En cours au Siège de l'ONU

AG/SHC/527

L'ELIMINATION DE LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES ET LEUR PARTICIPATION A LA VIE PUBLIQUE AIDERONT A VENIR A BOUT DE LEUR MARGINALISATION

19/10/2001
Communiqué de presse
AG/SHC/527


Troisième Commission

16e séance – matin


L'ELIMINATION DE LA VIOLENCE CONTRE LES FEMMES ET LEUR PARTICIPATION A LA VIE PUBLIQUE AIDERONT A VENIR A BOUT DE LEUR MARGINALISATION


Les délégations réaffirment l'actualité des douze domaines

critiques identifiés par la Conférence de Beijing sur les femmes


La violence à l'encontre des femmes, leur vulnérabilité au VIH/sida et la féminisation de la pauvreté ont retenu, ce matin, l'attention de la Troisième Commission qui poursuivait l'examen des questions relatives à la promotion de la femme et la suite donnée à la quatrième Conférence mondiale sur les femmes et à la vingt-troisième session extraordinaire de l'Assemblée générale sur les femmes en l'an 2000.  Soulignant à nouveau l'actualité des 12 domaines critiques identifiés par la Conférence de Beijing en 1995, les délégations ont réaffirmé qu'il fallait améliorer l'accès des femmes à la santé et à l'éducation pour leur permettre de participer pleinement à la vie publique de leur pays.  Cela étant, il faut cesser de considérer les femmes comme des victimes, mais les regarder plutôt comme des acteurs, des participants et des contributeurs à part entière, a estimé la représentante du Liechtenstein.  Elle s'est félicitée que la vingt-cinquième session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le VIH/sida a permis de dégager un consensus sur le fait que les femmes doivent pouvoir librement prendre des décisions concernant leur santé sexuelle et reproductive. 


La violence à l'égard des femmes reste aujourd'hui encore l'un des obstacles majeurs à leur participation au développement et à la vie publique.  Face à ce problème, de nombreuses délégations se sont félicitées de l'entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes qui autorise les femmes à déposer des communications individuelles.  Les délégations, notamment Madagascar, ont également apprécié que la Cour pénale internationale ait qualifié de crimes contre l'humanité le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée et toute autre forme de violence sexuelle.  Elles ont aussi salué l'initiative de l'Union européenne de développer, en 2002, des indicateurs dans le domaine de la violence domestique.  En outre, toutes les délégations ont indiqué que leur pays avait redéfini et modifier leur appareil juridique pour criminaliser la violence contre les femmes. 


(à suivre – 1a)

L'émancipation des femmes ne saurait être pleine et entière sans leur participation à la vie publique.  Dans ce domaine, de nombreuses délégations, dont Chypre, ont fait part des programmes visant à améliorer la représentation des femmes dans les institutions politiques, notamment par la formation, les campagnes de sensibilisation et d'information et la nomination de femmes à des postes politiques de haut niveau.  Dans le domaine de l'éradication de la pauvreté, les études sur le système des microcrédits ont montré qu'avec des prêts modestes les femmes les plus pauvres ont su déployer leur créativité et leurs compétences pour améliorer la situation sociale des membres de leur famille et sortir de la pauvreté.  Comme l'on fait remarquer les représentants de la Malaisie et du Bangladesh, les femmes ont assuré le succès des programmes de microcrédit puisque les statistiques montrent que 96 à 100% des emprunts ont été remboursés. 


Les représentants des pays suivants ont pris la parole: Chypre, Sri Lanka, Ethiopie, Liechtenstein, Costa Rica, Andorre, Malaisie, Erythrée, Indonésie, Islande, Madagascar, Paraguay, Koweït et Bangladesh.  L'Observateur de la Palestine et un représentant de l'Organisation internationale pour les migrations ont également participé aux débats. 


La Commission poursuivra l'examen de ce point lundi, 22 octobre, à 10 heures.


Suite du débat général


M. DEMETRIS HADJIARGYROU (Chypre) a observé que la Convention des Nations Unies pour l'élimination de toutes les formes de violence contre les femmes (CEDAW) reste l'un des instruments juridiques internationaux les plus importants, puisqu'il reconnaît que les droits de la femme font partie des droits fondamentaux de la personne humaine.  Le représentant a rappelé que Chypre était partie à cette Convention depuis 1985 pour l'avoir ratifiée, en émettant toutefois une réserve sur l'article 9, paragraphe 2.  Le représentant a rappelé que les deux autres instruments juridiques internationaux importants pour les droits fondamentaux des femmes étaient le Protocole optionnel à la Convention, et le Protocole numéro 12 de la Convention européenne pour la protection des droits de l'homme et des libertés fondamentales.  Deux lois ont également été adoptées au niveau national: la nouvelle loi sur la violence au sein de la famille et une loi concernant l'exploitation sexuelle et le trafic des êtres humains, ainsi que la pornographie impliquant des enfants.


Le renforcement des capacités des femmes au sein de la société chypriote est un autre thème d'importance.  L'objectif consistant à atteindre 30% minimum de représentation féminine d'ici 2005 n'a pas encore été réalisé, mais la volonté politique existe dans le pays.  Une série de mesures ont été prises pour amplifier la participation des femmes dans les prises de décisions et dans la vie politique.  Ces mesures sont de divers ordres et incluent l'organisation de programmes de formation visant à encourager les femmes à entrer en politique et à créer un environnement plus convivial au sein des partis politiques;  la mise en place de groupes de citoyens pour faire pression et faire campagne en faveur de l'égalité de la représentation des femmes et des hommes en politique; la sensibilisation des médias; la nomination de femmes à des postes politiques de haut niveau et le lancement d'une campagne publique pour appuyer les femmes candidates. 


Les femmes de Chypre ont beaucoup souffert des conséquences du tragique conflit militaire, et notamment de l'occupation étrangère depuis 27 ans maintenant.  Les organisations féminines chypriotes ont été très actives depuis deux ans, comme elles l'ont été depuis 1974, et plusieurs projets ont été mis en oeuvre, dont une initiative entre femmes grecques chypriotes et turques chypriotes afin de rapprocher les deux communautés et de réunir dans la paix le peuple de Chypre.


M. DARSHANA PERERA (Sri Lanka) a indiqué que son pays avait largement investi dans l'éducation et la santé et que le taux de scolarisation des filles - 90% - est égal à celui des garçons.  En outre, le taux de scolarisation des jeunes femmes dans l'enseignement supérieur est plus élevé que celui des hommes.  Reconnaissant que des obstacles à la réalisation des objectifs de Beijing subsistent, le représentant a insisté sur le fait que les gouvernements avaient besoin du soutien de la population civile et des organisations internationales pour appliquer le Programme d'action de Beijing.  Il a fait savoir que son pays avait terminé la rédaction de son troisième et quatrième rapports périodiques combinés qui devraient être examinés prochainement par le Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW). 

Donnant les détails du Plan national d'action en faveur de la promotion de la femme adopté par son pays, le représentant a mis l'accent sur les mesures destinées à éliminer la violence à l'encontre des femmes.  Ainsi, le Code pénal a été amendé pour inclure le harcèlement sexuel et le viol conjugal.  Au niveau des communautés, des campagnes de sensibilisation ont été menées en vue d'encourager les femmes à dénoncer aux autorités les violences qu'elles subissent.  Des programmes de formation des forces de police et de l'autorité judiciaire ont également été mis en place.  Le représentant s'est félicité de l'active participation des organisations non gouvernementales féminines et de l'action menée par les Conseils de province pour promouvoir la participation des femmes à l'économie locale.  À cet égard, le représentant s'est inquiété du fait que la marginalisation croissante des pays pauvres sous l'effet de la mondialisation se répercute sur les femmes qui forment le segment le plus vulnérable de la société.  Il importe que toute la communauté internationale se mobilise en vue de créer un environnement propice au développement humain des hommes et des femmes, a-t-il conclu. 


MME ATSEDE KIDANU (Ethiopie) a indiqué que son Gouvernement, préoccupé par la situation socioéconomique de la femme éthiopienne, a mis en oeuvre des politiques pragmatiques et des programmes qui placent la réduction de la pauvreté en tête des priorités.  Dans ce domaine particulièrement, l'Ethiopie tente de leur favoriser un accès aux ressources économiques, telles que la terre ou le crédit.  Les organisations non gouvernementales travaillent en outre à l'amélioration de la qualité de vie des femmes pauvres, notamment en créant des activités génératrices de revenus.  Il s’efforce en outre de créer des structures, aux niveaux régional et communal, pour aider les futures associations de femmes à résoudre leurs problèmes économiques et sociaux.  


La représentante a précisé que le VIH/sida était un danger croissant et que le Conseil national sur la pandémie travaillait à apporter le soutien nécessaire aux femmes et aux enfants pour les protéger, et les assister lorsqu'ils étaient déjà malades.  En matière d'éducation, il s'agit pour l'Ethiopie d'augmenter le taux de présence des femmes et de réduire le fossé entre les hommes et les femmes.  Abordant la question de la participation politique des femmes, la représentante a précisé que peu de femmes encore participaient à la prise de décisions.  Leur présence a toutefois été améliorée au Parlement, avec une meilleure représentation, et des femmes ont été nommées à des postes de responsabilité.  Evoquant la violence contre les femmes,  la représentante a indiqué par ailleurs que comme dans tous les pays en développement, les femmes éthiopiennes faisaient face à différentes formes de violence.  Les racines de cette violence sont culturelles et sociales, a-t-elle ajouté.  Le Gouvernement éthiopien prend des mesures pour traiter cette question et pour amplifier la conscience du public en matière de droits constitutionnels des femmes.

MME CLAUDIA FRITSCHE (Liechtenstein) a estimé que l'événement le plus important de l'année 2001, dans le domaine de la promotion de la femme, est la Session extraordinaire de l'Assemblée générale sur le VIH/sida, qui a permis de dégager un consensus sur le fait que les femmes doivent pouvoir librement prendre des décisions concernant leur santé sexuelle et reproductive.  Elle a observé que c'était un pas positif dans la lutte contre la pandémie.  Parmi les autres éléments marquant de l'année, elle a cité l'entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.  À cet égard, elle a considéré qu'il fallait absolument apporter toute l'aide possible au CEDAW pour lui permettre d'examiner les communications individuelles sans délai.  Le CEDAW souffre déjà d'une charge de travail trop lourde, a-t-elle remarqué.  Elle a annoncé que son pays déposera les instruments de ratification du Protocole facultatif le 24 octobre prochain. 


La représentante a insisté sur le fait qu'il fallait cesser de considérer les femmes comme ayant des besoins particuliers ou comme des victimes, mais les regarder plutôt comme des acteurs, des participants et des contributeurs à part entière.  Dans ce contexte, elle s'est félicitée que le rôle essentiel des femmes dans le développement et la résolution des conflits soit enfin reconnu.  Elle a donc souligné l'importance de la résolution 1325 (2000) du Conseil de sécurité et a exhorté les Nations Unies à inclure plus de femmes dans les opérations de maintien de la paix.  Ainsi, la représentante s'est dit fermement convaincue qu'il serait particulièrement bénéfique de nommer des femmes aux postes de représentants spéciaux.  Dans ce domaine, elle s'est réjouie de l'initiative du Représentant Permanent du Royaume-Uni, M. Jeremy Greenstock de réunir un groupe d'ambassadeurs favorables à une plus grande intégration des femmes dans le système de l'ONU.  Elle s'est également félicitée de la nomination d'un homme au CEDAW.


M. BERND NIEHAUS (Costa Rica) a résumé la législation mise en place en faveur des femmes dans le pays et signalé qu'une des réussites les plus importantes du Gouvernement a été la mise en place d'une législation contre la violence au sein de la famille.  Le pays a également adopté une loi sur l'Institut national des femmes, organisme qui régit les politiques à adopter pour l'égalité entre les sexes.  En mai 1998, le Costa Rica a adopté une loi sur les services à fournir aux femmes vivant dans la pauvreté.  En outre aujourd'hui, légalement, 40% des candidats aux élections doivent appartenir au sexe féminin.  Enfin une autre nouvelle loi précise que sur simple déclaration d'une mère, un homme est déclaré père présomptif, et c'est à lui de montrer qu'il ne l'est pas. 


L'amélioration de la situation économique des femmes exige un effort constant pour éliminer les obstacles qui restent à surmonter.  Une Commission législative, créée l'année dernière, étudie les projets de lois et les conventions internationales pour améliorer la situation des femmes.  Le représentant a insisté sur le fait qu'aucune société ne peut progresser si la moitié de la population n'a pas accès à l'éducation, au travail ou au bonheur, et si la moitié des habitants sont déçus ou exploités.  L'assistance mutuelle entre hommes et femmes est indispensable pour construire une société meilleure.

MME NADYA RASHEED (Palestine) a mis l'accent sur le fait que les femmes palestiniennes souffrent particulièrement de la pauvreté, de la violence, de la violation de leurs droits fondamentaux et de l'occupation étrangère.  Elle a mis en lumière le double combat des femmes palestiniennes confrontées, d'une part, à la domination étrangère et, d'autre part, à l'inégalité et la discrimination au sein de leur société.  


Elle a observé que le principal obstacle à la réalisation de l'égalité entre les sexes et à la promotion de la femme venait de l'occupation israélienne et des mesures répressives qui privent les femmes des possibilités économiques nécessaires à l'amélioration de leur situation.  Ainsi la confiscation des terres et de l'eau, l'extension des colonies de peuplement et la restriction des mouvements des Palestiniens ont des conséquences particulièrement néfastes sur les femmes et les enfants de Palestine.  En outre, a-t-elle souligné, la situation sur le terrain s'est dégradée sous l'effet de l'usage excessif de la force dont font preuve les autorités israéliennes.  En dépit de ces obstacles, les femmes de Palestine continuent de se battre pour l'application des programmes nationaux en leur faveur, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé.  Elles continuent de travailler pour poser les fondations sociales, économiques et institutionnelles de l'État palestinien dont la création a déjà trop tardé, a-t-elle poursuivi.  Dans cette optique, elle s'est félicitée de la participation des organisations non gouvernementales et du fait que l'Autorité palestinienne adhère aux principes énoncés dans les instruments internationaux en faveur de la promotion de la femme, le Programme d'action de Beijing, et la Déclaration de la vingt-troisième session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée aux femmes en l'an 2000. 


MME ROSER SUNE (Andorre) a fait le bilan des initiatives lancées par le gouvernement, et expliqué notamment qu'un Secrétariat d'Etat à la famille a été crée en mai dernier pour coordonner toutes les initiatives concernant les femmes dans tous les secteurs de la vie.  Andorre a également signé le Protocole facultatif et accepté l'amendement de l'article 20 de la Convention pour l'élimination de toutes les formes de violence contre la femme.  La représentante a indiqué que le Secrétariat d'Etat à la famille s'employait actuellement à mettre en oeuvre un protocole d'action contre la violence à l'égard des femmes, en coordination notamment avec les ministères de la justice et de l'intérieur.  Une enquête est en cours afin de collecter des données sur les violences à l'égard des femmes.  Andorre s’intéresse aussi à la situation des femmes dans le monde du travail, et une attention particulière sera accordée aux femmes actives dans le secteur des affaires afin de palier les discriminations constatées dans certains secteurs liés aux services. 


La session extraordinaire sur le VIH/sida a mis en relief l’importance de mesures concrètes tenant compte de la problématique de la femme, en particulier dans les zones où la pandémie est la plus répandue.  De même, la Conférence mondiale de Durban contre le racisme a démontré qu’il fallait élaborer des stratégies pour lutter contre le racisme en tenant compte du fait que la discrimination raciale nuit doublement aux femmes.  La seconde conférence mondiale sur le vieillissement en avril prochain à Madrid devrait inclure une réflexion toute particulière sur la femme et le vieillissement dans sa vie quotidienne. 

Enfin, abordant la question des femmes dans les conflits armés, Mme Sune a salué la Résolution 1325 qui souligne l'importance de la présence des femmes à la table des négociations.  La représentante a mentionné sa solidarité envers la population afghane et notamment envers les femmes et les filles de ce pays; il faut espérer, a précisé la représentante, que les efforts des Etats Membres serviront à améliorer leur situation et qu'elles pourront, elles aussi, participer aux décisions relatives à leur avenir.


M. HASMY AGAM (Malaisie) a regretté que six ans après Beijing les inégalités et les discriminations à l'égard des femmes subsistent.  Les femmes continuent d'être marginalisées alors que plus d'un milliard de personnes vivent dans des conditions d'une extrême pauvreté.  À cet égard, il s'est félicité du fait qu'en Malaisie les indicateurs sociaux montrent que les services de santé, l'éducation, et la formation sont maintenant accessibles aux femmes et que le système de santé maternelle et génésique compte parmi les meilleurs du monde.  Dans le domaine de l'éradication de la pauvreté, il a fait part des initiatives visant à faciliter l'accès des femmes au microcrédit.  Dans ce domaine, les études ont maintenant montré qu'avec des prêts modestes les femmes les plus pauvres ont su déployer leur créativité et leurs compétences pour devenir autosuffisantes.  Il a été constaté qu’après le deuxième ou le troisième cycle de l'utilisation des microcrédits, la majorité des femmes emprunteuses ont réussi à améliorer la situation sociale des membres de leur famille et à les sortir de la pauvreté.  Les femmes ont en outre assuré le succès des programmes de microcrédit puisque les statistiques montrent que 96 à 100% des emprunts ont été remboursés.  Ainsi lorsque les femmes sont associées aux processus de développement, elles se révèlent être des acteurs positifs du changement, a-t-il souligné. 


S'agissant de l'accès des femmes aux nouvelles technologies de l'information et de la communication (TIC), le représentant a fait part des efforts menés par la Malaisie pour assurer que tous les segments de la population, y compris les femmes et les ruraux, aient un accès égal aux TIC.  Dans cette optique, la Malaisie et ses partenaires ont mis en oeuvre un plan général d'action sur l'accès des femmes au savoir et aux connaissances.  De la même manière, la Malaisie a engagé des réformes administratives et législatives pour assurer l'égalité des femmes devant la loi et développer des méthodologies qui permettent de recueillir des informations fiables sur la féminisation de la pauvreté.  Il a fait part des mesures prises par son pays pour lutter contre la violence à l'encontre des femmes et pour lutter contre l'exploitation sexuelle des femmes et des filles.  Ainsi des centres d'accueil ont été mis en place dans la plupart des villes du pays.  En conclusion, il a insisté sur le fait que son Gouvernement s'emploie à intégrer une dimension sexospécifique à tous ses programmes que ce soit dans le domaine du développement, de la famille ou de la participation à la vie publique. 

M. AMANUEL GIORGIO (Erythrée) a rappelé que la question de l'égalité des sexes était une question des droits fondamentaux de la personne humaine.  Le respect de ces droits était indispensable à la construction du développement durable.  En Erythrée, la question de la sexospécificité est traitée par l'Union nationale des femmes érythréennes, et le Gouvernement du pays travaille en étroite collaboration avec elles, dans les domaines de l'analyse, de la recherche, du développement de politiques, de la législation et de la mise en oeuvre de programmes.  Etant donné le rôle unique joué par les femmes de l'Erythrée dans la libération nationale et la lutte pour l'indépendance du pays, et le rôle qu'elles continuent à jouer dans les secteurs politique, économique ou social, l'Erythrée a adopté des politiques visant à assurer le respect de leurs droits fondamentaux et leur participation égale à tous les niveaux de la prise de décision politique ou économique.


Les nombreux amendements aux codes civil et pénal reflètent le respect accordé aux droits fondamentaux de la femme dans le pays, particulièrement pour leur assurer les mêmes droits que les hommes au sujet de la nationalité des enfants, et le relèvement de l'âge minimum du mariage à 18 ans.  Afin d'assurer l'avancement économique des femmes, une nouvelle législation a été mise en place pour leur assurer un accès à la propriété de la terre identique à celui des hommes.  Les femmes divorcées, célibataires, et les veuves sont particulièrement protégées en la matière.  Le représentant a ensuite abordé le thème de la représentation des femmes dans le système politique et indiqué que  trois femmes occupent aujourd'hui des positions ministérielles.  Trente-trois femmes siègent au Parlement national (sur 150 sièges) et 122 au niveau régional (sur 399 sièges).  C'est le résultat de la politique gouvernementale en la matière, qui réserve 30% des sièges de l'Assemblée aux femmes.  Dans le secteur public, en 1999 seulement,  les femmes représentaient 17% des postes dans l'administration et 30% des postes techniques et professionnels.  


M. SLAMET HIDAYA (Indonésie) a fait sienne la déclaration faite par l'Iran au nom du Groupe des 77 et de la Chine, tout en mettant l'accent sur la nécessité d'assurer l'accès égal des femmes, et particulièrement des femmes rurales, aux TIC.  En effet, les TIC apparaissent comme un moyen efficace de réduire les conséquences néfastes de la mondialisation sur les femmes et de leur fournir l'accès nécessaire au savoir et aux connaissances.  À cet égard, il s'est félicité des recommandations du groupe d'expert sur les femmes rurales dans le contexte de la mondialisation qui s'est réuni en Mongolie cette année.  Le représentant a ensuite fait part des efforts accomplis par la région Asie-Pacifique pour faciliter l'accès des femmes aux TIC et intégrer une perspective sexospécifique aux divers programmes en cours.  Il a également mis l'accent sur la Déclaration, adoptée lors du Sommet des femmes maires et conseillers locaux de la région, réuni en Thaïlande, qui a permis de définir des stratégies en vue d'accroître la participation des femmes à la vie publique.


Le représentant a ensuite expliqué que son pays s'efforçait toujours de répondre à la situation difficile créée par la crise financière asiatique et notamment d'adopter des mesures pour pallier l'instabilité.  Ainsi le Gouvernement a identifié cinq priorités nationales visant à accroître la démocratisation, à accélérer le retour à la croissance économique, à améliorer le développement des régions, et à assurer la primauté du droit.  Il espère que la réalisation de ces

priorités devrait permettre d'améliorer la situation des femmes et de favoriser leur accès aux services de santé et d'éducation.  En vue d'associer pleinement les femmes au développement, il a indiqué que son pays avait mis en place des centres locaux pour faciliter leur accès aux TIC.  Abordant en dernier lieu les problèmes posés par le trafic de femmes et de jeunes filles, le représentant a indiqué que son Gouvernement travaillait en collaboration avec des ONG en vue de développer des mécanismes de contrôle, y compris par la nomination d'un rapporteur national sur la question. 


MME GRETA GUNNARSDOTTIR (Islande) a remarqué qu'il n'y a aucun pays ou l'on peut parler d'égalité complète entre les hommes et les femmes.  Si la disponibilité en ressources adéquates est essentielle, tout comme est essentielle l'éradication de la pauvreté, l'élimination de la discrimination est d'abord une question de volonté politique.  Les gouvernements sont appelés à faire beaucoup dans ce domaine, en promulguant notamment des lois interdisant toute discrimination contre les femmes.  Pour ce qui la concerne, l’Islande a déjà ratifié la Convention sur l'élimination de toutes les formes de violence à l'égard des femmes, ainsi que le Protocole facultatif, et elle appelle les Etats à adhérer à ces instruments juridiques ou à les ratifier et de mettre en oeuvre les dispositions de cette Convention.  La représentante a par ailleurs expliqué que son pays travaillait sur la question de l'égalité des rémunérations et sur la façon d'augmenter le  nombre de femmes occupant des postes élevés dans la vie politique.  L'Islande examine aussi la manière de réduire la violence à l'égard des femmes.  En 1993, un Centre d'intervention en ce qui concerne les viols a été créé avec des services d’infirmières, de médecins et d’avocats spécialisés.  Le soutien, les conseils, les soins et le suivi dispensés sont gratuits.  Ce Centre collabore bien avec le système judiciaire et la police et permet de mieux comprendre les conséquences des violences sexuelles. 


La représentante a ensuite précisé que si l'ONU devait participer à la construction de la paix en Afghanistan et à la reconstruction du pays, il faudrait absolument s'assurer que les dispositions de la Résolution 1325 seront appliquées pour le plus grand bénéfice des Afghanes et de la population afghane dans son ensemble.  L'Islande qui a contribué au coût du bureau de l'UNIFEM au Kosovo s’attend que la participation des femmes au secteur politique soit favorisée et il est important de vérifier comment la prise en considération des droits des femmes est assurée.


MME HELENA RAJAONARIVELO (Madagascar) s'est félicitée de l'entrée en vigueur du Protocole facultatif à la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes.  Elle a appelé toutes les organisations gouvernementales et non gouvernementales, ainsi que les groupes de femmes, à veiller à ce que le principe de l'égalité entre les sexes soit pris en compte dans les législations nationales.  Elle a également appelé les États, qui ont fait des réserves à la Convention, à envisager de les retirer.  S'inquiétant de la violence à l'encontre des femmes qui reste un obstacle majeur à leur participation au processus de développement, elle s'est félicitée que la Cour pénale internationale ait qualifié de crimes contre l'humanité le viol, l'esclavage sexuel, la prostitution forcée et toute autre forme de violence sexuelle.  Elle a également salué l'initiative de l'Union européenne de développer, en 2002, des indicateurs dans le domaine de la violence domestique. 

Abordant ensuite la situation des femmes dans les zones rurales, qui est la situation de la majorité des femmes malgaches, la représentante a détaillé les objectifs de la politique nationale malgache en vue d'accroître les opportunités d'investissement et d'emploi des femmes.  Cette politique vise aussi à accroître la participation des hommes à la gestion des tâches domestiques.  Le Gouvernement s'attache en outre à accroître les possibilités d'accès au crédit pour les femmes, en particulier celles du secteur informel et du monde rural, et à augmenter les revenus des femmes.  Dans la même optique, le Gouvernement s'emploie à accroître l'accès des femmes rurales aux facteurs de production et aux TIC.  Elle a en outre fait part des efforts de son pays pour améliorer le taux de scolarisation des filles, accroître les possibilités de formation pour les filles déscolarisées, et augmenter les ressources consacrées à l'éducation non formelle.  Dans le domaine de la santé, le Gouvernement a pris des mesures visant à susciter des changements de comportements favorables à la santé des femmes, à accroître l'implication des hommes dans la prise en charge de la santé reproductive des femmes, à promouvoir la planification familiale et à assurer un meilleur accès à l'information et aux services de santé reproductive et génésique.  En dernier lieu, elle a espéré que l'INSTRAW sera doté des moyens lui permettant de poursuivre son action. 


MME MARTHA MORENO (Paraguay) a réaffirmé que son pays est fermement déterminé à mettre en oeuvre la plate-forme de Beijing et qu’il considère l'égalité entre les sexes comme un élément fondamental pour atteindre les objectifs qui y sont énoncés.  La représentante a indiqué que le Paraguay offre aujourd’hui davantage de possibilités aux femmes en matière d'éducation et de santé.  Mais il ne suffit pas de protéger la femme, il faut assurer sa présence dans tous les secteurs de la société.  Plusieurs lois ont été promulguées, dont le code de l'enfance et de l'adolescence, et la loi contre la violence familiale.  Le Ministère de la femme du Paraguay est l'instance qui régit les grandes lignes de la politique ayant des répercussions sur les femmes ; d'importants progrès ont été réalisés dans le domaine de la violence familiale, notamment avec la promulgation de la loi sur cette question. 


En matière d'éducation, le Paraguay est en train de mettre en place une réforme pour assurer l’égalité entre les sexes et rejeter toute discrimination.  Un programme sur l'égalité des chances est en cours, et l'on peut déjà noter une amélioration du taux de scolarité des filles dans l'éducation de base ainsi que dans les autres niveaux d'éducation.  En matière de santé, la représentante a souligné qu'il fallait faire diminuer le taux de mortalité maternelle et infantile.  S'agissant de la participation des femmes du Paraguay à la vie politique, elle a précisé que celles-ci devaient participer davantage aux élections.  Leur taux de participation s'est accru et un système de quotas est en place.  La représentante a mis l'accent sur le rôle joué par les femmes dans zones rurales, puis a abordé les activités du Paraguay dans le contexte régional.  Le pays, qui a participé à des conférences régionales et sous-régionales, travaille avec les autres pays du Mercosur pour atteindre les objectifs poursuivis dans le cadre des besoins particuliers des femmes.  En mai dernier à Asuncion, s'est tenue la cinquième Réunion spéciale des femmes des pays de Mercosur. 

M. TALAL AL-HAZZA (Koweït) a insisté sur le fait que son pays garantit l'égalité des droits à toute la population sans discrimination de sexe.  L'État reconnaît ainsi l'importance de la participation de la femme à tous les processus de développement.  En outre, les femmes sont largement représentées dans les institutions koweïtiennes et il existe de nombreuses organisations de femmes au Koweït.  Toutefois, les femmes koweïtiennes souffrent encore des séquelles de l'occupation iraquienne.  Nombreuses sont celles qui ont perdu des parents ou des enfants dont elles sont toujours sans nouvelle.  Il a regretté le manque de coopération de l'Iraq pour communiquer des informations sur les captifs et les neuf captives koweïtiennes.  En conclusion, le représentant a regretté que les femmes continuent à souffrir des guerres, des conflits et de l'occupation étrangère.  À cet égard, il a attiré l'attention sur les souffrances et le courage des femmes palestiniennes face à l'occupation israélienne. 


M. SHAMEEN AHSAN (Bangladesh) a indiqué que l'élimination de la pauvreté était une préoccupation majeure pour son pays.  La féminisation de la pauvreté, notamment, reste une réalité qui s'exacerbera à moins que l'on permette aux femmes d'utiliser toutes leurs capacités.  Au Bangladesh, on s’efforce d’atténuer la pauvreté des femmes en les faisant bénéficier du microcrédit.  Le microcrédit est même utilisé dans les secteurs des services sociaux, de l'éducation, de l'alimentation, et du développement des communautés, au sein d'une large initiative contre la pauvreté.  Le représentant a souligné que ces efforts ne porteront leurs fruits que s’ils sont déployés dans le cadre d’une action plus vaste entreprise par le gouvernement et les partenaires de la société civile.  Il est demandé aux partenaires internationaux du développement d’apporter une aide plus efficace qui permettrait d’étayer les efforts déployés par le Bangladesh à cet effet. 


Il est essentiel qu’un système adapté aux femmes soit mis en place pour leur venir en aide dans les zones rurales.  Elles pourraient ainsi être mieux loties pour faire face aux changements rapides en matière d'emploi et de mobilité de la main d’œuvre.  Des interventions à long terme sont aussi nécessaires pour améliorer le savoir-faire et les capacités des femmes, notamment dans le monde rural.  Le représentant a évoqué le cas des travailleuses migrantes et leur vulnérabilité en cas de litiges relevant de pratiques abusives ou discriminatoires.  Elles risquent même d’être pénalisées alors qu’elles en sont les victimes. 


M. ROBERT G. PAIVA, Organisation internationale pour les migrations, a attiré l'attention sur la féminisation des migrations.  Les femmes forment aujourd'hui un pourcentage croissant de la population des migrants et émigrent désormais indépendamment, souvent pour des raisons économiques.  Il a fait part des recherches de l'OIM et de ses actions visant à informer les femmes migrantes de leurs droits et de leurs obligations dans les pays hôtes.  Il a également indiqué que l'OIM mène actuellement une campagne, en collaboration avec les ONG, en faveur de la ratification de la Convention sur la protection des droits des femmes migrantes et de leur famille. 

Il a également attiré l'attention sur l'accroissement des migrations illégales et sur le fait que l'irrégularité de leur statut accroît leur vulnérabilité aux abus et aux violences sexuelles, d’autant plus que leur accès limité à l'emploi et à la protection sociale est limité.  Il importe d'aborder la question des migrations irrégulières dans un cadre large qui dépasse la simple question du contrôle des flux de migrants.  Il faudrait aussi élaborer des mécanismes appropriés, y compris des programmes sur les migrations temporaires, et traiter des causes des migrations, a-t-il poursuivi.  Il faut également mettre en garde les femmes des pays de départ sur les risques qu'elles courent.  En troisième lieu, le représentant a mis l'accent sur la traite des femmes qui prend des proportions alarmantes.  Des milliers de femmes sont victimes chaque année de ce trafic qui nie leur liberté de choix et les traite comme des marchandises.  La priorité de l'OIM dans ce domaine est d'informer les femmes, notamment dans les pays de départ, sur les ruses employées par les trafiquants.  Des programmes ont été mis en place en Europe centrale et orientale, ainsi qu'en Asie du Sud.  Il conviendrait également de mener des campagnes similaires dans les pays de destination pour informer ceux qui risquent d'entrer en contact avec ces femmes qui se retrouvent souvent prisonnières de l'industrie du sexe.  La deuxième priorité est de venir en aide aux victimes de ce trafic, en leur offrant une protection, des possibilités de retour et de réintégration dans leur pays d'origine.  À cet égard, il s'est félicité du mouvement de sympathie dans les pays donateurs. 


Droits de réponse


      Le représentant d'Israël a regretté que certaines délégations ne perdent pas l'occasion de détourner le débat et de proférer des injustices à l'égard de son pays.  Il a précisé qu'Israël ne se battait pas contre les femmes palestiniennes, mais contre le terrorisme et la violence palestinienne.  En outre, il a estimé que rien ne serait possible tant que l'Autorité palestinienne refuse de mener des négociations en vue de la paix. 


Le représentant de l'Iraq a répondu au représentant du Koweït qu'il n'y avait pas de captifs koweïtiens en Iraq.  L'Iraq a retourné tous les captifs après le cessez-le-feu de 1991.  Il y a des disparus et l'Iraq coopère avec le HCR sur ce point en vue de déterminer ce qui leur est advenu.  Il a précisé que son pays avait toujours été disposé à coopérer à ce sujet et qu'il avait perdu deux fois plus de personnes que le Koweït  Il faut que cette question soit examinée conformément au droit international.  Il a regretté que le Koweït utilise ce prétexte pour durcir la souffrance de peuple iraquien en agissant pour que l'embargo sur l'Iraq soit maintenu. 


Le représentant du Koweït a indiqué que les disparus n'étaient pas nommés dans les résolutions les concernant du Conseil de sécurité.  Il a précisé que son pays refuserait toutes les initiatives iraquiennes qui ne respecteraient pas les résolutions du Conseil de sécurité.

L'Observateur de la Palestine a répondu au représentant d'Israël que l'occupation étrangère et les pratiques brutales et racistes de l'occupant sont à l'origine de la violence actuelle.  Elle a rappelé que l'Autorité palestinienne avait pour sa part condamné toutes les violences alors qu'Israël continue d’assassiner et de pratiquer un terrorisme d'Etat.  Elle a regretté que les actions du Gouvernement israélien contribuent à faire échouer toutes les tentatives pour mener des négociations de paix.  Il s'agit non d'autodéfense mais de violence. 


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