LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT DÉCIDE DE NOMMER TROIS COORDONNATEURS SPÉCIAUX
Communiqué de presse CD/G/498 |
14 Juin 2001
LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT DÉCIDE DE NOMMER TROIS COORDONNATEURS SPÉCIAUX
Ils seront chargés des questions du réexamen de l'ordre du jour de la Conférence, de l'élargissement de sa composition et de l'amélioration de son fonctionnement
Genève, le 14 juin -- La Conférence du désarmement a décidé, ce matin, de nommer trois coordonnateurs spéciaux chargés, respectivement, des questions du réexamen de l'ordre du jour de la Conférence, de l'élargissement de sa composition et de l'amélioration de son fonctionnement.
Au termes du texte adopté par consensus, la Conférence du désarmement, réaffirmant sa volonté résolue d'œuvrer énergiquement en faveur de l'approbation d'un programme de travail en s'appuyant sur la proposition Amorim (CD/1624) pour intensifier encore les consultations, et en tenant compte de toutes les propositions pertinentes, décide de désigner des coordonnateurs spéciaux pour les questions du réexamen de son ordre du jour, de l'élargissement de sa composition, ainsi que de l'amélioration et de l'efficacité de son fonctionnement. Dans l'accomplissement de leurs tâches, ces coordonnateurs spéciaux tiendront compte de toutes les vues et propositions, ainsi que des initiatives futures. La Conférence prie ces coordonnateurs spéciaux de lui faire rapport avant la fin de la session de 2001.
Le Président de la Conférence, M. Camilo Reyes Rodríguez, de la Colombie, a reconnu que la décision de nommer les trois coordonnateurs spéciaux était un succès modeste mais a estimé qu'elle devrait contribuer à sortir la Conférence de l'impasse et aider à trouver un accord sur le programme de travail. Il a indiqué qu'il mènerait immédiatement des consultations pour nommer les trois coordonnateurs spéciaux.
L'Italie et l'Allemagne sont intervenues pour se féliciter de cette décision tout en soulignant, à l'instar du Président, qu'il s'agissait d'une mesure modeste, et qu'elle ne représentait qu'un premier pas pour sortir la Conférence de l'impasse. Elles ont souligné que la prochaine étape doit consister à nommer des coordonnateurs sur les questions de fond qui ne font pas l'objet de controverse.
La France a attiré l'attention sur une déclaration récente du Président Chirac qui exprimait sa préoccupation devant l'impasse dans laquelle se trouvent depuis plusieurs mois les travaux de la Conférence du désarmement.
La prochaine réunion plénière de la Conférence du désarmement aura lieu le jeudi 21 juin 2001, à 10 heures.
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Déclaration
M. PAUL DAHAN (France) a appelé l'attention de la Conférence sur le discours prononcé par le Président de la France, M. Jacques Chirac, le 8 juin 2001 devant l'Institut des hautes études de défense nationale (I.H.D.E.N). Le représentant a souligné que ces interventions constituent l'un des temps forts de l'expression de la pensée française dans le domaine de la politique de sécurité, de la maîtrise des armements et du désarmement.
S'agissant des travaux la Conférence du désarmement, le Président Chirac a déclaré : «Je ne vous cache pas ma préoccupation quand je constate l'impasse dans laquelle se trouvent depuis plusieurs mois les travaux de la Conférence du désarmement. La négociation d'un Traité sur l'interdiction de production des matières fissiles, décidée en 1995, n'a toujours pas commencé et l'entrées en vigueur du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires est suspendue à son processus de ratification.»
M. MARIO MAIOLINI (Italie) a déclaré que la délégation de l'Italie a appuyé l'adoption rapide d'un programme de travail sur les trois questions en suspens sur la base de la proposition Amorim. De plus, comme l'avait suggéré sa délégation il y a trois mois, elle appuie l'idée de commencer à travailler sur les quatre questions non controversées : les mines terrestres antipersonnel; les assurances négatives de sécurité; la transparence dans les armements; et la réforme des procédures à la Conférence. Il a constaté que de plus en plus de délégations ont montré un intérêt croissant pour cette proposition.
M. Maiolini a pleinement appuyé la décision prise aujourd'hui par la Conférence du désarmement, qui représente le minimum de ce qui pouvait être obtenu et le premier pas qu'il était possible de prendre en vue d'avancer vers un résultat plus substantiel. La nomination de coordonnateurs représente en fait un instrument procédural qui pourrait aussi être utilisé pour les autres questions qui ne portent pas à controverse. Le recours aux coordonnateurs décidé aujourd'hui n'est pas un progrès sur le fond mais une mesure nécessaire qui a été prise face à l'absence de consensus sur un programme pour l'examen des questions de fond. Lorsque l'Italie avait suggéré de commencer l'examen des questions non controversées, son espoir et ses intentions étaient de voir un mouvement permettant de parvenir à des résultats possibles sur certaines de ces questions. Il a demandé un nouvel effort de la part de toutes délégation et les a exhortés à déployer le plus de souplesse possible. Pour sa part, la délégation italienne est déterminée à contribuer au succès des efforts du Président.
M. KLAUS ACHENBACH (Allemagne) s'est félicité de la décision importante de ce matin, qui est un premier pas pour sortir de l'impasse de deux ans dans laquelle se trouvait la Conférence et reprendre le dialogue au sein de la Conférence. En même temps, comme l'a reconnu le Président de la Conférence, cette décision reste très modeste. Elle ne peut être considérée que comme un
premier pas. Il faut continuer de chercher à régler les principaux problèmes et entamer le dialogue sur toutes les questions en suspens. La décision d'aujourd'hui devrait aider à une reprise des travaux de fond de la Conférence.
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14 juin 2001
Dans une deuxième étape, a poursuivi M. Achenbach, la Conférence devrait prendre des décisions sur les questions qui ne portent pas à controverse. Cette deuxième étape pourrait consister à nommer des coordonnateurs sur les mines terrestres antipersonnel et la transparence dans le domaine des armements, et à créer un comité spécial sur les garanties négatives de sécurité. À l'instar de l'Italie, l'Allemagne tient à souligner que la nomination de coordonnateurs est une décision purement procédurale qui vise à aider la Conférence à déterminer clairement si le consensus est possible ou pas sur telle ou telle question. L'Allemagne appuie pleinement les efforts du Président et continuera d'appuyer ses efforts et ceux des coordonnateurs spéciaux en vue de permettre à la Conférence de commencer à faire le travail pour lequel elle a été créée, c'est à dire négocier.
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