la communication (TIC) qui ont révolutionné tous les secteurs de l'économie et de la société, dans tous les pays.  Le secteur privé joue un rôle déterminant dans la propagation de la technologie de l'information, mais les gouvernements doivent aussi participer à leur développement.  Mme Pereira a souligné l'importance de la coopération internationale pour pallier les différences entre les riches et les pauvres et le rôle prédominant des Nations Unies à cet égard.  Elle a souligné que pour promouvoir le développement, les techniques de l'information et de la communication devraient permettre de renforcer l'accès à l'éducation et l'amélioration du niveau d'éducation, de développer les services de santé et de renforcer l'efficacité de l'administration publique.  Cela ne pourra être mis en place qu'en respectant les différences culturelles.  Il faudra également assurer l'intégration des pays en développement dans la production et le transfert de l'information.  Les rapports Nord-Sud devront être intensifiés et des ressources additionnelles devront être mobilisées par la communauté internationale pour aider les pays en développement à mettre en place des projets dans le domaine des techniques de l'information et de la communication.  La représentante a souhaité que le Groupe de travail sur les transferts des techniques de l'information et de la communication effectue une étude sur leur impact dans les pays en développement.


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