LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTAME LA TROISIÈME PARTIE DE SA SESSION DE FOND DE 2001
Communiqué de presse CD/G/503 |
LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTAME LA TROISIÈME PARTIE DE SA SESSION
DE FOND DE 2001
Elle entend les interventions de l'Ukraine et de l'Italie, ainsi qu'une déclaration du Président sur les consultations menées pendant l'intersession
Genève, 2 août -- La Conférence du désarmement a repris, ce matin, les travaux de sa session de fond de 2001 en entendant une déclaration. La troisième et dernière partie de la session de la Conférence se tient jusqu'au 14 septembre.
Le Président, M. Carlos Amat Fores de Cuba, a indiqué que les consultations qu'il a menées au cours de l'intersession lui ont montré qu'il sera difficile de progresser sur les questions de fond à l'ordre du jour de la Conférence dans les semaines qui restent avant la fin de la session. Il a constaté que les délégations étaient dans l'expectative s'agissant des incidences sur les travaux de la Conférence de la dynamique actuelle des événements mondiaux, notamment les discussions de haut niveau entre les principales puissances. Néanmoins, les contacts du Président avec les délégations montrent que la proposition de l'Ambassadeur Amorim (CD/1624) continue de recueillir le soutien des délégations comme base pour les consultations sur les travaux de la Conférence.
L'Italie est intervenue au sujet des consultations menées par les trois coordonnateurs spéciaux chargés, respectivement, des questions du réexamen de l'ordre du jour de la Conférence, de l'élargissement de sa composition et de l'amélioration de son fonctionnement, suggérant notamment l'élimination automatique de points pour lesquels la Conférence n'a pas créé, depuis plusieurs années, d'organes subsidiaires ou nommé de coordonnateurs spéciaux. Ceci concerne en particulier les points relatifs à la prévention de la guerre nucléaire et les nouveaux systèmes d'armes de destruction massive.
L'Ukraine a pour sa part estimé qu'il était essentiel pour la Conférence de cesser de mener chaque année les mêmes débats de procédure qui ne lui ont pas encore permis de parvenir à des accords sur la façon de traiter les questions de fond.
Une déclaration a en outre été faite par le nouvel ambassadeur du Bangladesh auprès de la Conférence, à l'occasion de sa première participation à ses travaux.
S'agissant de la présidence tournante de la Conférence du désarmement, le Président a indiqué que la République populaire démocratique de Corée et la République démocratique du Congo, les deux pays suivants devant assumer la présidence de la Conférence (selon l'ordre alphabétique anglais), ayant indiqué qu'ils ne seraient pas en mesure d'assumer la présidence ce mois-ci, c'est l'Équateur qui présidera la Conférence du désarmement pendant la période de quatre semaines allant du 20 août au 31 septembre 2001
La Conférence du désarmement a par ailleurs décidé d'accéder à la demande de l'Arabie saoudite de participer en tant observateur aux travaux de la Conférence du désarmement en 2001.
La prochaine séance plénière de la Conférence du désarmement aura lieu le jeudi 9 août, à 10 heures
Déclarations
M. CARLOS AMAT FORES, Président de la Conférence du désarmement, a informé la Conférence des résultats des consultations qu'il a tenues pendant la période intersessions, rappelant qu'il ne restait plus que trois semaines de travaux sur les questions de fond avant l'adoption du rapport annuel de la Conférence. Il a déclaré qu'il comptait contacter les délégations au cours de la session et espérait ainsi obtenir une vision plus complète des positions des délégations. Au cours de ses consultations, le Président a constaté que la grande majorité des délégations considèrent encore qu'il sera difficile de progresser sur les questions de fond dans les semaines restantes, mais ont exprimé la volonté de préserver la crédibilité de la Conférence pour qu'elle se maintienne comme unique instance de négociations dans le domaine du désarmement. Le Président a déclaré qu'il ne fallait pas que le découragement l'emporte.
M. Amat Fores a constaté que les délégations étaient dans l'expectative s'agissant des incidences sur les travaux de la Conférence de la dynamique actuelle des événements mondiaux, notamment les discussions de haut niveau entre les principales puissances. Les contacts du Président avec les délégations montrent que la proposition Amorim (CD/1624) continue d'être appuyée fortement par les délégations comme base pour les consultations sur les travaux de la Conférence. Le Président a relevé deux tendances au sein des délégations, qui se partagent entre, d'une part, les pays qui estiment que la seule voie possible passe par une formule selon laquelle les questions de fond à l'examen par la Conférence forment un ensemble indissociable, et d'autre part les pays qui pensent que la Conférence ne parviendra pas à un accord selon cette approche et qu'il faut donc commencer des négociations sur les questions qui recueillent un appui suffisant.
Le Président a noté la volonté des délégations de collaborer avec les trois coordonnateurs spéciaux et demande de répondre aux questionnaires préparés par les coordonnateurs. Il a toutefois souligné la nécessité d'avancer sur les questions de fond et le Président tiendra pleinement compte, dans ses efforts, des positions des groupes régionaux. Il s'est dit ouvert à toute proposition des membres de la Conférence sur la meilleure façon de poursuivre les travaux au cours des prochaines semaines, dans un esprit de coopération.
M. MYKHAILO SKURATOVSKYI (Ukraine) a déclaré que sa délégation a soutenu le projet de la décision sur le programme de travail, contenu dans le document CD/1624, comme une base pour la poursuite et l'intensification des consultations en vue d'un consensus. L'Ukraine est fermement convaincue que la Conférence du désarmement est en mesure de contribuer encore efficacement au renforcement de la paix internationale et de la stabilité. La renonciation volontaire aux armes nucléaires par l'Ukraine pourrait servir d'exemple à suivre en raison de l'engagement moral et du courage politique dont elle témoigne. L'Ukraine tient à souligner le rôle important du Traité sur les missiles antimissiles (ABM) dans le système d'instruments juridiques internationaux dans la sphère du désarmement et du contrôle des armements. Le représentant ukrainien a par ailleurs souligné que la révision de la stratégie de sécurité nationale aux États-Unis ne doit pas mener à une détérioration de la situation de stabilité stratégique mondiale et à une reprise de la course aux armements.
L'Ukraine réaffirme son attachement aux dispositions du Traité sur la non-prolifération nucléaire. Elle considère en outre que le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires constitue un autre élément essentiel de la stabilité stratégique mondiale et comme une importante contribution complémentaire à la non-prolifération. La conclusion du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires témoigne de la pertinence de la Conférence en tant qu'instance unique de négociation pour le désarmement multilatéral. Une autre priorité évidente dans le cadre des efforts de non-prolifération nucléaire et de désarmement est la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires. L'Ukraine regrette que les négociations sur un tel traité n'aient pas progressé à la Conférence. La Conférence a aussi un rôle important à jouer pour favoriser le désarmement nucléaire.
Le représentant de l'Ukraine a estimé qu'il était essentiel pour la Conférence de cesser de mener chaque année les mêmes débats de procédure qui ne lui ont pas encore permis de parvenir à des accords sur la façon de traiter les questions de fond. Les délégations doivent «cesser de se cacher derrière la façade anonyme des consultations présidentielles». D'autres options et formules de discussion doivent être envisagées, notamment celles proposées par le Ministre des affaires étrangères de l'Ukraine dans son allocution devant la Conférence l'année dernière.
M. MARIO MAIOLINI (Italie) a salué les efforts menés par les trois coordonnateurs spéciaux sur les questions de procédure et s'est félicité de l'initiative consistant à soumettre un questionnaire aux délégations. Pour sa part, l'Italie a présenté sa position. S'agissant de la rationalisation de l'ordre du jour, l'Italie propose l'élimination automatique de points sur lesquels il n'y a pas eu de nomination de coordonnateurs spéciaux ou d'organes subsidiaires depuis plusieurs années. Ce cas s'appliquerait notamment aux points 2 et 5 relatifs, respectivement, à la «prévention de la guerre nucléaire, y compris toutes les questions qui y sont liées», et aux «nouveaux types et systèmes d'armes de destruction massive; armes radiologiques».
S'agissant de la question de la composition de la Conférence, l'Italie appuie la candidature des quatre pays de l'Union européenne qui ne sont pas encore membres. En outre, elle n'est pas opposée à l'universalité de la Conférence. En attendant, elle appuie, comme critère d'admission des nouveaux membres, que soient pris en compte la date de candidature et la participation en tant qu'observateur aux travaux de la Conférence.
S'agissant de la réforme de la Conférence du désarmement, il faut mettre touts les efforts pour un débat ouvert bénéficiant de la bonne volonté et de la volonté politique de tous. L'Italie encourage les délégations à s'engager sincèrement dans les négociations à venir.
M. TOUFIQ ALI (Bangladesh) a souligné que, pour son pays, les questions de désarmement sont vitales. Pour le Bangladesh, la priorité est accordée au développement. Le pays souhaite que tous les efforts soient consacrés au développement économique et social des pays, et le désarmement permet de libérer les ressources à cette fin.
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