CD/G/488

LA CONFERENCE DU DESARMEMENT ENTEND LE DIRECTEUR GENERAL A LA SECURITE ET AU DESARMEMENT DE L'ESPAGNE

22/02/2001
Communiqué de presse
CD/G/488


LA CONFERENCE DU DESARMEMENT ENTEND LE DIRECTEUR GENERAL

A LA SECURITE ET AU DESARMEMENT DE L'ESPAGNE


Genève, le 22 février -- La Conférence du désarmement a entendu, ce matin, une déclaration de M. Miguel Aguirre de Cárcer, Directeur général à la sécurité et au désarmement au Ministère des affaires étrangères de l'Espagne.


M. Aguirre de Cárcer a reconnu que les défis auxquels a été confronté ces dernières années le régime de non-prolifération ainsi que l'évolution rapide des diverses approches stratégiques conditionnent voire entravent le processus de désarmement global.  Il a néanmoins mis l'accent sur les progrès enregistrés ces derniers mois dans le domaine du désarmement, notamment en ce qui concerne le régime de non-prolifération nucléaire, la ratification par la Fédération de Russie du Traité Start II, la ratification par 17 nouveaux pays du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.  S'agissant des travaux de la Conférence, il a exprimé l'appui total de l'Espagne à la proposition concernant un programme de travail formulée en août dernier par le Président, l'Ambassadeur Celso Amorim du Brésil (document CD 1624) et a déclaré que cette proposition paraît «acceptable en tous points» à l'Espagne.


L'Ambassadeur Juan Enrique Vega, du Chili, qui assume la présidence de la Conférence pour une période de quatre semaines, a souligné que la Conférence est en proie à une paralysie qui ne saurait se prolonger indéfiniment sans risquer de nuire à sa crédibilité et à son efficacité.  «L'impasse concernant le programme de travail est un problème qui nous concerne tous et que je ne saurais résoudre seul», a souligné  le Président.  Il a préconisé de ne ménager aucun effort pour progresser, en se basant sur la proposition concernant un programme de travail formulée en août dernier par l'Ambassadeur Amorim (document CD 1624).


La prochaine réunion plénière de la Conférence se tiendra jeudi 1er mars, à 10 heures.


Déclarations


M. JUAN ENRIQUE VEGA (Chili), Président de la Conférence, a rappelé que jeudi dernier, l'Ambassadeur Christopher Westdal du Canada a présenté une analyse complète des consultations qu'il a menées au cours de sa présidence sur le programme de travail ainsi que d'importantes conclusions qui mettent l'accent sur les difficultés rencontrées pour parvenir à un accord.  M. Vega a souligné que le Chili est fermement convaincu de l'importance de la Conférence en tant qu'instrument dont dispose la communauté internationale pour assurer de meilleures conditions de sécurité à tous les habitants de la planète.  En matière de sécurité internationale et de désarmement, le Chili est attaché aux principes de «sécurité humaine» et de l'indivisibilité  de la sécurité internationale, a déclaré M. Vega.  Il a par ailleurs ajouté que le Chili fait partie du Groupe des 21 qui n'a eu de cesse de rappeler l'importance particulière qu'il accorde au désarmement nucléaire.  Il convient à cet égard d'insister sur la nécessité de respecter le principe d'irréversibilité tant du processus de désarmement nucléaire que des mesures de réduction des armes nucléaires et autres armes connexes.


La Conférence du désarmement est en proie à une paralysie qui ne saurait se prolonger indéfiniment sans risquer de nuire à la crédibilité et à l'efficacité de cette instance, a déclaré M. Vega.  Certes, chacun sait que les réponses à l'approbation d'un programme de travail doivent provenir en grande partie de l'environnement international, a-t-il poursuivi; mais il faut aussi se demander si la Conférence ne disposerait pas elle-même de moyens lui permettant d'influer sur cet environnement.  «L'impasse concernant le programme de travail est un problème qui nous concerne tous et que je ne saurais résoudre seul», a souligné le Président de la Conférence.  Tous les membres de la Conférence doivent faire des efforts pour progresser, et ce sur la base du document CD/1624, qui constitue l'aboutissement d'un processus de négociation et de mise au point qui a rapproché la Conférence du consensus.  Bien entendu, a précisé le Président, nous étudierons également toute idée tournant autour d'actions complémentaires venant se greffer à l'effort principal et permettant de tirer le meilleur parti des ressources de la Conférence afin de parvenir au programme de travail.


M. MIGUEL AGUIRRE DE CÁRCER, Directeur général à la sécurité et au désarmement au Ministère des affaires étrangères de l'Espagne a rappelé que son pays a renoncé à l'arme nucléaire lorsqu'il a adhéré au Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) en 1986 et a accepté les régimes de garanties et de sauvegardes de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).  Il a également souligné que l'Espagne est partie au Traité d'interdiction complète des essais nucléaires et qu'elle est au neuvième rang des pays qui contribuent au budget de l'Organisation créée en vertu de ce Traité.  En outre, suite à une décision souveraine de son Parlement, l'Espagne est un territoire dénucléarisé.


Les défis auxquels a été confronté ces dernières années le régime de non-prolifération ainsi que l'évolution rapide des diverses approches stratégiques conditionnent voire entravent le processus de désarmement global.  Cette nouvelle donne et les préoccupations qui en résultent doivent être appréhendées en privilégiant l'esprit de paix et de sécurité que préconise la Charte des Nations Unies.  En dépit des difficultés rencontrées, il convient de mettre


l'accent sur un certain nombre de progrès enregistrés ces derniers mois.  Parmi eux, figure la Conférence d'examen du Traité sur la non-prolifération nucléaire (TNP) qui s'est tenue en 2000 et qui a donné lieu à un renforcement du régime de non-prolifération.  Au titre des mesures pratiques envisagées, M. Aguirre de Cárcer a rappelé que la Conférence du désarmement est appelée à lancer immédiatement des négociations sur un traité non discriminatoire, multilatéral, international et efficacement vérifiable, interdisant la production de matière fissile destinée à la fabrication d'armes nucléaires ou d'autres dispositifs nucléaires, en se fixant pour objectif de conclure ces négociations dans un délai de cinq ans.  La Conférence d'examen exhortait en outre la Conférence à mettre immédiatement en place un organe subsidiaire ayant pour mandat de traiter du désarmement nucléaire.  Un autre progrès enregistré l'an dernier a trait à la ratification par la Fédération de Russie du Traité Start II ainsi qu'à la ratification par 17 nouveaux pays du Traité d'interdiction complète des essais nucléaires.  Il convient également de mettre en relief les progrès enregistrés dans d'autres domaines de négociation multilatérale, notamment le coup d'accélérateur qui a été donné aux négociations concernant le Protocole de vérification de la Convention sur les armes biologiques.  La date limite qui a été fixée pour l'adoption de cet instrument, à savoir la Vème Conférence de révision prévue pour la fin de cette année, doit absolument être respectée en profitant de l'élan actuel, a affirmé M. Aguirre de Cárcer.


Soulignant par ailleurs l'importance des initiatives actuelles visant à éviter l'accumulation déstabilisatrice des armes petites et légères, M. Aguirre de Cárcer a insisté sur la nécessité de ne ménager aucun effort pour que la prochaine Conférence des Nations Unies sur le trafic illicite de ces armes donne lieu à un plan d'action efficace et aborde toute la problématique relative à ces armes.


M. Aguirre de Cárcer a en outre fait part de l'appui total de son pays à la proposition concernant un programme de travail formulée en août dernier par le Président de la Conférence à l'époque, l'Ambassadeur Celso Amorim du Brésil (document CD 1624) et a déclaré que cette proposition paraît «acceptable en tous points» à l'Espagne.


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