CD/226

FACE AUX CONSEQUENCES DESTRUCTRICES DU COMMERCE ILLICITE DES ARMES LEGERES, LES ETATS DEVRONT AJOUTER AUX BONNES INTENTIONS UNE VOLONTE POLITIQUE SUFFISANTE, AFFIRMENT DES DELEGATIONS

20/03/2001
Communiqué de presse
CD/226


Comité préparatoire de la Conférence des

Nations Unies sur le commerce illicite

des armes légères sous tous ses aspects

31ème séance - après-midi


FACE AUX CONSEQUENCES DESTRUCTRICES DU COMMERCE ILLICITE DES ARMES LEGERES, LES ETATS DEVRONT AJOUTER AUX BONNES INTENTIONS UNE VOLONTE POLITIQUE SUFFISANTE, AFFIRMENT DES DELEGATIONS


Tous les participants à la Conférence des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères devront garder à l’esprit que ce trafic non seulement apporte destructions et souffrances, mais qu’il sert aussi de couverture à des activités illicites qui portent préjudice à nos économies, comme le trafic de diamants et autres ressources naturelles, ou qui soutiennent des activités illicites comme le trafic de drogue, qui apportent leur propre lot de destructions, de mort et de souffrances, a déclaré cet après-midi le représentant du Guatemala devant le Comité préparatoire.  Les délégations devront donc compléter leurs bonnes intentions par une dose suffisante de volonté politique.  Elles devront également admettre les organisations de la société civile à leurs travaux car la situation nous oblige à nous unir.  Sans quoi, nous serons relégués au rôle de simples spectateurs d’un processus de destruction économique, sociale et politique qui affecte toutes nos sociétés, et particulièrement les secteurs les plus vulnérables, à savoir les enfants et les jeunes.


Par ces propos, le représentant du Guatemala a rappelé l’objectif ultime de la future Conférence, dont le programme d’action constituera le résultat principal, alors même que les délégations achevaient de présenter leur point de vue sur la version révisée du projet de programme d’action mis au point par le Président du Comité.  Comme ce matin, les représentants ont estimé que la version révisée du texte est nettement meilleure que la première.  Le représentant de la Chine l’a ainsi jugée à la fois plus concise, plus claire et mettant bien l’accent sur les objectifs de la Conférence dans le cadre du mandat fixé par l’Assemblée générale.  La Chine, qui a par ailleurs souhaité qu’on n’ajoute pas au projet actuel, dans les discussions à venir, de «sujets de nature polémique», n’est pas le seul pays à insister sur un respect strict du cadre fixé par l’Assemblée générale.  Les représentants de Cuba, mais aussi de l’Égypte et de la Jordanie ont adopté des positions semblables, contrairement à la Zambie ou à la Norvège qui, ce matin, rappelait que les transferts illicites d’armes légères trouvent souvent leur source dans un commerce légal et que la Conférence devrait donc aussi traiter du contrôle du transfert licite d’armes légères.  Quant à l’Ukraine, elle a estimé que la Conférence devrait se concentrer sur le commerce illicite des armes, mais elle est également prête à parler des transferts qui, souvent, débouchent sur un commerce illicite.  Pour sa part, la représentante du Brésil a insisté sur le respect de la souveraineté des États.


Parmi les autres sujets abordés cet après-midi, les représentants de plusieurs pays africains- et notamment celui de Maurice -, ainsi que celui de la Chine, ont fait référence aux dispositions de la déclaration adoptée en novembre dernier à Bamako par l’Organisation de l’Unité africaine.  Plusieurs délégations ont fait référence à l’adoption par la Conférence d’une déclaration politique qui pourrait être incluse dans le programme d’action ou séparée.  Pour sa part, le représentant du Cameroun a souhaité que la Conférence puisse aboutir à l’adoption d’un instrument juridique contraignant et a appuyé la proposition visant l’adoption d’un échéancier présentée en ce sens par l’Union européenne. 


Concernant le suivi de la Conférence, les délégations ont appuyé l’idée de réunion de suivi des Etats tous les deux ans et d’une nouvelle conférence en 2006.


Des délégations ont souhaité qu’une décision soit rapidement prise concernant la représentation des ONG aux travaux de la Conférence et, si possible, à ceux de la présente session du Comité.  Elles ont en général affirmé leur désir de voir les ONG participer aux travaux de la Conférence, y compris en séance plénière, en insistant sur la contribution qu'elles pourraient apporter.  Elles ont aussi souhaité qu’une décision soit rapidement prise concernant la présidence de la Conférence.  A cet égard, les représentants des pays latino-américains et des Caraïbes qui ont pris la parole ont rappelé leur soutien à la candidature de l’ambassadeur Camilo Reyes de Colombie.


Se sont exprimés cet après-midi, les représentants des pays suivants: Thaïlande, Chine, Fédération de Russie, Cameroun, Sri Lanka, Guatemala, Brésil, Maurice (au nom du Groupe des Etats africains), Égypte, Jordanie, Cuba, Bulgarie, Angola, Pérou, Zambie, Tchad, Ukraine, Mali, Colombie, Kenya, Ghana et Venezuela.


Le Comité préparatoire poursuivra ses travaux demain, mercredi 21 mars, à 10 heures.


Suite du débat général


M. KULKUMUT SINGHARA NA AYUDHAYA (Thaïlande) s’est félicité de l’avancée des travaux du Comité préparatoire et du contenu du projet de programme d’action révisé.  Il a souhaité que le Comité travaille en priorité sur des questions centrales dans le débat sur les armes légères, notamment le marquage et l’assistance technique.  Il a souhaité que les délégations fassent preuve d’un esprit de compromis et fait appel au sens des responsabilités de tous les membres.  Il s’est prononcé en faveur d’une amélioration de la pratique des embargos ainsi que d’une prorogation des mesures visant les questions de drogue et de crime transnational.  Le représentant a souhaité que les ONG et la société civile soient davantage impliqués dans la recherche de solutions au commerce illicite des armes légères.  Il a demandé au Comité de se mettre rapidement d’accord sur le choix du Président de la Conférence de juillet 2001.


M. WU HAITAO (Chine) a estimé que le projet révisé de programme d’action représente un bon document équilibré, qui constitue une bonne base de travail.  Le texte actuel est nettement meilleur que le précédent à au moins deux égards.  D’abord, il est beaucoup plus clairement structuré et met l’accent sur les objectifs de la Conférence dans le cadre du mandat fixé par l’Assemblée générale.  En outre, le document tient compte de la Déclaration de Bamako et de ses dispositions sur la coopération et l’assistance internationale.  Pour la Chine, les discussions à venir ne devraient pas remettre en cause la structure du texte.  En même temps, ces discussions devront éviter d’ajouter au texte actuel des sujets de nature polémique.


M. ALEKSANDER A. ORLOV (Fédération de Russie) a fait observer que ce document tient compte des observations et recommandations faites au cours de la deuxième session du Comité préparatoire et constitue une base essentielle pour les travaux de la Conférence.  Ce document met davantage l’accent sur les principes que sur la forme du programme d’action.  Il a souhaité notamment que le cadre international de lutte contre le commerce illicite des armes légères soit clairement défini dans le document.  Il a appelé les gouvernements à prendre les mesures nécessaires pour assurer le contrôle national de la production, de la circulation et des transferts d’armes légères.  Il a ajouté que la question du marquage des armes légères est essentielle pour la Fédération de Russie qui souffre des contrefaçons et de la production illicite d’armes légères de type russe dans le monde entier.  Il a appuyé la pratique des embargos décrétés par le Conseil de sécurité et a exigé que les violations des embargos soient consignées comme des crimes par les législations nationales.  Il a recommandé que seuls les gouvernements ou des entreprises identifiées et enregistrées soient seuls autorisés à procéder au commerce des armes légères et de petit calibre.  Il a souhaité que la coopération internationale soit renforcée dans le domaine de la lutte contre le commerce illicite des armes légères avant de recommander que les Nations Unies jouent un rôle pivot dans cette lutte et de renouveler son soutien à la Conférence de juillet 2001. 


M. NGOH NGOH FERDINAND (Cameroun) a appuyé la démarche du Président concernant le programme de travail de la présente session du Comité en faisant remarquer que d’importances questions de procédures restent à régler.  Le Comité doit se concentrer sur des questions de fond, à savoir l’élaboration du projet de programme d’action qui sera adopté par la Conférence.  Les progrès révélés dans le projet de programme révisées et lors des discussions menées durant l’intersession sont porteurs d’espoir, a noté le représentant, en faisant notamment référence aux séminaires sur les armes légères organisées la semaine précédente à Genève à l’initiative conjointe de la France et de la Suisse.


Le document actuel constitue une excellente base de travail, a noté le représentant, qui a souhaité que le document final s’inscrive dans un cadre complémentaire du Protocole sur les armes à feu adopté le 2 mars à Vienne.  Le Cameroun a souhaité à de nombreuses reprises que le processus de New York puisse aboutir à l’adoption d’un instrument juridique contraignant, a déclaré le représentant, qui a soutenu la proposition de l’Union européenne concernant l’adoption d’un échéancier en ce sens.  Le Cameroun appuie les mesures de suivi proposées, notamment la proposition d’une réunion des États tous les deux ans et d’une conférence de suivi en 2006.


M. JOHN DE SARAM (Sri Lanka) s’est félicité de la teneur du projet de programme d’action révisé qui contient des amendements soumis au cours de la session de janvier.  Il a regretté que le commerce illicite d’armes légères continue d’avoir un impact dévastateur dans de nombreuses régions du monde.  Il a rappelé le lien étroit entre le commerce illicite des armes légères et les autres menaces à la paix telles que le terrorisme ou le trafic de drogue.  Il a ajouté que le Sri Lanka est victime du commerce illicite d’armes légères dans la mesure où ce trafic alimente les groupes rebelles engagés dans des actions terroristes au Sri Lanka et dans les Etats voisins et surtout dans la mesure où ce pays est une vieille démocratie qui ne fabrique pas d’armes légères.  Il a souhaité que le programme d’action fasse bien la distinction entre ce qui relève du commerce licite et du commerce illicite en reconnaissant qu’il existe une différence entre les groupes rebelles qui bénéficient des trafics illicites pour déstabiliser et les Etats qui se dotent d'armes légères pour assurer leur défense.  Afin de combattre efficacement le commerce illicite des armes légères, le représentant a recommandé que le programme d’action prenne en compte le lien existant entre le commerce illicite des armes légères et le trafic de drogue, l’esclavage, le blanchiment d’argent.  Il a proposé que le programme d’action contienne des mesures relatives à l’accès des groupes criminels et terroristes aux armes illicites.  Parmi les propositions, le Sri Lanka propose un meilleur contrôle des exportations d’armes, un marquage des armes afin d’identifier les réseaux d’approvisionnement et une plus grande coopération internationale dans la prévention et la répression du commerce illicite des armes légères.  Il a condamné le commerce illicite des armes légères qui contrevient aux principes énoncés dans la Charte des Nations Unies et dans les Conventions des Nations Unies sur le terrorisme, l’enrôlement des enfants dans les conflits, le déplacement des populations civiles. 


M. LUIS RAUL ESTEVEZ LOPEZ (Guatemala) a estimé que, contrairement à la version initiale, la version révisée du projet de programme d’action présente le problème de manière claire et succincte, en se basant sur les principes solennellement énoncés dans la Charte.  Le représentant a noté que la partie du programme d’action consacrée aux mesures à prendre insistait sur le niveau national, sur lequel se concentrent les dispositions destinées à prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères.  Il a jugé d’une importance toute particulière le système d’enregistrement des armes ainsi que les critères liés à leur exportation.  Au plan mondial et régional, l’élément le plus intéressant est l’importance accordée aux accords régionaux  aussi bien qu’aux mécanismes du système des Nations Unies.  Le Guatemala note avec satisfaction les dispositions de la partie III relatives à l’assistance internationale, notamment celle que devraient fournir les organisations régionales et internationales afin de mettre en oeuvre les mesures décidées.  Enfin, les dispositions relatives à la mise en oeuvre et le suivi des décisions de la Conférence paraissent marquées du sceau du réalisme.  Le Guatemala estime en particulier qu’il faut éviter de créer de nouveaux mécanismes qui, à un moment quelconque, pourraient compliquer le processus de suivi.


Dans les discussions et négociations qui vont désormais s’ouvrir, le Guatemala appelle toutes les délégations à garder constamment à l’esprit  que l’objectif est de libérer nos peuples du fardeau de la terreur et de la destruction provoquée par le commerce illicite des armes légères.  Il faut garder à l’esprit que ce dernier non seulement apporte destruction et souffrances, mais qu’en outre il sert de couverture à des activités illicites qui portent préjudice à nos économies, comme le trafic de diamants et autres ressources naturelles, ou qui, dans les pires des cas, soutiennent des activités illicites comme le trafic de drogue, qui apportent leur propre lot de destructions, de mort et de souffrances.  Pour M. Estevez Lopez, il est donc nécessaire de compléter nos bonnes intentions par une dose suffisante de volonté politique.  Il faut aussi permettre aux organisations de la société civile de prendre part à nos travaux.  Car la réalité nous oblige, à tous les niveaux, à nous unir.  Sans quoi, a-t-il averti, nous serons relégués au rôle de simples spectateurs d’un processus de destruction économique, sociale et politique qui affecte toutes nos sociétés, et particulièrement les secteurs les plus vulnérables, à savoir les enfants et les jeunes.


Mme SAMPAIO (Brésil) s’est félicitée de la teneur du projet de programme d’action révisé et de l’avancée des discussions au sein du Comité préparatoire qui sont reflétées dans ce document.  Elle a ajouté que le Comité préparatoire ainsi que la Conférence de juillet offrent des opportunités à ne pas manquer pour mobiliser l’ensemble des Etats dans la lutte contre le commerce illicite et la prolifération des armes légères.  Elle a appuyé le principe d’une déclaration politique qui reprendra les engagements pris par les Etats.  La représentante considère que les trois éléments clés devant guider les travaux de la Conférence doivent être la pluralité, la responsabilité et la souveraineté.  Elle a fait appel à une plus grande coopération internationale afin de s’assurer que les principes énoncés seront respectés par les Etats au lendemain de la Conférence.  Elle a appuyé le principe d’une participation active des organisations non gouvernementales et des agences spécialisées des Nations Unies.


M. ANUND PRIYAY NEEWOOR (Maurice), au nom du Groupe des Etats africains, a déclaré que, dans son document final intitulé “Déclaration de Bamako” la Conférence ministérielle africaine a reconnu et endossé les progrès réalisés, au niveau national et régional africain pour la mise en oeuvre de programmes d’action sur la réduction, la prévention et la gestion de la prolifération des armes légères et de petit calibre.  Il a ajouté que la Déclaration de Bamako réaffirme le respect de la souveraineté nationale, de la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, le droit à la légitime défense individuelle et collective, le droit à l’autodétermination des peuples et le droit de chaque Etat à développer son propre système de défense pour préserver sa sécurité nationale.  Le représentant a observé que pour promouvoir la paix, la sécurité, la stabilité et le développement durable sur le continent africain, il est indispensable de résoudre le problème de la prolifération, de la circulation et du trafic illicites des armes légères.  Il a lancé un appel à la Communauté internationale en général et aux pays fournisseurs d’armes en particulier, pour qu’ils acceptent d’édicter des mesures législatives, en vue d’assurer le contrôle effectif du transfert illicite des armes légères et de petit calibre, y compris des mécanismes permettant l’identification de ces armes.  Le représentant a noté que la Déclaration de Bamako lance un appel en faveur d’un partenariat international pour réduire la prolifération, la circulation et le trafic illicites d’armes légères et de petit calibre en Afrique.


M. ISMAIL KHAIRAT (Egypte) a déclaré qu'elle appuie la déclaration faite par Maurice au nom du Groupe des États africains et celle faite lundi par les Émirats arabes unis au nom de la Ligue des États arabes.  Il a insisté qu’il fallait se concentrer sur le cadre précis fixé par l’Assemblée générale, à savoir le commerce illicite des armes légères et de petit calibre.  Toute tentative pour inclure d’autres questions ou de remettre en cause la souveraineté des États menacerait les résultats de la Conférence.  Il faudrait insister sur les causes profondes du commerce des armes légères, qui sont, selon le représentant, en premier, la pauvreté, l’ignorance, les handicaps au développement social et économique, notamment dans les pays qui sont victimes de ce commerce illicite.


L’Egypte estime qu’il est nécessaire de considérer Interpol comme le forum international le plus à même d’assurer la mise en oeuvre des mesures qui seront définies dans le cadre du programme d’action.  Le représentant a plaidé en faveur d’une démarche réaliste, en gardant à l’esprit qu’on en est actuellement au début d’un processus.


M. RAMEZ GOUSSOUS (Jordanie) s’est félicité des efforts réalisés dans le travail de préparation du projet de programme d’action révisé qui reprend de manière exhaustive les positions exprimées par les délégations au cours de la Deuxième session.  Il a estimé que les préoccupations de la communauté internationale relatives au désarmement doivent être intégrées dans les travaux de la Conférence.  Il s’est déclaré en faveur d’un examen minutieux des causes du commerce illicite des armes légères et de petit calibre estimant que ce phénomène est le résultat des conflits armés davantage que de leur cause.  Il a assuré le Président du plein soutien de son pays dans les travaux du Comité préparatoire.


M. RODOLFO ELISEO BENITEZ VERSON (Cuba) a estimé que la nouvelle version révisée du programme d’action représente ne mesure importante dans les travaux du Comité.  Il est mieux présenté et ciblé que la version initiale et constitue une bonne base de travail.  Il est toutefois clair qu’il reste encore un travail important à faire, a jouté le représentant, car il reste un nombre, certes, de dispositions qui ne correspondent pas au mandat que l’Assemblée générale a confié à la Conférence.  En outre, les dispositions sur l’assistance internationale restent insuffisantes, notamment dans le domaine de l’assistance économique.  Il importe assez peu qu’on adopte en un ou deux documents, le projet de programme d’action et une déclaration politique.  Toutefois, Cuba attend du Président qu’il présente prochainement un tel projet de déclaration politique.


Le représentant a demandé qu’on présente une liste d'ONG qui souhaitent participer à la Conférence. Ce n’est qu’alors qu’il sera possible de prendre une décision sur le principe de la non-objection.  Le représentant a demandé qu’une décision soit prise à l’avance à propos d’une éventuelle session de la Conférence au niveau ministériel, et ce, pour des questions d’organisation.  Il faudrait prendre une décision concernant la présidence de la Conférence.  Cuba rappelle à ce propos que le Groupe des Etats d’Amérique latine et des Caraïbes appuie la candidature de l’ambassadeur de Colombie Camilo Reyes.


M. GEORGI VASSILEV (Bulgarie) s’est déclaré satisfait de la version révisée du projet de programme d’action qui constitue une base solide pour la poursuite des travaux.  Il a fait état des activités régionales et sous-régionales et a souhaité que le programme d’action soit centré sur cette coopération régionale et internationale dans la lutte contre le commerce illicite des armes légères. 


M. JOSE PAULINO CUNHADA SILVA (Angola) a déclaré que le moment est opportun de faire le bilan des différentes initiatives prises dans les différentes régions pour limiter le commerce illicite des armes légères.  Cela permet de comprendre combien il est nécessaire de prendre des mesures concrètes.  L’Angola estime que le projet de programme d’action révisé constitue une excellente base de délibérations.  Nous en sommes encore à la phase initiale d’une période durant laquelle nous devrons manifester une grande détermination, a-t-il ajouté, demandant qu’on laisse la voie ouverte à de nouvelles initiatives.  L’Angola est prête à faire preuve de souplesse pour ce qui est de la forme de la déclaration politique, que ce soit dans un document distinct ou dans le cadre du programme d’action: le plus important est que la déclaration reflète la volonté de la communauté internationale de s’attaquer au commerce illicite des armes légères sous toutes ses formes.  L’Angola appuie une participation la plus large possible des ONG à la Conférence et aux travaux préparatoires.


M. RAUL SALAZAR (Pérou) s’est félicité de la teneur du projet de programme d’action révisé et a estimé qu’il constitue une base intéressante pour la Conférence de juillet 2001.  Il a souhaité que le lien soit établi entre le commerce illicite des armes légères et le trafic de drogues qui sont deux facteurs de déstabilisation et constituent des obstacles au développement.  Il a plaidé en faveur d’un meilleur contrôle des sources de financement et d’approvisionnement du commerce illicites d’armes légères.  Afin de renforcer les capacités de contrôle et de coordination, le représentant a considéré qu’il est essentiel de privilégier une approche internationale qui associe les Nations Unies de même que la société civile.  Il a recommandé que le marquage soit favorisé afin d’identifier les fabricants.  Le représentant a apporté son soutien au candidat de la Colombie à la présidence de la Conférence. 


M. NGULUBE (Zambie) a fait siennes les positions des délégations africaines et d’autres concernant la Déclaration de Bamako.  Elle appuie le message ferme présenté par le représentant de la Namibie au nom de la SADEC concernant la prolifération des armes légères dans la région. Le commerce illicite des armes légères est à l’origine de nombreuses souffrances infligées à des civils innocents. Beaucoup d’enfants sont contraints de prendre les armes.  Ce sont là des questions graves auxquelles le Comité préparatoire devrait tenter de trouver des solutions durables.


Ce projet révisé de programme d’action est plus simple que le précédent et constituera une excellente base de travail, a estimé le représentant. Il devrait permettre de lutter de manière efficace contre le commerce illicite des armes légères. Mais il est vrai que ce commerce illicite est basé sur le détournement du commerce licite.  Il faut donc faire en sorte qu’il existe des lois permettant d’exercer des contrôles efficaces et de sanctionner les contrevenants. La Zambie appuie l’adoption d’un système de marquage très clair qui permette de tracer les armes.  La Zambie appuie les mesures de suivi de la Conférence, y compris la convocation d’une nouvelle conférence en 2006.  Elle met l’accent sur les réunions de suivi des Etats tous les deux ans.


Pour le représentant, la participation des ONG aux travaux du Comité et de la Conférence seraient extrêmement utiles.


M. ISSA BOUKAR (Tchad) a manifesté son intérêt pour le projet de programme d’action révisé qui constitue, à son avis une excellente base de travail.  Il a toutefois demandé au Comité de tenir compte de certaines initiatives sous-régionales, notamment la Conférence de N’Djamena du 25 au 27 octobre 1999 sur le commerce illicite des armes.  Il a déclaré qu’à l’issue de cette rencontre, des mesures ont été mises en oeuvre avec l’appui des structures étatiques et de la société civile.  Au niveau du Tchad, des mesures restrictives concernant la détention des armes légères et de petit calibre ont été prises et ont permis de récupérer des milliers d’armes dans tout le pays.  Le représentant a demandé au Président de faire figurer, en annexe du projet de programme d’action, les documents relatifs à la Conférence de N’Djamena. 


M. YURIY POLUREZ (Ukraine) a déclaré que la Conférence devra se concentrer sur le commerce illicite des armes mais devra traiter en outre des transferts d’armes qui, souvent, débouchent sur un commerce illicite.  Le programme d’action devra permettre d’adopter des mesures au niveau international, régional et national.  Il faudra appliquer des critères d’exportations et d’importation stricts, et renforcer les mesures de coopération internationale, y compris entre services de garde-frontières et des douanes.  Le représentant a demandé que soit organisée la coopération en ce qui concerne le désarmement, la démobilisation et la réhabilitation des anciens combattants.  L’Ukraine s’intéresse au renforcement de la coopération internationale dans le domaine du traçage et est favorable à l’imposition de normes obligatoires.


L’Ukraine estime que la participation des ONG à la Conférence devra se faire selon les pratiques habituelles de l’ONU. 


M. DIAKITE (Mali), s’exprimant au nom de la CEDEAO, s’est félicité du projet de programme d’action révisé qui reprend des éléments de la Déclaration de Bamako qui traduit, en matière de lutte contre le commerce illicite des armes légères, la volonté de toute l’Afrique et une approche globale commune.  Il a ajouté que la CEDEAO accorde une importance particulière à la Conférence qui se tiendra en 2001 à New York en juillet 2001 et espère qu’elle aboutira à des mesures concrètes visant à lutter contre la prolifération, la circulation et le trafic d’armes légères.  Le représentant a mis en avant l’importance d’une définition précise du commerce licite des armes légères afin de mieux réglementer le commerce illicite.  Il a ajouté que la solution au fléau du commerce illicite passe par une moralisation du commerce licite et a défendu le principe du marquage afin de responsabiliser les pays producteurs.  Il a estimé que ces amendements au projet de programme d’action révisé devraient permettre de lutter contre ce fléau dévastateur en Afrique.  Le représentant a ajouté que la participation active des ONG est souhaitable.  Il a mentionné les initiatives prises au niveau de la CEDEAO, telles que le Moratoire adopté en 1998, ainsi que les cérémonies dites de la “Flamme de la paix et de la flamme de l’espoir” organisées à Tombouctou et à Agadez et au cours desquelles les armes légères récupérées ont été réduites en cendres. 


Mme GRACIELA URIBE DE LOZANO (Colombie) s’est dit satisfaite du projet révisé de programme d’action, qui a tenu compte des observations présentées par les délégations lors de la deuxième session du Comité.  Il est certain que chaque pays a son approche propre, due à sa propre situation, a-t-elle déclaré.  Pour les pays directement touchés par les conséquences du commerce illicite des armes légères, le plan d’action doit être axé principalement sur les mesures de prévention.  Celles-ci pourraient porter sur la facilité d’accès à ces armes.  Néanmoins, pour tous, le plan d’action doit constituer une réponse à la menace pour le monde entier d’un tel commerce illicite.  Il s’agit d’assurer la paix, de décourager toute culture acceptant le recours aux armes.  Le programme d’action doit envisager les questions dans leur réalité et le projet va ici dans le bon sens.  La représentante a également remercié le groupe d’experts intergouvernementaux pour son rapport.


M. PHILIP R.O. OWADE (Kenya) a estimé que la version révisée du projet de programme d’action constitue une base de négociation devant mener à un consensus.  Il a ajouté que la lutte contre le commerce illicite des armes légères doit conduire à l’éradication totale de ce fléau dévastateur qui affecte les populations civiles, en particulier les femmes et les enfants.  Le représentant a rappelé que son pays avait pris l’initiative de convier une conférence régionale regroupant les pays de la région des Grands Lacs ainsi que ceux de la Corne de l’Afrique qui a débouché sur la Déclaration de Nairobi.  Il a estimé que la question du contrôle de la prolifération des armes légères est étroitement liée à cette du développement et de la lutte contre la pauvreté.  Il s’est prononcé en faveur du marquage qui doit permettre d’établir et d’identifier l’origine de ces armes légères et a souhaité que la Conférence de juillet aboutisse à un programme de suivi global qui aborde le problème sous tous ses aspects. 


M. Owade a appuyé le principe d’une conférence de suivi qui serait organisée en 2006 ainsi que des réunions, tous les deux ans, au niveau sous-régional afin d’assurer un suivi des mesures décidées.  Il a souhaité une plus étroite collaboration avec les ONG, prenant appui sur les expériences faites dans certaines régions d’Afrique où l’OUA a fait appel à la coopération de la société civile dans la mise en oeuvre de certaines mesures.  Il a exprimé le souhait que la Conférence de juillet 2001 soit le début d’une lutte contre le commerce illicite des armes légères qui associe toutes les régions. 


M. YAW O. OSEI (Ghana) a déclaré que le projet de programme d’action révisé est concis et transparent et a ajouté que les délibérations constructives permettront de parvenir à des conclusions intéressantes.  Le représentant a mis l’accent sur les conséquences du trafic d'armes légères sur la condition des enfants et a proposé qu’un lien soit établi entre la Conférence de juillet 2001 et la session extraordinaire de l’Assemblée générale qui sera consacrée en septembre 2001 au suivi du Sommet mondial pour les enfants. 


M. WILMER MENDEZ (Venezuela) a estimé que la version révisée du projet de plan d’action est beaucoup mieux structurée que la première.  En outre, elle confirme la responsabilité primordiale des Etats face à cette menace.  Le Venezuela appuie la candidature de l’ambassadeur Camilo Reyes comme président de la future Conférence. 


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