CD/G/491

LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LES REPRÉSENTANTS DE LA HONGRIE ET DE LA FRANCE

15/03/2001
Communiqué de presse
CD/G/491


LA CONFÉRENCE DU DÉSARMEMENT ENTEND LES REPRÉSENTANTS DE LA HONGRIE ET DE LA FRANCE


Le Président sortant souligne que la «proposition Amorim» continue d'être une base valable pour parvenir à un accord sur le programme de travail


Genève, le 15 mars -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, des déclarations de la Hongrie et de la France, ainsi que du Président sortant, M. Juan Enrique Vega, du Chili.


La Hongrie, par la voix de M. Rudolf Joo qui faisait ses adieux à la Conférence, a rappelé que la reprise de négociations sur un traité  d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires continuait d'avoir un rang prioritaire pour le pays, qui estime qu'un tel traité revêt une importance vitale pour le désarmement, la non-prolifération et la sécurité internationale.  La Hongrie estime que la Conférence ne manque pas de bonnes idées et de propositions sur la voie à suivre, mais qu’elle doit avoir la volonté politique de les mettre en oeuvre.


La France, au nom également de la Suisse, a rendu compte d'un séminaire sur la traçabilité, le marquage et l'enregistrement des armes lé gères et de petit calibre, organisé en début de semaine à Genève par les deux gouvernements en prévision de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects, qui se tiendra à New York du 9 au 20 juillet 2001.


Le Président de la Conférence, M. Juan Enrique Vega, du Chili, a rendu compte des résultats de ses consultations menées au cours de ses quatre semaines à la présidence, qui sera assumée à partir de la semaine prochaine par l'ambassadeur de Chine, M. Hu Xiaodi.  M. Vega a constaté que la Conférence ne dispose toujours pas d'un programme de travail, mais il a estimé que la situation actuelle autorise un certain optimisme et a constaté que des efforts sont faits pour maintenir le dialogue entre les délégations.  La présidence chilienne a poursuivi des consultations intensives sur la base du document CD/1624, la proposition Amorim.  Elles lui permettent de conclure que des changements au projet de déclaration présidentielle prévu dans cette proposition pourrait favoriser l'adoption d'un programme de travail si tous les participants étaient prêts à accepter «une ambiguïté constructive».


La prochaine réunion plénière de la Conférence se tiendra le jeudi 22 mars, à 10 heures.  La semaine suivante, la séance plénière de la Conférence aura lieu le mardi 27 mars.


Déclarations


M. RUDOLF JOO (Hongrie), faisant ses adieux à la Conférence du désarmement, a souligné qu'après deux mois de débats cette année, la Conférence n'est toujours pas parvenue à adopter un programme de travail.  Les progrès réalisés jusqu'ici n'ont clairement pas été suffisants pour faire une percée qui permettrait à la Conférence d'engager de véritables négociations.  Cette situation est regrettable car la Hongrie avait pensé que le document CD/1624 ou proposition Amorim, constituait une bonne base pour la reprise des travaux de fond de la Conférence.


M. Joo a déclaré que la reprise des négociations sur un traité d'interdiction de la production de matières fissiles destinées à la fabrication d'armes nucléaires continuait d'avoir un rang prioritaire pour la Hongrie, qui estime qu'un tel traité revêt une importance vitale pour le désarmement, la non‑prolifération et la sécurité internationale.  La Hongrie a soutenu toutes les propositions concrètes et les initiatives en faveur d'une reprise des négociations.


Le représentant hongrois a rappelé que son pays préside le Groupe spécial des États parties à la Convention sur les armes biologiques chargé de négocier un protocole pour renforcer la Convention.  Selon la Hongrie, d'importants progrès ont été réalisés pour atteindre cet objectif.  Les résultats sont jusqu'ici encourageants et la Hongrie estime que le Groupe est en bonne voie pour achever le négociations à relativement brève échéance, qui permettrait son adoption à une conférence spéciale avant la Cinquième Conférence d'examen de la Convention, en décembre-novembre 2001.  S'agissant des mines terrestres antipersonnel, la Hongrie demeure fermement engagée, avec d'autres États, dans les efforts pour traiter les problèmes humanitaires liés aux mines terrestres antipersonnel.  En ce qui concerne les armes légères et de petit calibre, la Hongrie a favorisé des mesures efficaces et acceptables par tous pour empêcher les transferts déstabilisant de petites armes.


En conclusion, M. Joo a estimé que la Conférence ne manque pas de bonnes idées et de propositions sur la voie à suivre, mais elle doit avoir la volonté politique de les mettre en oeuvre.  Il a assuré la Conférence que la Hongrie continuerait d'appuyer tous les efforts visant à permettre à la Conférence d'entamer un dialogue franc.


M. HUBERT DE LA FORTELLE (France) s'adressant à la Conférence au nom des délégations française et suisse, a rendu compte du séminaire qui a été organisé les 12 et 13 mars par les deux pays sur la traçabilité, le marquage et l'enregistrement des armes légères et de petit calibre.  Il a fait valoir qu'environ 200 représentants de plus de 90 États étaient présents ainsi que des représentants des Nations Unies et d'autres organisations internationales, des experts techniques et des organisations non gouvernementales.  M. dos Santos, Président du Comité préparatoire de la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères et de petit calibre sous tous ses aspects, a également pris part aux travaux.  Les débats ont porté sur les aspects techniques relatifs au traçage, au marquage et à l'enregistrement de ces armes, ainsi que sur l'approche juridique et politique qui pourrait conduire à la négociation d'un accord international.


Le Président de la Conférence, M. JUAN ENRIQUE VEGA (Chili), rendant compte des résultats des consultations qu'il a menées au cours de ses quatre semaines à la présidence, a déclaré qu'il n'était pas déçu de la situation actuelle en ce qui concerne les travaux de la Conférence, soulignant que si elle ne dispose pas encore d'un programme de travail, ce qui est regrettable, elle a démontré beaucoup de vitalité, dont il faut tirer parti.  La présidence chilienne a poursuivi des consultations intensives sur la base du document CD/1624, la proposition Amorim, qui était le résultat d'efforts par plusieurs présidents.  Elle continue d'être valable en tant que base pour parvenir à un accord sur le programme de travail.  Les consultations ont été menées en toute transparence sur la base de trois scénarios possibles.  Le premier consistait à accepter le texte Amorim en l'état, mais cette possibilité semble improbable du fait de divergences irréconciliables.  Le deuxième scénario implique des modifications au texte de la proposition Amorim, mais les consultations n'ont pas permis à la Conférence de réunir le consensus sur les amendements à apporter.  Le troisième scénario a concerné des amendements au projet de déclaration présidentielle afin de renforcer les mandats prévus dans le projet Amorim.  Ce scénario pourrait mener à l'adoption d'un programme de travail si tous les participants étaient prêts à accepter «une ambiguïté constructive».


Le Président sortant a déclaré qu'au cours des consultations informelles, plusieurs propositions ont été faites sur la suite des travaux de la Conférence et tendant notamment à mener un débat structuré en séance plénière sur les points de l'ordre du jour, à modifier l'ordre du jour et  nommer des coordonnateurs spéciaux en vue de favoriser le consensus sur les questions de fond, ou encore à poursuivre les consultations présidentielles sur le désarmement nucléaire, un traité d'interdiction de la production de matières fissiles et la prévention d'une course aux armements dans l'espace, tout en menant des activités complémentaires sur d’autres questions.  Une autre proposition suggère que la Conférence mène des consultations informelles tout en menant des travaux dans le cadre d'organes subsidiaires sur différents points.


Pour conclure, M. Vega a estimé que la situation actuelle autorise un certain optimisme et a constaté que des efforts sont faits pour maintenir le dialogue entre des délégations.


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