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CD/G/495

LA MONGOLIE ET LE PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE RÉAFFIRMENT LEUR ENGAGEMENT AU TRAITÉ ABM

23/05/2001
Communiqué de presse
CD/G/495


LA MONGOLIE ET LE PRÉSIDENT DE LA CONFÉRENCE RÉAFFIRMENT

LEUR ENGAGEMENT AU TRAITÉ ABM


La Conférence du désarmement poursuit ses travaux


Genève, 23 mai -- La Conférence du désarmement a entendu ce matin le Ministre des affaires étrangères de la Mongolie, M. Luvsangin Erdenechuluun, qui a notamment exprimé sa préoccupation face au rôle croissant des armes nucléaires dans les doctrines militaires et souligné l'importance de préserver l'esprit du Traité concernant la limitation des systèmes de missiles antimissiles balistiques (ABM), qui est une pierre angulaire de la stabilité stratégique.  Le Ministre a ajouté que les déclarations récentes des États-Unis concernant une nouvelle politique de défense, qui prévoit notamment la mise en place de défenses antimissiles, ne manqueront pas d'avoir un impact sur la sécurité mondiale et la stabilité stratégique.


Le Président de la Conférence, M. Hu Xiaodi, de Chine, qui termine cette semaine son mandat en tant que Président de la Conférence, a constaté que la situation internationale actuelle en matière de sécurité était défavorable aux travaux de la Conférence et que l'attention se porte actuellement sur la question de savoir si le Traité ABM sera préservé et renforcé en tant que pierre angulaire de la sécurité internationale ou si certains pays outrepasseront les limites fixées par ce traité.  La réponse à cette question aura des conséquences importantes sur la stabilité stratégique internationale et sur les travaux de la Conférence, seule instance multilatérale de négociation sur le désarmement.


Le Président a indiqué qu'au cours les consultations qu'il a menées pendant son mandat n'ont pas permis de progresser vers l'adoption d'un programme de travail de la Conférence.  Les principales questions en suspens concernent la négociation d'un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires, le désarmement nucléaire et la prévention de la course aux armements dans l'espace extra-atmosphérique.  Les divergences sont toujours importantes et liées à l'évolution de la situation de stabilité et de sécurité stratégique.  L'impasse sur les trois grandes questions en suspens semble très difficile à surmonter.  Le Président a néanmoins noté un intérêt croissant en faveur de l'adoption de mesures complémentaires, mais il n'y a pas encore de consensus sur de telles mesures.  M. Hu a proposé à son successeur, l'ambassadeur de Colombie, de continuer d'utiliser le document CD/1624 (la «formule Amorim») comme base pour les consultations sur le programme de travail, de poursuivre les consultations sur les trois grandes questions en suspens, et de mener de nouveaux efforts sur les mesures complémentaires.


La semaine prochaine, la présidence de la Conférence sera assumée par l'ambassadeur de la Colombie, M. Camilo Reyes Rodríguez, pour une période de quatre semaines.


La prochaine réunion plénière de la Conférence du désarmement aura lieu le jeudi 31 mai 2001, à 10 heures.

Déclaration


M. LUVSANGIN ERDENECHULUUN, Ministre des affaires étrangères de la Mongolie, a déclaré que la Mongolie avait toujours accordé un rang de priorité élevé au renforcement de la paix et de la sécurité internationale et à la promotion d'un processus de désarmement visant la réalisation de l'objectif ultime de désarmement complet et général.  Toutefois, on constate, dans le domaine de la limitation des armements, du désarmement et de la non-prolifération que si certains domaines ont bénéficié d'une certaine évolution, les progrès ont été faibles ou inexistants dans d'autres.  Le Ministre a rappelé que la Conférence d'examen de 2000 du Traité sur la non-prolifération nucléaire avait inclus dans son document final un certain nombre de conclusions et de recommandations liées au désarmement nucléaire qui représentent une déclaration d'intention importante qui, si elle se traduisait dans la pratique, ouvriraient la voie à des mesures concrètes de désarmement nucléaire.


M. Erdenechuluun a souligné l'importance d'une entrée en vigueur rapide du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (CTBT) et du Traité START II.  La crédibilité du CTBT et d'autres instruments internationaux interdisant les armes de destruction massive dépend dans une large mesure de l'efficacité du régime de vérification mis en place.  Les préoccupations face au rôle croissant des armes nucléaires dans les doctrines militaires portent naturellement des pays comme la Mongolie à favoriser l'adoption de mesures telles que l'alerte rapide.  La Mongolie juge qu'il est important que la Conférence du désarmement engage sérieusement des négociations en vue de parvenir à brève échéance à un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires.  En attendant la négociation de ce traité, la Mongolie accueillerait favorablement la déclaration, par les États nucléaires, d'un moratoire sur la production de matières fissiles pouvant servir à la fabrication d'armes et pour une plus grande transparence sur les stocks existants.


Le Ministre des affaires étrangères de la Mongolie a souligné l'importance de préserver l'esprit du Traité concernant la limitation des systèmes de missiles antimissiles balistiques, qui est une pierre angulaire de la stabilité stratégique.  Les annonces récentes des États-Unis concernant une nouvelle politique de défense, qui prévoit notamment la mise en place de défenses antimissiles, aura sans doute un impact sur la sécurité mondiale et la stabilité stratégique.  Les consultations proposées par le Gouvernement des États-Unis doit tenir compte de toutes les conséquences de ses plans sur la sécurité, des préoccupations croissantes des États sur les dangers de militarisation de l'espace extra-atmosphérique et de la nécessité de préserver la stabilité stratégique mondiale.


M. Erdenechuluun a rappelé que la Mongolie avait déclaré en 1992 une zone exempte d'armes nucléaires qui a été largement soutenue par la communauté internationale.  Donnant suite à cette déclaration, le Parlement mongol a adopté en février 2000 une loi sur le statut de la Mongolie en tant qu'État exempt d'armes nucléaires, institutionnalisant ainsi la déclaration au niveau national.  La Conférence du désarmement, unique instance de négociation multilatérale sur les questions de désarmement, a un rôle essentiel à jouer pour conclure des traités multilatéraux dans le domaine de la limitation des armements et du désarmement.  C'est pourquoi il est essentiel qu'elle sorte de l'impasse qui la paralyse et qu'elle fasse preuve de la volonté politique nécessaire et redouble d'efforts pour redonner de la vigueur aux travaux de cette instance unique.  La Mongolie est fermement engagée en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité internationale et de la réalisation de l'objectif commun de désarmement complet et général grâce aux efforts concertés de tous les pays.

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