En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/532

LES DELEGATIONS FONT PART DE PROGRES CONSIDERABLES DANS LE DOMAINE DE L’EDUCATION PRIMAIRE, ELEMENT FONDAMENTAL DES DROITS DE L’ENFANT

24/10/2001
Communiqué de presse
AG/SHC/532


Troisième Commission

21e séance – matin


LES DELEGATIONS FONT PART DE PROGRES CONSIDERABLES DANS LE DOMAINE DE L’EDUCATION PRIMAIRE, ELEMENT FONDAMENTAL DES DROITS DE L’ENFANT


La Commission adopte trois projets de résolution sur le développement social et quatre sur le crime, la justice pénale et le contrôle international des drogues


Poursuivant, cet après-midi, l’examen de la promotion et de la protection des droits de l’enfant, la plupart des délégations ont fait part à la Troisième Commission de progrès considérables dans le domaine de l’éducation primaire et annoncé des taux de scolarisation autour de 90%, voire plus.  À ce propos, le représentant du Brésil a donné les détails d’un programme de bourses, en vue d’aider les plus pauvres à maintenir leurs enfants à l’école.  Grâce à ce programme qui touche plus de 2 millions d’enfants, 98% des enfants brésiliens sont désormais scolarisés.  Il a précisé que l’argent étant versé directement aux mères, le programme avait eu des retombées positives sur l’émancipation des femmes et la lutte contre l’exclusion. 


La Commission a adopté à l’unanimité un projet de résolution relatif à la Décennie des Nations Unies pour l'alphabétisation, l'éducation pour tous, par lequel l'Assemblée générale proclamerait la période de 10 ans débutant le 1er janvier 2003 Décennie des Nations Unies pour l'alphabétisation.  Ce projet qui sera soumis à l’adoption de l’Assemblée au cours de cette session rappelle que l’alphabétisation pour tous est au cœur de l’éducation de base pour tous et qu’il est indispensable de créer des milieux et des sociétés alphabètes pour parvenir à éliminer la pauvreté, réduire la mortalité postinfantile, instaurer l’égalité entre les sexes et assurer durablement le développement, la paix et la démocratie.


L’éducation et la scolarisation de tous les enfants sont également le meilleur moyen de prévenir la consommation de drogues chez les enfants.  Ainsi, selon le projet de résolution portant sur la coopération internationale dans la lutte contre le problème mondial de la drogue, adopté, cet après midi, à l’unanimité, l’Assemblée générale

demanderait instamment à tous les États d’élaborer et d’appliquer des politiques et programmes axés sur les enfants et notamment sur les adolescents, visant à prévenir l’usage des stupéfiants et à réduire les conséquences néfastes de leur abus.


Les représentants des pays suivants ont participé aux débats: Népal, Sri Lanka, Qatar, Nigéria, Canada, Bélarus, Israël, Brésil et Sierra Leone. 


La Commission poursuivra l’examen de la promotion et la protection des droits de l’enfant, vendredi 26 octobre, à 10 heures. 


Adoption de projets de résolution


Projets concernant le développement social et les jeunes


Aux termes d’un projet de résolution relatif au rôle des coopératives dans le développement social (A/C.3/56/L.8/Rev.1), adopté à l’unanimité, l’Assemblée générale appellerait l’attention des États Membres sur les directives révisées visant à créer un environnement propice au développement de coopératives qu’ils devraient prendre en considération pour définir ou réviser leurs politiques nationales concernant les coopératives. 


L’Assemblée générale engagerait les gouvernements ainsi que les organisations internationales et les institutions spécialisées compétentes en collaboration avec les organisations coopératives nationales et internationales, à prendre dûment en considération le rôle que les coopératives peuvent jouer dans la mise en oeuvre et le suivi des résultats du Sommet mondial pour le développement social, de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes, de la deuxième Conférence mondiale sur les établissements humains (HABITAT II) et du Sommet mondial de l’alimentation, ainsi que de leur examen quinquennal, et la contribution qu’elles peuvent y apporter. 


Aux termes du projet de résolution relatif à la Décennie des Nations Unies pour l'alphabétisation, l'éducation pour tous (A/C.3/56/L.10/Rev.1), adoptée à l'unanimité, l'Assemblée générale proclamerait la période de 10 ans débutant le 1er janvier 2003 Décennie des Nations Unies pour l'alphabétisation et réaffirmerait le Cadre d'action adopté au Forum mondial sur l'éducation en avril 2000, dans lequel l'engagement a été pris d'améliorer de 50% le niveau d'alphabétisation des adultes avant 2015 et d'améliorer la qualité de l'éducation. 


Aux termes d’un projet de résolution relatif aux politiques et programmes mobilisant les jeunes (A/56/L.12/Rev.1), adopté à l’unanimité, l’Assemblée générale inviterait tous les États, tous les organismes des Nations Unies, les institutions spécialisées, les commissions régionales et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales concernées, en particulier les organisations de jeunes à ne ménager aucun effort pour mettre en oeuvre le Programme d’action, visant des politiques intersectorielles en faveur des jeunes en intégrant le point de vue des jeunes dans tous les processus de planification et de prise de décisions qui les concernent. 


L’Assemblée générale constaterait avec une vive inquiétude qu’actuellement, près de la moitié des nouveaux cas d’infection par le VIH touche des jeunes âgés de 15 à 24 ans et qu’au moins 6500 jeunes sont infectés par le virus chaque jour et réitèrerait la nécessité de réaliser les buts et engagements figurant dans les Engagements concernant le VIH/sida adoptés lors de la vingt-sixième session extraordinaire de l’Assemblée générale consacrée au VIH/sida, tenue au Siège du 25 au 27 juin 2001. 

Elle engagerait les Etats Membres, tous les organismes des Nations Unies et les organisations non gouvernementales à continuer d’appliquer intégralement les principes directeurs concernant la poursuite de la planification et des activités de suivi appropriées dans le domaine de la jeunesse et inviterait tous les gouvernements ainsi que les organisations intergouvernementales et non gouvernementales à contribuer au Fonds des Nations Unies pour la jeunesse et prierait le Secrétaire général de prendre les dispositions voulues pour encourager le versement de contributions. 


Projets concernant le crime, la justice pénale et le contrôle international des drogues


Par le projet de résolution relatif au Rôle, fonctions, périodicité et durée des congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/C.3/56/L.4), recommandé par l’ECOSOC et adopté à l’unanimité, l’Assemblée générale déciderait de continuer à organiser les congrès des Nations Unies, conformément aux paragraphes 29 et 30 de la déclaration de principes et du programme d’action du Programme des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale en adoptant une méthode de travail dynamique, interactive et efficace en termes de coût et un programme de travail ciblé, et de les appeler “Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale”.  Elle demanderait à la Commission pour la prévention du crime et la justice pénale de continuer à servir d’organe préparatoire des congrès et de suivre les principes directeurs lorsqu’elle organise les futurs congrès.  L’Assemblée générale prierait également le Secrétaire général d’allouer au Centre pour la prévention internationale du crime de l’Office pour le contrôle des drogues et la prévention du crime du Secrétariat les ressources nécessaires aux préparatifs du onzième Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, dans les limites des crédits ouverts au budget-programme pour l’exercice biennal 2002-2003, et de veiller à ce que des ressources suffisantes soient prévues dans le budget-programme pour l’exercice 2004-2005 pour appuyer la tenue du onzième Congrès. 


Par le projet de résolution relatif à la lutte contre le crime transnational organisé: aider les Etats à renforcer leurs capacités en vue de faciliter l’application de la Convention des Nations Unies contre la criminalité  transnationale organisée et des protocoles s’y rapportant qui ont été adoptés (A/C.3/56/L.5), recommandé par l’ECOSOC et adopté à l’unanimité, l’Assemblée générale inviterait les Etats Membres à verser des contributions volontaires suffisantes au Fonds des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale afin de prêter  aux pays en développement et aux pays dont l’économie est en transition l’assistance technique dont ils pourraient avoir besoin pour appliquer la Convention et les protocoles s’y rapportant, et pour prendre les mesures préparatoires nécessaires à cette fin, compte tenu de l’article 30 de la Convention.  Elle prierait le Secrétaire général de doter le Centre pour la prévention internationale du crime, qui relève de l’Office pour le contrôle des drogues et la prévention du crime, des ressources nécessaires pour qu’il puisse oeuvrer efficacement à l’entrée en vigueur et à l’application de la Convention et des protocoles s’y rapportant, notamment en aidant les pays en développement et les pays dont l’économie est en transition à renforcer leurs capacités dans les domaines visés par la Convention et les protocoles s’y rapportant qui ont été adoptés.


Aux termes du projet de résolution relatif à l’Institut africain des Nations Unies pour la prévention du crime et le traitement des délinquants (A/C.3/56/L.16), adopté à l’unanimité, l’Assemblée générale exhorterait les États membres de l’Institut à faire tout leur possible pour s’acquitter de leurs obligations envers celui-ci.  Elle demanderait à tous les États Membres et à toutes les organisations non gouvernementales d’adopter des mesures pratiques concrètes afin d’aider l’Institut à se doter des moyens requis pour exécuter ses programmes et activités visant à renforcer les systèmes de prévention du crime et de justice pénale en Afrique.  Elle prierait le Secrétaire général de s’employer à mobiliser les ressources financières nécessaires pour continuer d’assurer à l’Institut le cadre d’administrateurs dont il lui faut disposer afin de s’acquitter efficacement de ses obligations statutaires.  Elle demanderait au Programme des Nations Unies en matière de prévention du crime et de justice pénale et au Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues de collaborer étroitement avec l’Institut. 


Par le projet de résolution relatif à la Coopération internationale dans la lutte contre le problème mondial de la drogue (A/C.3/56/L.18), adopté par consensus, l’Assemblée générale, au titre de la partie portant sur le Respect des principes consacrés par la Charte des Nations Unies et le droit international dans la lutte contre le problème mondial de la drogue (I), demanderait instamment à tous les États de ratifier la Convention unique sur les stupéfiants de 1961 telle que modifiée par le Protocole de 1972, la Convention sur les substances psychotropes de 1971 et la Convention des nations Unies contre le trafic illicite de stupéfiants et de substances psychotropes de 1988 ou d’y adhérer et d’en appliquer toutes les dispositions. 


Au titre de la partie portant sur la Coopération internationale dans la lutte contre le problème mondial de la drogue (II), elle exhorterait les autorités compétentes, aux niveaux international, régional et national, à mettre en oeuvre dans les délais convenus les conclusions de la vingtième session extraordinaire, en particulier les mesures pratiques hautement prioritaires aux niveaux international, régional ou national.  Elle demanderait à tous les États d’adopter des mesures efficaces afin de mettre en oeuvre les conclusions de la session extraordinaire et d’en réaliser les objectifs dans les délais convenus, de renforcer leurs systèmes judiciaires et de mener, en coopération avec d’autres États, des activités de lutte efficaces contre la drogue, conformément à ces instruments internationaux.  Elle demanderait aux États où sont cultivées et produites des plantes servant à fabriquer des drogues illicites de mettre en place des mécanismes qui permettent de contrôler et vérifier les cultures illicites ou, s’il en existe déjà, de les renforcer.  Elle demanderait aux États, à la communauté internationale, aux organisations internationales et régionales, aux institutions financières internationales et aux banques régionales de développement d’apporter leur appui aux États où se pratique la culture illicite de drogues pour qu’ils mettent en oeuvre le Plan d’action sur la coopération internationale pour l’élimination des cultures de plantes servant à fabriquer des drogues illicites et les activités de substitution.  Elle demanderait instamment à tous les États d’élaborer et d’appliquer des politiques et programmes axés sur les enfants et notamment sur les adolescents, visant à prévenir l’usage des stupéfiants, des substances psychotropes et inhalées sauf a des fins médicales et á réduire les conséquences néfastes de leur abus.  Elle engagerait tous les États à mettre des traitements et des possibilités de réinsertion à la disposition des enfants, et notamment des adolescents, dépendant des stupéfiants, des substances psychotropes ou inhalées et de l’alcool. 

Au titre de la partie concernant l’Action à entreprendre dans le cadre du système des Nations Unies (III), l’Assemblée générale exhorterait les institutions spécialisées, les programmes et fonds ainsi que les organismes à vocation humanitaire et les institutions financières multilatérales à inclure dans leurs plans et programmes des mesures de lutte contre le problème mondial de la drogue et à veiller ainsi à ce que la stratégie globale et équilibrée, élaborée lors de la session extraordinaire consacrée à la lutte commune contre le problème mondial de la drogue soit prise en considération.  Au titre de la partie concernant le Programme des Nations Unies pour le contrôle international des drogues (IV), l’Assemblée générale demanderait au Programme de continuer à renforcer la concertation avec les États Membres et à améliorer la gestion de façon à promouvoir l’exécution de programmes durables. 


Débat


M. ARJUN KANT MAINALI (Népal) a fait part de son inquiétude devant le nombre croissant d’enfants impliqués dans les conflits armés et affectés directement ou indirectement par les guerres.  L’enrôlement des enfants devrait cesser immédiatement, a indiqué le représentant.  Le Népal, pour sa part, ne peut légalement envoyer au combat des soldats ou des policiers âgés de moins de 18 ans.  Revenant sur la jeunesse de la population népalaise (50% de la population a moins de 18 ans), le représentant a précisé que son pays accordait une grande importance à la promotion et à la protection des droits de l’enfant.  Le Népal a adopté une loi sur les enfants ainsi que des lois sur le travail qui incorporent les principes fondamentaux de la Convention sur les droits de l’enfant.  L’éducation des enfants et la protection sociale pour la mère et l’enfant sont devenues des priorités; des mesures particulières ont été prises pour éliminer la discrimination à l’égard des filles grâce à l’éducation ou à des programmes d’alphabétisation.  A cet égard, une éducation gratuite est aujourd’hui fournie aux enfants jusqu’au secondaire.   


Le représentant a ajouté qu’en dépit des efforts pour promouvoir et protéger les droits de l’enfant et renforcer son développement, les enfants du Népal souffraient toujours de malnutrition, d’analphabétisation, et de différents problèmes d’ordre économique et social.  La majorité de la population en zones rurales vit dans la pauvreté, et les enfants doivent d’une façon ou d’une autre contribuer aux ressources de la famille.  31% des enfants du pays n’ont toujours pas accès à l’éducation primaire.  Un nombre conséquent d’enfants meurent en outre de maladies qui pourraient être prévenues, telles la diarrhée ou la rougeole.  Le taux de mortalité infantile est toujours très élevé.  La protection des droits de l’enfant, et de son développement, ainsi que le développement  des enfants en situation vulnérable comme les enfants handicapés ou les enfants des rues, se retrouvent donc au cœur de notre développement national. Le pays travaille d’ailleurs actuellement à la mise en oeuvre  d’un programme d’éducation obligatoire. 

M. JOHN DE SARAM (Sri Lanka) est revenu sur le problème posé par la rébellion armée à Sri Lanka et sur la violence de ce conflit qui entrave les efforts du Gouvernement en vue d’assurer les services sociaux de base aux enfants.  Il a attiré l’attention de la Commission sur l’énoncé malheureux du paragraphe 13 du rapport du Représentant spécial sur les enfants et les conflits armés qui indique que “les enfants continuent d’être la cible des combattants” et a estimé que les enfants n’étaient en aucun cas la cible du Gouvernement.  Il a insisté sur ce point, faisant valoir que les forces du Gouvernement ont soin d’éviter de faire des victimes civiles.  Il a indiqué qu’il s’adresserait au Représentant spécial sur ce point.   Toutefois, le représentant a reconnu que les enfants du Sri Lanka souffraient du conflit armé et étaient recrutés par le groupe en rébellion contre le Gouvernement.  Il a précisé que ce groupe utilisait les enfants dans des attentats-suicides à la bombe. 


Par ailleurs, le représentant a annoncé des résultats heureux dans le domaine de la scolarisation puisque 90% des enfants sont scolarisés dans le primaire.  Il a indiqué que la mortalité maternelle avait considérablement baissé et que le pays était désormais exempt de la polio.  Cela étant, beaucoup reste à faire pour éliminer les conséquences de la pauvreté sur les enfants et la coopération internationale est indispensable pour améliorer l’accès au marché mondial, aux technologies et aux progrès médicaux.  Beaucoup reste également à faire pour lutter contre la malnutrition, éliminer le paludisme et réduire l’écart entre les taux de scolarisation des garçons et des filles.  Le représentant s’est également déclaré préoccupé par le VIH/sida bien que le Sri Lanka ait un faible taux de prévalence. 


M. MOHAMMED AL-DEHAIMI (Qatar) a signalé que des progrès avaient été réalisés pour protéger les enfants contre les maladies, mais a fait remarquer que les guerres faisaient encore plus de victimes.  Les enfants sont de plus en plus fréquemment enrôlés comme combattants.  Ils sont de plus en plus nombreux à être déplacés en raison des guerres civiles, étant alors laissés sans protection médicale, sans logement, exposés à l’exploitation sexuelle et aux viols.  Le représentant a appelé  la communauté internationale à renforcer les normes visant à protéger les enfants pendant et après les conflits.  Le Qatar, a indiqué le représentant, a signé la Convention sur les droits de l’enfant en 1992, et ratifié cette Convention en 1995.  Pour appliquer les dispositions de la Convention et éliminer les entraves à la promotion des droits des enfants, le Qatar bénéficie de la coopération de l’ONU et de ses institutions spécialisées.  Entre autres outils mis en place pour protéger les enfants, on peut noter l’enseignement gratuit à tous les niveaux, et un enseignement primaire obligatoire et gratuit pour tous les enfants.  Les parents qui n’enregistrent pas leurs enfants dans les écoles sont frappés d’amendes.  Le représentant a ajouté que les services de santé et les services sanitaires étaient à la disposition de tous les citoyens. 


Le représentant a par ailleurs indiqué que la violence contre les enfants avait retenu toute l’attention du gouvernement.  Un organe compétent a été créé, qui met à disposition une ligne téléphonique recevant les plaintes des enfants et des jeunes et tente ensuite de remédier aux situations.  Une campagne intitulée “Oui aux enfants” a été mise en place avec l’UNICEF et des ONG.  Cette campagne a suscité un large intérêt de la part de la population et plus de 6000 personnes y ont pris part.  Le représentant a par ailleurs exprimé sa préoccupation devant la

souffrance des enfants palestiniens en butte, a-t-il dit, à la répression israélienne.  Les images reflètent, a-t-il poursuivi, l’action du Gouvernement israélien qui profite des événements sur la  scène internationale pour procéder à des incursions en territoire palestinien.  Enfin, le représentant a évoqué le sort du  peuple afghan, en particulier des enfants du pays.  Il a demandé une action urgente pour les sauvegarder et ajouté que les déplacements de millions de personnes laisse présager d’un désastre si l’on ne met pas fin au conflit armé.


MME KATYEN C. JACKDEN (Nigéria) a rappelé que son pays est partie à la Convention relative aux droits de l’enfant et à ses deux Protocoles.  Elle a fait remarquer qu’en dépit des engagements pris lors du Sommet mondial sur les enfants, les enfants africains continuent d’être les victimes de la pauvreté, des conséquences du poids de la dette, du manque de soins, du VIH/sida et des conflits armés.  Elle s’est déclaré particulièrement préoccupée par les conflits armés qui continuent de sévir en Afrique et qui ont des conséquences dévastatrices sur les femmes et les enfants.  Des générations entières n’ont connu que des conflits armés et l’insécurité.  Des millions d’enfants sont handicapés et traumatisés.  Il est donc d’une importance capitale de prendre des mesures internationales concertées pour aider les enfants dans les situations de conflits.  À cet égard, elle a réaffirmé l’appui de son pays aux efforts menés par les Nations Unies pour démobiliser, réhabiliter et réinsérer les combattants de moins de 18 ans.  Elle a également appelé à la recherche de solutions durables pour régler les conflits.  Elle a suggéré que les fonds utilisés pour ces conflits soient mobilisés pour des programmes sociaux qui auront des conséquences positives sur le développement des enfants. 


La représentante a également indiqué que les conflits armés favorisaient l’expansion de la pandémie du VIH/sida, à cause surtout des violences perpétrées sur les femmes et les enfants y compris le viol.  Il est donc d’une importance capitale d’informer aussi bien les parties en conflit que les troupes qui sont déployées dans le cadre des opérations de maintien de la paix des conséquences du VIH/sida.  Elle s’est ensuite inquiétée des conséquences des conflits armés sur la recrudescence du trafic des femmes et des enfants.  Elle a observé que lors des conflits, des enfants étaient souvent enlevés pour servir de soldats, de prostitués ou d’esclaves.  Elle a fait part des efforts régionaux en vue de mettre fin à ce trafic et a appelé la communauté internationale à fournir l’assistance technique nécessaire pour permettre aux organisations régionales d’endiguer ce trafic et de mettre fin à l’exploitation des enfants dans les conflits.  En prévision de la prochaine session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants, elle a espéré que le document final, qui sera adopté à l’issue de cette session prendra en considération les besoins spécifiques des enfants d’Afrique et que la communauté internationale respectera ses engagements. 


M. GILBERT LAURIN (Canada) a indiqué que beaucoup avait été fait au cours de la décennie qui s´était écoulée depuis le Sommet mondial pour les enfants, mais qu’il restait encore beaucoup à faire.  Les enfants du monde sont maintenant confrontés à de nouveaux problèmes.  Le VIH/sida menace toute une génération d’enfants, car tous les jours, il naît 1500 enfants porteurs du VIH.  Plus de trois millions d’enfants sont déjà morts du sida.  De plus, environ 600 000 femmes et jeunes filles meurent tous les ans pendant une grossesse ou un accouchement et plus de 24 millions de bébés ont un poids insuffisant à la naissance.  Pour régler véritablement ces problèmes et d’autres, a ajouté le représentant, il faut promouvoir et protéger les droits génésiques des femmes, des hommes, des filles et des garçons. 

Le Canada espère qu’il sera possible de tenir la session extraordinaire sur les enfants en mai prochain, et que cela permettra de renforcer la dynamique et de donner assez de temps pour reprendre la planification d’une participation de haut niveau, de tables rondes et de la participation d’enfants.  En outre, le représentant a indiqué que le Canada appuyait fermement l’UNICEF et les autres institutions spécialisées des Nations Unies dans les efforts déployés pour s’assurer que tous les enfants bénéficient du meilleur départ dans la vie.    Le Canada a appuyé également l’UNICEF dans ses efforts visant à apporter une aide humanitaire aux enfants dans des situations d’urgence complexes et à mettre en oeuvre des programmes de désarmement et de démobilisation.  A ce sujet, le représentant  a signalé que le Conseil de Sécurité devait  veiller au respect des droits de la personne et du droit international humanitaire, de même que protéger les enfants autant que tous les autres civils dans les conflits armés.  Le canada est tout à fait favorable à  ce que le Conseil s’intéresse activement et de façon continue à cette question et veille à l’application des résolutions 1261 et 1314.


MME ANZHELA KORNELIOUK (Bélarus) s’est félicitée du fait que la protection des enfants ait été inscrite parmi les priorités des États.  Elle a fait part des progrès réalisés dans son pays dans le cadre de la politique “les enfants d’abord”, qui vise notamment à venir en aide aux enfants de Tchernobyl et aux enfants défavorisés.  Elle a expliqué que les enfants de son pays participaient à la prise de décisions qui les concernent.  Indiquant que son pays avait adhéré aux deux Protocoles facultatifs et que le Parlement examinait les moyens de procéder à leur ratification, elle a émis l’espoir qu’elle pourrait faire part des progrès réalisés dans ce domaine d’ici à la fin de la session. 


La représentante a fait part des travaux en cours au niveau de la Communauté des États indépendants (CEI), notamment la Conférence de la CEI sur les enfants dont le document final tient compte de la protection de la maternité, des mesures concernant la petite enfance, de la scolarisation et de la santé.  Elle s’est félicitée des travaux de l’UNICEF, notamment son unité à Minsk.  Elle s’est déclaré préoccupée par la situation des enfants en proie aux conflits armés, à la pauvreté et au VIH/sida. 


De l’avis de M. ARYE GABAY (Israël) c’est dans l’éducation des enfants que réside l’avenir de l’humanité.  Le monde de demain ne pourra respirer que par le souffle des écoliers d’aujourd’hui, et c’est donc sur l’éducation, l’enseignement et la culture que doivent porter les efforts.  Le représentant a ajouté que le devoir primordial et immédiat était donc de renforcer l’éducation et l’enseignement des enfants et des adolescents, en octroyant la priorité aux pays en développement et tout d’abord aux pays les moins développés.  Il faudrait créer à leur intention une infrastructure d’écoles techniques spécialisées dans la formation des instructeurs, de même que des réseaux d’enseignement à distance.  De plus, a-t-il dit, il faudrait encourager les initiatives concernant les jumelages entre écoles, collèges et universités.  


Le représentant a indiqué que le monde d’aujourd’hui n’appartenait pas seulement aux pays qui avaient des richesses naturelles, mais aussi à ceux qui puisent dans leurs ordinateurs les informations qu’ils transforment en biens et en services.  Aussi faudrait-il faire circuler l’information, le «know-how», et l’orienter vers les pays du sud par tous les moyens modernes à notre disposition.  Le représentant a conclu ses propos en indiquant que certains orateurs, dont le Koweït, avaient trouvé opportun d’accuser délibérément Israël pour tous les maux dont souffraient les femmes et les enfants palestiniens.  Le représentant a précisé qu’il compatissait sincèrement avec leur condition de vie, mais qu’il se permettait néanmoins de leur conseiller d’en rechercher les raisons dans la politique funeste de leurs responsables et des mouvements dissidents.  Le représentant a dénoncé l’enseignement «systématique et institutionnalisé» de la haine, le mépris des Juifs et des Israéliens dans les établissements scolaires; l’incitation à la violence dans les prêches des muftis dans les mosquées ainsi que les propos calomnieux et enflammés des médias palestiniens.  Le terrorisme, quelles que soient ses motivations est l’ennemi numéro un du dialogue pour la paix souhaitée par tout le monde, a poursuivi le représentant.  Il constitue l’obstacle le plus irréductible pour la promotion et la protection des droits de l’enfant dont le droit à la vie.


S’exprimant au nom du MERCOSUR, M. GELSON FONSECA (Brésil) a regretté que la session extraordinaire de l’Assemblée générale sur les enfants ait dû être reportée, retardant d’autant la mise en oeuvre de ces résultats au niveau national.  Toutefois, il faudrait savoir profiter du temps ainsi imparti pour rédiger un document final le plus efficace possible prévoyant des mécanismes pour sa mise en oeuvre.  Il importe que la session extraordinaire sur les enfants puisse bénéficier du consensus qui s’est dégagé lors des grandes conférences internationales des années 90.  L’élimination de la pauvreté, la promotion du développement durable et le respect des droits des femmes, y compris en matière de santé génésique, sont les piliers sur lesquels doivent s’appuyer les droits de l’enfant, a-t-il souligné.  Il a estimé que les préparatifs de la session extraordinaire avaient permis d’examiner la mise en oeuvre des droits de l’enfant et les obstacles qui continuent de s’y opposer tant au niveau national qu’international.


Le représentant a ensuite fait savoir que son pays, s’il n’avait pas surmonté tous ces obstacles, avait toutefois réalisé de véritables progrès dans le domaine de l’éducation, notamment grâce à un système de bourse qui vient en aide aux familles à faible revenu et leur permet de maintenir leurs enfants à l’école.  Ce programme est venu en aide à plus de 2,5 millions d’enfants et devrait permettre d’accroître le revenu de ces familles de 15 à 20%.  La priorité est donnée aux Etats qui ont un faible indice de développement humain et l’argent est versé directement aux mères de famille.  Ainsi ce programme dont l’objectif premier est de favoriser la scolarisation des enfants a eu des conséquences positives sur l’émancipation des femmes et la lutte contre l’exclusion.  Reprenant les termes du Président de son pays qui parle de révolution silencieuse, le représentant s’est félicité que 98% des enfants brésiliens soient scolarisés et qu’un programme de “bourse de nutrition” ait pu être lancé selon les mêmes principes que le programme de bourse scolaire.  Il a également fait part des progrès réalisés dans le domaine de la santé, notamment la baisse de la mortalité infantile et néonatale.  D’autre part des facilités d’accueil pour les enfants ont été intégrées à 184 hôpitaux.  Il a en outre fait part du succès du programme visant à favoriser l’allaitement des enfants de moins de six mois qui a augmenté de 22% dans le pays. 

M. IBRAHIM KAMARA (Sierra Leone) a rappelé que son pays émergeait d’une guerre dévastatrice d’une dizaine d’années au cours desquelles un grand nombre d’enfants ont terriblement souffert.  Des milliers d’entre eux ont été tués ou blessés.  Des millions d’autres enfants ont été déplacés à l’intérieur même du pays.  Certains ont perdu leurs parents, d’autres ont été enlevés, ou exploités par différentes factions armées.  Le représentant a par ailleurs attiré l’attention sur le sort des jeunes filles du pays qui ont fréquemment été l’objet d’abus sexuels et de diverses formes d’asservissement.  Nombre d’entre elles aujourd’hui n’ont plus personne pour les accueillir et risquent même d’être rejetées par leurs communautés.  Ne disposant d’aucune source de revenus,  elles se tournent vers la prostitution.  La force de maintien de la paix de l’ONU aux frontières de la Sierra Leone peut permettre d’améliorer la situation.


En collaboration avec l’UNICEF, le Haut Commissariat aux réfugiés et des ONG locales, le Gouvernement essaie de localiser les enfants déplacés et de s’assurer qu’ils reçoivent assistance et protection.  Ces enfants se trouvent dans une situation de très grande vulnérabilité.  Le Gouvernement essaie ainsi de leur offrir des foyers d’accueil, indéfiniment ou le cas échéant jusqu’à leur retour dans leurs foyers.  Le Gouvernement met à leur disposition des traitements, des soins psychologiques, des soins médicaux, et un soutien en matière d’éducation.  Le représentant a indiqué que son pays avait ratifié le Protocole facultatif relatif à la vente d’enfants, à la prostitution enfantine et à la pornographie impliquant des enfants.  En outre, le Gouvernement est sur le point de ratifier le Protocole facultatif relatif  aux enfants dans les conflits armés.   Le Parlement a par ailleurs adopté une législation  qui  porte à 18 ans l’âge minimum d’enrôlement volontaire dans la nouvelle armée restructurée .  Enfin, le représentant a rappelé que la mission des Nations Unies en Sierra Leone comprenait des conseillers travaillant à la promotion  des droits de l’enfant.   Des mesures ont été prises pour s’assurer que la notion de protection de l’enfant soit prise en considération dans le cadre de la mise en place des futurs mécanismes transitoires de justice.


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